C'EST TOUS LES JOURS 21 AVRIL
Les jours heureux du référendum-dum
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Rions un
peu
Le père Chouard consulte le dictionnaire… et Google
De l'épaisse stupidité arrogante et satisfaite
des Homais politiques
Que le Turc les empale
Piqué sur
le site du père Chouard
Je ne voulais pas en parler, tant ça me paraissait futile, mais vous êtes nombreux à m’écrire pour prendre ma défense contre cet homme public qui riait de mon hésitation au moment d’écrire le mot trotskiste, mot plus que rare sous ma plume : « i ou y ? », m’étais-je demandé et l’avais-je avoué simplement au sympathique Jean Lebrun avant qu’un vaniteux ne s’esclaffe à côté de moi : « Quel enfantillage, enfin ! Peut-on parler publiquement de politique quand on est aussi ignorant ? Pourrait-on rester entre gens sérieux ? » s’était exclamé en substance mon voisin (j’ai oublié son nom).
Pour mettre un terme à cette diversion, qui prête à sourire tant elle nous conduit au degré zéro de l’argumentation, je rappelle la définition du Petit Robert qui admet simplement toutes les orthographes : Trotski et Trotsky, trotskisme et totskysme, trotskiste et trotskyste… Qu’on se le dise :o)
trotskiste ou trotskyste [trэtskist] n.
• 1926; de Trotski (parfois écrit Trotsky), pseudonyme de Lev
Bronstein
¨ Partisan de Trotski et de ses doctrines (le trotskisme ou trotskysme),
notamment la théorie de la révolution permanente. Les trotskistes se sont
réunis en 1938 dans la IVe Internationale. — Adj. Groupe
trotskiste.
Quand on demande trotskysme à Google, il rend 9 700 pages Web qui utilisent cette orthographe. Et quand on demande trotskisme, Google renvoie 15 800 pages ainsi rédigées.
On fait donc comme on veut, et on peut recommencer à parler entre adultes de choses sérieuses ;o)
Note du biturin de service : selon
le code typographique, les noms russes en ski s'écrivent avec
un i (le comte Vronski) à l'exception de celui de Stravinsky (et de
quelques autres sans doute) qui tenait beaucoup à ce qu'on l'écrive ainsy
(selon Alain Lompèche et le Dictionnaire de la musique de Rebatet qui
donne « Stravinsky » mais « Tchaïkovski ». Google donne
89 300 Stravinski contre 787 000 Stravinsky et 41 000 contre
364 000 dans les seules pages en vrounzais). Cela dit, chaque journal a sa
« marche » particulière ; ainsi le Monde persista pendant
des dizaines d'années à écrire New York avec une div :
« New-York ». Le Petit Robert fait une fôte sur le nom de Stravinsky
qu'il écrit avec un i mais donne « Rimski » ou
« Rimsky-Korsakov » au choix, le Petit Larousse ne la fait pas
et donne « Stravinsky », « Tchaïkovski »,
« Rimski-Korsakov » (le Petit Larousse de 1966 donne :
« Trotsky », « Nijinsky » mais « Poniatowski »,
le Larousse du XXe siècle en six volumes de 1933 donne
« Trotsky », sky pour les Russes, ski pour les
Polonais. Voilà, maintenant, vous pouvez vous lancer dans la politique sans
crainte et sans peine). C'est la guerre des castins. Le biturin de service ne
comprend pas bien ce que ces arguties typographiques, et l'ignorance de ces
arguties, ont à voir avec la pensée politique et les compétences politiques du
père Chouard, professeur de droite (attention aux couilles) ! Il en déduit
donc que ce oui-ouiste petit boutien, dont le père Chouard a d'ailleurs oublié
le nom, était tout simplement fou de rage et à bout d'arguments. Le biturin de
service estime que c'est encore beaucoup de générosité que de lui prêter la
capacité d'avoir eu des arguments. Notons enfin que le suffrage universel de
Google donne raison au code typographique par une nette majorité de 62 %
des suffrages exprimés, ce qui doit rappeler quelque chose de désagréable au
méprisant oui-ouiste. Enfin, manifestement, la locomotive de la sérénité du
planeur Chouard roule sur les rails du mépris de ce petit boutien. Kroustaliov,
ma voiture. [ texte non corrigé ]
Une information
égarée. L’Allemagne n’a pas encore ratifié le Traité constitutionnel
européen ! On peut s’étonner du silence de l’essentiel de nos médias
français à ce propos. Seuls, apparemment, Arte et Euronews, par
nature plus attentives à des informations venues « de l’étranger »,
ont fait état de la plainte constitutionnelle déposée par un citoyen allemand,
plainte qui a incité le Président fédéral Köhler (CDU, chrétien-démocrate) à
attendre, avant d’apposer sa signature, l’avis de la Cour fédérale
constitutionnelle [ Spiegel ] Pour information, la plainte a été déposée par un
certain Peter Gauweiler [ député
conservateur CSU, très deutschland, mais pas du tout über alles ], qui souligne
qu’une constitution dont l’objet est d’ôter au parlement, donc au peuple
[ mon œil — pour parler poliment — mais ça
c'est une autre histoire ; j'ai, pour l'instant, déposé les armes ], tous les pouvoirs, doit être entérinée par
le peuple lui-même, donc par un référendum.
Que faut-il conclure du silence de nos médias ?
Que beaucoup ne maîtrisent pas les langues étrangères, un mal réputé
typiquement français ? Peut-être... Que, même polyglottes, ils ne
s’intéressent pas vraiment à ce qui se passe hors de France ? Peut-être
aussi... Ou bien enfin, qu’ils ne s’y intéressent que quand ça les
arrange ? Allez savoir !
Et ça encore : La Cour constitutionnelle de Slovaquie a suspendu la
ratification de la constitution européenne, suite à un recours déposé par un
groupe de Slovaques, jugeant que leurs droits ont été violés puisque leur pays
a choisi de ratifier le Traité constitutionnel par voie parlementaire plutôt
qu’en le soumettant au suffrage populaire, par un référendum.
C'est tous les jours
21 avril ! Triple crème devrait en profiter pour faire sa cure
d'amaigrissement chez Guérard à Eugénie-les-bains. Pourritures sénatoriales (je
devrais dire chevalières, voire chevalines : ah ! le magnifique hara
Lagardère-Aga Khan), votre coup d'État européen a foiré. Les populaires
vous disent merdre. C'est tous les jours 21 avril. Les populaires
sont chez eux en Europe.
Je vous
l'avais bien dit
Je lis sous la
plume du très suspect Sitbon, dans Marianne du 9 juillet 2005, que
le père Chouard se serait décidé à lire
la merdeuse pseudo-constitution de l'aviateur reniflard Giscard au vu
des réserves émises par Laurent Fabius negator sur ce texte. Ainsi,
puisqu'un homme aussi éclairé et compétent que le père Chouard ne se mit en
route qu'après l'intervention de Fabius negator, j'en déduis que sans
l'intervention de ce Fabius, que je méprise, le Non n'aurait pas eu lieu. Comme je le présumais dans mon
dernier texte sur la question, ce Fabius permit, étant donnée sa notoriété
d'éléphant rose (On trouve tout à La Samaritaine), à de nombreuses personnes d'oser
dire Non. Au vu de la suite des évènements, je réviserais peut-être mon
jugement sur cet homme, foi de Normand, beaucoup plus Normand que lui de par
mes ascendants maternels (Aumale).
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Qu'est-ce que
la gouvernance ? C'est le pouvoir des actionnaires, des Collèges
internationaux de commerçants internationaux et des groupes de pression, dont
les groupes des pédés revendicatifs et des patineurs à roulettes. Le Roller,
c'est la liberté. La prétendue société civile dont on nous rebat les
oreilles n'est en fait que la société des groupes de pression et n'a donc rien
à voir avec la société civile de Hegel et de Marx qui était le système des
besoins et qui l'est toujours.
Qu'est-ce que
la gouvernance ? C'est l'objet effectif de l'économie politique comme le
proclamait déjà Engels en 1840. L'économie politique a pour but et pour objet
de déterminer la bonne gouvernance, c'est à dire de déterminer ce qui est bon
pour le commerce, c'est à dire de déterminer ce qui est bon pour l'Amérique,
c'est à dire de déterminer ce qui est bon pour la General motors.
(ainsi, l'économie ne déroge pas à son étymologie. L'administration de la
maison est devenue l'administration de la prostitution généralisée,
l'administration de ce qui n'est pas administré par l'État politique moderne,
l'administration de la maison General motors). La démocratie politique
n'est plus la démocratie
(certes, j'ai
applaudi — plaudite cives — au vote des veautants du référendum. Par
Wotan ! veautants, je suis content de vous. Vous avez veauté comme
j'aurait veauté si je veautais. Mais il demeure que pour moi la démocratie
politique n'est plus la démocratie et que, de ce fait je n'ai vraiment rien à
foutre de l'Europe et de ce qu'elle peut devenir y compris le gros gras rose
cochon vert Cohn-Bendit, démocratie politique ou pas démocratie politique.
Peut-être eut-il mieux valu que les singes bureaucratiques l'emportassent afin
de susciter une contre-offensive plus forte. Mais qui peut prétendre le savoir,
sauf les staliniens pour qui le pire était toujours le meilleur ? Je suis
seulement content que Popu ait foutu une mandale aux singes bureaucratiques qui
grimpent sur les tables).
Elle le fut du
temps d'Athènes et de Rome. À Rome, notamment, l'État nourrissait ses citoyens
à ne rien faire. En est-il toujours ainsi ? L'État politique moderne
nourrit-il ses citoyens ? Non. Que doivent faire ses citoyens pour se
nourrir ? Tout citoyen qu'ils sont, ils doivent se prostituer comme homme,
car le citoyen est aussi un homme, et un homme ça mange (ça baise aussi quelque
fois et ça se reproduit donc, d'où : prolétaire). La Déclaration des
droits est donc la Déclaration des droits du prostitué et du citoyen,
comme le notait plaisamment ce cher vieux Marx. La démocratie politique se
trouve donc confrontée à la prostitution généralisée, ce que Hegel nommait le
système des besoins ou société bourgeoise (et non société civile, et non
société de citoyens. Hegel, dans le texte de la Philosophie du droit prend
la peine de préciser en français « als Bourgeois », afin de
bien préciser qu'il s'agit de la société des bouvards, des pécuchets, des
homais et des hommasses et non de la société des citoyens, l'allemand Bürger
signifiant citoyen. Merdre alors) et la Sittlichkeit doit se réfugier
dans l'État comme on peut le constater aujourd'hui dans l'État fédéral des
Etats-Unis qui est l'État des gens bons, autant dire des porcs (impurs, aux
yeux des musulmans).
Deux femelles
qui n'ont pas froid aux yeux, Anne-Clorinde
Robert qui dénonce le coup d'État minable des partisans des commerçants
internationaux, et Anne-Penthésilée
Le Pouhriet qui leur décoche cinq flèches mortelles (clang ! fait la
corde de l'arc quand elle cingle le Wonderbra en zinc renforcé de titane — le
musée en titane de Bilbao est un monument élevé à la gloire de la servitude et
de la stupidité), résument mieux que je n'aurais pu le faire, avec des
compétences que je n'ai pas, mes griefs contre la prétendue constitution et
surtout contre ceux qui ont tendu ce traquenard, en vain (bernique). Un mâle,
non moins valeureux, Robert-Tancrède
de Badinter, qui a définitivement posée son épée et donc renoncé à couper
des têtes, expose avec la compétence du juriste expérimenté, avec bon sens et
modération, la stupidité (ou la fourberie) qu'aurait constitué l'irrévisabilité
(pardonnez-moi ce néologisme dû aux temps troublés. Une telle chose, une
constitution non révisable, ne s'était jamais vue. Il n'y a donc pas de mot
pour une telle chose), irrévisabilité de
facto de cette prétendue constitution. Ce seul motif est rédhibitoire et
trahit la duplicité (ou la naïveté, duplicité ou naïveté, quel est le
pire ?) de ses promoteurs. Il est comique que leurs plans furent tenus en
échec grâce à la procédure prévue par eux-mêmes pour la révision de la
constitution, apportant ainsi la preuve de son inanité. C'est grâce à cette
procédure de la double unanimité que le statu quo fut déclaré non
révisable à leur grand dam. Ah ! ah ! ah ! ils furent punis par
où ils espéraient pécher. Enfin le roi Mark
Jennar nous dévoile les arcanes maléfiques des enchanteurs des Collèges
internationaux de commerçants internationaux qui, il y a seulement vingt ou
trente ans, faisaient schmolitz à Bâle, avec les banquiers suisses (je
suis bien informé). Chaussez vos ray ban avant de lire afin que l'éclat
d'Excalibur ne vous aveugle.
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Le Non
(désormais, je ne l'écrirais plus
qu'avec une majuscule, une cap diraient les typographes) est négatif, c'est la
moindre des choses. Le Pouvoir a pour habitude (tout cela est figure de
rhétorique, le Pouvoir, avec une cap, qui n'existe pas — si le mot Pouvoir
désignait une chose précisément, il serait facile de la briser —, n'a donc
aucune habitude) de rendre les mots positifs, le Pouvoir positive (charabia, un
mauvais charabia vaut mieux qu'une bonne balle dans la tête), mon
cul sur la commode. Eh ! bien, pour une fois il ne pourra positiver le
Non. Non c'est Non, Noir c'est Noir. Le Non est négatif, et Popu, Français
moisi, le revendique. Le Non est mauvais — pas aussi mauvais que Ben Laden populator,
hélas —, c'est pourquoi il me plaît. Non aux usurpateurs pseudoconstitutionnels
et pseudoconstituants autoproclamés. Non au pseudoconstituant Duhamel qui vient
faire la retape dans le poste au mépris de la loi, et qui le dispute, sur ce
point du mépris de la loi, avec la grosse conseillère d'État Veil, la
Castafiore du Oui. Les parlements sont habilités à ratifier des traités, mais
aucun traité n'est susceptible d'instituer une constitution. Cela, seuls les
peuples en sont capables, en théorie. Ce mauvais coup du traité constituant,
du jamais vu dans l'histoire, a foiré. Salauds, salopes, vous l'avez dans le
cul. We, one of the peoples of Europe, we said No, comme de vrais
Américains de l'époque héroïque.
Le chevalier
et le Scheisermann
<
Le chevalier de
la Hosseraye existe ! Non seulement il existe, mais il est chevaleresque.
D'ailleurs voici ses armes : écartelé aux un et quatre d'or à l'alérion de
sable (petite aigle sans bec, ni serres, ni langue, ni…, exceptionnellement
représentée seule ici, ce chevalier est un original. En fait, il s'agit d'un
pélican mais cette pièce héraldique n'existe, à ma connaissance, qu'au naturel,
c'est à dire après le romantisme, très tardivement [non, dès le XVIe siècle : d’argent au naturel avec sa piété de
gueules]), aux deux et trois de gueules aux deux croissants tournés (pointes à
dextre) d'argent posés en fasce. (Les deux croissants sont une allusion à la
conduite héroïque de son ancêtre à la bataille de Ziléhéroum où les Turcs
furent repoussés et défaits, question toujours d'actualité, à ce que je vois).
Qu'est-ce
qu'on dit ?
Merci La France
Dans l'émission
de Mermet, les Français chantent. Quand Popu chante, ah ! ça ira, c'est
mauvais signe, cela dépend pour qui. Aujourd'hui, la vidéo a remplacé la pique
dans le monde entier. La tête du marquis de Launay ne passerait plus devant les
fenêtres du premier étage mais à la télévision satellitaire.
Pantalonnade à
la direction du parti socialiste. Il paraîtrait que les Français auraient voté
contre le contexte et non contre le con texte ni la
con-stitution et au grand jamais contre les cons du parti socialiste,
grands vainqueurs de cette défaite. Seul le parti socialiste peut sauver la
France. Et Popu, il ne peut pas ?
Chez les bureaucrates de
Bruxelles, le vote français est déclaré illisible (Figaro du 1er
juin 2005). Exactement comme la constitution de l'aviateur Giscard. A
constitution illisible, vote illisible, mes chéris.
Le rejet des élytres. Pendant des mois on
entendit sur les ondes « Crrroui, crrroui, crrroui ». J'en déduis que
ce non est un non aux élytres. L'aviateur Giscard, grand lecteur de Maupassant
mais auteur d'un perfide galimatias, pur jus bureaucratique, texte inique — au
texte citoyens ! — confond rationnel et raisonnable. Les Français n'ont
pas été raisonnables ! J'espère bien que non, vieux débris.
Seuls les bourgeois sont raisonnables. Dans les Guêpes, d'Aristophane,
on voit un vieillard, pris par la frénésie de la légifération, saisi enfin par
la frénésie de la danse et qui « lève la jambe si haut qu'on voit le trou
du cul béant ».
Sur le diversité du non. Le mépris de la France
pourrie pour la France moisie est unique. La diversité du non de la France
moisie est donc unifiée par l'unicité du mépris de la France pourrie. Ce non
multiple est un unique merdre à la France pourrie… en attendant le pal.
Piqué sur le site du père
Chouard
le voleur de Marseille
François Hollande sur France Culture le 26 mai à midi : « si Chirac avait mis en jeu son mandat, le PS aurait naturellement appelé à voter NON, comme pour De Gaulle en 69 »...
Et quand le journaliste, médusé, demande de reformuler, le patron du PS en remet une couche.
On mesure là dans toute son indécence, la position politicienne du PS, intéressé exclusivement par le pouvoir, très loin du texte pour qui on peut finalement aussi bien appeler à voter Oui que Non en fonction de considérations tactiques.
C’est simplement consternant. On est au degré zéro du respect des citoyens : le texte suprême, (dont je rappelle qu’il consacre à la fois des institutions non démocratiques, la privation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sur le plan économique et l’instrumentalisation du chômage par une politique forcée de lutte contre l’inflation) on s’en fout : ce texte aujourd’hui ardemment défendu par le PS comme une urgente nécessité, ce texte aurait pu aussi bien être rejeté par le PS si le pouvoir s’était offert rapidement à ce prix.
Pour le PS, on peut donc aussi bien dire Oui ou Non : ce qui compte, c’est faire tomber l’adversaire politique du moment et reprendre le pouvoir. Moi, ça me laisse pantois.
Lire et écouter à : http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2384
Et
il faut faire confiance à ces gens-là ?
Non merci.
Ah ! la basse-du-cul et
bedonnante canaille, pas très futée, heureusement, qui se permettait d'ironiser
sur les préoccupations de carrière de Fabius Cunctator. Ce Fabius-là est un
faux cunctator puisqu'il effectua, en fait, à la surprise générale, une
audacieuse sortie. A mon humble avis, sans cette audacieuse sortie, le non
n'eût pas eu lieu. Mélanchon et Emmanuelli fussent demeurés les victimes des
quolibets, à leur habitude, ce qui ne retire rien au mérite de Popu. Fabius
Negator (qui n'est rien comparé à Ben Ladenus populator, c'est à dire
Ben Laden le ravageur, le dépopulateur — -3.000, qui dit mieux ? —) n'aura
été que l'escabeau de Popu (pourquoi toujours populiste et non populares,
partisans du peuple ? Les partisans du peuple puent ?
Marius-Tortionnarius-Le-Pennus pue ? mais pas
Sylla-Tortionnarius-Magnus 357, alias dirty Harry, mort
tranquillement dans son lit, sa retraite prise ? Claudius-Clodius
pue ? Le peuple, la vile multitude, Kikero dixit, pue. Admirez la
mansuétude de César. Laissez venir à moi les petits populaires. Pourquoi
toujours populariter et jamais populares, jamais Gracchus, ces
deux frères poursuivis jusque dans les bancs et assassinés à coup de bâton,
comme cet autre, à coup de piolet) L'arbre précieux de la vie est toujours
vert. Il faudra élever une stèle en forme de fière chandelle à la mémoire de ce
Fabius-là et décorer le père Chouard du grand cordon de l'Ordre du Saint-Non.
Le Non de Dieu populator a déjà été prononcé un 11 septembre. Dieu populator,
dieu des Arabes.
C'est tous
les jours 21 avril
C'est Noël, ma maire
Popu a dis
non au charabia. Popu aime le style. Vive Sieyès ! En France, pays de la
prose, pays de Courier, soumettre un tel texte à Popu était une insulte. Ces
villageois que l'on veut empêcher de danser. Non au charabia, non à
l'intimidation, non à l'arrogance, non à la morgue, le oui à la morgue. L'offense
faite à Popu est vengée. L'aviateur reniflard Giscard — ce que j'ai écrit, je
l'ai écrit. Je ne suis pas un homme qui se corrige — doit sauter sans parachute
(To be or not to be).
Dès sept heures
du soir, les auditeurs de la radio pouvaient savoir que l'affaire était dans le
sac, les causeurs dans le poste bégayaient. Aucun noniste n'a daigné s'exprimer
sur les ondes sauf les incorrigibles Buffet et Besancenot. Il était assez
comique d'entendre les causeurs dans le poste s'évertuer sans ordre, c'est à
dire dans le désordre et sans avoir reçu d'ordres, sans la moindre nouvelle des
États-majors. Bérézina j'écris ton nom. Les
nonistes vainqueurs ont compris qu'on ne peut lutter sur son terrain
avec le tout-continue-comme-avant du poste, qu'on s'y déconsidère forcément. A
la victoire du non, ils ont ajouté le boycott du causage dans le poste
sauf les automates Buffet et Besancenot. Les chefs du camp nonistes ont compris
que l'heure était importante. Negator et cunctator jusqu'au bout.
Seul Zardozizi
fut capable, et à l'avance, de dire « On s'est gouré ». Il faut
rendre à Zardozizi ce qui revient à Zardozizi. C'est donc un adversaire
estimable quoique horripilant. Il est trop bouncing (bouncing
Zardoz, follow the yellow bricks road), il boudge tout le
temps. On
attendrait en vain ce genre de déclaration, même a posteriori, du bas du
cul bedonnant Hollande et du pustuleux Langue, qui n'ont jamais tort,
qui gagnent toujours — à les entendre, Hollande et Langue sont les grands
vainqueurs de cette défaite, il faut leur faire confiance, eux seuls peuvent
sauver la France et inventer demain. Comme c'est original, inventer
demain, on n'a jamais entendu ça. Vous êtes finis, ringards, que le Turc
vous empale — et qui essaient de faire porter le chapeau à Chirac, Chirac sans
qui le référendum n'aurait pas eu lieu. Si Chirac décrétait un plébiscite
maintenant, il l'emporterait parce que beaucoup de partisans du non voteraient
pour lui. Merci Chi-Chi pour ce beau moment de démocratie. La démocratie
directe triomphe en France, plusieurs siècles après la Suisse. Première
expérience en France de démocratie directe (les plébiscites, avoués ou
déguisés, ne font pas partie de la démocratie directe quoique dans l'Antiquité,
tyrannie et dictature résultassent du vote, étant prévues dans la
constitution). Le
père Chouard insiste : la démocratie directe en régime représentatif
de partis — les plus mauvaises conditions, où y a-t-il moins de démocratie que
dans un parti, sinon dans une entreprise, total bureaucracy —, c'est
très facile, c'est possible tout de suite : trois types de référendums
d'initiative populaire, à la suisse, révocatoire
(il existe déjà
au Venezuela — et embryonnairement, en France, grâce à Chirac et sa dissolution
—. Le président Chavez a pu confirmer sa légitimité grâce à lui. L'action en
révocation a tourné au plébiscite. C'est dangereux de vivre, fumez plus),
législatif, abrogatif
(ce dernier est
the graphé paranomon des Grecs avec la restriction que cette action en
illégalité ne serait plus ouverte à tout citoyen mais, disons, à un million
pour déclencher l'initiative et, allons c'est Noëlle, avec la non punition du
législateur jugé abusif, sauf Gayssot et Fabius, empalés. Comme du temps de
Dracon, une seule peine : l'empalement — prescription après un an à
Athènes — Où est l'équivalent du glorieux premier amendement dans cette putain
de pseudo constitution de merde ? Ça ne coûte rien, la liberté de parole,
ça ne grève pas le budget, ça ne nécessite aucune subvention. Faut-il qu'ils en
aient peur ces salauds. J'aime bien ces trous-du-cul de causeurs dans le poste
qui se lamentent : « Tout change, rien ne change ». En effet,
les causeurs dans le poste ne changent pas. Et le second amendement, pendant
qu'on y est), plus simple tu meurs, avec les garde-fous nécessaires (par
exemple, pas de référendum sur les impôts. Et pourquoi pas ? les gens sont
tellement généreux, on les empêche d'être généreux — il faut empaler le cadavre
de Hobbes —. On pourrait organiser des tournois d'imposition volontaire d'où
sortirait un impôt spécial pour soutenir les plombiers polonais dans le besoin.
Pourquoi toujours et seulement soutenir les cul-de-jatte).
Des petits et
des gros malins, dont Zardozizi, comptaient sur la constitution européenne pour
changer la France. Trop tard, Popu leur a coupé l'herbe sous le pied. Oui
l'Europe a changé la France, sans eux, avant eux, contre eux. Voilà les
Français passionnés d'Europe, mais surtout passionnés de démocratie. Aux
chiottes les bureaucrates.
Maintenant,
convocation des États généraux pendant un mois avec un mois de salaire versé
par les patrons dédommagés par l'État, c'est à dire vous et moi (la corvée à
l'envers, la gay obole. Travail gratuit pour la patrie). Ensuite,
révolution, oh ! pacifique. Pinault-culture, va voir ailleurs si j'y suis.
Tu te mets ta Pinault-culture dans le cul. L'argent n'apporte aucune qualité à
l'individu et n'en demande aucune (Marx). Cependant, l'individu est la forme absolue
(Hegel et Durkheim).
La France ne
saurait se contenter de la première place en Europe puisqu'elle occupe ce soir,
longtemps après Ben Laden and his followers et leur super Non (le Non de
Dieu), la première place dans le monde. Une nouvelle fois elle a donné au monde
une leçon de résistance (les Arabes combattants demeurent premiers toutes
catégories évidemment). Français, faisons l'Europe avec les Arabes et seulement
les Arabes. Il y en a déjà plusieurs millions chez nous. Ça facilitera les
choses.
Popu n'est plus
dans Paris, ce que tout le monde savait.
Bravo le Wall
Street Journal : en France, défaite de la Constitution, victoire de la
Démocratie. Ce n'est pas le cas en Irak.
Dans le poste,
il n'ont pas encore bien compris. Les flatteries de l'Espagnol
Vidal-Caquet-Quadras et du Luxembourgeois Juncker n'étaient pas des flatteries.
La France n'a pas démérité de sa réputation. Popu a des cojones n'en
déplaise à ces dames qui gardent le chenil : quand même ! résister à
cette intimidation mondiale, à deux mois de bombardement massif de oui. Même la
négresse Rice et ses mégatonnes (je me demande où elle peut bien les cacher)
s'en est mêlée, m'a-t-on dit. Le mot dit de Cambronne a toujours cours : merdre.
La France,
ton café fout le camp
Il ne faut pas
laisser les enfants jouer avec les allumettes. Pourquoi les Éclairés français
l'ont-il permis alors ? Quand le président Chirac et son gras compère
socialiste Hollande décidèrent de recourir au référendum de préférence à la
ratification par le parlement, le oui était coté à 64%. Ils espéraient donc
ainsi se refaire un peu de popularité sans grand risques, pensaient-ils. Le
président Chirac s'est tiré dans le oui (qui est aussi, Éclairés, le vôtre), à
son habitude. Funny, non ?
Éclairés de
tous les pays qui causez dans les postes sachez que, puisqu'on lui a demandé
son avis, Popu prend des risques… à votre place. Ça fait un drôle d'effet
n'est-ce pas ? Les rôles sont renversés pour une fois. Vous enragez, le
singe Minc grimpe sur la table, il en avale son cercle de raison. On ne peut
plus enculer en paix dans ce pays ? Je serais Popu, je tirerais à pile ou
face, rien que pour vous embêter. Ainsi procédaient les Grecs quand ils
nommaient leurs magistrats, sauf pour le choix de leurs stratèges.
Le mot
« gouvernance » sent le trou-du-cul, car il est chié depuis peu.
« Gisement éolien » n'est pas mal non plus, mais il sent le con, je
l'entendis d'une connasse à la radio. La nouvelle Europe est une association
d'États souverains. Elle ne concerne donc que les États. Quand un État
souverain décrète la guerre, procède-t-il auparavant à un référendum ?
Alors pourquoi se soucier de Popu, chair à canon, dans cette
affaire ? Quelle soudaine sollicitude. Il paraît, cependant, que la
nouvelle Europe est aussi, parallèlement, une association des peuples. Les
Raminagrobis s'associent, mais les belettes et le petits lapins aussi. Or on
constate aisément que les Raminagrobis se sont réservé non seulement le pouvoir
exécutif, mais aussi l'initiative des lois, le tout assorti d'une quasi
irresponsabilité. Mes amis que reste-t-il à ces belettes et petits lapins si
gentils ? Le droit et le pouvoir — délégué, bien entendu, et non
référendaire, comme en Suisse depuis des siècles — de s'opposer aux projets de
lois (je ne suis pas certain qu'ils aient ce pouvoir pour toutes les lois),
autrement dit le seul pouvoir — délégué —
de dire non. Alors… pourquoi ne pas commencer tout de suite tandis que
ce pouvoir n'est pas encore délégué, mais référendaire ? « On »
a réservé à Popu le pouvoir délégué de dire non. C'est une invite à dire non.
Pourquoi Popu n'en userait pas tout de suite sous sa forme directe, non
déléguée ? Pourquoi Popu n'en userait-il pas s'agissant de la loi des lois
et de l'aliénation de sa souveraineté déjà tellement théorique ? Si Popu
se méfie, c'est qu'il a appris à l'école primaire et vérifié à l'école de la
vie, la morale de cette fable. Pourquoi belettes et petits lapins devraient-ils
faire confiance aux Raminagrobis, aux tristes sires de Franc-Moisy, qui ont
tout manigancé en catimini, depuis cinquante ans ? Regardez comme
ces derniers traitent les belettes et petits lapins Hollandais, pas demain, dès
aujourd'hui. C'est un avant-goût, puisqu'il est question de gastronomie.
Un saint homme
de chat, bien fourré, gros et gras, rose et vert, nous dit :
« Approchez, je suis sourd. Votez oui aujourd'hui, vous n'en voterez que
mieux non demain »… dans la souricière. Or, la profession de ce gros
minet-là est celle, fort honorable, de gardien de souricière. Il défend son
bout de gras. En ses temps perdus, il présente des excuses aux ministres, ce
qui le rendit célèbre, il y des lustres. Il fait ce pour quoi il était fait.
Aujourd'hui, avant l'irréparable, en Hollande on votera jusqu'à ce que
oui s'ensuive. C'est la démocratie
du père Ubu. Aujourd'hui, en Hollande, il est impossible de voter non. Comment
sera-t-il donc possible de voter non demain, en Europe, après avoir donné sa
langue au chat ? Donnez lui la langue aujourd'hui, il mangera le reste demain. Notez bien que la Hollande, où
il s'avère impossible de voter non aujourd'hui, est encore un État
démocratique moderne avec une constitution classique et les deux chambres. Que
sera-ce quand il faudra voter non dans la Nouvelle Europe où ce
minimum de démocratie politique sera aboli ?
La comparaison
des pages oui et des pages non du Figaro du 22 de
mayo sont édifiantes. Flatteries, flagornerie, ingérence, prise à témoin de
l'Univers, pas moins — l'espagnol Vidal-Caquet- Quadras. Baratineur,
flagorneur, tchatcheur, (on dirait un rital, un de ces vitelloni dont l'Italie
a le secret), voilà ce qui vice préside le Parlement croupion européen. Il n'y
a donc pas encore assez de crétins en France qu'il faille encore en importer
— promesses vagues et mirobolantes, leçons de morale dans les premières,
argumentations serrées dans les secondes.
De toute façon,
oui ou non, le champagne est prêt. Si oui, parce que Popu saura enfin
clairement à quelle sauce il sera mangé. Si non, parce qu'aura eu lieu
le premier acte démocratique de la Nouvelle Europe, acte qui annule met
fin à cinquante ans de manœuvres constituantes secrètes. Évidemment, la
troisième partie de la constitution (troisième comme le fameux Reich
millénaire) est la partie essentielle, la pilule qu'il s'agit de faire avaler.
Vous demandez : « Mais qu'est cela ? ». L'on vous
répond : « Oh ! peu de chose. — Mais encore ? —Vous pouvez
l'ignorer. Soyez sans crainte » Popu, qui compte dans ses rangs beaucoup
de braconniers, sait que là gît l'agile lièvre.
La
Chambre des États (ça a un petit air Louis XV. Secret et polissonnerie, ou un petit air
Metternich, Sainte Alliance, beaucoup plus sérieux), comme dit si bien Guetta
(merci), est bien un Sénat mais au sens de Rome qui ignorait le bicamérisme et
où les tribus votaient les lois, ce qui n'était pas une mince affaire, et non
pas des représentants concussionnaires (comme le gros, gras, rose, vert, chat
fourré), au point que certains patriciens préféraient se faire plébéiens pour
devenir tribun. Tribun plutôt que sénateur ! (De nos fours viens remouquer
la chaleur, fais-toi voleur, fais-toi voleur.) Comment la prétendue
Constitution pourrait-elle rogner les pouvoirs du ridicule Parlement européen,
puisque celui-ci n'en avait aucun jusqu'alors (sinon la censure des
commissaires) et que demain il n'aura au mieux que celui de dire non ? Il
était donc impossible de faire moins, impossible de rogner quoi que ce
soit. La question n'est pas là. Guetta répond à côté. — Guetta, pignouf, laisse
donc parler Onfray, lâche un peu le crachoir de temps en temps. De toute façon
tu ne peux pas le faire taire puisque je l'ai entendu ailleurs. Il m'a bien
étonné cet homme que j'estimais fort peu. — Ça apprendra au voleur Chouard à
respecter ces crapules médiatiques. Descend de ton perchoir, père Chouard. Ce
que demande Chouard, c'est l'initiative législative pour le parlement, la
responsabilité de tous les corps constitués devant ce parlement et un véritable
sénat au sens moderne des Etats-Unis d'Amérique, ce qui est un minimum, c'est à
dire un État moderne, quoi ! C'est quelque chose, le Sénat aux USA. Le
président lui-même ne plaisante pas avec le Sénat. C'est un petit garçon, ce
qu'il est, de toute façon. Ce monde dont le prince est un enfant. Pourvu qu'il
ne frappe pas le sol de son pied, ce grand pompeur. Ce qui ressort de l'affaire, c'est justement que
l'Europe n'aura pas de gouvernement digne de ce nom, mais seulement un collège
de proconsuls (les commissaires) nommés par des prébendiers (les ministres des
États quand ils se réunissent dans la capitale de l'empire). Et c'est bien
parce qu'elle n'aura pas de gouvernement mais seulement un proconsulat
collégial, qu'il est impossible de séparer les pouvoirs. L'Europe sera un
empire qui s'occupe lui-même, ce qui est le comble du ridicule et de
l'absurdité (le reniflard du grand aviateur Giscard était bouché). Les
proconsuls pourront ravager non plus une province, comme autrefois, mais l'empire.
Voilà ce qu'est la gouvernance, un proconsulat qui ravage l'empire. Les
proconsuls siègent à Rome désormais (c'est pourquoi il faut mettre Curie
au pluriel). Le Conseil des ministres des États associés — et non le
Conseil des ministres de l'Europe — n'est pas le gouvernement de l'Union. Tout
est dit, merci Guetta. La chose est très simple, mais elle dépasse l'entendement de
Guetta : les ministres des États, nommés par les Consuls (les chefs des
gouvernement), eux-mêmes nommés par le président ou le monarque, revêtent leurs
habits de prélats législatifs pour se réunir au conseil des États dans les
Curies de Bruxelles, où ils voteront les lois qu'ils feront appliquer dans les
États où ils sont ministres. Ce qui signifie qu'ils pourront toujours opposer
aux parlements de leurs pays : « Désolé, mais nous n'y pouvons plus
rien, ces lois ont été votées à Bruxelles » par qui ? par eux, mais
cela n'empêche que, rentrés dans leur pays, ils n'en sont pas responsables
devant leur parlement, puisqu'ils ne sont plus, à nouveau, que de pauvres
ministres locaux (Ça ne vous rappelle rien ? Superman, pauvre mec
binoclard qui se transforme soudain en superpouvoir, en souverain, puis
redevient modeste employé de bureau binoclard). Ils ne sont pas responsables
non plus à Bruxelles devant le Parlement européen (évidemment puisqu'ils sont
censés être une Chambre de fait — de fait accompli — au même titre que la
Chambre des Peuples. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre aujourd'hui ?
bicamérisme de fait, bicarbonate de sodium). Conclusion : il ne sont
responsables nulle part, ils ne sont plus du tout responsables, ni à Bruxelles,
ni à… Colone, c'est chouette, non ? Que reste-t-il aux Parlements
locaux ? La même chose qu'au Parlement européen aujourd'hui : la censure.
Mais censure ou non, les lois seront faites et appliquées. C'en est fini des
parlements (cela dit, notez que je méprise les parlements, c'est à dire les
parlementaires du régime des partis. Ils l'ont bien cherché. Tout cela me fait
bien rire. Champagne, vite). Comble du ridicule, c'est la Chambre des
députés européens (la Chambre des Peuples) qui jouera le rôle d'un Sénat
moderne : elle approuvera ou rejettera les lois concoctées par la
commission et votées par la chambre des États. A-t-elle seulement un droit d'amendement,
un droit de discussion ? Si non, elle est moins qu'un Sénat. Il me semble
qu'elle possède cependant le dernier mot ce qui n'est pas le cas du Sénat
français. C'est bien la moindre des choses pour une Chambre des représentants.
En fait, c'est un droit de Veto, le droit de dire non.
Mais déjà, le Luxembourgeois Juncker, président du
gouvernement luxembourgeois, Consul nommé par son Altesse Royale le Grand Duc
et qui siège à ce titre (Consul proprince, consul et représentant du Prince),
au conseil de l'Europe à titre de président — Chambre des chefs d'État. Une
troisième Curie donc. Après le triumvirat, la trithérapie, voici la Tricurie.
Trop de curry nuit. L'île ne Kuri Nui a demandé son rattachement à
l'Europe. Il est dommage qu'un Grand
Duc, un Roi, une Reine ne siègent pas en personne et dans leurs grands atours
de cour dans cette Curie. Cela donnerait un peu de piment à la chose — prétend
obliger les Français à revoter en cas de mauvais vote au référendum, c'est à
dire d'imposer en France, maintenant, le référendum à outrance comme en
Hollande (j'ai peine à y croire, c'est un canular). Paf ! gifle de
bureaucrate étranger sur la joue du Chef des armées françaises, le lieutenant
Chirac. Va-t-il demander réparation ? Le Luxembourg, combien de légions ?
Ça sent la poudre, tout ça. Je propose d'anéantir le Luxembourg pendant qu'il
est encore temps. La France en a les moyens, y compris des armes nucléaires
tactiques (un jour je vous raconterais ce qui m'est arrivé dans une caserne en
1958). C'est une affaire de quarante-huit heures. Ma proposition n'est pas plus
insensée que celle du bureaucrate luxembourgeois qui déjà ne se sent plus
pisser, il est tout excité, il ne se contrôle plus, grimpe-t-il aussi sur les
tables celui-là ? En tous cas, ça promet. Il ne
fera pas bon voter non au futur Parlement européen.
Ce qui est certain, c'est que le Consul proprince se
réjouit, dans le Figaro du 27 mai, entièrement pro oui, de ce que les
Français s'intéressent enfin à l'Europe. La faute à qui d'après
vous ? Aussi flatteur, aussi flagorneur que l'Espagnol
Vidal-Caquet-Quadras, le peuple français par-ci, le peuple français par-là
(tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute), il ne veut pas répondre à
ceux qui veulent moins d'Europe parce que plus d'Europe leur paraîtrait receler
des dangers pour la France, mais il veut bien répondre à ceux qui trouvent le
projet insuffisamment européen. Or la question n'est pas là. La question n'est
pas entre trop européen ou pas assez européen, mais entre moins de bureaucratie
ou plus de bureaucratie selon l'équation variationnelle vieille comme le monde plus
de bureaucratie = moins de démocratie, qui ne recèle pas un
danger seulement pour la France, mais pour le monde entier. La question est
même, selon la tradition française, faudra-il empaler, selon la coutume turque,
tous les bureaucrates en place de Grève ? Ah ! ça ira. Dans
ira, il y a ire. Dans Juncker, il y a Junker. Dans Junker, il y a Prusse. Dans
Prusse, il y a bureaucratie, raillée en son temps par Karl Marx, ce grand
européen, qui nolens volens, parcourut l'Europe en tout sens.
Le problème est, puisque les instigateurs de ce texte ont
eut la sottise de le nommer constitutionnel, de le juger, non dans son contenu
incompréhensible où l'on peut prouver tout et son contraire, au point qu'il
faudra une Cour spéciale de justice, non indépendante (qui t'a nommée ?)
pour en juger, mais en tant que texte constitutionnel, selon les règles du
droit constitutionnel bimillénaire comme l'a fait un petit prof de lycée. Or
selon ces règles, ce texte constitue un coup d'État bureaucratique. Un paradoxe
du commerce moderne est qu'il a besoin, pour fonctionner librement,
c'est à dire affranchi des peuples, d'une importante bureaucratie
irresponsable. Il est stupéfiant que pour un territoire peuplé de quatre cent
cinquante millions d'individus, un Assemblée constituante, non élue, siégeant
dans le plus grand secret public, ne comprenne que cent neuf membres, alors que
dans la ligue d'Étolie qui comprenait quelques dizaines de myriades de citoyens
d'États associés, le conseil comprît plusieurs milliers de membres, au point
que ce conseil était obligé de déléguer le traitement de certains problèmes à
une commission. A leur habitude, les bureaucrates se réclament du mal qu'ils ont
déjà fait pour en faire d'autre, plus et pire si possible.
Le problème
soulevé par Chouard n'est pas que les lois ne puissent être promulguées sans
l'aval de la majorité du parlement (quoique certaines le pourront si j'ai bien
compris, notamment les sénatus-consultes alias Directives européennes, comme au
bon vieux temps), mais bien que ledit parlement n'ait pas l'initiative des lois
et que le conseil des États n'ait aucune responsabilité… européenne et que, de
ce fait, les ministres qui le composent n'en ont pas plus chez eux et que donc,
ils n'ont plus du tout de responsabilité où que ce soit. Tout le monde devra
obéir… à personne, une fois les prélats législatifs rentrés chez eux. M'sieur,
c'est pas moi, c'est l'Europe, l'Europe du Hollandais volant, l'Europe fantôme.
Votez, votez, malheureux Hollandais, jusqu'à ce que oui s'ensuive, à moins que
la déesse Europe ne vous prenne en pitié.
Il ne faut pas prendre Popu par le Chaos, car
Popu aime le Chaos. A chaque fois qu'il s'agit d'aller à la riflette, il y va,
fleur au fusil, tant il s'ennuie. Il abandonne femme et enfants (le sire de
Framboisy). Parfois, ceux-là le suivent. Tout plutôt que l'ennui. Popu est
situationniste. Les croisades et les grands pèlerinages n'ont pas d'autre
origine : l'ennui. C'est l'ennui qui a bombardé New York. Vous avez tous
vu le magnifique portrait photo-maton de Atta. Comme il s'ennuie Atta. Un ennui
insondable. Rien ne peut arrêter
l'ennui quand il se met en marche, telle la statue de bronze dans la nouvelle
de Mérimée (la Vénus d'Ille).
Mais le père
Chouard, comme il se nomme lui-même, a cargué sa toile. Il se défend très bien,
argumentant soigneusement, comme tous les défenseurs du non ou du merdre.
Il n'est pas prébendier mais simple prof de collège. En fait, Chouard ne plane
plus. Il a attiré Bernard dans un piège et celui-ci s'y est précipité. Bernard,
Bernard, qu'as tu fait de ta morgue ? On ne peut pas ne pas répondre à
quelqu'un qui affiche plus de six cent mille consultations en moins de trois
mois. Vox populi. Le tribun Chouard défie le parti sénatorial. Quel fin
et patient Renard au coin du bois. Ce n'est pas un pète-sec comme moi, non
veautant de surcroît, qui aurait pu réussir un coup pareil. Patience fait plus
que force ni que rage, ni que ta mère. Do it. C'était notre rubrique
« La chasse aux lapinos par les nuits de pleine lune ».
__________________________________
Enfin, nous y
sommes : c'est la guerre ouverte entre les prétendus représentants du
peuple et le peuple prétendument souverain, le déni pur et simple de la moindre
forme de démocratie politique*. « Popu, quoi que tu fasses, quoi que tu
dises, nous te confisquerons ta boîte d'allumettes. » Tu voteras jusqu'à
ce que oui s'ensuive. Les masques tombent. Vive le pal. Popu, c'est le moment
ou jamais de perdre tes illusions. Vive l'Europe puisque c'est elle qui a
permis cela. C'est magnifique cette explosion d'esprit, d'à propos,
d'argumentation, de savoir, qu'a provoqué la morgue de la gent éclairée. C'est
enfin l'affrontement des populaires et du parti sénatorial, par dessus
les têtes des misérables partis modernes, usés jusqu'à la corde. Des tribuns se
dressent, partout. Est-ce le printemps de l'Europe ?
Oh ! les
formes sont respectées. Les malheureux Hollandais n'ont reçu, pour tout potage,
que des allumettes en sucre, des allumettes jouet, sans phosphore, ni soufre,
ni bois. Il ne s'agit, chez eux, que d'un référendum consultatif, un référendum
démocratique comme les aime Gros Binet, dans le genre
du fameux droit d'humble et respectueuse pétition prévu par la constitution
européenne, ce qui ne fait qu'ajouter à l'affront, le ridicule. Tout cela
augure parfaitement de l'usage que la gent éclairée fera de la prétendue
constitution européenne si elle devait être ratifiée. La gent éclairée piaffe
d'impatience. Le singe Minc saute sur les tables. Que ne saute-t-il sur un pal.
Raffarino réinvente la corvée, les Raffarini hollandais ont inventé le
référendum de doléance, ou, encore plus moyenâgeux, le référendum à outrance.
Raffarini de tous les pays, encore un effort, allons jusqu'à l'ordalie. Voilà
donc les vieux habits neufs du nouveau régime.
C'était
l'histoireu… du sire de Franc-Moisy, c'était l'histoireu… du sire de
Franc-Moisy. Et tra et tra et tra la la la. Et tra et tra et tra la 'Allah.
*. Qu'est-ce qu'un
référendum ? C'est une assemblée générale dont on n'a conservé que le vote
final en faisant l'économie de la délibération. C'est un couteau sans manche,
il faut le prendre par la lame. C'est risqué.
La phrase
la plus con
Je lis dans Marianne
du 21 mais 2005 la phrase la plus con parmi toutes celles émises par les
petit-boutiens que j'ai pu lire ou entendre : « Je vote oui parce
que je ne peux voter non. Ce texte ne présente pas d'avancées décisives, mais
on ne peut pas dire non à un texte qui reprend l'ensemble de l'acquis
communautaire. Cela dit, il est clair que le oui, s'il l'emporte, ne donnera
pas lieu à une clarification. » C'est le politologue Zaki Laïdi qui écrit cela. C'est beau la politologie. Pourquoi
ne pourrait-on, au motif de conserver les acquis communautaires, voter non à ce
texte puisque, selon Laïdi, il ne fait que reprendre l'ensemble de l'acquis
communautaire (de plus, sa ratification ne donnerait lieu, toujours selon
Laïdi, à aucune clarification) ? Voter non à ce texte, c'est très
précisément conserver l'acquis puisque les choses continueraient comme devant.
Le choix proposé serait donc : le oui entraîne la conservation de
l'acquis, le non entraîne la conservation de l'acquis. Les mathématiciens
diraient que l'acquis est invariant de référendum. Si
réellement ce texte n'apporte rien et ne fait que reprendre l'ensemble de
l'acquis, raison de plus pour voter non. Cela fera toujours autant de paperasse
en moins et tueraient dans l'œuf les germes de possibles menaces indétectables.
Notez
que je ne me prononce pas, ici, sur l'inutilité de ce texte qui risque fort, au
contraire, d'être très utile pour certains, question sur laquelle je suis
obligé de faire confiance au voleur à haute altitude Chouard ou au chevalier de
la Hosseraye du fait de mon ignorance du sujet. Je ne traite, on aura remarqué,
je l'espère, que du mépris de la gent éclairée pour Popu, sujet que je possède
parfaitement, mépris auquel il convient de répondre merdre en attendant
mieux (tout le monde ne peut pas bombarder New York). Si d'aucuns tiennent tant
à ce texte prétendument inutile et recourent aux menaces, intimidations et insultes
pour l'imposer, c'est bien parce que ce texte présente à leurs yeux une
certaine utilité. Il n'est pas impossible d'ailleurs que les gens éclairés qui
déversent leur cataractes de mépris sur Popu ne soient aussi stupides que le
politologue susnommé, ne se bercent d'illusion et que ce texte ne soit
effectivement inutile.
Voilà quelqu'un
qui sait de quoi il parle. Il y était. Il a tout vu.
Quoi qu'il
advienne, chacun aura pu constater les cataractes de mépris déversées sur Popu
par la gent éclairée qui se veut éclairante, ce qui, je l'espère, suscitera des
vocations. Déjà, M. Chouard, qui volait trop haut dans l'azur, est
redescendu sur terre pour considérer l'humaine condition ; le chevalier de
la Hosseraye, témoin d'un « Si je t'attrape je t'encule »
caractérisé, n'écoute que sa conscience. Les gens éclairés ont confié une boîte
d'allumette à Popu, un incapable, un mineur, qui menace de s'en servir (autant
confier un SIG Pro à Richard Durn), et depuis ils ne décolèrent pas, ils
éructent lesdites cataractes. Imprudents ! il ne faut pas laisser les
enfants jouer avec les allumettes. Entre temps, Raffarino, Raffarini,
Raffarina, le modernisateur, en profite pour réinventer la corvée (Petit
Larousse, édition 1998, dictionnaire populaire s'il en est :
« HIST : Travail gratuit qui était dû par
le paysan au seigneur ou au roi ». Aujourd'hui, ce travail gratuit est dû
au roi des cons) Popu n'apprécie guère. Pas de doute, ces gens éclairés
s'éclairent à la bougie.
Le Figaro
n'a jamais été aussi libre
que depuis qu'il est occupé par Rastapopoulos
Toute personne
qui a des nains de jardins dans son jardin se sent menacé par la constitution
européenne de M. Giscard (parlez-vous le giscardin ?) C'est pourquoi
je vais installer des géants de jardins dans le mien qui est considérable comme
vous pouvez le constater de visu. Je sais gré aux altermondialistes que
je ne porte pourtant pas dans mon cœur, c'est le moins qu'on puisse dire,
d'avoir attiré mon attention sur ce coup d'État constitutionnel qui suit de peu
le coup d'État électoral du Président Bush, un coup d'État sans État ; en
fait, un coup d'État contre l'État. Il s'agit de réduire les États européens à
la dimension politique de cantons suisses en l'absence de tout État
fédéral. Il s'agit donc de l'abandon de
toute souveraineté. Seule demeurera la main invisible dans la culotte d'un
zouave.
Dieu est mort
sans sépulture. L'Occident est son cadavre. Les poulets de Dieu — Richard Durn,
Ben Laden and his followers, les Touareg du désert circumparisien qui
viennent de s'offrir un rezzou en plein centre de Youpiville, attaquant une
caravane jeune, syndicale, festive, citoyenne, responsable, à pilotage
socialiste socialiste, non escortée (quelle aubaine pour des pillards) —
reviendront au poulailler pour se percher tant que le cadavre de Dieu n'aura
pas reçu une sépulture décente. La critique de la religion n'a toujours pas eu
lieu. Comment voulez-vous que Dieu ressuscite s'il n'est pas inhumé ?
Voilà ce que j'exposais déjà en 1982 dans Le Jugement de Dieu est commencé. Les
Tartarins laïcars seraient bien avisés de se taire plutôt que de débiter leurs
insanités convenues. (Note :
ce passage n'est pas à sa place ici, mais tant pis. Je lui trouverai une place
plus tard.)
Voici ce
qui déclencha en fait mon attention à cette misérable constitution (je n'ai pas
une minute de mon temps à consacrer à cette misérable question. Je ne m'en mêle
que contraint et forcé par un débordement de pourriture. Qu'on en juge). Le petit robinet d'eau tiède
Adler en a lâché une bien bonne ce matin.
— il déborde
encore ce matin. Maintenant, c'est la faute aux nonistes si Pinault-cul va
mettre ailleurs sa Pinault-culture. Bon vent, Pineault-culture. Vas voir
ailleurs si j'y suis. (Jésus, voulant parler en particulier à Pierre, se tourna
vers les apôtres et leur dit : « Allez voir par là si j'y
suis. » Ils y allèrent. Il y était.) —
Selon lui, le
référendum se révèle comme une procédure pas si démocratique que cela. Qu'est-ce
à dire ? Entendez que, à son sens, le référendum n'est pas démocratique
puisqu'il permet aux gens de voter contre l'avis autorisé de leurs dirigeants
tel qu'il est exprimé par les impudentes canailles de son espèce qui causent
dans le poste. Quelle audace ! quel scandale ! Mais où va-t-on ?
D'ailleurs, dans la ridicule Europe cohn-bendiste, il est déjà d'usage de faire
voter les gens jusqu'à ce qu'ils votent bien
— pendant ce
temps, Bush prétend donner des leçons de démocratie au président Poutine qui
lui a répliqué simplement que les Etats-Unis n'étaient pas une démocratie
exemplaire. Effectivement, les Etats-Unis ne sont qu'une démocratie politique
où est assurée la seule liberté politique. Or que sont la démocratie politique
et la liberté politique dans ce pays consacré (sacer) entièrement
à la liberté du commerce ? Rien, comme le prouve l'abstention massive lors
des votes. Cette abstention a un sens. Popu, même Popu américain, n'est pas si
moisi qu'on le prétend parmi les élites hénarquistes et bordelaises. Popu aussi
vote avec ses pieds, notamment en les laissant demeurer dans ses douillettes
pantoufles les jours de scrutin. Le président Poutine a donc un avantage. Dans
son pays, qui n'est même pas une démocratie politique, qui n'a même pas de négresse
cheftaine de la diplomatie, ni de nègre diplomatique qui agite une petite fiole
à la tribune de l'ONU, il y a plus de chances de sauter le pas qu'aux USA du
président Bush. Même remarque pour l'Irak. En Russie, en Irak, tout est
possible, rien n'est joué. En Amérique, tout est joué. Pour jouer aux USA, il
faut aller à Las Vegas. Les USA sont un vieux pays épuisé, dogmatique, sur la
défensive, réduit à la cavalerie dans tous les sens du terme : il doit
tirer des traites pour payer ses traites. En ce nomment, le tiré est l'Irak,
tiré comme un lapin. Mais, comme dans le film Holly Grail de Terry
Gillian, le lapin s'avère terriblement féroce et sanguinaire. Voilà pourquoi je
ne me suis jamais élevé contre la croisade des Américains en Irak (ne serait-ce
que pour échapper au ridicule. En quoi cela aurait-il servi à quelque
chose ? De plus, les Arabes sont tellement sourcilleux, que cela aurait pu
les vexer. Ils n'ont jamais rien demandé à personne, sinon des comptes, à New
York, le 11 septembre) car ils courent le risque d'y laisser autant de
plumes que les croisés des siècles onzième et suivants de notre ère.
« D'argent, à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du
même. » (Tiens ! Les comtes de Charlus descendent des Lévis, seconds
baron chrétien et grands destructeurs de Cathares. Les Lévis font remonter leur
lignée jusqu'au temps de Clovis, premier baron chrétien, d'où leur devise.)
Ah ! Ah ! je ris en pensant au cadavre Glucksman qui se réfère à
l'anti-européen convaincu Dostoïevski, dans un temps où l'Europe était
l'Occident, pour taxer les anti-occidentaux arabes de nihilistes. Pour
Dostoïevski, les nihilistes étaient le résultat de la propagation des idées des
libéraux européens, libéraux représentés à ses yeux par son compatriote Tourgueniev,
coqueluche du tout Paris d'alors, qui tient un rôle important dans Les
Démons (il n'y a pas à dire, je préfère comme titre les Possédés).
Je n'ai lu de Tourgueniev que Mémoires d'un chasseur qui conserve dans
mon souvenir confus un grand charme de forêts et d'espace étant donné que je
l'ai lu en prison. Qui vivra verra — .
Mais pourquoi
les faire voter alors ? Pour cette même raison qui poussait les Khmers
rouges à obliger
leurs prisonniers à
écrire des confessions grotesques, qui prêteraient à rire dans tout autres circonstances (que
d'à, que d'à), avant de les exécuter à coup de barre de fer alors que l'encre qui les condamnait
n'était pas encore sèche. Pour tout bureaucrate, il faut mettre les formes. Les
jésuites et les ultras d'ancien régime n'en ont jamais espéré autant. L'un des
alibis des démocraties représentatives est que les « citoyens »
n'auraient pas les compétences suffisantes pour s'occuper de la chose publique.
Ils doivent donc déléguer ces choses à leurs « représentants » qui se
sont proclamés compétents et qui, comme les fonctionnaires prussiens raillés
par Marx, ont passé les examens nécessaires. Or dans l'Europe bureaucratique,
les dirigeants aussi n'ont aucune compétence, au sens où personne ne leur a
délégué quoi que ce soit. Qu'il s'agisse de sottise ou de malice (les deux sans
doute), ils sont capables de pondre une constitution de trois cent cinquante
pages, par le truchement d'un petit comité désigné de manière discrétionnaire
(qui en théorie siège en public, c'est encore la confession exigée par les
bourreaux Khmer, mais en fait, dans le plus grand secret. C'est une parodie de
publicité. Voilà des gens qui correspondent avec vous à votre insu. C'est
public, mais vous n'en savez rien. C'est un secret public. Et la télévision,
elle est faite pour les chiens ? Exactement), ce qui est le comble du
ridicule. Je suppose que même la couleur du papier cul européen est gravée dans
l'airain ; mais rien de comparable au Premier amendement (rien qui
permette d'abroger la loi Gayssot), au Second amendement, à l'habeas corpus (alors
que le frénétique Perben veut confisquer les biens des prévenus avant même leur
jugement). Il faudra la majorité absolue pour changer cette couleur tombée du
ciel bureaucratique. La longueur de cette ridicule constitution est
encore le meilleur moyen pour la rendre illisible *, et rendre aussi, de ce fait, les gens
qui sont sommés (ils n'ont rien demandé, que je sache) de se prononcer
sur elle (en fait d'y souscrire les yeux fermés), incompétents. Qu'en des
termes vagues ces choses là sont dites. Toutes ces grandioses généralités
n'engagent à rien et permettront donc tous les abus. Les promesses n'engagent
que ceux qui y croient. Malice ou sottise, ce texte est écrit pour tromper. Le
singe Minc grimpe sur la table. C'est la constitution de la dictature des
petits bourgeois (éditorial
de Renaud Camus. Je suis très heureux d'apprendre que les Dix-neuf fidèles
ont occis trois mille tyrans d'un seul coup dans les tours infernales. Bravo
les gars). Comme le dit Patrick Besson dans son billet du Point, avant
il y avait des riches et des pauvres. Aujourd'hui, il y a des riches
intelligents et des pauvres cons. Sous peine de passer pour des cons, les
pauvres cons sont sommés par les riches intelligents de voter pour la
constitution des riches intelligents. Mais qu'ont-ils à perdre à voter non,
puisqu'ils sont déjà tenus pour des cons ? Le dénommé Bolkenstein s'est
déclaré opposé à l'entrée du Japon dans l'Europe. C'est toujours ça.
Or, depuis le
21 avril, Popu a pris l'habitude, pour un oui ou un non, de voter mal, de voter
ou de menacer de voter merdre, c'est à dire de voter le contraire de ce
que la canaille qui cause dans le poste lui enjoint de voter (ce serait aussi
bien voter oui, si la canaille disait non. Merdre est une variable
syntactique qui peut être remplacée par n'importe quelle constante d'individu
du domaine {Oui, Non}). Popu a compris que son pays est occupé, comme celui des
Irakiens, et par les mêmes. Le plus important est que Popu sait désormais ce
que redoutent par dessus tout les causeurs dans le poste et ceux qu'ils
représentent : qu'il vote merdre. Si la canaille qui cause redoute
tant que Popu ne vote merdre, c'est donc qu'il est bon pour Popu de
voter merdre. Sacré Chirac, y'en a pas deux comme lui pour mettre ainsi
les pieds dans le plat sans le faire exprès. Alors qu'il était si facile de
faire ça entre gentlemen, Chi-Chi convoque le ban et l'arrière ban. C'est
pourquoi les Français l'aiment. Je crois d'ailleurs que cet amour est
réciproque. Il n'est jamais méprisant. Menteur mais pas fier, l'habitant du
château de Bity. C'est toujours ça. Si cela ne tenait qu'à lui, je suis certain
qu'il aurait donné à la question du référendum cette auguste simplicité
pratiquée par le Général (la ligue Etolienne — 370-189…, presque deux
siècles ; pour vivre heureux, vivons cachés — était dirigée par un général
élu tous les ans) : « Français, Françaises ; Belges,
Belges ; etc., voulez-vous voter pour moi ? » Voilà qui est
honnête et facile à comprendre par quiconque. Il aurait demandé un blanc seing,
ce que demande frauduleusement ce référendum. Demander à un peuple de se
prononcer à brûle-pourpoint (deux mois) sur un tel grimoire n'est autre qu'une
demande cachée de blanc seing (Olivier Palluault. Le non, dernier
outil pour une Europe démocratique). C'est pourquoi il ne faut pas
tomber dans le piège de rentrer dans le détail d'un grimoire accessible aux
seuls spécialistes et encore... C'est pourquoi, s'il vote non à cause de l'un
ou l'autre des innombrables points menaçants qui l'inquiètent, Popu vote merdre
en fait, c'est-à-dire non à ce référendum frauduleux. Il demande à voir. Il
veut consulter son dentiste. Il a tout son temps Popu. Il n'est pas pressé,
depuis le temps que ça dure ! Voter merdre, ce n'est pas voter non
à la constitution, grande équation à dix sept mille variables et un paramètre.
— Je cite de
mémoire. Bientôt je vous parlerai de ma lecture de Chaitin. Je vous en aurais
déjà parlé (l'ami américain qui, connaissant ma passion antiréductionniste, m'a
signalé cette conférence de Chaitin, s'impatiente. Hello ! Roger, I'm
here) si la propagande éhontée pour cette fumeuse constitution n'était pas
venue m'importuner, sur les ondes, à domicile. Contrairement à ce que j'ai
prétendu, le hasard peut exister sans cesser d'être le hasard. Laplace se
retourne dans sa tombe. J'ai accompli dernièrement un pèlerinage à
Beaumont-en-Auge où le marquis de Laplace, fils de cultivateurs, est honoré
comme il convient. J'ai fait mon devoir de mémoire. Les nombres incalculables
sont, par définition… aléatoires. Le hasard est donc l'incalculable. Grosso
modo, un nombre incalculable est un nombre qu'aucune machine ne peut écrire
(plus exactement, dont aucune machine ne peut écrire le numéral, le symbole, si
vous préférez, symbole sur lequel on calcule cependant. Le calcul est une
question de typographie). C'est encore plus étonnant que la mécanique
quantique, ça ! Le grand pédé Turing a prouvé que de tels nombres
existent. Chaitin en a découvert… jusque dans l'arithmétique. Turing a réduit à
néant les espoirs de ceux qui voulaient réduire (réduire, que de crimes
n'a-t-on pas accomplis en ton nom) les mathématiques au calculable, ce qui est
encore mieux que Gödel. C'est ce que Chaitin souligne. Il y aura donc (il y a
déjà d'ailleurs) une arithmétique expérimentale. Ça me plaisait beaucoup de
faire cette plaisanterie, que l'arithmétique est une science expérimentale. Je
ne soupçonnais pas, alors, que cette plaisanterie cesserait d'être une
plaisanterie (considérez un nombre entier dont le numéral comporte quelques
milliers de signes en base dix. Tout ce que vous pouvez-dire sans peine, c'est
si ce nombre est pair ou impair, s'il est divisible par quatre, immédiatement,
par neuf avec un peu de travail ; mais vous ne pouvez pas dire s'il est
premier ou membre de la suite de Fibonacci. Aucun programme actuel ne peut
calculer, dans un temps raisonnable, s'il est premier ; on en est réduit à
effectuer des tests de primalité. L'arithmétique, c'est travailler beaucoup. Mais
c'est beaucoup plus : Turing a démontré qu'indépendamment de tout temps de
calcul, certains nombres échappent à jamais au calcul, par principe.
Encore et pour toujours). Vive le langage binaire de l'ordinateur. A bientôt —,
c'est voter non au référendum.
Pourquoi cette soudaine précipitation ?
Cela trahit un urgent besoin de légitimité populaire de la part de gens
qui n'en ont aucune. Cela fait presque cinquante ans que le traité de Rome est
bafoué, c'est à qui ne le respectera pas. Subitement, ils ont besoin de Popu,
ils redécouvrent son existence. Il est bien temps. Il fallait y penser avant.
Que faisiez-vous au temps chaud ? Vous écriviez ? j'en suis fort
aise. Eh bien ! dansez maintenant. C'est le moment ou jamais de voter merdre.
Fabius cunctator, qui n'était pas précisément un plébéien, sauva Rome en
ne faisant rien.
Pendant ce
temps, les Touareg encerclent Youpiville, ville interdite. Il ne l'ont pas fait
exprès d'ailleurs, ils y ont été contraints. Comme les hoplites athéniens, ils
furent contraints d'être libres et de subir chaque jour l'entraînement
militaire, puisque ce qui asservit les autres leur est refusé. Voudraient-ils
se soumettre, on ne le leur permet pas ! Comme la plèbe romaine, il furent
contraints de faire sécession. Aucun d'eux ne se sent français. Comme Richard
Durn ou Ben Laden, tous habitants du désert, ils méprisent totalement
l'Occident. S'ils méprisent les lycéens blancs, ce n'est pas parce ces derniers
sont blancs mais parce qu'ils sont méprisables. J'entends dire que ces Touareg
n'aiment pas les gens gentils. Mais, on ne peut appeler gentil celui qui n'a
pas la force d'être méchant (La Rochefoucauld). Il n'est que soumis. Chez lui,
c'est gentillesse obligatoire. La soumission appelle le lattage. C'est elle que
méprisent les Touareg. La maxime fonctionne aussi à l'envers : on ne peut
appeler méchant celui qui n'a pas les moyens d'être bon. La bonté est magnanime
ou elle n'est pas la bonté.
Ridicule
L'Irak est enfin doté d'une
véritable assemblée constituante. régulièrement élue par les tribus et les
confessions, qui s'annonce sanglante. L'Europe non. C'est la CIA qui a rédigé
sa constitution.
*. « Dans
cette affaire d'État, les fondements du
droit constitutionnel sont malmenés, ce qui rappelle au premier plan cinq principes
traditionnels conçus pour protéger les citoyens.
1.
Une
Constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce
texte-là est illisible.
2.
Une
Constitution n’impose pas une politique ou une autre : ce texte-là est partisan.
3.
Une
Constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité.
4.
Une
Constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le
contrôle des pouvoirs : ce texte-là n’organise pas un vrai contrôle des pouvoirs ni une réelle séparation des pouvoirs.
5.
Une
Constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le
peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à
travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée
après : ce texte-là entérine des
institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les
hommes au pouvoir, à la fois juges et parties. ».
Etienne Chouard, professeur d'économie et de droit dans les
collèges, maîtrise de droit, parachutiste, voleur (à voile), se prétend
citoyen. Il y a six mois encore, il n'avait pas encore remarqué que les
dirigeants et leurs propagandistes qui causent dans le poste méprisent
profondément le peuple. Il n'avait jamais entendu prononcer le mot
« moisi ». Cependant, son papier est très intéressant et d'autant
moins suspect de complaisance. La conclusion qui s'impose après la lecture de
son étude est : les rédacteurs ce cette constitution et les thuriféraires
autorisés de son approbation qui causent dans le poste sont des enculés (le mot
est de mon cru — avec un "r" —, M. Chouard demeure poli) — je
fais une exception pour le président Chirac qui, à son habitude, ne fait qu'une
erreur de plus. Il est tellement sympathique. C'est la raison pour laquelle il
est réélu constamment. D'ailleurs, n'est-ce pas à ce brave Chi-Chi, le roi de
la dissolution, le seul gaulliste encore vivant, que les veautants doivent un
référendum auquel ils peuvent répondre Non, au grand dam des blablateurs
autorisés et des instigateurs de la Constitution qui proclament sans vergogne
qu'ils regrettent que les choses ne se soient pas passées entre gentlemen à
cause de ce foutu Chirac. Ces crétins n'avaient même jamais envisagé que Popu
puisse dire Non et, encore pire, puisse lire cette merdeuse constitution
anticonstitutionnelle de trois cent cinquante pages avec moult renvois, ce que
les informaticiens appellent, parlant d'une mauvaise analyse et d'une mauvaise programmation,
une usine à gaz, une usine avec pleins de tuyaux (exemple Windows). Finalement,
ce sont de grands enfants qui jouent au monde —. Ce n'est pas une raison parce
que cette constitution serait moins pire que le traité de Nice pour
l'accepter. La guillotine est moins pire que le supplice du pal,
charmante coutume de l'empire ottoman qui sera, je l'espère, bientôt
réintroduit en Europe. Ce n'est pas une raison pour l'accepter. Jusque là, ceux
que représente la canaille qui cause dans le poste ont fait leur petites
affaires tout seuls. Qu'ils continuent. Pourquoi faire perdre du temps aux gens
(à moi notamment) avec ces sottises. D'une manière ou d'une autre, ce monde
périra (Il périra… il périra… il périra parce qu'il est Espagnol). C'est la
seule chose qui compte. Merdre alors.
Notamment : Christian
Darlot. CNRS :
Les principes du droit constitutionnel sont
bafoués. Cette constitution est anticonstitutionnelle puisque, selon les
principes du droit constitutionnel, on ne peut l'appeler
« constitution ». Rien que du fait de l'usurpation du pouvoir
constituant, « il s'agit d'un coup d'État, d'une forfaiture. »
« 3.8
Un projet réactionnaire entraînant un changement de régime politique. Ce projet
comporte ainsi une quadruple innovation politique, puisqu’il prévoit de :
—
Supprimer la responsabilité politique aux deux niveaux, celui de la Commission
devant le Parlement, et celui du Parlement devant les citoyens.
— Supprimer l’initiative parlementaire, même au niveau européen .
— Abolir la séparation des pouvoirs.
— Déposséder les représentants des Peuples souverains de toute fonction politique.
De semblables systèmes politiques existèrent dans le passé,
mais il faut remonter à plus de deux siècles pour qu’ils aient été considérés
comme normaux.
Ce projet de traité international prévoit donc un radical
changement de régime politique, instaurant un nouveau mode de gouvernement,
sans précédent dans l’Histoire, aussi novateur que l’Absolutisme le fut aux XVIe
et XVIIe siècles. Les partisans de ce nouveau système ont un mot
expressif pour en parler : ils adjurent les Français de permettre par leur vote
que les fonctionnaires français de Bruxelles "restent membres du
club". »
J'entendais ce matin à la radio un des trouducs
interchangeables qui causent dans le poste, avec ce ton particulier
d'instituteur, moralisateur et culpabilisateur qui leur est propre, se
féliciter de ce que la pédagogie portait enfin ses fruits pour le succès du
oui. En quoi consistait cette pédagogie, selon lui ? Montrer qu'il n'y a
aucune raison de voter non. Faut-il n'avoir aucune bonne raison de voter oui
pour devoir recourir à un tel argument. Je suis curieux de savoir comment on
peut démontrer une telle chose. Il est facile de montrer, comme on peut le
constater avec les auteurs que je cite ci-dessus, qu'il existe de nombreuses
raisons de refuser ce traité, ne serait ce que du fait de l'usurpation du pouvoir
constituant (ce que les
Américains n'ont pas osé faire à Bagdad). Cette
« constitution » est anticonstitutionnelle du fait de cette
usurpation. Quant au contenu, il s'agit, pour faire bref, de remplacer le
gouvernement par la gouvernance, ce que Darlot nomme la clubocratie. La
gouvernance est le gouvernement des PDG et des actionnaires, le gouvernement
des non élus, le gouvernement des rentiers et des groupes de pression, le
gouvernement des collèges internationaux de commerçants internationaux.
Malheureux Marx qui détestait les rentiers et pensait qu'ils s'effaceraient
devant les industriels. Heureusement, il n'aura pas vu ça, il est mort avec ses
illusions. Cependant c'est bien lui qui avait prévu l'effacement de l'État
devant le commerce, la réduction de l'État à une simple gouvernance. Comme quoi
on ne peut pas se tromper sur tout et toujours. Depuis deux siècles l'État
faisait le lit du commerce. Le commerce a décidé de faire désormais son lit
lui-même. N'est-ce pas démocratique ça ? Ce n'est pas pour me déplaire,
ainsi Popu perdra ses dernières illusions entretenues par la démocratie
politique. Ensuite, une constitution qui prend soin de se déclarer non
révisable en pratique n'est qu'une dictature. Rien ne vaut un bon
plébiscite pour asseoir une dictature. Après les présidents à vie, voici les
constitutions éternelles. On n'arrête pas le progrès. Fort heureusement, les
civilisations sont mortelles. Crève Occident.
Darlot : « Conclusion
: ce texte n’est pas une Constitution, et ceux qui emploient ce mot le font
sciemment pour tromper les citoyens. La Déclaration des Droits, qui fut tant
célébrée lors de son bicentenaire, il y a à peine quinze ans, est déjà ignorée,
oubliée, méprisée.
Qu’en peut-il résulter sinon la corruption des gouvernements prélude à des
malheurs publics ?
Ce texte est un traité international, et un traité
d’asservissement.
Ce texte extravagant est sans précédent dans l’Histoire*. On peut fouiller les archives diplomatiques de tous
les pays, scruter les pages une à une, sans rien découvrir de semblable. Sans
contrainte, sans défaite, des gouvernants s’unissent pour abolir la
souveraineté de chaque peuple, abdiquer leurs propres pouvoirs, supprimer les
contrôles politiques, la discussion démocratique et la régulation sociale, et
confier à jamais la gestion des affaires et le gouvernement des hommes à des
puissances financières irresponsables, celles qui influencent déjà le
gouvernement de la principale puissance politique et militaire mondiale.
L’Histoire du monde regorge de mauvaises décisions, mais jamais une telle folie
suicidaire n’a été commise ainsi de sang froid.
"La crédulité des dupes est un fond inépuisable pour
l’ingéniosité des coquins". William
Burke »
*. Il n'y a rien d'étonnant puisque ce texte, rédigé
dans le plus grand secret, en petit comité, qui théoriquement siège en public,
pour la forme, comité désigné discrétionnairement par les gouvernements de
divers États qui, sur ce point ne rendent de compte à personne, se prétend rien
moins que constitution de ce qui sera, contrairement aux Etats-Unis d'Amérique
ou à la Confédération helvétique, ni un État, ni un peuple, ni une nation (on
comprend aisément l'enthousiasme du président Bush pour ce monstre
bureaucratique). Le texte est sans précédent parce que la chose est sans
précédent et même n'est peut-être aucune chose, auquel cas il faudra bien
appeler mauvaise une chose qui n'est aucune chose. Qu'est l'Europe aujourd'hui ?
Un marché commun. Que sera-t-elle si la constitution est ratifiée ? Un
marché commun. Mais, de moyen, le marché sera devenu un but inscrit dans une
constitution pratiquement irrévocable (Robert Joumard. Il
faut lire la constitution).
Les cités grecques constituèrent de nombreuse ligues, plus
ou moins durables ou occasionnelles, mais on ne peut comparer la Grèce d'alors
et l'Europe de maintenant. D'abord parce que, s'il n'y eut jamais d'État grec,
ni de nation grecque, les Grecs n'en constituaient pas moins un seul peuple,
même si certains d'entre eux parlaient un dialecte incompréhensible pour un
Athénien (les Suisses recourent à quatre langues dans leur petit pays de cinq millions
d'habitants). Les Grecs étaient grecs, les Européens ne sont pas européens et
ne le seront peut-être jamais. Voilà la différence. Les notions de liberté et
de démocratie ont perdu tout sens pour les prostitués européens (et pas
seulement pour eux, ils n'ont pas, dans le monde, l'exclusivité de ce triste
privilège) tandis qu'elles étaient à la base de toutes les constitutions
grecques. Le prostitué européen se croit libre parce qu'il est propriétaire de
son corps (habeas corpus, en effet) et qu'il vote tous les quatre ans.
Je comprends la stupéfaction indignée de l'impudente
canaille qui cause dans le poste quand il s'avéra que malgré cela d'aucuns, en
grand nombre, s'avisaient encore de voter merdre, ce qui relève d'une
tout autre conception de la liberté et de la démocratie. Voter merdre,
c'est voter non au oui et au non. C'est répondre à une question qui
n'est pas posée et donc récuser celle qui est posée. Ce n'est pas répondre oui
ou non à la question posée, c'est dire non à la question. C'est rendre ce
référendum frauduleux à sa fonction démocratique. C'est répondre à la bonne
question qui est : « Ce référendum est-il une procédure
démocratique ? ». Cette question est très facile à comprendre et tout
le monde est compétent pour en juger.
Résumé
de tout ça : c'est vraiment se foutre du monde que de prétendre
obliger à se prononcer comme ça, subito (tu as deux mois pour dire oui), sur
une usine à gaz de trois cent cinquante pages, augmentées de cinq cents pages
d'annexes, un peuple qualifié par ailleurs de moisi, tout en lui serinant sur
les ondes : « Mais vote oui puisqu'on te dit que cette constitution
est excellente, parole de menteur. » C'est l'histoire du Juif qui chaque
jour adresse à Dieu cette prière : « Dieu tout puissant, fais moi
gagner au loto ». Enfin, Dieu, excédé, prend sa grosse voix et tonne
depuis les nuées : « Mais joue, au moins ». Ici, c'est Dieu
qui chaque jour somme Popu de jouer au loto en vociférant le numéro gagnant
(« joue le oui, non de Moi-Même »), mais… popu ne lui a rien demandé
et… s'il perd, il ira en enfer (il y est déjà. Proverbe cauchois :
« Méfie-té d'ton pé', méfie-té d'ta mé', cré en Dieu et pi encô' »).
C'est du bonneteau, c'est de l'embrouille. Aussi, Popu, le pigeon, menace de
voter merdre. Le cave se rebiffe. Et notez bien que ces charognes
proclament urbi et orbi, à son de trompe, qu'il n'y aura pas d'autre
question (après l'enjôlement et l'intimidation, les menaces) :
« Popu, c'est déjà un grand honneur qu'il te soit posé une question. Si tu
réponds mal à la question, il ne t'en sera pas posé d'autre.
— Et alors ! que veux-tu que ça me fasse ? Tes questions, tu
peux te les mettre où je pense. Si je réponds mal, que se passera-t-il ?
Rien, très précisément rien*. Y a pas de quoi s'affoler, ça fait presque cinquante
ans que ça dure. C'est pas la peine de t'exciter comme ça. »
*. En fait
c'est pas vrai du tout. Si Popu répond mal, ces connards seront bien obligé de
présenter une nouvelle question, ils en ont tellement besoin, mais ça ne pourra
plus se passer comme ça. Delors le madré vend la mèche. Il faudra qu'ils
passent sous les fourches caudines à Popu. Un Popu prévenu en vaut deux.
Conclusion :
finalement, Petit Robinet avait raison ! Ce référendum n'est pas une
procédure démocratique. Mais non parce que Popu serait un con pétant, mais bien
parce que ce référendum est frauduleux.
Variante 1 :
finalement, Petit Robinet (Gros Binet est une variété de pomme à cidre) a
raison. Popu est incapable, Popu est mineur. J'en conclus que c'est une sinistre
farce que de prétendre obliger un mineur à se prononcer sur une question aussi
ardue, jamais rencontrée dans l'histoire du monde, à savoir la tentative
d'association d'États constitués de longue date, de peuples, de nations
immémoriales, sans recourir à la voie fédérale. Ce référendum est un paranomon
(parachute, contre les chutes — contre les billets de parterre dit
M. Chouard — ; paratonnerre, contre le tonnerre ; paranomon,
contre les lois) crime d'abus de légifération. A Athènes, j'aurais pu faire envoyer
tout ce beau monde au bagne (dans les mines d'argent).
Variante 2 : ces gens
éclairés ont confié une boîte d'allumettes à un incapable, un mineur non
émancipé, qui menace de s'en servir (c'est ce qui scandalise si fort Gros
Binet), et depuis ils ne décolèrent pas. Pas de doute, ces gens éclairés
s'éclairent à la bougie.
Recommandation : lisez le
contre-rapport de huit conventionnels, honneur de la convention (pages 21 à 24
d'une Note
de transmission du secrétariat de la Convention européenne, annexe III), en
dix points et quinze propositions pour une Europe des parlements, sur quatre pages,
contre-rapport qui se termine par : « Giscard a rendu impossible la
pratique de la démocratie et des procédures de vote normales à la Convention.
Le projet de Constitution va à l'encontre de tous les principes démocratiques.
Nous voulons un nouveau projet qui émane d'une convention plus représentative,
plus démocratique dans son contenu et plus démocratique dans ses
procédures. » Lisez-la, roulez-la, et foutez-la dans le cul du
conventionnel Olivier Duhamel, professeur des Universités à Sciences-Po, ce qui
ne l'empêche pas de causer dans le poste tous les matins pour nous faire part
de sa profonde admiration pour le Præsidium et son président (autrefois grand maître du
reniflage à haute altitude ! C'était assurément l'homme le plus qualifié
pour mener à bien cette question épineuse. Il faut du pif pour ça. Comment ne
pas dire merdre à de tels individus qui ont fait preuve d'une naïveté
sans borne ? Il faudrait leur faire confiance sur parole après ça).
Ah ! le Præsidium. Ça a un parfum de Russie, paradis perdu des
bureaucrates. Cet homme supérieur qui cause dans le poste est socialiste. Tout
s'explique donc. C'est Popu qui a botté le cul de son ridicule patron, le
21 avril. (Voici maintenant ce ridicule ex-patron qui veut pacser
l'Europe.) Ah ! ah! Cet homme supérieur a dû voter Chirac. Il est passé
sous les fourches caudines à Popu.