C'EST TOUS LES JOURS 21 AVRIL
Les jours heureux du référendum-dum

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Rions un peu
Le père Chouard consulte le dictionnaire… et Google
De l'épaisse stupidité arrogante et satisfaite
des Homais politiques
Que le Turc les empale
Piqué sur le site du père Chouard

Trotskysme ou trotskisme…  Et si on parlait de choses sérieuses ? (26 juillet)

Je ne voulais pas en parler, tant ça me paraissait futile, mais vous êtes nombreux à m’écrire pour prendre ma défense contre cet homme public qui riait de mon hésitation au moment d’écrire le mot trotskiste, mot plus que rare sous ma plume : « i ou y ? », m’étais-je demandé et l’avais-je avoué simplement au sympathique Jean Lebrun avant qu’un vaniteux ne s’esclaffe à côté de moi : « Quel enfantillage, enfin ! Peut-on parler publiquement de politique quand on est aussi ignorant ? Pourrait-on rester entre gens sérieux ? »  s’était exclamé en substance mon voisin (j’ai oublié son nom).

Pour mettre un terme à cette diversion, qui prête à sourire tant elle nous conduit au degré zéro de l’argumentation, je rappelle la définition du Petit Robert qui admet simplement toutes les orthographes : Trotski et Trotsky, trotskisme et totskysme, trotskiste et trotskyste… Qu’on se le dise :o)

trotskiste ou trotskyste [trэtskist] n. 
• 1926; de Trotski (parfois écrit Trotsky), pseudonyme de Lev Bronstein  
¨ Partisan de Trotski et de ses doctrines (le trotskisme ou trotskysme), notamment la théorie de la révolution permanente. Les trotskistes se sont réunis en 1938 dans la IVe Internationale. — Adj. Groupe trotskiste.

Quand on demande trotskysme à Google, il rend 9 700 pages Web qui utilisent cette orthographe. Et quand on demande trotskisme, Google renvoie 15 800 pages ainsi rédigées.

On fait donc comme on veut, et on peut recommencer à parler entre adultes de choses sérieuses ;o)

Note du biturin de service : selon le code typographique, les noms russes en ski s'écrivent avec un i  (le comte Vronski) à l'exception de celui de Stravinsky (et de quelques autres sans doute) qui tenait beaucoup à ce qu'on l'écrive ainsy (selon Alain Lompèche et le Dictionnaire de la musique de Rebatet qui donne « Stravinsky » mais « Tchaïkovski ». Google donne 89 300 Stravinski contre 787 000 Stravinsky et 41 000 contre 364 000 dans les seules pages en vrounzais). Cela dit, chaque journal a sa « marche » particulière ; ainsi le Monde persista pendant des dizaines d'années à écrire New York avec une div : « New-York ». Le Petit Robert fait une fôte sur le nom de Stravinsky qu'il écrit avec un i mais donne « Rimski » ou « Rimsky-Korsakov » au choix, le Petit Larousse ne la fait pas et donne « Stravinsky », « Tchaïkovski », « Rimski-Korsakov » (le Petit Larousse de 1966 donne : « Trotsky », « Nijinsky » mais « Poniatowski », le Larousse du XXe siècle en six volumes de 1933 donne « Trotsky », sky pour les Russes, ski pour les Polonais. Voilà, maintenant, vous pouvez vous lancer dans la politique sans crainte et sans peine). C'est la guerre des castins. Le biturin de service ne comprend pas bien ce que ces arguties typographiques, et l'ignorance de ces arguties, ont à voir avec la pensée politique et les compétences politiques du père Chouard, professeur de droite (attention aux couilles) ! Il en déduit donc que ce oui-ouiste petit boutien, dont le père Chouard a d'ailleurs oublié le nom, était tout simplement fou de rage et à bout d'arguments. Le biturin de service estime que c'est encore beaucoup de générosité que de lui prêter la capacité d'avoir eu des arguments. Notons enfin que le suffrage universel de Google donne raison au code typographique par une nette majorité de 62 % des suffrages exprimés, ce qui doit rappeler quelque chose de désagréable au méprisant oui-ouiste. Enfin, manifestement, la locomotive de la sérénité du planeur Chouard roule sur les rails du mépris de ce petit boutien. Kroustaliov, ma voiture. [ texte non corrigé ]

Piqué sur Acrimed


  Une information égarée. L’Allemagne n’a pas encore ratifié le Traité constitutionnel européen ! On peut s’étonner du silence de l’essentiel de nos médias français à ce propos. Seuls, apparemment, Arte et Euronews, par nature plus attentives à des informations venues « de l’étranger », ont fait état de la plainte constitutionnelle déposée par un citoyen allemand, plainte qui a incité le Président fédéral Köhler (CDU, chrétien-démocrate) à attendre, avant d’apposer sa signature, l’avis de la Cour fédérale constitutionnelle [ Spiegel ] Pour information, la plainte a été déposée par un certain Peter Gauweiler [ député conservateur CSU, très deutschland, mais pas du tout über alles ], qui souligne qu’une constitution dont l’objet est d’ôter au parlement, donc au peuple [ mon œil — pour parler poliment — mais ça c'est une autre histoire ; j'ai, pour l'instant, déposé les armes ], tous les pouvoirs, doit être entérinée par le peuple lui-même, donc par un référendum.

Que faut-il conclure du silence de nos médias ? Que beaucoup ne maîtrisent pas les langues étrangères, un mal réputé typiquement français ? Peut-être... Que, même polyglottes, ils ne s’intéressent pas vraiment à ce qui se passe hors de France ? Peut-être aussi... Ou bien enfin, qu’ils ne s’y intéressent que quand ça les arrange ? Allez savoir ! 

Et ça encore : La Cour constitutionnelle de Slovaquie a suspendu la ratification de la constitution européenne, suite à un recours déposé par un groupe de Slovaques, jugeant que leurs droits ont été violés puisque leur pays a choisi de ratifier le Traité constitutionnel par voie parlementaire plutôt qu’en le soumettant au suffrage populaire, par un référendum.

C'est tous les jours 21 avril ! Triple crème devrait en profiter pour faire sa cure d'amaigrissement chez Guérard à Eugénie-les-bains. Pourritures sénatoriales (je devrais dire chevalières, voire chevalines : ah ! le magnifique hara Lagardère-Aga Khan), votre coup d'État européen a foiré. Les populaires vous disent merdre. C'est tous les jours 21 avril. Les populaires sont chez eux en Europe.

Je vous l'avais bien dit

Je lis sous la plume du très suspect Sitbon, dans Marianne du 9 juillet 2005, que le père Chouard se serait décidé à lire  la merdeuse pseudo-constitution de l'aviateur reniflard Giscard au vu des réserves émises par Laurent Fabius negator sur ce texte. Ainsi, puisqu'un homme aussi éclairé et compétent que le père Chouard ne se mit en route qu'après l'intervention de Fabius negator, j'en déduis que sans l'intervention de ce Fabius, que je méprise, le Non n'aurait pas  eu lieu. Comme je le présumais dans mon dernier texte sur la question, ce Fabius permit, étant donnée sa notoriété d'éléphant rose (On trouve tout à La Samaritaine), à de nombreuses personnes d'oser dire Non. Au vu de la suite des évènements, je réviserais peut-être mon jugement sur cet homme, foi de Normand, beaucoup plus Normand que lui de par mes ascendants maternels (Aumale).

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Qu'est-ce que la gouvernance ? C'est le pouvoir des actionnaires, des Collèges internationaux de commerçants internationaux et des groupes de pression, dont les groupes des pédés revendicatifs et des patineurs à roulettes. Le Roller, c'est la liberté. La prétendue société civile dont on nous rebat les oreilles n'est en fait que la société des groupes de pression et n'a donc rien à voir avec la société civile de Hegel et de Marx qui était le système des besoins et qui l'est toujours.

Qu'est-ce que la gouvernance ? C'est l'objet effectif de l'économie politique comme le proclamait déjà Engels en 1840. L'économie politique a pour but et pour objet de déterminer la bonne gouvernance, c'est à dire de déterminer ce qui est bon pour le commerce, c'est à dire de déterminer ce qui est bon pour l'Amérique, c'est à dire de déterminer ce qui est bon pour la General motors. (ainsi, l'économie ne déroge pas à son étymologie. L'administration de la maison est devenue l'administration de la prostitution généralisée, l'administration de ce qui n'est pas administré par l'État politique moderne, l'administration de la maison General motors). La démocratie politique n'est plus la démocratie

(certes, j'ai applaudi — plaudite cives — au vote des veautants du référendum. Par Wotan ! veautants, je suis content de vous. Vous avez veauté comme j'aurait veauté si je veautais. Mais il demeure que pour moi la démocratie politique n'est plus la démocratie et que, de ce fait je n'ai vraiment rien à foutre de l'Europe et de ce qu'elle peut devenir y compris le gros gras rose cochon vert Cohn-Bendit, démocratie politique ou pas démocratie politique. Peut-être eut-il mieux valu que les singes bureaucratiques l'emportassent afin de susciter une contre-offensive plus forte. Mais qui peut prétendre le savoir, sauf les staliniens pour qui le pire était toujours le meilleur ? Je suis seulement content que Popu ait foutu une mandale aux singes bureaucratiques qui grimpent sur les tables).

Elle le fut du temps d'Athènes et de Rome. À Rome, notamment, l'État nourrissait ses citoyens à ne rien faire. En est-il toujours ainsi ? L'État politique moderne nourrit-il ses citoyens ? Non. Que doivent faire ses citoyens pour se nourrir ? Tout citoyen qu'ils sont, ils doivent se prostituer comme homme, car le citoyen est aussi un homme, et un homme ça mange (ça baise aussi quelque fois et ça se reproduit donc, d'où : prolétaire). La Déclaration des droits est donc la Déclaration des droits du prostitué et du citoyen, comme le notait plaisamment ce cher vieux Marx. La démocratie politique se trouve donc confrontée à la prostitution généralisée, ce que Hegel nommait le système des besoins ou société bourgeoise (et non société civile, et non société de citoyens. Hegel, dans le texte de la Philosophie du droit prend la peine de préciser en français « als Bourgeois », afin de bien préciser qu'il s'agit de la société des bouvards, des pécuchets, des homais et des hommasses et non de la société des citoyens, l'allemand Bürger signifiant citoyen. Merdre alors) et la Sittlichkeit doit se réfugier dans l'État comme on peut le constater aujourd'hui dans l'État fédéral des Etats-Unis qui est l'État des gens bons, autant dire des porcs (impurs, aux yeux des musulmans).

Deux femelles qui n'ont pas froid aux yeux, Anne-Clorinde Robert qui dénonce le coup d'État minable des partisans des commerçants internationaux, et Anne-Penthésilée Le Pouhriet qui leur décoche cinq flèches mortelles (clang ! fait la corde de l'arc quand elle cingle le Wonderbra en zinc renforcé de titane — le musée en titane de Bilbao est un monument élevé à la gloire de la servitude et de la stupidité), résument mieux que je n'aurais pu le faire, avec des compétences que je n'ai pas, mes griefs contre la prétendue constitution et surtout contre ceux qui ont tendu ce traquenard, en vain (bernique). Un mâle, non moins valeureux, Robert-Tancrède de Badinter, qui a définitivement posée son épée et donc renoncé à couper des têtes, expose avec la compétence du juriste expérimenté, avec bon sens et modération, la stupidité (ou la fourberie) qu'aurait constitué l'irrévisabilité (pardonnez-moi ce néologisme dû aux temps troublés. Une telle chose, une constitution non révisable, ne s'était jamais vue. Il n'y a donc pas de mot pour une telle chose),  irrévisabilité de facto de cette prétendue constitution. Ce seul motif est rédhibitoire et trahit la duplicité (ou la naïveté, duplicité ou naïveté, quel est le pire ?) de ses promoteurs. Il est comique que leurs plans furent tenus en échec grâce à la procédure prévue par eux-mêmes pour la révision de la constitution, apportant ainsi la preuve de son inanité. C'est grâce à cette procédure de la double unanimité que le statu quo fut déclaré non révisable à leur grand dam. Ah ! ah ! ah ! ils furent punis par où ils espéraient pécher. Enfin le roi Mark Jennar nous dévoile les arcanes maléfiques des enchanteurs des Collèges internationaux de commerçants internationaux qui, il y a seulement vingt ou trente ans, faisaient schmolitz à Bâle, avec les banquiers suisses (je suis bien informé). Chaussez vos ray ban avant de lire afin que l'éclat d'Excalibur ne vous aveugle.

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Le Non (désormais, je  ne l'écrirais plus qu'avec une majuscule, une cap diraient les typographes) est négatif, c'est la moindre des choses. Le Pouvoir a pour habitude (tout cela est figure de rhétorique, le Pouvoir, avec une cap, qui n'existe pas — si le mot Pouvoir désignait une chose précisément, il serait facile de la briser —, n'a donc aucune habitude) de rendre les mots positifs, le Pouvoir positive (charabia, un mauvais charabia vaut mieux qu'une bonne balle dans la tête), mon cul sur la commode. Eh ! bien, pour une fois il ne pourra positiver le Non. Non c'est Non, Noir c'est Noir. Le Non est négatif, et Popu, Français moisi, le revendique. Le Non est mauvais — pas aussi mauvais que Ben Laden populator, hélas —, c'est pourquoi il me plaît. Non aux usurpateurs pseudoconstitutionnels et pseudoconstituants autoproclamés. Non au pseudoconstituant Duhamel qui vient faire la retape dans le poste au mépris de la loi, et qui le dispute, sur ce point du mépris de la loi, avec la grosse conseillère d'État Veil, la Castafiore du Oui. Les parlements sont habilités à ratifier des traités, mais aucun traité n'est susceptible d'instituer une constitution. Cela, seuls les peuples en sont capables, en théorie. Ce mauvais coup du traité constituant, du jamais vu dans l'histoire, a foiré. Salauds, salopes, vous l'avez dans le cul. We, one of the peoples of Europe, we said No, comme de vrais Américains de l'époque héroïque.

Le chevalier et le Scheisermann

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Le chevalier de la Hosseraye existe ! Non seulement il existe, mais il est chevaleresque. D'ailleurs voici ses armes : écartelé aux un et quatre d'or à l'alérion de sable (petite aigle sans bec, ni serres, ni langue, ni…, exceptionnellement représentée seule ici, ce chevalier est un original. En fait, il s'agit d'un pélican mais cette pièce héraldique n'existe, à ma connaissance, qu'au naturel, c'est à dire après le romantisme, très tardivement [non, dès le XVIe siècle : d’argent au naturel avec sa piété de gueules]), aux deux et trois de gueules aux deux croissants tournés (pointes à dextre) d'argent posés en fasce. (Les deux croissants sont une allusion à la conduite héroïque de son ancêtre à la bataille de Ziléhéroum où les Turcs furent repoussés et défaits, question toujours d'actualité, à ce que je vois).

Qu'est-ce qu'on dit ?
Merci La France

Dans l'émission de Mermet, les Français chantent. Quand Popu chante, ah ! ça ira, c'est mauvais signe, cela dépend pour qui. Aujourd'hui, la vidéo a remplacé la pique dans le monde entier. La tête du marquis de Launay ne passerait plus devant les fenêtres du premier étage mais à la télévision satellitaire.

Pantalonnade à la direction du parti socialiste. Il paraîtrait que les Français auraient voté contre le contexte et non contre le con texte ni la con-stitution et au grand jamais contre les cons du parti socialiste, grands vainqueurs de cette défaite. Seul le parti socialiste peut sauver la France. Et Popu, il ne peut pas ?

Chez les bureaucrates de Bruxelles, le vote français est déclaré illisible (Figaro du 1er juin 2005). Exactement comme la constitution de l'aviateur Giscard. A constitution illisible, vote illisible, mes chéris.

Le rejet des élytres. Pendant des mois on entendit sur les ondes « Crrroui, crrroui, crrroui ». J'en déduis que ce non est un non aux élytres. L'aviateur Giscard, grand lecteur de Maupassant mais auteur d'un perfide galimatias, pur jus bureaucratique, texte inique — au texte citoyens ! — confond rationnel et raisonnable. Les Français n'ont pas été raisonnables ! J'espère bien que non, vieux débris. Seuls les bourgeois sont raisonnables. Dans les Guêpes, d'Aristophane, on voit un vieillard, pris par la frénésie de la légifération, saisi enfin par la frénésie de la danse et qui « lève la jambe si haut qu'on voit le trou du cul béant ».

Sur le diversité du non. Le mépris de la France pourrie pour la France moisie est unique. La diversité du non de la France moisie est donc unifiée par l'unicité du mépris de la France pourrie. Ce non multiple est un unique merdre à la France pourrie… en attendant le pal.

Piqué sur le site du père Chouard
le voleur de Marseille

Incroyable aveu (28 mai)

François Hollande sur France Culture le 26 mai à midi : « si Chirac avait mis en jeu son mandat, le PS aurait naturellement appelé à voter NON, comme pour De Gaulle en 69 »...

Et quand le journaliste, médusé, demande de reformuler, le patron du PS en remet une couche.

On mesure là dans toute son indécence, la position politicienne du PS, intéressé exclusivement par le pouvoir, très loin du texte pour qui on peut finalement aussi bien appeler à voter Oui que Non en fonction de considérations tactiques.

C’est simplement consternant.  On est au degré zéro du respect des citoyens : le texte suprême, (dont je rappelle qu’il consacre à la fois des institutions non démocratiques, la privation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sur le plan économique et l’instrumentalisation du chômage par une politique forcée de lutte contre l’inflation) on s’en fout : ce texte aujourd’hui ardemment défendu par le PS comme une urgente nécessité, ce texte aurait pu aussi bien être rejeté par le PS si le pouvoir s’était offert rapidement à ce prix. 

Pour le PS, on peut donc aussi bien dire Oui ou Non : ce qui compte, c’est faire tomber l’adversaire politique du moment et reprendre le pouvoir.  Moi, ça me laisse pantois.

Lire et écouter à : http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2384

Et il faut faire confiance à ces gens-là ?    Non merci.

Ah ! la basse-du-cul et bedonnante canaille, pas très futée, heureusement, qui se permettait d'ironiser sur les préoccupations de carrière de Fabius Cunctator. Ce Fabius-là est un faux cunctator puisqu'il effectua, en fait, à la surprise générale, une audacieuse sortie. A mon humble avis, sans cette audacieuse sortie, le non n'eût pas eu lieu. Mélanchon et Emmanuelli fussent demeurés les victimes des quolibets, à leur habitude, ce qui ne retire rien au mérite de Popu. Fabius Negator (qui n'est rien comparé à Ben Ladenus populator, c'est à dire Ben Laden le ravageur, le dépopulateur — -3.000, qui dit mieux ? —) n'aura été que l'escabeau de Popu (pourquoi toujours populiste et non populares, partisans du peuple ? Les partisans du peuple puent ? Marius-Tortionnarius-Le-Pennus pue ? mais pas Sylla-Tortionnarius-Magnus 357, alias dirty Harry, mort tranquillement dans son lit, sa retraite prise ? Claudius-Clodius pue ? Le peuple, la vile multitude, Kikero dixit, pue. Admirez la mansuétude de César. Laissez venir à moi les petits populaires. Pourquoi toujours populariter et jamais populares, jamais Gracchus, ces deux frères poursuivis jusque dans les bancs et assassinés à coup de bâton, comme cet autre, à coup de piolet) L'arbre précieux de la vie est toujours vert. Il faudra élever une stèle en forme de fière chandelle à la mémoire de ce Fabius-là et décorer le père Chouard du grand cordon de l'Ordre du Saint-Non. Le Non de Dieu populator a déjà été prononcé un 11 septembre. Dieu populator, dieu des Arabes.

C'est tous les jours 21 avril
C'est Noël, ma maire

Popu a dis non au charabia. Popu aime le style. Vive Sieyès ! En France, pays de la prose, pays de Courier, soumettre un tel texte à Popu était une insulte. Ces villageois que l'on veut empêcher de danser. Non au charabia, non à l'intimidation, non à l'arrogance, non à la morgue, le oui à la morgue. L'offense faite à Popu est vengée. L'aviateur reniflard Giscard — ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. Je ne suis pas un homme qui se corrige — doit sauter sans parachute (To be or not to be).

Dès sept heures du soir, les auditeurs de la radio pouvaient savoir que l'affaire était dans le sac, les causeurs dans le poste bégayaient. Aucun noniste n'a daigné s'exprimer sur les ondes sauf les incorrigibles Buffet et Besancenot. Il était assez comique d'entendre les causeurs dans le poste s'évertuer sans ordre, c'est à dire dans le désordre et sans avoir reçu d'ordres, sans la moindre nouvelle des États-majors. Bérézina j'écris ton nom. Les  nonistes vainqueurs ont compris qu'on ne peut lutter sur son terrain avec le tout-continue-comme-avant du poste, qu'on s'y déconsidère forcément. A la victoire du non, ils ont ajouté le boycott du causage dans le poste sauf les automates Buffet et Besancenot. Les chefs du camp nonistes ont compris que l'heure était importante. Negator et cunctator jusqu'au bout.

Seul Zardozizi fut capable, et à l'avance, de dire « On s'est gouré ». Il faut rendre à Zardozizi ce qui revient à Zardozizi. C'est donc un adversaire estimable quoique horripilant. Il est trop bouncing (bouncing Zardoz, follow the yellow bricks road), il boudge tout le temps. On attendrait en vain ce genre de déclaration, même a posteriori, du bas du cul bedonnant Hollande et du pustuleux Langue, qui n'ont jamais tort, qui gagnent toujours — à les entendre, Hollande et Langue sont les grands vainqueurs de cette défaite, il faut leur faire confiance, eux seuls peuvent sauver la France et inventer demain. Comme c'est original, inventer demain, on n'a jamais entendu ça. Vous êtes finis, ringards, que le Turc vous empale — et qui essaient de faire porter le chapeau à Chirac, Chirac sans qui le référendum n'aurait pas eu lieu. Si Chirac décrétait un plébiscite maintenant, il l'emporterait parce que beaucoup de partisans du non voteraient pour lui. Merci Chi-Chi pour ce beau moment de démocratie. La démocratie directe triomphe en France, plusieurs siècles après la Suisse. Première expérience en France de démocratie directe (les plébiscites, avoués ou déguisés, ne font pas partie de la démocratie directe quoique dans l'Antiquité, tyrannie et dictature résultassent du vote, étant prévues dans la constitution). Le père Chouard insiste : la démocratie directe en régime représentatif de partis — les plus mauvaises conditions, où y a-t-il moins de démocratie que dans un parti, sinon dans une entreprise, total bureaucracy —, c'est très facile, c'est possible tout de suite : trois types de référendums d'initiative populaire, à la suisse, révocatoire

(il existe déjà au Venezuela — et embryonnairement, en France, grâce à Chirac et sa dissolution —. Le président Chavez a pu confirmer sa légitimité grâce à lui. L'action en révocation a tourné au plébiscite. C'est dangereux de vivre, fumez plus),

législatif, abrogatif

(ce dernier est the graphé paranomon des Grecs avec la restriction que cette action en illégalité ne serait plus ouverte à tout citoyen mais, disons, à un million pour déclencher l'initiative et, allons c'est Noëlle, avec la non punition du législateur jugé abusif, sauf Gayssot et Fabius, empalés. Comme du temps de Dracon, une seule peine : l'empalement — prescription après un an à Athènes — Où est l'équivalent du glorieux premier amendement dans cette putain de pseudo constitution de merde ? Ça ne coûte rien, la liberté de parole, ça ne grève pas le budget, ça ne nécessite aucune subvention. Faut-il qu'ils en aient peur ces salauds. J'aime bien ces trous-du-cul de causeurs dans le poste qui se lamentent : « Tout change, rien ne change ». En effet, les causeurs dans le poste ne changent pas. Et le second amendement, pendant qu'on y est), plus simple tu meurs, avec les garde-fous nécessaires (par exemple, pas de référendum sur les impôts. Et pourquoi pas ? les gens sont tellement généreux, on les empêche d'être généreux — il faut empaler le cadavre de Hobbes —. On pourrait organiser des tournois d'imposition volontaire d'où sortirait un impôt spécial pour soutenir les plombiers polonais dans le besoin. Pourquoi toujours et seulement soutenir les cul-de-jatte).

Des petits et des gros malins, dont Zardozizi, comptaient sur la constitution européenne pour changer la France. Trop tard, Popu leur a coupé l'herbe sous le pied. Oui l'Europe a changé la France, sans eux, avant eux, contre eux. Voilà les Français passionnés d'Europe, mais surtout passionnés de démocratie. Aux chiottes les bureaucrates.

Maintenant, convocation des États généraux pendant un mois avec un mois de salaire versé par les patrons dédommagés par l'État, c'est à dire vous et moi (la corvée à l'envers, la gay obole. Travail gratuit pour la patrie). Ensuite, révolution, oh ! pacifique. Pinault-culture, va voir ailleurs si j'y suis. Tu te mets ta Pinault-culture dans le cul. L'argent n'apporte aucune qualité à l'individu et n'en demande aucune (Marx). Cependant, l'individu est la forme absolue (Hegel et Durkheim).

La France ne saurait se contenter de la première place en Europe puisqu'elle occupe ce soir, longtemps après Ben Laden and his followers et leur super Non (le Non de Dieu), la première place dans le monde. Une nouvelle fois elle a donné au monde une leçon de résistance (les Arabes combattants demeurent premiers toutes catégories évidemment). Français, faisons l'Europe avec les Arabes et seulement les Arabes. Il y en a déjà plusieurs millions chez nous. Ça facilitera les choses.

Popu n'est plus dans Paris, ce que tout le monde savait.

Bravo le Wall Street Journal : en France, défaite de la Constitution, victoire de la Démocratie. Ce n'est pas le cas en Irak.

Dans le poste, il n'ont pas encore bien compris. Les flatteries de l'Espagnol Vidal-Caquet-Quadras et du Luxembourgeois Juncker n'étaient pas des flatteries. La France n'a pas démérité de sa réputation. Popu a des cojones n'en déplaise à ces dames qui gardent le chenil : quand même ! résister à cette intimidation mondiale, à deux mois de bombardement massif de oui. Même la négresse Rice et ses mégatonnes (je me demande où elle peut bien les cacher) s'en est mêlée, m'a-t-on dit. Le mot dit de Cambronne a toujours cours : merdre.

La France, ton café fout le camp

Il ne faut pas laisser les enfants jouer avec les allumettes. Pourquoi les Éclairés français l'ont-il permis alors ? Quand le président Chirac et son gras compère socialiste Hollande décidèrent de recourir au référendum de préférence à la ratification par le parlement, le oui était coté à 64%. Ils espéraient donc ainsi se refaire un peu de popularité sans grand risques, pensaient-ils. Le président Chirac s'est tiré dans le oui (qui est aussi, Éclairés, le vôtre), à son habitude. Funny, non ?

Éclairés de tous les pays qui causez dans les postes sachez que, puisqu'on lui a demandé son avis, Popu prend des risques… à votre place. Ça fait un drôle d'effet n'est-ce pas ? Les rôles sont renversés pour une fois. Vous enragez, le singe Minc grimpe sur la table, il en avale son cercle de raison. On ne peut plus enculer en paix dans ce pays ? Je serais Popu, je tirerais à pile ou face, rien que pour vous embêter. Ainsi procédaient les Grecs quand ils nommaient leurs magistrats, sauf pour le choix de leurs stratèges.

Le mot « gouvernance » sent le trou-du-cul, car il est chié depuis peu. « Gisement éolien » n'est pas mal non plus, mais il sent le con, je l'entendis d'une connasse à la radio. La nouvelle Europe est une association d'États souverains. Elle ne concerne donc que les États. Quand un État souverain décrète la guerre, procède-t-il auparavant à un référendum ? Alors pourquoi se soucier de Popu, chair à canon, dans cette affaire ? Quelle soudaine sollicitude. Il paraît, cependant, que la nouvelle Europe est aussi, parallèlement, une association des peuples. Les Raminagrobis s'associent, mais les belettes et le petits lapins aussi. Or on constate aisément que les Raminagrobis se sont réservé non seulement le pouvoir exécutif, mais aussi l'initiative des lois, le tout assorti d'une quasi irresponsabilité. Mes amis que reste-t-il à ces belettes et petits lapins si gentils ? Le droit et le pouvoir — délégué, bien entendu, et non référendaire, comme en Suisse depuis des siècles — de s'opposer aux projets de lois (je ne suis pas certain qu'ils aient ce pouvoir pour toutes les lois), autrement dit le seul pouvoir — délégué —  de dire non. Alors… pourquoi ne pas commencer tout de suite tandis que ce pouvoir n'est pas encore délégué, mais référendaire ? « On » a réservé à Popu le pouvoir délégué de dire non. C'est une invite à dire non. Pourquoi Popu n'en userait pas tout de suite sous sa forme directe, non déléguée ? Pourquoi Popu n'en userait-il pas s'agissant de la loi des lois et de l'aliénation de sa souveraineté déjà tellement théorique ? Si Popu se méfie, c'est qu'il a appris à l'école primaire et vérifié à l'école de la vie, la morale de cette fable. Pourquoi belettes et petits lapins devraient-ils faire confiance aux Raminagrobis, aux tristes sires de Franc-Moisy, qui ont tout manigancé en catimini, depuis cinquante ans ? Regardez comme ces derniers traitent les belettes et petits lapins Hollandais, pas demain, dès aujourd'hui. C'est un avant-goût, puisqu'il est question de gastronomie.

Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, rose et vert, nous dit : « Approchez, je suis sourd. Votez oui aujourd'hui, vous n'en voterez que mieux non demain »… dans la souricière. Or, la profession de ce gros minet-là est celle, fort honorable, de gardien de souricière. Il défend son bout de gras. En ses temps perdus, il présente des excuses aux ministres, ce qui le rendit célèbre, il y des lustres. Il fait ce pour quoi il était fait. Aujourd'hui, avant l'irréparable, en Hollande on votera jusqu'à ce que oui  s'ensuive. C'est la démocratie du père Ubu. Aujourd'hui, en Hollande, il est impossible de voter non. Comment sera-t-il donc possible de voter non demain, en Europe, après avoir donné sa langue au chat ? Donnez lui la langue aujourd'hui, il mangera le reste demain. Notez bien que la Hollande, où il s'avère impossible de voter non aujourd'hui, est encore un État démocratique moderne avec une constitution classique et les deux chambres. Que sera-ce quand il faudra voter non dans la Nouvelle Europe où ce minimum de démocratie politique sera aboli ?

La comparaison des pages oui et des pages non du Figaro du 22 de mayo sont édifiantes. Flatteries, flagornerie, ingérence, prise à témoin de l'Univers, pas moins — l'espagnol Vidal-Caquet- Quadras. Baratineur, flagorneur, tchatcheur, (on dirait un rital, un de ces vitelloni dont l'Italie a le secret), voilà ce qui vice préside le Parlement croupion européen. Il n'y a donc pas encore assez de crétins en France qu'il faille encore en importer promesses vagues et mirobolantes, leçons de morale dans les premières, argumentations serrées dans les secondes.

De toute façon, oui ou non, le champagne est prêt. Si oui, parce que Popu saura enfin clairement à quelle sauce il sera mangé. Si non, parce qu'aura eu lieu le premier acte démocratique de la Nouvelle Europe, acte qui annule met fin à cinquante ans de manœuvres constituantes secrètes. Évidemment, la troisième partie de la constitution (troisième comme le fameux Reich millénaire) est la partie essentielle, la pilule qu'il s'agit de faire avaler. Vous demandez : « Mais qu'est cela ? ». L'on vous répond : « Oh ! peu de chose. — Mais encore ? —Vous pouvez l'ignorer. Soyez sans crainte » Popu, qui compte dans ses rangs beaucoup de braconniers, sait que là gît l'agile lièvre.

La Chambre des États (ça a un petit air Louis XV. Secret et polissonnerie, ou un petit air Metternich, Sainte Alliance, beaucoup plus sérieux), comme dit si bien Guetta (merci), est bien un Sénat mais au sens de Rome qui ignorait le bicamérisme et où les tribus votaient les lois, ce qui n'était pas une mince affaire, et non pas des représentants concussionnaires (comme le gros, gras, rose, vert, chat fourré), au point que certains patriciens préféraient se faire plébéiens pour devenir tribun. Tribun plutôt que sénateur ! (De nos fours viens remouquer la chaleur, fais-toi voleur, fais-toi voleur.) Comment la prétendue Constitution pourrait-elle rogner les pouvoirs du ridicule Parlement européen, puisque celui-ci n'en avait aucun jusqu'alors (sinon la censure des commissaires) et que demain il n'aura au mieux que celui de dire non ? Il était donc impossible de faire moins, impossible de rogner quoi que ce soit. La question n'est pas là. Guetta répond à côté. — Guetta, pignouf, laisse donc parler Onfray, lâche un peu le crachoir de temps en temps. De toute façon tu ne peux pas le faire taire puisque je l'ai entendu ailleurs. Il m'a bien étonné cet homme que j'estimais fort peu. — Ça apprendra au voleur Chouard à respecter ces crapules médiatiques. Descend de ton perchoir, père Chouard. Ce que demande Chouard, c'est l'initiative législative pour le parlement, la responsabilité de tous les corps constitués devant ce parlement et un véritable sénat au sens moderne des Etats-Unis d'Amérique, ce qui est un minimum, c'est à dire un État moderne, quoi ! C'est quelque chose, le Sénat aux USA. Le président lui-même ne plaisante pas avec le Sénat. C'est un petit garçon, ce qu'il est, de toute façon. Ce monde dont le prince est un enfant. Pourvu qu'il ne frappe pas le sol de son pied, ce grand pompeur. Ce qui ressort de l'affaire, c'est justement que l'Europe n'aura pas de gouvernement digne de ce nom, mais seulement un collège de proconsuls (les commissaires) nommés par des prébendiers (les ministres des États quand ils se réunissent dans la capitale de l'empire). Et c'est bien parce qu'elle n'aura pas de gouvernement mais seulement un proconsulat collégial, qu'il est impossible de séparer les pouvoirs. L'Europe sera un empire qui s'occupe lui-même, ce qui est le comble du ridicule et de l'absurdité (le reniflard du grand aviateur Giscard était bouché). Les proconsuls pourront ravager non plus une province, comme autrefois, mais l'empire. Voilà ce qu'est la gouvernance, un proconsulat qui ravage l'empire. Les proconsuls siègent à Rome désormais (c'est pourquoi il faut mettre Curie au pluriel). Le Conseil des ministres des États associés — et non le Conseil des ministres de l'Europe — n'est pas le gouvernement de l'Union. Tout est dit, merci Guetta. La chose est très simple, mais elle dépasse l'entendement de Guetta : les ministres des États, nommés par les Consuls (les chefs des gouvernement), eux-mêmes nommés par le président ou le monarque, revêtent leurs habits de prélats législatifs pour se réunir au conseil des États dans les Curies de Bruxelles, où ils voteront les lois qu'ils feront appliquer dans les États où ils sont ministres. Ce qui signifie qu'ils pourront toujours opposer aux parlements de leurs pays : « Désolé, mais nous n'y pouvons plus rien, ces lois ont été votées à Bruxelles » par qui ? par eux, mais cela n'empêche que, rentrés dans leur pays, ils n'en sont pas responsables devant leur parlement, puisqu'ils ne sont plus, à nouveau, que de pauvres ministres locaux (Ça ne vous rappelle rien ? Superman, pauvre mec binoclard qui se transforme soudain en superpouvoir, en souverain, puis redevient modeste employé de bureau binoclard). Ils ne sont pas responsables non plus à Bruxelles devant le Parlement européen (évidemment puisqu'ils sont censés être une Chambre de fait — de fait accompli — au même titre que la Chambre des Peuples. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre aujourd'hui ? bicamérisme de fait, bicarbonate de sodium). Conclusion : il ne sont responsables nulle part, ils ne sont plus du tout responsables, ni à Bruxelles, ni à… Colone, c'est chouette, non ? Que reste-t-il aux Parlements locaux ? La même chose qu'au Parlement européen aujourd'hui : la censure. Mais censure ou non, les lois seront faites et appliquées. C'en est fini des parlements (cela dit, notez que je méprise les parlements, c'est à dire les parlementaires du régime des partis. Ils l'ont bien cherché. Tout cela me fait bien rire. Champagne, vite). Comble du ridicule, c'est la Chambre des députés européens (la Chambre des Peuples) qui jouera le rôle d'un Sénat moderne : elle approuvera ou rejettera les lois concoctées par la commission et votées par la chambre des États. A-t-elle seulement un droit d'amendement, un droit de discussion ? Si non, elle est moins qu'un Sénat. Il me semble qu'elle possède cependant le dernier mot ce qui n'est pas le cas du Sénat français. C'est bien la moindre des choses pour une Chambre des représentants. En fait, c'est un droit de Veto, le droit de dire non.

Mais déjà, le Luxembourgeois Juncker, président du gouvernement luxembourgeois, Consul nommé par son Altesse Royale le Grand Duc et qui siège à ce titre (Consul proprince, consul et représentant du Prince), au conseil de l'Europe à titre de président — Chambre des chefs d'État. Une troisième Curie donc. Après le triumvirat, la trithérapie, voici la Tricurie. Trop de curry nuit. L'île ne Kuri Nui a demandé son rattachement à l'Europe.  Il est dommage qu'un Grand Duc, un Roi, une Reine ne siègent pas en personne et dans leurs grands atours de cour dans cette Curie. Cela donnerait un peu de piment à la chose — prétend obliger les Français à revoter en cas de mauvais vote au référendum, c'est à dire d'imposer en France, maintenant, le référendum à outrance comme en Hollande (j'ai peine à y croire, c'est un canular). Paf ! gifle de bureaucrate étranger sur la joue du Chef des armées françaises, le lieutenant Chirac. Va-t-il demander réparation ? Le Luxembourg, combien de légions ? Ça sent la poudre, tout ça. Je propose d'anéantir le Luxembourg pendant qu'il est encore temps. La France en a les moyens, y compris des armes nucléaires tactiques (un jour je vous raconterais ce qui m'est arrivé dans une caserne en 1958). C'est une affaire de quarante-huit heures. Ma proposition n'est pas plus insensée que celle du bureaucrate luxembourgeois qui déjà ne se sent plus pisser, il est tout excité, il ne se contrôle plus, grimpe-t-il aussi sur les tables celui-là ? En tous cas, ça promet. Il ne fera pas bon voter non au futur Parlement européen.

Ce qui est certain, c'est que le Consul proprince se réjouit, dans le Figaro du 27 mai, entièrement pro oui, de ce que les Français s'intéressent enfin à l'Europe. La faute à qui d'après vous ? Aussi flatteur, aussi flagorneur que l'Espagnol Vidal-Caquet-Quadras, le peuple français par-ci, le peuple français par-là (tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute), il ne veut pas répondre à ceux qui veulent moins d'Europe parce que plus d'Europe leur paraîtrait receler des dangers pour la France, mais il veut bien répondre à ceux qui trouvent le projet insuffisamment européen. Or la question n'est pas là. La question n'est pas entre trop européen ou pas assez européen, mais entre moins de bureaucratie ou plus de bureaucratie selon l'équation variationnelle vieille comme le monde plus de bureaucratie = moins de démocratie, qui ne recèle pas un danger seulement pour la France, mais pour le monde entier. La question est même, selon la tradition française, faudra-il empaler, selon la coutume turque, tous les bureaucrates en place de Grève ? Ah ! ça ira. Dans ira, il y a ire. Dans Juncker, il y a Junker. Dans Junker, il y a Prusse. Dans Prusse, il y a bureaucratie, raillée en son temps par Karl Marx, ce grand européen, qui nolens volens, parcourut l'Europe en tout sens.

Le problème est, puisque les instigateurs de ce texte ont eut la sottise de le nommer constitutionnel, de le juger, non dans son contenu incompréhensible où l'on peut prouver tout et son contraire, au point qu'il faudra une Cour spéciale de justice, non indépendante (qui t'a nommée ?) pour en juger, mais en tant que texte constitutionnel, selon les règles du droit constitutionnel bimillénaire comme l'a fait un petit prof de lycée. Or selon ces règles, ce texte constitue un coup d'État bureaucratique. Un paradoxe du commerce moderne est qu'il a besoin, pour fonctionner librement, c'est à dire affranchi des peuples, d'une importante bureaucratie irresponsable. Il est stupéfiant que pour un territoire peuplé de quatre cent cinquante millions d'individus, un Assemblée constituante, non élue, siégeant dans le plus grand secret public, ne comprenne que cent neuf membres, alors que dans la ligue d'Étolie qui comprenait quelques dizaines de myriades de citoyens d'États associés, le conseil comprît plusieurs milliers de membres, au point que ce conseil était obligé de déléguer le traitement de certains problèmes à une commission. A leur habitude, les bureaucrates se réclament du mal qu'ils ont déjà fait pour en faire d'autre, plus et pire si possible.

Le problème soulevé par Chouard n'est pas que les lois ne puissent être promulguées sans l'aval de la majorité du parlement (quoique certaines le pourront si j'ai bien compris, notamment les sénatus-consultes alias Directives européennes, comme au bon vieux temps), mais bien que ledit parlement n'ait pas l'initiative des lois et que le conseil des États n'ait aucune responsabilité… européenne et que, de ce fait, les ministres qui le composent n'en ont pas plus chez eux et que donc, ils n'ont plus du tout de responsabilité où que ce soit. Tout le monde devra obéir… à personne, une fois les prélats législatifs rentrés chez eux. M'sieur, c'est pas moi, c'est l'Europe, l'Europe du Hollandais volant, l'Europe fantôme. Votez, votez, malheureux Hollandais, jusqu'à ce que oui s'ensuive, à moins que la déesse Europe ne vous prenne en pitié.

Il  ne faut pas prendre Popu par le Chaos, car Popu aime le Chaos. A chaque fois qu'il s'agit d'aller à la riflette, il y va, fleur au fusil, tant il s'ennuie. Il abandonne femme et enfants (le sire de Framboisy). Parfois, ceux-là le suivent. Tout plutôt que l'ennui. Popu est situationniste. Les croisades et les grands pèlerinages n'ont pas d'autre origine : l'ennui. C'est l'ennui qui a bombardé New York. Vous avez tous vu le magnifique portrait photo-maton de Atta. Comme il s'ennuie Atta. Un ennui insondable. Rien  ne peut arrêter l'ennui quand il se met en marche, telle la statue de bronze dans la nouvelle de Mérimée (la Vénus d'Ille).

Mais le père Chouard, comme il se nomme lui-même, a cargué sa toile. Il se défend très bien, argumentant soigneusement, comme tous les défenseurs du non ou du merdre. Il n'est pas prébendier mais simple prof de collège. En fait, Chouard ne plane plus. Il a attiré Bernard dans un piège et celui-ci s'y est précipité. Bernard, Bernard, qu'as tu fait de ta morgue ? On ne peut pas ne pas répondre à quelqu'un qui affiche plus de six cent mille consultations en moins de trois mois. Vox populi. Le tribun Chouard défie le parti sénatorial. Quel fin et patient Renard au coin du bois. Ce n'est pas un pète-sec comme moi, non veautant de surcroît, qui aurait pu réussir un coup pareil. Patience fait plus que force ni que rage, ni que ta mère. Do it. C'était notre rubrique « La chasse aux lapinos par les nuits de pleine lune ».

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Enfin, nous y sommes : c'est la guerre ouverte entre les prétendus représentants du peuple et le peuple prétendument souverain, le déni pur et simple de la moindre forme de démocratie politique*. « Popu, quoi que tu fasses, quoi que tu dises, nous te confisquerons ta boîte d'allumettes. » Tu voteras jusqu'à ce que oui s'ensuive. Les masques tombent. Vive le pal. Popu, c'est le moment ou jamais de perdre tes illusions. Vive l'Europe puisque c'est elle qui a permis cela. C'est magnifique cette explosion d'esprit, d'à propos, d'argumentation, de savoir, qu'a provoqué la morgue de la gent éclairée. C'est enfin l'affrontement des populaires et du parti sénatorial, par dessus les têtes des misérables partis modernes, usés jusqu'à la corde. Des tribuns se dressent, partout. Est-ce le printemps de l'Europe ?

Oh ! les formes sont respectées. Les malheureux Hollandais n'ont reçu, pour tout potage, que des allumettes en sucre, des allumettes jouet, sans phosphore, ni soufre, ni bois. Il ne s'agit, chez eux, que d'un référendum consultatif, un référendum démocratique comme les aime Gros Binet, dans le genre du fameux droit d'humble et respectueuse pétition prévu par la constitution européenne, ce qui ne fait qu'ajouter à l'affront, le ridicule. Tout cela augure parfaitement de l'usage que la gent éclairée fera de la prétendue constitution européenne si elle devait être ratifiée. La gent éclairée piaffe d'impatience. Le singe Minc saute sur les tables. Que ne saute-t-il sur un pal. Raffarino réinvente la corvée, les Raffarini hollandais ont inventé le référendum de doléance, ou, encore plus moyenâgeux, le référendum à outrance. Raffarini de tous les pays, encore un effort, allons jusqu'à l'ordalie. Voilà donc les vieux habits neufs du nouveau régime.

C'était l'histoireu… du sire de Franc-Moisy, c'était l'histoireu… du sire de Franc-Moisy. Et tra et tra et tra la la la. Et tra et tra et tra la  'Allah.

*. Qu'est-ce qu'un référendum ? C'est une assemblée générale dont on n'a conservé que le vote final en faisant l'économie de la délibération. C'est un couteau sans manche, il faut le prendre par la lame. C'est risqué.

La phrase la plus con

Je lis dans Marianne du 21 mais 2005 la phrase la plus con parmi toutes celles émises par les petit-boutiens que j'ai pu lire ou entendre : « Je vote oui parce que je ne peux voter non. Ce texte ne présente pas d'avancées décisives, mais on ne peut pas dire non à un texte qui reprend l'ensemble de l'acquis communautaire. Cela dit, il est clair que le oui, s'il l'emporte, ne donnera pas lieu à une clarification. » C'est le politologue Zaki Laïdi qui écrit cela. C'est beau la politologie. Pourquoi ne pourrait-on, au motif de conserver les acquis communautaires, voter non à ce texte puisque, selon Laïdi, il ne fait que reprendre l'ensemble de l'acquis communautaire (de plus, sa ratification ne donnerait lieu, toujours selon Laïdi, à aucune clarification) ? Voter non à ce texte, c'est très précisément conserver l'acquis puisque les choses continueraient comme devant. Le choix proposé serait donc : le oui entraîne la conservation de l'acquis, le non entraîne la conservation de l'acquis. Les mathématiciens diraient que l'acquis est invariant de référendum. Si réellement ce texte n'apporte rien et ne fait que reprendre l'ensemble de l'acquis, raison de plus pour voter non. Cela fera toujours autant de paperasse en moins et tueraient dans l'œuf les germes de possibles menaces indétectables.

Notez que je ne me prononce pas, ici, sur l'inutilité de ce texte qui risque fort, au contraire, d'être très utile pour certains, question sur laquelle je suis obligé de faire confiance au voleur à haute altitude Chouard ou au chevalier de la Hosseraye du fait de mon ignorance du sujet. Je ne traite, on aura remarqué, je l'espère, que du mépris de la gent éclairée pour Popu, sujet que je possède parfaitement, mépris auquel il convient de répondre merdre en attendant mieux (tout le monde ne peut pas bombarder New York). Si d'aucuns tiennent tant à ce texte prétendument inutile et recourent aux menaces, intimidations et insultes pour l'imposer, c'est bien parce que ce texte présente à leurs yeux une certaine utilité. Il n'est pas impossible d'ailleurs que les gens éclairés qui déversent leur cataractes de mépris sur Popu ne soient aussi stupides que le politologue susnommé, ne se bercent d'illusion et que ce texte ne soit effectivement inutile.

Témoignage d'un revenu du Oui

Voilà quelqu'un qui sait de quoi il parle. Il y était. Il a tout vu.

Quoi qu'il advienne, chacun aura pu constater les cataractes de mépris déversées sur Popu par la gent éclairée qui se veut éclairante, ce qui, je l'espère, suscitera des vocations. Déjà, M. Chouard, qui volait trop haut dans l'azur, est redescendu sur terre pour considérer l'humaine condition ; le chevalier de la Hosseraye, témoin d'un « Si je t'attrape je t'encule » caractérisé, n'écoute que sa conscience. Les gens éclairés ont confié une boîte d'allumette à Popu, un incapable, un mineur, qui menace de s'en servir (autant confier un SIG Pro à Richard Durn), et depuis ils ne décolèrent pas, ils éructent lesdites cataractes. Imprudents ! il ne faut pas laisser les enfants jouer avec les allumettes. Entre temps, Raffarino, Raffarini, Raffarina, le modernisateur, en profite pour réinventer la corvée (Petit Larousse, édition 1998, dictionnaire populaire s'il en est : « HIST : Travail gratuit qui était dû par le paysan au seigneur ou au roi ». Aujourd'hui, ce travail gratuit est dû au roi des cons) Popu n'apprécie guère. Pas de doute, ces gens éclairés s'éclairent à la bougie.

Le Figaro n'a jamais été aussi libre
que depuis qu'il est occupé par Rastapopoulos

Toute personne qui a des nains de jardins dans son jardin se sent menacé par la constitution européenne de M. Giscard (parlez-vous le giscardin ?) C'est pourquoi je vais installer des géants de jardins dans le mien qui est considérable comme vous pouvez le constater de visu. Je sais gré aux altermondialistes que je ne porte pourtant pas dans mon cœur, c'est le moins qu'on puisse dire, d'avoir attiré mon attention sur ce coup d'État constitutionnel qui suit de peu le coup d'État électoral du Président Bush, un coup d'État sans État ; en fait, un coup d'État contre l'État. Il s'agit de réduire les États européens à la dimension politique de cantons suisses en l'absence de tout État fédéral.  Il s'agit donc de l'abandon de toute souveraineté. Seule demeurera la main invisible dans la culotte d'un zouave.

Dieu est mort sans sépulture. L'Occident est son cadavre. Les poulets de Dieu — Richard Durn, Ben Laden and his followers, les Touareg du désert circumparisien qui viennent de s'offrir un rezzou en plein centre de Youpiville, attaquant une caravane jeune, syndicale, festive, citoyenne, responsable, à pilotage socialiste socialiste, non escortée (quelle aubaine pour des pillards) — reviendront au poulailler pour se percher tant que le cadavre de Dieu n'aura pas reçu une sépulture décente. La critique de la religion n'a toujours pas eu lieu. Comment voulez-vous que Dieu ressuscite s'il n'est pas inhumé ? Voilà ce que j'exposais déjà en 1982 dans Le Jugement de Dieu est commencé. Les Tartarins laïcars seraient bien avisés de se taire plutôt que de débiter leurs insanités convenues. (Note : ce passage n'est pas à sa place ici, mais tant pis. Je lui trouverai une place plus tard.)

Voici ce qui déclencha en fait mon attention à cette misérable constitution (je n'ai pas une minute de mon temps à consacrer à cette misérable question. Je ne m'en mêle que contraint et forcé par un débordement de pourriture. Qu'on en juge). Le petit robinet d'eau tiède Adler en a lâché une bien bonne ce matin.

— il déborde encore ce matin. Maintenant, c'est la faute aux nonistes si Pinault-cul va mettre ailleurs sa Pinault-culture. Bon vent, Pineault-culture. Vas voir ailleurs si j'y suis. (Jésus, voulant parler en particulier à Pierre, se tourna vers les apôtres et leur dit : « Allez voir par là si j'y suis. » Ils y allèrent. Il y était.) —

Selon lui, le référendum se révèle comme une procédure pas si démocratique que cela. Qu'est-ce à dire ? Entendez que, à son sens, le référendum n'est pas démocratique puisqu'il permet aux gens de voter contre l'avis autorisé de leurs dirigeants tel qu'il est exprimé par les impudentes canailles de son espèce qui causent dans le poste. Quelle audace ! quel scandale ! Mais où va-t-on ? D'ailleurs, dans la ridicule Europe cohn-bendiste, il est déjà d'usage de faire voter les gens jusqu'à ce qu'ils votent bien

— pendant ce temps, Bush prétend donner des leçons de démocratie au président Poutine qui lui a répliqué simplement que les Etats-Unis n'étaient pas une démocratie exemplaire. Effectivement, les Etats-Unis ne sont qu'une démocratie politique où est assurée la seule liberté politique. Or que sont la démocratie politique et la liberté politique dans ce pays consacré (sacer) entièrement à la liberté du commerce ? Rien, comme le prouve l'abstention massive lors des votes. Cette abstention a un sens. Popu, même Popu américain, n'est pas si moisi qu'on le prétend parmi les élites hénarquistes et bordelaises. Popu aussi vote avec ses pieds, notamment en les laissant demeurer dans ses douillettes pantoufles les jours de scrutin. Le président Poutine a donc un avantage. Dans son pays, qui n'est même pas une démocratie politique, qui n'a même pas de négresse cheftaine de la diplomatie, ni de nègre diplomatique qui agite une petite fiole à la tribune de l'ONU, il y a plus de chances de sauter le pas qu'aux USA du président Bush. Même remarque pour l'Irak. En Russie, en Irak, tout est possible, rien n'est joué. En Amérique, tout est joué. Pour jouer aux USA, il faut aller à Las Vegas. Les USA sont un vieux pays épuisé, dogmatique, sur la défensive, réduit à la cavalerie dans tous les sens du terme : il doit tirer des traites pour payer ses traites. En ce nomment, le tiré est l'Irak, tiré comme un lapin. Mais, comme dans le film Holly Grail de Terry Gillian, le lapin s'avère terriblement féroce et sanguinaire. Voilà pourquoi je ne me suis jamais élevé contre la croisade des Américains en Irak (ne serait-ce que pour échapper au ridicule. En quoi cela aurait-il servi à quelque chose ? De plus, les Arabes sont tellement sourcilleux, que cela aurait pu les vexer. Ils n'ont jamais rien demandé à personne, sinon des comptes, à New York, le 11 septembre) car ils courent le risque d'y laisser autant de plumes que les croisés des siècles onzième et suivants de notre ère. « D'argent, à la croix potencée d'or, cantonnée de quatre croisettes du même. » (Tiens ! Les comtes de Charlus descendent des Lévis, seconds baron chrétien et grands destructeurs de Cathares. Les Lévis font remonter leur lignée jusqu'au temps de Clovis, premier baron chrétien, d'où leur devise.) Ah ! Ah ! je ris en pensant au cadavre Glucksman qui se réfère à l'anti-européen convaincu Dostoïevski, dans un temps où l'Europe était l'Occident, pour taxer les anti-occidentaux arabes de nihilistes. Pour Dostoïevski, les nihilistes étaient le résultat de la propagation des idées des libéraux européens, libéraux représentés à ses yeux par son compatriote Tourgueniev, coqueluche du tout Paris d'alors, qui tient un rôle important dans Les Démons (il n'y a pas à dire, je préfère comme titre les Possédés). Je n'ai lu de Tourgueniev que Mémoires d'un chasseur qui conserve dans mon souvenir confus un grand charme de forêts et d'espace étant donné que je l'ai lu en prison. Qui vivra verra — .

Mais pourquoi les faire voter alors ? Pour cette même raison qui poussait les Khmers rouges à obliger leurs prisonniers à écrire des confessions grotesques, qui prêteraient à rire dans tout autres circonstances (que d'à, que d'à), avant de les exécuter à coup de barre de fer alors que l'encre qui les condamnait n'était pas encore sèche. Pour tout bureaucrate, il faut mettre les formes. Les jésuites et les ultras d'ancien régime n'en ont jamais espéré autant. L'un des alibis des démocraties représentatives est que les « citoyens » n'auraient pas les compétences suffisantes pour s'occuper de la chose publique. Ils doivent donc déléguer ces choses à leurs « représentants » qui se sont proclamés compétents et qui, comme les fonctionnaires prussiens raillés par Marx, ont passé les examens nécessaires. Or dans l'Europe bureaucratique, les dirigeants aussi n'ont aucune compétence, au sens où personne ne leur a délégué quoi que ce soit. Qu'il s'agisse de sottise ou de malice (les deux sans doute), ils sont capables de pondre une constitution de trois cent cinquante pages, par le truchement d'un petit comité désigné de manière discrétionnaire (qui en théorie siège en public, c'est encore la confession exigée par les bourreaux Khmer, mais en fait, dans le plus grand secret. C'est une parodie de publicité. Voilà des gens qui correspondent avec vous à votre insu. C'est public, mais vous n'en savez rien. C'est un secret public. Et la télévision, elle est faite pour les chiens ? Exactement), ce qui est le comble du ridicule. Je suppose que même la couleur du papier cul européen est gravée dans l'airain ; mais rien de comparable au Premier amendement (rien qui permette d'abroger la loi Gayssot), au Second amendement, à l'habeas corpus (alors que le frénétique Perben veut confisquer les biens des prévenus avant même leur jugement). Il faudra la majorité absolue pour changer cette couleur tombée du ciel bureaucratique. La longueur de cette ridicule constitution est encore le meilleur moyen pour la rendre illisible *, et rendre aussi, de ce fait, les gens qui sont sommés (ils n'ont rien demandé, que je sache) de se prononcer sur elle (en fait d'y souscrire les yeux fermés), incompétents. Qu'en des termes vagues ces choses là sont dites. Toutes ces grandioses généralités n'engagent à rien et permettront donc tous les abus. Les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Malice ou sottise, ce texte est écrit pour tromper. Le singe Minc grimpe sur la table. C'est la constitution de la dictature des petits bourgeois (éditorial de Renaud Camus. Je suis très heureux d'apprendre que les Dix-neuf fidèles ont occis trois mille tyrans d'un seul coup dans les tours infernales. Bravo les gars). Comme le dit Patrick Besson dans son billet du Point, avant il y avait des riches et des pauvres. Aujourd'hui, il y a des riches intelligents et des pauvres cons. Sous peine de passer pour des cons, les pauvres cons sont sommés par les riches intelligents de voter pour la constitution des riches intelligents. Mais qu'ont-ils à perdre à voter non, puisqu'ils sont déjà tenus pour des cons ? Le dénommé Bolkenstein s'est déclaré opposé à l'entrée du Japon dans l'Europe. C'est toujours ça.

Or, depuis le 21 avril, Popu a pris l'habitude, pour un oui ou un non, de voter mal, de voter ou de menacer de voter merdre, c'est à dire de voter le contraire de ce que la canaille qui cause dans le poste lui enjoint de voter (ce serait aussi bien voter oui, si la canaille disait non. Merdre est une variable syntactique qui peut être remplacée par n'importe quelle constante d'individu du domaine {Oui, Non}). Popu a compris que son pays est occupé, comme celui des Irakiens, et par les mêmes. Le plus important est que Popu sait désormais ce que redoutent par dessus tout les causeurs dans le poste et ceux qu'ils représentent : qu'il vote merdre. Si la canaille qui cause redoute tant que Popu ne vote merdre, c'est donc qu'il est bon pour Popu de voter merdre. Sacré Chirac, y'en a pas deux comme lui pour mettre ainsi les pieds dans le plat sans le faire exprès. Alors qu'il était si facile de faire ça entre gentlemen, Chi-Chi convoque le ban et l'arrière ban. C'est pourquoi les Français l'aiment. Je crois d'ailleurs que cet amour est réciproque. Il n'est jamais méprisant. Menteur mais pas fier, l'habitant du château de Bity. C'est toujours ça. Si cela ne tenait qu'à lui, je suis certain qu'il aurait donné à la question du référendum cette auguste simplicité pratiquée par le Général (la ligue Etolienne — 370-189…, presque deux siècles ; pour vivre heureux, vivons cachés — était dirigée par un général élu tous les ans) : « Français, Françaises ; Belges, Belges ; etc., voulez-vous voter pour moi ? » Voilà qui est honnête et facile à comprendre par quiconque. Il aurait demandé un blanc seing, ce que demande frauduleusement ce référendum. Demander à un peuple de se prononcer à brûle-pourpoint (deux mois) sur un tel grimoire n'est autre qu'une demande cachée de blanc seing (Olivier Palluault. Le non, dernier outil pour une Europe démocratique). C'est pourquoi il ne faut pas tomber dans le piège de rentrer dans le détail d'un grimoire accessible aux seuls spécialistes et encore... C'est pourquoi, s'il vote non à cause de l'un ou l'autre des innombrables points menaçants qui l'inquiètent, Popu vote merdre en fait, c'est-à-dire non à ce référendum frauduleux. Il demande à voir. Il veut consulter son dentiste. Il a tout son temps Popu. Il n'est pas pressé, depuis le temps que ça dure ! Voter merdre, ce n'est pas voter non à la constitution, grande équation à dix sept mille variables et un paramètre.

— Je cite de mémoire. Bientôt je vous parlerai de ma lecture de Chaitin. Je vous en aurais déjà parlé (l'ami américain qui, connaissant ma passion antiréductionniste, m'a signalé cette conférence de Chaitin, s'impatiente. Hello ! Roger, I'm here) si la propagande éhontée pour cette fumeuse constitution n'était pas venue m'importuner, sur les ondes, à domicile. Contrairement à ce que j'ai prétendu, le hasard peut exister sans cesser d'être le hasard. Laplace se retourne dans sa tombe. J'ai accompli dernièrement un pèlerinage à Beaumont-en-Auge où le marquis de Laplace, fils de cultivateurs, est honoré comme il convient. J'ai fait mon devoir de mémoire. Les nombres incalculables sont, par définition… aléatoires. Le hasard est donc l'incalculable. Grosso modo, un nombre incalculable est un nombre qu'aucune machine ne peut écrire (plus exactement, dont aucune machine ne peut écrire le numéral, le symbole, si vous préférez, symbole sur lequel on calcule cependant. Le calcul est une question de typographie). C'est encore plus étonnant que la mécanique quantique, ça ! Le grand pédé Turing a prouvé que de tels nombres existent. Chaitin en a découvert… jusque dans l'arithmétique. Turing a réduit à néant les espoirs de ceux qui voulaient réduire (réduire, que de crimes n'a-t-on pas accomplis en ton nom) les mathématiques au calculable, ce qui est encore mieux que Gödel. C'est ce que Chaitin souligne. Il y aura donc (il y a déjà d'ailleurs) une arithmétique expérimentale. Ça me plaisait beaucoup de faire cette plaisanterie, que l'arithmétique est une science expérimentale. Je ne soupçonnais pas, alors, que cette plaisanterie cesserait d'être une plaisanterie (considérez un nombre entier dont le numéral comporte quelques milliers de signes en base dix. Tout ce que vous pouvez-dire sans peine, c'est si ce nombre est pair ou impair, s'il est divisible par quatre, immédiatement, par neuf avec un peu de travail ; mais vous ne pouvez pas dire s'il est premier ou membre de la suite de Fibonacci. Aucun programme actuel ne peut calculer, dans un temps raisonnable, s'il est premier ; on en est réduit à effectuer des tests de primalité. L'arithmétique, c'est travailler beaucoup. Mais c'est beaucoup plus : Turing a démontré qu'indépendamment de tout temps de calcul, certains nombres échappent à jamais au calcul, par principe. Encore et pour toujours). Vive le langage binaire de l'ordinateur. A bientôt —,

c'est voter non au référendum. Pourquoi cette soudaine précipitation ?  Cela trahit un urgent besoin de légitimité populaire de la part de gens qui n'en ont aucune. Cela fait presque cinquante ans que le traité de Rome est bafoué, c'est à qui ne le respectera pas. Subitement, ils ont besoin de Popu, ils redécouvrent son existence. Il est bien temps. Il fallait y penser avant. Que faisiez-vous au temps chaud ? Vous écriviez ? j'en suis fort aise. Eh bien ! dansez maintenant. C'est le moment ou jamais de voter merdre. Fabius cunctator, qui n'était pas précisément un plébéien, sauva Rome en ne faisant rien.

Pendant ce temps, les Touareg encerclent Youpiville, ville interdite. Il ne l'ont pas fait exprès d'ailleurs, ils y ont été contraints. Comme les hoplites athéniens, ils furent contraints d'être libres et de subir chaque jour l'entraînement militaire, puisque ce qui asservit les autres leur est refusé. Voudraient-ils se soumettre, on ne le leur permet pas ! Comme la plèbe romaine, il furent contraints de faire sécession. Aucun d'eux ne se sent français. Comme Richard Durn ou Ben Laden, tous habitants du désert, ils méprisent totalement l'Occident. S'ils méprisent les lycéens blancs, ce n'est pas parce ces derniers sont blancs mais parce qu'ils sont méprisables. J'entends dire que ces Touareg n'aiment pas les gens gentils. Mais, on ne peut appeler gentil celui qui n'a pas la force d'être méchant (La Rochefoucauld). Il n'est que soumis. Chez lui, c'est gentillesse obligatoire. La soumission appelle le lattage. C'est elle que méprisent les Touareg. La maxime fonctionne aussi à l'envers : on ne peut appeler méchant celui qui n'a pas les moyens d'être bon. La bonté est magnanime ou elle n'est pas la bonté.

Ridicule

L'Irak est enfin doté d'une véritable assemblée constituante. régulièrement élue par les tribus et les confessions, qui s'annonce sanglante. L'Europe non. C'est la CIA qui a rédigé sa constitution.

*. « Dans cette affaire d'État, les fondements du droit constitutionnel sont malmenés, ce qui rappelle au premier plan cinq principes traditionnels conçus pour protéger les citoyens.

1.                Une Constitution doit être lisible pour permettre un vote populaire : ce texte-là est illisible.

2.                Une Constitution n’impose pas une politique ou une autre : ce texte-là est partisan.

3.                Une Constitution est révisable : ce texte-là est verrouillé par une exigence de double unanimité.

4.                Une Constitution protège de la tyrannie par la séparation des pouvoirs et par le contrôle des pouvoirs : ce texte-là n’organise pas un vrai contrôle des pouvoirs ni une réelle séparation des pouvoirs. 

5.                Une Constitution n’est pas octroyée par les puissants, elle est établie par le peuple lui-même, précisément pour se protéger de l’arbitraire des puissants, à travers une assemblée constituante, indépendante, élue pour ça et révoquée après : ce texte-là entérine des institutions européennes qui ont été écrites depuis cinquante ans par les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties. ».

Etienne Chouard, professeur d'économie et de droit dans les collèges, maîtrise de droit, parachutiste, voleur (à voile), se prétend citoyen. Il y a six mois encore, il n'avait pas encore remarqué que les dirigeants et leurs propagandistes qui causent dans le poste méprisent profondément le peuple. Il n'avait jamais entendu prononcer le mot « moisi ». Cependant, son papier est très intéressant et d'autant moins suspect de complaisance. La conclusion qui s'impose après la lecture de son étude est : les rédacteurs ce cette constitution et les thuriféraires autorisés de son approbation qui causent dans le poste sont des enculés (le mot est de mon cru — avec un "r" —, M. Chouard demeure poli) — je fais une exception pour le président Chirac qui, à son habitude, ne fait qu'une erreur de plus. Il est tellement sympathique. C'est la raison pour laquelle il est réélu constamment. D'ailleurs, n'est-ce pas à ce brave Chi-Chi, le roi de la dissolution, le seul gaulliste encore vivant, que les veautants doivent un référendum auquel ils peuvent répondre Non, au grand dam des blablateurs autorisés et des instigateurs de la Constitution qui proclament sans vergogne qu'ils regrettent que les choses ne se soient pas passées entre gentlemen à cause de ce foutu Chirac. Ces crétins n'avaient même jamais envisagé que Popu puisse dire Non et, encore pire, puisse lire cette merdeuse constitution anticonstitutionnelle de trois cent cinquante pages avec moult renvois, ce que les informaticiens appellent, parlant d'une mauvaise analyse et d'une mauvaise programmation, une usine à gaz, une usine avec pleins de tuyaux (exemple Windows). Finalement, ce sont de grands enfants qui jouent au monde —. Ce n'est pas une raison parce que cette constitution serait moins pire que le traité de Nice pour l'accepter. La guillotine est moins pire que le supplice du pal, charmante coutume de l'empire ottoman qui sera, je l'espère, bientôt réintroduit en Europe. Ce n'est pas une raison pour l'accepter. Jusque là, ceux que représente la canaille qui cause dans le poste ont fait leur petites affaires tout seuls. Qu'ils continuent. Pourquoi faire perdre du temps aux gens (à moi notamment) avec ces sottises. D'une manière ou d'une autre, ce monde périra (Il périra… il périra… il périra parce qu'il est Espagnol). C'est la seule chose qui compte. Merdre alors.

Les liens de M. Chouard.

Notamment : Christian Darlot. CNRS :

Les principes du droit constitutionnel sont bafoués. Cette constitution est anticonstitutionnelle puisque, selon les principes du droit constitutionnel, on ne peut l'appeler « constitution ». Rien que du fait de l'usurpation du pouvoir constituant, « il s'agit d'un coup d'État, d'une forfaiture. »

« 3.8 Un projet réactionnaire entraînant un changement de régime politique. Ce projet comporte ainsi une quadruple innovation politique, puisqu’il prévoit de :

— Supprimer la responsabilité politique aux deux niveaux, celui de la Commission devant le Parlement, et celui du Parlement devant les citoyens.
— Supprimer l’initiative parlementaire, même au niveau européen .
— Abolir la séparation des pouvoirs.
— Déposséder les représentants des Peuples souverains de toute fonction politique.

De semblables systèmes politiques existèrent dans le passé, mais il faut remonter à plus de deux siècles pour qu’ils aient été considérés comme normaux.

Ce projet de traité international prévoit donc un radical changement de régime politique, instaurant un nouveau mode de gouvernement, sans précédent dans l’Histoire, aussi novateur que l’Absolutisme le fut aux XVIe et XVIIe siècles. Les partisans de ce nouveau système ont un mot expressif pour en parler : ils adjurent les Français de permettre par leur vote que les fonctionnaires français de Bruxelles "restent membres du club". »

J'entendais ce matin à la radio un des trouducs interchangeables qui causent dans le poste, avec ce ton particulier d'instituteur, moralisateur et culpabilisateur qui leur est propre, se féliciter de ce que la pédagogie portait enfin ses fruits pour le succès du oui. En quoi consistait cette pédagogie, selon lui ? Montrer qu'il n'y a aucune raison de voter non. Faut-il n'avoir aucune bonne raison de voter oui pour devoir recourir à un tel argument. Je suis curieux de savoir comment on peut démontrer une telle chose. Il est facile de montrer, comme on peut le constater avec les auteurs que je cite ci-dessus, qu'il existe de nombreuses raisons de refuser ce traité, ne serait ce que du fait de l'usurpation du pouvoir constituant (ce que les Américains n'ont pas osé faire à Bagdad). Cette « constitution » est anticonstitutionnelle du fait de cette usurpation. Quant au contenu, il s'agit, pour faire bref, de remplacer le gouvernement par la gouvernance, ce que Darlot nomme la clubocratie. La gouvernance est le gouvernement des PDG et des actionnaires, le gouvernement des non élus, le gouvernement des rentiers et des groupes de pression, le gouvernement des collèges internationaux de commerçants internationaux. Malheureux Marx qui détestait les rentiers et pensait qu'ils s'effaceraient devant les industriels. Heureusement, il n'aura pas vu ça, il est mort avec ses illusions. Cependant c'est bien lui qui avait prévu l'effacement de l'État devant le commerce, la réduction de l'État à une simple gouvernance. Comme quoi on ne peut pas se tromper sur tout et toujours. Depuis deux siècles l'État faisait le lit du commerce. Le commerce a décidé de faire désormais son lit lui-même. N'est-ce pas démocratique ça ? Ce n'est pas pour me déplaire, ainsi Popu perdra ses dernières illusions entretenues par la démocratie politique. Ensuite, une constitution qui prend soin de se déclarer non révisable en pratique n'est qu'une dictature. Rien ne vaut un bon plébiscite pour asseoir une dictature. Après les présidents à vie, voici les constitutions éternelles. On n'arrête pas le progrès. Fort heureusement, les civilisations sont mortelles. Crève Occident.

Darlot : « Conclusion : ce texte n’est pas une Constitution, et ceux qui emploient ce mot le font sciemment pour tromper les citoyens. La Déclaration des Droits, qui fut tant célébrée lors de son bicentenaire, il y a à peine quinze ans, est déjà ignorée, oubliée, méprisée.
Qu’en peut-il résulter sinon la corruption des gouvernements prélude à des malheurs publics ?

Ce texte est un traité international, et un traité d’asservissement.

Ce texte extravagant est sans précédent dans l’Histoire*. On peut fouiller les archives diplomatiques de tous les pays, scruter les pages une à une, sans rien découvrir de semblable. Sans contrainte, sans défaite, des gouvernants s’unissent pour abolir la souveraineté de chaque peuple, abdiquer leurs propres pouvoirs, supprimer les contrôles politiques, la discussion démocratique et la régulation sociale, et confier à jamais la gestion des affaires et le gouvernement des hommes à des puissances financières irresponsables, celles qui influencent déjà le gouvernement de la principale puissance politique et militaire mondiale.
L’Histoire du monde regorge de mauvaises décisions, mais jamais une telle folie suicidaire n’a été commise ainsi de sang froid.

"La crédulité des dupes est un fond inépuisable pour l’ingéniosité des coquins". William Burke »

*. Il n'y a rien d'étonnant puisque ce texte, rédigé dans le plus grand secret, en petit comité, qui théoriquement siège en public, pour la forme, comité désigné discrétionnairement par les gouvernements de divers États qui, sur ce point ne rendent de compte à personne, se prétend rien moins que constitution de ce qui sera, contrairement aux Etats-Unis d'Amérique ou à la Confédération helvétique, ni un État, ni un peuple, ni une nation (on comprend aisément l'enthousiasme du président Bush pour ce monstre bureaucratique). Le texte est sans précédent parce que la chose est sans précédent et même n'est peut-être aucune chose, auquel cas il faudra bien appeler mauvaise une chose qui n'est aucune chose. Qu'est l'Europe aujourd'hui ? Un marché commun. Que sera-t-elle si la constitution est ratifiée ? Un marché commun. Mais, de moyen, le marché sera devenu un but inscrit dans une constitution pratiquement irrévocable (Robert Joumard. Il faut lire la constitution).

Les cités grecques constituèrent de nombreuse ligues, plus ou moins durables ou occasionnelles, mais on ne peut comparer la Grèce d'alors et l'Europe de maintenant. D'abord parce que, s'il n'y eut jamais d'État grec, ni de nation grecque, les Grecs n'en constituaient pas moins un seul peuple, même si certains d'entre eux parlaient un dialecte incompréhensible pour un Athénien (les Suisses recourent à quatre langues dans leur petit pays de cinq millions d'habitants). Les Grecs étaient grecs, les Européens ne sont pas européens et ne le seront peut-être jamais. Voilà la différence. Les notions de liberté et de démocratie ont perdu tout sens pour les prostitués européens (et pas seulement pour eux, ils n'ont pas, dans le monde, l'exclusivité de ce triste privilège) tandis qu'elles étaient à la base de toutes les constitutions grecques. Le prostitué européen se croit libre parce qu'il est propriétaire de son corps (habeas corpus, en effet) et qu'il vote tous les quatre ans.

Je comprends la stupéfaction indignée de l'impudente canaille qui cause dans le poste quand il s'avéra que malgré cela d'aucuns, en grand nombre, s'avisaient encore de voter merdre, ce qui relève d'une tout autre conception de la liberté et de la démocratie. Voter merdre, c'est voter non au oui et au non. C'est répondre à une question qui n'est pas posée et donc récuser celle qui est posée. Ce n'est pas répondre oui ou non à la question posée, c'est dire non à la question. C'est rendre ce référendum frauduleux à sa fonction démocratique. C'est répondre à la bonne question qui est : « Ce référendum est-il une procédure démocratique ? ». Cette question est très facile à comprendre et tout le monde est compétent pour en juger.

Résumé de tout ça : c'est vraiment se foutre du monde que de prétendre obliger à se prononcer comme ça, subito (tu as deux mois pour dire oui), sur une usine à gaz de trois cent cinquante pages, augmentées de cinq cents pages d'annexes, un peuple qualifié par ailleurs de moisi, tout en lui serinant sur les ondes : « Mais vote oui puisqu'on te dit que cette constitution est excellente, parole de menteur. » C'est l'histoire du Juif qui chaque jour adresse à Dieu cette prière : « Dieu tout puissant, fais moi gagner au loto ». Enfin, Dieu, excédé, prend sa grosse voix et tonne depuis les nuées : « Mais joue, au moins ». Ici, c'est Dieu qui chaque jour somme Popu de jouer au loto en vociférant le numéro gagnant (« joue le oui, non de Moi-Même »), mais… popu ne lui a rien demandé et… s'il perd, il ira en enfer (il y est déjà. Proverbe cauchois : « Méfie-té d'ton pé', méfie-té d'ta mé', cré en Dieu et pi encô' »). C'est du bonneteau, c'est de l'embrouille. Aussi, Popu, le pigeon, menace de voter merdre. Le cave se rebiffe. Et notez bien que ces charognes proclament urbi et orbi, à son de trompe, qu'il n'y aura pas d'autre question (après l'enjôlement et l'intimidation, les menaces) : « Popu, c'est déjà un grand honneur qu'il te soit posé une question. Si tu réponds mal à la question, il ne t'en sera pas posé d'autre.
— Et alors ! que veux-tu que ça me fasse ? Tes questions, tu peux te les mettre où je pense. Si je réponds mal, que se passera-t-il ? Rien, très précisément rien*. Y a pas de quoi s'affoler, ça fait presque cinquante ans que ça dure. C'est pas la peine de t'exciter comme ça. »

*. En fait c'est pas vrai du tout. Si Popu répond mal, ces connards seront bien obligé de présenter une nouvelle question, ils en ont tellement besoin, mais ça ne pourra plus se passer comme ça. Delors le madré vend la mèche. Il faudra qu'ils passent sous les fourches caudines à Popu. Un Popu prévenu en vaut deux.

Conclusion : finalement, Petit Robinet avait raison ! Ce référendum n'est pas une procédure démocratique. Mais non parce que Popu serait un con pétant, mais bien parce que ce référendum est frauduleux.

Variante 1 : finalement, Petit Robinet (Gros Binet est une variété de pomme à cidre) a raison. Popu est incapable, Popu est mineur. J'en conclus que c'est une sinistre farce que de prétendre obliger un mineur à se prononcer sur une question aussi ardue, jamais rencontrée dans l'histoire du monde, à savoir la tentative d'association d'États constitués de longue date, de peuples, de nations immémoriales, sans recourir à la voie fédérale. Ce référendum est un paranomon (parachute, contre les chutes — contre les billets de parterre dit M. Chouard — ; paratonnerre, contre le tonnerre ; paranomon, contre les lois) crime d'abus de légifération. A Athènes, j'aurais pu faire envoyer tout ce beau monde au bagne (dans les mines d'argent).

Variante 2 : ces gens éclairés ont confié une boîte d'allumettes à un incapable, un mineur non émancipé, qui menace de s'en servir (c'est ce qui scandalise si fort Gros Binet), et depuis ils ne décolèrent pas. Pas de doute, ces gens éclairés s'éclairent à la bougie.

Recommandation : lisez le contre-rapport de huit conventionnels, honneur de la convention (pages 21 à 24 d'une Note de transmission du secrétariat de la Convention européenne, annexe III), en dix points et quinze propositions pour une Europe des parlements, sur quatre pages, contre-rapport qui se termine par : « Giscard a rendu impossible la pratique de la démocratie et des procédures de vote normales à la Convention. Le projet de Constitution va à l'encontre de tous les principes démocratiques. Nous voulons un nouveau projet qui émane d'une convention plus représentative, plus démocratique dans son contenu et plus démocratique dans ses procédures. » Lisez-la, roulez-la, et foutez-la dans le cul du conventionnel Olivier Duhamel, professeur des Universités à Sciences-Po, ce qui ne l'empêche pas de causer dans le poste tous les matins pour nous faire part de sa profonde admiration pour le Præsidium et son président (autrefois grand maître du reniflage à haute altitude ! C'était assurément l'homme le plus qualifié pour mener à bien cette question épineuse. Il faut du pif pour ça. Comment ne pas dire merdre à de tels individus qui ont fait preuve d'une naïveté sans borne ? Il faudrait leur faire confiance sur parole après ça). Ah ! le Præsidium. Ça a un parfum de Russie, paradis perdu des bureaucrates. Cet homme supérieur qui cause dans le poste est socialiste. Tout s'explique donc. C'est Popu qui a botté le cul de son ridicule patron, le 21 avril. (Voici maintenant ce ridicule ex-patron qui veut pacser l'Europe.) Ah ! ah! Cet homme supérieur a dû voter Chirac. Il est passé sous les fourches caudines à Popu.

 

Mr Ripley s'amuse