ENTRETIEN 2/3


Posted by Doktor Weltfaust sur le Debord off on February 15, 2000

ENTRETIEN AVEC LE DR. WELTFAUST 2/3.

- Dr. W. Pourquoi répondrais-je à une série de questions dont je récuse les termes et le cadre ? Pourquoi rentrerais-je dans un questionnement que je juge indigent et dans des considérations qui me paraissent en total recul par rapport à la limite théorique atteinte par Voyer en 1982 ? Et par dessus tout, pourquoi discuterais-je les idées de gens qui sont des imbéciles et des calomniateurs ?

- J.C. Vous faites ce que vous voulez, je n'existe pas. Les théoriciens implacables de l'O.T. ont immédiatement compris qu'ils s'agissait d'un faux dialogue. Je n'ai plus qu'à me taire.

- Dr. W. Vous n'êtes peut être pas réel mais vous existez, mon cher. Tout autant que le triste bureaucrate et le guignol Kader. C'est intentionnellement et après mûre réflexion que j'ai choisi ce mode d'exposition. J'aurai pu faire un panzerfaust zwei et je savais que je prêtais ainsi le flanc à une critique facile et superficielle, ça a marché puisque les deux clowns que me fournit gratuitement l'O.T. à chacune de mes interventions y sont allés de leurs remarques sentencieuses et stupides. Personne d'autre n'a fait de commentaire négatif. J'en conclus que dans ce forum, à part les deux abrutis de service de l'O.T., il y a quand même des gens qui savent lire et qui savent faire abstraction de la méthode d'exposition d'une pensée pour n'en considérer que le contenu substantiel.

- J.C. Ou alors, tout le monde s'en fout. Ou bien ce forum est un repaire de provoyeristes tardifs et de debordistes reconvertis dans la communication - ce sont souvent les mêmes - qui ne peuvent qu'approuver silencieusement les coups de pied dans le cul que vous distribuez généreusement aux pathétiques bouffons de la néo-téléologie.

- Dr. W. Trêve de plaisanterie. Pour l'instant ce qui est en jeu ici est l' anéantissement des néo-téléologues qui ont tenté vainement d'occuper le terrain de la critique de Voyer - cela fait 10 ans que le bluff essaie de durer - alors qu'ils n'ont pas les moyens de mener à bien cette critique et qu'ils ont été contraints, pour se dissimuler à eux-mêmes leur incapacité définitive, de proférer des insultes ignobles et des accusations mensongères à l'encontre de Voyer.

- J.C. Monsieur Weltfaust, je vous en prie, tout le monde sait que les néo-téléologues sont de pauvres idiots et qu'ils n'arrivent pas à la cheville de Voyer. Alors à quoi bon encore s'acharner sur eux ? Vous leur donnez une importance qu'ils n'ont pas et qu'ils ne pourront jamais avoir.

- Dr. W. L'importance des néo-téléologues provient de l'importance de Voyer. Il n'est pas indifférent, au regard de l'histoire, qu'ait pu exister quelque chose comme l'imposture néo-téléologique anti-voyeriste. Quand je parle de ces gens, je ne considère pas leur "théorie" - qui est une notable quantité d'importance nulle - mais leur personne de petits histrions. Et quand je parle de Voyer je ne considère pas sa personne, mais la pensée qu'il a livré au monde et l'accueil qui lui a été fait. Cette pensée est la chose au monde qui mérite le plus la critique. C'est de la critique de cette pensée, parce qu'elle est l'incarnation moderne des insuffisances hégéliennes, que dépend la suite des événements. C'est pourquoi on ne saurait tolérer que des petits simulateurs qui prétendent en avoir fini avec cette critique viennent parader, plastronner et proférer des accusations mensongères en toute impunité.

- J.C. Si l'on en croit ces braves garçons, ils sont déjà à trois années lumière au dessus de votre Voyer qui n'est qu'un obscur écrivaillon des années 70, une sorte de hippie qui avait proféré quelques banalités pré-néo-téléologiques, quand il était adolescent, et puis a sombré très vite dans un gâtisme total. Vroum, vroum !

- Dr. W. Laissez-moi continuer. Lorsqu'il y a accusation mensongère, cette accusation repose toujours sur un faux-semblant, sur un fait qui judicieusement détourné et travesti va servir de point d'appui à la calomnie. Généralement personne ne prend la peine de démonter le mécanisme de ce mensonge, et de décortiquer les motivations des acteurs d'une affaire de ce genre. Chacun prend parti pour ou contre, en accablant les calomniateurs de leur mépris ou au contraire en abondant dans leur sens et en reprenant à son compte ce mensonge. Dans l'affaire de la calomnie proférée par les néo-téléologues à l'encontre de Voyer et de son éditeur, personne - hors les néo-téléologues eux-mêmes - n'a abondé dans leur sens et entonné leur calomnie. Mais, personne n'a pris la peine de leur enfoncer le museau dans leur merde. C'est ce que je vais faire. Et ça prendra autant de pages qu'il faudra et qu'il me plaira. Personne n'est obligé de lire ce qui va suivre. Si cela ne vous intéresse pas, passez votre chemin, manants !

- J.C. Bon, d'accord, mais laissez-moi m'installer confortablement sur ce divan. Je sens que ça va être long !

- Dr W. Cela ne sera jamais aussi long que les centaines de pages noircies par ces imposteurs pour progresser dans leur carrière d'imposteurs. J'admets que face à la calomnie on puisse ne pas répondre. Répondre, se défendre c'est entrer dans le jeu du menteur, c'est admettre que certaines de ses imputations mensongères ont tout de même une consistance qui exige que l'on se justifie. En même temps, ne pas répondre est immédiatement exploité par le calomniateur qui désigne le silence de sa victime comme étant la preuve du bien fondé de l'accusation qu'il a porté et cela permet de faire passer à l'arrière-plan les allégations mensongères qui, au départ, ont permis de dénaturer les faits. Je considère en tant que témoin extérieur tardif de la chose, je n'en ai eu connaissance qu'en septembre 1999, qu'il s'agit d'un défi à l'intelligence. C'est pourquoi j'accorde une très grande importance à cette affaire et je relève le gant. Comme Balzac dans l'affaire du " Lys dans la vallée ". Mais ici, ce n'est pas à Voyer à se rabaisser au niveau de cette infamie et à répondre à de telles accusations. C'est à moi, Dr. Weltfaust, parce que je suis le seul à pouvoir rendre justice à Voyer, qu'il revient de moucher et de torcher les imposteurs. Ils n'ont reculé devant rien pour soutenir leur imposture de départ et ont procédé à une escalade dans l'effronterie et l'insulte pour finalement : a) accuser Voyer d'être un salaud et b) prétendre que de ce fait leur charabia constitue une critique de Voyer. C'est vraiment, comme le notait un intervenant du forum, le baiser de Judas. Un degré inouï jamais atteint dans la peste émotionnelle et ses ravages bien connus. Ils n'en sont d'ailleurs pas conscients, c'est l'occasion qui a fait le larron et la mauvaise foi qui a fait le reste. Dans leur délire, ils croient maintenant dur comme fer à leur propre mensonge. C'est seulement la nullité publiquement avérée de leur critique et la dislocation prévisible de ce ramassis de crétins qui les obligera individuellement à affronter la triste réalité de leur imposture collective.

- J.C. Calmez-vous, Papy ! Et arrêtez de leur cracher dessus. Venons-en aux faits, s'il vous plaît.

- Dr. W. Dans cette affaire, ce qui est passé en contrebande c'est l'affirmation que la critique de Voyer par les eunuques serait une critique valable, effective. Une critique qui mérite une réponse. Or, comment répondre à quelque chose à quoi l'on a déjà répondu une première fois ? Je vous rappelle que Voyer a répondu à Abracadabra une tartine de 17 pages, il ne s'est donc pas défilé lui, contrairement à Debord.

- J.C. Si ce que vous prétendez est exact, Herr Doktor, il suffisait de l'écrire : " Mon cher monsieur, vous me prenez pour un con, j'ai déjà répondu à vos questions stupides. Veuillez relire ma réponse à votre première lettre, vous y trouverez les réponses aux questions doublement stupides contenues dans votre deuxième lettre."
Or, ce n'est pas ce qu'à fait votre génie préféré ! Il a fallu le relancer et il a explicitement refusé le dialogue, ce qui est totalement différent de l'interprétation des faits que vous essayez de faire passer pour les faits eux-mêmes.

- Dr. W. Vous essayez de me coincer sur un point que je ne conteste pas, je vous l'ai déjà dit ,Voyer ( de même que tout créateur théorique critique jusqu'à aujourd'hui ) évolue à l'intérieur de son système comme un poisson rouge dans son bocal. Il a créé un univers théorique imparfait mais tout de même cohérent et s'il continue à critiquer c'est seulement à l'intérieur des limites de cet univers. En fait, il continue de l'améliorer en démolissant par exemple le simili-concept de spectacle qui avait tant plu, et qui plaît toujours autant, aux consommateurs pépères de théorie radicale pépère. Après avoir répondu une première fois à Abracadabra, il était donc libre de ne plus vouloir poursuivre un échange qu'il jugeait stérile parce qu'il se situait hors de son système théorique et même, il faut le dire, hors de la logique la plus élémentaire.

- J.C. Pour moi, c'est la preuve que la critique néo-téléologique a explosé le cadre pétrifié de la théorie voyeriste et que Voyer a été complètement dépassé - je dirais même sonné - par l'argumentation et la logique des téléos.

- Dr. W. La critique est toujours obligé de régresser en deçà de ce qui est le point de départ indiscuté d'un système et en ce sens apparaît toujours à celui qui en est l'objet comme provenant de l'extérieur, ou disons d'ailleurs. C'est vrai. Cependant je ne pense pas qu'il y ai plusieurs sortes de logique. Nous sommes tous fait de la même étoffe. Et de plus, je suis un farouche adversaire de tout dualisme comme vous le savez. Pour moi, l'extériorité du point de vue théorique développant la fin de la communication et de " tout " ( le monde, l'esprit, l'humanité ) comme but par rapport à un système théorique basé sur la communication infinie comme but n'est pas un progrès, ni même une régression critique nécessaire, mais constitue une fumisterie, une rigolade, un gadget nouvelle vague que je détruirai - qui peut le plus peut le moins - dans la troisième partie de cet entretien.

- J.C. C'est ça ! Des promesses, toujours des promesses ! C'est comme votre substance universelle et votre infini qualitatif. Dans votre bunker, vous disposez d'un stock qualitativement infini de panzerfaust, je suppose ?

- Dr. W. Vous me faites pitié. Pour l'instant, je m'occupe de la calomnie des téléos. C'est un travail fastidieux que je dois mener à son terme, vous verrez par la suite que la réfutation des élucubrations abracadabrantes est quelque chose de simple et de rapide à faire. Je disais donc que Voyer était libre de ne plus répondre à partir du moment où, pour parler en termes clairs, il avait l'impression d'avoir entamé une discussion avec un connard.

- J.C. C'est vraiment trop facile ! Que faites-vous alors de l'exigence d'une cohérence minimale dans tout dialogue et de la nécessité vitale de la contradiction au sein de la théorie ? Que dire d'un théoricien qui se révèle incapable de surmonter ou seulement d'envisager une contradiction du type de celle formulée par les gens de la BE et qui esquive piteusement le débat ? C'est presque comme Debord avec Voyer.

- Dr. W. Je vous ai dit que Voyer leur avait répondu point par point. Debord lui, n'a jamais rien répondu à Voyer et il a ensuite commandité ou laissé passer le coup abject et puant des correspondances leboviciennes. Je fais donc la distinction entre : 1) répondre une première fois et ne plus répondre, çà c'est humain et 2) ne rien répondre du tout et se livrer à une saloperie, ça c'est la misère humaine finale du debordisme autocontemplatif. Ensuite, je vous l'ai déjà dit, il y en a qui y croient, mais moi je ne crois pas - par expérience - aux débats intermédiaires. Faites ce que vous avez à faire, faites le bien. Si vous voulez dépasser Voyer, dépassez-le. Do it ! Au final, ce n'est pas vous qui serez juge mais le public. Je fais partie du public, dans cette affaire je vois des petits fumiers, qui pour l'instant n'ont toujours rien fait, qui insultent grossièrement celui qu'ils sont incapables de critiquer et en plus demandent avec insistance qu'on les aide à résoudre leurs petits problèmes théoriques de branleurs théoriques.

-J.C. C'est vous qui le dites ! Mais moi, j'en reviens à cette publication d'une correspondance tronquée telle qu'elle a été perpétrée par ce salopard de Von Nicht ?

- Dr. W. Là, c'est vous qui mélangeait allègrement les faits et leur interprétation. D'un côté on a Von Nicht qui publie " religieusement " tous les écrits de monseigneur Voyer et qui se piège tout seul, comme j'ai dit, en publiant le recueil de "L'Imbécile de Paris" où bien évidemment n'est pas présente la deuxième lettre d'Abracadabra, puisque celle-ci n'a jamais été publiée dans le journal "L'Imbécile". De l'autre côté on a les peigne-culs de la BE qui sont restés en embuscade parce qu'ils n'ont pas digéré le fait que Voyer ne veuille plus leur répondre en 1991.
Lorsqu'ils apprennent l'existence de ce fameux recueil, c'est l'explosion de joie chez les eunuques. Quelle aubaine, quand même ! Non seulement ce pourri de Voyer - qui habituellement répond par des lettres interminables - n'avait plus voulu répondre à leurs enfantillages, il s'était donc tu comme Debord, c'est absolument certain, n'est-ce pas mes chéris ? Mais en plus, il leur sert sur un plateau un machin qui pourrait ressembler, si on le présente comme il faut, à la lebovicelardisation dont il avait été lui-même victime quelques années auparavant. En 1978, je le rappelle pour ceux et celles qui n'étaient pas nés, il y avait eu publication sans autorisation d'une correspondance privée tronquée. Correspondance privée où Voyer semblait se remettre totalement en question. Mais, il manquait la deuxième partie des lettres où Voyer réaffirmais des principes qu'il était à l'époque, je le souligne, seul à défendre contre tous, contre le monde entier. Dans l'affaire de la pseudo-falsification de la pensée des eunuques, il y a publication de l'intégralité de ce qui est paru dans l'Imbécile. Il n'y a pas la deuxième lettre de Abracadabra à laquelle Voyer n'avait pas voulu répondre ni aucune référence à son existence. C'est là que Von Nicht est totalement piégé, et que les eunuques vont tenter d'enfoncer vicieusement le fer là où ça fait mal et bâtir le scénario qu'ils nous resservent et peaufinent régulièrement depuis : ce salaud de Voyer, vieilli et aigri, a commis sur le jeune et mignon Abracadabra le crime dont il avait été lui-même victime dans sa jeunesse. Ce qui était un simple refus de discuter plus loin avec des crétins se transforme, grâce à la publication du recueil, en la falsification du siècle. Le tour est joué et par la même occasion, les eunuques s'intronisent, c'était le but de l'opération, en tant que nouveaux einsteins de la critique critique.

- J.C. C'est totalement monstrueux ! Si je comprends bien, vous absolvez jésuitiquement Voyer et Von Nicht. C'est la victime du vice qui est vicieuse. Pour vous, il y a des falsifications qui ne sont pas des falsifications. Il y a des falsifications réelles qui deviennent avec un peu de blabla des falsifications imaginaires. Bravo, c'est du propre !

- Dr. W. Je vous l'ai déjà dit : je ne suis pas Voyer ni Von Nicht. Moi, je ne suis pas piégé dans cette histoire et donc j'applique la solution finale. Je démonte le scénario infect que les pourris de la BE ont inventé de toute pièce avec le méchant et vieux falsificateur d'un côté et le gentil et jeune falsifié de l'autre. Pour en revenir à Von Nicht, je considère qu'il a créé les conditions de cette saloperie sans le savoir. En publiant ce recueil, il a de facto tronqué l'échange épistolaire réel Voyer/BE. Le résultat est là. C'est cela qui a permis aux tartuffes de pousser leurs cris de victoire et de poser hypocritement aux honnêtes théoriciens victimes d'une falsification, alors qu'ils étaient animés par la volonté de coincer leur papa Voyer d'une manière ou d'une autre et quoi qu'il en coûte.
Donc, je ne conteste pas le fait que la pensée des eunuques a été publié tronquée et je dis que Von Nicht s'est piégé et a piégé Voyer par la même occasion. Ce que je conteste, c'est qu'il y ait eu intention malveillante ou falsificatrice de la part de Von Nicht. Je ne parle même pas de Voyer. Ensuite, ce que je conteste par dessus tout, c'est que les deux lettres de Abracadabra que j'ai lu en 1992 dans le bulletin n° 4 de sa revue soient une réelle remise en question de la théorie de Voyer. Et je vais bien sûr plus loin, c'est parce que les néo-téléologues sont conscients de la nullité de leur critique de Voyer, qu'ils se raccrochent comme à une bouée de sauvetage à cette providentielle et inespérée "falsification" qui doit venir accréditer opportunément la validité autoproclamée de leur "critique". Critique qui, je le souligne et je le répète, est pour l'instant toujours inexistante. Après la parution du TOME 1 de la prose néo-journalistique eunuquienne qui ne contient rien de neuf, si ce n'est l'édito pleurnichard de Crétin Franc, tous les membres de la guilde intergalactique attendent avec impatience la parution du TOME 2. On va voir ce qu'on va voir. C'est à dire de la roupette de samsonite. Pas vrai, Abracadabra ? Que reste-t-il de tes syllogismes à la con maintenant que l'on apprend que l'économie n'est peut-être pas une religion ? Vroum, vroum !

- J.C. Là, vous allez fort ! Mais qu'auriez-vous fait, vous le génie justicier, si Voyer et Von Nicht s'étaient livré à ce coup tordu sur vos écrits et sur votre personne ?

- Dr. W. La réponse est dans la question. Je vous ai dit qu'il ne s'agit pas d'un coup tordu. Von Nicht n'est pas Lebovici ou Staline. Il a publié un recueil de l'Imbécile. Y punto. Les eunuques étaient en discussion extra-Imbécile avec Voyer. Voyer a mis fin à la discussion et ça ne leur a pas plus parce qu'il veulent toujours avoir le dernier mot, parce qu'ils ne se remettent jamais en question et donc qu'ils s'imaginent - comme dans une cour de récréation scolaire - qu'avoir le dernier mot c'est avoir raison. C'est donc leur problème. Pas celui de Voyer.
Je répond maintenant à votre question tordue. Un : je ne me serais pas lancé dans cette affaire avec " un couteau sans lame auquel manque le manche ". Deux : en admettant que oui, mais c'est impossible, j'aurai publié l'intégralité de la correspondance qui est moitié publique ( la partie "Imbécile") et moitié privée ( la partie post-Imbécile ). Sur ce point les eunuques ont été logiques avec leur démarche de départ. C'est bien et je les en félicite. Trois : je n'aurai jamais proféré Voyer enculé ou Voyer falsificateur parce que tel n'est pas le cas dans cette affaire comme il me semble l'avoir montré plus haut. Et donc dans cette histoire, malgré les torts certains et évidents de Von Nicht, ce sont malgré tout les eunuques qui se sont définitivement disqualifiés et salis par leurs accusations et leurs insultes.
Dernière remarque, je n'ai jamais écrit à Voyer pour essayer de le coincer sur tel ou tel point, car comme je l'ai dit je ne crois pas aux vertus du dialogue entre " théoriciens ". Je vais finir ma critique du dualisme qui contient, entre autre, une critique de Voyer et basta ya. Vous remarquerez que je ne fais pas le tour du lager Deboard deux fois par jour pour donner des coups de schlague aux " untermenschen " qui encombreraient ce forum. Je n'inspecte pas minutieusement le " revier " pour y débusquer le moindre petit simulateur et les divers contradicteurs-tricheurs comme l'ont fait les bons aryens anti-infinitistes rigides de l'OT pendant des mois. Pour eux ce n'était pas une corvée, ça fait jouir les petits kapos de la néo-téléologie à un point que l'on peut difficilement imaginer. Depuis qu'ils ont reçu un coup de panzerfaust en pleine tronche, ça les a fait réfléchir et ça les a calmés. Mais ils ne l'avoueront jamais. Pas vrai, bande de modestes connards ! Vous n'êtes plus seuls maintenant, vous avez les salutations de votre vieux Papy Panzerfrust qui désormais est là pour s'occuper de vous ! Jusqu'à ce que mort s'en suive.

-J.C. Avouez que l'affaire n'est pas simple. Déjà, dites-moi en quoi selon vous cette critique des néo-téléologues ou celle de Abracadabra en 1991 serait une critique nulle de Voyer.

- Dr. W. C'est la même. En 10 ans, ils n'ont pas progressé d'un pouce. Au départ les gens de la BE veulent critiquer Voyer, c'est une intention rare et louable. Mais ils commettent avec la communication la même erreur que Marx avec l'économie : la communication serait bien le principe du monde mais la conception voyeriste de la communication est fausse. En réalité, depuis le départ, leur intention critique n'est qu'une velléité car une réelle critique de la communication, un dépassement de ce concept revient à donner un concept nouveau pour le principe du monde. Soit ce concept est celui de la communication, et dans ce cas Voyer a raison sur le fond quoi qu'en disent les eunuques. Soit ce concept n'est pas la communication et dans ce cas il faut assumer et fournir un nouveau concept, et bien entendu il ne s'agit pas de remplacer simplement un mot par un autre mot mais de dynamiter l'univers théorique hégéliano-marxo-voyeriste. Or, cela les eunuques sont incapables de le faire, parce qu'ils sont des eunuques théoriques, précisément. Ils vont donc chercher à se différencier artificiellement de leur maître en assimilant par exemple la communication à l'aliénation elle-même et autres conneries, ce qui est grotesque et que Voyer juge consternant au point qu'il décide de ne plus leur répondre. Ensuite, par autonomisation de leur intuition fausse de départ et fuite en avant consécutive dans l'abstrait, apparaît la fixation névrotique sur le superdada anti-infinitiste qui est le cul-de-sac théorique par excellence, le genre de truc avec lequel on peut se palucher 10 ans et plus sans aucun résultat. La preuve !

- J.C. Dites-moi, question paluchage et branlette théorique, vous avez l'air d'en connaître un sacré rayon. Je veux pas dire, Herr Doktor, mais vous aussi vous êtes un professionnel !

- Dr. W. Il est évident que j'utilise ces mots par dérision. La recherche critique, la réflexion humaine en général procèdent de cette façon. On veut critiquer les choses et les idées mais on ne sait jamais au départ si l'on va aboutir. A la guerre rien n'est jamais certain. J'ai montré dans " Panzerfaust " que la baudruche anti-infinitiste était crevée dès l'instant où l'on déclinait ( ce n'est pas moi qui ait parlé le premier de "déclinaison " comme ils me le reprochent avec " une étonnante légèreté ", mais bien les eunuques eux-mêmes, page 150 de leur bulletin n° 8, et c'est à ce passage de leurs écrits que je faisais implicitement référence en utilisant ce verbe ) la notion d'infini soit du point de vue de la quantité, soit du point de vue de la qualité. C'est en lisant un ouvrage de l'excellent René Guénon sur " Les principes du calcul infinitésimal " que m'est apparue toute l'inanité du charabia téléologiste que je n'avais jamais songé jusque là à critiquer sérieusement. C'est d'ailleurs dans ce même ouvrage, publié chez Gallimard, que sont examinés les deux infinitum hérités de la scolastique dont l'évocation m'a également été reprochée. Je cite mes sources pour que chacun puisse se faire une opinion.

- J.C. Vous avez bien raison, Herr Doktor. Mais pour ce qui est d'une critique effective de la théorie de Voyer, comment doit-on alors envisager la chose ?

- Dr. W. Ce point est développé dans la 3ème partie de l'entretien. Je peux déjà dire que le système théorique de Voyer est parfaitement articulé et extrêmement bien agencé, on ne peut pas le critiquer de l'intérieur. Je le sais, j'ai essayé aussi. De ce point de vue, la tentative faite par les gens de la BE pouvait paraître honorable jusqu'à cette fatidique correspondance où ils ont pété les plombs, ça arrive à tout le monde, à cause du refus de discuter de Voyer et où, au lieu de se remettre en question, en ont conclu que Voyer était un has been, un pauvre mec et qu'ils étaient les futures nouvelles étoiles brillant au firmament de la critique théorique. Il faut supposer que Voyer, qui n'est pas la moitié d'un con, avait ses raisons. Il ne peut pas faire la critique de sa propre théorie. Admettons. Mais je pense qu'il est capable de faire la distinction entre des éléments critiques annonciateurs du dépassement effectif de son système et une tentative maladroite et empressée de lui pisser dessus, de l'enterrer et de poser au tombeur de Voyer.

- J.C. Voyer par ci, Voyer par là ! C'est un parfait inconnu, qu'a-t-il fait qui le rendrait digne de l'intérêt obsessionnel que lui portent les génies de la néo-téléologie et .... vous-même ?

- Dr. W. Voyer est, entre autre et sans avoir besoin de rien rajouter, le tombeur de l'I.S. et de Marx. Presque rien. C'est la force qui a fait le nom. Debord s'est mangé " Introduction " et " Une enquête ", il a été théoriquement annihilé, détruit de son vivant. Il en est devenu solipsiste. D'après les eunuques, Voyer se serait mangé les deux bafouilles d'Abracadabra et en prime un semi-remorque bourré de dossiers d'émeutes et ça l'aurait mis sur le cul. Faut pas rêver ! Faut arrêter de se palucher. Je le répète pour que ça rentre bien. Je pense plutôt que Voyer a fabriqué sa critique et maintenant voilà, cette critique existe, pour le meilleur et pour le pire. En attendant, il conchie tous les morpions qui essaient de lui brouter l'orteil gauche et il se repose un peu, c'est normal.

- J.C. " Voyer se repose un peu " ! Permettez-moi d'imploser de rire, Herr Doktor ! Vous n'arrêtez pas de fournir par caisses entières les panzerfaust que l'on va vous renvoyer entre les dents !

- Dr. W. Je me donne tel que je suis. Vous ne comprenez pas mon humour ironique et vous n'êtes pas le seul. Je sais par avance qu'une majorité des personnes qui vont lire cet entretien ne vont rien comprendre sur le fond à ce dont il est question et vont donc isoler tel ou tel aspect, tel ou tel passage, tout en perdant de vue le fil conducteur de l'ensemble. D'ailleurs, il ne s'agit pas tant de comprendre que de savoir quoi faire de mieux avec toutes ces réflexions qui, considérées isolément, peuvent être effectivement critiquées. Comme je l'ai déjà dit, c'est la constante universelle méconnue. En ce qui me concerne j'en tiens compte, mais bon, en même temps je passe outre.
Voyer donc se repose et s'amuse en envoyant des lettres à Lévy et à quelques autres imbéciles. Qui peut le lui reprocher ? Je demande cela au Cojonel Bueno dont j'ai lu les "apuntes de viaje" et à tous ceux qui s'imaginent savoir ce que signifie le travail théorique, la négativité du négatif se mouvant en elle-même. Qui peut se vanter depuis Marx d'avoir fait le centième de ce qu'a fait Voyer ? Je pose la question. Et ne me parlez pas de Debord, vous me feriez plaisir. Envoyez-moi sur le forum une réponse et des noms. Merci d'avance. De toute façon, nous autres les individus sommes bien ce qu'en dit Hegel. Une fois que la balle est partie, la douille vide et brûlante est éjectée et tombe par terre.

FIN de LA DEUXIEME PARTIE DE L'ENTRETIEN.
ENTRETIEN AVEC LE DR. WELTFAUST 2/3.

- Dr. W. Pourquoi répondrais-je à une série de questions dont je récuse les termes et le cadre ? Pourquoi rentrerais-je dans un questionnement que je juge indigent et dans des considérations qui me paraissent en total recul par rapport à la limite théorique atteinte par Voyer en 1982 ? Et par dessus tout, pourquoi discuterais-je les idées de gens qui sont des imbéciles et des calomniateurs ?

- J.C. Vous faites ce que vous voulez, je n'existe pas. Les théoriciens implacables de l'O.T. ont immédiatement compris qu'ils s'agissait d'un faux dialogue. Je n'ai plus qu'à me taire.

- Dr. W. Vous n'êtes peut être pas réel mais vous existez, mon cher. Tout autant que le triste bureaucrate et le guignol Kader. C'est intentionnellement et après mûre réflexion que j'ai choisi ce mode d'exposition. J'aurai pu faire un panzerfaust zwei et je savais que je prêtais ainsi le flanc à une critique facile et superficielle, ça a marché puisque les deux clowns que me fournit gratuitement l'O.T. à chacune de mes interventions y sont allés de leurs remarques sentencieuses et stupides. Personne d'autre n'a fait de commentaire négatif. J'en conclus que dans ce forum, à part les deux abrutis de service de l'O.T., il y a quand même des gens qui savent lire et qui savent faire abstraction de la méthode d'exposition d'une pensée pour n'en considérer que le contenu substantiel.

- J.C. Ou alors, tout le monde s'en fout. Ou bien ce forum est un repaire de provoyeristes tardifs et de debordistes reconvertis dans la communication - ce sont souvent les mêmes - qui ne peuvent qu'approuver silencieusement les coups de pied dans le cul que vous distribuez généreusement aux pathétiques bouffons de la néo-téléologie.

- Dr. W. Trêve de plaisanterie. Pour l'instant ce qui est en jeu ici est l' anéantissement des néo-téléologues qui ont tenté vainement d'occuper le terrain de la critique de Voyer - cela fait 10 ans que le bluff essaie de durer - alors qu'ils n'ont pas les moyens de mener à bien cette critique et qu'ils ont été contraints, pour se dissimuler à eux-mêmes leur incapacité définitive, de proférer des insultes ignobles et des accusations mensongères à l'encontre de Voyer.

- J.C. Monsieur Weltfaust, je vous en prie, tout le monde sait que les néo-téléologues sont de pauvres idiots et qu'ils n'arrivent pas à la cheville de Voyer. Alors à quoi bon encore s'acharner sur eux ? Vous leur donnez une importance qu'ils n'ont pas et qu'ils ne pourront jamais avoir.

- Dr. W. L'importance des néo-téléologues provient de l'importance de Voyer. Il n'est pas indifférent, au regard de l'histoire, qu'ait pu exister quelque chose comme l'imposture néo-téléologique anti-voyeriste. Quand je parle de ces gens, je ne considère pas leur "théorie" - qui est une notable quantité d'importance nulle - mais leur personne de petits histrions. Et quand je parle de Voyer je ne considère pas sa personne, mais la pensée qu'il a livré au monde et l'accueil qui lui a été fait. Cette pensée est la chose au monde qui mérite le plus la critique. C'est de la critique de cette pensée, parce qu'elle est l'incarnation moderne des insuffisances hégéliennes, que dépend la suite des événements. C'est pourquoi on ne saurait tolérer que des petits simulateurs qui prétendent en avoir fini avec cette critique viennent parader, plastronner et proférer des accusations mensongères en toute impunité.

- J.C. Si l'on en croit ces braves garçons, ils sont déjà à trois années lumière au dessus de votre Voyer qui n'est qu'un obscur écrivaillon des années 70, une sorte de hippie qui avait proféré quelques banalités pré-néo-téléologiques, quand il était adolescent, et puis a sombré très vite dans un gâtisme total. Vroum, vroum !

- Dr. W. Laissez-moi continuer. Lorsqu'il y a accusation mensongère, cette accusation repose toujours sur un faux-semblant, sur un fait qui judicieusement détourné et travesti va servir de point d'appui à la calomnie. Généralement personne ne prend la peine de démonter le mécanisme de ce mensonge, et de décortiquer les motivations des acteurs d'une affaire de ce genre. Chacun prend parti pour ou contre, en accablant les calomniateurs de leur mépris ou au contraire en abondant dans leur sens et en reprenant à son compte ce mensonge. Dans l'affaire de la calomnie proférée par les néo-téléologues à l'encontre de Voyer et de son éditeur, personne - hors les néo-téléologues eux-mêmes - n'a abondé dans leur sens et entonné leur calomnie. Mais, personne n'a pris la peine de leur enfoncer le museau dans leur merde. C'est ce que je vais faire. Et ça prendra autant de pages qu'il faudra et qu'il me plaira. Personne n'est obligé de lire ce qui va suivre. Si cela ne vous intéresse pas, passez votre chemin, manants !

- J.C. Bon, d'accord, mais laissez-moi m'installer confortablement sur ce divan. Je sens que ça va être long !

- Dr W. Cela ne sera jamais aussi long que les centaines de pages noircies par ces imposteurs pour progresser dans leur carrière d'imposteurs. J'admets que face à la calomnie on puisse ne pas répondre. Répondre, se défendre c'est entrer dans le jeu du menteur, c'est admettre que certaines de ses imputations mensongères ont tout de même une consistance qui exige que l'on se justifie. En même temps, ne pas répondre est immédiatement exploité par le calomniateur qui désigne le silence de sa victime comme étant la preuve du bien fondé de l'accusation qu'il a porté et cela permet de faire passer à l'arrière-plan les allégations mensongères qui, au départ, ont permis de dénaturer les faits. Je considère en tant que témoin extérieur tardif de la chose, je n'en ai eu connaissance qu'en septembre 1999, qu'il s'agit d'un défi à l'intelligence. C'est pourquoi j'accorde une très grande importance à cette affaire et je relève le gant. Comme Balzac dans l'affaire du " Lys dans la vallée ". Mais ici, ce n'est pas à Voyer à se rabaisser au niveau de cette infamie et à répondre à de telles accusations. C'est à moi, Dr. Weltfaust, parce que je suis le seul à pouvoir rendre justice à Voyer, qu'il revient de moucher et de torcher les imposteurs. Ils n'ont reculé devant rien pour soutenir leur imposture de départ et ont procédé à une escalade dans l'effronterie et l'insulte pour finalement : a) accuser Voyer d'être un salaud et b) prétendre que de ce fait leur charabia constitue une critique de Voyer. C'est vraiment, comme le notait un intervenant du forum, le baiser de Judas. Un degré inouï jamais atteint dans la peste émotionnelle et ses ravages bien connus. Ils n'en sont d'ailleurs pas conscients, c'est l'occasion qui a fait le larron et la mauvaise foi qui a fait le reste. Dans leur délire, ils croient maintenant dur comme fer à leur propre mensonge. C'est seulement la nullité publiquement avérée de leur critique et la dislocation prévisible de ce ramassis de crétins qui les obligera individuellement à affronter la triste réalité de leur imposture collective.

- J.C. Calmez-vous, Papy ! Et arrêtez de leur cracher dessus. Venons-en aux faits, s'il vous plaît.

- Dr. W. Dans cette affaire, ce qui est passé en contrebande c'est l'affirmation que la critique de Voyer par les eunuques serait une critique valable, effective. Une critique qui mérite une réponse. Or, comment répondre à quelque chose à quoi l'on a déjà répondu une première fois ? Je vous rappelle que Voyer a répondu à Abracadabra une tartine de 17 pages, il ne s'est donc pas défilé lui, contrairement à Debord.

- J.C. Si ce que vous prétendez est exact, Herr Doktor, il suffisait de l'écrire : " Mon cher monsieur, vous me prenez pour un con, j'ai déjà répondu à vos questions stupides. Veuillez relire ma réponse à votre première lettre, vous y trouverez les réponses aux questions doublement stupides contenues dans votre deuxième lettre."
Or, ce n'est pas ce qu'à fait votre génie préféré ! Il a fallu le relancer et il a explicitement refusé le dialogue, ce qui est totalement différent de l'interprétation des faits que vous essayez de faire passer pour les faits eux-mêmes.

- Dr. W. Vous essayez de me coincer sur un point que je ne conteste pas, je vous l'ai déjà dit ,Voyer ( de même que tout créateur théorique critique jusqu'à aujourd'hui ) évolue à l'intérieur de son système comme un poisson rouge dans son bocal. Il a créé un univers théorique imparfait mais tout de même cohérent et s'il continue à critiquer c'est seulement à l'intérieur des limites de cet univers. En fait, il continue de l'améliorer en démolissant par exemple le simili-concept de spectacle qui avait tant plu, et qui plaît toujours autant, aux consommateurs pépères de théorie radicale pépère. Après avoir répondu une première fois à Abracadabra, il était donc libre de ne plus vouloir poursuivre un échange qu'il jugeait stérile parce qu'il se situait hors de son système théorique et même, il faut le dire, hors de la logique la plus élémentaire.

- J.C. Pour moi, c'est la preuve que la critique néo-téléologique a explosé le cadre pétrifié de la théorie voyeriste et que Voyer a été complètement dépassé - je dirais même sonné - par l'argumentation et la logique des téléos.

- Dr. W. La critique est toujours obligé de régresser en deçà de ce qui est le point de départ indiscuté d'un système et en ce sens apparaît toujours à celui qui en est l'objet comme provenant de l'extérieur, ou disons d'ailleurs. C'est vrai. Cependant je ne pense pas qu'il y ai plusieurs sortes de logique. Nous sommes tous fait de la même étoffe. Et de plus, je suis un farouche adversaire de tout dualisme comme vous le savez. Pour moi, l'extériorité du point de vue théorique développant la fin de la communication et de " tout " ( le monde, l'esprit, l'humanité ) comme but par rapport à un système théorique basé sur la communication infinie comme but n'est pas un progrès, ni même une régression critique nécessaire, mais constitue une fumisterie, une rigolade, un gadget nouvelle vague que je détruirai - qui peut le plus peut le moins - dans la troisième partie de cet entretien.

- J.C. C'est ça ! Des promesses, toujours des promesses ! C'est comme votre substance universelle et votre infini qualitatif. Dans votre bunker, vous disposez d'un stock qualitativement infini de panzerfaust, je suppose ?

- Dr. W. Vous me faites pitié. Pour l'instant, je m'occupe de la calomnie des téléos. C'est un travail fastidieux que je dois mener à son terme, vous verrez par la suite que la réfutation des élucubrations abracadabrantes est quelque chose de simple et de rapide à faire. Je disais donc que Voyer était libre de ne plus répondre à partir du moment où, pour parler en termes clairs, il avait l'impression d'avoir entamé une discussion avec un connard.

- J.C. C'est vraiment trop facile ! Que faites-vous alors de l'exigence d'une cohérence minimale dans tout dialogue et de la nécessité vitale de la contradiction au sein de la théorie ? Que dire d'un théoricien qui se révèle incapable de surmonter ou seulement d'envisager une contradiction du type de celle formulée par les gens de la BE et qui esquive piteusement le débat ? C'est presque comme Debord avec Voyer.

- Dr. W. Je vous ai dit que Voyer leur avait répondu point par point. Debord lui, n'a jamais rien répondu à Voyer et il a ensuite commandité ou laissé passer le coup abject et puant des correspondances leboviciennes. Je fais donc la distinction entre : 1) répondre une première fois et ne plus répondre, çà c'est humain et 2) ne rien répondre du tout et se livrer à une saloperie, ça c'est la misère humaine finale du debordisme autocontemplatif. Ensuite, je vous l'ai déjà dit, il y en a qui y croient, mais moi je ne crois pas - par expérience - aux débats intermédiaires. Faites ce que vous avez à faire, faites le bien. Si vous voulez dépasser Voyer, dépassez-le. Do it ! Au final, ce n'est pas vous qui serez juge mais le public. Je fais partie du public, dans cette affaire je vois des petits fumiers, qui pour l'instant n'ont toujours rien fait, qui insultent grossièrement celui qu'ils sont incapables de critiquer et en plus demandent avec insistance qu'on les aide à résoudre leurs petits problèmes théoriques de branleurs théoriques.

-J.C. C'est vous qui le dites ! Mais moi, j'en reviens à cette publication d'une correspondance tronquée telle qu'elle a été perpétrée par ce salopard de Von Nicht ?

- Dr. W. Là, c'est vous qui mélangeait allègrement les faits et leur interprétation. D'un côté on a Von Nicht qui publie " religieusement " tous les écrits de monseigneur Voyer et qui se piège tout seul, comme j'ai dit, en publiant le recueil de "L'Imbécile de Paris" où bien évidemment n'est pas présente la deuxième lettre d'Abracadabra, puisque celle-ci n'a jamais été publiée dans le journal "L'Imbécile". De l'autre côté on a les peigne-culs de la BE qui sont restés en embuscade parce qu'ils n'ont pas digéré le fait que Voyer ne veuille plus leur répondre en 1991.
Lorsqu'ils apprennent l'existence de ce fameux recueil, c'est l'explosion de joie chez les eunuques. Quelle aubaine, quand même ! Non seulement ce pourri de Voyer - qui habituellement répond par des lettres interminables - n'avait plus voulu répondre à leurs enfantillages, il s'était donc tu comme Debord, c'est absolument certain, n'est-ce pas mes chéris ? Mais en plus, il leur sert sur un plateau un machin qui pourrait ressembler, si on le présente comme il faut, à la lebovicelardisation dont il avait été lui-même victime quelques années auparavant. En 1978, je le rappelle pour ceux et celles qui n'étaient pas nés, il y avait eu publication sans autorisation d'une correspondance privée tronquée. Correspondance privée où Voyer semblait se remettre totalement en question. Mais, il manquait la deuxième partie des lettres où Voyer réaffirmais des principes qu'il était à l'époque, je le souligne, seul à défendre contre tous, contre le monde entier. Dans l'affaire de la pseudo-falsification de la pensée des eunuques, il y a publication de l'intégralité de ce qui est paru dans l'Imbécile. Il n'y a pas la deuxième lettre de Abracadabra à laquelle Voyer n'avait pas voulu répondre ni aucune référence à son existence. C'est là que Von Nicht est totalement piégé, et que les eunuques vont tenter d'enfoncer vicieusement le fer là où ça fait mal et bâtir le scénario qu'ils nous resservent et peaufinent régulièrement depuis : ce salaud de Voyer, vieilli et aigri, a commis sur le jeune et mignon Abracadabra le crime dont il avait été lui-même victime dans sa jeunesse. Ce qui était un simple refus de discuter plus loin avec des crétins se transforme, grâce à la publication du recueil, en la falsification du siècle. Le tour est joué et par la même occasion, les eunuques s'intronisent, c'était le but de l'opération, en tant que nouveaux einsteins de la critique critique.

- J.C. C'est totalement monstrueux ! Si je comprends bien, vous absolvez jésuitiquement Voyer et Von Nicht. C'est la victime du vice qui est vicieuse. Pour vous, il y a des falsifications qui ne sont pas des falsifications. Il y a des falsifications réelles qui deviennent avec un peu de blabla des falsifications imaginaires. Bravo, c'est du propre !

- Dr. W. Je vous l'ai déjà dit : je ne suis pas Voyer ni Von Nicht. Moi, je ne suis pas piégé dans cette histoire et donc j'applique la solution finale. Je démonte le scénario infect que les pourris de la BE ont inventé de toute pièce avec le méchant et vieux falsificateur d'un côté et le gentil et jeune falsifié de l'autre. Pour en revenir à Von Nicht, je considère qu'il a créé les conditions de cette saloperie sans le savoir. En publiant ce recueil, il a de facto tronqué l'échange épistolaire réel Voyer/BE. Le résultat est là. C'est cela qui a permis aux tartuffes de pousser leurs cris de victoire et de poser hypocritement aux honnêtes théoriciens victimes d'une falsification, alors qu'ils étaient animés par la volonté de coincer leur papa Voyer d'une manière ou d'une autre et quoi qu'il en coûte.
Donc, je ne conteste pas le fait que la pensée des eunuques a été publié tronquée et je dis que Von Nicht s'est piégé et a piégé Voyer par la même occasion. Ce que je conteste, c'est qu'il y ait eu intention malveillante ou falsificatrice de la part de Von Nicht. Je ne parle même pas de Voyer. Ensuite, ce que je conteste par dessus tout, c'est que les deux lettres de Abracadabra que j'ai lu en 1992 dans le bulletin n° 4 de sa revue soient une réelle remise en question de la théorie de Voyer. Et je vais bien sûr plus loin, c'est parce que les néo-téléologues sont conscients de la nullité de leur critique de Voyer, qu'ils se raccrochent comme à une bouée de sauvetage à cette providentielle et inespérée "falsification" qui doit venir accréditer opportunément la validité autoproclamée de leur "critique". Critique qui, je le souligne et je le répète, est pour l'instant toujours inexistante. Après la parution du TOME 1 de la prose néo-journalistique eunuquienne qui ne contient rien de neuf, si ce n'est l'édito pleurnichard de Crétin Franc, tous les membres de la guilde intergalactique attendent avec impatience la parution du TOME 2. On va voir ce qu'on va voir. C'est à dire de la roupette de samsonite. Pas vrai, Abracadabra ? Que reste-t-il de tes syllogismes à la con maintenant que l'on apprend que l'économie n'est peut-être pas une religion ? Vroum, vroum !

- J.C. Là, vous allez fort ! Mais qu'auriez-vous fait, vous le génie justicier, si Voyer et Von Nicht s'étaient livré à ce coup tordu sur vos écrits et sur votre personne ?

- Dr. W. La réponse est dans la question. Je vous ai dit qu'il ne s'agit pas d'un coup tordu. Von Nicht n'est pas Lebovici ou Staline. Il a publié un recueil de l'Imbécile. Y punto. Les eunuques étaient en discussion extra-Imbécile avec Voyer. Voyer a mis fin à la discussion et ça ne leur a pas plus parce qu'il veulent toujours avoir le dernier mot, parce qu'ils ne se remettent jamais en question et donc qu'ils s'imaginent - comme dans une cour de récréation scolaire - qu'avoir le dernier mot c'est avoir raison. C'est donc leur problème. Pas celui de Voyer.
Je répond maintenant à votre question tordue. Un : je ne me serais pas lancé dans cette affaire avec " un couteau sans lame auquel manque le manche ". Deux : en admettant que oui, mais c'est impossible, j'aurai publié l'intégralité de la correspondance qui est moitié publique ( la partie "Imbécile") et moitié privée ( la partie post-Imbécile ). Sur ce point les eunuques ont été logiques avec leur démarche de départ. C'est bien et je les en félicite. Trois : je n'aurai jamais proféré Voyer enculé ou Voyer falsificateur parce que tel n'est pas le cas dans cette affaire comme il me semble l'avoir montré plus haut. Et donc dans cette histoire, malgré les torts certains et évidents de Von Nicht, ce sont malgré tout les eunuques qui se sont définitivement disqualifiés et salis par leurs accusations et leurs insultes.
Dernière remarque, je n'ai jamais écrit à Voyer pour essayer de le coincer sur tel ou tel point, car comme je l'ai dit je ne crois pas aux vertus du dialogue entre " théoriciens ". Je vais finir ma critique du dualisme qui contient, entre autre, une critique de Voyer et basta ya. Vous remarquerez que je ne fais pas le tour du lager Deboard deux fois par jour pour donner des coups de schlague aux " untermenschen " qui encombreraient ce forum. Je n'inspecte pas minutieusement le " revier " pour y débusquer le moindre petit simulateur et les divers contradicteurs-tricheurs comme l'ont fait les bons aryens anti-infinitistes rigides de l'OT pendant des mois. Pour eux ce n'était pas une corvée, ça fait jouir les petits kapos de la néo-téléologie à un point que l'on peut difficilement imaginer. Depuis qu'ils ont reçu un coup de panzerfaust en pleine tronche, ça les a fait réfléchir et ça les a calmés. Mais ils ne l'avoueront jamais. Pas vrai, bande de modestes connards ! Vous n'êtes plus seuls maintenant, vous avez les salutations de votre vieux Papy Panzerfrust qui désormais est là pour s'occuper de vous ! Jusqu'à ce que mort s'en suive.

-J.C. Avouez que l'affaire n'est pas simple. Déjà, dites-moi en quoi selon vous cette critique des néo-téléologues ou celle de Abracadabra en 1991 serait une critique nulle de Voyer.

- Dr. W. C'est la même. En 10 ans, ils n'ont pas progressé d'un pouce. Au départ les gens de la BE veulent critiquer Voyer, c'est une intention rare et louable. Mais ils commettent avec la communication la même erreur que Marx avec l'économie : la communication serait bien le principe du monde mais la conception voyeriste de la communication est fausse. En réalité, depuis le départ, leur intention critique n'est qu'une velléité car une réelle critique de la communication, un dépassement de ce concept revient à donner un concept nouveau pour le principe du monde. Soit ce concept est celui de la communication, et dans ce cas Voyer a raison sur le fond quoi qu'en disent les eunuques. Soit ce concept n'est pas la communication et dans ce cas il faut assumer et fournir un nouveau concept, et bien entendu il ne s'agit pas de remplacer simplement un mot par un autre mot mais de dynamiter l'univers théorique hégéliano-marxo-voyeriste. Or, cela les eunuques sont incapables de le faire, parce qu'ils sont des eunuques théoriques, précisément. Ils vont donc chercher à se différencier artificiellement de leur maître en assimilant par exemple la communication à l'aliénation elle-même et autres conneries, ce qui est grotesque et que Voyer juge consternant au point qu'il décide de ne plus leur répondre. Ensuite, par autonomisation de leur intuition fausse de départ et fuite en avant consécutive dans l'abstrait, apparaît la fixation névrotique sur le superdada anti-infinitiste qui est le cul-de-sac théorique par excellence, le genre de truc avec lequel on peut se palucher 10 ans et plus sans aucun résultat. La preuve !

- J.C. Dites-moi, question paluchage et branlette théorique, vous avez l'air d'en connaître un sacré rayon. Je veux pas dire, Herr Doktor, mais vous aussi vous êtes un professionnel !

- Dr. W. Il est évident que j'utilise ces mots par dérision. La recherche critique, la réflexion humaine en général procèdent de cette façon. On veut critiquer les choses et les idées mais on ne sait jamais au départ si l'on va aboutir. A la guerre rien n'est jamais certain. J'ai montré dans " Panzerfaust " que la baudruche anti-infinitiste était crevée dès l'instant où l'on déclinait ( ce n'est pas moi qui ait parlé le premier de "déclinaison " comme ils me le reprochent avec " une étonnante légèreté ", mais bien les eunuques eux-mêmes, page 150 de leur bulletin n° 8, et c'est à ce passage de leurs écrits que je faisais implicitement référence en utilisant ce verbe ) la notion d'infini soit du point de vue de la quantité, soit du point de vue de la qualité. C'est en lisant un ouvrage de l'excellent René Guénon sur " Les principes du calcul infinitésimal " que m'est apparue toute l'inanité du charabia téléologiste que je n'avais jamais songé jusque là à critiquer sérieusement. C'est d'ailleurs dans ce même ouvrage, publié chez Gallimard, que sont examinés les deux infinitum hérités de la scolastique dont l'évocation m'a également été reprochée. Je cite mes sources pour que chacun puisse se faire une opinion.

- J.C. Vous avez bien raison, Herr Doktor. Mais pour ce qui est d'une critique effective de la théorie de Voyer, comment doit-on alors envisager la chose ?

- Dr. W. Ce point est développé dans la 3ème partie de l'entretien. Je peux déjà dire que le système théorique de Voyer est parfaitement articulé et extrêmement bien agencé, on ne peut pas le critiquer de l'intérieur. Je le sais, j'ai essayé aussi. De ce point de vue, la tentative faite par les gens de la BE pouvait paraître honorable jusqu'à cette fatidique correspondance où ils ont pété les plombs, ça arrive à tout le monde, à cause du refus de discuter de Voyer et où, au lieu de se remettre en question, en ont conclu que Voyer était un has been, un pauvre mec et qu'ils étaient les futures nouvelles étoiles brillant au firmament de la critique théorique. Il faut supposer que Voyer, qui n'est pas la moitié d'un con, avait ses raisons. Il ne peut pas faire la critique de sa propre théorie. Admettons. Mais je pense qu'il est capable de faire la distinction entre des éléments critiques annonciateurs du dépassement effectif de son système et une tentative maladroite et empressée de lui pisser dessus, de l'enterrer et de poser au tombeur de Voyer.

- J.C. Voyer par ci, Voyer par là ! C'est un parfait inconnu, qu'a-t-il fait qui le rendrait digne de l'intérêt obsessionnel que lui portent les génies de la néo-téléologie et .... vous-même ?

- Dr. W. Voyer est, entre autre et sans avoir besoin de rien rajouter, le tombeur de l'I.S. et de Marx. Presque rien. C'est la force qui a fait le nom. Debord s'est mangé " Introduction " et " Une enquête ", il a été théoriquement annihilé, détruit de son vivant. Il en est devenu solipsiste. D'après les eunuques, Voyer se serait mangé les deux bafouilles d'Abracadabra et en prime un semi-remorque bourré de dossiers d'émeutes et ça l'aurait mis sur le cul. Faut pas rêver ! Faut arrêter de se palucher. Je le répète pour que ça rentre bien. Je pense plutôt que Voyer a fabriqué sa critique et maintenant voilà, cette critique existe, pour le meilleur et pour le pire. En attendant, il conchie tous les morpions qui essaient de lui brouter l'orteil gauche et il se repose un peu, c'est normal.

- J.C. " Voyer se repose un peu " ! Permettez-moi d'imploser de rire, Herr Doktor ! Vous n'arrêtez pas de fournir par caisses entières les panzerfaust que l'on va vous renvoyer entre les dents !

- Dr. W. Je me donne tel que je suis. Vous ne comprenez pas mon humour ironique et vous n'êtes pas le seul. Je sais par avance qu'une majorité des personnes qui vont lire cet entretien ne vont rien comprendre sur le fond à ce dont il est question et vont donc isoler tel ou tel aspect, tel ou tel passage, tout en perdant de vue le fil conducteur de l'ensemble. D'ailleurs, il ne s'agit pas tant de comprendre que de savoir quoi faire de mieux avec toutes ces réflexions qui, considérées isolément, peuvent être effectivement critiquées. Comme je l'ai déjà dit, c'est la constante universelle méconnue. En ce qui me concerne j'en tiens compte, mais bon, en même temps je passe outre.
Voyer donc se repose et s'amuse en envoyant des lettres à Lévy et à quelques autres imbéciles. Qui peut le lui reprocher ? Je demande cela au Cojonel Bueno dont j'ai lu les "apuntes de viaje" et à tous ceux qui s'imaginent savoir ce que signifie le travail théorique, la négativité du négatif se mouvant en elle-même. Qui peut se vanter depuis Marx d'avoir fait le centième de ce qu'a fait Voyer ? Je pose la question. Et ne me parlez pas de Debord, vous me feriez plaisir. Envoyez-moi sur le forum une réponse et des noms. Merci d'avance. De toute façon, nous autres les individus sommes bien ce qu'en dit Hegel. Une fois que la balle est partie, la douille vide et brûlante est éjectée et tombe par terre.

FIN de LA DEUXIEME PARTIE DE L'ENTRETIEN.



M. Ripley s'amuse