Posted by Jean-Pierre Voyer sur le Debord off on November 24, 2000
Commentaire
d’un échange sur le Debord off
Mes commentaires sont entre crochets - MAJ 23 mai 2001
Posted
by Voyer on May 19, 1997
Le
postulat économiste, de Marx notamment, est que l’homme doit subvenir à ses
besoins. L’économie est donc, suivant ce postulat, l’activité de l’homme qui
doit subvenir à ses besoins. Or que doit faire l’homme pour subvenir à ses
besoins ? Il doit communiquer, il doit être reconnu. S’il ne communique
pas, s’il n’est pas reconnu, il ne peut subvenir à ses besoins. Donc qu’est-ce
que cette fameuse activité économique qui subvient à ses besoins ? C’est
la communication. Toutes les activités particulières ont lieu dans la
communication et sont déterminées par la communication y compris les besoins d’ailleurs.
L’économie est donc la communication. (Marshall Sahlins conclut, lui, l’économie
est donc la culture.) Donc l’économie n’existe pas puisqu’elle n’est que l’
autre nom de la communication. Et cet autre nom n’est pas innocent. Il est une
dénégation de l’existence de la communication. Cachez cette communication que
je ne saurais voir dit le tartuffe utilitariste. Pourquoi ce nom est-il plus qu’un
nom vide, sans objet, sans référent ? Parce que sous ce nom est accumulé
depuis plus de deux siècles une montagne de préjugés utilitaristes. Il n’est
donc pas un simple nom vide mais le mot magique qui fait immédiatement surgir
dans l’esprit la nébuleuse confuse des préjugés utilitaristes qui peut se
condenser en un "il faut bien vivre, n’est-ce pas ?" qu’il faut
entendre comme un "il faut bien manger, n’est-ce pas ?" car c’est
ainsi que ces gens là conçoivent la vie, tel ce Debord finalement, incapable de
remplir son contrat anti-utilitariste, et Marx évidemment.
Citation
de Weber. Essai sur quelques catégories de la sociologie compréhensive.
1913 :
Le
progrès que l’on constate dans la différentiation et la rationalisation sociale
signifie donc, sinon toujours, du moins normalement quand on considère le
résultat, que, dans l’ensemble, les individus s’éloignent
[Notez
le terme "s’éloignent"]
de
façon croissante de la base rationnelle des techniques et des règlements
rationnels qui les concernent pratiquement et que, dans l’ensemble, cette base
leur est d’ordinaire plus cachée que le sens des procédés magiques du sorcier
ne l’est au "sauvage". La rationalisation de l’activité
communautaire n’a donc nullement pour conséquence une universalisation
de la connaissance relativement aux conditions et aux relations de cette
activité, mais le plus souvent elle aboutit à l’effet opposé. Le "sauvage"
en sait infiniment plus des conditions économiques
et sociales de sa propre existence que le
"civilisé", au sens courant du terme, des siennes [vous avez noté ? L’activité communautaire, c’est un peu
de conditions économiques et un peu de conditions sociales. Weber n’a rien a
envier à Marx sur ce point.]
Posted by Raphael Pallais
In Reply to: Définition de
l’économie posted by Voyer on
May 19, 1997
Citoyen Voyer : je ne vois
pas pourquoi tu aurais a re-essayer de définir ce que tu as si bien défini il y
a presque vingt ans. Si je ne te connaissais mieux, je dirais que tu fais de la
casuistique. Tes concepts explicitement anti-économistes, tels que tu les
exposas avec clarté méridienne en 1979, n’en ont aucun besoin. Ce ne sont que
les putes jésuitiques intellectuelles et les économistes intelleculs postsitus
qui en éprouvent le besoin, ou qui font semblant de ne pas comprendre ce que tu
as écrit en noir et blanc dans le Rapport, et qui te demandent des
"explications" ou des éclaircissements additionnels afin de toujours
reconduire leur soupe et ainsi éconduire le troupeau ignare qui suit leurs
recommandations d’experts économistes ou communicationnistes.
La Première édition est
souvent la bonne. Segui il tuo corso...
[Ce
qui départage le phlogistique et l’oxygène, c’est le Napalm®. Il s’agit
maintenant d’inventer le Napalm®. Je suis bien placé pour savoir que le
Rapport est insuffisant et pas seulement lui. Je ne vois encore aucun
holocauste, nulle fumée à l’horizon. Seulement Homais sur le pas de sa porte. Comme M. Bueno, le citoyen Pallais se contente de peu de
chose. C’est étonnant l’énergie que ces deux là déploient pour m’interdire d’être
insatisfait de ce que j’ai écrit. Je n’ai jusqu’alors publié que des pis aller.
Si l’on trouve satisfaisant ce que j’ai déjà publié, qu’on prenne au moins la
peine de me montrer pourquoi plutôt que d’affirmer péremptoirement que c’était
très bien et très suffisant. On voudrait, une nouvelle fois, me faire taire que
l’on ne s’y prendrait pas autrement. J’en profite pour signaler, pour ceux qui
ne l’auraient pas remarqué, qu’il n’y a pas que des pis aller dans ce que j’ai
publié. Il y a au moins deux propositions dont je suis totalement satisfait :
"La valeur est un échange effectué en pensée" (je règle en huit mots
un problème qui tracassait déjà Aristote, voilà qui devrait mériter les
félicitations de M. Trobo, c’est encore mieux qu’en 281 words !) et
"Le phénomène en tant
que phénomène n’est pas un phénomène" (je règle en dix mots la
question phénoménologique de Husserl : puisque le phénomène en tant que
phénomène n’est pas un phénomène, le phénomène en tant que phénomène n’est pas
observable, il est donc vain de vouloir l’observer. Pour parler des phénomènes
comme W. parle des faits, les phénomènes constituent toute l’observation
possible ; en dehors des phénomènes point d’observation, donc il est vain
de vouloir observer ce qui n’est pas un phénomène, fut-il le phénomène en tant
que phénomène. Puisqu’on ne peut l’observer, on ne peut rien en dire, sinon qu’il
est inobservable. On peut réduire, c’est à dire faire abstraction, autant qu’on
veut, on ne pourra observer le phénomène en tant que phénomène pour autant. Le
moi est observable (et haïssable aussi, paraît-il), mais ce n’est pas le
phénomène comme phénomène, c’est un objet comme un autre [avis au
lecteur ; j’avais fait un lapsus ici et écrit phénomène au lieu d’objet ce
qui rend la phrase incompréhensible ou, pire peut-être, compréhensible avec un
faux sens], c’est pourquoi il est observable - Sartre, De la
transcendance de l’ego. Recherches philosophiques, 1936, Vrin 1965. Puisque
je règle cette question, je règle aussi celle de la torrentielle littérature
prépuçologique qui s’est ensuivi. La prépuçologie est à Husserl, ce que le
marxisme est à Marx.) Ce que dit cette proposition, je le sais depuis quarante
ans, mais c’est seulement il y a quelques années que Hegel m’a obligeamment et
fortuitement fourni les mots pour le dire. Un ami me faisait remarquer que
Hegel incite à penser par soi-même. Comme j’ai mauvais esprit, je répliquai
aussitôt : certainement car ce qu’écrit Hegel ne voulant rien dire on est
bien obligé de trouver un sens par soi-même. Hegel est un sophiste, il prouve
toute chose et son contraire, ce qui est le propre de la démonstration
spéculative, très supérieure, sur ce point, à la démonstration déductive. Je
suis seulement insatisfait de n’avoir écrit que deux propositions de cette
sorte, j’en écrirais volontiers une centaine si je le pouvais.]
Posted by BORDEL on May 20, 1997
In Reply to: Définition de
l’économie posted by Voyer on
May 19, 1997
Le postulat
anti-utilitariste de Voyer est que l’économie n’existe pas, la seule activité
de l’homme qui doit subvenir à ses besoins c’est la communication. Afin de
parvenir à ce postulat, il pré-postule que l’économie et la communication sont
la même chose,
[J’ai déjà répondu sur ce point
en Ethiopie®, je ne re-développerai pas l’ellipse
pour ce mal comprenant, bordel ! mais je suis inlassable. Je ne
postule pas que l’économie et la communication sont la même chose, je postule
que l’économie n’est aucune chose tandis que la communication est une
chose, pas seulement une chose d’ailleurs ; mais la chose en soi, un
être collectif qui entretient une relation d’intériorité avec chacun de ses
éléments (oui l’être est concept, oui la substance est sujet, seulement elle ne
le sait pas. Le monde est devenir intérieur de la chose, auto-mouvement. Tout
est dans le mot intérieur. Ce serait bien fort de café dit Homais sur le pas de
sa boutique.) Pour que l’économie et la communication soient la même chose, il faudrait
qu’elles soient toutes deux des choses.
D’ailleurs, dans les
équations canoniques, par exemple, on ne fait qu’écrire finalement vitesse = VITESSE
dans l’espace des positions et force = FORCE dans l’espace des
moments. Dans chaque équation il ne s’agit que d’une seule chose sous deux
formes. Tout est dans les formes. Donc, si on tenait à toute fin à écrire une
équation économie = communication, il ne s’agirait de toute
façon que de la même chose, et, pour que économie et communication soient la
même chose sous deux formes, encore faudrait-il que l’économie soit une chose.
Or elle n’est aucune chose. (C’est la définition de l’apparence chez Hegel,
soit dit en passant : une chose qui n’est aucune chose.) Si l’on
prétendait donc écrire une équation, on écrirait donc quelque chose aussi
absurde que vitesse = FORCE.
Je ne pose pas une
équation ; économie = communication. Il ne peut pas y avoir deux califes
en même temps. Le califat n’est pas une équation. Un calife chasse l’autre, non
sans avoir pris soin de lui faire crever les yeux.]
et pour simplifier encore l’équation
supprime l’un des termes ; ce qui pourrait tout aussi bien s’énoncer : "si
l’économie et la communication sont la même chose, alors la communication n’existe
pas puisqu’elle est un autre nom de l’économie".
[Cela pourrait tout aussi
bien s’énoncer : si le phlogistique et l’oxygène sont la même chose, alors
l’oxygène n’existe pas puisqu’il est un autre nom du phlogistique.]
Voyer prouve donc que l’économie
existe, particulièrement l’économie du moindre effort,
[Principe de moindre action,
principe de moindre temps. La nature (abstraction hypostasiée) fait aussi des
économies. Les efforts de M. Bordel sont imperceptibles. L’intégrale dans le
temps des différences d’énergie potentielle et cinétique est nulle. Ce n’est
pas moindre action mais action nulle. Ne faut-il pas appeler mauvaise une
action qui n’est aucune action nous dit Hegel. Le canon de M. Bordel ne tire
aucun coup contrairement à celui d’Apollinaire.]
de la moindre réflexion.
[La réflexion de M. Bordel
est totalement transparente, ce qui est le comble pour une réflexion.]
La routine, quoi... Tout ce
qui ne se transforme pas s’use et meurt, parfois devient.
Posted
by trobo on May 23, 1997
In Reply to: Définition de
l’économie posted by Voyer on
May 19, 1997
In only 281 words, Mr. Voyer solved a mistery that has been baffling humanity for eons.
[Je ne résous pas, je pose
le problème en 281 words. Et ce problème n’est pas une équation, hélas. Il est
beaucoup plus compliqué, puisque depuis des millénaires, il n’est pas résolu et
à peine posé, ce qui désolait Kant. Sous les yeux de Kant, la physique faisait
des bonds prodigieux en perruque et costume à la française. La poudre occupe
une grande place dans les romans de Stendhal. Elle est synonyme de old
fashion. Et pourtant, Lagrange (comte), Hamilton et Laplace (marquis)
mettaient de la poudre ! (Pas Hamilton puisqu’il
est né en 1805 et pas Laplace non plus puisqu’il ne fut fait marquis qu’en 1818)]