Qu'allait-il faire en Ethiopie ?


Posted by Jean-Pierre Voyer sur le Debord off on November 23, 2000


Commentaire d'un échange sur le Debordoff
Mes commentaires sont entre crochets - MAJ 23 mai 2001


Rectification
Posted by
un critique
on June 23, 2000

"Le postulat économiste, de Marx notamment, est que l'homme doit subvenir à ses besoins. L'économie est donc, suivant ce postulat, l'activité de l'homme qui doit subvenir à ses besoins. Or que doit faire l'homme pour subvenir à ses besoins? Il doit communiquer, il doit être reconnu. S'il ne communique pas, s'il n'est pas reconnu, il ne peut subvenir à ses besoins. Donc qu'est-ce que cette fameuse activité économique qui subvient à ses besoins? C'est la communication. Toutes les activités particulières ont lieu dans la communication et sont déterminées par la communication y compris les besoins d'ailleurs. L'économie est donc la communication. (Marshall Sahlins conclut, lui, l'économie est donc la culture.) Donc l'économie n'existe pas puisqu'elle n'est qu'un autre nom de la communication." (J.-P. Voyer, 19 mai 1997)

L'homme a-t-il besoin de communiquer pour subvenir à ses besoins ? Certes oui. Mais cette fameuse communication est-elle suffisante pour qu'il subvienne à ses besoins ? Non.

[Oui, elle l'est, non seulement nécessaire; mais suffisante. Il y a déjà chez M. Un Contradicteur un net progrès sur M. Bordel. Puisqu'il admet au moins la nécessité de la communication. Tandis que le monde de M. Bordel n'est constitué que d'économie, le monde de M. Un Contradicteur comprend un peu de communication et un peu d'économie et, autre progrès, ces deux entités ne sont pas indépendantes puisque M. Un Contradicteur reconnaît que la communication est nécessaire, c'est à dire que sans communication, l'économie est insuffisante. On connaît la réponse de Marshall Sahlins sur ce point : si la communication est un moment de l'économie, la communication n'existe pas, elle est entièrement économique ; si l'économie est un moment de la communication, elle n'existe pas, elle est entièrement culturelle.]

L'économie n'est donc pas la communication ; la communication est une chose, l'économie en est une autre.

[Pour que l'économie soit autre chose, il faudrait que l'économie soit quelque chose. Or l'économie n'est rien. Donc l'économie ne peut pas être autre chose]

L'économie existe donc puisqu'on ne saurait la confondre avec la communication.

[La licorne existe donc puisqu'on ne saurait la confondre avec le cheval. Admirable raisonnement digne de Spinoza.]

M. Voyer est terriblement confusionniste quand il prétend établir l'équivalence de l'économie et de la communication.

[A cela, il est répondu plus loin par un intervenant, je ne répondrai donc rien]


La réalité n'est pas comprise dans le forfait "communication". Il faut payer le supplément "aliénation" pour cela.
Posted by SFR on June 24, 2000
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rectification posted by un critique on June 23, 2000

[Hegel résumé en une seule phrase. Magnifique.]


Re: rectification
Posted by ??? on June 24, 2000:
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rectification posted by un critique on June 23, 2000

Pour Hegel et pour Voyer, un idéal qui ne se réalise pas n'existe pas ; seul ce qui peut se maintenir éternellement est réel. Vous avez de quoi comprendre la différence entre économie et communication , religion et esprit.

[Je ne comprends pas le sens de cette phrase.]


Rectification de la rectification
Posted by Aristote on June 23, 2000
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rectification posted by un critique on June 23, 2000

D'habitude la magnanimité envers l'imbécillité ou la mauvaise foi me perd, mais bon...

Il n'est nullement question de démontrer l'équivalence de l'économie et de la communication. Il est question de montrer que l'économie n'existe pas et que la communication est le principe humain. Que l'homme doive subvenir à ses besoins nul ne le conteste, mais ça nous fait une belle jambe !D'ailleurs s'il ne subvient pas à ses besoins, il n'y a plus d'homme du tout - on tombe dans la simple minéralogie - on peut y affecter Allègre, pas besoin de Marx, Hegel, Voyer ou qui sais-je.

Lisez plus loin où, il me semble, l'exemple de l'agriculture est on ne peut plus clair.

Bâtir une explication du monde sur le "subvenir à ses besoins" (c'est assez cocasse de substantiver cette expression d'ailleurs), est sans valeur, pure tautologie - tout comme la théorie de Darwin qui pour expliquer le fait de l'évolution qui l'avait stupéfait, exprime que "les mieux adaptés survivent" (ie "ceux qui survivent survivent")... Étonni, na ?

Aristote


Allez donc dire à un meurt-la-faim d'Ethiopie ou d'ailleurs que ce dont il manque c'est de communication : il vous rira au nez... ou vous bouffera tout cru !
Posted by toujours ce même critique on June 24, 2000
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rectification de la rectification posted by Aristote on June 23, 2000

Il n'est peut-être pas question de démontrer quoi que ce soit mais en tout cas Voyer est explicite "L'économie est donc la communication." (voir mon premier message) Si ça c'est pas une équivalence ou une égalité.

[Non, ce n'est pas une équivalence ni une égalité mais une ellipse. Pour le mal comprenant, il faut développer l'ellipse : la prétendue économie, ce qu'on désigne habituellement par le mot économie, est en fait la communication. Pour éclairer le mal comprenant, voici maintenant une comparaison : de même, le prétendu phlogistique, ce que l'on voulait désigner par le mot phlogistique, n'était en fait que l'oxygène. Mais le phlogistique et l'oxygène ne sont pas pour autant équivalents car jamais avec le phlogistique on n'aurait réussi à fabriquer du Napalm®. De même, si je dis en conclusion d'un raisonnement sur son inexistence que "la licorne est donc l'onyx" cela ne signifie pas que la licorne est l'onyx ; mais que le voyageur a mal observé l'onyx et que ce qu'il désigna par licorne dans ses récits n'était en fait que l'onyx. Cela signifie surtout que, d'une part, si la licorne est l'onyx, la licorne n'existe pas et que, d'autre part, dire licorne, ce n'est pas la même chose que dire onyx car d'une part, l'onyx existe et d'autre part, l'onyx a deux cornes. Il y a ici un crétin qui m'a reproché de dire commerce au lieu d'économie, comme si cela ne changeait rien de changer de mot (Notamment, le commerce existe, l'économie non. Ainsi, certains se livrent au commerce comme d'autres se livrent à la débauche ; mais personne ne se livre à l'économie.) Le langage est amical. Les mots peuvent avoir un sens et même plusieurs. Cela ne change rien de changer de mot seulement pour les perroquets puisque pour eux les mots n'ont aucun sens. Singe voit, singe fait et perroquet entend, perroquet répète. De même quand Feuerbach dit que Dieu n'est autre que les forces génériques de l'homme projetées dans le Ciel (l'inverse de la caverne de Platon en quelque sorte), cela ne signifie pas que Dieu et ces forces génériques sont équivalents ou identiques. Dieu est une fantasmagorie, ces forces génériques existent et sont à définir, ce à quoi Feuerbach et Marx s'efforceront. Mais Marx ne fera que remplacer une fantasmagorie par une autre, il remplacera Dieu par la sacro sainte économie avec la postérité que l'on sait. Aujourd'hui, tout le monde il est marxiste comme en une autre époque, tout le monde il était chrétien (sauf qui vous savez, évidemment). Et de même qu'il fut un temps où la fantasmagorie Dieu était hors de discussion, aujourd'hui la nouvelle fantasmagorie économie est hors de discussion. Et les difficultés pour amorcer cette discussion sont du même genre que celles que rencontrèrent les Jeunes Hégéliens. Non votre gourmandise est une fois de plus déçue. Il n'y avait là ni erreur, ni contradiction, ni faute de raisonnement. Curiosity killed the cat. Vous, c'est la gourmandise pour les erreurs des autres (vous, n'en faites jamais) qui vous tue. Comment voulez-vous dans ces conditions comprendre quelque chose une fois. En plus, l'exemple (stupide exemple bien pensant) est très mal choisi : si les sacs de riz que le Dr Kouchner® doit porter sur son épaule ne se trouvent pas au bon endroit c'est bien à cause d'un problème de communication, au sens que l'on voudra (pub, logistique et communication). ]

Cette communication fourre-tout, ça me laisse sur ma faim...

[Cela m'étonnerait, vous avez l'air trop bien nourri... de satisfaction de vous même. La curiosité ne vous étouffe pas c'est le moins qu'on puisse dire. Elle ne vous tuera pas, c'est toujours ça. Et pensez surtout aux pauvres Ethiopiens® qui ont de bonnes raisons d'avoir faim, eux.]


Re: Allez donc dire ....
Posted by Bernard Kouchner on June 24, 2000
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Allez donc dire .... posted by toujours ce même critique on June 24, 2000

Tu es un pauvre type ! pourquoi aller en Ethiopie monsieur le socialo-humaniste. Seul un Kouchner peut dire des idioties pareilles !

[Oui, en effet, il n'est pas nécessaire d'aller jusqu'en Ethiopie® pour rencontrer un ... (comment appelez-vous ça ?) qui vous rit au nez (riz au nez pour les Ethiopiens® !) quand on lui parle de communication, surtout s'il est bien nourri et très satisfait de lui-même.]


Re: rectification
Posted by Eric K. on June 24, 2000
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rectification posted by un critique on June 23, 2000

JP Voyer ne pose pas l'équivalence de l'économie et de la communication. Pour Voyer l'économie n'existe pas.... c'est une fantasmagorie...

[Non. C'est seulement un mot, comme phlogistique, un mot asséné. Il est étonnant d'ailleurs que lors de la découverte de Lavoisier il se trouva un authentique savant (j'ai oublié son nom) de l'époque pour prendre la défense du phlogistique. (En fait le phlogistique, de même que la licorne, ne sont pas seulement des mots car ils sont parfaitement définis, ce qui n'est pas le cas de l'économie) Quant à l'économie politique c'est bien une triste fantasmagorie, ce n'est pas hélas Féerie pour une autre fois. Il y a, dans fantasmagorie, la notion de fantôme et la notion d'image. La fantasmagorie Dieu à produit lors de la contre réforme des plafonds encombrés de nuées et d'anges peints par de vertigineux raccourcis. De même on connaît de nombreuses, et surtout très belles, représentations de la licorne. On ne peut en dire autant de l'économie, elle suscite très peu de représentations, très peu d'images, voire aucune, seulement du verbiage. Plus généralement, la fantasmagorie est liée à l'imagination comme le montrent les exemples que je viens de citer. Or s'il y a quelque chose qui caractérise l'évocation de l'économie, c'est bien le total manque d'imagination. Mais la répétition obstinée du mot économie, à la télévision, à la radio, dans les journaux, dans les livres, ce qu'on appelle vulgairement le bourrage de crâne, produit néanmoins un fantôme invisible, ce qui est après tout la moindre des choses pour un fantôme. Donc, va pour fantasmagorie.]

un pur mensonge.

[L'économie politique est un mensonge, non pas l'économie. La religion est un mensonge, pas Dieu. Dieu est seulement une illusion.]

La communication, elle, est tout. Dans le paragraphe que vous citez Voyer montre que Marx lui-même le reconnaît implicitement. Que l'économie

[Qu'elle existe ou non d'ailleurs. Même comme objet de croyance, elle implique l'existence d'une société.]

implique antérieurement la société. Les besoins eux-mêmes dépendent de la communication. L'homme ne vit pas seul dans ce monde. Que vous mangiez -ou pas - dépend des autres. Qui est confusionniste ?


Critique de la critique critique
Posted by
un critique
on June 27, 2000
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Re: rectification posted by Eric K. on June 24, 2000

D'après vous (comme d'après Voyer), "les besoins dépendent de la communication". La communication serait antérieure aux besoins ("les besoins sont déterminés par la communication" dixit Voyer).

[En quoi cela implique-t-il que la communication soit antérieure aux besoins ? La communication est seulement la médiatisation des besoins. Et s'il n'existe pas de besoins, il ne peut y avoir médiatisation des besoins. Le mot "déterminé" est un mot du mécaniste et naturaliste Marx. On en aura assez entendu parler de la détermination en dernière instance.]

Curieuse manière de voir ! Et si ce n'était pas plutôt l'inverse ? La communication est déterminée par les besoins.

[Evidemment, ce qui médiatise est médiatisé à son tour, de même qu'aujourd'hui les enculistes, ceux qui sont dressés à vouloir enculer (born to fuck), les infâmes YOUPIS®, Young® Urban® Professionals®, sont les enculés. Mais ce n'est pas l'un ou l'autre, c'est l'un et l'autre.]

C'est parce que l'homme, dès sa naissance, a certains besoins vitaux à satisfaire (boire, manger...) qu'il est déterminé à communiquer,

[Dans ce cas pourquoi pas les animaux ? N'auraient-ils pas de besoins vitaux à satisfaire, eux aussi ? En fait c'est parce que, contrairement aux animaux, l'homme naît dans la communication. Vous, semblez né en Ethiopie®.]

car il ne peut les satisfaire seul (du moins étant enfant). Cependant, certains besoins humains ne me semblent pas déterminés par la communication : dormir,

[Allez dire ça aux SDF® qui n'ont pas la chance d'avoir un chaud climat comme les Ethiopiens®, grossier personnage et lisez ce que Marx dit de l'ouvrier qui doit payer, contrairement au sanglier, pour habiter la bauge qui lui sert de logis.]

respirer.

[Ça, c'est pour bientôt au train où ça va.]

Vous me direz que ce ne sont pas des besoins spécifiquement humains mais la communication est-elle le propre de l'homme ?A cause de ses préjugés anti-économistes, Voyer est tombé dans le piège d'un idéalisme mystificateur, qui nie la réalité la plus triviale

[La réalité n'est jamais triviale. La réalité n'est triviale que pour les triviaux. La réalité est toujours mystérieuse même celle réputée triviale, ce qui a permis à Houellebecq d'écrire des romans et non des traités de prophylaxie ou d'eugénisme comme il lui a pourtant été reproché par des gens dans votre genre.]

pour la faire dépendre d'un faux concept unificateur et fourre-tout (la communication, l'équivalent de l'Esprit absolu chez Hegel),

[Vous avez au moins compris ça. Ce qu'on désignait par Dieu était en fait la communication. Il faut être Marx pour confondre Vulcain et Krups ou plutôt pour croire que le mystère de Vulcain est résolu par Krups. Marx est le Jules Verne de la philosophie et Engels-Marx en sont les Watson-Holmes. Voilà donc un faux concept tandis que la définition d'économie que je trouve dans le Petit Larousse® : "Ensemble des activités d'une collectivité humaine relatives à la production, à la distribution et à la consommation des richesses" en voilà du concept. Premièrement, les ensembles sont des objets mathématiques et seulement des objets mathématiques. Donc l'ensembles des bla bla bla n'existe que dans la pensée comme tout objet mathématique qui se respecte (seriez-vous platonicien, ce serait un comble) et pas directement dans le monde. Deuxièmement, cette définition repose sur un présupposé: "collectivité humaine". Je vous l'avais bien dit ; ça sert à quelque chose parfois d'ouvrir les dictionnaires. Donc, premièrement, l'ensemble de bla bla bla n'existe pas, sinon dans la pensée, deuxièmement, cette définition repose sur un présupposé : une collectivité humaine. Et sur quoi reposent les collectivités humaines, je vous le demande ? C'est une figure de rhétorique, évidemment, il ne me viendrait jamais à l'esprit de vous demander quoi que ce soit et j'ai peut-être tort car, comme vous pouvez le constater, vous me rendez bien service. D'autres, fieffées et expérimentées ordures, j'ai nommé le tandem Debord-Lebovici, savaient ce que c'était que de silence garder. S'ils étaient encore de ce monde, ils ne manqueraient pas de vous réprimander. Vous gâchez le métier. Ces gens ou vous-même avez pour but de faire taire les gens. Moi j'ai pour but de les faire parler (Personne ne bouge ! Police littéraire !). Vous noterez que j'y parviens assez bien. Alcibiade était obligé de couper la queue de son chien pour cela. Moi je n'en ai même pas besoin et c'est tant mieux car je n'ai pas de chien. Notez au passage la noblesse et l'élévation de la définition incidente des richesses, au pluriel (au cas où on en perdrait, il en restera toujours une, ainsi on ne sera pas enfermé dehors). Ceci dit il existe cependant des ensembles qui sont selbständig, pour parler français, et qui existent directement dans le monde. J'en parlerai ailleurs. Je peux donner cependant un exemple tout de suite : les dix mille hoplites (qui étaient quatorze mille paraît-il). Le nombre de ces hoplites existait directement dans le monde, car chacun des hoplite était habité par leur nombre, contrairement à la population qui est le nombre des habitants d'une ville. Les habitants d'une ville (sauf si elle est assiégée- voir la théorie de l'objet commun dans Critique de la raison dialectique. Sartre) ne sont pas habités par leur nombre. La population est donc, contrairement à la croyance habituellement répandue, seulement un être mathématique. L'abus de langage commis à l'égard de "population", abus dont parlait déjà Marx dans un célèbre passage des Grundrisse, sans parvenir à régler la question, consiste dans l' hypostase d'une abstraction. L'abus ne consiste d'ailleurs pas dans l'hypostase elle-même mais dans la confusion entre l'hypostase et une chose. Jésus, au moins, était un homme ; mais il n'était pas divin, du moins ni plus ni moins que n'importe quel homme. Le Saint Esprit est divin ; mais il n'existe pas. Sartre commence ses Questions de méthode par : "La philosophie n'est pas ... c'est seulement une abstraction hypostasiée." C'eût été encore mieux s'il avait écrit : l'histoire n'existe pas, c'est seulement une abstraction hypostasiée. (Je réponds ainsi rapidement à la dernière publication du Dr Weltfaust.) Par contre, chaque habitant est habité par la ville. La ville n'est pas un être mathématique. La ville est un ensemble selbständig, car cet ensemble entretient une relation d'intériorité avec chacun de ses éléments, en l'absence de tout mathématicien (mais la présence des mathématiciens ne le gêne pas non plus, il tremble dans ses profondeur et pourtant ils n'est pas inquiet). Voilà, Monsieur pourquoi premièrement votre fille est muette, deuxièmement pourquoi la communication est infinie. Parce que les ensembles selbständig entretiennent une relation d'intériorité avec chacun de leurs éléments. Voilà une définition proche de celle de l'infini en théorie des ensembles. Je suis obligé d'employer un mot allemand car Cantor (voir la citation déjà publiée sur ce site, consultez le site de mon ami Ripley ) emploie déjà le mot de consistant pour non contradictoire. Je ne peux donc pas employer autoconsistant pour désigner ce qui se tient par lui même, sans secours extérieur. D'autre part, les ensembles selbständig dont je parle sont contradictoires ! Ils sont animés par la contradiction. Enfin le mot autonome (qui se donne ses propres lois) est insuffisant parce qu'il s'applique à quelque chose qui est déjà selbständig, un individu par exemple et non à des agrégats. Ainsi, la perte de l'autonomie n'entraîne pas celle de l'autostanding, heureusement pour les esclaves. Y a pas à dire, le Boche est bien la langue philosophique, après le Grec. J'envie M. Ben Aziz qui lit l'allemand. Tout cela est un peu compliqué, et étonnant, pour vous, je suppose, je n'en abuserais donc pas aujourd'hui ; mais demain. Ce n'est que partie remise.]

qui s'aliène on ne sait trop pourquoi

[Mais vous, savez-vous quelque chose ? Ces ensembles s'aliènent précisément parce qu'ils sont contradictoires. Merde alors ! ça serait quand même un peu fort de café. Personne ne vous avait donc prévenu.]

(aber hier gibt es kein warum, natürlich), qui est masqué pour être mieux démasqué (la communication totale, kézako ? a-t-elle eu ou aura-t-elle une réalité ? mais la réalité n'existe pas, elle n'est qu'un phénomène, une apparence, tout bon hégélien sait cela).

[Non : le phénomène n'est pas la réalité selon Hegel (vous venez de parler de l'Esprit absolu et quelques lignes plus loin vous dites que pour Hegel la réalité est le phénomène. Ne vous gênez pas. Faites comme chez vous. Vous confondez Hegel et Berkeley, esse est percipi), mais la médiation de l'intérieur. Quant à l'intérieur, le suprasensible, c'est le phénomène en tant que phénomène. Le phénomène en tant que phénomène n'est pas un phénomène ; mais l'intériorité, le suprasensible. (Phénoménologie, p. 127, traduction Lefebvre, p.122, traduction Hyppolite) Foutre ! Auriez-vous jamais supposé une chose pareille ? On ne peut observer le phénomène. Le phénomène est observation, mais l'observation en tant qu'observation n'est pas observable. Le fameux "moi", le fameux "Je" n'est pas le phénomène en tant que phénomène, l'intériorité, mais un objet comme un autre (Sartre, De la Transcendance de l'ego, Recherches philosophiques, 1936. et Rimbaud Je est un autre.) Curieuse manière de voir, ne trouvez-vous pas ? D'autant plus que cela est valable aussi pour tout Ethiopien® crevant de faim. "Les lois de la nature doivent être les mêmes dans tout référentiel, quel que soit son état", crevât-t-il de faim. (Nottale). Voilà le principe de relativité largement entendu. Je me permettrais enfin de vous donner un conseil (simple précaution oratoire) : Ne cherchez pas à comprendre ce que veut dire Hegel, contentez vous de vous servir de ce qu'il dit, sans façon. Ayez une désinvolture pragmatique avec le plus grand ennemi du pragmatisme (conseil en effet inutile dans votre cas comme on peut le constater ici même - vous vous êtes déjà abondamment servi, mais en pure perte, sans être capable d'en faire quoi que ce soit. Gâche métier). Dans le Précis, Science de la nature, à propos des planètes, il loue d'abord le génie de Kepler et la gloire de Newton. Puis il a ce mot, concernant les calculs de Newton : oui, mais cela est seulement fondé empiriquement ! Donc, chacun son tour.]

Pour citer Nietzsche,

[Encore, le pauvre ! Mais dans un sens, je suis presque d'accord avec Houellebecq, c'est bien fait pour lui, il l'a bien cherché.]

la communication (aliénée) n'est qu'un "compendium de l'immoralité flagrante". M. Voyer ne nous dira pas ce qui nous permettra de dépasser cette situation

[C'est en effet le cadet de mes soucis, (avec les Ethiopiens®) ; mais cela semble avoir beaucoup d'importance pour vous (de même que les Ethiopiens®).]

(les esclaves se révolteront-ils ? pourquoi le feraient-ils ?

[Oui pourquoi ? puisque même les hoplites n'ont pas eu à se révolter pour devenir libres et que de mémoire d'homme on n'a jamais vu d'esclaves devenir libres par la révolte. Aux dernières nouvelles, les Hébreux eux-mêmes seraient des Egyptiens monothéistes exilés dans une province égyptienne (Ce qu'était la terre de Canaan à l'époque) et non des mercenaires qui retournaient dans leur pays. Les secrets de l'Exode, Messod Sabbah et Roger Sabbah, éditions Jean-Cyrille Godefroy. Quand j'aurai lu ce livre, j'aurai un entretien avec le professeur Y. afin de savoir ce qu'il en pense.(Hélas, le professeur Y m'a dit que MM. Sabbah n'avaient aucune idée de ce qu'était la critique des sources, autrement dit, c'est du vent)]

l'esclavage est tellement plus doux que la liberté sans limites).

[Qu'en savez-vous. Avez-vous jamais eu un seul rapport avec la liberté dans votre vie. Si tel est le cas, vous le cachez bien. Il est vrai que l'on s'ingénie à ce que l'esclavage soit le plus doux possible. Il faut entendre les hurlements de protestation dès que ça fait bobo. L'esclave moderne est un esclave douillet. D'ailleurs, tel valet, tel maître. Les esclaves romains étaient durs à la peine, mais leurs maîtres donc ! Quelles brutes ces Romains ! Imaginez-vous une décimation dans les rangs de la FORPRONU® ? Savez vous d'où vient OK ? de Zero Killed (Ça change de YOUPI®). Cependant les Américains ont plutôt connu des Kilo Killed dans les guerres, civile aussi bien qu'extérieures.]

Il met en scène, à l'intérieur de la communication empirique, exotérique, une communication spéculative, ésotérique. Quelle supériorité écrasante

[C'est bien le mot.]

sur les autres penseurs ! Les philosophes n'ont fait que transformer le monde, ce qui importe c'est de l'interpréter.

Note (qui n'a rien à voir avec notre sujet) :

[Alors pourquoi en parler, pour ne rien en dire, en plus. Non seulement c'est hors sujet ; mais de plus vous ne dévoilez pas le fond de votre pensée. Laissez donc là votre sournoiserie et dévoilez le fond de votre pensée, quand vous reviendrez d'Ethiopie®.]

"La même misère a lieu sur les plateaux de télévision, même pas la misère mais le misérabilisme. C'est ce que j'ai pu constater à chaque fois que je fus présent sur de tels plateaux." (Voyer à Bueno, 27 oct. 1998)

Tiens... Tiens... A quand une émission spéciale J.-P. Voyer sur Canal + ?

P.S. : en quoi Marx reconnaît-il implicitement, dans le paragraphe de Voyer que je citais, que la communication est tout, que l'économie n'est qu'un mensonge ? Il faudrait que vous m'expliquiez cela.

[Vous avez bien de la prétention, celle d'être capable de comprendre une explication ! Vous n'en avez guère fourni la preuve jusqu'à présent.]


La critique critique critique
Posted by Eric K. on July 05, 2000
In Reply to:
critique de la critique critique posted by un critique on June 27, 2000

Il est tout à fait curieux en effet de soutenir l'idée que boire, manger et dormir ne sont pas les buts de la vie de vrais hommes, que si cela en était ainsi rien ne nous distinguerait des animaux ou même des plantes. Mais peut-être voulez vous dire que l'homme est un animal comme un autre et qu'il soit traité comme tel. Il est sûr que quand nous voyons comment les hommes traitent les animaux, il peut sembler que vous ayez raison. En effet l'homme pauvre n'est pas plus considéré qu'une bête, si c'est ce que vous appelez la réalité, il est sûr que les révolutionnaires sont de dangereux idéalistes, aller contre de tels évidences quel toupet. Mais tout n'est peut-être pas aussi simplet car si l'homme à en commun avec les animaux de manger et de boire il n'en fait pas un but... mais un moyen, un moyen à communiquer. L'homme est avant tout un être social, c'est à dire un être communiquant, à preuve pour se nourrir il ne se jette pas sur sa proie mais il se précipite au supermarché avec les armes sociales que sont les billets de banque ou les cartes de crédit et c'est ceux-ci qui lui permettront de satisfaire ses besoins. S'il ne les a pas, il ne mange pas , il n'est pas reconnu les théories de Voyer sont très éclairantes à ce sujet. L'économie n'existe pas car l'homme malgré les apparences n'est pas un animal. Cela existe, mais cela n'est pas vrai à preuve les continuelles révoltes des pauvres, l'insatisfaction de ceux-ci. Avez-vous vu des animaux se révolter? Dans le paragraphe de Voyer que vous citiez n'était pas énoncé les idées de celui-ci mais celles de Marx et leurs contradictions. Pour Voyer l'économie n'existant pas, il ne peut faire dépendre la communication de celle-ci, il dit simplement que si nous suivons bien Marx, pour celui-ci, en fait, ces deux termes sont synonymes. Il me semble que la confusion est de votre côté. On peut reprocher à Voyer tout ce que l'on voudra sauf d'être confus, il est vrai qu'il faut le suivre, mais cela ne manque pas de charme. S'il a évolué dans ses idées c'est toujours en PIRE....

[Merci. Je sais bien que j'ai déçu Debord et quelques autres.]

comme le monde...et à l'inverse des Debord ou Denevert...


Re: rectification
Posted by ??? on June 25, 2000
In Reply to:
rectification posted by un critique on June 23, 2000

En réalité, la philosophie est précisément cette doctrine qui enseigne à libérer l'homme d'une foule infinie de buts et desseins finis, et à le rendre indifférent à leur égard, de telle sorte que ce soit pour lui assurément la même chose, si de telles choses sont ou ne sont pas. En outre, pour ce qui concerne soit l'air, le soleil, ou le droit, Dieu, c'est l'absence de pensée qui fait considérer de tels buts essentiels, de telles existences et Idées absolues, simplement sous la détermination de l'être . De tels objets concrets sont tout autre chose encore que seulement des étants ou bien des non-étants ; des déterminations indigentes comme être et néant - et elles le sont, parce qu'elles sont précisément seulement des déterminations du commencement, les plus indigentes qu'il y ait - ne suffisent pas pour exprimer la nature de ces objets "

Hegel


Redisons le
Posted by ???? on June 25, 2000
In Reply to:
rectification posted by un critique on June 23, 2000

La petite force qu'il faut pour pousser un canot dans le fleuve ne doit pas être confondue avec la force de ce fleuve, qui va désormais le porter: c'est pourtant ce qui arrive dans presque toutes les biographies F. Nietzsche

[Je le redis : Avez-vous lu L'Univers existe-t-il ? de Jean-François Gautier. Acte Sud. 1994. Ça en vaut la peine.]


M. Ripley s'amuse