« Tout finir », dites-vous.


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Posted by on October 31, 2000 at 05:44:49 AM EST:





Chers téléologues,

Chers téléologues,



Vous dites, dans l’une des vos interventions, que " la réalité d’une chose est sa fin " ; ce que je ne crois pas. La réalité d’une chose, c’est sa matérialité, sa valeur d’usage (au risque de passer pour un imbécile d’utilitariste). La réalité de mon ordinateur, ce sont des composants électroniques, un clavier, un écran, du plastique. Son usage est de me permettre de poster des messages sur le Debord of Directors, par exemple. Naturellement, il n’est pas éternel, il a donc une fin, due à l’usure du matériel, à son obsolescence. S’il a une finalité (me permettre de communiquer), celle-ci ne se confond pas avec sa fin. Cela dit, qu’entendez-vous par le mot " réalité " ?



Comme la remarque vous a déjà été faite, vous semblez confondre " fin " et " finalité ". Ce monde a bien une fin (il n’est pas infini, sauf dans notre imagination, il n’est pas éternel non plus, semble-t-il), mais il n’a pas de finalité pour autant, sauf pour les religions " providentialistes " ou " téléologistes ". " L’observatoire de téléologie a pour but de tout finir : le monde, l’humanité, l’esprit ", dites-vous. Outre la démesure du propos, je ne vois pas l’intérêt du projet, sauf à confondre fin et finalité comme vous le faites abusivement. Croire que l’on puisse réunir une assemblée de l’humanité pour débattre de quelle fin il doit s’agir, comme vous le prétendez, c’est une chimère (on ne convoque pas l’humanité comme on convoque une assemblée générale à Censier) et une contradiction (on ne convoque pas l’humanité pour décider de son anéantissement). Votre théorie est un " pan-finalisme ", si vous me permettez la hardiesse du néologisme, vous considérez toute chose sous l’angle d’une finalité extérieure à elle-même, qui n’existe que dans votre imagination. En cela, sa réalité vous échappe.



" Les téléologues posent la fin de l'humanité, c'est-à-dire son accomplissement, comme le jeu le plus excitant, celui où la sensualité, l'avidité, la soif est la plus grande. Gagner ce jeu est ne pas s'en laisser déposséder et le poursuivre jusqu'à son terme. " Comment est-il possible de considérer la fin de l’humanité comme le " jeu le plus excitant " ? : la fin de l’humanité, c’est sa mort, il n’y a rien d’excitant là dedans. De tels propos apocalyptiques caractérisent bien votre projet : non point finir l’humanité mais en finir avec l’humanité.



Un internaute





M. Ripley s'amuse