Le
Vatican, le Saint-Siège et les Juifs
Zeinab Abdelaziz
Mardi 17 Décembre 2013
Le Vatican, le plus petit État du monde
(0,4 km2), sans peuple, rien que des fonctionnaires (!), est une sorte
de garantie temporelle du pouvoir spirituel du pape qui se tient à la tête des
deux institutions. Le Saint-Siège désigne le gouvernement de l’Église
catholique universelle, à la tête d’1,2 milliard de fidèles à travers le
monde. Mais quand un chef d’État rend visite au pape, il ne vient pas voir le monarque
de la Cité du Vatican, mais le chef de l’Église catholique et du Saint-Siège.
Ce ne sont donc que des astuces, en compensation des États pontificaux, pour
que l’Église puisse maintenir les deux pouvoirs terrestre et spirituel.
Ce qui lui permet d’inacceptables ingérences dans les affaires du monde.
Selon un communiqué du Saint-Siège, le lundi
2 décembre 2013 eut lieu la première visite de Netanyahou au pape
François, « sous le signe de la lumière de la Fête de Hanoucca, avec pour
thème principal la reprise des pourparlers de paix entre Israéliens et
Palestiniens en vue d’une solution juste et durable, dans le respect des droits
des deux parties » précise l’énoncé !
Avant d’aborder ce sujet inqualifiable, tellement
trompeur et rusé, il est intéressant pour celui qui l’ignore, de savoir ce que
signifie cette fête des lumières, la Hanoucca, sous les auspices de laquelle le
Vatican plaça cette visite : Les familles juives ne célébrant point Noël,
et pour cause, fêtent la Hanoucca en décembre aussi, mais elle symbolise la
résistance spirituelle du judaïsme à l’assimilation et la ré-inauguration du
Temple. Un rejet très symbolique qui jure avec l’évangélisation du monde,
que mène nettement le Vatican et qui insinue, en même temps, l’intronisation du
Temple, qui jure aussi avec la dite évangélisation. Ce qui veut dire que le
sieur Netanyahou vient s’imposer, la tête hautement placé, pour exiger de
nouvelles concessions. Partant de là, c’est un cadre qui suinte le
factice.
Il est vrai que le pape argentin est connu pour ses
bons rapports avec le judaïsme, que Bergolio a été profondément et directement
impliqué dans l’un des plus grands crime de la période d’après-guerre, la
guerre de l’Argentine, menée par la junte militaire de 1976 à 1983, mais
vite étouffé par les médias, que la dépendance du Vatican de l’Empire étasunien
et des oligarchies nationales, est déjà largement critiquée, mais de là
jusqu’à s’engager dans des positions pour « la reprise des pourparlers de
paix entre Israéliens et Palestiniens en vue d’une solution juste et durable,
dans le respect des droits des deux parties », est une attitude plus
qu’inqualifiable. Vu la double fonction qu’assume le pape, il n’est pas permis
d’ignorer ou même de feindre ignorer, à ce point, la réalité vécue des
événements dans lesquels il s’engage. Le pape ignore-t-il que Gaza périt et disparaît
effectivement, comme la Palestine, à cause des Israéliens ?!
Comment peut-on parler de paix entre Israéliens et
Palestiniens, alors que les
israéliens ont déjà accaparés 98 % des Terres de la Palestine ? !
Comment peut-on prononcer une phrase aussi tartuffesque comme : « en vue
d’une solution juste et durable », ou comment peut-on fausser le langage
jusqu’à dire « dans le respect des droits des deux parties », alors
que les Palestiniens sont
arrachés de leur Terre, sont dispersés de par le monde, et agonisent dans cette
prison à ciel ouvert, intitulée Gaza, et subissent un embargo meurtrier qui
dure depuis six ans ?!
Nul n’ignore
comment ces Terres furent arrachées ou comment des centaines de villages ont
été aplatis aux bulldozers sur leurs habitants, ni le nombre d’attaques, de
massacres et de guerres menés sous les yeux de l’Occident raciste, féru
d’honorabilité et de textes fraudés. Même les oliviers ont subi un vrai
génocide : plus de trois millions et demi d’oliviers ont été déracinés,
brûlés ou volés par les colons israéliens pour massacrer l’agriculture
palestinienne. Des guerres au cours desquelles
furent employés des armes chimiques par ces envahisseurs auxquels le
pape veut trouver une solution juste et durable, dans le respect des droits des
deux partis, au lieu d’envoyer à dache son hôte et ami ou de planifier une
proche visite pour cette entité sioniste !
N’est-il pas rigolo d’entendre le premier ministre,
dans cette entrevue, attaquer le régime iranien qui, dit-il, « continue à
provoquer des boucheries en Syrie et a sponsoriser le terrorisme, comme le font
le Hezbollah, le Hamas, le Jihad islamique, les groupes les plus rétrogrades du
monde » ou d’attaquer « le péril du programme nucléaire de Téhéran
pour la paix mondiale » alors qu’Israël a, en fait, usurpé un État souverain, asphyxie et noie ceux qui
restent des Palestiniens en les engloutissant dans ses eaux usées et, ce
qui plus est, c’est le seul pays au Moyen-Orient qui possède plus de deux-cent
bombes nucléaires, et il ose parler de paix ou de droits !
Il n’est pas permis à un pape d’ignorer que les Juifs n’ont aucun droit sur
cette Terre, que les sionistes ne peuvent se baser sur le concept de
Terre promise, pour justifier le retour des juifs sur cette Terre, car le don
de la Terre de Palestine était conditionné par l’obédience, et les Juifs
ont désobéis, ont repris le veau et tuèrent les prophètes, c’est pourquoi le
Seigneur les maudits pour toujours, sinon il n’y aurait point eu de seconde
Alliance ou de christianisme, comme dit l’Église !
Dans un article publié le 23 octobre 2010 par
l’Ossevatore Romano, Reuters et RFI, sous le titre : « Le Vatican
tance Israël pour avoir détourné des écrits de la Bible » ! Benoît
XVI s’adressant aux évêques, lors du dernier jour du synode pour le
Moyen-Orient, dit qu’Israël ne peut s’appuyer sur le terme de « Terre
promise » figurant dans la Bible pour justifier le retour des juifs
et l’expatriation des Palestiniens. C’est ce que déclare le Vatican qui
explique clairement qu’il « n’est pas permis de recourir à des positions
bibliques et théologiques pour en faire un instrument pour justifier les
injustices ». Il est vrai que c’est une prise de position très tardive et
aurait dû être déclarée au monde en 1948, au lieu de reconnaitre cet État bâtard et usurpateur.
Comment donc une attitude religieuse, théologique et politique peut-elle être
aussi contradictoire, à moins que cela ne soit de l’imposture
publicitaire !
Mettant de côté les contentieux juridico-financiers
relatifs aux biens de l’Église, le statut de Jérusalem presqu’entièrement accaparée par les juifs, qui
continuent obstinément à judaïser la ville, le mécontentement des
communautés catholiques qui dénoncent la construction d’un mur de séparation
qui cerne la ville, qui ne cessent d’envoyer des billets à leurs supérieurs au
Vatican contre ces situations inadmissibles, et pourtant le pape a le courage
de parler ou de négocier une « solution juste et durable, dans le respect
des droits des deux parties » ? ! Comment peut-on faire une
équation égalitaire entre des
usurpateurs-tueurs-professionnels et les vrais propriétaires de la Terre
de Palestine arrachés au vu et au su de la société internationale complice
?!
L’État
d’Israël, fils de l’impérialisme et du sionisme, qui impose et applique
l’idéologie raciste en massacrant un peuple, en déracinant un État souverain, en contredisant
les Textes, n’a pas le droit de se voir consolidé, sous le nez du Vatican, par
douze accords sur l’eau et l’énergie, la santé, la culture, le cyberspace,
l’instruction, le cinéma, ou de signer « un accord de coopération militaire »,
de parler d’une future importation de gaz naturel d’Israël, alors que ce gaz
vient du plus grand gisement de gaz naturel situé dans les eaux palestiniennes
à Gaza et que les sionistes ont accaparé impunément pendant leur attaque de
« plomb durci », ou de parler d’un « musée de la Shoah » à
Ferrare, ou que l’année 2014 sera « l’année de l’amitié culturelle
Italie-Israël », de qualifier Israël de « partenaire stratégique »,
ou que « sa sécurité n’est pas négociable » !
Un mot à l’oreille du pape : le fait que saint
Paul ait été éduqué « aux pieds de Gamaliel » (Actes 22 :3),
comme il le dit, n’est point à l’avantage du christianisme...
http://www.alterinfo.net/Le-Vatican-le-Saint-Siege-et-les-Juifs_a97860.html