Une journée de sang et de feu

Lorsqu'on évoque les événements du 11 septembre 2001, il est facile de retomber dans les descriptions familières des médias et de parler des attaques contre le World Trade Center et le Pentagone comme si ces bâtiments eux-mêmes étaient les victimes. Bien entendu, la réalité est toute autre : en l'espace de deux heures, quelque 4 000 hommes, femmes et enfants ont été terrorisés, torturés, lacérés à coups de couteau, brûlés vifs et écrasés sous des tonnes de décombres dans un massacre prémédité à échelle massive. En outre, selon le Twin Towers Orphan Fund (Fonds pour les orphelins des Tours jumelles), ce jour-là, près de 4 000 enfants ont perdu un parent dans les attaques terroristes.

Rappelons les faits essentiels : le matin du 11 septembre, des terroristes répartis en équipes de quatre à cinq personnes ont détourné quatre avions de ligne après leur décollage de plusieurs aéroports de la côte est des États-Unis. Utilisant des couteaux et des cutters, les 19 pirates de l'air ont transformé ces avions en énormes missiles remplis de kérosène. Les assassins ont écrasé deux des avions sur les tours du World Trade Center de New York, et un troisième sur le Pentagone, près de Washington. À bord du quatrième avion qui, apparemment faisait route vers une autre cible à Washington, les passagers et l'équipage ont courageusement défié les pirates de l'air. L'avion s'est ainsi écrasé en Pennsylvanie. Il n'y a eu aucun survivant.

À bord de ces avions, les attaques avaient été brutales et calculées. D'ailleurs, les mots inhumains suivants, retrouvés dans un bagage appartenant à l'un des pirates, se passent de commentaire : « Que chacun sorte sa lame pour tuer sa proie ! » Les pirates de l'air ont tué ou blessé les pilotes, et ont poignardé et tué des passagers. Plusieurs rapports indiquent que dans certains cas, des membres de l'équipage, sans défense parce qu'on leur avait attaché les bras derrière le dos, ont eu la gorge tranchée.

Mais ce n'était que le début de l'horreur. En plus des centaines de passagers qui se trouvaient à bord des appareils, plus de 3 600 personnes ont péri dans l'incendie puis dans l'effondrement du World Trade Center. Nombre d'entre elles se sont trouvées prises au piège et ont été tuées immédiatement après l'impact des avions percutant les tours ; d'autres, tentant de fuir des flammes géantes, sont tombées ou ont sauté des fenêtres des étages supérieurs. Plus tragique encore, l'intensité de l'incendie a affaibli les structures qui avaient survécu à l'impact des avions ; moins de deux heures après le premier impact, les deux tours implosaient, faisant des milliers de victimes, dont des ressortissants de quelque 86 pays et des membres de presque toutes les religions et groupes ethniques recensés dans le monde aujourd'hui.

À Washington, 189 personnes sont mortes au Pentagone, y compris celles qui se trouvaient à bord de l'avion ; 45 personnes ont également trouvé la mort lorsque le quatrième appareil s'est écrasé dans une zone rurale de la Pennsylvanie.

En attaquant le World Trade Center, les terroristes pensaient sans doute s'attaquer à un « symbole de l'Amérique ». Il n'en est rien. Ce qu'ils ont attaqué, c'est une institution du commerce international, ainsi que la prospérité et les débouchés économiques. Le World Trade Center abritait les bureaux de 430 entreprises de 28 pays, ainsi que des bureaux des gouvernements de la Thaïlande, du Chili et de la Côte d'Ivoire.

En bref, les terroristes n'ont pas seulement attaqué les États-Unis : ils s'en sont pris au monde entier.