Le plan Com’d’Edward Snowden

Christelle Pally

 

La réalisatrice Laura Poitras est en train de préparer un documentaire sur la surveillance, dans lequel apparaîtrait Edward Snowden. (AFP)

C’est en véritable chasseur de tête qu’Edward Snowden a approché Laura Poitras et Glenn Greenwald, pour leur confier les informations hautement secrètes qu’il détenait. Un article du New York Times revient sur ces échanges ultra-confidentiels qui sont parvenus à passer entre les mailles des systèmes de surveillance américains et qui leur ont permis d’orchestrer les déclarations publiques à Hong Kong.

Edward Snowden lance des signaux

L’ex-consultant de la NSA a d’abord contacté le journaliste du Guardian Glenn Greenwald, en décembre 2012. Dans un e-mail crypté, l’informaticien lui explique qu’il est en possession de données très sensibles, qu’il souhaiterait révéler publiquement. Et pour cause: Glenn Greenwald – un ancien avocat – a dénoncé, il y a déjà huit ans déjà, la surveillance illégale menée par l’Agence de sécurité nationale (NSA). Il fait également partie des 50 commentateurs les plus influents des Etats-Unis, selon un classement réalisé par le mensuel The Atlantic.

Mais l’e-mail de cet inconnu n’est «pas sa priorité», explique le journaliste du Guardian, dans un entretien accordé au Monde. Rebuté par le logiciel de cryptographie imposé par l’ex-agent de la NSA, il ne lui répondra tout simplement pas. En janvier 2013, c’est Laura Poitras qui intéresse Snowden. Celle qui a entamé en 2011 des recherches pour réaliser un documentaire sur la surveillance, reçoit à son tour une demande de clé de cryptage publique.

Plus experte dans ce domaine que ne l’était Glenn Greenwald, elle lui répondra favorablement. Même s’il lui faudra quelques semaines pour lui accorder sa totale confiance. Elle devient rapidement le cerveau de cette vaste opération de cryptage et convainc Glenn Greenwald, de les rejoindre. Une fois l’arsenal défensif des ordinateurs mis en place, les premiers documents commencent alors à circuler entre les ordinateurs des trois nouveaux acolytes.

Les documents transitent entre mai et avril

Le 1er juin, Laura Poitras et Glenn Greenwald reçoivent une ordonnance secrète émise par la Foreign Intelligence Surveillance Court (FISC) – la cour chargée de l’application de la loi américaine encadrant les procédures de surveillances physiques et électroniques. Dans ce document, Glenn Greenwald et Laura Poitras découvrent que la FISC exige de l’entreprise américaine de télécommunications Verizon qu’elle fournisse au gouvernement les relevés téléphoniques de ses clients. Les deux journalistes détiennent la preuve de l’espionnage des citoyens par le gouvernement américain.