Echec aux légions du bien


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Posted by Voyer on September 28, 2000 at 05:01:44 AM EDT:

 

 

 

 

Échec aux légions du Bien

 

Marc-Edouard Nabe a raison. Il est indéniable que Mme Sinclair est un agent provocateur anti-antisémite. Ses collègues Birenbaum et Gattegno, employés de la centrale d'intoxication le Monde enragent que leur consœur soit démasquée par le contre espion Nabe, l'espion qui venait du chaud. Ils enragent d'autant plus que leurs moyens considérables (leur centrale est une institution officieuse, journal officiel de tous les pouvoirs, la centrale de leur consœur est un organe étatique) sont bravés par un simple quidam, un nabus. Des provocations minables ont raison de deux escadrilles de bombardement intellectuel, de plus sans risque. C'est à désespérer de tout. De quoi se plaignent-ils d'ailleurs : "Nabe démontre que l'on peut tout écrire en France sans risque". C'est donc enfin la démocratie tant espérée, ce qui devrait réjouir ces ardents démocrates. En 1985, quand le Viet Nabe commença ses contre provocations, les provocateurs anti-antisémites du Monde bombardaient déjà depuis huit ans (Nabe était donc en état de légitime défense). Cela faisait déjà huit ans qu'ils prodiguaient une publicité formidable à l'obscur monomaniaque Faurisson au lieu de l'avoir laissé croupir dans son trou de Lugdunum. Ils savaient bien ce qu'ils faisaient. Ce qu'il faut aux légionnaires du Bien qui luttent de toutes leur forces contre le fascisme, c'est évidemment du fascisme. Le fascisme est vital pour le lutteur antifasciste. Sans fascisme, il étouffe. Or aujourd'hui, le fascisme ça ne se trouve pas facilement, même au marché noir. D'où la nécessité des provocations antifascistes afin, sinon de le ressusciter, du moins de l'invoquer. Ce qui est curieux, c'est que l'antifascisme joue aujourd'hui exactement le même rôle pour le légionnaire du Bien que l'antisémitisme pour les petits blancs d'avant-guerre. A ceux-ci il fallait un bouc émissaire. A ceux là il faut une Bonne cause. Or il n'y pas de Bonne cause sans Mauvaise cause, c'est à dire sans bouc émissaire. Les premiers sont anti-antisémites aujourd'hui comme les seconds étaient antisémites avant guerre. Les uns et les autres hurlent avec les loups de leur temps. Aujourd'hui, les fascistes, c'est eux, le Juif, c'est Nabe. Quelques années avant 1985, le cynique opportuniste Mitterrand mettait à l'étrier le pied de M. Le Pen en instaurant la proportionnelle aux législatives. Avec sa grande finesse Mitterrand avait bien deviné ce besoin vital chez son public. In petto il pouvait se dire "Peuple de gauche, je t'ai compris". Depuis la fin de la seconde guerre mondiale il n'y avait plus de question juive en France. C'était trop beau, ça ne pouvait pas durer, ça ne devait pas durer. Les professionnels de l'antifascisme sont payés pour ça. C'est ainsi qu'ils méritent leurs gages. Céline était antisémite, mais il faisait ça gratuitement. Ce médecin hygiéniste s'est soigné comme il a pu. Sans Juifs à maudire, il eût sans doute étouffé de rage. Les Juifs furent de ce point de vue les mécènes de Céline. Ils l'ont maintenu en respiration artificielle. D'où ce halètement... chez Céline.

 

 J-P Voyer