La monnaie – Schémas d’écritures
Jean Bayard
Une étude de Heil Myself ! Jean Bayard défend la règle : « toute
augmentation de l’actif bancaire entraîne création monétaire ». Je sais, par expérience, que ce n’est pas le cas
pour les établissements non bancaires. Je me propose donc d’examiner si l’augmentation de
l’actif de la banque Mallet et Cie
due à la construction d’une cabine de douche présidentielle (au cas où le
président de tous les Français riches honorerait cet établissement de sa
visite) pour la modique somme de 850.000 par l’entreprise générale Duchmoll et l’augmentation de l’actif
de la banque Neuflize par achat
pour 1.500.000 à la banque Mallet
d’un paquet d’actions cotées, impliquent une création de monnaie. Je me suis permis de remplacer, dans le texte de
J. Bayard les, X, Y, Z, par des noms illustres
moins rébarbatifs ce qui facilitera la lecture et la mémorisation. Les écritures passées par J. Bayard sont
bordées d’un épais trait bleu. Les écritures passées par Heil Myself ! sont
sur fond blanc, comme d’habitude La
prétendue science économique est une pathologie → Merdre !
→ Une histoire à dormir debout → Je ne vais pas me casser le cul → |
D – La
compensation et les règlements interbancaires
2 – PNS,
compensation et règlements interbancaires
Examinons maintenant un exemple de compensation dans
le système PNS, toujours en montants nets, en y introduisant des opérations d’ordre
et pour compte propre des banques. A la différence du SIT, la compensation est
ici multilatérale, non plus par paires de banques.
On prend pour hypothèse que :
a) la banque Mallet remet à la compensation un
ordre de virement, pour son propre compte en règlement d’un investissement de
850.000 en faveur de son fournisseur Duchmoll, ayant un compte ouvert à
la banque Neuflize ;
il s’agit là d’une transaction
faite entre une banque et un agent non bancaire ayant un compte dans une autre
banque, soit deux banques dont une agissant pour le compte de son client et
l’autre pour son propre compte, avec création ou destruction monétaire selon le
sens (ici création),
b) la banque Mallet remet également un chèque
d’un de ses clients de 1.100.000 tiré sur la banque Schlumberger,
c) la banque Neuflize remet en compensation un
chèque d’un client d’un montant de 900.000 tiré sur la banque Schlumberger,
tandis que la banque Schlumberger remet un chèque d’un client d’un
montant de 1.200.000 tiré sur la banque Mallet,
d) enfin, la banque Neuflize remet un ordre de
virement de 1.500.000 en règlement d’un paquet d’actions cotées qu’elle a
acheté à la banque Mallet ;
il s’agit là d’un ordre passé
par une banque en faveur d’une autre banque, sans relation avec des agents non
bancaires, soit deux banques agissant chacune pour compte propre, sans création
de monnaie secondaire avec toutefois création d’une monnaie que l’on assimilera
à de la contre-monnaie avec laquelle elle se confond,
e) la
compensation fait apparaître les positions suivantes :
Établissement du journal du
Centre de compensation
Op. |
Journal
Centre de compensation en
kilomonnaie |
Débit |
Crédit |
a |
Mallet. Virement pour Duchmol |
850 |
|
|
à Neuflize |
|
850 |
b |
Schlumberger. Chèque |
1.100 |
|
|
à Mallet |
|
1.100 |
c1 |
Schlumberger. Chèque |
900 |
|
|
à Neuflize |
|
900 |
c2 |
Mallet. Chèque |
1.200 |
|
|
à
Schlumberger |
|
1.200 |
d |
Neuflize. Virement |
1.500 |
|
|
à Mallet |
|
1.500 |
P1 |
Positions |
550 |
|
|
à Mallet |
|
550 |
P2 |
Positions |
250 |
|
|
à Neuflize |
|
250 |
P3 |
Schlumberger. |
800 |
|
|
à Positions |
|
800 |
|
|
3.350 |
3.350 |
Les comptes
de compensation
Mallet
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
a |
V. à Neuflize/Duchmoll |
850 |
b |
Ch. client sur Schlumberger |
1.100 |
c2 |
Ch. client de Schlumberger |
1.200 |
d |
V. de Neuflize banque à banque |
1.500 |
|
Position
créditrice |
550 |
|
|
|
|
|
2.600 |
|
|
2.600 |
Neuflize
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
d |
V. pour Mallet en règlement |
1.500 |
a |
V. de Mallet/client Duchmoll |
850 |
|
Position créditrice |
250 |
c1 |
Ch. client sur Schlumberger |
900 |
|
|
1.750 |
|
|
1.750 |
Schlumberger
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
b |
Ch. client Mallet sur Sch. |
1.100 |
c2 |
Ch. client sur Mallet |
1.200 |
c1 |
Ch. client Neuflize sur Sch. |
900 |
|
Position débitrice |
800 |
|
|
2.000 |
|
|
2.000 |
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
|
Schlumberger |
800 |
|
Mallet |
550 |
|
|
|
|
Neuflize |
250 |
|
|
800 |
|
Flux net |
800 |
Vous noterez que ce compte est soldé. C’est la transmission
d’une copie de ce compte à la BDF qui permettra à celle-ci de débiter le
compte de Schlumberger et de
créditer Mallet et Neuflize et de solder ces comptes par
un virement de Mallet et Neuflize à Schlumberger. [inexact. Cf. Le
résultat des courses] |
Centre de Compensation – Positions bancaires nettes Schéma
14/1
|
Actif/Débit |
|
|
Passif/Crédit |
|
|
|
|
|
Mallet - Position |
550 |
|
Schlumberger - Position |
800 |
|
Neuflize - Position |
250 |
Dans
ce modèle, on suppose que la banque Schlumberger dispose d’une provision
à la Banque de France de 800.000, ainsi qu’il lui en est fait obligation.
f) nos trois banques vont
régler leurs positions sur le marché interbancaire, et dans l’hypothèse où
elles ne sont que toutes les trois à intervenir sur ce marché, la banque Schlumberger
empruntera 550.000 à Mallet et 250.000 à Neuflize.
Reconstitution des
journaux à partir des données de J. Bayard
Si j’ai bien compris le système que je découvre
ici, le journal de la banque est adressé tout écrit par le Centre de compensation,
mandaté par ses clients, à la Banque de France qui valide puis enregistre
aussitôt les écritures en un millième de seconde. Cela à l’air d’un simple
enregistrement puisqu’il n’y a aucun ordre de virement compte à compte des
banques. Mais ce n’en est pas un car les écritures sont passées en un
millième de seconde et s’annulent toutes, mais les virements compte à compte
sont réellement effectués. Il s’agit véritablement d’un virement
compte à compte sans monnaie aucune. Ces écritures provoquent en parallèle
des créations de créances et de dettes chez les banques comme nous allons le
voir, car ces banques ont reçu les mêmes documents du Centre de compensation.
C’est un couplage. Il n’y a pas production de monnaie — sinon un bref
instant, un millième de seconde, monnaie aussitôt annulée, monnaie virtuelle,
exactement — à la Banque de France — mais seulement production de crédit et
de dettes qui s’annulent chez les banques. C’est parfait. Ces créations sont
encadrées et ne peuvent donc monter ad libitum. Au delà d’un certain
montant, il faut refinancer. Cela me fait penser aux fameuses
particules virtuelles du Pr. Feynman qui sont annihilées en même temps
que crées ou au nombre imaginaire i = -1½ (valeur absurde) que
l’on emploie pendant le calcul mais que l’on doit éliminer avant la fin du
calcul par élévation au carré i2 = (-1½)2 =
-1, valeur parfaitement acceptable. Grâce à cela, les trésoreries des banques
font du sur place, elles demeurent inchangées pendant toutes les opérations
ce qui est bien le but recherché. Le but de la compensation est de réduire au minimum
les transferts de fonds. Il me semble que ce but est parfaitement atteint
puisqu’il n’y a aucun mouvement de fonds sauf à la BDF, mais seulement des
créations de créances et de dettes, au millième de seconde. C’est un exemple
extraordinaire de l’augmentation de la vitesse de circulation de l’argent et
J. Bayard envisage que ce petit jeu se répète au cours de la journée
afin que les banques ne restent pas longtemps sur leur position. Après la
trésorerie zéro, en route vers la position zéro permanente, compensation en
temps réel. |
Banque de France Schéma 14/2
|
Actif |
|
|
Passif |
|
|
|
|
e |
CC Mallet Compensation |
550 |
|
|
|
e |
CC Mallet Prêt à Schlumberger |
–550 |
|
|
|
e |
CC Neuflize
Compensation |
250 |
|
|
|
e |
CC Neuflize Prêt
à Schlumberger |
–250 |
|
|
|
e |
CC Schlumberger
Compensation |
–800 |
|
|
|
e |
CC Schlumberger Emprunt à Mallet |
550 |
|
|
|
e |
CC Schlumberger Emprunt
à Neuflize |
250 |
Op. |
Journal de
Banque de France en
kilomonnaie |
Débit |
Crédit |
e |
CC Mallet Virement à Schlumberger CC BDF |
550 |
|
|
CC Mallet Compensation |
|
550 |
e |
CC Neuflize Virement à Schlumberger CC BDF |
250 |
|
|
CC Neuflize Compensation |
|
250 |
e |
CC Schlumberger Compensation |
800 |
|
|
CC Schlumberger Virement de Mallet |
|
550 |
|
CC
Schlumberger Virement de Neuflize |
|
250 |
|
|
1.600 |
1.600 |
Comptes des banques à la
BDF
Mallet
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
|
Virement à Schlumberger |
550 |
|
Compensation |
550 |
Neuflize
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
|
Virement à Schlumberger |
250 |
|
Compensation |
250 |
Sclumberger
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
|
Compensation |
800 |
|
Virement de Mallet |
550 |
|
|
|
|
Virement de Neuflize |
250 |
|
|
800 |
|
|
800 |
Voici les soldes, pour cette opération, des
comptes à la fin de l’opération : Schlumberger = 0 ; Mallet =
0 ; Neuflize = 0 ; Compensation = 0. Il en va de même dans
les comptes des trois banques. Autrement dit le volume de cette prétendue
monnaie est perpétuellement nul. Voilà donc une notable importance de
quantité nulle. Cette monnaie de volume perpétuellement nul est de grande
importance puisqu’elle permet d’effectuer des virements réels. |
Écriture correspondantes
sur les journaux des trois banques
Mallet
e |
CC BDF. Compensation |
550 |
|
|
Compensation |
|
550 |
f |
Créance sur Schlumberger |
550 |
|
|
CC BDF Prêt à Schlumberger |
|
550 |
Neuflize
e |
CC BDF compensation |
250 |
|
f |
Compensation. |
|
250 |
f |
Créance Schlumberger |
250 |
|
|
CC BDF Prêt à Schlumberger |
|
250 |
Schlumberger
f |
CC BDF Prêt de Mallet |
550 |
|
f |
CC BDF Prêt de Neuflize |
250 |
|
e |
CC BDF Compensation |
|
800 |
Banque Mallet Schéma 14/3
|
Actif |
|
|
Passif |
|
a |
Investissement |
850 |
b |
Divers
CC Clients |
1.100 |
d |
Actions et titres (vente) |
–1.500 |
c2 |
Divers
CC Clients |
–1.200 |
e |
CC BDF compensation |
550 |
|
|
|
f |
CC BDF Prêt à Schlumberger |
–550 |
|
|
|
f |
Créance sur Schlumberger |
550 |
|
|
|
Op. |
Journal de
Mallet et Cie en
kilomonnaie |
Débit |
Crédit |
a |
Investissement. Cabine de douche présidentielle |
850 |
|
|
Fournisseur Duchmoll. F. n° 36.521 |
|
850 |
a |
Fournisseur Duchmoll |
850 |
|
|
Compensation. V. à Neuflize/ Duchmoll |
|
850 |
d |
Compensation. Virement à Mallet, banque à banque |
1.500 |
|
|
Actions et titres. Vente |
|
1.500 |
e |
CC BDF. Compensation |
550 |
|
|
Compensation Position |
|
550 |
f |
Créance sur Schlumberger |
550 |
|
|
CC BDF Prêt à Schlumberger |
|
550 |
b |
Compensation. Ch. client sur Sclumberger |
1.100 |
|
|
Divers CC Clients |
|
1.100 |
c2 |
Divers CC Clients |
1.200 |
|
|
Compensation Ch. client de Sclumberger |
|
1.200 |
|
|
5.750 |
5.750 |
Compte Banque de France chez Mallet
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
|
Compensation |
550 |
|
Virement à Schlumberger BDF |
550 |
Compte
Compensation
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
b |
Ch. client/Schlumberger |
1.100 |
a |
V. à Neuflize pour Duchmoll |
850 |
d |
V. à Mallet |
1.500 |
c2 |
Ch. client de Schlumberger |
1.200 |
|
|
|
|
Position |
550 |
|
|
2.600 |
|
|
2.600 |
Banque
Neuflize Schéma
14/4
|
Actif |
|
|
Passif |
|
d |
Actions et titres (achat) |
1.500 |
b |
CC
Clients Duchmoll |
850 |
e |
CC BDF compensation |
250 |
c1 |
Divers
CC Clients |
900 |
f |
CC BDF Prêt à Schlumberger |
–250 |
|
|
|
f |
Créance Schlumberger |
250 |
|
|
|
Op. |
Journal de
Neuflize en
kilomonnaie |
Débit |
Crédit |
d |
Actions et titres. Achat
à Malet |
1.500 |
|
|
Compensation. Position |
|
1.500 |
e |
CC BDF compensation |
250 |
|
f |
Compensation. |
|
250 |
f |
Créance Schlumberger |
250 |
|
|
CC BDF Virement à Schlumberger BDF |
|
250 |
a |
Compensation. Virement
de Mallet à client Duchmoll |
850 |
|
|
CC
Clients Duchmoll |
|
850 |
c1 |
Compensation. Ch.
client sur Schlumberger |
900 |
|
|
Divers CC Clients |
|
900 |
|
|
3.750 |
3.750 |
Compte Banque de France chez Neuflize
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
|
Compensation |
250 |
|
Virement à Schlumberger |
250 |
Compte
Compensation
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
a |
V. de Mallet/ client Duchmoll |
850 |
d |
V. pour Mallet en règlement |
1.500 |
c1 |
Ch. client sur Schlumberger |
900 |
|
Position |
250 |
|
|
1.750 |
|
|
1.750 |
Remarque : il n’y a
pas d’argent sur le compte courant créditeur de Duchmoll. Il y a
seulement un droit de tirage sur la trésorerie de Neuflize pour un montant de 800.000 (Cf. François Grua,
Recueil Dalloz 1998. Le dépôt de monnaie
en banque). La trésorerie de Neuflize n’a pas augmenté,
son compte BDF est soldé (c’est aussi le cas pour les autres banques, leur trésorerie
fait du sur place – jeu de mot sur « hors place » et
« sur place »). Mais son actif a augmenté du fait de son prêt
à Schlumberger. Dès que Duchmoll
voudra tirer sur la trésorerie de Neuflize,
il faudra que cette banque se démerde pour trouver de l’argent sur le marché
monétaire (à ne pas confondre avec le marché inter-bancaire réservé aux
banques, comme on vient de le voir) ou bien se refinance auprès de la
BDF. |
Banque
Schlumberger Schéma
14/5
|
Actif |
|
|
Passif |
|
e |
CC
BDF compensation |
–800 |
b |
Divers
CC Clients |
–1.100 |
f |
CC
BDF Prêt de Mallet |
550 |
c1 |
Divers
CC Clients |
–900 |
f |
CC
BDF Prêt de Neuflize |
250 |
c2 |
Divers
CC Clients |
1.200 |
|
|
|
f |
Dette
envers Mallet |
550 |
|
|
|
f |
Dette
envers Neuflize |
250 |
Op. |
Journal de
Schlumberger en
kilomonnaie |
Débit |
Crédit |
f |
CC BDF Virement de Mallet |
550 |
|
f |
CC BDF Virement de Neuflize |
250 |
|
e |
CC BDF Compensation |
|
800 |
b |
Divers CC Clients |
1.100 |
|
|
Compensation. Ch. client Mallet sur Schl. |
|
1.100 |
c1 |
Divers CC Clients |
900 |
|
|
Compensation Ch. client Neuflize sur Schl. |
|
900 |
c2 |
Compensation. Ch. client sur Mallet |
1.200 |
|
|
Divers CC Clients |
|
1.200 |
|
Compensation. Position |
800 |
|
f |
Dette
envers Mallet |
|
550 |
f |
Dette
envers Neuflize |
|
250 |
|
|
4.800 |
4.800 |
Compte Banque de France chez Schlumberger
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
|
Virement de Mallet |
550 |
|
Compensation |
800 |
|
Virement de Neuflize |
250 |
|
|
|
|
|
800 |
|
|
800 |
Compte
Compensation
|
|
Débit |
|
|
Crédit |
c2 |
Ch. client sur Mallet |
1.200 |
b |
Ch. client Mallet sur Schl. |
1.100 |
|
Position |
800 |
c1 |
Ch. client Neuflize sur Schl. |
900 |
|
|
2.000 |
|
|
2.000 |
Si
l’on procède à la consolidation des banques, en neutralisant les comptes de DAV
des divers clients (soldes = 0) pour simplifier, on aura :
Consolidation
des banques Schéma
14/6
|
Actif |
|
|
Passif |
|
a |
Investissement
(Mallet) |
850 |
b |
CC
Clients Duchmoll |
850 |
f |
Emprunts
interbancaires |
800 |
|
Divers
CC Clients |
0 |
|
|
|
f |
Dettes
interbancaires |
800 |
L’examen
de ce modèle permet de faire les commentaires suivants :
1) en augmentant son actif par
l’acquisition d’un investissement (transaction a), la banque Mallet
a créé 850.000 de monnaie secondaire mise à disposition de Duchmoll dans
une autre banque, ce qui apparaît à la consolidation des bilans des banques
(schéma 14/6) ;
bien que cela n’apparaisse pas, en raison de la
compensation, de la contre-monnaie a été créée pour faire le lien interbancaire
entre la valeur d’actif (investissement) chez Mallet à l’origine de
l’émission monétaire et la monnaie mise en compte DAV chez Neuflize ;
la
règle : toute
augmentation de l’actif bancaire entraîne création monétaire s’applique
bien ici aussi, mais indirectement,
2) dans l’hypothèse où la
transaction d) serait isolée, la banque Neuflize donnerait ordre
de virer à la banque Mallet de la monnaie qu’elle n’a pas mais que cette
dernière, qui en est tout aussi dépourvue, s’empresse de lui prêter !
ce
n’est pas une blague ; même s’il s’agit là d’un cas peut-être plus
théorique que pratique, il reste toujours possible ! et, ce qui est possible…
♦ Voir ci-dessus. |
il convient de préciser que la
banque emprunteuse remet des titres en garantie à la banque prêteuse, titres
acquis on l’a vu par création monétaire, ce qui n’est pas mal ! ainsi, la
transaction s’apparente à une
forme de troc exécuté avec de la monnaie virtuelle ! cette
monnaie n’existe nulle part, puisqu’elle n’est pas recensée ; on
l’assimile ici à de la monnaie de contrepartie puisqu’elle est créée de
même : pour la circonstance, avec toutefois pour différence l’absence de cause
(obligation de contrepartie) ;
3) les virements visés aux a)
et d) ci-dessus, correspondant en partie ou totalement à des opérations
de banque pour compte propre, sont noyés dans la masse des transactions
traitées en compensation, échappant ainsi au contrôle des autorités
monétaires ;
elles
sont effectuées en monnaie de contrepartie ou en équivalent ♦ ;
♦ Non, en stealth money, monnaie furtive,
monnaie fugace ou de compensation. |
4) enfin, la transaction d) est bien faite en
monnaie virtuelle, puisque ce n’est pas la provision en compte à la Banque de
France qui a servi au règlement des positions ♦,
mais bien l’appel au marché interbancaire ♦♦ ;
♦ Exact ! Virtuelle ou imaginaire. ♦♦ Non,
au Centre de compensation. |
5) comme on l’a vu, il est fait obligation aux banques
de disposer d’une provision en compte à la Banque de France ♦ ; les autorités supposent ainsi garantir
un règlement immédiatement irrévocable, ce qui serait parfait si les
participants utilisaient cette provision pour solder leur position débitrice
sans faire appel au marché interbancaire ;
♦ C’est le Centre de compensation, en accord avec la
BDF et la loi je suppose, qui offre cette provision pour le temps d’une milliseconde. |
ce
qui n’est pas le cas, puisque la banque Schlumberger a emprunté sur le
marché interbancaire en monnaie de contrepartie, c’est-à-dire dans une monnaie
que les banques ♦ ont elles-mêmes
créée pour la circonstance.
♦ Pas les banques mais le Centre de compensation, en
accord avec le règlement et la loi, je suppose. |
Il
faut bien voir, en outre, que les banques ne restent pas en position entre
elles, et puis à quoi servirait le marché ? Aussi, est-il probable que les
opérateurs de chambres de compensation, mandatés par les banques, procèdent
tout au long de la journée au règlement des positions en intervenant pour leur
compte sur le marché interbancaire, ramenant ainsi à tout moment les
« compteurs à zéro ».
Ainsi donc, il apparaît que les banques peuvent
opérer entre elles, en dehors des règles du droit élémentaire qui les
lient à leur Banque centrale ; c’est qu’en effet, l’inscription de leurs
positions en compte à la super-banque devraient être soldées avec celle-ci en
monnaie centrale et non entre elles dans une monnaie créée pour la
circonstance.
♦ Non, puisqu’elle est déjà soldée au départ, elle
est pré-soldée. Soldée au départ, elle est soldée à l’arrivée. |
La Banque centrale n’est donc que la chambre
d’enregistrement d’opérations exécutées par les banques, en toute liberté, dans
une monnaie qui n’est pas centrale ♦,
contrairement à ce que prétend le pouvoir monétaire.
♦ Effectivement puisqu’elle est de compensation. La
Banque centrale n’est pas une chambre d’enregistrement puisqu’un virement
réel de compte à compte — qui résout la compensation — a eu lieu par son
entremise. |
Des
analyses qui précèdent, on peut avancer que :
- ce soit dans le SIT ou dans
le PNS, la Banque de France sert de chambre d’enregistrement ♦,
♦ Non, elle assure le virement de compte à compte qui
résout (n’oubliez pas que la comptabilité est de l’algèbre) la
compensation. La pratique de la comptabilité est une équation permanente. |
- la monnaie secondaire
échangée en compensation n’appartient pas aux banques puisqu’elles doivent
créer une monnaie de contrepartie pour solder leurs positions ♦,
♦ Je ne comprends pas le sens de cette phrase. Que
sont ces monnaies secondaires et de contrepartie ? |
- dans les deux systèmes (SIT
et PNS), la monnaie échangée entre les banques est de la monnaie de
contrepartie ou contre-monnaie créée pour la circonstance, monnaie dont la
seule fonction consiste à assurer la liaison interbancaire entre les valeurs
d’actif qui sont à l’origine de l’émission et la monnaie secondaire en
circulation ♦,
♦ Je ne comprends pas le sens de cette phrase. Où y
a-t-il circulation de monnaie secondaire ? |
- lorsqu’elle porte sur des
transactions pour propre compte de part et d’autre (cas du d), la
monnaie échangée est de la monnaie virtuelle (c’est-à-dire sans cause) créée
pour les besoins du moment ♦,
♦ Je n’ai pas encore étudié ce cas. |
- les banques font leur affaire
en toute indépendance de leurs transactions réciproques, ce qui
nous autorise à dire que les banques se re-financent entre elles dans une
monnaie qu’elles créent pour la circonstance ♦,
♦ La compensation fut créée pour cela. C’est la moindre des
choses quand même. Où est le mal ? |
- la monnaie portée en compte à
la Banque Centrale n’est pas de la monnaie centrale ♦ comme le pouvoir monétaire s’efforce de le
faire croire, à moins que par un coup de baguette magique cette monnaie de
contrepartie ne se transforme soudainement en monnaie centrale, dès qu’elle
s’inscrit au crédit du compte à l’Institut d’émission ! ♦♦
♦ En effet ! La monnaie portée en compte à la BDF est
de la « monnaie » de compensation. Elle s’annule, ainsi que
celle qui se trouve dans les comptes des banques, dès la compensation
terminée ; comme la particule virtuelle de la mécanique quantique, cette
monnaie virtuelle s’annule dès l’interaction terminée, comme le nombre
imaginaire i, cette monnaie imaginaire s’annule dès le calcul
achevé. Donc, il n’y a pas création de monnaie, sinon pendant un millième de
seconde. Il n’y a pas de circulation de monnaie seconde. Cette
« monnaie » est effectivement porté au crédit d’un compte, mais
elle simultanément portée au débit d’autres comptes. Quand le compte de votre
caisse est soldé, cela signifie que… la caisse est vide. Zéro argent. ♦♦ Ce
n’est pas nécessaire puisqu’elle s’annule instantanément. |
Enfin, qu’il s’agisse du SIT ou du PNS, à l’issue de
la compensation, banque par banque ou prises ensemble les positions débitrices
des unes sont égales aux positions créditrices des autres. On en déduit qu’il y
a égalité de l’offre et de la demande de monnaie. Il ne s’agit donc pas d’un
marché ouvert à la concurrence.
En supposant que j’aie
compris le système et que mes écritures soient correctes, je ne trouve pas
trace de monnaie non centrale. Les trésoreries ne bougent pas. Où se cachent
donc ces monnaies ? Je ne comprends pas les
arguments de J. Bayard. Pourquoi les banques opéreraient-elles « en
dehors des règles du droit élémentaire » ? N’ayant été comptable que dans des entreprises non
bancaires et non financières, je n’ai jamais tenu ce genre de comptabilité.
Il est donc possible que je commette ici des erreurs. Aussi, tous conseils ou
critiques sont les bienvenus. * * * Le point de vue d’Olivier Brumaire :
Autrement dit :
qu’est-ce qu’un prêt, un crédit ? C’est la différance d’un
payement (comme dirait Jack des Rides A.). Vous ne pouvez payer maintenant,
vous payerez plus tard, mais vous pourrez commencer la réalisation de votre
projet tout de suite. Cela se soldera par un payement. Mais il est tout à
fait possible que cela se termine par un nouveau prêt. Cela s’appelle
« faire les fonds ». C’est une pratique courante entre commerçants.
Ainsi, pour l’instant, la FED fait les fonds pour des banques insolvables qui
jouent comme des folles au casino. Il me semble qu’il y a une règle sur le véritable argent
scriptural : il
doit conserver toutes les qualités de l’or sans ses inconvénients dont
le principal est sa pénible extraction. Quand l’or manque, il manque (ses
qualités sont fondées sur ce défaut), d’où l’obsession des mercantilistes.
Maintenant, Philippe le Bel pourrait se contenter d’appuyer sur un bouton et
d’appuyer trop longtemps, avec le même résultat que son mauvais aloi.
Après publication sur le blog de Paul Jorion, je
comprends en lisant les communications de deux intervenants (J. Bayard
pour l’erreur dans le déroulement de la compensation et… je n’arrive pas à
retrouver l’autre. Je ne me souviens pas de la remarque qui a déclenché ce
qui suit et je ne la retrouve pas) que 1) mon modèle est irréaliste car
les règlements qui soldent les positions ne se font pas automatiquement,
comme je l’imaginais, mais « manuellement » sur le marché interbancaire
(à vérifier). Ce serait mieux complètement automatique avec un taux d’intérêt
fixé chaque jour à 7 h pour la journée selon certaine règles ; mais
bon… 2) je comprends soudain l’intérêt de la compensation, son
concept : transformer un difficile problème de règlements dans tous
les sens en un facile problème de virements de compte à compte dans chacune
des banques impliquées, moyennant le règlement des positions (j’ai d’ailleurs
lu cela je ne sais où lors de mes recherches — la compensation ramène le
problème à des virements de compte à compte —, sans comprendre… car il
n’était pas précisé : dans une même banque et je me demandais comment on
pouvait faire des virement de compte à compte dans plusieurs banques). Il n’y
a pas du tout besoin de monnaie pour effectuer tous les mouvements de comptes
sauf pour les mouvements réels à la Banque de France. À la fin de l’opération
les comptes « Compensation » sont soldés. En tant que comptable,
je me demandais : « Si ces règlements compensés ne touchent pas
la trésorerie des banques, trésorerie où est logée toute la monnaie
scripturale, cas dans lequel le débit du compte client le serait par le
crédit d’un compte de trésorerie (Caisse ou Banque de France), quel compte
dans ce cas sera crédité ? Le compte « compensation » (et même
chose pour les clients créditeurs : c’est le compte compensation qui
sera débité). C’est ce compte qui permet de résoudre le problème de règlement
en un simple problème de virements compte à compte en interne. J’ignore quelle
est le nom de ce compte s’il existe. L’usage en comptabilité est que,
lorsqu’il vous manque un compte pour passer des écritures, vous le créez
purement et simplement. Si ce compte, sous un nom ou sous un autre n’existe
pas, c’est à dire si le procédé est autre que je l’imagine, eh bien qu’on me
le montre, qu’on ne se contente pas de me dire qu’il a lieu. C’est beau quand
même. J’ai toujours trouvé la comptabilité belle. Donc, hormis le règlement
qui solde les positions [Que dis-je ? Y compris surtout le cas des règlements
car toutes les banques de France — cinq cents environ —sont clientes d’une
seule et même banque ! N’est-ce pas merveilleux ?], le cas est
ramené à un cas précédent : le cas de la compensation entre clients
d’une même banque. Il faut encore remarquer
que les clients d’une même banque qui ont des dettes et des créances envers
les clients d’une autre banque, ne se doivent rien entre eux. Les virements
de compte à compte par l’intermédiaire du compte compensation (virements
triangulaires) ne sont pas des virements de débiteur à créanciers mais des
virements de débiteurs de clients d’une autre banque à créanciers de clients
d’une autre banque par l’intermédiaire du compte « Compensation ».
Y a-t-il paiement des créanciers de l’autre banque et paiement des créancier
de notre banque par les débiteurs de l’autre banque ? Oui. Par la magie
de la compensation, des règlements entre gens qui ne se doivent rien dans une
banque entraînent des paiements à distance dans une autre banque sans aucun
déplacement de fonds (excepté à la Banque de France) et réciproquement. Résumons les
faits : les clients créditeurs des banques (le fait qu’ils soient
créditeurs n’est autre qu’une autorisation de tirer à vue) tirent, tirent,
tirent sur leurs banques et jamais leurs
projectiles n’atteignent la trésorerie des banques ; ils sont
absorbé par le gros matelas de la compensation. Seules les positions
atteignent la trésorerie des banques dans les livres de la Banque de France.
et, me dit J. Bayard, même pas : le règlement des positions se
ferait hors trésorerie, donc eux aussi par une sorte de compensation, je ne
sais car J. Bayard ne m’a pas
communiqué l’explication que je lui ai demandée. Ni personne d’autre. Certes, j’ai admis suite
à la remarque de J. Bayard que le
financement des positions se fait sur le marché interbancaire, avec un taux
soumis à l’offre et à la demande, après la compensation car cela ne change
rien à mon modèle ; mais selon moi et le Manuel de l’intersyndicale
de la Banque de France pour la préparation au concours de
secrétaire-comptable les règlements se font nécessairement par virement
compte à compte à la Banque de France. Je veux bien croire qu’il existe un
manière pour les banques d’effectuer ces transactions sans recourir à leurs
comptes courants, mais il faudra d’abord me montrer comment elles font,
quels sont les comptes mouvementés et où ils se trouvent, dans quels livres
ou par toute autre manière. Je ne me contenterai jamais de déclaration
péremptoire. * * * Avec
ce que j’ai appris au cours de cet exercice, je peux répondre à une question
qui, pour un comptable, est la plus importante : quelles sont les
écritures qui sont passées avant et après la compensation. Les banques remettantes
mettent à l’encaissement les chèques que leurs clients ont reçus en paiement.
Si le tireur du chèque est un client de la banque, une simple écriture
suffira, sans aucun recours à quelque trésorerie que ce soit : _______________________________________ Par client A, virement
de B………….100 __________ à
client B, virement à A………...100 _______________________________________ Sinon, il faut recourir
à la compensation. La banque remettante
vérifie et copie recto-verso le chèque (le post-marque peut-être), l’archive,
puis crédite ses clients en passant les écritures suivantes (portant toutes
les mentions nécessaires à la compensation, ce que je ne fais pas ici) :
_______________________________________________ Par Compensation, Mallet,
ch. 236145………..341 __________ à
Client Petiot, ch. de Borodine ………... 341 _______________________________________________ Par Compensation, Neuflize
ch 265987.……1.000 __________ à
Client Dufot, ch. de Batavia…………1.000 _______________________________________________ …… etc Puis elle adresse copie
(remise électronique) du compte « Compensation » au Centre de
compensation à l’heure dite. Toutes les banques font
de même. Une minute (quart d’heure, demi-heure, heure, milliseconde) après
l’heure dite de la compensation, les banques reçoivent le résultat de la
compensation. Elles connaissent alors leurs positions. Elles les
soldent en empruntant et en prêtant sur le marché interbancaire. Puis elles
passent, grâce à la liste fournie par le Centre de compensation, des
écritures qui débitent leurs clients, écritures du type : __________________________________________ Par client Dupont, ch.
424564…………...250 ______________ à
Compensation………….…..250 __________________________________________ Par client Durand, ch.
346951…………...125 ______________ à
Compensation………….…...125 __________________________________________ ……..etc Enfin, elles passent les
dernières écritures (il y aura autant de lignes d’écriture que de banques moins
une qui participent à l’opération de refinancement) ; soit pour une position
débitrice : ______________________________________________________ Par
Compensation…………………………………....2.364 _________ à
Banque de France, virement à banque X.………2.364 ______________________________________________________ (le compte de la
banque dans les livres de la BDF sera débité) soit
pour une position créditrice : _______________________________ _______________________ Par Banque de France, virement
de banque X…..…....3.654 __________à
Compensation……….…………………………3.654 ______________________________________________________ (le compte de la
banque dans les livres de la BDF sera crédité) Et voilà, le compte
« Compensation » soldé, les clients débiteurs débités et les
clients créditeurs, crédités, sans aucun mouvement d’argent. Tout le monde a
payé ou encaissé sans un seul mouvement d’argent sinon ceux des soldes des
positions sur les comptes des banques dans les livres de la Banque de France. Ainsi, le compte
« Compensation » est comme une trésorerie fantôme des banques. Les
seuls dépôts qui atteignent la trésorerie des banques sont les dépôts en
billets et ceux qui viennent de l’étranger et les 2% de « chèques
circulants » non remis à la compensation. Les écritures pour ces dépôts
seront du genre : Débit
de la trésorerie de la banque ; Crédit du compte client. (quel est l’évènement enregistré par cette
écriture ? Un encaissement à gauche et l’inscription d’une
promesse de payer à l’ordre de… à droite) Sinon, les dépôts
effectués par chèques ou virements seront du genre : Débit
du compte « Compensation » ; Crédit du compte client. (quel est l’évènement enregistré par cette
écriture ? Un encaissement fantôme à gauche et l’inscription
d’une promesse de payer à l’ordre de… à droite) Quant aux prêts consentis par la banque à
ses clients : Débit
du compte « Créance clients » ; crédit du compte client. (quel est l’évènement enregistré par cette
écriture ? Une promesse de remboursement à gauche et l’inscription
d’une promesse de payer à l’ordre de… à droite. Autrement dit, il n’y
a pas d’encaissement, donc IL N’Y A PAS DE DÉPÔT) On voit que ce prétendu
« dépôt » n’atteint ni la trésorerie, ni la compensation. Pour être
véritablement un dépôt, il devrait soit atteindre la trésorerie, soit la
trésorerie fantôme. Ensuite, quand le client tire sur la banque, les
règlements se font par la compensation et n’atteignent pas la trésorerie de
la banque. Or, dans la compensation, il ne circule pas du tout d’argent, il
n’y a pas du tout d’argent. Il y a seulement manipulation algébrique des
inscriptions de promesses de payer. Voilà donc pourquoi un
crédit consenti à un client ne crée pas d’argent. Il crée seulement
l’inscription d’une promesse de payer.
Ensuite, quand il s’agit d’honorer cette promesse, c’est à
dire quand il s’agit de payer,
c’est une autre affaire, il faut trouver de l’argent car ces promesses de
payer-là ne circulent pas et personne n’en voudrait si elles tentaient de le
faire. Le seul argent qui circule entre les banques le fait de compte à
compte dans les livres de la BDF lors du solde des positions. Et la seule
création d’argent est le fait de la banque centrale. Le volume M1 – M0 n’est
pas un volume d’argent. C’est un volume d’inscriptions de promesses
de payer à l’ordre de… Et une partie seulement du total de ces
inscriptions est due à des dépôts et l’autre à des prêts. C’est pure
stupidité ou rouerie que de nommer cela le total des dépôts. Cette trésorerie fantôme est remise à zéro au moins une fois par
jour. C’est donc une trésorerie zéro parfaite. Il n’y a donc pas de création
d’argent de son fait. La trésorerie fantôme est néanmoins reliée à la trésorerie des
banques par les règlements des positions. Les véritables mouvements de fonds
ont lieu sur les comptes courants des banques dans les livres de la Banque de
France. Pour régler les découverts temporaires à la BDF — du fait que tous
les ordres de virement n’ont pas lieu en même temps puisqu’il y a recherche
sur le marché interbancaire — la BDF fait des facilités, payantes évidemment,
aux banques qui sont débitrices provisoirement dans les livres de la BDF pour quelques instant, de
la milliseconde à… disons une heure. Quand le round de la compensation
est terminé, les banques qui étaient provisoirement à découvert se retrouvent
créditrices, comme prévu par la compensation, et peuvent donc rembourser
immédiatement la BDF. Je remarque encore que les comptes des clients sont situés en
classe 2, Comptes d’opérations avec la clientèle, classe qui
n’est pas celle des comptes de trésorerie, classe 1, Opérations de
trésorerie et interbancaires. Les comptes mouvementés par la compensation
ne sont donc pas des comptes de trésorerie. La compensation consiste donc à
manipuler des inscriptions de promesses de payer en circuit fermé et qui ne
sortent pas des livres de la banque et non pas de l’argent. Le volume M1 – M0
est un volume d’ inscriptions de promesses de payer. Si les inscriptions de
promesses de payer étaient de l’argent, il ne pourrait pas y avoir de bank
run. Ces promesses-là ne sont pas plus de l’argent que les provisions
pour risques et dépréciations. Les provisions pour risque et dépréciation
sont créditées par le débit d’un compte de charges : Dotation aux
provisions. Les provisions des comptes clients sont créditées soit par le
débit de la Trésorerie, soit par le débit du compte Compensation
(s’il existe, j’aimerais bien savoir dans quelle classe il est), soit par le
débit du compte Créances sur la clientèle. (Quelqu’un pourrait-il
m’adresser le plan comptable détaillé des banques françaises ? Le
courrier électronique est réparé et fonctionne à nouveau.) J’apprends à
l’instant que le plan comptable des banques est classé par liquidité
décroissante : 1 cash (Caisse et CC BDF) ; 2 comptes
d’opérations avec la clientèle ; 3 autres comptes financiers ;
4 Valeurs immobilisées ; 5 Capitaux permanents (c’est là que
sont les provisions, ce qui est bien la preuve qu’elles ne sont pas de
l’argent et qu’elles sont loin d’en être. Elles sont aussi peu de l’argent
que les capitaux. Il n’y a pas d’argent là). Puisque les CC clients sont
moins liquides que Caisse et CC BDF, c’est donc la preuve que les sommes qui
y sont constatées, aussi liquides soient-elles, ne sont pas des sommes
d’argent mais seulement des inscription de promesses de payer à l’ordre
de… Cela confirme mon opinion de trésorier-comptable : il n’est
d’argent que de trésorerie. Le
reste peut être transformé en argent, plus ou moins facilement, mais ce n’est
pas de l’argent. M1 - M0 n’est pas une masse d’argent mais seulement une
masse d’inscription de promesses de payer à l’ordre de… La définition
de l’argent serait alors : 1) ce qui peut payer 2) ce qui a cours
(on ne peut refuser le paiement) 3) ce qui est complètement disponible
(c’est à dire ne nécessitant pas de liquidation). Seul ce qui est en
trésorerie (dans la caisse à la banque et sur les comptes des banques dans
les livres de la Banque de France) est complètement disponible. Cela me
permet de faire cette remarque : autrefois, l’argent était de l’or
monnayé, puis ce fut des billets de banques. Qu’est-il aujourd’hui ? Un
nombre réel positif est argent ou non selon le compte où il se trouve.
Seuls sont argent les nombres inscrits au crédit des banques dans les livres
de la BDF. Ils ont le pas sur les billets puisque ceux-ci doivent être
achetés par la banque par débit de son compte dans les livres de la BDF.
Point final. Il n’y a pas un sous vaillant dans la masse M1 – M0. C’est bien
pour ça que cette masse peut grossir énormément. Au moment des paniques,
c’est autre chose. Il ne faut pas confondre l’inflation des actifs avec un
gonflement de monnaie. C’est seulement le prix des actifs qui gonfle et non
pas la quantité de monnaie. On peut facilement le constater aujourd’hui et
j’espère bien que ce n’est qu’un commencement et que tout ça va crever. Si le
prix des actifs était de l’argent, alors le prix du beurre serait aussi de
l’argent et on pourrait donc avoir en même temps le beurre et l’argent du
beurre. Le prix des actifs est seulement un prix escompté et ce prix escompté
porte un nom : valeur. C’est la valeur des actifs qui gonfle et non pas
la monnaie. Et la valeur est seulement de l’argent escompté ; et entre
de l’argent escompté et l’argent encaissé, il y a tout un monde d’aventures
et d’aléas. Il y a donc une parfaite analogie entre le concept de grandeur tel
que l’entend Lebesgue et le concept d’argent aujourd’hui. Pour Lebesgue, une
grandeur est un nombre réel positif ; mais tous les nombres réels
positifs ne sont pas des grandeurs. Ils sont des grandeurs selon la famille
de corps à laquelle ils sont attachés. De même l’argent, de nos jours, est un
nombre réel positif ; mais tous les nombres réels positifs ne sont pas
de l’argent, ils sont argent selon le compte dans lequel ils figurent. De nos
jours, l’argent n’est plus dans les coffres, il est dans les livres. Il est
non pas scriptural, mais livresque. Buchführung über alles ! Démonstration de la
non-création d’argent par les banques commerciales Il me vient une autre idée qui me permettra de démontrer que tout
solde créditeur d’un compte client qui est obtenu par débit du compte Créances
clients sera financé dès que le client tirera sur la banque. Prenons la
banque Mallet. Un certain Laffitte vient d’y faire un emprunt et son compte
est donc crédité par le débit du compte Créance client Laffitte pour
un nombre de 1.000. Simple remarque, à cet instant, M1 augmente
de 1.000 alors que pas un seul centime n’a été déposé. Maintenant
supposons que le lendemain Laffitte
ne touche pas à son compte, mais qu’un fait exceptionnel se
produise : à la fin de la compensation quotidienne, le compte Compensation
de Mallet est soldé. Mallet n’est ni en position débitrice, ni en position
créditrice. Autre hypothèse maintenant, supposons que, ce même jour, toutes
choses égales par ailleurs, ce con de Laffitte s’avise de tirer sur sa
banque, Mallet, un chèque de 1.000 à l’ordre du dénommé Paudret client
chez Neuflize et que celui-là met immédiatement son chèque à l’encaissement.
Que se passe-t-il à la compensation ? Mallet est en position débitrice
pour un nombre de 1.000, exactement. Que se passe-t-il ensuite ?
Mallet emprunte 1.000 sur le marché interbancaire (peu importe le
procédé) à la suite de quoi il est crédité de 1.000 sur son compte dans
les livres de la Banque de France, peu importe qui est mandaté pour donner
l’ordre (ce qui correspond à un débit du CC BDF dans les livres de
Mallet). Donc, ce prétendu argent créé au bénéfice de Laffitte ne l’était
pas, créé, à tel point que le prêt fait à Laffitte par Mallet vient, sous vos
yeux, d’être dûment financé par du bon argent scriptural central. Nous
avons les écritures suivantes qui enregistrent ces mouvements dans les livres
de Mallet : 1) Débit du compte du client
Laffitte par le crédit du compte Compensation ; (Recherche du financement sur le marché interbancaire…) 2) Débit du compte CC BDF
par le crédit des comptes Prêteur n° 1 ___________________________________________ Prêteur n° 2 ___________________________________________ Prêteur n° 3 etc. ; 3) Débit du compte Compensation
par le crédit du compte CC BDF.
Voilà, le prêt Laffitte est financé. Donc il n’y a pas
création de monnaie puisque Mallet a dû emprunter pour ce financement.
CQFD. Supposons que le prêt de Laffitte soit d’une durée d’un an. C’est
cet argent là, que Mallet emprunte aujourd’hui pour le financer, que
Laffitte lui remboursera dans un an. C’est de l’argent emprunté que Laffitte
remboursera, argent emprunté par Mallet et remboursé depuis longtemps. Et ce
n’est pas de l’argent qui sera détruit à ce moment là, mais une créance,
seulement une créance, la créance de Mallet sur Laffitte, un simple bout de
papier qui sera déchiré et jeté à la poubelle (en fait archivée pour dix
ans). Il n’y a pas de création d’argent par les banques commerciales.
Maintenant, j’en suis certain car je ne suis pas seulement comptable, mais
aussi grammairien. Ce problème aurait ravi Wittgenstein. Tous ces faux
problèmes et ces rumeurs extravagantes qui se recopient de manuel en manuel,
résultent de l’incompréhension de la grammaire. Regardez l’usage. Je suis un
praticien de la chose, et comme commerçant, et comme comptable et comme
grammairien. Je n’écris pas des manuels mais je connais la chose. La
comptabilité est une branche importante de la philosophie. Paul Jorion
regarde ça en anthropologue et moi en grammairien. Ne regardez pas les
manuels, regardez l’usage. Grâce à l’artifice que j’ai imaginé, je vois bien maintenant
(j’espère que vous aussi) le lien entre la trésorerie et le compte du client
Laffitte et donc avec le financement du prêt Laffitte. Mallet a respecté
sa promesse. Il a réellement payé à l’ordre de Paudret. Il est bien
évident que ce sage banquier ne vas pas emprunter l’argent nécessaire à
l’avance, mais seulement au
dernier moment. Il ne veut pas payer des intérêts pour rien : que
feriez-vous à sa place ? Je généralise : qu’il y ait dépôt ou prêt, le banquier emprunte
toujours pour payer, et il emprunte au dernier moment. Trésorerie
zéro, n’est-ce pas ? Il emprunte, il ne crée pas de d’argent. Vous vous
demandez peut-être pourquoi Mallet est a sec comme ça, pourquoi il doit
emprunter pour un malheureux 1.000 avec tous ces vrais dépôts qui dorment
chez lui ? Mais parce que ça fait belle lurette qu’il a déjà tout
« employé » (M1 – M0 est une coquille vide, un noisette véreuse. Il
n’y a pas d’argent dans M1- M0, le ver de la finance a déjà tout mangé. Si
les prêts à découverts étaient interdits comme le demande Allais, on aurait
M1 = M0. Tout l’argent des dépôts demeurerait en trésorerie. Alors où est
passé tout cet argent ? Son volume s’accroît peu à peu du fait de la BDF
mais ils se disperse, il diffuse à travers les comptes. Cela fait penser au
théorème de Liouville : « le volume occupé par un système dans
l’espace des phases est constant pendant toute l’évolution. ») Il y
a donc diminution constante de la densité… de l’argent dans l’espace
des emprunts au fil du temps. Un banquier qui a de la trésorerie est un
mauvais banquier et ses actionnaires vont lui sonner les cloches, car
l’argent seulement détenu ne rapporte rien. Encore faut-il qu’il soit
« employé ». « Vous roupillez, mon ami ! »
diront-ils (l’actionnaire est avide). De tout cela, il s’ensuit qu’il n’y a
qu’une seule monnaie ; les avoirs des banques (et des établissements qui
ont un compte à la BDF) sur leurs comptes courants dans les livres de la
Banque de France [Manuel de l’Intersyndicale de la Banque de France pour
la préparation du concours de secrétaire-comptable]. Ces avoirs là, et
seulement ceux-là, sont de l’argent. Il s’ensuit que tout ce qui est argent
dans les livres de Mallet est tout ce qu’il y a de plus central, puisque les
comptes courants de Mallet sont dans les livres de la Banque de France.
Évidemment, le dépôt fait par Paudret par remise de son chèque à sa banque
est un véritable dépôt car le compte de Paudret sera crédité chez sa banque
par le débit du compte Compensation.
Le fait primordial est que la banque de Paudret a effectivement
encaissé (via la compensation) l’argent qu’a dû emprunter Mallet, banque de Laffitte. Ce vrai argent de ce
vrai dépôt, n’a pas été créé, il vient d’ailleurs, il a été simplement
déplacé. Il n’y a aucun mystère en comptabilité. Les banquiers peuvent faire autant de crédits
qu’il veulent, à la condition qu’ils les financent et que quelqu’un le
leur demande. Leur pouvoir s’arrête là : ils ne peuvent prêter à des
gens qui ne veulent pas emprunter. Donc la scie « les crédits font les
dépôts » est une parfaite sottise (une de plus) car ce sont les
financements des crédits qui font les dépôts… chez les autres banques. Théorème : le
prétendu dépôt sur le compte de Laffitte ne devient vrai dépôt chez la banque
de Paudret que parce que Mallet a, entre-temps, financé le prêt de Laffitte
lors de la compensation et que le banquier de Paudret a encaissé le montant. Règle fondamentale : toutes les créances, de
la classe 2 à la classe 5 sont… des valeurs et non pas de
l’argent. Les valeurs sont seulement de l’argent escompté, des châteaux en
Espagne. L’argent est certain,
les valeurs sont incertaines. Tous ces génies de la finance qui
« créaient » de la valeur. Ah ! les trous du cul. C’était
seulement de la gonflette, en vérité une pompe à phynance, car on peut faire
beaucoup de « valeur » avec très peu d’argent et les gogos l’ont
dans le cul. Bien fait. Vive la crise ! Il ne faut pas
confondre dette, endettement et argent. La banque qui s’endette auprès de la
banque centrale et, grâce à son nantissement, va payer un petit taux ne
s’endette pas pour obtenir de la dette. Elle s’endette pour obtenir des
nombres argent. Or, de même que l’or ne fut, n’est et ne sera jamais de
la dette, les nombres argent remis par la banque émettrice ne le sont
pas non plus. Ce n’est pas parce que la banque est endettée que les
nombres argent concédés par la banque émettrice doivent être de la dette.
Je l’ai dit ailleurs : les nombres argent doivent avoir toutes
les qualités de l’or sans avoir ses défauts. L’or n’était pas de la dette, les
nombres argent ne le sont pas non plus. Regardez l’usage. Une dernière question
se pose : qu’est-ce qui a remplacé la sûreté que procurait l’or ?
Ce sont l’autorité de la banque centrale et l’autorité de l’État, c’est à
dire l’autorité de la justice, de la police, de l’armée et des services
secrets. Les vaches sont bien gardées. * * * Qu’ai-je
démontré ? 1) que tout prêt est obligatoirement financé avec de
l’argent central ; 2) que contrairement à une idée reçue, ce n’est
pas les prêts qui circulent mais l’argent central (le qualificatif est
redondant puisque dans ce cas il n’est d’argent que central) ;
3) qu’il ne circule qu’entre banques, c’est à dire de compte à compte
puisque toutes les banques sont clientes d’une même banque centrale ;
4) que le volume qui circule est très petit par rapport non seulement au
volume des prêts mais aussi au volume d’argent central ; ce qui explique
que l’on puisse financer de très
grands volumes de prêts avec très peu d’argent central ;
5) que par la magie de la compensation le total des positions débitrices
est égal au total des positions créditrices et que par conséquent tout
emprunteur trouvera toujours un prêteur 6) que, quoi qu’il en soit, un prêt
demeure un prêt pendant toute sa durée de vie et ne devient jamais argent,
c’est à dire ne circule pas. Je vais recourir encore
une fois au cher professeur Lebesgue à qui je dois une fière chandelle :
de même qu’un nombre-aire est un nombre, un nombre-longueur ou un nombre-prix
ne sont pas moins des nombres. Mais une aire, une longueur, un prix ne sont
pas moins des grandeurs différentes. C’est la même choses ici. Un
nombre-argent et un nombre-prêt sont tous deux des nombres, mais ces
grandeurs n’en sont pas moins différentes comme sont différentes l’aire et la
longueur. Où est située, physiquement la trésorerie des banques et des
30.000 clients de la Banque de France, dont le Trésor ? Dans les livres
de la Banque de France sous forme de nombres-argent. Où est située,
physiquement la trésorerie des clients des banques ? Dans les livres
des banques, plus précisément dans les comptes de la classe 2. Toute
la différence est là : la banque de France est infaillible, les banques
ne le sont pas. La Banque de France ? c’est de l’or en barre. Il n’y
donc pas un centime d’argent des les comptes de la classe 2, il n’y a
que des prêts (des nombres-prêt). Tant que le prêt est inactif, rien ne se
passe. Si l’on tire sur ce prêt, alors il est financé, obligatoirement
financé, en tout ou en partie selon que l’on retire le tout ou seulement une
partie. La prétendue monnaie bancaire n’est en tous cas pas une monnaie
interbancaire, donc sa prétendue circulation n’est pas non plus une
circulation : elle est réduite par la compensation à des virements de
compte à compte à l’intérieur des livres de chaque banque. Elle ne quitte
donc jamais ces livres, de même que la trésorerie des banques ne quitte jamais
les livres de la Banque de France. Il n’y a nulle escroquerie là-dedans. Le service rendu est excellent.
Le problème est dans la cupidité de la finance, la cupidité des accapareurs
(ainsi appelait-on les spéculateurs avant la révolution française). Vous
savez donc ce qui vous reste à faire. Comme disait l’exquis marquis :
« Citoyens ! encore un effort… » La
prétendue science économique est une métaphysique c’est à dire une pathologie Ma spécialité de grammairien est la grammaire du mot
« valeur ». Quand je lus Wittgenstein ils y a une dizaine d’années,
je découvris, à ma grande surprise, que tel M. Jourdain faisant de la
prose sans le savoir, j’étais grammairien sans le savoir et que j’avais
résolu en 1976 la pathologie grammaticale du mot « valeur » après
quinze ans d’efforts, une pathologie vieille de deux siècles. Une grammaire est l’ensemble des règles qui constituent une
institution, un usage, et qui les constituent dans la mesure où les règles
sont suivies. La grammaire de l’institution langage n’est qu’un cas
particulier parmi tous les usages possibles. La thèse de Wittgenstein est que
l’usage ne se trompe jamais (Lévi-Strauss quant à lui disait que la tradition
avait toujours raison). Les règles sont suivies sans aucun problème et en
toute ignorance de ce qui est ainsi accompli. Par contre, l’interprétation de
ces grammaires est presque toujours fausse et a pour nom celui d’une
maladie : la métaphysique. À ce titre, la « science »
économique est un bon exemple de cette pathologie de l’interprétation, elle
est une métaphyqique. C’est pourquoi Wittgenstein dit toujours regardez
l’usage. La guérison intervient brusquement lorsque la grammaire est
comprise. C’est difficile, la grammaire. Peut-être y a-t-il parmi vous
beaucoup de grammairiens qui s’ignorent. Heil Myself ! Ce schéma incite à
l’erreur Ce tableau ment. Les choses ne se passent pas comme ça. Comment « l’argent » passe-t-il d’une banque à l’autre, en combien de temps ? On n’en sait rien. Voici comment les choses se passent. Notez qu’à mon habitude, je reconstitue, à rebours, les écritures du journal qui ont conduit au bilan présenté dans le schéma faux. Il est question de généalogie, ici, et seulement de généalogie. N’y a-t-il qu’une monnaie de naissance noble, au château ; ou bien y a-t-il aussi une monnaie de naissance vile, dans les faubourgs ? Or vous ne pouvez traiter les questions d’origine dans un bilan où tout est compensé et consolidé, toutes trace du passé effacées, mais seulement dans le journal qui garde trace de toutes les opérations qui ont mené à cet état des choses.
Comme le Journal-Bilan ci-dessus est peu orthodoxe, je dois donc expliquer comment le lire : première ligne à droite, j’indique que le compte du client X (l’ajusteur mécanicien) est crédité par le débit du compte d’attente Compensation ; troisième ligne à gauche, j’indique que le compte du client Y est débité par le crédit du compte d’attente Compensation. Si ça peut faciliter votre compréhension, vous pouvez remplacer le compte d’attente Compensation par Trésorerie, comme je l’ai fait pour la banque C. La flèche ← signifie que le compte crédité « donne » au compte débité qui de ce fait « doit » au compte crédité. Ce qui apparaît, c’est qu’à chaque mouvement, le
compte du client bénéficiaire du prêt est soldé, mais que la créance demeure,
elle ! Donc plutôt que production
de monnaie, il y a d’abord production de dettes. Une fois le prêt utilisé,
c’est à dire viré dans une autre banque, sur un autre compte, la dette
demeure. Et ça fait une sacrée dette au total, tandis que la somme prêtée est
extrêmement modeste : au plus elle fait 90. Cette modeste somme n’est, évidemment, pas
prêtée partout en même temps comme l’insinue frauduleusement ce
stupide schéma, elle circule. Il court il court le furet. Si le dépôt
d’origine est un vrai dépôt (par exemple le salaire d’un ajusteur-mécanicien
P3 de la SNCF), le dépôt est effectivement prêté mais pas plus que pour
90 %, ce qui me paraît extrêmement raisonnable. Où est le
scandale ? Il est dans la production de dettes. Et pourquoi tant de
dettes ? Parce que les ajusteurs P3 ne gagnent pas assez pour vivre
décemment. Que dire des autres ouvriers et employés ou même des comptables.
Non seulement ils n’épargnent pas, mais ils doivent emprunter. J’entends
parler ici ou là de politique keynésienne. Où est-elle cette politique, aujourd’hui ? On note également que contrairement à l’idée reçue,
la créance ne circule pas. Elle demeure et comment ! On voit aussi que c’est bien le dépôt qui permet le
prêt et non l’inverse. Et le prêt ne produit pas des dépôts, mais des dettes.
Quand même, s’il vous plaît. Un peu de sérieux. Ce qui manque surtout dans le schéma faux, c’est
l’évidence de la circulation (et non pas l’évidence de la création). Ce qui
n’a rien d’étonnant. Or, puisque, à chaque mouvement le compte du client
bénéficiaire du prêt est soldé, il n’y a pas du tout d’empilement vertigineux
et créateur d’argent. Comment pourrions nous voir cela dans le tableau faux
puisque l’avoir du client emprunteur ne paraît même pas. À quoi cela sert-il
de présenter des bilans, qui sont des coupes synchroniques dans les comptes
alors que l’on prétend examiner un mouvement à travers le temps,
diachronique. N’auriez vous pas remarqué que dans le mot
« Journal », il y a jour. À chaque jour, suffit sa peine.
L’invention du Journal est ce qui donne son nom à la partie double et non pas
l’invention des comptep débit et crédit pour un même client ou fournisseur,
ce qui fut inventé un siècle plus tôt que le Journal. Seul le Journal permet
la contrepartie. Quand je pense que l’on trouve ce schéma dans tous les
manuels d’enseignement ! Heureusement, j’ai échappé à cela. Au
contraire, dans mon schéma, on voit parfaitement qu’il n’y qu’un seul jeton qui
circule et qui, de plus, va s’amenuisant. Ainsi, la somme prêtée est
extrêmement modeste, un salaire d’ajusteur suffit. Il y a seulement
empilement vertigineux de dettes. Ce qui est euphémiquement nommé, dans le
schéma faux, « Crédit » est en fait le redoutable mot de
« Créance » ce mot terrible qui amène un beau jour l’huissier à
votre porte muni d’une reconnaissance de dette signée de votre main. Et ça,
ce n’est pas de l’argent. Et cette reconnaissance de dette ne circule pas,
contrairement à l’idée reçue, elle s’empile, sur place, dans chaque banque
tandis que le jeton prêté ne fait que passer, comme dans le conte
de La dame de Condé, mais à
l’envers : plus le jeton passe, plus il laisse de dettes derrière lui.
Et cette créance sur le client, c’est un actif, c’est une valeur. Voilà donc
comment on crée de la valeur, avec un simple salaire d’ajusteur
mécanicien ! Vous avez donc vu qu’il ne faut pas beaucoup d’argent pour
créer beaucoup de « valeur ». Tout s’explique donc. Les réserves, maintenant. Le soir du jour du
mouvement, puisque le compte de l’emprunteur est soldé, la banque peut
ajuster ses réserves et il lui
revient un peu de trésorerie pour le lendemain. 10 pour banque A,
9 pour la banque B, 8 pour la banque C, etc. soit au
total 55 quand nous arrivons à la banque J. Voilà autant de trésorerie
qui va pouvoir repartir pour un tour et faire de nouvelles dettes,
d’ordre 2, plus petites. Conclusion : les crédits ne font pas les
dépôts, ils font les dettes. Ça n’a rien de surprenant. Tout le monde sait
ça. Donc les dépôts sont bien une des trois ressources des banques, tandis
que les dettes, elles, font… le bénef, il ne faut pas tout confondre. Je pense avoir répondu à la
question de Cyril
at Jorion’s. Ce n’est pas l’argent qui manque, ça dépend pour qui,
évidemment. Encore un point. Creutz, en
bas de la page qui précède celle où figure le mauvais schéma qu’il critique
sévèrement, écrit ceci :
Creutz est trop bon et commet de ce fait une petite
erreur dont il n’est pas responsable, mais qu’il faut imputer au schéma que
je qualifie de « stupide », c’est à dire sans doute écrit dans un état
de stupeur. Cette erreur est d’affirmer que cet enchaînement « ne peut
se faire aussi longtemps… ». C’est une petite erreur car c’est pire que
cela. Cet enchaînement
ne peut pas du tout se faire tant que le déposant ne dispose pas de
son avoir, c’est à dire tant que son compte n’est pas soldé. Et cela
n’apparaît pas du tout dans le bilan, et pour cause puisque le compte du
déposant étant soldé, il ne peut plus apparaître au bilan, seul demeure le
solde créditeur de l’ajusteur mécanicien. Donc le mauvais tableau n’est pas
faux comptablement, mais méthodologiquement. C’est une erreur de méthode que
de concevoir un tel tableau dans ce cas. Ce tableau n’est pas seulement
stupide, ils est vicieux puisqu’il induit en erreur un lecteur aussi averti
et chevronné que Creutz. Conclusion : La banque A reçoit de la trésorerie
par l’intermédiaire de son client X, ajusteur mécanicien, elle décide d’«
employer » aussitôt cette trésorerie parce que justement elle en a l’occasion
avec le client Y qui est très demandeur, où est le problème ? Elle
reçoit 100, elle prête 90. Où cela mérite-t-il création de monnaie ? Si
toutes ces opérations se font avant la compensation, dans la journée, la
banque A sera, sur cette transaction, en position créditrice de 100
et en position débitrice de 90. Le prêt est donc financé. Où est le
problème ? Notez encore que si son client Y est si pressé de faire
un emprunt, c’est qu’il en a besoin peut-être pour aller éteindre une autre
dette, ailleurs. Où est le problème ? À titre d’exemple et pour changer
un peu, j’ai supposé que la banque C n’avait pas, elle, d’emploi pour sa
nouvelle trésorerie. Voici donc maintenant le problème de la
banque A : le client X, qui est un ouvrier, est endetté jusqu’au
cou. Il faut payer la maison, la ou les voitures, la tondeuse à gazon etc…
Voilà donc pourquoi il était si pressé et a remis lui-même son chèque au
guichet de la banque, car il savait très bien que le 4 ou le 5 du
mois, les money grubbers seraient là et prélèveraient automatiquement
sur son compte. Quelle est la situation de la banque A. Elle est
parfaitement débarrassée du client emprunteur Y puisque le prêt était
financé. Mais c’est avec le client X qu’elle a un problème le 5 avril,
puisque la trésorerie de la banque n’est plus capable d’honorer son
engagement envers X. Que va-telle faire ? Comme d’habitude, elle va
emprunter, sauf, évidemment si sa position en compensation est nulle ou
créditrice (Cf. démonstration plus haut). Et…
elle a gagné quatre jours. Un sou est un sou, il n’y a pas de petits profits.
Où voyez vous de la création de monnaie ? Pourquoi une banque qui
pourrait créer de la monnaie devrait-elle emprunter ? Merdre ! 1) J’affirme que si la
compensation n’existait plus, mais que les règlements se faisaient en flux
brut et en temps réel, ce qui est parfaitement possible avec les moyens de
calcul et de transmission actuels, le résultat serait exactement le même que
par la compensation. Par identité des résultats j’entends que ceux qui
doivent payer auront payé, que ceux qui doivent encaisser auront encaissé et
enfin que, quelque soit la masse monétaire nécessaire aux opérations dans les
deux cas, elle sera constante pour chacun des deux cas. Et même en ce qui
concerne l’énormité des flux, les opérations ne seront pas plus nombreuses
que celles qui sont résolues sur le papier, dans un tableau de
500 x 500, à la chambre de compensation et le stock de monnaie nécessaire
sera sans doute du même ordre qu’avec la compensation : il y aura
compensation dans les faits. Mieux, non seulement les opérations ne seront
pas plus nombreuses mais elles seront exactement du même nombre et je présume
que dans les deux cas, les flux nets, les sommes d’argents effectivement
déplacées après tous ces va-et-vient seront les mêmes dans les deux
cas : dans le cas du calcul sur papier et dans le cas du calcul… par le
monde. Le contraire serait étonnant. De toute façon, si nous estimons à un
million de chèques et de virements par jour le nombre des opérations, ce
million d’opérations a déjà lieu, physiquement, dans le monde, chaque jour.
Le plus difficile est donc déjà fait. Avec les moyens de calcul et de
transmission actuels, les deux solutions sont d’une même facilité. De toute façon la faisabilité n’a aucun rôle ici puisqu’il s’agit
d’une expérience de pensée. Je prouve, ci-dessous, que dans le cas de
l’équivalence des deux systèmes, la démonstration de l’inexistence d’une
création de monnaie est triviale dans le système en temps réel. La preuve
absolue de cette non existence réside donc dans la démonstration de
l’équivalence des deux systèmes. Cette démonstration est facile. Il
suffit d’une part de dresser un journal de compensation, comme je l’ai fait
au début de cette étude, mais avec cinq banques qui ont chacune vingt clients
qui font chacun une vingtaine d’opérations et d’effectuer le report dans les
comptes. Ensuite, il suffit de recommencer la même opération en utilisant la
méthode du temps réel, dont je donne un exemple d’écriture ci-dessous. Enfin,
il suffit de comparer les flux nets. J’ai eu l’occasion de constater que la
question ne vous intéresse pas, donc je ne le ferai pas moi-même. Les gens
que ça intéresse pourront le faire eux-même aussi bien que moi. Vous pouvez
aussi programmer votre tableur, comme je l’ai fait ci-dessous et vous aurez
les résultats sans passer une ligne d’écriture comptable. La démonstration de
la fausseté de l’équivalence des deux méthodes est aussi facile. Bon courage. 2) Dans le cas des
règlements en temps réel, la démonstration de l’inexistence de la création de
monnaie secondaire est triviale et immédiate :
Immédiatement
sortie de la banque où elle fut « crée » la prétendue création est détruite
par le crédit du compte Banque de France de la banque
« créatrice ». « 100 » vont bien aller se balader
n’importe ou « ♫ et pour toujours… » (Berlioz,) mais la
trésorerie de la banque créatrice a diminué de 100. Terminé. Ce putain
de schéma stupide n’est pas seulement vicieux, c’est un piège à cons. En
aucun cas, un engagement à vue d’une banque envers un client n’est de
l’argent, c’est seulement un engagement à vue. Dans tous les cas, dépôt ou
pas dépôt. Et la compensation ne change rien à ça, elle empêche seulement de
le voir. Démonstration
générale sur la compensation Le principe de base
est que des ordre de paiement qui émanent soit d’un dépôt, soit d’un prêt,
se comportent exactement de la même façon lors de la compensation. Ils
contribuent de la même manière à la diminution de la trésorerie de la banque
émettrice : 1) si la position de cette banque est
créditrice, sa trésorerie a baissé quand même car, si ces ordres de paiement
n’avaient pas été compensés, la banque aurait encaissé plus après la
compensation, exactement du montant de l’ordre de paiement. C’est un
manque à gagner ; 2) si la position de la banque
émettrice est débitrice, la banque devra payer plus que ce qu’elle aurait
eu à payer sans la présence de ces ordres dans la compensation. Supposons qu’une banque
ne reçoive aucun chèque ni virement au bénéfice de ses clients. Elle devra
satisfaire à ses engagements, qu’ils proviennent d’un dépôt, d’un prêt ou
d’un découvert autorisé, avec sa propre trésorerie qui est alimentée par ses
ressources, dépôts, obligation et emprunts. Aucune monnaie créée ne vient à
son secours. On se demande à quoi pourrait servir une telle monnaie dans ce
cas. Quand une banque est en
position créditrice, elle n’aura pas à recourir à sa trésorerie et encaissera
même un supplément de trésorerie. Elle satisfait à ses engagements, qu’ils
soient dus à des dépôt, des emprunts ou des découverts, par simple virement
interne de compte à compte. Et il n’y a nul besoin de monnaie crée dans ce
cas. Il est bien connu que les virement internes de compte à compte entre les
clients d’une banque ne modifie en rien la trésorerie de la banque. La banque
satisfait à l’un de ses engagements en réduisant d’autorité un autre des ses
engagement et ainsi de suite. Mais le volume de ses engagements demeure
constant tandis que dans le cas précédent, certains engagements étaient
liquidés et le volume des engagements de la banque diminuait. Quand une banque
contracte des engagements à vue que ce soit pour un dépôt, pour un prêt ou
pour une autorisation de découvert, elle demeure totalement libre de
satisfaire à ses engagements en utilisant ses ressources que sont les dépôts,
à vue ou non, les obligations, les emprunts. Elle n’a besoin pour cela
d’aucune monnaie crée. Le gonflement de M1 ne provient pas de la création de
monnaie, mais de la création d’engagements à vue provenant de prêts. La masse
M1 est une absurdité qui additionne des engagements à vue qui
proviennent soit de dépôts, soit de
prêts, mais qui ignore totalement les engagements à vue qui proviennent des
autorisations de découvert. Dans la cas d’un prêt, ce n’est pas une
mystérieuse monnaie qui satisferait aux engagements de la banque, mais la
banque elle-même, avec ses ressources. Jamais les crédits ne
sont accordés en fonction des ratios prudentiels, mais en fonction des
ressources et de la solvabilité estimée des candidats aux prêts. Prétendre
que les crédits sont accordés en fonction des ratios prudentiels, c’est
prétendre que c’est la charrue qui pousse les bœufs. Merde à la fin.
♦ Voilà
une histoire à dormir debout. Une banque pourrait créer de la monnaie à
l’occasion d’un prêt, mais dès que le crédit est mobilisé, la voilà en
difficulté de trésorerie ! Comment peut-on créer de la monnaie et avoir
un problème de trésorerie ? La Banque de France n’a jamais de problèmes
de trésorerie. ♦♦ Voilà qui est d’une parfaite stupidité,
il n’y pas d’autres mots. Le but d’une banque n’est pas de courir après une
prétendue monnaie créée qui ne permet même pas de financer son prêt et
qu’elle devrait récupérer (la monnaie ne rapporte rien) mais d’employer ses
ressources. Si elle a intérêt à avoir beaucoup de dépôts c’est seulement
parce que les dépôts sont des ressources et des ressources gratuites
(surtout avec l’extraordinaire progrès de la productivité dans la banque
grâce aux moyens de calcul et de transmission modernes), excusez du
peu ! Le but d’une banque est de constituer le plus d’actifs possibles
(ce que l’on appelle ses emplois, par oppositions à ses ressources) afin de
ramasser le plus d’intérêt possible et non pas de courir après sa propre
prétendue monnaie. Voilà ce qu’on doit apprendre pour concourir à la Banque
de France ! ♦♦♦ Plus loin, dans ce cours, on nous assène que
les ressources des banques sont les dépôts, les emprunts, les émissions d’obligations,
ce qui est parfaitement en contradiction avec ce qui précède. Comment les
banquiers dont l’une des ressources consiste en emprunts pourraient-ils
croire qu’ils ne peuvent prêter que les ressources qu’ils possèdent
déjà ? Il y a plusieurs cas de contradictions de cette sorte dans ce
cours, la plus belle étant celle de ces créateurs de monnaie qui ont des
problèmes de trésorerie dès que l’on veut utiliser leur prétendue monnaie
créée, prétendue monnaie qui n’est qu’un crédit, qui doit, évidemment, être
obligatoirement financé. Autrement
dit, si la banque qui prétendument crée de la monnaie n’a pas de trésorerie
disponible, elle doit en emprunter
pour honorer sa promesse de paiement à vue. Je ne
vais pas me casser le cul Je vais démontrer l’identité
des règlements en temps réel et des règlements par compensation avec
seulement deux banques, un client chacune, et une seule transaction pour
chaque client, qui plus est l’un sur l’autre et du même montant, ce qui
simplifiera les calculs et les écritures au maximum ♦. J’ai eu cette idée en lisant Johannès
Finckh (besoin et demande). En attendant, je vais boire un coup. Pourquoi les
règlements peuvent-t-ils se faire par de simples écritures dans les livres de
chaque banque ? Parce que les banques ont été payées par la
compensation, et payées en monnaie centrale, elle n’en connaissent pas
d’autre. Sinon, elles refuseraient obstinément de passer lesdites écritures
et crieraient : « Pompidou, des sous ! » Vous connaissez
la formule : « Sortez couvert ». Je vais démontrer que nul
règlement, fut-il issu d’un prêt, ne sort de la banque s’il n’est couvert. Il
n’y a donc aucun besoin de monnaie secondaire. Ваше
здоровье. ♦ Voilà donc cette démonstration impossible Deux cas : 1) les banques A et B
travaillent en trésorerie zéro. Supposons que la banque
B n’ait pas d’ordre de paiement à présenter. Alors la banque B devra
emprunter, cette ressource arrivera sur son CC banque centrale, elle
paiera la banque A. Idem si la banque A n’a
pas d’ordre à présenter. Mais si le flux net est
nul, cela évite aux deux banques d’emprunter. Donc elles ont bien été payées
puisqu’elles n’ont pas été obligées d’emprunter sur le marché interbancaire
pour créditer leurs clients. 2) les banques A et B
ont de la trésorerie. Le cas est encore plus
simple : grâce à la compensation, les fonds sont déjà arrivés avant même
que de partir. Elles ont les fonds nécessaires pour créditer leurs clients
sans s’endetter (c’est à dire de consentir un prêt à taux zéro au client en
passant une écriture magique). Les banques sont donc payées. C’est ce qui explique ce
mystère que les paiements par compensation, paiements ramenés à des virements
compte à compte dans chaque banque, soient des paiements réels : toutes
les banques ont été payées en fait. Elles n’ont donc pas besoin de recourir à
une écriture magique. Il
faut bien se mettre en tête qu’aucune banque n’acceptera de créditer l’un de
ses clients si elle n’a pas reçu les fonds pour cela (l’accepter reviendrait
à consentir un prêt à taux zéro au
client en passant une écriture magique). On peut leur faire confiance là-dessus.
Donc si elles créditent leurs clients, c’est qu’elles ont reçu les fonds.
C’est une preuve flagrante. De ce qui précède j’ai
tiré un principe : ce n’est pas parce que les banques échangent des
ordres de paiement qu’elles sont dispensées d’échanger des fonds. Et je viens de
comprendre, juste avant d’attaquer d’appétissantes tripes à la mode de Caen,
à quoi sert en fait le règlement des positions : il sert à assurer
l’échange parfait des fonds. La preuve générale est
simple et cela parce que la preuve est évidente en flux brut. Elle consiste
donc à montrer que tant en flux brut qu’en flux net on arrive au même
résultat : même flux brut (des ordres de paiement dans le cas de la compensation),
même flux net et même ordre de grandeur des excursions débitrices-créditrices
des banques au cours de la journée, mais surtout même état de la trésorerie des deux
banques, avec ou sans compensation. Donc s’il y a transferts (qui s’annulent) dans le cas
du flux brut, il y a donc aussi transferts (qui s’annulent) dans le cas du
flux net (cas de la compensation), mais on ne les voit pas puisqu’ils sont annulés dans
la chambre de compensation (plus exactement ce sont les ordres de
paiement qui les occasionnent par leur exécution qui sont annulés). Je
ferai cette démonstration sur une compensation bilatérale puisque que j’ai
déjà démontré un peu plus bas qu’une compensation multilatérale est identique
à un certain nombre de compensations bilatérales et réciproquement (le
contraire serait très inquiétant). Ma preuve vaudra donc pour un nombre de
banques illimité. Cela résulte du principe
que la compensation n’est possible sur le papier, dans la chambre de
compensation, que parce qu’elle existe de toutes façons, dans le monde,
par les faits, avec ou sans chambre de compensation, en flux brut ou en
flux net. Un traitement d’un flux brut de papier (les ordres de paiement)
permet de traiter l’échange des fonds en flux net. Mais quelque soit le cas,
l’échange des fonds a lieu et les banques sont toutes payées sur leurs
comptes courants dans les livres de la banque centrale. Autrement dit : que le
traitement des fonds se fasse en flux brut ou en flux net, on arrive au même
résultat de trésorerie. Dans le cas du flux brut on voit nettement que les
banques sont payées. Donc les banques sont payées aussi quand les fonds sont
traités en flux net. CQFD. Cela résulte simplement du règlement des
positions. Sans la thune, les banques refuseraient de créditer leurs clients
ce qui reviendrait à leur faire un prêt à taux zéro en passant une
écriture magique (« Dû par Créances sur les clients… à
Client untel », voilà quelle est cette écriture magique). Autrement dit, que ce
soit en flux brut ou en flux net, les banques disposent toujours des fonds
nécessaires pour créditer leurs clients sans devoir s’endetter (c’est à dire
sans faire de prêt à taux zéro à ce client en passant une écriture magique
qui crée de la monnaie paraît-il). Elles ont donc été payées, dans tous les cas.
Dans tous les cas, flux brut ou flux net, la contrepartie est : des
fonds, de l’argent, de la monnaie, du flouze, du pèze. Évidemment, quand on
passe l’écriture avec pour contrepartie
un débit du compte « Attente de compensation » on ne voit
rien. Qu’est-ce qui peut bien y avoir derrière ? On n’en sait rien. Il
faut donc chercher. Quand on passe l’écriture en flux brut, on voit très bien
puisque la contrepartie est le débit du compte « Banque de
France ». Tout s’éclaire donc. Un exemple d’écriture
dans les faits (Modern Money
Mechanics – Fed de Chicago). Quand la FED veut injecter un peu de
nombres d’or, elle achète un titre auprès d’un U.S. Governement securities
dealer, puis elle crédite, dans ses livres, le compte courant de la
banque dont de dealer est le client, puis elle prie la banque du dealer de
créditer le compte du dealer. Nous avons donc dans les livres de la banque du
dealer : « Dû par FED… à CC de
Mr Dealer ». Mais il n’y a pas d’argent sur le compte de
Mr Dealer, il y a seulement une créance sur sa banque. Quand à l’argent
(les nombres d’or) il est toujours dans les livres de la FED, sur le compte
courant de la banque de Mr Dealer. Voilà comment les choses se passent. Après, l’opération se répète, car Mr Dealer émet des ordres de
paiement. Les nombres d’or injectés, d’abord concentrés sur le seul CC de la
banque de Mr Dealer, se répandent dans divers CC de diverses banques pour
le compte de divers clients (et non pas dans les comptes des clients dans les livres de
leur banque. C’est la FED qui le dit. Donc, tout cela demeure une
affaire de banques, de trésorerie de banques qui agissent pour le compte
de leurs clients). Leur volume demeure constant dans l’espace des CC de
banques dans les livres de la FED. Donc leur densité diminue sans cesse.
Quand à la totalité des nombres d’or, son volume (la somme de tous les
soldes, forcément créditeurs) est constant (puisque ces nombres ne
sortent jamais des livres de la FED) sauf quand la FED retire (en vendant des
titres) ou ajoute (en achetant des titres) des nombres d’or. Je lis dans
Galbraith que dans les temps héroïques cela s’appelait l’élasticité. Seule la
FED peut assurer l’élasticité, élasticité demandée surtout par le parti des
péouses américains qui, une fois par an, voulaient être payés en billets, ce
qui posait évidemment un problème d’élasticité. Comme je le disais ailleurs,
les nombres d’or doivent avoir les avantages de l’or (sa rigidité
contraignante) tout en permettant une élasticité qui permettait de payer les
péouses. Ensuite, les péouses dépensaient leurs billets, qui revenaient dans
les banques, qui les rendaient, contre nombres d’or sonnant, à la FED.
● La
réponse de la Banque de France à la bergère
C’est bien ce que je
disais : ce sont les établissements bancaires qui échangent leurs créances
respectives et qui se payent entre eux le solde net des créances. Cela ne
demande pas même de démonstration. Le système de compensation abouti au même
résultat qu’un supposé (expérience de pensée) système en flux brut (via la
BDF) étant donné que dans un cas et dans l’autre ce sont les mêmes ordres
de paiement qui, soit entraînent des règlement bruts par leur exécution,
soit une compensation des ordres de paiement (la BDF dit
« échanges »), le solde seul étant payé. Les établissements
bancaires et assimilés et eux seul sont concernés, et tout cela se passe dans leur trésorerie, c’est à
dire parmi les nombres d’or. Je prouve que le cheval
blanc d’Henri IV est blanc Soient une banque A et
une autre banque B ∑Pab – ∑Pba
= –(∑Pba –∑Pab) [soit
(∑Pab – ∑Pba) + (∑Pba
– ∑Pab) = 0]. et
que celle de la banque B varie de ∑Pab – ∑Pba.
et
celle de la banque B ∑OPba
– ∑OPab. Or, puisque ∑Pab
= ∑OPba et ∑Pba = ∑OPab,
nous avons donc pour la
banque A : ∑OPab – ∑OPba
= ∑Pba – ∑Pab et d’autre part pour la
banque B : ∑OPba – ∑OPab
= ∑Pab – ∑Pba La
variation de trésorerie de la banque A dans le premier cas est égale,
en signe et en valeur absolue, à la position de la banque A dans le
second cas et la variation de trésorerie de la banque B dans le
premier cas est égale, en signe et en valeur absolue, à la position de la banque
B dans le second cas. Donc le
résultat des paiements est le même quelle que soit la méthode employée, temps
réel avec exécution des ordres de paiement ou différé avec compensation des
ordres de paiement et règlement des soldes. CQFD Voilà donc la
démonstration que M. CHR
déclarait impossible lors de l’un de mes précédents billets. Donc, si l’argent file immédiatement
sur le compte courant de la banque qui, comme ses consœurs, a le monopole des
paiements hors paiements en espèces et non le monopole de création d’une
quelconque monnaie, le nombre qui figure au compte du client est seulement
une créance et non de l’argent. Qu’est-ce qu’une créance ? C’est un
titre qui stipule que l’on vous doit
telle somme d’argent. Or de l’argent dû n’est pas de l’argent sauf pour les
économistes. Depuis ils ont fait mieux : des créances de créances, des
créances de créance de créance et dernièrement des mille feuilles de créance.
C’est de la pâtisserie. D’autre part, j’ai démontré
ici que la compensation multilatérale de n banques est équivalente
à n(n-1) compensations bilatérales. Cette démonstration vaut donc pour
la compensation multilatérale de 500 banques aussi bien. Cette
démonstration prouve que l’existence d’une chambre de compensation n’influe
en rien sur la compensation « naturelle » des paiements
contrairement à ce que l’on m’a opposé maintes fois au cours de cette
discussion. Quel but poursuivais-je en tentant de démontrer que paiements en
temps réel et paiements par chambre de compensation sont équivalents ? Je tentais de montrer l’équivalence des deux écritures qui
correspondent aux deux cas, à savoir, dans le cas du temps réel : Dû par Trésorerie (Caisse ou Banque de France) ………………à Client Untel et dans le cas de la compensation : Dû par Compte d’attente de compensation (en fait un compte de
trésorerie provisoire) ………………à Client Untel. Pourquoi ? Parce que la première écriture est la preuve que l’argent
déposé par M. Étienne Chouard, par virement ou par chèque, passe
immédiatement dans la trésorerie de la banque, dans les livres de la
Banque de France et que par conséquent la somme créditée au compte Client
Chouard ne dénote pas de l’argent. Si paiements en temps réels et paiements par chambre de compensation
sont équivalents, alors l’écriture : Dû par Compte d’attente de compensation ………………à Client Untel. prouve aussi que l’argent versé par M. Étienne
Chouard par chèque ou virement passe directement dans la trésorerie de
la banque, c’est à dire sur le compte courant de celle-ci dans les livres de
la banque de France, compensation ou pas compensation, ne serait-ce
que parce que la compensation a lieu « naturellement », par les
paiement eux-mêmes. Si, lorsque
M. Étienne Chouard fait un véritable dépôt d’argent, la somme qui
crédite le compte Client Étienne Chouard ne dénote pas de l’argent,
comment pourrait-elle dénoter de l’argent quand M. Chouard fait un
emprunt dont l’écriture correspondante sera : Dû par Créance sur
Client Chouard ……………..à Client
Chouard écriture
dans laquelle il n’y a pas la moindre trace d’encaissement. Comment est calculée la compensation
multilatérale ? Supposons qu’il y ait 500 banques en France. La
compensation multilatérale de ces 500 banques qui semble un problème
très compliqué est en fait très facile. La compensation multilatérale est
effectuée par 499*500 (soit 249 500) compensations bilatérales. Le
programme de la machine qui exécute ce calcul doit tenir sur une page de
70 lignes. La machine doit effectuer ce calcul en quelques seconde. Ils
ne faut pas se fier aux apparences. Pour traiter la compensation de 500 banques il suffit de deux tableaux de 500 lignes et de 500 colonnes. Toutes les banques sont remettantes et tirées, remettantes sur les lignes, tirées sur les colonnes. Sur la ligne… 15 par exemple, la banque remettante n° 15 dépose sur la ligne N° 15 dans les colonnes des banques tirées, ses créances, par exemple : colonne(23) = colonne(23) + créance n°1.123.456 ; colonne(125) = colonne(125) + créance n°1.123.457 ; colonne(498) = colonne(498) + créance n°1.123.458, etc. jusqu’à épuisement de ses créances ; et ainsi de suite pour toutes les banques remettantes de indice 1 à indice 500 ; Après trois milliards six cent mille et trois transactions traitées, il ne reste plus qu’à additionner les cases d’une même ligne d’une part, ligne n° 135 par exemple, et les cases d’une même colonne d’autre part, colonne n° 135 dans ce cas, pour obtenir, pour chaque banque (ici la banque n° 135) sa position remettante et sa position tirée, et donc sa position par simple soustraction des totaux.
On a également la position de chaque banque par rapport à chaque banque dans un second tableau de même dimension en soustrayant par exemple les cases tableau(ligne_15, colonne_472) et tableau(ligne_472, colonne_15) et en reportant le résultat de la soustraction, positif, nul ou négatif dans le deuxième tableau, dans les cases tableau_2(ligne_15, colonne_472) et tableau_2(ligne_472, colonne_15), où les nombres ne sont plus seulement des nombres réels positif ou zéro, mais réels positifs ou négatifs ou zéro, selon le résultat de la soustraction. Voici le tableau des 25 compensations bilatérales. Les positions multilatérales ne changent pas ce qui prouve que les deux sortes de compensations sont équivalentes :
Remarque : At jorion’s,
Jean Bayard me répond : « Ici [après la
compensation], les banques savent qu’elles sont prêteuses ou
emprunteuses, mais elles ne savent pas qui va prêter ou qui va emprunter,
c’est précisément l’objet du marché interbancaire. » Ce qui précède
montre qu’elles ne savent pas, peut-être, mais qu’elles pourrait facilement
savoir, car lorsqu’on a la première matrice, on a la seconde selon une règle
très simple : on échange les indices i_lignes et j_colonnes. Il n’y a
pas plus simple. Donc si les banques ne savent pas c’est soit parce qu’elles
ne veulent pas savoir, soit parce que la Centrale des règlements interbancaires
refuse de leur communiquer ces informations, à savoir qui doit quoi à qui. Conséquences : La chambre de compensation ressemble à un Colisée où des millions de gladiateurs (12 millions de chèques, 8 millions de virements et ce simple tableau de 500 x 500 suffit) se précipiteraient et s’entretueraient gaillardement. Seuls quelques uns ressortiront. Les autres sont anéantis. Ainsi beaucoup de créances sont anéanties sur place, ce qui explique que l’on puisse faire autant d’achats avec si peu d’argent dans les trésoreries des banques et sans exiger aucun supplément de monnaie. |
Source BRI. Les mots « transfert de crédit » sont
parfaitement impropres.
Il s’agit de transfert de fonds, que le compte du client débité doive son
solde créditeur à un dépôt, à un crédit ou à une autorisation de découvert.
Un paiement n’est pas un
transfert de crédit mais un transfert de fonds. Tout ça, c’est
vraiment se moquer du monde. Cela confirme ce que dit Wittgenstein : les
règles sont suivies impeccablement mais leur interprétation est de haute
fantaisie. Si les banquiers devaient faire ce qu’ils disent faire (de
parfaite bonne foi : virtualisme, le propagandiste croit à sa
propagande) au lieu de suivre impeccablement les règles, il y aurait
longtemps qu’ils auraient tous fait faillite. Il y a dans cet exemple débit du compte créditeur (voire
débiteur s’il s’agit d’une autorisation de découvert) d’un client d’une
banque et du crédit du compte, créditeur ou débiteur, du client d’une autre
banque. Mais pour que
cela soit possible, il faut que la première banque paye la seconde banque,
compensation ou non compensation. Les banques n’ont pas seulement une
fonction d’intermédiation entre prêteurs et emprunteurs, elles ont une
fonction d’intermédiation dans les paiements comme le signale parfaitement F. Grua :
Mais
les fonds, une fois déposés ou virés en banque demeurent toujours sur les
comptes courants des banques dans les livres de la banque centrale. Les fonds
changent de banque, c’est à dire changent de compte courant, mais ce qui est
transmis d’un client à un autre ne sont pas des fonds (puisque ceux-ci ont
été déposés en banque, ils y restent donc) mais des créances sur les banques Avec un esprit parfaitement tordu l’auteur
du graphique ci-dessus nomme « crédit » le fait de créditer un
compte alors que le crédit n’a rien à voir avec ça : il consiste à
créditer un compte client en l’absence de tout versement, de tout paiement,
de tout encaissement. Plus simple, tu meurs. Avec deux sous de logique,
l’auteur aurait dû écrire : « notification du paiement » parallèlement
à « instruction de paiement » puisqu’il s’agit… d’un paiement. Les
gens en prennent vraiment à leur aise avec la logique et la grammaire. J’avais perdu « mon » Galbraith. Je viens de
recevoir un exemplaire d’occasion, Idées, Gallimard, 1976, 489 pages
de lecture, avec un index. La France est vraiment « un petit pays de
merde » pour que ce livre ne soit plus réédité en Français. |
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