Date 10.04.2009
Si le sionisme naît à la fin
du XIXe siècle, une importante
scission se produit en son sein il y a environ 80 ans. Un nouveau courant
qui s’intitule lui-même « révisionniste » apparaît. Son principal
animateur se nomme Vladimir (Ze’ev) Jabotinsky.
Jusque-là, les immigrants
sionistes installés en Palestine sous mandat britannique, avaient tendance
(comme la plupart des colonialistes) à ignorer l’existence même du peuple
autochtone. Israël Zangwill avait proféré le mensonge fondateur en affirmant
qu’il fallait trouver « une terre sans peuple pour un peuple sans
terre » et que cette terre serait la Palestine. David Ben Gourion avait
bien remarqué que le pays était peuplé. Il pensait (à juste titre) que ces
« fellahs » étaient les descendants des Hébreux. Mais, feignant
d’ignorer la réalité coloniale, il imaginait que ces « fellahs » s’intègreraient
au projet sioniste. La révolte palestinienne de 1929 (à Hébron) et surtout
l’insurrection de 1936 allaient démentir ces rêves.
Dès lors pour Jabotinsky
(admirateur du fascisme italien) et ses disciples, la voie à suivre est claire.
Puisqu’il est entendu que les Palestiniens sont valeureux et prêts à résister
avec détermination, il faut les expulser au-delà du Jourdain.
Dès la fin des années 30,
le terrorisme de la droite sioniste se développe, s’en prenant aussi bien aux
Palestiniens qu’aux Britanniques. Pour la majorité sioniste qui se revendique
du socialisme, cette droite est infréquentable et ces « socialistes »
n’hésitent pas à la qualifier de raciste et de terroriste, voire de fasciste.
Pourtant, dès le départ,
« gauche » et droite sionistes sont d’accord sur l’essentiel :
privilégier à tout prix la construction du futur État Juif au détriment de
toute autre considération.
En 1933, les Juifs
Américains décrètent un blocus économique contre l’Allemagne où Hitler vient de
devenir chancelier. Ben Gourion s’y oppose et le commerce entre le Yichouv
(communauté juive en Palestine avant la création de l’État d’Israël) et
l’Allemagne nazie se poursuivra.
À droite, le groupe Stern
s’est lancé dans une guerre totale contre les Palestiniens et les Britanniques.
Sa faction la plus dure dirigée par le futur Premier Ministre Itzhak Shamir
assassinera des soldats britanniques et prendra des contacts avec le régime
hitlérien alors que le génocide nazi bat son plein. Ce même groupe assassinera
le comte Bernadotte pendant la guerre de 1948 pour bien signifier que le
nouvel État d’Israël ne respectera pas le droit international.
Avec l’ouverture des
archives, les historiens israéliens ont confirmé ce que les Palestiniens disaient
depuis longtemps. La « Naqba » (catastrophe), c’est-à-dire
l’expulsion de 800 000 Palestiniens de leur propre pays était préméditée
et elle avait largement commencé au moment de l’entrée en guerre des pays
arabes voisins en mai 1948. Les groupes terroristes d’extrême droite et l’armée
régulière dirigée par la « gauche sioniste » (la Haganah, le Palmach)
ont joué des rôles complémentaires. Ainsi à Deir Yassine, c’est un groupe
terroriste, l’Irgoun, dirigé par le futur Premier Ministre Menahem Begin qui
massacre la population, mais c’est l’armée régulière qui occupe le village.
Deir Yassine n’existe plus, c’est devenu le quartier de Giv’at Shaul et le
tunnel routier qui passe en dessous porte le nom de l’assassin : Menahem
Begin.
« Gauche » et sionisme, c’est un oxymore. Si la droite sioniste a
toujours revendiqué la nécessité du nettoyage ethnique (certains regrettent
aujourd’hui qu’on n’ait pas terminé la guerre de 48 et qu’il reste des
« Arabes » en Israël), la gauche l’a pratiqué sans vergogne. En fait
la « gauche » sioniste est compromise dans tous les crimes commis
contre le peuple palestinien.
En 1948, la
« gauche » est au pouvoir pendant la guerre. Non seulement, elle
planifie l’expulsion, mais elle confisque les terres des expulsés et s’oppose à
tout retour des réfugiés palestiniens dès la signature de l’armistice. L’idée
du pays « de gauche » aidé par l’URSS avec des kibboutz et des
pionniers défrichant leur pays pour en faire un jardin, est fausse au
départ : ce pays est
né d’un nettoyage ethnique. En 1956, la « gauche » est au
pouvoir quand l’armée israélienne, alliée aux impérialistes français et
anglais, conquiert le Sinaï. La même année, 49 Palestiniens d’Israël sont
massacrés à Kafr Kassem. Ils protestaient contre le vol de leurs terres.
En 1967, on sait
maintenant que la crise autour du détroit de Tiran était un prétexte. La
conquête était préméditée et dès l’été 1967, la colonisation est décidée.
C’est un ministre « de gauche » Yigal Allon, chef d’un petit parti
« socialiste » (l’Ahdut Ha’avoda) qui organise la colonisation de la
Cisjordanie. Comme il n’a pas le personnel politique pour coloniser, il va
rencontrer le seul courant religieux sioniste, celui des disciples du rabbin Kook.
Il leur offre des millions de shekels pour qu’ils partent coloniser.
Aujourd’hui, ce courant national-religieux, soutenu au départ à bout de bras
par la « gauche », représente ¼ de la société israélienne et une
bonne partie des 500 000 Israéliens installés dans les territoires conquis
en 1967 s’en réclame. Bien sûr, l’arrivée au pouvoir des disciples de
Jabotinsky en 1977, avec la déroute électorale de la « gauche »
face à Begin, ressemble à un tournant historique. C’en est un surtout parce
que, pour la première fois, l’électorat séfarade sanctionne les fondateurs de
l’État d’Israël tout en faisant le jeu de la droite raciste.
En 1987, Yitzhak Rabin est
ministre de la défense quand la première Intifada est réprimée avec une très
grande brutalité.
En 1993, cette même
« gauche » semble avoir accepté l’idée de « la paix contre les
territoires » en signant les accords d’Oslo. Pendant les quelques mois qui
séparent ces accords de l’assassinat de Rabin, 60 000 nouveaux colons sont
installés. Pourquoi ?
L’épisode de Shimon Pérès au
pouvoir avant sa défaite face à Benjamin Nétanyahou est une succession de
crimes destinés à relancer la guerre : massacre du village de Cana au
Liban, assassinat à Gaza de Yahia Ayache, « artificier » du Hamas
(d’après Pérès) en pleine période de trêve (1996).
À partir de cette période, la
« gauche » sioniste participe à de nombreux gouvernements de
coalition. C’est un ministre « de gauche » (Fouad Ben-Eliezer) qui
est à l’origine du mur qui balafre la Cisjordanie (appelé clôture de séparation
en novlangue). C’est un ministre travailliste réputé sensible aux questions
sociales (Amir Péretz) qui, en tant que ministre de la défense, organise
l’attaque contre le Liban en 2006. Et c’est un autre ministre « de
gauche », Ehud Barak qui commande le carnage qui vient d’être commis à
Gaza. Il y a tellement peu de différence entre « gauche » et droite
sionistes que, quand Ariel Sharon (un pur disciple de Jabotinsky), plus
clairvoyant que ses anciens compagnons, décide d’évacuer Gaza (pour mieux pouvoir
détruire cette région), une partie des travaillistes (avec Shimon Pérès à leur
tête) le rejoint dans le parti Kadima.
Juste avant d’attaquer à
Gaza, Tzipi Livni a consulté l’ensemble des partis sionistes et tous ont donné
leur accord, y compris le Meretz dont plusieurs dirigeants étaient à l’origine
des accords d’Oslo. L’ancien mouvement de masse Shalom Arshav (La Paix
Maintenant) est devenu un appendice du parti travailliste. Les grands écrivains
considérés comme des consciences morales (Amos Oz, Avraham Yehoshua, David
Grossman) ont approuvé l’agression contre Gaza après avoir approuvé celle
contre le Liban deux ans auparavant.
Michel Warschawski a toujours
considéré que la minorité anticolonialiste en Israël est une petite roue. En 1982,
cette petite roue en avait entraîné une grande et des centaines de milliers de
manifestants avaient dénoncé l’invasion du Liban et les tueries de Sabra et
Chatila. C’est fini. Les manifestations contre le carnage à Gaza (en dehors de
celles organisées par les Palestiniens d’Israël), n’ont rassemblé que 10 000
participants. La frontière
ne passe pas en Israël entre « gauche » et droite. Elle sépare les
sionistes des non sionistes ou des antisionistes.
Le « complexe de
Massada » a réussi à convaincre la majorité de la population israélienne
qu’elle est en danger, qu’on veut la détruire, que les victimes, ce sont les
Juifs, qu’il n’y a pas de partenaires pour la paix et que les Palestiniens
poursuivent le projet d’anéantissement nazi. Le Hezbollah et le Hamas ont été
habilement érigés en épouvantails infréquentables. Puisque l’ennemi est
monstrueux, le permis de tuer existe et il n’y a pas de question à se poser. Le
discours des fanatiques religieux (« les Palestiniens sont des Amalécites,
la Torah dit qu’il est permis de les tuer ainsi que leurs femmes, leurs
enfants, leurs troupeaux ») est devenu le discours dominant. D’ailleurs le
rabbinat militaire a officialisé ce discours raciste et intégriste en excusant
à l’avance tous les crimes de guerre commis à Gaza. Les barrières morales se sont écroulées.
Les dernières élections en
Israël, c’est un peu comme si l’OAS avait gagné la guerre d’Algérie et que des
élections françaises se jouent entre Philippe de Villiers, Bruno Mégret et
Jean-Marie Le Pen. Sans doute l’ancien gouvernement Livni-Barak avait des
arrière-pensées électorales en attaquant Gaza et s’imaginait y gagner des voix.
Il est symptomatique de voir que les trois partis qui sont arrivés en tête aux
dernières élections israéliennes sont trois « héritiers » différents
de Jabotinsky.
Celui qui apparaît le plus
infréquentable a été videur dans une boîte de nuit en Moldavie. Avigdor
Lieberman, comme un certain politicien célèbre en France, a la réputation de
dire tout haut ce qu’une bonne partie de l’opinion publique israélienne pense
tout bas. Il a proposé, il y a quelques années, qu’on lance une bombe atomique
sur Téhéran ou qu’on bombarde le barrage d’Assouan. Ce « diplomate »
un peu particulier est aujourd’hui ministre des affaires étrangères. Son succès
électoral est venu d’une idée plus que centenaire, celle qui a été à la base de
tous les nationalismes meurtriers : un état ethniquement pur. Il propose
sans rire que le million et demi de Palestiniens d’Israël prêtent allégeance au
dieu sionisme, et qu’en cas de refus, ils soient déchus de leur nationalité et
expulsés. Il ne se dit pas opposé à un État Palestinien du moment qu’Israël
garde l’essentiel, à savoir les colonies. Si son succès était prévisible dans
l’électorat russophone, son discours sécuritaire (qui a failli aboutir à
l’interdiction des partis politiques des Palestiniens d’Israël) lui a permis
d’énormes progrès, dans les colonies ou à Sdérot. Il est cocasse d’entendre les
médias français se demander si son arrivée au ministère ne va pas « mettre
un coup d’arrêt au processus de paix ». Quel arrêt ? Quel processus ? Quelle paix ?
L’héritier
« légitime » de Jabotinsky, Bégin et Shamir, c’est Nétanyahou. Il n’a
pas varié, il est toujours hostile à tout Etat Palestinien. Face à la question
démographique (5 millions et demi de Juifs et 5 millions de
Palestiniens entre Méditerranée et Jourdain), sa stratégie, c’est le Grand
Israël et l’Apartheid : confiner les Palestiniens dans des zones de plus
en plus restreintes, les pousser à partir, installer 300 000 nouveaux
colons. N’ayant rien à proposer aux Palestiniens, même pas quelque chose qui
pourrait remettre en selle l’Autorité Palestinienne, il fait diversion en
proposant une attaque « préventive » contre l’Iran. Cette idée est
populaire en Israël où l’on a toujours préféré noyer la question palestinienne
dans un univers plus grand : celui du choc des civilisations et de la
guerre du bien contre le mal.
Héritière de Jabotinsky et de
Sharon, qualifiée de « centriste » par les médias, Tzipi Livni
(ancienne du Mossad où elle a organisé des attentats contre des Palestiniens)
est à l’origine du carnage à Gaza. Sans doute, Barack Obama aurait préféré qu’elle
gagne les élections pour maintenir la fiction de négociations possibles. Les
États-Unis essaieront sûrement de la ramener au pouvoir d’ici quelque temps. Le
parti Kadima ne se dit pas hostile à un État Palestinien à condition qu’Israël
garde Jérusalem Est, Maale Adoumim, Ariel, les blocs de colonies, la vallée du
Jourdain … Bref, il y aurait des bantoustans éclatés, non viables reliés par
des tunnels et on appellerait cela l’État Palestinien.
Et les autres partis ?
L’empressement d’Ehud Barak à rallier le parti travailliste à l’extrême droite
n’a rien de surprenant. Rien ne les oppose sur le fond. C’est Barak qui a
imposé l’idée qu’il n’y a pas de partenaire de la paix et qu’il n’y a aucune
alternative à l’écrasement du Hezbollah ou du Hamas. C’est Barak qui a
convaincu les hésitants à l’idée d’une guerre sans fin. Son alliance rappelle
les pires moments de la guerre d’Algérie quand les « socialistes »
Guy Mollet, Robert Lacoste, Max Lejeune faisaient cause commune avec les militaires
« pacificateurs » (les généraux Massu et Bigeard), les adeptes de la
torture ou les futurs dirigeants de l’OAS. Le parti socialiste français a mis
20 ans à s’en remettre. Laminé aux dernières élections, le parti
travailliste israélien risque de subir le même sort.
À sa gauche, le Meretz est
dans l’impasse. Prisonnier du sionisme, il a échoué dans l’idée d’un
« sionisme à visage humain » qui accepterait grosso modo un retrait
sur les frontières d’avant 1967. De toute façon, cette frontière
internationalement reconnue (la ligne verte) n’existe plus. Elle ne figure sur
aucune carte israélienne. L’annexion n’est plus rampante, tout a été fait pour
la rendre définitive. L’autoroute Tel-Aviv-Jérusalem traverse les territoires
occupés à Latrun. De gigantesques entreprises s’installent en Cisjordanie
occupée. Les ruines d’Hérodion ou de Qumran (Cisjordanie) sont devenues des
parcs nationaux israéliens, la plus grande partie de Jérusalem Est a été
transformée en banlieue résidentielle. Les routes de contournement ont redessiné
la carte de la Cisjordanie. Pour que la solution de « deux peuples, deux
États » sur la base de la ligne verte existe, il faudrait que les 500 000
colons partent ou acceptent de devenir citoyens palestiniens. L’un comme
l’autre sont devenus plutôt irréalistes. Faute d’avoir posé les questions
essentielles (le colonialisme, l’égalité des droits), le Meretz n’a plus rien à
proposer.
Du côté des religieux, ceux
qui ont conservé méfiance ou aversion vis-à-vis du sionisme (comme le groupe
Nétouré Karta) sont aujourd’hui très minoritaires. Ce qui a le vent en poupe
repose sur une synthèse entre messianisme fanatique (« Dieu a donné cette
terre au peuple juif »), nationalisme guerrier et racisme. Ainsi, le chef
spirituel du Shass (parti séfarade religieux ayant 11 députés), le rabbin
Ovadia Yossef, a pu déclarer que les Palestiniens étaient tous des serpents et
que la Shoah était une punition divine contre les Juifs qui s’étaient mal
conduits. Le franco-palestinien Salah Hamouri est en prison pour être soupçonné
(sans preuves) d’avoir eu des intentions hostiles contre ce chef
« spirituel » d’une autre époque. Les partis religieux rivaux ne
valent pas mieux.
Ce qui unifie la classe politique israélienne,
c’est la corruption. Sharon et ses fils ont eu affaire à la justice. Ehud
Olmert aussi, mouillé dans des affaires de permis de construire monnayés quand
il était maire de Jérusalem, a dû démissionner. Nétanyahou lui-même a connu des
moments d’éclipse. Lieberman est aujourd’hui poursuivi pour des détournements sur
le financement des partis qui pourraient lui coûter son poste. Il y a deux ans,
une membre de son parti, Esterina Tartman, a menti effrontément sur ses
diplômes pour pouvoir devenir ministre des sciences (à la place d’un
« Arabe » pressenti à ce poste). Elle a été poussée à la démission
quand la vérité est apparue. Au moment du déclenchement de la guerre du Liban,
le général en chef de l’armée Dan Halutz avait fait un délit d’initié en
vendant toutes ses actions et en précipitant la chute (de 8%) de la Bourse de
Tel-Aviv. Quand les dirigeants israéliens ne sont pas poursuivis pour
détournements, ils le sont pour délits sexuels comme l’ancien président Moshé
Katzav, accusé de harcèlement sexuel et de tentative de viol. Il n’y a rien à
attendre de cette classe politique où le fric et l’individualisme sont devenus
les valeurs dominantes. Il est peu probable que sorte de cette classe quelqu’un
comme le Sud-Africain De Klerk, capable de négocier un compromis historique et
de se projeter dans l’avenir. Rabin a payé de sa vie le fait d’avoir paru
l’être.
Les Palestiniens ont retenu
de leur histoire tragique qu’il faut résister, ne plus partir. On en est à la 4ème génération depuis la Naqba.
Le rêve fou des sionistes, que les Palestiniens disparaissent en se fondant
dans le monde arabe environnant ou qu’ils ne soient plus (à l’image des
Amérindiens aux États-Unis ou des Aborigènes d’Australie) en situation de
réclamer leurs droits n’est pas possible. En même temps, aucune paix juste ne
sera possible tant que le projet sioniste sera à l’œuvre parce que ce projet a
toujours reposé et repose sur la négation de la Palestine.
Alors ? Peu avant le
carnage à Gaza, les élections municipales de Tel-Aviv avaient donné un résultat
surprenant. La principale liste d’opposition était dirigée par un jeune membre
du Hadash (le parti communiste) qui était refuznik (= objecteur de conscience)
et antisioniste. Il y avait des Palestiniens de Jaffa sur cette liste qui a
obtenu 36% des voix. Il semble que les jeunes aient massivement voté pour un
refuznik (c’est un indice). Mais le score obtenu montre une aspiration à vivre
« normalement » sans une guerre tous les deux ans, sans une
mobilisation permanente, sans cette fuite en avant criminelle et suicidaire.
Tout Israélien qui réfléchit sait que la politique actuelle de destruction de
la Palestine et de crimes répétés ne peut pas durer indéfiniment sans des
conséquences très graves pour les Israéliens.
Si la société israélienne
prenait le temps de se retourner, elle aurait le temps de voir ses vrais
problèmes : la violence, l’ultralibéralisme, l’effacement des identités,
le militarisme, la segmentation, la perte des repères et des valeurs. Le
dépassement du sionisme suppose de répondre à ces défis. Mais pour quand ?
Le temps passe, les crimes s’accumulent. Ce changement indispensable et cette
rupture du « front intérieur » urgent.
Pierre Stambul (Bureau National de l’Ujfp)