À
Monsieur Bernard-Henri Lévy
Paris,
5 juillet 1993.
Cher
Monsieur Lévy,
Alors
que nous étions attablés devant un succulent poulet arrosé d’un honnête chinon(1), un ami américain peu au fait de la vie parisienne me dit :
« Alors, M. Lévy épouse Françoise Giroud ! » Je le
détrompai aussitôt : « Mais non, il épouse Mlle Troudballe. »
Je
me doute bien que vous n’avez pas attendu de l’épouser pour enfiler Mlle Troudballe, mais désormais vous voilà
son baiseur officiel et républicain. C’est comme si la couenne rose de votre
pine était marquée à l’encre violette des vétérinaires des lettres patriotiques
R. F. J’imagine ces glorieuses lettres disparaissant dans la certainement
délicieuse fente de Mlle Troudballe
puis réapparaissant luisantes de rosée. On en mangerait.
Vous
voilà promus, Mlle Troudballe
et vous, couple modèle, baiseurs nationaux, défenseurs des lettres et de la
nation. Lui mettez-vous, comme Stendhal à la servante d’auberge, la main dans
le con ? Songez que le monde entier a les yeux sur
vous et que vous ne sauriez démériter.
J’espère
que vous la baisez sans relâche dans toutes sortes de charmantes positions :
sur le dos, à plat ventre, à quatre pattes, debout, assise, sur le côté une
jambe en l’air, l’autre allongée. Cette position est particulièrement
intéressante. Confortablement (délicatement toutefois) assis sur la jambe
allongée, vous lui écartez l’autre vers le ciel tandis que votre grosse pine
bien raide (c’est cela n’est-ce pas) la pénètre à loisir, aussi profondément
que vous le désirez, jusqu’à ce que vos couilles effleurent l’entrecuisse. Vous
allez et venez, jouissant pleinement du charmant spectacle. Car c’est là l’intérêt
de cette position. Vous pouvez jouir aussi bien de l’œil que de la main des
charmes de Mlle Troudballe (pardon de Mme Lévy). N’importe lequel de ses charmes
est à portée de main ou de vue : le visage, les épaules, les seins, la
chute des reins, les miches, les cuisses, le ventre, la toison, la fente
évidemment. Ainsi vous pouvez paisiblement caresser n’importe lequel de ces
lieux du regard ou de la main et notamment la branler ou lui enfoncer un doigt
dans le cul, tout cela tandis que votre vaillante pine s’active dans un léger
bruit de clapotis tant Mlle Troudballe
mouille (on vous regarde, ne l’oubliez pas, il vous faut montrer l’exemple). De
même votre regard d’aigle peut contempler à loisir votre bite qui écarte et
pénètre Mlle Troudballe, qui rentre, qui sort
(j’arrête ici, car je commence à bander). Songez surtout que tandis que toutes
ces choses exquises adviennent, vos grosses couilles gonflées caressent, votre
pine allant et venant, la face interne de la cuisse de Mlle Troudballe, là où la peau est la plus
douce et la plus sensible. (Vous ne pouvez qu’avoir de grosses couilles, il ne
peut en être autrement.)
Bien
sûr je n’ignore pas qu’avant d’en arriver à ces extrémités, vous aurez
interminablement fouillé la fente délicieuse de Mlle Troudballe de votre langue avide et
insatiable. C’est comme le champagne, on ne sait plus s’arrêter avec cette
différence que l’ivresse demeure légère et que l’on ne roule jamais sous la
table. Si elle est à plat ventre quand vous commencez, elle ne tarde pas à se
cambrer et à se retrouver à quatre pattes, et là vous pouvez darder votre
langue à loisir tout en jouissant, si vous-même êtes à califourchon sur la
belle, de la perspective de son ventre et de ses seins qui pendent en
tressautant de manière attendrissante. Si elle est sur le dos, vous jouissez
aussi bien de cette perspective du mont de Vénus, du ventre et des mamelons
dans le lointain tandis que parviennent des soupirs à vos tympans charmés, du
moins quand les cuisses de Mlle Troudballe
daignent s’écarter de vos oreilles que sinon elles serrent voluptueusement,
dans un bruit de soie déchirée. Pendant ce temps-là, évidemment, vous bandez à
éclater, votre pine est dure comme du bois et vous défendez à Mlle Troudballe de vous branler car vous ne
répondez plus de vous. Ou alors, pour plus de sûreté, vous vous branlez
vous-même car vous êtes certain de conserver la situation en main. Les belles
lèvres de pompeuse de Mlle Troudballe
doivent bien parfois parvenir à s’emparer de votre appétissante bite de
philosophe et là c’est l’explosion prématurée. Avale-t-elle ? C’est une interrogation que je vous pose.
Je
suppose aussi qu’auparavant encore vous l’aurez longuement branlée à travers la
soie de sa culotte (Mlle Troudballe
ne porte que de la soie, n’êtes-vous pas le couple modèle ?) et que non content de cela vous avez mouillé cette culotte de votre
langue baveuse. Vous savez aussi bien que moi qu’une culotte de dame ne
s’enlève que mouillée, abondamment mouillée, et une langue habile peut aider à
cet état de moiteur convenable.
J’espère
aussi que parfois vous dédaignez d’enlever ladite culotte pour enfiler Mlle Troudballe, vous contentant d’écarter un peu
l’étroit tissu entre les cuisses le temps d’enfoncer votre engin littéraire. Je
tiens de certaine dame qu’ainsi elle se sentait plus prise et était obligée de
penser à ce qu’elle faisait ou à ce qu’on lui faisait. C’est en quelque sorte
une recette pour les distraites et je ne sais si Mlle Troudballe est de celles-là. Lui
avez-vous demandé son avis ?
Enfin,
la question cruciale : l’enculez-vous ? Je sais que rien
n’est meilleur qu’une bite bien raide dans un con bien mouillé mais une autre
dame m’a confié, après mûre réflexion, qu’elle se sentait plus prise dans le
cul que dans le con. Quelle chance d’appartenir au beau sexe, on peut comparer
de telles choses qui méritent vraiment d’être comparées.
Je
vous prie d’agréer, cher Monsieur Lévy, tous mes vœux de bonheur.
Hegelsturmführer
Voyer.
1. C’était à la cave Drouot,
chez Jean-Pierre Cachaud, où durant quatre ans je déjeunai tous les jours non
loin du riche beau frère antiquaire de Debord. Ce Debord qui répondit un jour à
une hyène dactylographe : « Non je n'ai pas de riche beau frère
antiquaire à Hong-Kong. » Evidemment, il avait un riche beau frère
antiquaire à Paris ce qui est encore plus pratique. Jésuite !
برنارد
هنري ليفي
Bernard-Henri Lévy alias BHL