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Posted by on April 02, 2001
at 03:31:28 PM EDT:
In Reply to: Plaidoyer pour l'existence de l'économie posted by Occam on March 31, 2001 at 11:03:05 AM EST:
: 1°) Je réponds à EK qui me demande : « en
admettant que l'économie existe - c'est absurbe mais admettons. Que prédit-elle
qui se réalise, comme les autres sciences ? »
: Ernst Engel (1821-1896) « publie en 1857
l’article dans lequel il énonce sa célèbre loi de la relation inverse entre la
proportion de la dépense totale consacrée à la nourriture d’une famille et son
niveau de revenu, tandis que la proportion des dépenses vestimentaires et de
logement reste constante et que celle des dépenses diverses s’accroît. Établies
à partir d’un échantillon de 153 familles belges, ces lois ont été ensuite
maintes fois vérifiées et sont à l’origine des analyses modernes de la
consommation en termes d’élasticité. » (Encycopedia Universalis)
: Si l’économie est un mensonge, alors la loi
d’Engel (sans "s") est fausse. Ce qui reste à démontrer.
: 2°) Tout à fait d’accord avec J.-P. Voyer quand
il dit : « Il est à noter que l'on peut nier également certains faits comme
Galilée nia ce fait avéré qu'était l'immobilité de la terre. Il ne se
contentait pas de nier ce fait, il apportait les preuves de son inexistence. » (Un
torrent de sottises) Que M. Voyer nous apporte les preuves de l’inexistence de
l’économie !
: 3°) Quand bien même on admettrait qu’economy
n’existe pas, pourquoi economics seraient-ils un mensonge ? En effet, en
admettant que la « population » n’existe pas, la démographie est-elle pour
autant un mensonge ? ; en admettant que l’ « univers » n’existe pas, la
cosmologie est-elle également un mensonge ?
: 4°) M. Jules G, vous vous tirez une balle dans le
pied quand vous dites : « personne ne prétend que (par exemple) la
théorie de la décision et la théorie des jeux comme sous-branches de l'économie
mathématique sont un mensonge, les théorèmes y sont évidemment valides, là
n'est pas la question. C'est la prétention des beaux-parleurs à
parler à leur aide de la réalité des décisions des humains qui est
d'inspiration mensongère. C'est toute la différence entre normativité idéale et
description fidèle. » [Je ne comprends pas la dernière phrase, soyez plus
explicite] Comment expliquer que les théories de la décision et des jeux soient
vraies tout en prétendant que l’économie n’existe pas et que « l’économie
est à l'économie politique ce que Dieu est à la religion. » (Négation de
l’économie) ? C’est comme si vous admettiez que la théorie de la grâce et de la
prédestination de Saint-Augustin était vraie tout en niant l’existence de Dieu.
: 5°) « [...] tant que vous ne définissez pas ce
que vous entendez par devenir secondaire (par opposition à quoi de primordial,
par exemple, et sous quel point de vue, selon quel usage ?), et que vous
n'aurez pas dit comment, pour les croyants si je vous suis bien, la croyance
en Dieu peut n'être pas nécessaire pour continuer de croire (parfait
non-sens à mon avis dès lors que l'on élargit la pensée de Dieu au-delà de
celle d'un gros bonhomme horloger et barbu), vous tomberez sous le coup de critiques
plus ou moins vétilleuses, que l'on formerait sans peine d'interprétations
positivistes du Tractatus [...]»
: Pour expliquer ce paradoxe en apparence, je
vais citer l’Histoire de l’athéisme de G. Minois :
: « Il est peut-être là, le grand tournant de
l’an 2000 : dans le consentement qui paraît se dessiner pour occulter la
question de Dieu. Certes, les religions ne sont pas mortes ; certaines semblent
même redevenir agressives. Mais le contenu de ces religions s’est largement
sécularisé. Dans le discours des religieux, Dieu est de moins en moins
présent ; il est surtout question d’accomplissement de l’homme, d’équilibre
intérieur, de recherche de la sérénité, ou bien de la poursuite d’un idéal
d’entraide, de solidarité, sur un plan très horizontal. Dans d’autres
contextes, la religion est une pure arme politique, ou une façon de se créer
une identité dans des sociétés en désarroi. Mais Dieu, dans tout cela, est de
plus en plus absent. Cela est encore plus net dans tous les
"bricolages" religieux et "religions à la carte" que chacun
se fabrique en dehors des grandes dénominations. » (p. 593)
: La question de l’existence de Dieu est devenue
secondaire à mesure que le contenu de la religion se sécularisait :
accomplissement personnel, fraternité, événements festifs (voir le succès des
Journées Mondiales de la Jeunesse), retour à la superstition (le culte du
Saint-Suaire de Turin, de la Vierge Marie...), etc, etc.
: Certes, rien de bien scientifique là-dedans mais un banal constat
empirique.
Quelques années après cette obscure loi d'Engel, la Commune de Paris était la
réfutation de ces conneries .Tant que les gens sont des esclaves, résignés, ils
se font enculer par De Gaulle ou par Jean-Yves Lafesse, ou par Engel. En Mai 68
le bavardage de l'économie politique avait disparu .