Le knock-blot de M. Ripley
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TABLE
des articles divers
The
Israelites (Desmond Dekker)
Les guerres auto-génératrices des États-Unis (Peter Dale Scott)
La Russie est de
retour (Chantal Dupille)
La Palestine est déjà un État (Gilles Devers)
La femme du bédouin (Adeline
Chenon Ramlat)
Penrose : une machine, jamais,
n’abolira l’apparence
Gaza : tout ce qui est israélien
est coupable
Commentaire
de Valeur et Richesse de Fourquet
La notion de
sensation est une absurdité
(Sartre)
Russie : des ONG agents
de l’étranger. Fini de rire
Entre Vaduz et Berlin le ménestrel Ulrich von Lichtenstein rompit cent soixante-dix-huit lances
La dame de son cœur lui enjoignit de se trouver tel soir à tel endroit sous les mâchicoulis de son château
Au bout d’un moment, Ulrich sentit un liquide chaud couler sur son visage
C’était l’urine du capitaine des gardes de la dame
Les pisseuses de Moscou font triste figure
Ward Churchill, Creek-Cherokee (Les petits
Eichman)
Que sont les Indiens devenus ?,
Éd. du Rocher, 1996
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Dimanche 6 Janvier 2013 Depardieu, c’est pas rien, et son succès d’artiste est là. Mais il n’est qu’un poussin dans les mains de Poutine [l’artiste va apprendre beaucoup de choses entre de telles mains, il pourra bientôt jouer Ivan le Terrible], et il va falloir apprendre à prendre la Russie au sérieux. J’ai souhaité, et œuvré à mon minuscule niveau, à la défaite de Sarkozy, le héros de la xénophobie light et sympa, et je souhaite que ce destructeur de la France ne revienne jamais au pouvoir (sauf dans le lotissement de belle-maman, car il faut bien que cette poignée de maisons du Cap-Nègre se rallie au réseau de tout à l’égout). Alors, quand lors du meeting de Villepinte, j’ai vu débarquer sur scène cette barrique de Depardiou, je me suis bien marré. Parents communistes, amours socialistes et retraite sarkozyste : une vie… Mais quand quelques jours plus tard, j’ai vu la belle société parisienne assister « Place de la Bastille » au baiser raté de François et Valérie, sous les regards émus de Désir et Mosco, alors j’ai compris que la France partait au bain,… et que Depardiou était bien informé. Aujourd’hui, ce mec se casse. Pour aller où ? Chez Poutine ! C’est une réalité de l’émigration : on quitte son pays pour un sort meilleur, et la France-rance ne pourra pas toujours jouer la marinière contre le village planétaire… Quand Depardiou allait en Belgique, le PM le traitait de minable ; quand il va en Russie, le PR lui donne un coup de fil… Il faut dire que si Depardiou n’est qu’une plume d’artiste, Poutine, c’est du sérieux. Oui, il relève du droit pénal pour les ordres qu’il a donné en Tchétchénie, quand il faisait la course avec Bush pour diaboliser les patriotes musulmans [patriotes entrainés dans des camps au Pakistan par l’ISI ― cet ISI qui versa 100.000 dollars à Mohamed Atta ―, beaucoup d’Arabes wahabites parmi ces patriotes, délaïcisation de l’État, la charia imposée en 1999 aux soufis thétchènes, tentative d’établir un califat sur tout le Caucase nord, la routine, quoi (c’est ce qui se passe actuellement en Syrie. Donc le colonel Poutine sait très bien ce qui se passe en Syrie puisque ça s’est déjà passé en Tchétchènie ― Excusez moi, cher maître, j’avais compris que vous disiez, ci-dessous, que Poutine (« il ») faisait l’idiot en répondant qu’il ne connaissait rien au Moyen-Orient, ce qui m’étonnait de sa part, qu’il fasse l’idiot (ouf ! j’évite l’amphibologie), ce n’est pas son genre. À la relecture je comprends que Poutine dit que Hollande (« il ») n’y connaît rien. Mais, reconnaissez-le, il y a amphibologie : l’un ou l’autre se lisent ― ; la main de la Mérique dans la culotte du tchétchène. À qui profite le 9/11, 2002, Chossudovsky)]. Mais Bush, qui a fait bien pire, n’a pas été traduit en justice, pas plus que ne le sera le nouveau VRP de la firme US, le souriant Obama, si cool avec ses photos de famille. Alors, les critères de la démocratie… On en reparlera. Quand début juin 2012, Poutine était venu à Paris, Hollande avait cru pouvoir lui faire une leçon sur la Syrie, demandant illico presto la tête d’Assad. La réplique avait été vive, Poutine reprenant la parole pour lui dire sans ambages qu’il [Hollande, M. Mou] ignorait tout de la situation au Moyen-Orient (Ce qui est hélas bien vrai…) Au premier rang se trouvait Bambi, sinistre de la communication, qui pendant la campagne avait dénoncé Sarkozy comme un mélange de « Silvio Berlusconi et de Vladimir Poutine [comparer Sa Nullité Sarkozy et le héros Poutine, il faut le faire], avec le vide idéologique de l’un et la brutalité [celle des Czars Ivan et Pierre, vieille tradition. Ivan aussi avait ses siloviki. C’est la guerre, terrible, contre la Mérique. Contre une saloperie pareille ― deux cents ans, deux cent guerres, quarante-quatre États attaqués depuis 1945 ―, on ne peut pas mégoter. Si tu mégotes, t’es mort] des méthodes de l’autre ». Bambi qui soudain regardait ses pompes… Depuis, le « gouvernement » n’a fait que se ridiculiser sur le plan international. Hollande devait renégocier le traité européen… Hollande devait mettre en œuvre son excellent discours d’opposant à l’intégration par la France du commandement militaire de l’OTAN… Puis ça été la France et ses conférences bidon sur la Syrie, courant en réalité après les plans de Clinton… La France n’a aucune politique extérieure, à part plaire à l’ami US pour ne pas fâcher les banques. Poutine s’offre ainsi à peu de frais [Bravo ! ce n’est pas lui qui dilapiderait les deniers publics] une victoire humiliante sur la France [deDefensa a raison : les Russes ont bien compris ce qu’est la com et ils se montrent immédiatement supérieurs à leurs mentors ah ! Mériquins puisqu’ils ont mille ans de civilisation derrière eux. Quel camouflet pour les flatulences « socialistes ». Notez bien M. Devers : camouflet pour les flatulences, pas pour la France. Le colonel Poutine honore la France en accueillant le colonel Chabert. Chabert n’a pas fui la France, il a fui les flatulences. À part ça, c’est un sacré farceur. Qu’est-ce qu’il va nous faire, maintenant ? Ministre de la culture en Fédération de Russie ? À la fin de l’envoi, je touche ! Voilà ce que c’est que de naître avec le nez de Cyrano]. Vous pouvez trouver tous les défauts à la Russie, et je peux vous aider pour faire la liste. Mais entre les US, aussi criminels qu’endettés – et donc prêts à tout – et la Chine qui distribue son argent mais gouverne si mal, il est clair qu’on ne fera rien dans le monde sans reconnaître le rôle éminent de la Russie, comme élément de stabilité [avec toute la prudence et habileté traditionnelles russes en politique extérieure] dans l’Europe, l’Asie centrale et le Moyen-Orient. Si les frasques fiscales du trublion Depardiou peuvent aider à ouvrir les yeux, ça ne sera pas si mal. [ça va le faire, comme dit Popu] |
La Syrie qualifiée
d’« État en déroute » Les atrocités commises contre la population syrienne par l’Armée syrienne libre (ASL), appuyée par les États-Unis et l’OTAN, créent les conditions favorisant une guerre confessionnelle. L’extrémisme confessionnel favorise le démantèlement de l’État-nation qu’est la Syrie ainsi que la fin du gouvernement central à Damas. Le but de la politique étrangère de Washington est de transformer la Syrie en ce que le NIC appelle un « État en déroute ». |
Cet article est reporté dans « Notes 9 » → Schumpeter est un con Notez
bien que Schumpeter n’est pas le seul,
à quelques exceptions près, tous les
économistes sont des cons. Ils
ont tous appris les mêmes conneries dans les même écoles À l’adresse
suivante http://2ccr.unblog.fr/2012/12/21/l-argent-sans-foi-ni-loi/
je lis :
Non, je regrette, ce n’est pas le cas. Lors d’un crédit, il y a bien « une simple écriture comptable » mais la contrepartie du crédit du compte courant du client par sa banque (que nous nommerons banque XYZ par la suite afin d’alléger le texte) n’est pas le débit d’un compte de trésorerie, ce qui serait le cas lors d’un dépôt d’espèces, mais le débit d’un compte d’actifs financier où sont enregistrées les créances. En créditant d’un trait de plume le compte courant de son client, la banque XYZ s’engage seulement à payer, à vue et à la place de son client, pour 200 000 euros de dépenses. Et pour ce faire, elle utilise l’argent scriptural de la Banque centrale qui est le seul argent ― avec, évidemment, l’argent fiduciaire qui consiste en billets de cette même Banque centrale. Quand son client tire un chèque de 100 000 euros sur la banque XYZ afin de payer son maçon par exemple, la banque XYZ n’a même pas à payer 100 000 euros car les croisements de règlements de banque à banque se compensent et à la fin de la journée la banque XYZ aura à payer, par exemple, un petit solde négatif de compensation de toutes les opérations de la journée de 227 euros seulement ou bien, elle pourra encaisser un petit solde positif de 2 367 euros. Du fait de la compensation des paiements, les banques bénéficient d’un énorme effet de levier dû à la grande vitesse de compensation, ce qui explique que leurs réserves légales soient si petites, ce qui n’est pas sans risque. Avec un tout petit solde négatif de 227 euros, la banque XYZ peut très bien avoir fait pour plusieurs millions de paiement parce qu’elle en a reçu elle-même à peu près autant et cela ne nécessite pas du tout de création monétaire. Si par malheur il se produit un gros déficit de compensation, par exemple 336 754 euros et que la trésorerie de la banque est un peu juste, elle cherchera de l’argent ― comment pourrait-elle être obligée de chercher de l’argent si elle en créait ? ― sur le marché monétaire interbancaire ou, pour les très grosses sommes, elle mettra des actifs en pension à la banque centrale qui, grâce à cette garantie, lui avancera l’argent qui fait défaut, d’un simple trait de plume qui créditera le compte courant de la banque XYZ à la banque centrale, la contrepartie de l’écriture étant le débit d’un compte d’actifs mis en pension. À part ça, où se trouve l’argent de la banque XYZ ? Non pas dans ses coffres (où il ya quelques espèces pour les guichets, 10 000 euros par exemple) mais dans les livres de la banque centrale. Or il est interdit pour les banques d’avoir un découvert à la banque centrale. C’est pour cela qu’elles doivent régler leurs déficits de compensation chaque jour. Seule la Banque centrale crée de l’argent, scriptural et central (Cf. ci-dessous ♦). La locution « argent central » est mal venue car elle laisse entendre qu’il y a un argent périphérique, alors que le seul autre argent consiste dans les espèces qui, de nos jours, sont des billets de la banque centrale. Il fut un temps où les espèces étaient l’or et l’argent. Qu’est-ce qui permet de dire que quelque chose est de l’argent ? 1) il éteint les dettes ; 2) on ne peut le refuser en paiement. Or il est bien évident que si l’on peut accepter en paiement un effet à ses risques et périls, on n’est pas du tout obligé d’accepter cet effet. Donc un effet n’est pas de l’argent. Il n’éteint pas une dette, on n’est pas obligé de l’accepter en paiement. Prétendre que des créances à trois mois, à deux ans, à cinq ans sont de l’argent est une sottise. On n’est pas obligé d’accepter une créance sur un tiers en paiement, et si on l’accepte, la dette n’est pas éteinte. Elle le sera seulement quand la créance sera honorée. ― Cela dit on peut vendre et acheter des créances, à ses risques et périls. ― Notez bien que je ne mets pas en cause les agrégats de créances qui sont peut-être d’utiles outils de pilotage. Cela je l’ignore. Mais appeler cela monnaie, argent ou masse monétaire, c’est un mensonge, c’est embrouiller le monde qui a déjà tellement de mal à se comprendre. Toute l’eau de la mer ne suffirait pas pour effacer une tache de sang intellectuelle. C’est une tache de sang intellectuelle. La création d’argent par les banques commerciale est un mythe soutenu par les économistes je me demande bien pourquoi. Les prouesses des économistes sont bien connues ainsi que les résultats de ces prouesses. Le véritable privilège des banques commerciales est le monopole des règlements, hors règlements en espèces évidemment. Les règlements se passent entre banques : ce n’est pas M. Chouard qui paye son maçon, c’est sa banque qui paye la banque du maçon et si le maçon et lui ont la même banque, cela ne change rien, évidemment. La banque est toujours là, entre M. Chouard et son maçon, comme un gros polochon. _________________ ♦ Comment la banque centrale crée-t-elle de l’argent ? Elle charge un courtier de lui acheter pour, disons, cent millions de bons du trésor non échus. Le courtier les achète sur le marché. Alors la banque centrale va tirer un chèque sur elle-même à l’ordre du courtier. Elle envoie ce chèque au courtier qui l’endosse à l’ordre de sa banque et le lui remet à l’encaissement. Cette banque va créditer le compte du courtier et débiter son propre compte de trésorerie de cent millions d’euros et va remettre ce chèque à l’encaissement… à la banque centrale… qui va passer l’écriture suivante, à réception du chèque : débit du portefeuille : cent millions ; crédit de la banque du courtier : cent millions. Voici donc cette fameuse écriture de création d’argent. Ce n’est pas du tout ce que vous pensiez. Notez bien que c’est la banque du courtier qui est créditée par la banque centrale et non pas le courtier. Le courtier est crédité par sa banque et non pas par la banque centrale. Où se trouve la trésorerie de la banque du courtier ? Dans les livres de la banque centrale. Où se trouve la trésorerie du courtier ? Dans les livres de sa banque. À la suite de quoi tout ce bel argent central va se répandre dans le système à partir de la banque du courtier car ce dernier, va, évidemment, payer ses créanciers etc. Ce procédé est dit, en bon français, open market. Petit détail : ces bons du trésor rapportent un intérêt. Qui va les encaisser ? La banque centrale. Voilà donc l’État qui verse une rente à la banque centrale privée ! Du temps où la banque de France était nationale, elle partageait cet intérêt avec le Trésor. Aujourd’hui, c’est tout pour la poche des banquiers associés de la banque centrale privée. La comptabilité en partie double est très simple : le compte qui reçoit doit ce qu’il reçoit, on le débite donc ; quant au compte qui « donne », le compte qui reçoit lui doit ce qu’il lui donne. On crédite donc le compte qui donne. Ce dernier point est d’ailleurs la preuve que M. Chouard se trompe quand il pense que l’argent qu’il a déposé à la banque lui appartient. Le fait que son compte courant soit crédité indique que ce compte a donné quelque chose. Devinez quoi et à qui. Après cette transaction, M. Chouard n’a plus qu’une reconnaissance de dette entre les mains. On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre ; on ne peut avoir et l’argent et une reconnaissance de dette. Comme Brasidas je dis : il ne faut pas se laisser impressionner par le nombre des ennemis. Il ne faut pas se laisser impressionner par le nombre de ces crétins d’économistes qui répètent tous la même sottise. Ils ont appris dans les mêmes écoles et ils sont payés pour ça. Moi, j’ai appris sur le tas, en tant que Коммерса́нтъ ♦♦. Je n’étais pas peu fier d’avoir un compte chez de Neuflize, chez Mallet et chez Louis-Dreyfus. _________________ ♦♦ Du temps de Tourgueniev, dans les livres russes, les mots « en français dans le texte » étaient composés en caractères cyrilliques. C’est peut-être toujours le cas car beaucoup de Russes ne sauraient pas déchiffrer les caractères latins et réciproquement les Français ne savent pas déchiffrer les caractères cyrilliques. Le journal Kommersant (créé en 1909) perpétue cette tradition car Коммерса́нтъ ne veut rien dire en Russe. Je présume que ce journal est occidentaliste, mais notez qu’il emploie un mot « en français dans le texte » et non pas anglo-américain. Cocorico ! [zSchumpeter ] |
La Russie, seule grande puissance aux relations étroites avec le régime syrien, a indiqué samedi que le président Bachar al-Assad entendait rester au pouvoir « jusqu'au bout » et qu’il était impossible de l’en dissuader. M. Assad « a dit à maintes reprises qu’il n'avait l’intention d’aller nulle part, qu’il resterait à son poste jusqu’au bout (...). Il n’est pas possible de changer cette position », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l’issue d’entretiens avec l’émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi [salut Miloud !]. Tous droits de reproduction et de représentation
réservés [les dépêches de
presse ne présentant aucune originalité littéraire ne sont pas soumises au
droit d’auteur. Les reproduit qui veut. Elles sont d’ailleurs là pour
ça ! Avis à la population. Heil Myself
über alles !] ©2012 Agence
France-Presse, samedi 29 décembre 2012, 11h45. [Pacherinc de Vic Bilh, vous
connaissez ? Un vin de mousquetaire, un moelleux de 11,5° seulement] |
Pourquoi les Russes ne cèderont pas ? Parce que s’ils cèdent ils perdent tout. Ils jouent leur va-tout. Et les Russes ne s’engagent pas à la légère comme n’importe quelle folle hystérique neo-con de Washington. Ils ont largement et collégialement pesé le pour et le contre. Les mœurs de Washington la follette n’ont pas cours à Moscou. C’est une vieille tradition qui a toujours vaincu l’envahisseur (Staline ne faisait pas autrement, il était d’une grande circonspection en politique étrangère, très habile et très prudent). Les trois premiers conseils stratégiques : 1) n’envahissez la pas la Russie ; 2) n’envahissez pas la Russie ; 3) n’envahissez pas la Russie (Vous pouvez remplacer « Russie » par « Afghanistan », pays qui a repoussé trois envahisseurs en leur infligeant de lourdes pertes. Dans les anciens temps, ce pays accueillit favorablement Alexandre le Grand qui savait y faire, bande de nazes). Or, c’est bien ce dont il est question en Syrie aujourd’hui. Oui ou merde ? Petits connards de Yankees. La Syrie est seulement un hors d’œuvre. Si les Russes sont tués, nous le sommes aussi, nous Européens aux mains des enculeurs atlantistes. Si les Russes périssent, nous périssons.
Le véritable facteur
accélérateur de cette petite « guerre sale » au sommet, c’est en
fait l’effondrement de l’Empire et la lutte pour la gestion des défis à
venir. Les symptômes de déclin sont partout : l’armée est gangrenée par
l’immoralité, des généraux couverts de médailles sodomisent leurs subordonnés
et amassent des fortunes en pillant les caisses de l’État avec leurs contrats
d’armement. Les milliardaires achètent et vendent les politiciens qu’ils
financent aussi bien que les agents de puissances étrangères, et la politique
étrangère la plus sensible finit sous la coupe d’intérêts étrangers. Le discrédit du Congrès américain est
littéralement planétaire – près de 80% des Américains estiment que la Chambre
des représentants et le Sénat sont des prédateurs du système social,
serviteurs de leur seul enrichissement personnel et esclaves de la
corruption. Les élites économiques baignent régulièrement dans des affaires
d’escroquerie colossales, plumant tour à tour leurs petits porteurs, leurs
créanciers ou se plumant les uns les autres. Les grandes multinationales et
les plus grosses fortunes plongent dans la fuite des capitaux pour engraisser
leurs comptes à l’étranger. L’exécutif lui-même (le « tout
sourire » Président Obama) envoie clandestinement des escadrons de la
mort et des terroristes-mercenaires assassiner ses adversaires pour pallier
son incapacité à défendre l’Empire par la diplomatie ou les armées
traditionnelles, ou pour soutenir des États clients. C’est le copinage à tout
va : entre Wall Street, le Trésor et le Pentagone, c’est un va et vient
permanent, on change de poste à qui mieux mieux. Dans la population, c’est
l’apathie et le cynisme qui se généralisent : près de 50% des électeurs
ne votent même plus aux présidentielles, et 80% de ceux qui votent sont
convaincus que ceux sur qui ils misent ne tiendront aucune de leurs promesses
électorales. Des civils agressivement militaristes ont obtenu le contrôle de
postes clés et se libèrent progressivement de toute contrainte
institutionnelle. Dans le même temps, le coût des défaites militaires, de
l’espionnage à tout va, des politiques sécuritaires et des budgets militaires
ne cesse d’enfler alors que le déficit fiscal et commercial augmente. Les
guerres de factions entre cliques rivales s’intensifient. Purges, chantages,
scandales sexuels et immoralité sont devenus la norme parmi les plus hautes
sphères. Les discours démocratiques sonnent de plus en plus creux :
l’idéologie de l’État démocratique a perdu toute crédibilité. Plus aucun
Américain sensé n’y croit. Y a-t-il un balai assez large pour nettoyer de sa fange cette écurie infecte ? Un « Hercule collectif » émergera-t-il de ce nid de vipères et de corruption avec assez de force de caractère et de détermination pour y mener un changement révolutionnaire ? Nul doute, en tout cas, que la trahison et la cuisante humiliation des plus hauts responsables de l’armée américaine par les militaristes civils « mi poule (mouillée) mi faucon » servant des intérêts étrangers, risque fort d’amener plus d’un officier à revoir sévèrement ses notions de carrière, de loyauté et de dévouement à la constitution. |
FRANCAIS,
VOUS ALLEZ BIENTOT PLEURER. REGARDEZ ET ECOUTEZ BIEN CETTE COURTE VIDEO http://www.youtube.com/watch?v=Q7L0trUdHg4&feature=player_embedded PS: lecteurs,
sauvez cette video, elle pourrait bien disparaître... : - ) PS2: Admirez cet avertissement du FMI via Reuters: "Déficit
de la France sera supérieur à 3% en 2013, selon le FMI. La France doit être
prête à mettre en oeuvre de nouvelles mesures de réduction de ses dépenses
publiques en cas de stagnation de la croissance, afin de pouvoir se conformer
aux objectifs de déficit définis par l'Union européenne (UE) et maintenir sa
crédibilité". Lire Reuters, ici, merci à mr Tacchi. Revue de Presse par Pierre
Jovanovic © www.jovanovic.com
2008-2012 |
Les
événements qui se succèdent en Égypte ont fait la lumière sur une série de
vérités et de données qui auront une grande influence sur les événements dans
le monde arabe. Il est
clairement apparu que les Frères musulmans en Égypte, qui représentent le
cœur de cette confrérie transnationale, ont établi leur plan de prise du
pouvoir sur la base d’un deal avec les États-Unis et Israël pour renouveler
la fonction politique et sécuritaire qui avait été confiée au régime de Hosni
Moubarak et d’Anouar Sadate, conformément aux dispositions des accords de
Camp David. Cela confirme les informations qui circulent depuis deux ans sur
des arrangements conclus entre Washington et le commandement des Frères
musulmans dans la région, sous l’égide de la Turquie et du Qatar. Ces
arrangements stipulent que l’Occident favorisera le renouvellement des élites
dirigeants dans les pays arabes à travers les Frères musulmans, qui
s’engagent, en contrepartie, à garantir la sécurité d’Israël et les intérêts
US et occidentaux. Le
seul élément sur lequel s’est appuyé le président Mohammad Morsi pour
promulguer la déclaration constitutionnelle rejetée par de larges pans de la
société égyptienne est le soutien états-unien et israélien qu’il a reçu à
l’issue de son rôle dans la conclusion de la trêve entre l’État hébreu et les
organisations palestiniennes lors de la dernière guerre de Gaza. Le pouvoir
égyptien a présenté des engagements dans le cadre des négociations, portant
sur des questions politiques et sécuritaires s’articulant autour de deux
points : couper l’approvisionnement en armes de la bande de Gaza en
poursuivant la destruction des tunnels ; et rompre les relations entre les
organisations palestiniennes et l’Iran. Selon des informations parues dans la
presse égyptienne, le Caire auraient fourni des facilités aux forces
spéciales et aux services de renseignement US dans le Sinaï et a demandé au
Hamas de déployer des forces à la frontière entre Gaza et Israël pour veiller
au cessez-le-feu. C’est-à-dire s’assurer qu’il ne sera pas violé par les
organisations de la résistance palestinienne. En quelque sorte, le Hamas
commence à jouer le même rôle que la police de l’Autorité palestinienne en
Cisjordanie. Le
conflit politique qui a éclaté en Égypte après le coup d’État constitutionnel
de Morsi est ouvert à toutes les options. Les Frères musulmans ont décidé
d’ignorer les revendications d’une large majorité d’Égyptiens et de
poursuivre leur conquête de toutes les institutions. Les centaines de
milliers de personnes qui ont manifesté ne les ont pas fait reculer. Ils ont
laissé tomber leur masque après s’être assuré du soutien des États-uniens et
des Israéliens, qui leur a été accordé après qu’ils eurent réussi au test de
la dernière guerre de Gaza. Il
n’aura fallu que quelques mois pour que le vrai visage des Frères musulmans
apparaisse aux yeux de l’opinion publique égyptienne et arabe, et cela aura
certainement des répercussions dans l’ensemble du monde arabe. |
Je
lisais je ne sais où cette remarque qui me paraît de bon sens : il n’y a plus de sionisme aujourd’hui. Le sionisme avait
pour but la création d’un État juif (ou, selon Herzl, d’un État des juifs, ce
qui n’a pas du tout le même sens). Or cet État existe, est reconnu par un grand
nombre de pays, est doté de l’arme nucléaire, etc. Donc le but du sionisme est
atteint. Donc, exit le sionisme. Aujourd’hui il y a seulement ennemis ou
partisans de l’État juif. Je suis évidemment un ennemi de l’État juif, d’abord
parce qu’un État confessionnel, juif ou autre, est une antiquité rétrograde qui
nous ramène au temps de l’État chrétien du roi de Prusse et de la controverse
Marx-Bauer. Vous me répondrez qu’il y a de nombreux États confessionnels
musulmans et une théocratie en Iran. Je suis bien d’accord, mais ils existent
depuis des siècles et soyez assurés que leur disparition comme État
confessionnel me réjouira. Mais comme le dit Polanyi, ce genre de chose doit se
faire avec lenteur et circonspection sous peine des pires maux. Autrement
dit : ce n’était vraiment pas la peine de créer un État confessionnel de
plus, il y en déjà assez comme ça. Il faut à tout prix éviter de faire ce que
font les gros connards de ploucs de Yankees qui se targuent d’être des nation
builders. On connaît la suite (notamment en 1953 en Iran, ce qui fut un
coup d’envoi). Nation builders de mon cul. Ils n’ont même pas été
capables de construire leur nation qui repose sur le puritanisme et le pognon.
Edward Zinn dit : « Si tu es né hier, tu ne peux avoir aucune notion
de l’histoire ». C’est le cas des ploucs yankees : ils sont nés
d’hier ce qui leur monte à la tête. Ces blancs becs croient tout savoir, en
fait, ils en sont à réinventer la roue. Je ne comprends toujours pas cette
phrase énigmatique de Fitzgerald dans Gatsby : « Les Américains
préfèrent passer pour des esclaves plutôt que pour des paysans. » ♦
♦ Hurrah ! tout s’éclaire. Je commence la lecture du Complot
de la réserve fédérale de Sutton. Page 18 j’apprends que Nelson
Rockefeller avait pour habitude d’appeler « paysans » les petits
propriétaires. Or les Hamériquins sont des esclaves dans leur grande majorité.
La démocratie s’arrête à la porte de l’entreprise. C’est dans l’entreprise que
l’on encule. Il n’y a pas du tout de démocratie dans l’entreprise et pour une
raison fort simple : l’entrepreneur a acheté l’obéissance de l’esclave et
celui-ci est contraint, par la situation générale, de vendre cette obéissance
sous peine de mort naturelle
J’avance dans ma lecture : ce Sutton est un
divagateur : tout ça c’est la faute à Hegel, Marx et Skull and Bones. Je
lis : « L'État providence moderne tel qu'il existe
aux États-Unis est remarquablement semblable à ce que décrit Le Manifeste du parti communiste, que
Karl Marx est supposé avoir rédigé en 1848. Depuis Woodrow Wilson, les dix
points du manifeste de Marx ― un programme conçu pour le
renversement de la classe moyenne bourgeoise (pas des grands
capitalistes) ― ont été mis en œuvre par les gouvernements démocrates
ou républicains qui lui ont succédé, sous les conseils d’un Establishment
auto-perpétué. » Étonnant, nan ! Qualifier, en 1990, l’État
hamériquin d’État providence, c’est assez rigolo. L’homme a ses dadas. La
banque de France fut nationalisée en 1945. Sutton crierait au socialisme.
Nicht gut ! Hélas, elle ne l’est plus. Depuis 1997, la Banque de
France est sous la tutelle de la Banque centrale européenne de mon cul. Les goujats l’ont reprise. Sale con
d’amère Loque. Go west man. Hélas ! il n’y a plus d’Indiens
ni de bisons à tuer. Il est temps de faire ton allya. En Palestine l’Indien et
le bison pullulent. On peut leur balancer du phosphore autant qu’on veut.
À
propos, je réponds en passant à un argument, si on peut parler d’argument dans
ce cas, « pourquoi vous intéressez vous aux Israéliens et non aux Maliens
ou aux Tchétchènes ? » Simplement parce que les Israéliens font
beaucoup plus parler d’eux, notamment en attaquant et bombardant régulièrement
leurs voisins et en les arrosant de bombes à fragmentation (un million de bombies
sur le Liban sud en 2006 juste avant le cessez le feu). C’est donc très simple.
Il serait difficile de les ignorer. Pourtant, je les ai complètement ignorés
jusqu’en 2006. Mais là ils ont vraiment mis le paquet et surtout ils ont pris
une pliée. Cf. Des Chaussures
cirées. Ce sont des chaussures cirées qui ont attiré mon regard sur
l’événement. Je ne lis jamais le répugnant Libéramerde qui, je l’espère,
va bientôt crever, mais ce jour là je l’ai acheté je ne sais pourquoi et j’ai
lu ce que vous-mêmes pourrez lire. Ce fut une
révélation. « C’était comme au cinéma ».
Get
up in the morning, slaving for bread, sir,
so
that every mouth can be fed.
Poor
me, the Israelite, sir. Aah.
Get
up in the morning, slaving for bread, sir,
So
that every mouth can be fed.
Poor
me, the Israelite. Aah.
My
wife and my kids, they are packed up and leave me.
Darling,
she said, I was yours to be seen.
Poor
me, the Israelite. Aah.
Shirt
them a-tear up, trousers are gone.
I
don't want to end up like Bonnie and Clyde.
Poor
me, the Israelite. Aah.
After
a storm there must be a calm.
They
catch me in the farm. You sound the alarm.
Poor
me, the Israelite. Aah.
Poor
me, the Israelite.
I
wonder [je me
demande] who I'm working for.
Poor
me, Israelite,
I
look a-down and out, sir.
Tout cela ne satisfait personne
et le fait remarquable dans cette affaire est bien la position sans
concession, vis-à-vis de la Turquie, prise par l’Iran et la Russie. Les deux
pays, malgré les mésententes provoquées par la différence de politiques
syriennes, ont toujours veillé à conserver des bons liens avec la Turquie (la
réciproque étant tout aussi vraie, sinon plus). Cette fois, ce n’est plus le
cas. C’est à ce point qu’intervient l’affaire du SS-26 Iskander. Depuis un
article de WorldNetDaily du 7
décembre 2012, signé par Reza Kahlili, un transfuge des Gardiens de la
Révolution iraniens présenté comme un agent de la CIA, l’annonce que les
Russes ont livré ou sont en train de livrer des missiles sol-sol SS-26
Iskander à la Syrie a largement été répercutée. (Voir sur ce site le 11
décembre 2012.) Wikipédia a repris l’information à son compte dans son
article consacré au SS-26. Des médias turcs ont répercuté la nouvelle, avec
cette précision intéressante de Hurriyet Daily News du 19 décembre
2012, selon laquelle la Russie envisageait de livrer, sinon avait
effectivement livré ces SS-26 en Syrie, et envisageait de faire de même à
Kaliningrad, face à la Pologne, c’est-à-dire face à l’OTAN. Enfin, DEBKAFiles
en a rajouté avec ces précisions, également concernant le SS-26, ou 9K720, le
19
décembre 2012 : « On
Dec. 5, the first American, Dutch and German Patriot missiles landed in
Turkey. » Within hours, three Russian
warships had put into Syria’s Tartus port – the Novocherkassk and Saratov
landing craft and the MB-304 supply vessel. Aboard were 300 marines. And not
only fighting men. They also delivered a fearsome weapon for Assad’s army and
a game changer in the Syrian conflict: 24 Iskander 9K720 (NATO codenamed
SS-26 Stone) cruise missile systems, designed for theater level
conflicts. » (deDefensa, « Du Patriot à l’Iskander ») |
J’ai
passé quelques mois en prison préventive ― quelque uns des plus
beaux jours de ma vie : nourri, blanchi, logé, un cahier de cent pages et un crayon BIC, un
camembert par semaine (à Caen) et personne pour m’emmerder, j’étais fait pour
être moine logicien ― et le seul livre que j’ai trouvé intéressant à
la bibliothèque de la prison fut : Mémoires d’un chasseur de
Tourgueniev. Quoi de mieux pour un prisonnier que les espaces immenses de la
Russie. Un ami bouquiniste m’offrit une édition de 1928 très documentée de
cet ouvrage. Dans une des nouvelles, je pus lire : « Cette duchesse
parlait à peu près corrrectement le rrrusse. » De prime abord je pensais
que les duchesses rrrusses étaient tellement incultes qu’elles ne parlaient
même pas corrrectement leur prrropre langue. Je me rrreporrrtai à la note
correspondante et je lus qu’à cette époque les duchesses qui se rrrespectaient ne
parlaient pas du tout le rrrusse mais seulement le vrounzais. Où va
se percher le snobisme. « Snobisme » ne convient pas tellement ici,
puisque « snobisme » signifie, du latin, sans noblesse. Or qu’y
avait-il de plus noble en Rrrussie qu’une duchesse rrrusse. Quant aux duchesses
françaises, elles sont célèbres pour leurs jurons.
Ce n’est pas le tout de rigoler, mais à quoi sert l’impôt sur le revenu ?
La déclaration de Bogdanov à la source de l’ITAR-TASS: « En ce qui concerne la préparation à la victoire
de l’opposition, que l’on ne peut pas exclure [amphibologie : c’est la préparation ou la victoire
que l’on ne peut exclure ? Grammaticalement le sujet est :
« la préparation à la victoire de l’opposition », préparation qui
est le fait de l’étranger. Dans la suite, Bogdanov ne parle que de cette
préparation. si du moins cette traduction est fidèle et correcte. Merci de
toute façon à Avatar. Je regrette de ne pas avoir réussi à mettre la main sur
cette dépêche en anglais], il faut regarder les choses en
face : la tendance est telle que le régime du gouvernement perd le
contrôle sur la partie [« la
partie » ou « une partie » ?] de plus en plus
importante du territoire du pays. » Ils (l’opposition armée) disent que la victoire est toute proche, (on est sur le point de prendre Alep), (on est sur le point de prendre Damas), [ils disent, ils disent, c’est tout ce qu’ils peuvent faire] ― ajoute Bogdanov ― Actuellement, la reconnaissance de l’opposition, l’entrainement des combattants, et la sponsorisation des livraisons des armes par les pays étrangers ne font qu’encourager l’opposition. » Néanmoins, Moscou continuera à insister sur l’exécution du communiqué de Genève et le règlement pacifique du conflit. » Il n’y a pas de contradiction dans la traduction de l’extrait de la déclaration publié par le Figaro, mais en lisant la suite de cette déclaration on aperçoit le scepticisme de Bogdanov quant aux « succès » de l’opposition [on croirait lire INFOSyrie], ainsi que sa conviction que « ... les pays étrangers ne font qu’encourager l’opposition ». La dépêche
Figaro-AFP : Syrie :
Assad « perd le contrôle » (Russie) AFP Mis à jour le 13/12/2012 à 11:38 | publié le 13/12/2012 à 11:06 Réactions (47) Le régime
syrien perd « de plus en plus » le contrôle du pays, a déclaré
aujourd’hui un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov,
estimant qu’une victoire de l'opposition dans le conflit n'était pas à
exclure. « Il faut regarder les choses en face. Le régime et le
gouvernement syriens perdent de plus en plus le contrôle du pays », a
déclaré Mikhaïl Bogdanov, cité par
l’agence Itar-Tass. |
La chute du régime syrien pas imminente malgré les annonces
diplomatiques Par AFP | AFP – il y a 5 heures Le régime syrien, soudé autour de Bachar al-Assad, semble tenir bon et démentir pour le moment les prédictions occidentales sur sa chute imminente, en dépit des succès militaires des rebelles, estiment des experts. Les récentes affirmations unanimes des Occidentaux et, plus surprenant, d’un responsable russe sont le signe que l’opposition se renforce, mais pour que le régime tombe, il faut plus que ces coups de butoir, insistent ces experts. « Il ne pourra tomber que par un coup d’Etat, une intervention étrangère ou un renforcement massif du soutien logistique aux rebelles par des pays étrangers », assure Barah Mikaïl, chercheur à l’institut de géopolitique espagnol FRIDE. Selon ce spécialiste du Moyen-Orient, il y a certes « des déclarations diplomatiques fortes, mais il ne faut pas les surestimer, car le régime conserve la structure militaire et institutionnelle, même s’il se fait parfois surprendre », comme lors du récent attentat durant lequel le ministre de l’Intérieur a été blessé. Plusieurs responsables ont déjà sonné le glas du régime. Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a estimé que le régime « se rapprochait de l’effondrement » et Paris a appelé à « faire partir Bachar al-Assad le plus rapidement possible ». Washington a jugé le régime « de plus en plus désespéré ». Le vice-ministre russe des Affaires étrangères en charge du dossier syrien, Mikhaïl Bogdanov, est allé dans le même sens, avant que son pays ne fasse marche arrière. Pour Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), plusieurs hypothèses expliquent cette avalanche. « Soit il y a le début d’un consensus international pour mettre fin au régime, soit des pays occidentaux sont en contact avec un groupe important et influent dans l’armée qui pourrait se retourner contre Assad, soit ils accentuent les pressions afin de pousser Assad vers la sortie pour éviter un effritement total de l’Etat », explique-t-il. « Pression psychologique » Mais pour cet observateur, dont l’organisation dispose d’un important réseau de militants sur le terrain, « l’armée reste très forte, elle est toujours capable de protéger une large portion du territoire allant de Damas au littoral ». Certes, l’appareil militaro-sécuritaire, longtemps omniprésent, s’est nettement érodé et la multiplication des attentats à Damas démontre que la Sécurité est moins fiable qu’auparavant. « C’est certain que les rebelles ont avancé et se montrent audacieux, mais pour le moment, l’armée garde globalement sa cohésion et défend les grandes villes », note un expert militaire occidental à Beyrouth. « Malgré les désertions et les morts, elle compte encore 200.000 hommes, de toutes les confessions, et n’a pas engagé toutes ses unités dans les combats. Elle se conduit comme un véritable corps, avec une mission », ajoute-il. « Elle se sentait mal à l’aise au début de la contestation quand on lui demandait de tirer sur des civils désarmés. Mais aujourd’hui, elle n’a plus d’états d’âme face à des hommes armés », assure-t-il. Présenté il y a encore deux ans comme l’ouverture moderniste pour le pays, M. Assad est devenu un paria alors que ses adversaires rassemblés dans la Coalition de l’opposition ont été adoubés par la centaine de pays et d’organisations des « Amis du peuple syrien ». Mais son régime peut compter sur ses trois alliés, l’Iran, la Chine et la Russie, ces deux derniers opposant leur veto à toute résolution le condamnant au Conseil de sécurité de l’ONU. Selon un spécialiste, qui ne veut pas être identifié car il retourne régulièrement en Syrie, les déclarations diplomatiques « prouvent que les négociations ont véritablement commencé entre les États-Unis et la Russie pour trouver une solution à la crise. Il s’agit d’exercer une pression psychologique pour obliger le régime à envisager des compromis douloureux ». Mais ces annonces peuvent être contre-productives, car si la chute du régime n’intervient pas dans les semaines à venir, « il pourra prétendre qu’il est assez fort pour ne pas céder », estime-t-il. |
Je n’ai malheureusement pas beaucoup de
« cartouches » pour ce qui est de la compréhension du
fonctionnement économique mondial, mais il me semble quand même que votre
analyse suppose que la Russie soit rentrée en plein dans la
mondialisation libérale selon le modèle anglo-saxon. Et c’est là où je
demande plus d’informations. Car il
me semble que la Russie américanisée de Eltsine a été vécue comme un
véritable drame et une perte d’identité profonde de la part des Russes.
Poutine a été élu pour restaurer la tradition russe, la fierté russe, la
sensibilité russe. Ce n’est pas pour rien qu’il est constamment diabolisé
dans nos sphères comme ne respectant pas les normes démocratiques, ce qui est
bien un indice que la Russie ne fonctionne pas comme le souhaiterait le
Nouvel Ordre voulu par les États-Unis. En fait, la Russie résiste réellement
en tant que nation et elle tend à promouvoir son influence pour se protéger.
C’est pourquoi je pense que la question syrienne, comme il a déjà été maintes
et maintes fois dit ici, est une question de survie. Il y a justement un choc
de paradigmes, entre d’une part des nations qui veulent que le droit
international régisse réellement les relations interétatiques, et celles qui
ne jurent que par la loi de la finance. La France [caniche] a perdu son âme, la Russie lutte pour
conserver la sienne, et pour cela, il faut que la Syrie demeure souveraine. Mon
intervention repose seulement sur une hypothèse-constat : la mentalité
russe est différente de la mentalité anglo-saxonne. Accepter la
libéralisation à l’américaine, c’est mourir… Je crois que c’est Poutine qui
l’a dit, les américains ne veulent pas de partenaires, ils ne veulent que des
vassaux. L’affirmation précédente indique bien que même si la Russie jouait
de cette mondialisation libérale, elle ne pourrait accepter d’être
subordonnée. Maintenant,
la Russie n’est intéressée que par la souveraineté de la Syrie, et non pas
par Bachar, parce qu’elle sait bien qu’une Syrie souveraine, c’est un allié
contre les États-Unis. Si elle négocie âprement aujourd’hui, c’est pour
assurer cette souveraineté syrienne, quitte à laisser tomber Bachar pour
donner une apparence de réussite à l’Ouest. En
conclusion, je dirai que ce qui sauve la Syrie, c’est que les États-Unis ne
veulent que des vassaux. |
http://rutube.ru/video/5145de172d63d9f3a1bd84094a401961
→ vidéo
http://oumma.com/15107/decouvrez-video-valls
http://www.youtube.com/watch?v=uKGth1vtiZo&feature=player_embedded#!
(la vidéo est disponible sur youtube)
Ca ne fait pas cette fois ― comme c’est
curieux ! ― les gros titres de l’AFP mais le ministère russe
des Affaires étrangères a pris officiellement ses distances avec les propos
du vice-ministre Mikhaïl Bogdanov sur la perte de contrôle du territoire syrien
par le gouvernement et la possible victoire des rebelles. Des propos dont le
porte-parole du ministère, Alexandre Loukachevitch, semble même contester la
réalité : « Nous voudrions souligner qu’il n’a fait aucune déclaration ou interview à la presse ces derniers jours », dit-il, reconnaissant que M. Bogdanov s’est effectivement exprimé jeudi sur le sujet lors d’une séance de la Douma, le parlement russe, mais qu’alors le vice-ministre des Affaires étrangères avait « à nouveau réaffirmé la position russe sur l’absence d’alternative à une solution politique en Syrie ». Cela expliquerait la partie de la citation où Bogdanov prévoit que l’éventuel renversement de Bachar al-Assad coûterait des dizaines, voire des centaines de milliers de morts syriens. « Nous n’avons jamais changé et ne changerons jamais notre position » a résumé Loukachevitch. C’est donc un démenti officiel russe à une ou deux petites phrases qui ont pas mal agité la médiasphère, depuis 24 heures. Ca ne veut pas forcément dire que Bogdanov n’a pas tenu, à un moment et dans des circonstances qui restent à préciser, des propos proches de ceux que lui ont prêté les agences occidentales ― et russes : après tout, la situation syrienne demeure grave, et un observateur extérieur peut avoir du mal à entrevoir la sortie de ce sombre et sanglant tunnel. Mais ces propos n’ont pas le caractère d’officialité gouvernementale que lui ont donnée immédiatement les journalistes. Bogdanov a été sans doute imprudent, même s’il a le droit d’exprimer des doutes. Car l’ennemi est à l’affût de la moindre déclaration pour sonner un énième hallali contre le gouvernement syrien. D’une intox l’autre : À ce propos, Georges Malbrunot, le M. Syrie du Figaro, enfourche son habituel dada du départ de Bachar, expliquant que Lakhdar Brahimi, émissaire de l’ONU, aurait reçu mandat et de Moscou et de Washington pour transmettre, la semaine prochaine, au président syrien un ultimatum pour un départ « dans la dignité ». Et selon la source citée par Malbrunot, pour les Russes « Bachar peut rester président, mais sans compétence, et il ne pourrait pas se présenter à l’élection présidentielle de 2014 ». Sauf que la source en question ajoute que Lavrov, lors de ses entretiens à Dublin avec Hillary Clinton voici dix jours, n’était pas sur cette position capitularde. Alors que se serait-il passé en dix jours pour que le chef de la diplomatie russe reconsidère un an et demi d’action diplomatique non stop ? Là, Malbrunot passe la parole à Robert Ford, ex-ambassadeur américain à Damas où il jouait les agents de liaison de l’opposition. S’exprimant jeudi sur la BBC arabophone, Ford explique que « les Russes se rendent compte que bientôt Bachar al-Assad sera isolé à Damas, et qu’il aura perdu son aéroport par où lui viennent les armes » Outre que les rebelles ne semblent plus en état de menacer l’aéroport ― s’agit-il d’ailleurs de l’aéroport international à l’est de la ville ou de celui, militaire, de Mezzeh au sud-ouest ? ― cette explication technique semble un peu courte : on nous a déjà chanté, en février puis en juillet dernier, cette chanson de Bachar coupé de son avion salvateur, et la proximité des rebelles de ces aérodromes n’a jamais empêché le ravitaillement de l’armée. Force est de constater que Georges Malbrunot participe un fois de plus à une mise en condition de type atlantiste, avec intertitre dramatique : « C’est votre dernière chance » (teneur du message que Brahimi porterait à Bachar selon un diplomate onusien), et refrain sur les progrès irrésistibles de la rébellion. Les rebelles refluent, le Figaro contrattaque Nous ne sommes pas, comme Malbrunot, dans le secret de dieux diplomatiques mais nous répétons, une fois de plus que… ― Bachar al-Assad n’a pas l’intention de fuir son pays, pas plus aujourd’hui qu’en juillet dernier où les rebelles avaient effectivement (contrairement à aujourd’hui) pris pied dans Damas. ― Les Russes savent très bien que la mise à l’écart et a fortiori l’exil du président syrien signifierait la démoralisation et la désagrégation immédiate de l’État syrien. Et donc ruinerait 20 mois de stratégie diplomatique russe, sans parler des dommages en termes d’influence et de prestige pour le Kremlin. ― Les rebelles ont raté ces derniers jours leur deuxième tentative contre Damas, ville qu’ils n’ont de toute façon pas la capacité de prendre. Et il semble bien qu’ils aient laissé pas mal de plumes dans l’histoire. ― À chaque échec militaire de quelque ampleur de la rébellion correspond presque toujours une offensive médiatique du camp occidental : en l’espace de quelques jours on a eu droit, outre au déploiement des Patriot en Turquie, à des histoires de gaz sarin, de scuds et de lâchage russe, d’ailleurs officiellement réclamé jeudi par Victoria Nulard, porte-parole du Département d’État américain. Et Malbrunot participe à sa modeste mesure à cette offensive-là, en bon ami de l’Amérique. Notons que son article n’est fait que de déclarations de diplomates américains et de confidences opportunes de diplomates anonymes. Un vieille recette, en somme… Mais que font nos commentateurs atlantistes depuis tout ce temps, sinon nous resservir les mêmes poncifs, en les présentant comme inédits ? |
Les propos du vice-ministre des Affaires étrangères
russe Mikhaïl Bogdanov envisageant l’éventualité d’une victoire des rebelles
ont incontestablement semé le trouble dans les rangs des défenseurs de la
Syrie « telle qu’elle est ». Ces propos ont-ils été sollicités, mal
traduits à dessein ? Pas exactement : dans la version anglaise de son
intervention Bogdanov parle effectivement d’une perte croissante de contrôle
du gouvernement syrien sur son territoire. En revanche, ils sont un rien
tronqués, les médias occidentaux insistant sur ce qui les arrange. Bogdanov
ajoute en effet : « La lutte va devenir de plus en plus intense et la
Syrie va perdre des dizaines – peut-être des centaines – de milliers de
civils« . Une perspective effrayante et, selon nous, catastrophiste,
mais qui indique bien que pour le responsable russe, le combat ne fait en somme
que commencer. Remettre en perspective Bogdanov conclut en s’adressant manifestement aux Occidentaux et autres appuis des rebelles : « Si un tel prix pour le renversement un président (Bachar) semble acceptable pour vous, que pouvons nous faire ? un tel prix est bien évidemment inacceptable pour nous« . Or si cette éventualité est « inacceptable » pour Moscou, il est raisonnable de penser que la direction russe est résolue à prendre des mesures pour aider le pouvoir en place à réduire au maximum la menace d’une telle guerre, ce qui équivaut aussi à réduire les capacité des bades armées. En tout cas cette interprétation « colle » avec les toutes dernières déclarations du supérieur de Bogdanov, Sergueï Lavrov, qui le 12 décembre a condamné la reconnaissance diplomatique par l’Occident de la « Coalition nationale » de Doha, contraire au communiqué final de Genève du 30 juin 2012 prévoyant un dialogue inter-syrien. Avec la déclaration du porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, qui a demandé, le 12, aux Occidentaux de condamner le massacre de dizaines d’Alaouites à Aqrab, près de Homs et a pointé le recours croissant de l’opposition au terrorisme, recours « inadmissible et dangereux ». Avec celle aussi du chef d’état-major de l’armée russe, le général Valeri Guerrasimov qui a réaffirmé jeudi que son pays était hostile à une intervention extérieure en Syrie et a reproché à l’OTAN ― avec les responsables de laquelle il venait de s’entretenir ― d’avoir déployé des missiles sol-air Patriot en Turquie. Bref, il faut remettre la sortie tronquée de Bogdanov dans ce contexte, et cette constante diplomatique russe [♫ Non, le RRRusses ne veulent pas la Guerrreu…]. Ce que se gardent bien de faire les désinformateurs habituels [salopes] : on lit dans un article de l’AFP que la déclaration de Bogdanov pourrait s’expliquer par le fait que « Moscou est de plus en plus exaspéré par le refus de tout compromis de la part du régime ». Tiens donc ! Bachar n’a-t-il pas mis fin symboliquement à la suprématie constitutionnelle du Baas, n’a-t-il pas autorisé la création de partis menés par des opposants, raisonnables mais réels, ceux-là même que Moscou et Téhéran, alliés de Damas, reçoivent régulièrement ? Et le « refus de tout compromis » ne se trouve-t-il pas plutôt chez les radicaux couvés par l’Occident qui ne veulent qu’une capitulation sans condition de leur adversaire, et dont le chef vient d’ailleurs de plaider en faveur du Front al-Nosra, prolifération cancéreuse d’al-Qaïda en Syrie ? Soyons sérieux, et quittons donc l’AFP : même s’il dit défendre en Syrie le principe de souveraineté et le dialogue (et non pas un dirigeant), Poutine n’a aucune intention de lâcher la Syrie, où vivent des dizaines de milliers de ses ressortissants. Croit-on vraiment que celui qui a sorti en quelques années son pays de la fange où l’avait laissé tomber Eltsine, qui a mis fin aux provocations made in USA des dirigeants ukrainiens et géorgiens, qui a resserré les liens avec la plupart des anciennes républiques soviétiques, celui qui, enfin, a très mal vécu la sanglante escroquerie morale de l’OTAN en Libye, celui qui a fait de son pays, aux côtés de la Chine, et à la faveur justement de la crise syrienne, la première force de résistance à l’impérialisme otanesque, oui croit-on vraiment que cet homme-là, qui a tant bâti sur la restauration de la puissance et de la crédibilité russes, va se résoudre à une fuite honteuse de ses ressortissants et militaires de Tartous, sur le « modèle » des Américains à Saïgon en 1975 ? Non, nous ne le croyons pas une seconde. Poutine, à l’évidence, serait gravement déstabilisé par une telle perte de prestige, qui donnerait en outre de nouvelles idées aux barbus de Tchétchénie et du Caucase. Et du reste, les fournitures militaires russes n’ont pas cessé à ce jour. Mais l’aide russe demeure discrète, pour des raisons qui tiennent au profil diplomatique choisi par l’équipe Poutine : celui d’une grande puissance raisonnable et garante de la paix, et opposée à l’aventurisme belliqueux des Occidentaux. Et puis enfin Poutine n’a pas de remplaçant crédible à Bachar al-Assad. Dont le départ entraînerait l’effondrement de l’État. Tout simplement… Au fait, sur le terrain… Revenons à Bogdanov et son analyse de la situation militaire. Elle nous parait faite sous influence subliminale de la propagande OSDH/OTAN. Il n’est pas toujours facile de savoir ce qui se passe exactement sur le terrain en Syrie, deux propagandes s’affrontant. Mais on peut faire des déductions « en creux », à partir de ce que ne dit pas, ou dit plus, l’OSDH et les sources « militantes et militaires » des insurgés. Alors là, force est de constater que l’on ne parle plus beaucoup, ces derniers jours, de la « deuxième bataille de Damas » entamée fin novembre par les rebelles : apparemment, la prise de la capitale est remise aux calendes syriennes ; on ne parle pas beaucoup non plus, depuis des semaines, de la bataille d’Alep, où visiblement les insurgés ne progressent plus puisqu’ils n’ont plus de noms de quartiers conquis à claironner, alors que l’OSDH magnifie d’ordinaire la prise du moindre village par l’ASL. Pas loin d’Alep, on est sans nouvelles aussi de la bataille de Maarat al-Numan, pourtant « must militaire » de la rentrée côté rebelle. L’OSDH parle de combats à Deir-Ezzor, ou dans la province d’Idleb, mais cela prouve justement que l’armée arabe syrienne s’y bat. On n’a guère d’échos de combats sérieux à Homs et al-Qusayr, naguère places fortes de l’insurrection régulièrement citées par Rami Abdel Rahamane (M. OSDH) dans ses compte-rendus quotidiens. Quant à la descente des insurgés, depuis les montagnes du nord-est, vers Lattaquié, elle est elle aussi remise sine die. Et depuis un mois au moins, les combattants kurdes ont clairement désigné leur ennemi prioritaire : l’ASL et les bandes djihadistes ; ce nouveau front ouvert sur la frontière turque est une difficulté supplémentaire et très sérieuse pour la rébellion. Tout ceci pour dire que la situation est sérieuse en Syrie, avec notamment le problème de la perte globale de contrôle de cette zone frontalière turque, au moins dans le secteur Alep/Idleb, et des bandes continuant d’entretenir l’insécurité autour de Damas. Mais elle nous parait stabilisée. Et le politique influe sur le militaire : ce n’est pas avec des Fous de Dieu-repoussoirs que les Occidentaux feront tomber la Syrie. M. Bogdanov a été sans doute maladroit, mais ni Poutine ni Lavrov ne le sont, eux. |
12/12/2012 Hillary Clinton met bas les masques par
Laurent Brayard, polémiste
qui a choisi la liberté, c’est à dire la Russie. Dans les récentes déclarations de la Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, les États-Unis ont mis bas les masques sur les intentions réelles qu’ils nourrissent à l’égard de la Russie et du Monde en général et à bien des égards. Ces déclarations démontrent bien à quel niveau d’audace, la supériorité ressentie des USA décomplexe ses ambitions au point de faire fi de toute prudence, même diplomatiqueDans les récentes déclarations de la Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, les États-Unis ont mis bas les masques sur les intentions réelles qu’ils nourrissent à l’égard de la Russie et du Monde en général et à bien des égards. Ces déclarations démontrent bien à quel niveau d’audace, la supériorité ressentie des USA décomplexe ses ambitions au point de faire fi de toute prudence, même diplomatique. Ces déclarations déjà vieilles de deux jours, interviennent à un moment assez crucial dans les relations internationales mondiales et dans les relations entre la Russie et les États-Unis. Elles raisonnent comme des menaces qui ont un relent historique de déjà vu dont nous nous serions bien passés. Dans l’indifférence quasi générale, l’Occident ne sait sans doute pas qu’au moment où Hillary Clinton déclarait que les USA ne laisseraient jamais une reconstruction de « l’URSS » se refaire, un certain nombre d’inquiétants dossiers épineux laissent augurer de difficultés croissantes avec les desiderata de l’Amérique de l’Oncle Sam. La semaine dernière nous apprenions en effet le vote par le Sénat du Congrès américain, de la loi dite « Magnitski », qui impose des mesures de restrictions dans l’affaire du même nom, en interdisant aux supposés coupables de la mort de cet homme, l’entrée sur le territoire américain et le gel des avoirs qu’ils pourraient posséder dans ce pays. Sur ce point, les Américains d’une manière assez éhontée, indiquent qu’ils entendent donc désormais défendre « la démocratie » et les Droits de l’Homme en donnant des leçons à tous ceux qui seront désignés par la puissance Amérique comme violant les droits essentiels et primordiaux de l’Humanité toute entière. Mais derrière le discours grandiloquent et convenu, il est assez effrayant de constater comment les USA glissent ainsi vers une démagogie de plus en plus virulente, qui est en fait d’une dangerosité extrême, s’affichant comme une jurisprudence mondiale entendant régir les Peuples en visant nominalement des ressortissants d’autres nations sans en passer par les Nations Unis, et en décidant de frapper juridiquement des hommes en passant également par-dessus les épaules des justices nationales et indépendantes d’autres pays. Au même moment, Hillary Clinton est aussi en passe de visiter les « Amis de la Syrie », chers à la France de Monsieur Hollande et Sarkozy. Elle doit reconnaître officiellement cet organisme dissident comme le seul représentant légal du Peuple syrien, en méprisant ceux qui par centaines de milliers ne peuvent et ne veulent se reconnaître dans une organisation qui s’empressera de les faire égorger à la première occasion venue, musulmans alaouites, Chrétiens d’Orient, Syriaques, Arméniens et tous ceux qui n’entreront pas dans cette conception à sens unique de la démocratie. Aussi lorsque que la Secrétaire d’État américaine indique que son pays ne laissera pas la Russie développer l’intégration de plusieurs pays au sein d’une Union douanière en train de s’organiser avec des pays de l’espace de l’ex-Union soviétique, les États-Unis jettent le masque à terre. Il est évident, que si les Américains ne virent pas d’un bon œil la création de l’espace européen et de sa monnaie, ils redoutent également la création d’une entité régionale similaire en Asie. Elle est redoutée à plus d’un titre, et les diverses interventions américaines visent à soigneusement tenir à distance l’UE de la Russie. Un tel rapprochement leur serait catastrophique, mais en Europe quelques bons alliés veillent au grain. En quelques mots anodins, Hillary Clinton donne ainsi les pistes pour lire dans la politique internationale américaine de ces dernières décennies, et des années à venir : elle entend donc dicter à la fois ce que les justices des pays auraient à faire, mais aussi ce que les diplomaties et les intérêts commerciaux d’autres nations peuvent ou ne peuvent pas réaliser, en fonction de ses propres intérêts économiques et géostratégiques. La seule évocation de l’URSS montre bien à quel point les USA ne sont plus en corrélation avec la réalité d’aujourd’hui, à savoir que la Russie, si elle se trouvait héritière en droit de l’Union soviétique, n’a que peu de choses à voir avec un système historique défunt, comme le Saint-Empire Romain Germanique où le IIIème Reich. Ce serait un peu comme considérer l’Allemagne comme étant la continuité du Reich d’Hitler, ou l’Autriche comme celui du Saint-Empire de Charles Quint. Or les hommes qui ont fait l’Union soviétique sont morts depuis des décennies, les plus terribles d’entre eux ont été jugés par l’histoire, justement en Russie : Staline, Beria, Dzerjinski… et même Lénine, rappelons que son mausolée est fermé depuis plus de deux ans et que ses restes attendent une décision symbolique. Ces hommes ne sont plus, et il n’est pas dans l’intention de la Russie d’en revenir à un système qui eut certes aussi son âge d’or et des personnages moins sanguinaires et plus nobles, mais qui appartient au passé, et cela de manière définitive. La Russie ne regarde pas en arrière, elle ne mûrit pas non plus la recréation d’une entité dont les ramifications partiraient de Moscou. Dans la fondation d’une zone douanière commune, la Russie et les pays voisins ne cherchent que les intérêts évidents des populations dont ils ont la charge. L’idée du marché commun européen ne partait pas d’un autre sentiment, et les pays de la zone eurasiatique, tout comme ce fut le cas en 1957 lors du traité de Rome des Européens de l’Ouest, ont parfaitement le droit de s’assembler autour d’une organisation qui est conçue pour la libre circulation des biens, l’uniformité des lois douanières, l’augmentation des échanges commerciaux, la simplification et la liberté des mouvements des citoyens et au final le bien-être général de peuples qui ont une longue histoire commune que cela plaise aux États-Unis d’Amérique ou non. En s’ingérant sans cesse dans les affaires intérieures de multiples nations, parfois en déléguant quelques francs-tireurs inattendus comme ce fut le cas de la France en Syrie, les USA démontrent une fois de plus que derrière le modèle anglo-saxon au sens large, c’est-à-dire non seulement les USA que la Grande-Bretagne, se cache une volonté de plus en plus tenace et annoncée de rester fermement aux commandes en ne tolérant aucune construction, de quelques niveaux que ce soit, qui ne soient passées par l’aval « des maîtres de la maison »… Cela n’empêche pas d’ailleurs qu’ils s’efforcent à installer dans le Monde un certain nombre de bases (comme c’est le cas discrètement en UE, en Espagne à Cadix), ou de boucliers antimissiles qui sont censés protéger le Monde raisonnable contre « les barbares environnants ». Il reste à dire que les Etats-Unis ressemblent toutefois de plus en plus à cet Empire Romain dominateur dont les Légions tenaient le Monde entre leurs mains en imposant par la force la Pax Romana… au prix du sang et de l’écrasement d’autres mondes et civilisations. Continuer à tenir de tels discours montre également une certaine naïveté, ou du moins un sérieux manque de scrupules lorsque nous connaissons l’état de ladite démocratie américaine sur les droits des gens et les droits sociaux dans le paradis américain. Et cela sans parler des soutiens diplomatiques à des régimes, notamment dans le Golfe persique ou en Afrique, mais aussi en Asie, qui démontrent bien qu’une fois encore, la grande civilisation américaine ne s’intéresse à cette fameuse démocratie que lorsqu’elle peut servir efficacement ses projets marchands et ceux de corporations financières intéressées à ce que cet ordre mondial se poursuive ainsi qu’il a été pensé très loin des populations qui en payent le prix, même celui du sang et de la mort. |
Le colonel Poutine aurait déclaré, selon Réseau Voltaire, se tenir prêt à défendre la Syrie « jusque dans les rues de Moscou », ce qui rappelle une certaine formule. Voilà qui répond à mes interrogations. Cette fois, ce ne sera ni comme la Lybie, ni comme la Serbie. La coupe est pleine. Notez que le colonel Poutine parle de défense de la Syrie et non pas de défense du régime actuel. Sergei Lavrov a déclaré, plus diplomatiquement, que « La Russie n’admettra pas que le “scénario libyen” soit reproduit en Syrie ». Voilà qui met fin aux espoirs des trouduc occhidentalistes qui ici et là constataient pour la nième fois un éloignement des Russes. Les trouducs n’ont pas compris que les Russes défendaient la Syrie et non pas al Assad. Les Russes l’ont pourtant assez souvent et clairement affirmé. Mais un trou du cul demeure un trou du cul quoiqu’il arrive.
La semaine dernière, quand le combat faisait rage, le président Obama s’est hâté d’exprimer son soutien au camp israélien dans une déclaration qui révèle parfaitement la tragi-comédie de la politique étrangère étasunienne. Les États-Unis soutenaient le camp israélien parce que, a-t-il dit, « Aucun pays au monde, n’accepterait que des missiles envoyés de l’extérieur du pays pleuvent sur ses citoyens. » Étant donné que ce président fait pleuvoir quotidiennement des missiles au Yémen, en Afghanistan, au Pakistan et dans beaucoup d’autres pays, cette déclaration était si hypocrite qu’on ne pouvait qu’en rire. Sauf que ce n’était pas drôle. |
« Les succès militaires
engrangés par la rébellion syrienne pourraient obliger Moscou à réévaluer sa
position à l’égard du régime de Damas », c’est du moins ce que le Figaro
nous annonce dans son numéro de mercredi 5 décembre alors que la réalité
sur le terrain est tout autre. En effet, une semaine est passée depuis que l’armée syrienne a lancé son attaque préventive contre l’ASL qui se disait prête à déclencher la « bataille de Damas », une bataille qu’elle prépare depuis son échec cuisante l’été dernier dans la capitale syrienne. Cette nouvelle bataille non seulement a mal commencé mais l’ASL y a subi les plus lourdes perte depuis sa création. Bilan catastrophique Le chiffre de 3 000 miliciens tués par l’armée syrienne est avancé par plusieurs sources pro-gouvernementales et la chaine libanaise Hezbollah al-Manar, dans son édition du mercredi 5 décembre, confirme le chiffre : « plus de trois milles tués dans leurs rangs ». De même, Syria Truth, un site de l’opposition au gouvernement et au CNS, avance même le chiffre cinq milles tués parmi les rebelles et « rien qu’à Daraya autour de mille tués », chiffres donnés par un officier déserteur de l’armée syrienne en Turquie « qui n’a pas pu cacher sa joie vu que les rebelles appartenaient aux djihadistes fondamentalistes de Liwaa al-Islam » toujours selon le site. Même si ces chiffres peuvent être « gonflés » pour les besoins de la cause, ils partent quand même d’un niveau de pertes (il faut forcément ajouter un grand nombre de blessés), dans un secteur unique d’opérations, inhabituel dans les annales du conflit syrien : à l’évidence, la rébellion a été saignée autour de Damas depuis une semaine. |
du 3 au 5 dec 2012 ATHÈNES A la
suite de l’article du Business Insider sur Athènes (voir plus bas)
notre lecteur Mr Passerin m’a envoyé un mail : « Pourquoi les US
attaquent la Grèce? En 1999, l'écrivain et journaliste Vladimir Volkoff avait
annoncé que, après la Serbie, leur prochaine attaque de déstabilisation sera
sur la Grèce... (ici le lien sur Amazon.fr).
Le SEUL pays de l’Union Européenne à être orthodoxe, et proche des Russes est la Grèce.
Les Catholiques romains (dont je suis) sont un trop gros morceau pour les
protestants alliés aux juifs... bien qu'ils aient déjà commencé l’air de rien
... on est en pleine guerre de religion... ». En effet Mr Passerin,
on retombe toujours sur l’Empire... « La
seule fois où les États-Unis ont bombardé en Europe, au cours de ces
50 dernières années, ils avaient bombardé justement un pays orthodoxe »
ajoute Panagiotis Grigoriou du blog Greek
Crisis, qui nous rappelle aussi, qu’à l'époque: plus de
1,5 million de Grecs, fous de rage, avaient immédiatement défilé dans
Athènes pour protester contre le bombardement de la Serbie. « Ce
n'est pas un hasard. Tout
ce qui est orthodoxe est proche des Russes. La Grèce, comme la Serbie,
est orthodoxe, donc il faut la détruire. Aujourd'hui la Grèce est dirigée par
un Allemand, Hans-Joachim Fuchtel.
Il est basé à Thessalonique et il voyage partout en Grèce pour rencontrer les
maires de toutes les villes avec lesquels il passe des accords. Le pouvoir
est détourné d'Athènes ». En effet, les Allemands ne s’en cachent
pas : “Hans-Joachim Fuchtel was appointed by German Chancellor Angela
Merkel as Deputy Minister for promoting and monitoring programmes to be
financed by EU funds which have not been disbursed by Greece. According
to daily Ta Nea, Fuchtel will represent the "Greek-German Representative
Assembly" and his goal is to boost the Greek-German friendship and
cooperation in terms of certain objectives” lire ici le Reporter greco-européen. Ce que les Allemands n’avaient pas
réussi à faire pendant la guerre, eh bien là, ils l’ont fait... Fuchtel
dispose de 16 milliards d'euros à distribuer aux maires affamés...
L'affaire est entendue. Lire ici cet autre article à la
gloire des relations gréco-allemandes financés par l'Europe. Mais le plus intéressant est là: le valet bien connu des États-Unis, un pays nommé Albanie ♦ (frontière commune avec la Grèce), a décidé soudain de réclamer des bouts de territoire à la Grèce, en l'occurence la ville d’Epire... Ceci n'est pas pas du tout un hasard. Cela arrive à point nommé pour mettre une pression supplémentaire sur les Grecs, qui passent aussi maintenant pour des « voleurs de prairie » ... Commentaire d’un officiel grec: « Le valet albanais vient chercher sa récompense (des bouts de la Grèce) donnée par son Maître ». Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012 |
Le soutien occidental à la création du Kosovo et l’acharnement contre la Serbie peuvent sembler complètements inexplicables. Pourtant de 1991 à 2008, une seule et même logique a animé les stratèges américains : la destruction de la Serbie, afin que celle-ci soit la plus faible possible a l’avenir, au moment historique inévitable ou elle allait de nouveau se tourner vers la Russie. Bien sûr, il fallait dans le même temps une Russie également affaiblie au maximum. Si de 1991 à 2000 une guerre militaire et médiatique a été menée contre la Serbie de Milosevic en vue de son anéantissement, dans le même temps, c’est une guerre économique et morale qui était menée contre la Russie d’Eltsine. La croisade contre le monde communiste s’est transformée en croisade contre le monde orthodoxe, et contre son centre névralgique et politique le plus souverain : la Russie. Le théoricien du containment russe en Eurasie, Zbigniew Brezinski, affirmait lui-même en 2007 que : « Le principal ennemi de l’Amérique était désormais l’église orthodoxe russe. » [l’exhibition des petites salopes Pussy Riot ― et leur condamnation ― prend tout son sens, connards occhidentaux. De même le colonel Poutine réservait un chien de sa chienne aux Hamerloques interloqués : son veto à la guerre de Syrie, car sa chienne s’appelait « Serbie ». C’était certain qu’il ne lèverait jamais son veto, cela faisait dix ans qu’il ruminait sa revanche, connards d’occhidentaux. En 2000, il ne pouvait rien faire] La création de la grande Albanie peut sans doute être vue dans ce sens historique et géostratégique. Elle est une nouvelle allumette jetée, une allumette qui pourrait créer une étincelle et déclencher un nouvel incendie dans le brasier balkanique. Cet incendie aurait pour conséquence d’affaiblir un peu plus l’Europe, mais aussi de déstabiliser un peu plus le monde orthodoxe (Macédoine, Grèce, Monténégro, Serbie…) et de freiner son rapprochement avec la Russie. Par ricochet, c’est donc l’influence russe en Europe de l’Est qui serait remise en cause, et donc son rapprochement avec l’Europe de l’Ouest. Ce faisant, l’Amérique aurait atteint une nouvelle fois son objectif essentiel : éviter un rapprochement continental et européen entre les mondes catholiques et orthodoxes. |
CA Y EST : MARTIN SCHULTZ (LE
PANTIN DES AMÉRICAINS) VEUT INTÉGRER L'EUROPE DANS LES ÉTATS-UNIS du 3 au 5 dec 2012 : Le député allemand Martin Schultz a demandé lors de son
voyage officiel à Washington de mettre en place "un accord de
libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union Européenne". Voilà,
c'est fait et cela confirme que le pont imprimé sur vos billets de banque se
termine bien aux Etats-Unis... "Le Parlement Européen supporte
l'idée d'une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union Européenne
qui pourrait être mise en place à partir de 2015 ... Ce sera un
excellent accélérateur pour la croissance économique des deux unions ...Si
nous réussissons, cela serait bénéfique pour 800 millions de personnes".
Calcul: 500 millions d'Européens + 300 millions d'Américains = 800 millions
de clients. Comprenez par là que ATT et Verizon, par exemple, pourront venir
vendre leurs abonnements téléphoniques partout en Europe. Et dans la même
logique je vois bien Orange se ramasser magistralement en essayant de vendre
du "long distance call" dans l'Oklahoma. Les masques de l'UE
sont tombés, et vous avez maintenant la confirmation: 1) pour qui Mr Schultz
travaille vraiment et 2) à quoi a toujours été destinée Bruxelles, juste à
mettre les Européens au service des Etats-Unis" . Lisez avec BEAUCOUP D'ATTENTION cet article de la Libre Belgique ici. Notre mise en esclavage
par les Américains a pris de la vitesse. Cela veut dire qu'en 2015 l'Europe
sera DANS les Etats-Unis. Cqfd. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com
2008-2012 |
Ce que la gauche anti-anti-guerre a accompli, c’est de détruire la souveraineté des Européens face aux États-Unis et d’éliminer toute position de gauche indépendante face aux guerres et à l’impérialisme. Elle a aussi mené la majorité de la gauche européenne à adopter des positions en totale contradiction avec celles de la gauche latino-américaine et à s’ériger en adversaires de pays comme la Chine ou la Russie qui cherchent à défendre le droit international (et ont parfaitement raison de le faire). (…) La politique d’ingérence, comme d’ailleurs la construction européenne, autre attaque majeure contre la souveraineté nationale, sont deux politiques de droite, l’une appuyant les tentatives américaines d’hégémonie, l’autre le néo-libéralisme et la destruction des droits sociaux, qui ont été justifiées en grande partie par des discours « de gauche » : les droits de l’homme, l’internationalisme, l’antiracisme et l’anti-nationalisme. Dans les deux cas, une gauche désorientée par la fin du communisme a cherché une bouée de secours dans un discours « humanitaire » et « généreux », auquel manquait totalement une analyse réaliste des rapports de force dans le monde. Avec une gauche pareille, la droite n’a presque plus besoin d’idéologie, celle des droits de l’homme lui suffit [ce qui n’avait pas échappé à Marx]. Néanmoins, ces deux politiques, l’ingérence et la construction européenne, se trouvent aujourd’hui dans une impasse : l’impérialisme américain fait face à des difficultés énormes, à la fois sur le plan économique et diplomatique ; la politique d’ingérence a réussi à unir une bonne partie du monde contre elle. Presque plus personne ne croit à une autre Europe, à une Europe sociale, et l’Europe réellement existante, néo-libérale (la seule possible) ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme parmi les travailleurs. Bien sûr, ces échecs profitent à la droite et à l’extrême-droite, mais cela uniquement parce que le plus gros de la gauche a abandonné la défense de la paix, du droit international et de la souveraineté nationale, comme condition de possibilité de la démocratie. |
Certains d’entre vous connaissent peut-être l’émission télévisée pour
enfants 1, rue
Sésame. Cette émission était en fait une adaptation de l’émission
éducative américaine Sesame Street de PBS, la chaîne de télévision publique
des Etats Unis qui la diffuse sans interruption depuis 1969. Une des comédiennes vedettes de l’émission, Sonia Manzano vient de
prendre publiquement une position, via
tweeter, qui va lui valoir de sérieuses inimitiés et risquent de lui
coûter cher. En effet, L’actrice a émis deux messages pro
palestiniens à propos des derniers troubles au Moyen Orient, qualifiant
d’abord Israël de brute, puis comparant l’État juif aux premiers colons
américains qui avaient anéanti les indigènes d’Amérique. — Les israéliens répliquent à la simple reconnaissance des
palestiniens par l’ONU en construisant 3000 logements supplémentaires dans
les colonies. Des brutes ! — Pourquoi les israéliens ont-ils besoin d’être
« reconnus » par les Palestiniens. Est-ce que les indigènes
d’Amérique devaient « reconnaître » leurs bourreaux ? C’est vrai, avec le sionisme le sadisme atteint des sommets ! |
déc 01-12- 2012 Ivan Levaï, l’insupportable du week-end avec son inamovible revue de presse de 8h30 sur France Inter… S’agissant du conflit israélo-palestinien, alors que l’État hébreu pratique l’escalade de la colonisation illégale, il ne manque pas ce matin de rappeler que « le Hamas veut toujours la destruction d’Israël depuis Gaza ». La tarte à la crème. Levaï justifie donc la colonisation – un comble ! – par la menace du Hamas. Or il y a longtemps que le Hamas a dans les faits viré sa cuti et implicitement accepté l’existence d’Israël. Levaï propagandiste. Notoire, qui plus est : « L’Appel unifié juif de France, le Fonds social juif unifié et le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organisent «une mission de solidarité en Israël du samedi 10 au mardi 13», à laquelle participeront des responsables communautaires et, indique le Crif, des personnalités comme le journaliste de France Inter Ivan Levaï (…) », écrivait Le Monde en janvier 2009. Opération « Solidarité en Israël » neuf jours après l’offensive terrestre sur Gaza des chars et des troupes de la tsahal. Une douzaine de jours après l’effroyable bombardement du premier jour et ses 225 à 292 victimes palestiniennes, pour plus de 1000 blessés. Samedi 27 décembre 2008 – 18 janvier 2009 : la sinistre opération « Plomb durci » a causé la mort de 1315 morts parmi les Gazaouis (et 13 Israéliens). Et Levaï ne trouve pas mieux que de participer personnellement à une opération dont la philosophie est ainsi résumée : « Personne n’est dupe et revisite les mots : inquiétude, angoisse, frayeur et lassitude. La première ville touchée est Sdérot, sous le feu des attaques du Hamas depuis huit ans et un total hallucinant de plus de 7 500 Kassam et autres missiles Grad… Le maire de la ville David Bouskila fait un rapide tour d’horizon. Il parle de « l’épuisement moral » des habitants de sa ville, des problèmes psychologiques de certains enfants traumatisés par la sirène. » Sans nier leur souffrance, quid de celle des Gazaouis ? Relisez le bilan ci-dessus : 1315 morts palestiniens, 13 Israéliens. Et il faut courir se porter au secours des Israéliens ? C’est en tout cas là le choix fait par Ivan Levaï. Et ce type-là est autorisé à diffuser sa propagande librement sur les ondes du service public ? |
La social-démocratie, et en particulier le Parti
Socialiste français, n’a jamais eu le courage de regarder en face le problème
israélo-palestinien. La négation de l’existence et des souffrances du peuple
palestinien rend les dirigeants de ce parti incapables d'apporter une réelle
contribution à l'édification de la paix entre les deux peuples dans cette
région tourmentée. De Léon Blum à François Hollande en passant par François Mitterrand, l'alignement des dirigeants «socialistes» sur le sionisme est total. Selon F. Hollande«C’est sans doute au PS que l’on trouve le plus grand nombre d’amis d’Israël et du peuple juif». Manuel Valls va encore plus loin en déclarant lors des primaires socialistes « Je suis lié de manière éternelle à Israël ». Mais c'est Pierre Moscovici qui résume relativement bien les convictions de nombreux dirigeants du parti : « Si j’ai adhéré au Parti socialiste, en tant que juif, français et socialiste, c’est aussi en pensant à Léon Blum. Il faut réfléchir et essayer de savoir pourquoi il se serait battu aujourd’hui. Or, cet homme s’est battu pour la République, pour la gauche et le socialisme, ainsi que, sur la fin de sa vie, pour le sionisme, porteur à son sens d’une paix pour le Proche-Orient».En guise de la paix [de pets], ce sont les expulsions, les assassinats ciblés, les tueries, les « check points », le mur, les destructions massives d’hôpitaux, d’écoles, de mosquées, d’infrastructures civiles etc. qui rythment la vie quotidienne des palestiniens. Voilà de quoi est porteur le sionisme ! Car sa nature et son projet sont radicalement incompatibles avec la paix. Réaliser le « Grand Israël » suppose la négation totale du peuple palestinien. Hollande n’a jamais brillé par son courage. S’il a fait le fanfaron à l'Onu le 25 septembre 2012 en déclarant « que l’urgence aujourd’hui est l’intervention militaire en Syrie et au Sahel ! », alors que le chômage et ses conséquences ravagent la France, il a rapidement courbé l’échine devant les dirigeants israéliens extrémistes qui n’ont aucun respect ni pour la vie humaine ni pour les lois et les conventions internationales. Les résolutions des Nations-Unies sont systématiquement violées par l’État hébreux. Israël est la négation même du Droit international. En France, François Hollande et son parti, multiplient les cadeaux aux patrons et paupérisent les travailleurs et les classes populaires. Un pouvoir qui méprise tant sa propre population ne peut respecter la résistance et le combat des peuples qui souffrent des injustices. Il ne peut être que du côté des puissants, des oppresseurs à l’intérieur comme à l'extérieur. |
Palestine, Gaza, ONU, la nouvelle donne J’ai un peu de temps, alors j’en profite pour sortir un peu le blog de sa léthargie. La dernière agression sioniste contre Gaza a montré comme les agressions précédentes la capacité destructrice du terrorisme sioniste. Si les conflits politiques se résumaient à une simple arithmétique de la force militaire, l’entité sioniste aurait dû poursuivre son offensive et lancer à l’assaut les dizaines de milliers de réservistes qu’elle avait commencé à mobiliser. Il n’en a rien été parce que la guerre est autre chose qu’une bagarre de gamins dans un bac à sable ou un combat de boxe qui s’achève par le K.O. d’un des adversaires. En effet, le conflit palestino-sioniste n’engage pas seulement l’Etat prétendu juif et le peuple palestinien, mais toute la région arabe et proche orientale ainsi que les États-Unis et l’Europe. La récente agression a permis de vérifier une fois de plus la détermination du peuple palestinien à résister et à recouvrer ses droits. Et les autorités sionistes médusées ont pu constater que les combattants palestiniens étaient désormais en mesure de toucher des villes aussi éloignées de Gaza que Beersheba et surtout Tel Aviv. En ce sens le Hamas et les autres organisations de la résistance palestinienne ont remporté une victoire stratégique en faisant échouer la tentative sioniste de leur administrer une raclée et en signifiant qu’un jour peut-être pas si éloigné, c’est un déluge de feu qui pourrait s’abattre sur Tel Aviv. Et Tel Aviv, c’est le véritable cœur de l’entité sioniste qui se résume en pratique à cette cité Etat. Ensuite, comme je l’écrivais précédemment, l’entité sioniste est en quelque sorte passée sous la tutelle de l’Egypte qui a assuré, en coordination avec les États-Unis, la gestion des tractations en vue d’un cessez-le-feu. C’est un point de vue très proche du mien que développe Alex Callinicos et je suis donc ravi de vous proposer une traduction d’un article qu’il vient de publier dans The Socialist Worker. L’autre grand évènement stratégique est bien sûr l’octroi à la Palestine du statut d’Etat observateur à l’Organisation des Nations Unies. Certains considèrent que cette reconnaissance porte en elle l’abandon par les Palestiniens d’une partie de leurs droits fondamentaux sur leur patrie. C’est vrai en théorie et en faisant abstraction du contexte réel. Ceux qui pensent ainsi supposent en effet que l’entité sioniste pourrait admettre un jour ou l’autre la restitution des territoires qu’elle occupe depuis 1967, permettant ainsi à un gouvernement palestinien d’exercer une autorité souveraine sur la Cisjordanie et la bande de Gaza. Cette hypothèse relève
de la chimère car jamais les sionistes n’accepteront de rétrocéder des territoires
qu’ils estiment avoir vocation à contrôler et à coloniser totalement. Le
nouveau statut politique reconnu à la Palestine est donc un acquis précieux
qui ne remet nullement en cause la pertinence de la résistance sous
tous ses aspects, y compris militaires
|
Un réjouissant numéro de bave et de rage. Tout ce qui est israélien est coupable :
Le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu a vivement condamné le discours du président palestinien,
le qualifiant de « diffamatoire et venimeux », selon un communiqué
de son bureau. « L’ONU a entendu ce discours rempli de propagande mensongère contre Tsahal (l’armée israélienne) et les citoyens d’Israël. Ce n’est pas ainsi que s’exprime un homme épris de paix », a déclaré M. Netanyahu [qui est épris de pets]. Pour l’ambassadeur israélien à l’ONU Ron Prosor, cette initiative « ne fait pas avancer la paix, elle la fait reculer ». Il a affirmé qu’elle « ne changera pas la situation sur le terrain », notamment parce que l’Autorité palestinienne « ne contrôle pas Gaza », et qu’elle « ne donnera pas un statut d’Etat à l’Autorité palestinienne ». Il a rappelé la position d’Israël, ainsi que des États-Unis, selon laquelle des négociations directes [on les connait les pourparlers de pets] « constituent la seule manière de parvenir à la paix ». La secrétaire d’État américaine, exprimant à nouveau le fidèle soutien de Washington à l’État hébreu, a pour sa part qualifié le vote de l’ONU de « contre-productif ». |
La Palestine est déjà un État
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(…) La
Palestine est reconnue comme État depuis 1922 À la dissolution de l’Empire Ottoman, la Palestine était reconnue comme État, avec un peuple souverain et un territoire, et la carte figurait dans les traités de Sèvre et de Lausanne. Personne n’aurait envisagé de dessiner une Palestine qui n’aurait pas correspondu à la Palestine, terre façonnée par l'histoire. Le régime des mandats est apparu, à la fin de la Première Guerre Mondiale, comme une manière de gérer le droit des peuples à l’autodétermination. Le droit à l’autodétermination du peuple palestinien se retrouve à l’article 22 du Pacte de la SDN. L’article premier du mandat sur la Palestine donné par la SDN à la Grande-Bretagne prend acte de la souveraineté, inaliénable, du peuple palestinien, le mandataire n’ayant de pouvoir que pour la législation et l’administration : “Art. 1. – The Mandatory shall have full powers of legislation and of administration, save as they may be limited by the terms of this mandate”. Le mandat n’était que d’administration, et ne pouvait modifier la substance de la souveraineté, en respectant les limites territoriales fixées par un mémorandum britannique du 16 septembre 1922, qui correspondaient aux limites de l’ancienne province de l’Empire Ottoman. L’ordre juridique palestinien était déjà pleinement structuré à l’époque, et respecté par le mandataire. De plus, et ce point est essentiel, la question de la souveraineté s’est posée à l’occasion du partage de la dette publique ottomane entre la Turquie et les « territoires détachés de l’Empire Ottoman ». Dans cet arbitrage rendu en 1925 par la SDN, la Turquie, la Bulgarie, la Grèce, l’Italie, l’Irak, la Transjordanie et la Palestine était placées sur un pied d’égalité. La Palestine était un État sous mandat, mais un État. En 1947, l’ONU n’a rien
donné… car elle n’avait rien à donner Combien de fois faudra-t-il le rappeler… En 1947, l’ONU n’a rien donné à Israël [donc : tout ce qui est israélien est coupable]. L’ONU n’était alors qu’un club de grandes puissances voulant se partager le monde, mais elle n’a rien pu faire devant l’évidence de la souveraineté palestinienne. Le document voté était une recommandation pour un plan de partage [Notez bien : l’ONU n’a pu qu’exprimer un souhait, c’est tout, auquel les Palestiniens, dans leur droit, ont répondu : partage mon cul], tentant de donner un contenu à la déclaration du ministre des affaires étrangères Lord Balfour de 1917, sur la création d’un « foyer national juif », destiné à devenir la place forte des intérêts occidentaux dans la région. Cette recommandation a été un acte irresponsable, permettant aux groupes armés sionistes de se déclarer comme État au départ du mandataire, en mai 1948, et d’engager la première grande opération militaire, la Nakba, chassant les Palestiniens de leurs terres et de leurs maisons [tout ce qui est israélien est coupable]. C’est le début de l’histoire des réfugiés, dont le droit au retour est inaliénable, face à un État qui a conquis un territoire par la force des armes [tout ce qui est israélien est coupable]. Et depuis ? Aujourd’hui, 127 États ont reconnus la Palestine comme État : à peu près toute l’Afrique, tout le monde musulman, toute l’Amérique du Sud, tout l’ancien bloc de l’Est, toute l’Asie. La Palestine. État sous mandat hier, État sous occupation militaire aujourd’hui, mais toujours État… La Palestine n’a jamais renoncé. Le fait d’être sous occupation ne remet pas en cause la qualité d’État, lorsqu’il existe un peuple, un territoire et une organisation des pouvoirs. La RFA, ancienne Allemagne de l’Ouest, a été créée et reconnue alors qu’elle était sous occupation des puissances alliées. Malgré les mille difficultés qu’elle rencontre, la Palestine est d’ailleurs un État très organisé. Il existe un peuple palestinien, qui vit en fonction d’un ordre juridique interne. Elle a été le premier État arabe à procéder à des élections démocratiques… mais comme le résultat – victoire du Hamas – n’était pas celle prévue, les puissances occidentales ont puni le peuple palestinien. (…) [zPalestine] |
Enfin de l’information sur la Syrie. Ça me coupe le… souffle. Je ne m’attendais pas à trouver ça sur Médiapart. Dieu est grand et Google est son prophète. La
Situation syrienne : là où j'en suis de ma réflexion (5) 25 novembre 2012
La
situation syrienne : là où j'en suis de ma réflexion (4) Spécial Israël, 21 novembre 2012
La
situation syrienne : là où j'en suis de ma réflexion (3) 15 novembre 2012
La
situation syrienne : là où j'en suis de ma réflexion (2) 24 octobre 2012
La situation syrienne : là où j'en suis de ma réflexion (1) 17 octobre 2012La triste rencontre entre Médiapart, une vision de la Syrie et moi-même (8 ) 15 décembre 2011Version imprimable 10 pages, deux colonnes, corps 12 |
Cet article est
reporté dans « Notes 9 » → Penrose Penrose prouve que la compréhension « se dérobe à tout ce qui peut être formalisé par un ensemble de règles ». Pour imprimer à 300 dpi sélectionnez puis réduisez de 60 % (sinon vous aurez un saut de page intempestif) ou imprimez les images avec Photoshop. (Penrose, Les Ombres de l’esprit. InterÉditions). C est le calcul d’une machine de Turing. Ck est le calcul de la machine de Turing numéro k. Ck(n) est le calcul de la machine numéro k qui traite le nombre n. Quand la machine numéro k traite le nombre k, il se passe quelque chose. Si je ne me trompe, le numéro d’une machine de Turing n’est autre que le programme de la machine, programme obtenu par la godélisation qui transforme un programme en un nombre naturel unique. Ainsi, la machine Tk(k) traite-t-elle son propre programme. |
Le site Lenin’s Tomb nous propose un petit aperçu de ce qu’est la situation idéologique en ce moment dans l’entité sioniste. Cette situation est caractéristique des systèmes coloniaux avec une prégnance de la définition du conflit en termes ethniques et le caractère inopérant des approches en termes de classes sociales. Ce n’est pas que l’approche en termes de classes sociales, marxiste autrement dit, ne soit pas pertinente pour l’analyse, mais que ce n’est pas en ces termes que les protagonistes comprennent la situation. Pour ces derniers, les choses se résument fondamentalement à la dichotomie « nous/eux » en gardant bien en tête que le « nous » sioniste englobe un ersatz de nation constitué essentiellement d’assassins, de voleurs et d’indus occupants. Ce qui explique le caractère sauvage de leur pensée et de leurs actions.
|
Cet article est reporté dans « Notes 9 » →
GAZA
Tout ce qui est
israélien est coupable
● Ce
n’est pas les Palestiniens qui ont envahi la Palestine mais les Juifs par Michel Collon. Donc, les Juifs sont les
agresseurs. Donc, ce sont les Palestiniens qui peuvent exercer des
représailles et non les Israéliens (les Juifs de Palestine) qui ne font que
poursuivre le nettoyage ethnique de la Palestine qui dure depuis
soixante cinq ans. L’invasion et l’occupation définitive de la Palestine par
les Juifs est un long crime tranquille et particulièrement vicieux, car les bourreaux se posent en
victimes : selon eux la dissolution finale des Palestiniens est
le crime le plus moral du monde, perpétré par l’armée la plus morale du
monde. Notez bien : ils ont envahi la Palestine en ne faisant rien
d’autre que se défendre et depuis, ils ne font rien d’autre que se défendre
(pauvres chous – chou vient de chéri et non du légume, je lui colle donc un
“s”). Au moins les Nazis assumaient leurs crimes et Hitler a su quitter la
scène dignement. Gandhi, en 1938 : « Je ne défends pas les excès
des Arabes. J’aurais souhaité qu’ils eussent choisi la voie de la
non-violence pour résister à ce qu’ils considèrent à juste titre comme une
intrusion inacceptable dans leur pays. Mais selon les critères reconnus du
bien et du mal, on ne
peut rien reprocher à la résistance arabe face à une adversité écrasante. »
Que dirait-il aujourd’hui ?
● Travaux
pratiques. Une séance de hasbaratin (le
débat Yahoo! du 20 novembre – 2/4)
Miss Lévy depuis la Komandantur : « Si Paris était à
portée de missiles venus du Luxembourg, nous ne nous poserions pas de
questions, nous riposterions ».
Stop ! j’arrête là, j’ai mon compte, ouf ! J’ignorais que le
Luxembourg était un territoire non souverain, soumis au blocus, peuplé
uniquement de réfugiés français qui d’ailleurs ont établi un
gouvernement ; j’ignorais que les Boches nous avaient envahi une
nouvelle fois mais, nouveauté par rapport à 1870, 1914 et 1940, avec pour but
de rester en France ad vitam aeternam et pour cela d’expulser et de
déporter les Français non seulement au Luxembourg, mais en Belgique, en
Suisse, en Italie, au Portugal, à Madagascar etc. ; enfin, j’ignorais
que miss Lévy fricotait avec l’occupant. En effet, dans ce cas il n’y a pas à
hésiter : les réfugiés français du Luxembourg sont parfaitement fondés à
envoyer des fusées Dupont (du nom d’un célèbre résistant fusillé par
l’envahisseur) sur les boches qui ont volé leurs terres, leurs villages et
leurs maisons et qui s’y pavanent. D’ailleurs, ces derniers viennent de
détruire, pour la seconde fois, la cathédrale de Reims et ils ont rasé ce qui
restait du donjon de Coucy pour y planter une forêt d’eucalyptus, car ils
veulent effacer toute trace de notre présence en France. Gandhi le dit bien : on ne peut rien reprocher à
la résistance française face à une adversité écrasante.
● Dans
un texte du 3 janvier 2009, Gilad Atzmon dit la même chose et de plus
explique pourquoi (traduit par Mounadil
al Djazaïri) Version
imprimable en français →
● Le
rabbin Brandt Rosen le dit aussi (deDefensa, traduction
Dominique Muselet ci-dessous) Plus on est de fous, plus on rit.
À part ça le président Babar Flanby normal
socialiste poursuit
ses époustouflantes aventures, à Varsovie, où il déclare : « La
France peut parler et aux uns, et aux autres. Je ne parle pas du Hamas, je
parle des pays. » Cette précision, Babar Flanby normal socialiste
l’a réitérée quelques minutes plus tard : « La France peut
parler à tous, sauf à ceux qu’elle ne reconnaît pas. » (Cf. Christophe Oberlin) |
♦ L’éclat de la voix résulte sans doute de la date d’enregistrement : beaucoup d’harmoniques manquent (comme au téléphone). Cet éclat en devient presque désagréable, il a la solidité du métal mais aussi le tranchant de Notung. J’ai un enregistrement de 1939 où la voix est moins téléphonique, elle est chaude, cuivrée (d’ailleurs, voici un enregistrement de 1937 – @ 03:38. Voici un enregistrement meilleur de 1945). C’est lui que j’“écoute” en imagination car je n’ai plus d’appareil pour le jouer. La chasse au Lauritz est ouverte. Résultat : après avoir écouté ces enregistrements, je ne peux plus me remémorer celui que j’écoute d’habitude, la bande est effacée. Il reviendra j’espère.
LES
ECONOMISTES ? TOUS DES CRETINS ET DES CHARLATANS, VOICI LES PREUVES: Le 13 septembre 2008, le Journal des Finances
titre en Une : "CAC 40, le pire est passé". Deux jours
après, le CAC entamait sa descente aux enfers. Et Alain Minc, en octobre 2008, de rassurer les victimes du
"marché" qui "ne se trompe guère" : "La crise est
grotesquement psychologique". Et le plan de relance servirait à
soigner les banquiers ? Nous voilà rassurés. A l'instar du magicien de l'économie Jacques Marseille qui ne
s'y trompe pas ; pour lui, la crise est bel et bien là, mais elle devrait
se terminer d'ici... la fin mai 2009. Alain Minc acquiesce aussi, mais refuse
de tomber dans la marmite du pessimisme : En France, "la crise ne
concerne que 300 000 personnes dramatiquement mal protégées [...] Pour les
autres, il n'y aura pas de crise". Début 2008, Guy Sorman, dans son livre "L'économie ne
ment pas", annonce que celle-ci "n'est plus une opinion, c'est
une science". Conclusion : "Le temps des grandes crises semble
passé parce que les progrès de la science permettent de mieux les comprendre
et de mieux les gérer". D'ailleurs, l'Institut Montaigne ne déclarait-il pas, en 2006,
que "la complexité [du système bancaire] fait sa force et l'aide à
résister aux crises". David Thesmar, élu "Meilleur jeune économiste"
en 2007, d'en rajouter une louche : "Grâce à des
instruments innovants comme la titrisation et les dérivés de crédit, chaque
risque de défaut, au lieu d'être porté par une seule banque, est ventilé par
un grand nombre d'acteurs". Quelques mois avant que le château de
carte ne vacille... Septembre 2008. Jean-Paul Servais, le président de la Commission
bancaire belge, déclare que les banques belges n'ont "aucun
problème de solvabilité, ni de liquidité". Et le ministre Reynders
va jusqu'à comparer le risque de faillite d'une banque belge à "celui
que le ciel nous tombe sur la tête". Moins d'une semaine après, ce
dernier passait quelques nuits blanches à négocier le sauvetage des
mastodontes bancaires Fortis et Dexia. Pas de quoi se stresser pour autant, rassure David Naudé,
économiste senior à la Deutsche Bank, en janvier 2008 : "Aux
Etats-Unis, l'embellie arrivera certainement mi-2008. En Europe la reprise
prendra sans doute quelques mois de plus. En tout cas, il n'aura pas de krach
cette année !" En janvier 2008, Jean-Claude Trichet claironne qu'"au niveau
mondial, nous avons la confirmation que la croissance continue à un rythme
plutôt robuste, même s'il y a un léger ralentissement". D'ailleurs, en mai 2008, Pierre-Antoine Delhommais, journaliste
économiste libéral du Monde, lui donne raison, décrétant son "triomphe
complet, total, sans appel". "Une forme d'apothéose" pour
le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui aurait réussi à
endiguer une "catastrophe bancaire" dans la zone euro et qui
"l'emporte aussi sur le front de la croissance". La preuve : la
"cadence quasi chinoise" de la croissance en Allemagne. Sacré
Jean-Claude... qui annonçait, en mars 2007, interrogé sur les probabilités
d'une récession : "Non, nous n'envisageons pas cette éventualité,
donc pas de récession". Le 25 janvier 2008, la Tribune titre en dix colonnes à la Une
: "Les stratèges actions privilégient pour 2008 un scénario plutôt
optimiste". On attend maintenant le scénario pessimiste. En mars
2008, l'agence de notation Standard & Poors attribue la note A+ (Notation
supérieure) à Lehman Brothers... 6 mois avant sa faillite. En mai 2008, la banque Goldman sachs annonce un baril de brut
à 200 $ "dans un délai de 6 mois à 2 ans". Six mois plus
tard, les prévisions étaient révisées à 45$. 2 octobre 2008. Eric Woerth philosophe : "Par
nature, la France n'est pas en récession". Un sujet de philo pour le
Bac 2009... Mai 2008, Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI : "Les
pires nouvelles sont derrière nous". Christine Lagarde en octobre de la même année :
"Je pense qu'on a le gros de la crise derrière nous". A
condition d'avancer à reculons, pourquoi pas... Septembre 2008, dans le magazine Capital, l'économiste Daniel
Cohen, porte la bonne parole : "Nous allons en effet vivre une
année horrible, jusqu'à mi 2009 la croissance sera nulle ou quasi nulle [...]
La bonne nouvelle c'est que cela ne durera pas plus longtemps". En février 2007, Ben Bernanke (président de la FED) déclare
qu'un "renforcement de l'économie [devrait intervenir] aux alentours
du milieu de l'année". Confirmé par Henry Paulson, secrétaire d'état américain au
trésor, au mois de mars de la même année : "L'économie américaine est
en bonne santé et sa transition vers un taux de croissance modéré et durable
est couronnée de succès". "Dans les deux dernières années,
l'économie s'est montrée plus forte que je ne l'ai vu dans toute ma vie".
Aucun "ralentissement" possible, donc, selon Paulson, car les
"niveaux de liquidité sont hauts". Malgré ces joyeuses prophéties,
la crise est arrivée, sans se presser... Avouez que c'est vraiment une belle bande de brelles et surtout des menteurs incompétents qui ont fini par ruiner le reste des Français qui n'avaient rien perdu fin 2008 (et qui ont donné crédit à leurs propos). Incroyable, vraiment, la perversité de leurs déclarations péremptoires (alors qu'à la même époque (2008-2009), pour ma part, je recevais des menaces...). Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2012 |
Jean Pouillon et le mystère de la chambre chinoise par Paul Jorion →
(…) L’intuitif, qui règle l’usage de la syntaxe et
des syncatégorèmes qui lui permettent de construire son armature, ce
n’est donc pas la compréhension immédiate, c’est tout au contraire l’absence
de compréhension immédiate. Il n’y a là rien pour étonner le mathématicien
soucieux des fondements de sa discipline : l’intuitif est le
non-maîtrisable, l’hυbris, ce qu’il convient de contenir dans une
« réserve » que l’on baptisera méta-mathématique dans une
vaine tentative de le contenir « en-dehors » du champ que l’on
maîtrise . Pourtant c’est là, dans l’intuitif, dans l’imagination
comme s’exprimait Proclus (Hartmann 1969), qu’il se passe des choses
importantes, et probablement les choses essentielles. Mais le contenant de ce
contenu évanescent nous demeure indéfinissable : il s’agit d’un autre
lieu que celui de notre compréhension rationnelle, que celle-ci soit
scientifique ou immédiate dans le sens commun. Il existe donc deux types de lieux, celui dont nous sommes à même de parler et que nous appelons la raison, et celui dont nous ne savons rien dire − quelle que soit l’acuité des instruments que nous mobilisons − et que nous appelons l’imagination. « On ne peut assimiler le résultat auquel parvient l’imagination à la conclusion à laquelle parvient un raisonnement » observe Pouillon dans Temps et roman (1992 : 44) : ce qui se déroule dans ces deux lieux distincts est hétérogène, étanche l’un par rapport à l’autre, jusqu’au moment où ils se retrouvent inextricablement liés au sein du discours : nécessairement juxtaposés au sein de la phrase. « La compréhension se fonde sur l’adhésion », écrit Jean Pouillon dans Temps et roman (ibid. 255). Le fait est que ce qui caractérise sa relation aux comptes rendus de la CECA, c’est l’absence totale de son adhésion à leur contenu : il les lit sur le mode de la citation − sans engagement personnel aucun − et les reproduit de la même manière, ayant conservé vis-à-vis d’eux − tout au long du processus − une indifférence totale et absolue. Il n’y a ni adhéré ni rien compris, à l’exception de ce qui relève de la syntaxe, contenu minimal et inévitable si l’on ne veut se taire entièrement. Ce que l’on peut donc dire sans rien y comprendre c’est la phrase fondée sur son armature seule, sur ses syncatégorèmes, telle qu’elle existe d’abord « en puissance », telle qu’elle est à même d’être comprise par les autres et non par soi-même. Dès que l’on adhère d’une certaine manière à ce qu’on dit, aussitôt que l’on dépasse le niveau de la citation pure, on se retrouve en quelque sorte lié par le contenu global de la phrase « en acte », et l’on est forcé de la comprendre, ou plus précisément, forcé d’admettre qu’on la comprend. Paradoxalement donc, ce n’est nullement parce qu’un sujet humain comprend ce qu’il dit qu’il est libre d’adhérer ou non au contenu qu’il énonce, c’est au contraire parce qu’il adhère au contenu des phrases qu’il prononce − parce qu’il met sa personne en gage de ce qui est affirmé − que le sentiment émerge en lui que ce qu’il dit, il le comprend . Mettre sa personne en gage est une possibilité offerte au sujet humain mais non à la machine, c’est là qu’achoppe la réalisation d’une intelligence artificielle. Cette leçon inattendue se dégage de l’œuvre de Jean Pouillon. 31 août 1996 |
Cet article est reporté dans « Notes 9 » → Commentaire
de Valeur et Richesse
de Fourquet 26
septembre 2006 /138/ Théorie substantielle et théorie nominale de la valeur. — A partir de là, les choses se gâtent. De la valeur = mesure de la richesse, les économistes en sont venus à prendre la valeur pour la richesse elle-même, à abandonner la notion de richesse et, a fortiori, celle de puissance dont elle n’était que la traduction dans le discours économique. Ce glissement sera achevé par Ricardo et par Marx, qui démarre Le Capital par un exposé de la substance de la valeur, qui séduit l’intellect, mais qui met en scène des personnages conceptuels imaginaires, à l’existence desquels Marx croit dur comme fer. La valeur n’est pas une
mesure, la valeur est une représentation, au sens de Bolzano, mais à part ça,
bravo ! Personnages conceptuels imaginaires ! c’est la
ménagerie de Marx. A l’opposé de cette théorie substantielle de la valeur, une théorie nominale : la valeur est le nom donné à la mesure commune de ces réalités physiques qu’on appelle biens, services, marchandises, denrées, commodities, conveniences, ou collectivement richesse. La valeur des choses est leur mesure du point de vue de la richesse, comme la longueur, la surface, le volume est leur mesure du point de vue de l’espace, la durée, leur mesure du point de vue du temps, ou la pesanteur, leur mesure du point de vue de la gravitation. Mesure de l’espace, mesure du temps et mesure de la force sont les trois mesures de base de l’esprit. Les autres sont construites à partir d’elles, car les phénomènes du monde sont des combinaisons de force, d’espace et de temps. La richesse est le nom économique donné à la puissance ; nous pouvons donc présumer qu’elle a une relation avec le concept de force. NON — La valeur n’est pas une
mesure. Une mesure est le rapport de deux grandeurs. Certes, la valeur est l’idée d’un rapport. Mais, le
rapport dont la valeur est l’idée est : un échange et non
pas : le rapport de deux grandeurs. Donc la valeur n’est pas une
mesure, ni l’idée d’une mesure. Pour parler comme Bolzano : la valeur
est la représentation d’un échange de même qu’une proposition est une
représentation d’un état des choses. Et, de même qu’une proposition peut
s’avérer fausse, l’échange représenté par la valeur peut s’avérer impossible. Une grandeur est une partie
d’une grandeur. Une mesure est le rapport de deux grandeurs homogènes*. 1) La
valeur n’est donc pas une mesure parce qu’elle est l’idée d’un rapport.
2) Quoiqu’une mesure soit un rapport, la valeur n’est pas non plus
l’idée d’une mesure parce que le rapport dont elle est l’idée n’est
pas le rapport de deux grandeurs homogènes — ce qu’est toute mesure comme on
le sait depuis Euclide
— mais un échange. *. Sont homogènes deux grandeurs dont l’une peut être
partie de l’autre. NON — La valeur n’est pas une
grandeur, car une grandeur doit pouvoir être partie d’une autre grandeur, or
la valeur ne peut être partie d’aucune grandeur. Euclide, Éléments,
livre V : ♦ Une grandeur est une partie d’une grandeur, la plus petite de la plus grande, quand elle mesure la plus grande. ♦ Une grandeur plus grande est multiple d’une grandeur plus petite, quand elle est mesurée par la plus petite. ♦ On entend par raison une certaine manière d’être de deux grandeurs homogènes considérées comme se contenant l’une l’autre. ♦ On dit que des grandeurs ont une raison entre elles lorsque ces grandeurs, étant multipliées, peuvent se surpasser mutuellement. ♦ On dit que ces grandeurs sont en même raison, la première à la seconde, et la troisième à la quatrième, lorsque des équimultiples quelconques de la première et de la troisième étant comparés à d’autres équimultiples quelconques de la seconde à la quatrième, chacun à chacun, les premiers équimultiples de la première et de la troisième sont en même temps plus grands que les équimultiples de la seconde et de la quatrième, ou leur sont égaux ou plus petits. ♦ On appellera proportionnelles les grandeurs qui ont la même raison. Comme je le notais en 1976
dans mon Enquête, on ne peut
additionner de valeur. La valeur ne peut être plus petite, égale, plus
grande, multiple, sous-multiple d’une autre valeur. Ce qui peut l’être ce
n’est pas la valeur, c’est la quantité d’argent qui est représenté
dans la représentation d’un échange. L’argent est une grandeur. Une
quantité d’argent peut être plus petite, égale, plus grande, multiple, sous-multiple
avec une autre quantité d’argent. Je le notais dans mes commentaires
d’un manuscrit : ce n’est pas la valeur qu’on additionne,
c’est l’argent, plus exactement des quantités d’argent. On additionne un
francs, deux francs, trois francs qui sont des quantités d’argent, fiduciaire
ou réel, métallique, et non des valeurs. La valeur est la représentation
d’un échange avec l’argent. L’argent est la représentation de la
richesse. Mais le terme « représentation » n’a pas le même sens dans
les deux cas. Dans le première il a le sens de Bolzano. Dans le second il a
le sens diplomatique, celui de représentant plénipotentiaire devant lequel
chacun s’incline. L’argent est la convention générale. L’argent est la
coercition générale. OUI — La richesse est une grandeur. La richesse
peut être une partie d’une autre richesse. La mesure de la richesse est le
rapport de deux richesses. L’unité de richesse est une grandeur. L’unité de
richesse est le dollar, car les États-Unis sont très puissants (plutôt, c’est
ce que tout le monde pense encore — sauf l’Émir de la Guerre —, mais pour
combien de temps ?) Je suis donc d’accord sur ce
point avec Fourquet qui dit plus bas : « La grandeur de
la richesse est donc incluse dans le concept même de richesse » de même
que chez Euclide la grandeur est incluse dans le concept même de grandeur
comme on peut le constater dans ses axiomes, ici même. Turgot dit de même. NON — La valeur n’est pas la
mesure de la richesse. L’opposition entre théories substantielle et nominale de la valeur rejoint le débat philosophique médiéval entre réalistes et nominalistes. Pour éviter toute ambiguïté, j’annonce ma couleur : nominaliste. Je le suis devenu : « valeur est le nom de la puissance sociale » (Cf. p. 125) est encore substantialiste. C’est pourquoi je /139/conserve le vieux mot de richesse pour désigner la réalité physique dont la valeur est la mesure. La valeur est la représentation quantitative de la richesse/puissance ; c’est un rapport. Les rapports entre valeurs donnent des informations d’ordre quantitatif, des proportions, des ordres de grandeur : c’est essentiel. Combien de fois, en lisant les historiens, ai-je pesté contre tel ou tel qui donnait un chiffre sans point de comparaison : autant ne rien dire ; le chiffre seul ne signifie rien. Pas la moindre information. L’information, c’est la relation à un autre chiffre. NON — Le vieux mot de
richesse ne désigne pas la réalité physique mesurée par la valeur, ne
serait-ce que parce que la valeur n’est pas une grandeur et qu’elle ne peut
donc se rapporter à rien, c’est à dire qu’elle ne peut pas être partie
[ Dedekind est l’inventeur de la partition qui permet de construire les
nombres irrationnels qui ont tourmentés des Grecs sublimes ] de quelque
chose, qu’elle ne peut donc mesurer quoi que ce soit selon les termes
d’Euclide. Les choses physiques
(pléonasme), certaines choses physiques, choisies par convention au sens de
Lewis, c’est à dire par general conforming (cette convention n’est pas
une convention car personne n’a convenu de rien), sont les représentantes de
la puissance. Chacun s’incline devant ces choses physiques comme devant les
représentants d’une grande puissance, comme devant les ambassadeurs d’une
grande puissance. Il était surtout connu pour sa grande notoriété. Chacun
s’incline devant ces représentants parce que chacun sait que chacun s’incline
devant ces représentant, brièvement dit : parce que la situation est
connue (Barwise). Ces choses physiques ne sont pas des mesures de la
puissance, mais des représentantes de la puissance. Elles représentent la
puissance devant chacun et chacun s’incline (Enzyclopädie, § 106
ou § 260). La puissance est une institution, c’est à dire une affaire
collective. La valeur aussi est une
représentation, mais au sens de Bolzano ou de Wittgenstein cette fois :
elle est la représentation d’un échange comme la proposition est une
représentation d’un état des choses. Et l’échange peut très bien s’avérer
impossible, comme la proposition peut s’avérer fausse. Mais le rapport de valeur ne donne jamais aucune information de causalité. C’est la limite absolue de la pensée économique. Pour établir des relations de causalité, nous devons sortir du monde homogène et uniforme de la valeur et « voir » le monde de la richesse dont elle n’était qu’une mesure. Mais la richesse elle-même n’étant qu’une réduction économique de la puissance, nous devrons « voir » les rapports de force, les réseaux, les circuits de captage, etc., bref: être généalogiste, et non comptable. La richesse implique conceptuellement la valeur. — Pourquoi les mercantilistes et Petty considéraient-ils que la richesse n’était qu’une partie de la richesse mondiale totale ? Parce que, dans le mot même de richesse, comme dans celui de puissance, est déjà inclus un rapport quantitatif entre ce dont on parle et l’ensemble de la richesse/puissance du monde. Quand on dit de quelqu’un qu’il est riche, c’est toujours par rapport à une échelle, fût-elle implicite, ou même oubliée. Une personne riche dans la France d’après guerre nous paraît pauvre aujourd’hui, etc. Dans la désignation « riche » et « pauvre », on sous-entend une quantité totale de richesse inégalement répartie. C’est parce que cette quantité est limitée ou rare qu’il y a égalité, ou inégalité. Si la quantité était infinie, le concept égal/inégal n’aurait pas de sens. Dans l’atmosphère abondante, « non mesurée », de la campagne, l’air qu’on respire n’est pas réparti à chaque individu : chacun y puise à volonté. Il n’y a répartition, donc égalité/inégalité, que s’il y a rareté. La grandeur de la richesse est donc incluse dans le concept même de richesse ; même chose pour la puissance. Il n’y a grandeur qu’à partir du moment où la pensée peut énoncer : « égal à », « plus grand que », « plus petit que ». Une grandeur déterminée suppose une grandeur totale à laquelle elle est implicitement rapportée. Quand je dis : « j’ai respiré une grande quantité d’air », j’entends : /140/ par rapport à mon maximum de capacité respiratoire, et non par rapport à la quantité totale de l’atmosphère, ce qui n’aurait aucun sens : le rapport serait infiniment petit. Quand j’écrivais que « le pourcentage est le mode privilégié de représentation de la quantité » [1980, p. 371], en vérité, je me trompais : il n’y en a pas d’autre. La quantité est, en soi, relation à un ensemble. Donc, le sens du mot richesse s’épuise dans son rapport à un ensemble, bien que nous ne sachions pas encore en quoi elle consiste physiquement. Dans le concept même de richesse réside le concept de valeur défini comme pure mesure de la richesse. Il n’y a pas d’un côté des choses qu’on appelle « richesses », et de l’autre une valeur mesure de ces choses. Non. Il y a des tas de choses qui ne sont « richesses » que si, implicitement, on les compare à un ensemble de choses analogues. De ce point de vue, il n’y a pas de différence entre richesse et valeur ; c’est pourquoi les économistes se sont si facilement laissés avoir par la conception substantielle. La richesse est une grandeur
et la valeur n’est pas sa mesure. La valeur n’est pas la mesure
de la richesse, la mesure de la richesse est, comme toute mesure, le rapport
d’une grandeur à l’unité de grandeur. C’est pourquoi « les »
richesses ne sont pas « des » richesses, mais des choses dans lesquelles
on ne voit que l’argent. Et on peut voir en elles l’argent parce qu’à chacune
d’elles est associée une valeur, c’est à dire l’idée d’un échange avec
l’argent. La valeur n’est pas une mesure mais une institution :
l’association à chaque chose de l’idée d’un échange. La seule différence
entre la valeur et le prix, c’est que la valeur peut-être l’idée d’un échange
avec n’importe quelle marchandise tandis que le prix est l’idée d’un échange
avec une certaine quantité d’argent. C’est aussi simple que cela. Mais la valeur en soi n’existe pas plus que la grandeur en soi. « Grandeur » n’a de sens que quand on précise : « grandeur de tel objet », c’est-à-dire son rapport à un autre objet, ou à l’ensemble des objets du même genre. Il en est de même pour la valeur « valeur » tout court n’a pas de sens, à moins de préciser : « valeur de telle marchandise », par quoi on mesure le rapport de cette marchandise à l’ensemble des marchandises considérées sous l’angle de leur valeur. Il en est de même de la puissance. Dire d’un pays qu’il est une « grande puissance » ne signifie rien d’autre que: il « peut » beaucoup par rapport à la moyenne, c’est-à-dire à l’ensemble de la puissance répartie entre les différents pays. En vérité, « puissance » est un concept vide ; il ne signifie rien d’autre qu’un pur rapport quantitatif à un ensemble. Dans le langage politique le plus chargé affectivement, le mot ultime, c’est « grandeur », un mot vide : la grandeur de la France fut le but ultime du général de Gaulle et des patriotes en général. Sous-entendu grandeur par rapport à la grandeur du monde, ou à la moyenne des grandeurs nationales. Même chose quand on dit que la France doit tenir son rang dans le monde. Quel rang? Le quatrième ou le dixième dans l’échelle des grandeurs mondiales. Grandeur a un sens même quand
on ne précise pas longueur, temps, masse, courant, moment, énergie, puissance
etc. Ce sens est, selon Euclide : ce qui peut être partie d’une autre
grandeur. En fait, la notion de grandeur en soi implique la notion de grandeur.
C’est pourquoi il fallut qu’Euclide axiomatisât. Par ses axiomes, il décrit le
comportement de la grandeur puisqu’il ne peut pas la définir. La question est différente
pour la valeur qui n’est ni une grandeur, ni la mesure d’une grandeur.
La valeur est l’idée d’un échange qui est associée à chaque chose qui devient
ainsi marchandise. C’est précisément la raison pour laquelle elle est
toujours valeur d’une marchandise particulière. L’institution
« valeur » consiste dans ce fait. Ce que permet l’institution
« valeur » c’est justement de pouvoir comparer différentes
marchandises sous l’angle de la richesse, qui elle est une grandeur. Seules
les grandeurs sont comparables. Ce qui est comparé grâce à la valeur, c’est
l’argent qui est représentant de la puissance. C’est l’argent que l’on
compare grâce à la valeur, ce n’est pas la valeur. Si la valeur n’existait
pas, on ne pourrait rien comparer sous l’angle de la richesse. Valeur ne contient rien de plus que le mot grandeur : une relation, une proportion. Il n’a de sens que dans un contexte sémantique où il est question de biens, services, marchandises, etc. A cette réserve près, il est aussi vide que lui, et il ne peut s’employer, dans le langage, qu’à sa place. Non, il y a confusion entre
grandeur, relation, proportion. Je me suis heurté aux
même difficultés en 1975. La valeur n’est pas une relation mais
l’idée d’une relation et cette relation n’est pas une proportion mais… un
échange. Il s’agit de la publication de la possibilité d’un échange. /141/ Une expression irrationnelle : la « mesure de la valeur ». — Si « valeur » est le nom donné à la mesure de la richesse, parler de « mesure de la valeur » paraît plutôt bizarre. Étant elle-même une mesure, la valeur n’a pas de mesure, pas plus que la longueur n’a de longueur, ou la pesanteur de pesanteur. On peut mesurer la longueur d’un champ ou la valeur d’une marchandise, mais pas la longueur ou la valeur tout court. La « mesure de la valeur » est donc une expression irrationnelle. Quand on parle de « mesure de la valeur », sans s’en rendre compte on substantialise la valeur, on la confond avec la réalité dont elle est la mesure, à savoir la richesse. 1. OUI — bravo ! L’expression
« mesure de la valeur » est une absurdité. 2. NON — la valeur n’est pas
elle-même une mesure. Bien au contraire, une mesure est le rapport de deux
longueurs, de deux masses, de deux forces. La mesure d’une longueur est le
rapport de deux longueurs, la mesure d’une masse est le rapport de deux
masses, etc., car une grandeur est toujours une partie d’une grandeur. Pour
parler comme Fourquet, la grandeur ne peut être envisagée que du point de vue
de la mesure. Une grandeur est ce qui est mesurable parce qu’une grandeur est
toujours partie d’une grandeur. La valeur n’est aucun rapport mais seulement
l’idée d’un rapport et d’un rapport qui n’a rien à voir avec une mesure, avec
le rapport de deux grandeurs. Le rapport dont il s’agit est une institution,
l’échange. Ce n’est pas parce qu’elle
serait déjà une mesure que la valeur n’a pas de mesure, qu’elle n’est pas
mesurable, mais parce qu’elle n’est pas une grandeur. Ne sont mesurables que
les grandeurs. Cette confusion n’est pas contingente : elle est constitutive de l’économie politique depuis Adam Smith. C’est d’ailleurs un expert en confusion : ayant déclaré que « le travail est la mesure réelle de la valeur », il parle dans la phrase suivante de « valeur du travail », autrement dit : la mesure de la mesure réelle de la mesure... de quoi ? De la richesse, sans doute ! [WN, I, 5.] En revanche, ce qui n’est pas irrationnel, c’est la détermination de l’unité de mesure, de l’étalon, du langage de cette unité. Le poids s’exprime en grammes, l’espace en mètres, etc. L’unité est généralement conventionnelle. Quelle est l’unité de la valeur ? Ce problème fut un vrai casse-tête pour les anciens, comme en témoigne les écrits de Petty, de Turgot et de Smith. OUI — Ça c’est bien
vrai ! Effectivement Smith entend par « valeur du travail » la
valeur, le prix, de l’obéissance pendant un certain temps. La fameuse
« valeur du travail » n’est que le prix de la soumission (Dockès).
Il faut appeler les choses par leur nom. Ce n’est pas la « force de
travail », pur mythe, que le fabricant achète, mais l’obéissance de l’ouvrier,
chose très concrète. Ce n’est pas non plus « du travail » que les
fabricants veulent supprimer afin d’accroître leurs bénéfices ou simplement
d’en faire, c’est du temps d’obéissance d’ouvrier, parce qu’un ouvrier ça
mange et ça boit et qu’il faut donc bien lui « donner » de l’argent
— de l’argent, notez bien, pas de la valeur — pour ce faire. Ce n’est pas le
travail que veulent supprimer les fabricants mais les ouvriers. Il n’y a pas d’unité de
valeur, il n’y a qu’une unité de richesse et cette unité est le dollar ;
la richesse n’étant que la représentante de la puissance. La comptabilité nationale ne se pose pas ces problèmes métaphysiques sur la nature de la valeur et son étalon. Elle appelle prix ce que nous venons d’appeler valeur et se borne à compter ou comptabiliser ( = enregistrer sous forme de comptes) les prix tels qu’ils s’inscrivent sur les documents sociaux, mercuriales, factures, comptabilités d’entreprises ou d’administrations, indices de prix, etc. Elle dispose d’une unité de compte propre à chaque monnaie, le franc, le dollar, etc. Autrefois, on mesurait en livres, une unité de compte elle-même mesurée par une unité de poids — car une nouvelle unité de mesure prend appui sur un autre système de mesure déjà existant. Ainsi le joule ou le kilogrammètre est la combinaison d’une unité de poids et d’une unité de longueur, etc. Voici enfin une
représentation, ne la ratez pas. L’unité de compte n’est pas mesurée par
une unité de poids mais représente une autre unité de richesse qui
consiste dans un certain poids d’un certain métal. Quant aux monnaies entre
elles, il me semble que Turgot montre qu’elles sont entre elles comme de
simples marchandises et l’euro possède alors une cote en dollar et
réciproquement selon que l’on cote le certain ou l’incertain. Dans chaque
pays, la monnaie nationale est comme le proxène des monnaies étrangères, elle
les représente toutes. Il ne s’agit pas du tout de combinaison d’unités mais
d’unités de système différent : MKSA, cgs, MKpS, etc. unités
convertibles, comme le sont les monnaies. C’est une question de conversion.
On dit : « combien le pouce anglais vaut-il de
millimètres ? » 25,4. Dans ce cas, on a bien une mesure. On peut
mesurer le pouce avec le millimètre. On effectue le rapport du pouce et du
millimètre. On rapporte deux longueurs.
[zFourquet] |
Cet article est reporté dans « Notes 9 » → Husserl prétend percevoir le percevoir, voir la vision, entendre l’audition, toucher le toucher. Or la perception est imperceptible, la vision invisible, le toucher intangible, l’audition inaudible [j’ajouterai : la compréhension est incompréhensible]. L’apparition n’apparaît jamais, cependant elle a lieu et on ne peut douter qu’elle a lieu, qu’elle soit fallacieuse ou non. Husserl a beau tortiller du cul, il chie droit pour finir.
● Pourquoi l’arbre perçu ne peut pas brûler ? Parce que le prétendu arbre perçu n’est pas une espèce d’arbre mais une espèce de perception et que les perceptions ne brûlent pas. « Perçu » n’est pas un attribut déterminant de l’arbre mais un attribut modificatif de la perception (Bolzano). Quant à l’arbre qui brûle, il ne s’agit pas d’une espèce de perception mais d’une espèce d’arbres : les arbres qui brûlent. Ainsi « brûlant » n’est pas un attribut déterminant de la perception mais un attribut modificatif des arbres. Si l’on tient le participe « perçu » (ou « vu ») pour une qualité de l’arbre, cela conduit au paradoxe suivant : l’arbre est perçu quand il n’est pas perçu. Ou bien on soutient que « perçu » n’est pas une qualité de l’arbre. Dans ce cas l’arbre n’est pas perçu quand il est perçu. Notez que les perceptions ont lieu dans le monde. L’arbre est perçu dans le monde, à sa place et comme il est. J’aime assez la détermination négative de « l’intérieur » par Bolzano. Qu’est-ce que « être dehors » ? C’est être dans l’espace. Donc, qu’est-ce qu’être à l’intérieur ? C’est être hors de l’espace (et non pas à l’intérieur du corps, que ce soit dans le cerveau ou le trou du cul). Donc à l’intérieur il n’y de place pour rien du tout et c’est pour cela que les arbres paraissent où ils sont. Je suppose que ce sont ces considérations qui ont poussé Leibniz à son étonnante expérience de pensée du moulin (Monadologie, § 17) et à conclure que les perceptions avaient lieu dans des points logiques, qui n’occupent aucun espace et sont sans porte ni fenêtres : les monades ou substances simples. Husserl s’est pris les pieds dans le tapis. Cf. LE CONSENSUS HUMAIN DÉCIDE-T-IL DU VRAI ET DU FAUX ?
(Descombes) ● Ideen I,
§ 41 :
Husserl regarde une table. Il dit : « Je ferme les yeux. (…) Je
n’ai plus d’elle [la table] aucune perception. J’ouvre les yeux et la perception
reparait de nouveau ». Certainement pas, c’est la table qui reparaît.
La perception n’a pas cessé ; elle s’est modifiée, la table non.
D’ailleurs Husserl l’admet ailleurs. il dit à peu près : « Je ferme
les yeux, la perception ne cesse pas, je vois la lumière rosée de mes
paupières ». Il n’y a qu’un caractère qui n’est pas modifié, qui est
constant, dans la perception : elle est imperceptible. ● Ideen I,
§ 97 :
Husserl dit : « Une seule perception peut de cette façon
englober dans son unité une grande multiplicité de modifications ; tant
que notre contemplation reste conforme à l’attitude naturelle, nous
attribuons tantôt ces modifications à l’objet réel, comme étant ses
altérations ; … » qui peut, à part Husserl, attribuer à l’objet
réel les modifications de la perception ? Husserl s’invente des
obstacles imaginaire afin de justifier ses kilomètres de charabia. Plus
loin : « Il faut alors
apercevoir avec une clarté totale que le vécu de perception pris en lui-même
comporte bien dans son essence “l’arbre perçu comme tel” » c’est à
dire l’arbre, non pas en tant qu’il brûle, mais en tant qu’il est
perçu. Or « est perçu » n’est pas une qualité de l’arbre,
l’arbre ne peut jamais avoir pour qualité « le perçu », on
ne peut dire : l’arbre a le perçu ou l’arbre a la perception. L’arbre
perçu n’est pas une espèce d’arbre mais une espèce de perception. Donc, il
n’y a pas besoin de réduction machin-truc pour comprendre ça. |
La notion de sensation est une absurdité par Jean-Paul Sartre →
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
prisonniers |
|
par
100.000 habitants |
habitants
par prisonnier |
|
|
|
|
|
|
|
1 |
1 |
États-Unis
|
2 186 230 |
2005 |
737 |
136 |
2 |
3 |
Russie
|
862 501 |
2006 |
606 |
165 |
3 |
177 |
St
Christophe et Niévès |
214 |
2006 |
547 |
183 |
4 |
168 |
Bermudes |
343 |
2003 |
532 |
188 |
5 |
160 |
Îles
Vierges Améric. |
576 |
2004 |
521
|
192 |
6 |
52 |
Turkmenistan |
22 000 |
2000 |
489
|
204 |
7 |
146 |
Belize |
1 359 |
2006 |
487
|
205 |
8 |
30 |
Cuba |
55 000 |
2003 |
487 |
205 |
9 |
190 |
Palau |
97 |
2005 |
478 |
209 |
10 |
189 |
Îles
Vierges Brit. |
105 |
2005 |
464 |
216 |
11 |
145 |
Bahamas |
1 500 |
2005 |
462 |
216 |
12 |
173 |
Samoa
Américaines |
258 |
2004 |
446 |
224 |
13 |
141 |
Suriname |
1 933 |
1999 |
437 |
229 |
14 |
179 |
Îles
Caïmans |
187 |
2004 |
429 |
233 |
15 |
39 |
Belarus |
41 538 |
2006 |
426 |
235 |
16 |
172 |
Dominique |
289 |
2005 |
419
|
239 |
17 |
150 |
Maldives |
1 098 |
1996 |
414
|
242 |
18 |
64 |
Porto Rico |
14 380 |
2004 |
369
|
271 |
19 |
151 |
Barbade |
997 |
2005 |
367
|
272 |
20 |
77 |
Panama |
11 649 |
2006 |
364
|
275 |
21 |
33 |
Kazakhstan |
52 713 |
2006 |
364
|
275 |
22 |
7 |
Ukraine |
167 321 |
2006 |
360 |
278 |
23 |
62 |
Singapour |
15 038 |
2005 |
350 |
286 |
24 |
104 |
Botswana |
6 105 |
2005 |
339 |
295 |
25 |
9 |
Afrique
du Sud |
157 402 |
2005 |
335
|
299 |
26 |
116 |
Estonie |
4 463 |
2005 |
333
|
300 |
27 |
175 |
Aruba |
231 |
2005 |
324
|
309 |
28 |
130 |
Swaziland |
3 245 |
2002 |
324 |
309 |
29 |
167 |
Saint-Vincent
et les Grenadines |
367 |
2006 |
312 |
321 |
30 |
164 |
Sainte-Lucie |
503 |
2005 |
303 |
330 |
31 |
124 |
Trinité
et Tobago |
3 851 |
2006 |
296 |
338 |
32 |
157 |
Antilles
Néerlandaises |
678 |
2002 |
295 |
339 |
33 |
163 |
Guam |
504 |
2005 |
293 |
341 |
34 |
101 |
Lettonie |
6 676 |
2006 |
292 |
342 |
35 |
60 |
Kirgizstan |
15 744 |
2006 |
292 |
342 |
36 |
76 |
Géorgie |
11 731 |
2006 |
276 |
362 |
37 |
100 |
Mongolie |
6 998 |
2005 |
269 |
372 |
38 |
115 |
Namibie |
4 814 |
2001 |
267 |
375 |
39 |
174 |
Grenade |
237 |
2005 |
265 |
377 |
40 |
49 |
Tunisie
|
26 000 |
2004 |
263 |
380 |
41 |
27 |
Taïwan |
59 342 |
2005 |
259 |
386 |
42 |
8 |
Thaïlande |
164 975 |
2005 |
257 |
389 |
43 |
106 |
Émirats
Arabes Unis |
6 000 |
1998 |
250 |
400 |
44 |
88 |
Moldavie |
8 876 |
2006 |
247 |
405 |
45 |
41 |
Chili |
39 331 |
2005 |
238 |
420 |
46 |
92 |
Lituanie |
7 990 |
2005 |
235 |
426 |
47 |
16 |
Pologne |
86 849 |
2006 |
228 |
439 |
48 |
58 |
Azerbaïdjan |
18 259 |
2004 |
221 |
453 |
49 |
68 |
Israël
|
13 603 |
2004 |
209 |
478 |
50 |
75 |
Libye |
11 790 |
2004 |
207 |
483 |
51 |
10 |
Iran |
142 851 |
2005 |
206 |
485 |
52 |
138 |
Île
Maurice |
2 464 |
2005 |
205
|
488 |
53 |
180 |
Jersey |
183 |
2005 |
202
|
495 |
54 |
188 |
Groenland |
112 |
2005 |
199
|
503 |
55 |
154 |
Macao (Chine) |
894 |
2005 |
199 |
503 |
56 |
144 |
Guyana |
1 524 |
2005 |
199 |
503 |
57 |
186 |
Guernesey |
128 |
2006 |
196 |
510 |
58 |
6 |
Mexique
|
212 744 |
2006 |
196 |
510 |
59 |
182 |
Îles
Mariannes |
150 |
2004 |
191 |
524 |
60 |
4 |
Brésil
|
361 402 |
2005 |
191 |
524 |
61 |
183 |
Seychelles |
149 |
2003 |
186 |
538 |
62 |
96 |
Nouvelle-Zélande
|
7 620 |
2006 |
186 |
538 |
63 |
57 |
République
Tchèque |
18 955 |
2006 |
185 |
541 |
64 |
73 |
El
Salvador |
12 117 |
2004 |
184 |
543 |
65 |
35 |
Ouzbékistan |
48 000 |
2003 |
184 |
543 |
66 |
114 |
Jamaïque |
4 913 |
2006 |
182 |
549 |
67 |
102 |
Uruguay |
6 555 |
2005 |
182 |
549 |
68 |
94 |
Costa
Rica |
7 737 |
2006 |
180 |
556 |
69 |
156 |
Cap
Vert |
755 |
1999 |
178 |
562 |
70 |
32 |
Maroc |
54 288 |
2004 |
174 |
575 |
71 |
107 |
Liban |
5 971 |
2005 |
168 |
595 |
72 |
42 |
Roumanie |
36 216 |
2006 |
168 |
595 |
73 |
155 |
Luxembourg |
768 |
2006 |
167 |
599 |
74 |
79 |
Hong
Kong (Chine) |
11 521 |
2006 |
167 |
599 |
75 |
181 |
Antigua
et Barbuda |
176 |
2006 |
165 |
606 |
76 |
87 |
Slovaquie |
8 897 |
2005 |
165 |
606 |
77 |
81 |
Tadjikistan |
10 804 |
2006 |
164 |
610 |
78 |
134 |
Lesotho |
2 924 |
2005 |
156 |
641 |
79 |
61 |
Hongrie |
15 720 |
2005 |
156 |
641 |
80 |
153 |
Bahreïn |
911 |
1997 |
155 |
645 |
81 |
34 |
Algérie |
50 000 |
2005 |
152 |
658 |
82 |
21 |
Rwanda |
67 000 |
2005 |
152 |
658 |
83 |
20 |
Colombie |
68 545 |
2004 |
152 |
658 |
84 |
125 |
Koweït |
3 700 |
2003 |
148 |
676 |
85 |
80 |
Bulgarie |
11 436 |
2006 |
148 |
676 |
86 |
28 |
Argentine |
56 313 |
2002 |
148 |
676 |
87 |
70 |
République
Dominicaine |
12 867 |
2005 |
145 |
690 |
88 |
23 |
Espagne
|
63 806 |
2006 |
145 |
690 |
89 |
15 |
Royaume-Uni
|
87 346 |
2006 |
145 |
692 |
90 |
43 |
Malaisie |
35 644 |
2005 |
141 |
709 |
91 |
162 |
Brunei |
529 |
2005 |
140 |
714 |
92 |
59 |
Zimbabwe |
18 033 |
2005 |
139 |
719 |
93 |
36 |
Kenya |
48 000 |
2006 |
138 |
725 |
94 |
47 |
Arabie
Saoudite |
28 612 |
2002 |
132 |
758 |
95 |
149 |
Fidji |
1 113 |
2005 |
131 |
763 |
96 |
78 |
Honduras |
11 589 |
2005 |
131 |
763 |
97 |
53 |
Pays-Bas
|
21 013 |
2006 |
128 |
781 |
98 |
196 |
Îles
Cook |
27 |
2005 |
126 |
794 |
99 |
50 |
Australie |
25 353 |
2005 |
126 |
794 |
100 |
54 |
Cameroun |
20 000 |
2003 |
125 |
800 |
101 |
176 |
Samoa |
223 |
2005 |
123 |
813 |
102 |
69 |
Portugal
|
12 901 |
2006 |
121 |
826 |
103 |
37 |
Tanzanie |
46 416 |
2005 |
121 |
826 |
104 |
65 |
Zambie |
14 347 |
2005 |
120 |
833 |
105 |
45 |
Pérou |
33 655 |
2005 |
120 |
833 |
106 |
25 |
Myanmar
(Birmanie) |
60 000 |
2004 |
120 |
833 |
107 |
2 |
Chine
|
1 548 498 |
2003 |
118 |
847 |
108 |
51 |
Sri
Lanka |
23 163 |
2005 |
114 |
877 |
109 |
|
Tonga |
128 |
2005 |
114 |
877 |
110 |
128 |
Albanie |
3 491 |
2005 |
111 |
901 |
111 |
118 |
Centrafrique |
4 168 |
2001 |
110 |
909 |
112 |
56 |
Madagascar |
19 000 |
2003 |
109 |
917 |
113 |
158 |
Monténégro |
734 |
2003 |
108 |
926 |
114 |
12 |
Philippines |
89 639 |
2005 |
108 |
926 |
115 |
44 |
Canada |
34 096 |
2004 |
107 |
935 |
116 |
93 |
Burundi |
7 969 |
2005 |
106 |
943 |
117 |
90 |
Autriche |
8 766 |
2006 |
105 |
952 |
118 |
14 |
Vietnam |
88 414 |
2005 |
105 |
952 |
119 |
111 |
Jordanie |
5 589 |
2002 |
104 |
962 |
120 |
26 |
Italie
|
59 960 |
2005 |
102 |
980 |
121 |
139 |
Macédoine |
2 026 |
2006 |
99 |
1 010 |
122 |
110 |
Nicaragua |
5 610 |
2006 |
98 |
1 020 |
123 |
38 |
Corée
du Sud |
45 882 |
2006 |
97 |
1 031 |
124 |
161 |
Qatar |
570 |
2000 |
95 |
1 053 |
125 |
48 |
Ouganda |
26 126 |
2005 |
95 |
1 053 |
126 |
18 |
Allemagne
|
78 581 |
2006 |
95 |
1 053 |
127 |
72 |
Équateur |
12 251 |
2005 |
93 |
1 075 |
128 |
66 |
Syrie |
14 000 |
1997 |
93 |
1 075 |
129 |
22 |
Éthiopie |
65 000 |
2003 |
92 |
1 087 |
130 |
193 |
Andorre |
61 |
2003 |
90 |
1 111 |
131 |
83 |
Grèce |
9 984 |
2005 |
90 |
1 111 |
132 |
135 |
Arménie
|
2 879 |
2005 |
89 |
1 124 |
133 |
85 |
Belgique |
9 194 |
2006 |
88 |
1 136 |
134 |
29 |
France
|
55 754 |
2006 |
88 |
1 138 |
135 |
86 |
Serbie |
8 923 |
2005 |
88 |
1 143 |
136 |
24 |
Egypte |
61 845 |
2002 |
87 |
1 149 |
137 |
113 |
Paraguay |
5 063 |
2003 |
86 |
1 163 |
138 |
192 |
Île
de Man |
62 |
2004 |
83 |
1 205 |
139 |
103 |
Suisse |
6 111 |
2005 |
83 |
1 205 |
140 |
95 |
Bolivie
|
7 710 |
2005 |
83 |
1 205 |
141 |
67 |
Yémen |
14 000 |
1998 |
83 |
1 205 |
142 |
197 |
Gibraltar |
23 |
2005 |
82 |
1 220 |
143 |
140 |
Oman |
2 020 |
2000 |
81 |
1 235 |
144 |
126 |
Croatie |
3 594 |
2005 |
81 |
1 235 |
145 |
185 |
Sao
Tomé et Principe |
130 |
2002 |
79 |
1 266 |
146 |
129 |
Irlande
|
3 279 |
2006 |
78 |
1 282 |
147 |
99 |
Suède |
7 054 |
2005 |
78 |
1 282 |
148 |
117 |
Danemark |
4 198 |
2005 |
77 |
1 299 |
149 |
159 |
Chypre |
580 |
2006 |
76 |
1 316 |
150 |
31 |
Turquie |
54 296 |
2005 |
76 |
1 316 |
151 |
122 |
Finlande |
3 954 |
2006 |
75 |
1 333 |
152 |
108 |
Bénin |
5 834 |
2006 |
75 |
1 333 |
153 |
170 |
Malte |
298 |
2004 |
74 |
1 351 |
154 |
84 |
Malawi |
9 656 |
2005 |
74 |
1 351 |
155 |
55 |
Venezuela |
19 850 |
2005 |
74 |
1 351 |
156 |
194 |
Îles
Marshall |
43 |
2005 |
73 |
1 370 |
157 |
191 |
Kiribati |
74 |
2005 |
72 |
1 389 |
158 |
121 |
Laos |
4 020 |
2004 |
69 |
1 449 |
159 |
119 |
Papouasie |
4 056 |
2005 |
69 |
1 449 |
160 |
184 |
Vanuatu |
138 |
2005 |
65 |
1 538 |
161 |
132 |
Norvège |
3 167 |
2005 |
65 |
1 538 |
162 |
131 |
Togo |
3 200 |
2003 |
65 |
1 538 |
163 |
137 |
Bosnie-Herzégovine |
2 494 |
2006 |
62 |
1 605 |
164 |
171 |
Îles
Salomon |
297 |
2005 |
62 |
1 613 |
165 |
82 |
Côte
d'Ivoire |
10 355 |
2002 |
62 |
1 613 |
166 |
17 |
Japon |
79 055 |
2005 |
62 |
1 613 |
167 |
166 |
Djibouti |
384 |
1999 |
61 |
1 639 |
168 |
63 |
Irak |
15 000 |
2004 |
60 |
1 667 |
169 |
|
Tuvalu |
7 |
2005 |
60 |
1 667 |
170 |
148 |
Slovénie |
1 171 |
2005 |
59 |
1 695 |
171 |
91 |
Cambodge |
8 160 |
2005 |
58 |
1 724 |
172 |
97 |
Guatemala |
7 227 |
2005 |
57 |
1 754 |
173 |
46 |
Rép.
Dém. du Congo |
30 000 |
2004 |
57 |
1 754 |
174 |
13 |
Pakistan |
89 370 |
2005 |
57 |
1 754 |
175 |
71 |
Ghana |
12 531 |
2005 |
56 |
1 786 |
176 |
112 |
Sénégal |
5 360 |
2002 |
54 |
1 852 |
177 |
89 |
Mozambique |
8 812 |
1999 |
50 |
2 000 |
178 |
19 |
Bangladesh |
71 200 |
2006 |
50 |
2 000 |
179 |
123 |
Tchad |
3 883 |
2002 |
46 |
2 174 |
180 |
109 |
Niger |
5 709 |
2006 |
46 |
2 174 |
181 |
11 |
Indonésie |
99 946 |
2005 |
45 |
2 222 |
182 |
105 |
Angola |
6 008 |
2003 |
44 |
2 273 |
183 |
127 |
Haïti |
3 519 |
2003 |
42 |
2 381 |
184 |
169 |
Timor Leste |
320 |
2003 |
41 |
2 439 |
185 |
147 |
Mauritanie |
1 185 |
2003 |
41 |
2 439 |
186 |
187 |
Islande |
115 |
2004 |
40 |
2 525 |
187 |
198 |
Monaco |
13 |
1998 |
39 |
2 564 |
188 |
74 |
Soudan |
12 000 |
2003 |
39 |
2 564 |
189 |
152 |
Congo
Brazzaville |
918 |
1993 |
38 |
2 632 |
190 |
133 |
Guinée |
3 070 |
2002 |
37 |
2 703 |
191 |
195 |
Micronésie |
39 |
1997 |
34 |
2 941 |
192 |
120 |
Mali |
4 040 |
2002 |
34 |
2 941 |
193 |
165 |
Gambie |
450 |
2002 |
32 |
3 125 |
194 |
143 |
Sierra
Léone |
1 740 |
2005 |
32 |
3 125 |
195 |
5 |
Inde |
336 152 |
2004 |
31 |
3 226 |
196 |
178 |
Comores |
200 |
1998 |
30 |
3 333 |
197 |
40 |
Nigéria |
40 444 |
2005 |
30 |
3 333 |
198 |
98 |
Népal |
7 135 |
2005 |
26 |
3 846 |
199 |
200 |
Nauru |
3 |
2005 |
23 |
4 348 |
200 |
136 |
Burkina Faso |
2 800 |
2002 |
23 |
4 348 |
201 |
199 |
Liechtenstein |
7 |
2004 |
20 |
4 902 |
202 |
|
Îles
Féroé |
7 |
2005 |
15 |
6 667 |
203 |
201 |
Saint-Marin |
0 |
2004 |
0 |
0 |
204 |
202 |
Afghanistan |
nc |
2006 |
nc |
nc |
● Un peu de charabia kantien en vue d’un commentaire de La
Transcendance de l’ego de Jean-Saül Partre Cripure de la
raison tique, nouvelle traduction française, avec
notes, par A. Tremesaygues et B. Pacaud, 1905. Analytique
transcendantale, L. 1, Ch. 2, 2e section, § 16
« De l’unité originairement synthétique de l’aperception ».
|
De quoi Ubu est-il fondamentalement la figure ? Du despote parasitaire. Quelle est la puissance despotique d’aujourd’hui qui soumet absolument le corps social et le laisse exsangue d’avoir capté la substance de son effort ? Certainement pas l’État – dont on rappellera qu’il restitue en prestations collectives l’ensemble de ses prélèvements… – mais le système bancaire-actionnaire [la phynance et sa pompe] qui, lui, conserve unilatéralement le produit intégral de ses captations. |
Une occasion historique à ne pas louper C’est le propre de la domination que le désastre est le plus souvent la meilleure chance des dominés. La fenêtre de ce désastre bancaire-là, à l’inverse de celle de 2008, il ne faudra pas la manquer. Une fois de plus il faut rappeler les effrayés à la conséquence. En situation de surendettement historique, il n’y a de choix qu’entre l’ajustement structurel au service des créanciers et une forme ou une autre de leur ruine. A chacun de choisir son camp et de dire clairement pour laquelle des deux options il penche. A tous ceux qui n’auront pas pris le parti des rentiers mais que la perspective de la convulsion continue d’inquiéter, il faut redire qu’on n’a jamais vu un ordre de domination, a fortiori quand il est aussi puissant que le néolibéralisme, « rendre les clés » de son mouvement spontané. C’est dans le monde des rêves social-démocrates qu’on se plait à imaginer des gentils puissants, qui d’eux-mêmes trouveraient les voies de la décence et de l’autolimitation. Sauf hypothèse de sainteté, on ne voit pas bien par quel improbable mouvement de l’âme les dominants pourraient consentir de leur propre gré à la transformation d’un monde qui leur fait la vie si belle et auquel tous leurs intérêts, patrimoniaux aussi bien qu’existentiels, ont intimement partie liée. |
Comment la terre d’Israël fut
inventée [Schlomo Sand, Flammarion, 2012] Karl
Marx a exprimé l’idée, passée à la postérité, selon laquelle les événements
historiques se produisent toujours deux fois : une première fois sous la
forme d’une tragédie, et la seconde fois en farce. Au début des années 1980,
le président américain Ronald Reagan a décidé de permettre aux réfugiés
quittant l’URSS d’immigrer aux États-Unis, ce qui correspondait aux souhaits
de la grande majorité d’entre eux. Le gouvernement israélien a déployé
d’intenses pressions pour leur faire refuser l’entrée aux USA. Face à
l’obstination des émigrants à vouloir gagner, coûte que coûte, les pays
occidentaux, et non pas le Moyen-Orient, Israël décida d’user d’un
stratagème : avec la collaboration, moyennant finance, de la Securitate
de Nicolae Ceausescu et du régime communiste hongrois, plus d’un million
d’émigrants furent détournés par la ruse et contraints d’arriver dans leur
« État national », qu’ils n’avaient pas choisi et où ils ne
désiraient pas résider ♦. ♦. Sur ce sionisme « cynique », voir
l’interview choquante de Yaakov Kedmi, chef de l’organisation d’espionnage
Nativ, où il reconnaît : « Aux yeux des juifs soviétiques, l’option
non israélienne – USA, Canada, Australie, et même Allemagne – sera toujours
préférable à l’option israélienne » (Yediot Aharonot, 15 »avril 2011). (…) /35/ En résumé : les Juifs n’ont pas connu d’exil forcé de Judée au 1er siècle et, de même, ils ne sont pas « revenus » au XXe siècle en Palestine, et ensuite en Israël, de leur plein gré. Chacun sait que l’historien a pour mission de prophétiser le passé et non pas l’avenir, aussi suis-je conscient des risques auxquels je m’expose. Je me hasarderai, malgré tout, à formuler une hypothèse : le mythe de l’exil et du retour, vivace au XXe siècle du fait de l’existence d’un antisémitisme imprégné de frénésies nationalistes, pourrait se refroidir au XXIe siècle, à condition, bien évidemment, qu’Israël cesse d’user de tous les moyens à sa disposition [on vient d’en voir un exemple : le détournement d’émigrants ! Ces mafieux sont prêts à tout. Israël est le bloc de la mauvaise foi, le plus gros producteur mondial de mauvaise foi. Parle à mon cul, ma tête est malade. Ou bien : la mauvaise foi est le sport national d’Israël] pour réveiller l’ancienne, ou une nouvelle, judéophobie charriant à sa suite de nouvelles catastrophes. |
(…) S’identifier charnellement à son parti et à ses dirigeants, jusqu’à en perdre le sens des réalités, voici l’infantilisme dramatique dans lequel ont sombré tous ceux qui se trouvent confusément en quête de “Papa”, et qui, malgré la malfaisance avérée de ceux-ci, continuent d’applaudir en faisant la preuve qu’ils ont définitivement perdu tout sens critique, les représentants de ces deux partis de faussaires, d’incapables, de tricheurs et de traitres, qui sont responsables de la politique de ce pays, et qui pour notre malheur, président à sa destinée. (…) Il suffit pour s’en convaincre de constater de quelle façon ces gens nous ont rendus esclaves d’institutions financières, en justifiant de nos échecs économiques par une prétendue situation internationale, dont nous comprenons bien, à l’heure même où à l’autre bout de la planète, des nations en pleine santé parce qu’elles ne sont pas parasitées par un lobby malfaisant, affichent des taux de croissance à deux chiffres, qu’il s’agit d’une faillite organisée dans tout un groupe de pays auquel le nôtre appartient, afin pour les conspirateurs, de s’en rendre maitres. Ceci, d’autant qu’ailleurs, des dirigeant inspirés et courageux ont su parfaitement libérer leur peuples de cette prétention de domination s’exerçant par la puissance financière, en faisant tout simplement et avec succès, “défaut” sur les dettes écrasantes qui les étouffaient, en refusant de faire de leurs peuples des esclaves. Et il est remarquable que ceux qui par la manœuvre, sont parvenus à la direction de notre nation, ne s’emploient tout au contraire quant à eux, qu’à nous engager à plus d’efforts et plus de sacrifices, pour la gloire et le profit des institutions financières qui pour la plupart d’entre elles, sont la propriété du “clan” qui les commandite... (…) Et il faut voir l’aplomb dont ces commis de l’enfer tout aux service de leur maitres, se montrent capables, pour nous vendre la raison d’une nation qui depuis sa fondation sur le génocide de toute une race, et la mise en esclavage d’une autre, n’est quasiment pas demeurée plus d’une seule année de toute son histoire, sans agresser des peuples aux quatre coins de la Terre [deux cents ans, deux cents guerres], et de cette autre nation malpropre [c’est peu dire], qui tout au long de ses soixante années d’existence, n’a fait que semer la guerre et la désolation dans une région où elle a imposé sa présence, par l’incarcération de tout un peuple après l’avoir dépossédé de sa terre. C’est donc en prétendant la raison de ces nations prédatrices, racistes et bellicistes, véritables injures à la conscience humaine, dont les services ont permis leur accession au pouvoir chez nous, avec en échange à charge pour eux de concourir à notre soumission, que ces agents de l’ennemi veulent nous entrainer dans une guerre, via la Syrie, contre l’Iran, cette nation qui pourtant depuis plus d’un siècle, n’a pas vu un seul de ses soldats, pas un seul, hors de ses frontières. Les voir ainsi proclamer dangereuse, cette nation que, quant à eux, ils n’ont de cesse de menacer depuis des années, montre la malhonnêteté sans limite avec laquelle ces gens conduisent pour notre malheur, et sous le contrôle de leurs maitres étrangers, la politique de notre nation. (…) |
Syrie : Les signes avant-coureurs de la faillite de
l’Occident ? De Amin Hoteit Global Research,
septembre 19, 2012 Les masques sont tombés… mais l’Occident n’est
toujours pas décidé à renoncer à sa « Théorie du chaos constructif »
née dans les cerveaux de « néoconservateurs » malades d’arrogance
et de l’illusion qu’elle pourrait pérenniser sa suprématie et résoudre ses
problèmes non seulement d’ordre matériel [énergétique et financier], mais
aussi d’ordre politique, moral et spirituel. Et pourtant, cette fameuse
théorie se heurte à une autre théorie, celle inéluctable du « retour de
manivelle », comme nous sommes malheureusement bien obligés de le
constater partout où l’Occident a semé ce chaos soi-disant salvateur : Libye,
Tunisie, Égypte… Drapés de leur souci prétendument humaniste et humanitaire
nos dirigeants incapables d’inverser le cours des événements s’acharnent à
nous démontrer le contraire. Le déni de la réalité est désormais l’idée
maîtresse pour nous endormir. L’association à des malfaiteurs, en
l’occurrence les « terroristes takfiristes », est l’arme fatale
censée faire le sale boulot pour ménager nos consciences et nos finances.
Exactement comme cela se passe pour la Syrie… Mais, gardons espoir, car
« la fin de l’espoir est le commencement de la mort » comme a dit
un certain Général [NdT]. _______________________________ Lorsque
l’Occident s’est lancé dans son agression contre la Syrie, il ne s’attendait
pas à se retrouver dans une impasse plus dangereuse que toutes celles dans
lesquelles il a dû s’engager depuis que le monde est devenu unipolaire et que
les USA ont décidé de le dominer. Ayant choisi la Syrie pour mener une guerre
qui le sauverait et le vengerait d’un « Axe de la Résistance »
[Iran, Irak, Syrie, Liban, Palestine] qui a été le seul à lui tenir tête
depuis la fin de la guerre froide et à refuser de se plier au diktat
US, il ne s’attendait pas à ce que la résistance se poursuive et surtout pas
à ce que la Syrie puisse en sortir victorieuse et annoncer un nouvel
équilibre du monde. L’Occident s’est
imaginé qu’en traitant avec « ceux qui se réclament indûment de
l’Islam », il pourrait mettre à mal la résistance et l’indépendance des
vrais musulmans ; tandis que les USA les ont utilisés dans leur stratégie
dite du « soft power » après avoir cherché à duper le monde
musulman par le fameux discours du Caire [1] de leur Président fraichement
élu et de racines africaine et musulmane. Discours qualifié d’historique,
entrecoupé de références flatteuses, et destiné à gommer la méfiance
installée depuis la croisade annoncée par Georges W. Bush et sa « Guerre
contre le terrorisme » Terrorisme volontairement confondu avec
l’Islam, exactement comme ils ont procédé en assimilant « l’Axe de la
Résistance » libératoire au terrorisme destructeur ; la guerre contre la
Syrie n’étant qu’une étape parmi d’autres. Les USA ont donc
utilisé les partis, organisations et pays qui se réclament de l’islam mais
suivent des préceptes qui lui sont étrangers pour combattre le véritable
Islam qui résiste, croit en l’Homme, en sa liberté et ses droits, part
du principe que les hommes sont l’œuvre d’un même Créateur et frères
par la foi, invite au respect et à la reconnaissance d’autrui, conseille le
dialogue pour gérer les désaccords aussi importants soient-ils… Telle
est la religion qu’ils ont défiguré et marginalisé pour favoriser le «
takfirisme » qui ne sait que détruire, s’en prendre à la
vie, aux biens et à l’honneur d’autrui, considérant tous ceux qui ne
partagent pas son idéologie comme des apostats à éliminer et donc à
assassiner Ils ont recruté ces déviants parce qu’ils ont trouvé en eux
ce qu’ils cherchaient : l’arme fatale pour combattre l’Islam résistant Usant et abusant
de cette idéologie ennemie de l’humanité, étrangère à l’Histoire et au
Droit, les USA ont pensé pouvoir sortir victorieux d’une guerre universelle
qui leur permettrait de disposer du monde. Et parce que le Moyen-Orient est
la voie et le réservoir de l’énergie qui garantiraient leur perpétuelle hégémonie,
ils ont envahi puis couvé les adeptes du takfirisme qui représentent à peine
2% des musulmans [les wahhabites ne dépassant pas les quarante millions sur
un total d’environ un milliard et demi], mais qui leur ont permis de mettre
la main sur une formidable richesse pétrolière ; richesse qui aurait dû
profiter à l’ensemble des croyants censés se partager « l’eau, les
pâturages et le feu »… Mais l’Occident a fait en sorte que les
wahhabites en soient les seuls propriétaires [2] et la bénédiction s’est transformée
en malédiction, puisque ses revenus ne servent plus qu’à tuer des Arabes et
des Musulmans et à détruire leurs biens. C’est donc cette
stratégie très « soft » que l’Occident a choisi pour attaquer les
Musulmans par des musulmans et les Arabes par des arabes pour tous les
anéantir, et c’est dans cet esprit qu’il a mené sa guerre contre la Syrie en
espérant atteindre ses objectifs dans la région. Il s’est servi des groupes
wahhabites takfiristes riches et puissants pour mener sa transaction du siècle
: « à nous occidentaux le pouvoir, à vous takfiristes l’autorité locale
à condition que vous injectiez votre argent dans nos économies quitte à ce
que nous vous reversions ce que le vassal peut attendre de son
maître ». C’est ainsi que le bon peuple a été dupé et
que certains régimes ont changé par les urnes, traduisant l’entente
préalable entre les USA et les gouvernements occidentaux, d’une part ; les
USA et les soi-disant musulmans, d’autre part. Les mouvements
takfiristes opérant sous diverses étiquettes, tout autant que les
planificateurs US-Sionistes, ont cru que la Syrie ne pourra pas tenir
face à leurs intimidations, leur démagogie et leur terrorisme, et que
l’Occident fera tout le nécessaire pour la démolir quel qu’en soit le prix…
Mais au bout de dix-huit mois de terreurs, de destructions et de crimes
commis contre son peuple, la Syrie n’est pas tombée… En revanche les
agresseurs ont subi tellement de pertes que désormais leurs slogans prêtent à
rire et que l’Occident, après avoir longuement hésité, commence à exprimer
ses doutes, sa déception, son impuissance, voire sa faillite dont les signes
avant coureurs sont les suivants : 1. La certitude
qu’il est désormais impossible de renverser le gouvernement syrien dirigé par
le président Bachar al-Assad, après avoir joué toutes ses cartes contre lui ;
une certitude exprimée par l’ambassadeur de France au Liban, lors d’un
symposium qui s’est tenu la semaine dernière à Beyrouth [le 11/9/2012], quand
il a dit en substance : « Nous ne savons pas vers où se dirige la Syrie.
Nous ne pouvons rien offrir sur le terrain car il nous est impossible
d’établir des zones de sécurité, des couloirs humanitaires ou d’exclusion
aérienne. Nous sommes persuadés qu’Al-Assad doit quitter le pouvoir, mais
nous ne savons pas comment ». Une déclaration qui témoigne
clairement de l’impuissance et de l’échec de l’Occident en la circonstance.
Ensuite, ce fut au tour de la conseillère de la Maison Blanche d’exposer les
différents scénarios possibles pour finir par dire que le plus probable était
que le Président Al-Assad reste au pouvoir… parce qu’il en a les moyens
Autre déclaration qui traduit certainement la déception des USA qui, après
avoir abusivement décrété sa soi-disant illégitimité et l’imminence de sa
chute, sont obligés d’admettre cette forte probabilité 2. L’appel
vigoureux du Pape Benoît XVI [3], la plus haute autorité spirituelle
chrétienne catholique et l’autorité morale par excellence, à mettre fin aux
violences, au trafic d’armes, et de travailler à une solution pacifique en
Syrie par le dialogue sincère entre toutes les composantes de la société
syrienne et sans ingérence extérieure. Un appel que le Pape n’aurait jamais
prononcé s’il n’avait pris connaissance de l’exacte situation en Syrie et
s’il ne pensait qu’il avait de fortes chances d’être entendu, notamment par
la France et l’Union Européenne qui déclarent « s’interdire,
aujourd’hui, d’armer l’opposition syrienne » [4] 3.
L’empressement du nouvel émissaire de l’ONU, Mr Lakhdar Brahimi, à se
déclarer libre des pressions exercées par les « ourbanes »
wahhabites et sa volonté d’ébruiter ce qu’il a fait savoir à la direction
qatari et à Hamad Ben Jassem, son ministre des Affaires étrangères, quant au
fait qu’ils devaient désormais rester à l’écart de sa mission censée mettre
en place les bases d’une solution pacifique que lui et sa Ligue n’ont cessé
de torpiller. S’ajoute à cela le sentiment que l’Occident a besoin de lui
pour tenter de sauver la face. Sans oublier ses prises de position suite à sa
rencontre avec le Président syrien qui lui a permis de lever ses doutes quant
à la solidité de la gouvernance syrienne, et d’avertir indirectement ceux qui
souhaiteraient entraver sa mission que les retombées de la crise ne se
limiteraient pas aux frontières syriennes, laquelle crise « représente
une menace pour le peuple syrien, pour la région et pour le monde » ; ce
qui laisse à penser que Mr Brahimi ne sera pas un Mr Annan bis 4. La remise en
question des stratégies occidentales soutenant le terrorisme par nombre
d’intervenants qui déclarent publiquement que la poursuite d’une telle
politique menace leurs propres intérêts, en Europe et plus particulièrement
aux USA [6]. Ainsi que les réactions aux extraits du film
blasphématoire [L’Innocence des musulmans, NdT] qui devraient pousser
les USA à se départir de leur arrogance, à comprendre que le temps est venu
de cesser de manipuler les peuples [7], et à prendre conscience que même les
gouvernements nouvellement constitués suite à la transaction « pouvoir
mondial contre autorité locale » ne sont pas nécessairement leurs
alliés Ce n’est donc pas sans arrière pensée qu’Obama a déclaré que
l’Égypte n’était « ni un allié, ni un ennemi » Certains diront
que, sur le terrain, la réalité ne traduit pas cette faillite étant donné la
quantité faramineuse d’armes en perpétuelle livraison aux terroristes en
provenance du Liban ou de la Libye via la Turquie… la dernière livraison
portant sur 400 tonnes [8] … Mais ceci ne contredit en rien le succès
de l’Armée arabe syrienne qui par sa « stratégie d’encerclement
avant nettoyage » a écrasé un grand nombre de ces terroristes et en a
débarrassé les régions infestées l’une après l’autre… Par conséquent,
nous disons que la Syrie est entrée dans une nouvelle étape que nous
pouvons résumer comme suit : 1. Le camp des
agresseurs se cherche une voie de sortie et même si certains continuent à
vouloir atteindre leurs objectifs premiers par les menaces et le terrorisme,
ils sont obligés de tenir compte du fait qu’ils allument un incendie qui
risque de les brûler et de nuire aux intérêts des pays occidentaux. 2. Le dialogue
national pour une solution pacifique est seul capable de restaurer la
stabilité. Il doit être garanti par les forces régionales et internationales
impliquées dans la crise, sans oublier que la Syrie après avoir résisté à
l’agression est capable d’une contre-offensive. 3. Les masques
sont tombés : l’Occident ne peut plus tromper personne… l’idéologie
takfiriste destructrice a révélé sa déviance et celle de ses adeptes Dr Amin Hoteit 17/09/2012 Article original
: Al-thawra http://thawra.alwehda.gov.sy/_kuttab.asp?FileName=68849384520120917002710 Article traduit de l’arabe par
Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca RÉFÉRENCES [NdT] [1] Video : Discours de Barack Obama à
l’attention des musulmans du monde depuis le Caire en Égypte http://www.buzzmoica.fr/video/video-discours-obama-egypte-8018 [2] Arabie saoudite : Le Pacte de Quincy,
une relation spéciale, mais de vassalité. [par René Naba] http://www.mondialisation.ca/arabie-saoudite-le-pacte-de-quincy-une-relation-sp-ciale-mais-de-vassalit/ [3] L’appel de Benoît XVI pour la paix en
Syrie [par Jean-Marie Guénois] http://www.leral.net/L-appel-de-Benoit-XVI-pour-la-paix-en-Syrie_a55871.html [4] Le Drian: pas de livraison d’armes à
l’opposition syrienne http://www.20minutes.fr/tv/afp-actus/45014-le-drian-pas-de-livraison-d-armes-a-l-opposition-syrienne [5] Sur Brahimi et son approche du dossier
syrien [par Louis Denghien] http://www.infosyrie.fr/actualite/sur-brahimi-et-son-approche-du-dossier-syrien/ [6] Ron Paul : L’obsession des États-Unis
pour la guerre (Iran,Syrie) http://www.dailymotion.com/video/xsotjj_ron-paul-l-obsession-des-États-unis-pour-la-guerre-iran-syrie_news [7] La fonction du film islamophobe:
provoquer une discorde entre chrétiens et musulmans [par Ghaleb Kandil] http://www.neworientnews.com/news/fullnews.php?news_id=72243 Extrait : « La volonté de provoquer des affrontements entre musulmans et chrétiens intervient après l’échec du plan visant à allumer une discorde entre les sunnites et les chiites, surtout que les développements en Syrie ne vont pas dans ce sens malgré tout ce qui est fait pour cela, de même qu’au Liban, où les feux de la fitna sont éteints à chaque fois que les fauteurs de troubles les allument. La diffusion de ce film en ce timing vise aussi à faire échec à la visite du pape Benoit XVI au Liban, qui vise à promouvoir et à renforcer l’idée de la convivialité et du partenariat entre chrétiens et musulmans en Orient. Ce qui, évidemment, ne s’inscrit pas dans la logique des États religieux (juif et salafistes), pour lesquels plaident et militent Israël, les pétromonarchies du Golfe et leur mentor américain. » [8] Syrian
rebels squabble over weapons as biggest shipload arrives from Libya [par
Sheera Frenkel] http://www.thetimes.co.uk/tto/public/sitesearch.do?querystring=+Libyan+Weapons+&p=tto&pf=all&bl=on A
Libyan ship carrying the largest consignment of weapons for Syria since the
uprising began has docked in Turkey and most of its cargo is making its way
to rebels on the front lines, The Times has learnt. Among more than 400
tonnes of cargo the vessel was carrying were SAM-7 surface-to-air. LeDocteur Amin Hoteit est libanais, analyste politique, expert en stratégie militaire, et Général de brigade à la retraite. |
17 septembre 2012 – La phrase d’Hillary Clinton à propos du drame de Benghazi («How could this happen in a country we helped liberate, in a city we helped save from destruction ?») définit à elle seule la politique générale des USA et son enfermement. • Elle est devenue l’emblème de la crise en cours. • Il s’agit d’une psychologie-Système, qui n’accepte qu’une perception et enferme la pensée. |
Manifestement, Mme Clinton a un poulet entre les cuisses ! C’est une innocente !
Sales gamins, voilà ce que c’est que de jouer avec les allumettes.
Pussy Riott, un procès exemplaire à Moscou
Au lieu de critiquer le gouvernement russe et Poutine, les Occidentaux feraient bien de les imiter, car la Russie se relève moralement, économiquement, politiquement et stratégiquement, tandis que l’Europe fait le contraire. Le procès des Pussy Riott soulève de vraies questions de civilisation et il est extrêmement décevant que cette histoire russe n’ait pas été l’occasion d’en débattre. Tout d’abord, il faut rappeler que c’est l’église et non l’État qui portait plainte contre les Pussy Riott car, contrairement à ce que semblent suggérer les commentaires, le délit commis par le trio est à l’encontre de l’église et non de Poutine. On ne leur reproche pas de chanter contre Poutine mais d’avoir profané une cathédrale. Il faut dire également que le mot russe hooligan signifie voyou, et hooliganisme peut être traduit par « trouble à l’ordre public » ou encore par « vandalisme », mais certainement pas par son homonyme français qui n’a, en l’espèce, aucun sens. Pourtant, c’est ce qu’ont fait sans honte tous les journaux. Il faut donc croire que pas un seul des journalistes n’a fait un travail minimum : traduire le chef d’accusation. Beaucoup de commentateurs se sont enthousiasmés de l’aubaine et se sont précipités pour tout mélanger et crier à la répression, trouvant là une nouvelle occasion d’exprimer leur haine de Poutine. Et les mêmes moralistes demanderont bientôt les punitions les plus sévères contre ceux qui, en France, déposent des têtes de porc dans les mosquées. Or, il s’agit des mêmes questions : celle de l’existence du sacré dans nos sociétés occidentales d’une part, et de sa protection par l’État d’autre part. Lorsque l’État n’assume pas cette défense, alors elle est assurée par les croyants eux-mêmes avec violence, ce qui mène autant à une défiance de l’État qu’à des risques de graves désordres. On peut donc considérer que c’est un devoir pour l’État que de punir les profanations, et sévèrement. Ces questions sont aigues en France avec l’émergence de l’Islam comme religion dominante sur un catholicisme si affaibli qu’il semble moribond. En Russie, on assiste à la renaissance du christianisme orthodoxe très proche de l’État après 70 ans d’interdiction dans un pays dont l’histoire est indissociable de celle de sa religion. C’est peut-être justement parce que la Russie n’est pas tout à fait occidentale qu’elle n’a aucune hâte de prendre le modèle d’une société où toute valeur spirituelle doit disparaître au profit d’une « sacro-sainte laïcité », devenue l’ultime valeur morale. Mais peut-on vraiment tremper un crucifix dans un verre d’urine en invoquant pour sa défense sa liberté individuelle de création ? Peut-on vraiment se filmer masqué en train de piétiner, hurler et sauter sur l’autel d’une cathédrale en invoquant pour sa défense sa haine d’un président de la république, élu, quoiqu’on en dise ? Cet épisode n’aura été qu’une occasion pour de grands journaux de dire non seulement leur haine de Poutine, mais aussi leur mépris du peuple russe. Et lorsqu’on leur fait remarquer leur russophobie, leur réponse ne varie pas : il ne faut pas confondre la Russie de Poutine avec la Russie, ni l’Eglise orthodoxe avec la Russie, ni la xénophobie russe, réelle, avec la Russie, ni l’homophobie russe, réelle également, avec la Russie, ni le nationalisme russe avec la Russie. Ce qu’aiment ces journalistes, c’est une Russie qui n’existe pas, c’est celle d’un champion du monde d’échecs converti à la politique et qui fait moins de un pour cent aux élections. La vraie Russie, c’est celle qui a le courage d’interdire la gay pride devant le monde occidental, c’est celle qui a le courage de déférer en justice trois jeunes femmes élevées en martyre dans les capitales européennes parce qu’elles ont choisi de piétiner les symboles religieux pour mieux vendre leurs disques. Prendre de telles décisions, c’est ce dont les Russes ont toujours été capables dans les moments les plus importants de l’Histoire : l’héroïsme. La voilà, la vraie Russie. Il aura fallu une dizaine d’années après la chute du mur pour que les Russes commencent à retrouver ce dont ils avaient été privés pendant deux ou trois générations et qui leur manquaient cruellement : la spiritualité. Ce point a visiblement échappé à ceux qui écrivent dans la presse et qui voient dans Moscou ou Saint-Pétersbourg la Russie toute entière. Ils n’avaient d’autre souci que de montrer les chrétiens comme une petite bande de fanatiques demandant le bûcher. Ils ont menti. Ils connaissent les cercles d’intellectuels occidentalistes, mais ils ignorent les dizaines et les dizaines de millions de gens heureux de vivre dans des bourgades où l’église a retrouvé sa place d’avant 1917. La moyenne d’âge des musiciennes de Pussy Riot est significative : elles ont vécu leur enfance et leur adolescence sous l’ère Eltsine qui fût pour la Russie celle de l’errance et du chaos, où toutes les valeurs disparaissaient subitement, où régnaient seuls la violence et l’argent. Il n’y avait alors plus de religion, plus d’État, le pays était bradé aux oligarques et personne ne savait de quoi le lendemain serait fait. Cette période de barbarie moderne [c’est le nihilisme, c’est du Dostoïevski] dans laquelle les jeunes femmes ont été élevées, dans laquelle elles ont grandi, elles l’avaient rendu comme un miroir dans un pays qui, sur le chemin de se retrouver une âme, ne compte pas se laisser faire [Comme du temps de Dostoïevski, les Vieux Russes sont toujours là, crétins de nihilistes occhidentaux]. Michel SEGAL – Professeur de mathématiques – 20 août 2012. |
Vendredi 7 septembre
2012 5 07 /09 /Sep /2012 23:13 Russie : des ONG agents de l’étranger Récemment, le parlement russe
a adopté une loi dite « ONG, agents de l’étranger ». La
dénomination est peu flatteuse. Sont ciblées les ONG menant des activités
politiques sur le territoire russe et dont les financements viennent de
l’étranger. Dorénavant en Russie, les ONG qui reçoivent des fonds de
l’étranger devront se faire connaître des autorités. Naturellement, lesdites
autorités ont tous les moyens d’investigation nécessaires pour repérer les
ONG recevant des fonds de l’étranger et qui auraient oublié de le signaler. Une fois qu’une ONG est
qualifiée « d’agent de l’étranger », elle n’est pas interdite, mais
soumise « à
un régime juridique particulier » qui peut les conduire, en cas
d’infraction « à ce régime juridique particulier », à une amende
pouvant aller jusqu’à un million de roubles (soit environ 25.000 euros) ou à
une peine de prison d’un maximum de quatre ans ! On ne rigole plus ! Vous
trouvez que tout ça est un peu dur ? C’est que vous êtes guidé par votre
bon cœur ! D’ailleurs, un certain Lev
Ponomarev, qui dirige une association dénommée « pour les droits de
l’homme », se plaît à protester.
Il veut saisir la cour européenne des droits de l’homme (qui, bien sûr, n’a
aucune compétence en Russie). De même, Oleg Orlov, qui préside une
organisation intitulée « Mémorial », refuse de se faire enregistrer
comme « agent étranger ». Il ne trouve rien de déshonorant à se
faire sponsoriser par des pays étrangers. Et qui d’autre proteste ?
Ah oui, la
Grande-Bretagne ♦ : selon la diplomatie britannique, « des
exigences supplémentaires appliquées aux ONG » et « le fait de leur coller
une étiquette suscitant d'avance une méfiance », « ne peuvent être
perçus que comme des actions lourdes de conséquences négatives pour le fonctionnement
libre de la société civile ».
Ben voyons, le Bristish, et
puis quoi encore : imagine un peu un sit-in de protestation devant le
parlement britannique où les manifestants, tous déguisés de tissu rose ou
bleu, sont hébergés dans des tentes toutes neuves. Tu ne te poses pas la
question : « d’où vient l’argent » ? Et si la réponse
est : de Moscou !, estimes-tu que c’est « le fonctionnement
libre de la société civile » ? Plus faux cul, tu meurs ! Parce que les Russes ont une
longue habitude de ces « révolutions colorées » en Serbie, en Géorgie, en
Ukraine, au Kirghizistan, etc. Ils ont aussi vu les manifestations anti
Poutine directement chez eux. Tout ceci est-il spontané ? Un recrutement
sur place d’autochtones mécontents est construit par des officines
spécialisées trouvant leurs financements dans la fondation créée par Georges
Soros, l’Open Society Institute, ou la National Endowment for Democracy [ouste ! aux chiottes la NED], dirigée conjointement par les deux partis étasuniens,
les démocrates et les républicains, sur les fonds du gouvernement, ou encore
l’USAID, financée aussi directement par le gouvernement étasunien. Ces organisations qu’il faut
bien qualifier de subversives, ont toutes un joli programme ! Promouvoir
la démocratie par ci, les droits de l’homme par là, et la domination
étasunienne partout. La palme du cynisme revient à John Kennedy, en 1961,
quand il crée l’USAID. Il dit : « nous ne pouvons
échapper à nos devoirs : nos obligations morales d’être un guide éclairé ou
un gentil voisin de la communauté des Nations libres, nos obligations
économiques telles celles des plus riches dans un monde où la plupart des
gens sont pauvres, (…) et nos devoirs politiques comme l'unique réplique aux
adversaires de la liberté ». Ainsi, ces organisations de
l’ordre étasunien financent plus de 6.000 organisations dans le monde, y
compris chez nous, comme, par exemple, Reporters sans frontières, la FIDH ou
l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Les Russes ont bien raison de se protéger contre ces agents de l’étranger, sujets de l’Empire ! |
(…) il y a une forte pression en faveur de la guerre de
la part d’une étrange
alliance entre les interventionnistes des droits de l’homme et les
néoconservateurs, qui sont très influents dans les médias et au sein
de l’intelligentsia, mais ce ne sont pas les seules voix autorisées et elles
sont plutôt impopulaires au sein de la population. Pour ce qui est des États-Unis, ils sont dans une crise profonde, pas seulement économique, mais aussi diplomatique. Ils ont perdu depuis longtemps le contrôle de l’Asie, sont en train de perdre celui de l’Amérique Latine et, actuellement, aussi du Moyen-Orient. L’Afrique se tourne de plus en plus vers la Chine. Donc, le monde est en train de devenir multipolaire, qu’on le veuille ou non. Je perçois là au moins deux dangers : que le déclin des États-Unis ne produise des réactions « folles », menant à une guerre globale, ou bien que l’effondrement de l’empire américain ne crée un chaos généralisé, un peu comme ce qui s’est passé lors de l’effondrement de l’empire romain. Il est de la responsabilité du mouvement des pays non alignés et des BRICS d’assurer une transition ordonnée vers un véritable nouvel ordre mondial. (…) |
De Damas à
Alger : un grand inconfort stratégique Ahmed Selmane, La Nation, 7 Août 2012 L’histoire n’est pas une longue succession de complots, de conspirations où de conjurations. On peut même dire, sans hésiter, qu’à l’échelle de l’histoire, le complot y est ingrédient secondaire. Il est de peu de poids quand les facteurs structurels qui font un État efficace sont réunis : libertés publiques et privées, adhésion des populations, progrès économiques et techniques, capacité d’anticipation. Pour le reste, les services de renseignements et d’espionnage existent à travers le monde essentiellement pour justifier des budgets, pour que l’on n’ignore pas qu’ils effectuent un travail et qu’il ne s’agit pas d’activité caritative. Il ne s’agit que d’un bras séculier parmi d’autres. L’éditorialiste et analyste Abdelbari Atwan vit depuis 35 ans en Occident, au milieu de ses universités, ses médias, ses politiques et ses Think-tanks. Il en connait les rouages et les processus de décision. Il en a tiré une vérité : les politiques et les guerres stratégiques menées par les occidentaux ne sont basées ni sur l’émotion, ni sur la réaction, mais sur une action et une planification rigoureuse. Une seconde vérité, non accessoire, est que les stratèges occidentaux estiment que les dirigeants arabes et même, de manière plus générale, les élites arabes sont assez aisément manipulables. Ces deux observations tirées du réel d’une carrière de 35 ans à côtoyer le monde de la politique et des médias en Occident sont-elles excessives ? Abdelbari Atwan verserait-il dans l’illumination ? Aurait-il sombré dans une démagogique « théorie du complot » devenue, au fil du temps, une arme d’interdiction massive de penser de manière stratégique et prospective ? S’érigerait-il en défenseur du dictateur de Damas quand il déclare que la Syrie est en voie de partition et que les dirigeants arabes qui participent avec enthousiasme au club des « amis de la Syrie » n’ont aucune idée de ce que sera le Proche-Orient dans dix ou vingt ans ? Serait-il devenu un partisan du statuquo, dictatorial s’entend, en soulevant l’hypothèse que les révoltes arabes, qui ne sont pas le fruit d’un complot mais de vrais mouvements des sociétés, risquent pour des raisons structurelles, d’aboutir à des situations contraires aux attentes des sociétés. Ces mouvements de société n’ont-ils pas été accompagnés par d’étranges amis ? Une fois qu’il en sera fini de la Syrie… La Syrie, bien plus que la Libye, est, intellectuellement, un inconfortable point de rupture stratégique. L’observateur ou le militant sont sommés de prendre position selon une articulation simple : soit avec le régime, soit contre lui. Toute pensée alternative, toute tentative de formuler une posture ou le rejet du régime baathiste est de principe mais qui considère que la manière d’en finir avec lui détermine le futur est ainsi balayée avec, dans le meilleur des cas, une accusation de « mollesse » et de compromission. Les forces de l’opposition syrienne qui ont lancé leur appel de Sant’Egidio en savent quelque chose. Mais l’Histoire enseigne aussi qu’il ne suffit pas d’avoir raison. Dans le déchainement des passions et des propagandes ces voix risquent, une fois que tout sera fini, une fois qu’il en sera fini de la Syrie, de n’être qu’un marqueur mémoriel et pour déplorer après coup les occasions manquées. Sociologiquement, la plupart des auteurs de l’appel font partie des classes moyennes éduquées, assez fortement marquées par les idées nationalistes et progressistes, qui tout en refusant de cautionner le régime s’abstiennent de participer à des jeux externes. Ils incarnent parfaitement l’inconfort stratégique des élites arabes sans allégeances aux régimes et sans alliances externes. Ils pensent – et cela n’a rien d’une soi-disant théorie du complot – qu’il existe une stratégie générale évoquée par Abdelbari Atwan de recomposition des États sur des bases ethno-religieuses. Cette démarche longue d’affaiblissement et d’éclatement des États nationaux, totalement sous emprise autoritaire ou dictatoriale, trouve dans les révoltes actuelles des fenêtres d’opportunité pour une accélération de la mise en œuvre de ce Moyen-Orient reconstruit que Condoleeza Rice appelait de ses vœux en célébrant son sinistre « chaos créatif ». Encore une fois, il ne s’agit de nier l’authenticité des contestations politiques et sociales mais de constater qu’en l’état actuel des choses, les sociétés concernées sont moins outillées pour en tirer profit que le « Centre » impérial et ses relais [les situationnistes disaient : « Le pouvoir ne produit rien, il récupère »]. Islamistes et modernistes, une jonction supervisée Cette tendance est accentuée par un fait majeur tout à fait remarquable : les élites islamistes, à la vision plutôt sommaire, ont fait jonction avec des élites modernisées expatriées. Étrange mariage de la carpe éradicatrice et du lapin intégriste porté à l’autel par le G7 et le Conseil de Coopération du Golfe. Ce n’est pas donner dans le « conspirationnisme » que de constater que cette jonction s’est établie sous l’égide des Occidentaux et de régimes arabes parmi les plus réactionnaires. En filigrane, il y a deux manières de voir le changement dans nos pays. Il y a les adeptes d’une forme de spontanéisme révolutionnaire qui estiment que la population apprend dans le mouvement, se politise et déroute les « planifications » des occidentaux. Ces néo-populistes de bonne volonté prétendent que la « révolution arabe » aurait surpris les occidentaux, les contraignant à adapter en tâtonnant leurs stratégies. C’est certainement vrai s’agissant de la France vis-à-vis de la Tunisie. Mais les dépêches de l’ambassade américaine à Tunis fuitées par Wikileaks peu avant les événements de Sidi-Bouzid établissent sans équivoque que l’aveuglement parisien était loin d’avoir contaminé Washington. Ainsi pour ces militants souvent sincères, les « masses » pèseraient de manière décisive sur le cours des évènements en intervenant directement dans le champ politique. Pourtant – et le processus est en cours – l’effet réel de cette intrusion directe des masses reste à démontrer. Les appareils politico-sécuritaires ont, au moins, une influence égale à celle de masses désorganisées ou encadrées par des partis religieux dont le centre de gravité est libéral autant que conservateur. La fermeture de l’option négociation Les pouvoirs qui émergent n’ont rien de révolutionnaire. Ils sont en général dans une démarche d’allégeance politique vis-à-vis des occidentaux et d’obséquiosité envers les émirs du Golfe. Mais il est vrai que tous les pays n’ont pas l’importance relative stratégique de la Syrie et ne subissent pas le même traitement qui consiste à rendre impossible toute avancée par la négociation. Cette option est fermée en Syrie [on sait très bien par qui]. Elle pourrait l’être dans d’autres pays en cas de crise et en fonction des opportunités qui peuvent s’ouvrir. La Syrie aujourd’hui a-t-on observé est l’Algérie des années 90 mais, la différence est flagrante, sans une ingérence extérieure massive et déterminante en faveur de l’opposition. Pourtant, en dépit de ce que peuvent penser ceux qui prétendent que tout est préférable aux régimes en place, le compromis par la négociation, est bien l’option la moins périlleuse en l’état actuel des décompositions des ordres établis et de la faiblesse des élites oppositionnelles « islamistes » et «modernistes ». Le vrai problème – et la Syrie en est l’illustration – est que les tenants d’un ordre obsolète ne se situent pas dans cette optique. Et quand ces régimes dictatoriaux s’y résolvent, il est déjà trop tard car ceux qui planifient auront avancé leurs pions. Le nihilisme révolutionnaire des uns se nourrit de l’immobilisme des autres et réciproquement. Dans ce désordre dont l’impérialisme tire les marrons du feu, il est difficile de ne pas penser à l’Algérie, à l’effrayante paralysie des tenants de l’ordre établi qui semblent attendre la prochaine éruption en comptant sur la répression. Pourtant notre histoire récente et celle qui se déroule actuellement en Syrie montre que ce chemin est miné. |
(Tradution
al Jazaïri →) Préambule : Du fanatisme en
costume cravate, un texte de John Pilger Dans mon précédent post, je parlais de ces dirigeants Occidentaux fanatiques. Ils ne correspondent certes pas à l’image qu’on a habituellement du fanatique, puisqu’ils s’habillent en costume cravate ou en tailleur sans dédaigner à l’occasion le polo et le blue jeans. Ils n’ont que les mots liberté, démocratie à la bouche. Toujours est-il que nous leur devons la plupart des grands crimes perpétrés depuis la fi de la dernière guerre mondiale et qu’ils sont toujours là pour soutenir l’injustice. Ou pour crier à l’injustice et au manque de démocratie quand leurs intérêts sont mis en cause. Ils n’hésitent pas à s’allier avec ceux qui correspondent à l’image habituelle du fanatique sans omettre de leur refaire un portrait de combattants de la liberté. Ce fanatisme n’est pas religieux même si la religion peut lui donner une
inflexion particulière. C’est un fanatisme idéologique et c’est le thème de
cet article de John Pilger |
Crise mondiale: Le libéralisme et son impérialisme,
armes de destruction massive au service de l’oligarchie La façon libérale de gérer le monde :
« améliorez-vous » ou nous allons vous tuer John Pilger Vendredi 7 Septembre 2012 Quel est le plus puissant, le plus violent « isme » au monde ? La question va réveiller des démons habituels, comme l’islamisme, puisque le communisme a maintenant quitté la scène. La réponse, écrivit Harold Pinter, n’est que « superficiellement enregistrée, très peu documentée, pour ne pas dire très peu reconnue », parce qu’une seule idéologie clame ne pas être idéologique, n’être ni de droite ni de gauche, la voie suprême. C’est le libéralisme. Dans son essai « De la liberté » en 1859, auquel les libéraux modernes rendent hommage, John Stuart Mills décrivit le pouvoir de l’empire. « Le despotisme est le mode légitime de gouvernement en ce qui concerne la gestion des barbares », écrivit-il, « d’aussi loin que le but soir leur amélioration et les moyens employés justifiant effectivement ce but. » Les barbares représentaient une large section de l’humanité pour laquelle une « obéissance implicite » était requise. Le libéral français Alexis de Tocqueville croyait également en la conquête sanglante des autres comme étant un « triomphe de la chrétienté et de la civilisation » qui était « clairement pré-ordonné en vue de la Providence ». « L’historien Hywel Williams écrivit en 2001 que « c’est un mythe utile que de dire que les libéraux sont les pacifistes et les conservateurs les va t’en guerre, mais l’impérialisme de la voie libérale peut être bien plus dangereux à cause de sa nature ouverte, sa conviction qu’il représente une forme supérieure de vie tout en niant son fanatisme d’auto-satisfaction arrogante. » Il avait à l’esprit en écrivant cela, un discours de Tony Blair dans l’après 11 Septembre 2001, dans lequel Blair promît de « réarranger ce monde autour de nous » en accord avec ses « valeurs morales ». Au moins un million de morts plus tard, seulement en Irak, ce tribun du libéralisme est employé aujourd’hui par la tyrannie du Kazakhstan pour un salaire de 13 millions de dollars. Les crimes de Blair ne sont pas inhabituels. Depuis 1945, plus d’un tiers des membres des Nations-Unies, 69 pays, ont souffert d‘une partie ou de tout ce qui suit. Ils ont été envahis, leurs gouvernements renversés, leurs mouvements populaires réprimés, leurs élections subverties et corrompues et leurs peuples bombardés. L’historien Mark Curtis estime que le nombre de morts se chiffre par millions. Ceci a été le projet principal de porte-flambeau libéral, les États-Unis, dont le célébré président « progressiste » John F. Kennedy, d’après une nouvelle étude, autorisa le bombardement de Moscou pendant la crise cubaine de 1962. « Si nous devons utiliser la force », a dit Madeleine Albright, ministre des affaires étrangères du gouvernement libéral de Bill Clinton, « c’est parce que nous sommes l’Amérique. Nous sommes la nation indispensable. Nous sommes grands. Nous voyons plus loin dans le futur. » [mais c’est une führerin : Ah Mérique über alles in der Welt !] Quel talent pour définir si succinctement le libéralisme violent moderne. La Syrie est un travail en continuité historique. Ceci est un dossier conjoint des renseignements américain et britannique fuité: « Afin de facilité l’action des forces libératrices (sic), un effort spécial doit-être fait pour éliminer quelques individus clés et procéder à un remue-ménage interne en Syrie. La CIA est prête et le SIS (MI6) va essayer de monter quelques sabotages mineurs et des incidents coup de main (NdT: en français dans le texte original) en Syrie, en travaillant avec des individus par le biais de ses contacts… un degré de peur nécessaire…des clashes frontaliers mis en scène donneront un prétexte pour une intervention… La CIA et le SIS devraient utiliser… des capacités à la fois dans le domaine psychologique et dans le domaine de l’action pour augmenter la tension. » Ceci fut écrit en 1957, bien que cela pourrait très bien émaner d’un rapport récent du Royal United Services Institute: « Une trajectoire de collision pour une intervention », dont l’auteur dit avec une feinte sous-estimation: « Il est très probable que quelques forces spéciales et sources de renseignement occidentaux soient déjà en Syrie depuis pas mal de temps. » Ainsi une guerre mondiale pointe à l’horizon en Syr²ie et en Iran. Israël, la création violente de l’occident, occupe déjà une partie de la Syrie. Ceci n’est pas nouveau. Les Israéliens pique-niquent sur les plateaux du Golan pour regarder une guerre civile dirigée par les services de renseignement occidentaux depuis la Turquie, financée et armée par les médiévaux d’Arabie Saoudite. Après avoir volé la plupart de la Palestine, attaqué vicieusement le Liban, affamé le peuple de Gaza et construit un arsenal nucléaire illégal, Israël est exemptée de la campagne actuelle de désinformation visant à installer des régimes clients à Damas et à Téhéran. Le 21 Juillet, le commentateur analyste du Guardian de Londres Jonathan Freedland avertit que « l’Occident ne va pas rester hors d’atteinte longtemps… Les États-Unis et Israël sont inquiets de voir le stock d’armes chimiques et nucléaires de la Syrie, qui est transféré; ils ont peur qu’Assad puisse choisir de partir dans un nuage létal de gloire. » Qui dit cela ? Les « experts » habituels et les barbouzes. Comme eux, Freedland désire « une révolution sans une intervention complète comme ce fut le cas en Libye ». D’après ses propres archives, l’OTAN a lancé 9 700 sorties aériennes contre la Libye, dont plus d’un tiers était réservé à des cibles civiles. Ceci inclut des missiles avec tête à uranium apauvri. Regardez les photos des ruines de Misrata et de Syrte et les fosses communes identifiées par la Croix Rouge. Lisez le rapport de l’UNICEF sur les enfants tués, la plupart n’étaient pas âgés de 10 ans. » Tout comme la destruction de la ville irakienne de Fallujah, ces crimes ne sont pas nouveaux, parce que l’information comme désinformation est une arme offensive totalement intégrée. Le 14 Juillet, L’Observatoire Libyen des Droits de l’Homme, qui s’opposa à Kadahafi et son régime rapporta: « La situation des droits de l’Homme en Libye est maintenant bien pire que sous Kadhafi. » Le nettoyage ethnique y est rampant. D’après Amnesty, l’entière population de la ville de Tawarga « est toujours empêchée de retourner chez elle alors que leurs maisons ont été pillées et brûlées. » Dans le monde académique anglo-américain, des théoriciens influents connus sous le vocable de « réalistes libéraux » ont enseigné depuis longtemps que les impérialistes libéraux, un terme qu’ils n’utilisent jamais, sont les pacifistes et faiseurs de paix du monde, les gérants de crise, plutôt que les fauteurs de troubles. Ils ont enlevé l’humanité de l’étude des nations et l’ont congelé avec un jargon qui sert le pouvoir belliqueux. Ils ont autopsié des nations entières, ils ont identifiés « les états défectueux » (nations difficiles à exploiter) et les « états voyous » (nations qui résistent à la domination occidentale). [Salopes] Que le régime soit une démocratie ou une dictature n’a pas d’importance. La même chose est vraie pour ceux contractés pour faire le sale boulot. Au Moyen-Orient, du temps de Nasser à la Syrie d’aujourd’hui, les collaborateurs du libéralisme occidental ont été les islamistes, plus tard Al Qaïda, tandis que les notions discréditées depuis longtemps de la démocratie et des droits de l’Homme ne servent plus que de couverture rhétorique à la conquête, « comme requis »… Plus çà change… (NdT: en français dans le texte)… ~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~ John Pilger, célèbre
journaliste d’enquête et réalisateur de documentaires, est un des deux seuls
journaliste qui aient gagnés deux fois la récompense suprême du journalisme
britannique; ses documentaires ont été primés au Royaume-Uni et aux
États-Unis. Dans un sondage du journal New Stateman sur les 50 héros de
notre temps, Pilger arriva 4ème derrière Aung San Suu Kyi et Nelson Mandela.
« John Pilger », écrivit Harold Pinter, « met à jour avec une attention
particulière des faits, la sale vérité. Je le salue bien bas. » www.johnpilger.com url de l’article original : http://www.informationclearinghouse.info/article32370.htm |
Le président russe Vladimir Poutine a appelé les pays qui participent avec la Russie à la recherche d’une solution au conflit en Syrie à « modifier leur position », dans une interview diffusée aujourd’hui par la télévision Russia Today. « Pourquoi la Russie seule devrait-elle réexaminer sa position ? Peut-être que nos partenaires dans le processus de négociation devraient eux aussi changer leur position », a estimé Vladimir Poutine. Le président russe souligne que « les événements des dernières années montrent que toutes les initiatives de nos partenaires ne se sont pas terminées comme ils l’avaient souhaité », en prenant notamment l’exemple de l’Afghanistan. « Les États-Unis (puis leurs alliés) sont entrés en Afghanistan. Maintenant tous ne pensent qu’à une seule chose: comment en partir. Et que se passe-t-il dans les pays arabes, en Égypte, en Libye, en Tunisie, au Yémen. L’ordre et le bien-être y règnent ? Et quelle est la situation en Irak ? », a poursuivi Vladimir Poutine. Quant à la politique occidentale de soutien à l’opposition syrienne contre le régime de Damas, allié traditionnel de Moscou, « alors il faut ouvrir les portes de Guantanamo, et envoyer tous les prisonniers de Guantanamo en Syrie, qu’ils se battent, c’est exactement la même chose », a déclaré Vladimir Poutine, dans une allusion au camp américain à Cuba où sont détenus depuis 2001 des prisonniers soupçonnés de terrorisme. |
Elle est bien bonne ! tas de salauds.
samedi
1er septembre 2012 Le Rapport Anti-Empire Que
faudra-t-il à l’Empire US pour s’effondrer ? William BLUM « Nous prêtons allégeance à la république représentée par l’Amérique et non à l’empire qui la fait souffrir » (1) Il a fallu une révolution à Louis XVI, deux défaites militaires historiques à Napoléon, de multiples révolutions dans le Nouveau Monde à l’empire espagnol, une révolution communiste au Tsar russe, la Première Guerre Mondiale à l’empire Austro-hongrois et Ottoman, la Deuxième Guerre Mondiale au Troisième Reich, deux bombes atomiques à l’Empire du Soleil Levant, un coup d’état militaire à domicile à l’empire portugais en Afrique. Que faudra-t-il pour l’Empire américain ? Peut-être l’érosion d’admiration et de soutien, d’un groupe de personnes après l’autre, d’un pays après l’autre, à chacune de ses guerres, de ses bombardements, occupations, tortures, et mensonges qui rongent la façade de la bien-aimée et légendaire « Amérique » ; un empire sans pareil dans toute l’histoire, qui est intervenu massivement et brutalement, en temps de paix comme en temps de guerre, dans la plupart des pays de la planète, tout en prêchant au monde entier que le American Way of Life était l’exemple à suivre pour toute l’humanité et que c’était l’Amérique avant-tout qui devait guider le monde. Les documents et vidéos de Wikileaks ont asséné une succession d’humiliations, les unes après les autres... les mensonges exposés, les manipulations politiques révélées, l’hypocrisie flagrante, les meurtres de sang froid... suivis par la torture de Bradley Manning et la persécution de Julian Assange. Washington qualifie ces révélations de « menaces contre la sécurité nationale », mais le monde entier voit bien qu’ils sont tout simplement embarrassés. Les avocats de Manning ont demandé à plusieurs reprises au tribunal militaire de préciser quelles étaient ces menaces. Le tribunal n’a jamais répondu. Si l’enfer ne connaît pas de furie plus grande que celle d’une femme en colère, imaginez alors celle d’un empire démasqué. Et voici maintenant notre feuilleton du dimanche, l’Affaire Assange, avec en vedette la Suède, le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Équateur et Julian Assange. Les néocolonies US de la Suède (qui a tout d’un membre belligérant actif de l’OTAN, sauf le nom) et du Royaume-Uni (avec sa « relation spéciale » avec les États-Unis) savent ce que l’on attend d’eux pour obtenir une petite caresse sur la tête de l’oncle d’Amérique. Nous pouvons affirmer que la Suède n’a aucune raison légitime pour demander à Londres l’extradition de Julian Assange parce qu’elle a constamment refusé d’interroger Assange sur le sol britannique et a constamment refusé d’expliquer pourquoi. Les britanniques, sous une « immense pression de l’administration Obama », selon le rapport du Ministère des Affaires étrangers à l’ancien ambassadeur britannique Craig Murray (2) ont menacé, par écrit, le gouvernement équatorien d’envahir son ambassade à Londres pour se saisir d’Assange – « (Vous) devez être conscients qu’il existe une base juridique au Royaume-Uni, la loi Diplomatic and Consular Premises Act de 1987, qui nous autorise à prendre des mesures pour arrêter M. Assange dans les locaux actuels de l’ambassade ». Au cours du week-end du 18 août, la police de Londres a été jusqu’à se frayer un chemin à l’intérieur du bâtiment en passant par une issue de secours, jusqu’à quelques mètres de la chambre d’Assange qui pouvait les entendre. La loi citée par les britanniques, bien entendu, est une loi locale sans valeur sur le plan international. Le Royaume-Uni a depuis formellement retiré sa menace contre l’ambassade, ce qui fut probablement le résultat d’une vague d’indignation internationale contre le gouvernement de Sa Majesté. Le système international d’asile politique s’écroulerait si un pays qui accorde l’asile devait être puni. Dans un monde violent rempli de terroristes, d’impérialistes et autres horreurs, il est réconfortant de savoir qu’une valeur traditionnelle comme l’asile politique est encore respectée. Il est à la fois intéressant et révélateur d’examiner l’histoire des États-Unis et du Royaume-Uni quant à leur comportement vis-à-vis de l’asile politique. En 1954, lorsque les États-Unis renversèrent le gouvernement démocratiquement élu du social-démocrate Jacobo Arbenz au Guatemala pour le remplacer par un gouvernement militaire dirigé par le Colonel Carlos Castillo Armas, de nombreux Guatémaltèques s’étaient réfugiés dans les ambassades étrangères. Le secrétaire d’Etat John Foster Dulles insista pour que le nouveau gouvernement guatémaltèque prenne d’assaut ces ambassades et arrête les individus, qu’il qualifia de « communistes ». Mais Castillo Armas refusa de céder à la demande de Dulles. Stephen Schlesinger et Stephen Kinzer, dans leur histoire détaillée du coup d’État (3), écrivent : « Au final, Castillo Armas ignora la
suggestion de Dulles. Lui-même était le produit d’une croyance largement
répandue en Amérique latin que l’asile d’une ambassade et un sauf-conduit
étaient une manière élégante de résoudre un conflit politique. Pratiquement
tous les militants politiques guatémaltèques, y compris Castillo Armas,
avaient trouvé refuge dans une ambassade à un moment donné ou un autre. La
suggestion de Dulles de « modifier » la doctrine d’asile n’a pas
rencontré d’écho favorable même au sein de l’ambassade des États-Unis. » Il faut noter qu’un des demandeurs d’asile à l’ambassade d’Argentine au Guatemala était un médecin de 25 ans du nom d’Ernesto « Che » Guevara. Baltasar Garzon, le juge espagnol qui est un des avocats d’Assange, est apparu sur la scène internationale en 1998 lorsqu’il inculpa l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet alors que ce dernier se trouvait en Angleterre. Mais les Britanniques ont refusé de l’envoyer en Espagne pour faire face aux accusations, et de fait lui ont accordé l’asile politique et permis à ce légendaire assassin et tortionnaire en masse de quitter le pays librement et de retourner au Chili. Julian Assange, ni inculpé ni condamné pour quoi que ce soit, est de facto prisonnier au Royaume-Uni ; alors que le New York Times et la BBC et de nombreux autres géants médiatiques, qui ont fait exactement la même chose qu’Assange en publiant des articles de Wikileaks et en diffusant des vidéos de Wikileaks, ne sont pas inquiétés. Au mois d’avril dernier, le dissident chinois Chen Guangcheng a réussi à s’échapper de son assignation à résidence en Chine et à chercher refuge à l’ambassade des États-Unis à Beijing, provoquant une tension entre les deux pays. Mais le gouvernement « autoritaire » chinois n’a pas menacé d’entrer dans l’ambassade américaine pour arrêter Chen et peu après l’a permis d’accepter l’offre américaine d’un sauf-conduit pour les États-Unis. Comment Julian Assange pourra-t-il obtenir un sauf-conduit pour l’Équateur ? En août 1989, alors que la guerre froide était encore en cours, de nombreux Allemands de l’est traversèrent la frontière avec la Tchécoslovaquie, un état membre du bloc soviétique, pour trouver l’asile politique à l’ambassade de l’Allemagne de l’ouest. Comment les États-Unis – qui n’ont pas dit un mot sur la menace britannique d’envahir l’ambassade équatorienne – auraient réagi si les Allemands de l’est ou les Tchèques avaient pris d’assaut l’ambassade ouest allemande ou empêché les Allemands de l’est de sortir ? Il se trouve que l’Allemagne de l’ouest a emmené les réfugiés par train, sans intervention du bloc soviétique. Quelques mois plus tard, « l’Empire du Mal » le plus faible s’effondra, laissant le champ libre, c’est-à-dire le monde entier, à « l’Empire du Mal » le plus fort qui, depuis cette époque, a placé son bellicisme en pilotage automatique. En 1986, après que le gouvernement français eut refusé son espace aérien aux avions de guerre US qui bombardaient la Libye, ces derniers étaient obligés de suivre une autre route, plus longue. Lorsqu’ils sont arrivés en Libye, ils ont bombardé si près de l’ambassade de France que le bâtiment fût endommagé et toutes les communications coupées. (4) (quelque chose que les médias ont encore oublié de nous rappeler ? - question naïve du traducteur) En 1999, l’OTAN (connu aussi sous le nom de États-Unis), a sciemment (sic) bombardé l’ambassade de Chine à Belgrade, Yougoslavie. (5) Après qu’Assange a trouvé refuge à l’ambassade d’Équateur et s’est vu accorder l’asile par le pays sud-américain, le Département d’Etat des États-Unis a déclaré : « Les États-Unis ne sont pas signataires de la Convention sur l’Asile Politique de 1954 de l’OEA (Organisation des Etats d’Amérique) et ne reconnaissent pas le concept d’asile politique comme une affaire de droit international » (6) (encore quelque chose que les médias ont oublié de nous signaler ? – question naïve de traducteur) L’Équateur demanda une réunion des ministres des Affaires Étrangères de l’OEA pour discuter de la situation. Les États-Unis s’y opposèrent. Pour Washington, le problème était simple : le Royaume-Uni devait respecter le droit international et extrader Assange vers la Suède. (Et ensuite – ricanement – les Suédois nous expédieront ce petit salopard) Fin de la discussion. Washington ne voulait pas voir l’affaire capoter au risque de faire encore traîner les choses. Mais parmi les 26 pays qui votent à l’OEA, seuls trois ont voté contre la réunion : les États-Unis, le Canada, et Trinidad & Tobago ; encore un exemple de ce que j’ai mentionné plus haut au sujet d’un empire en déclin qui perd les uns après les autres ses admirateurs et ses soutiens. Le prix que l’Équateur aurait à payer pour son courage... éditorial du Washington Post, 20 juin 2012 : « Il y a un moyen pour limiter les ambitions
(du président équatorien) Correa. Il se trouve que
l’ « empire » US, qu’il affirme mépriser, accorde chaque année
à l’Équateur (qui utilise le dollar comme monnaie nationale) des tarifs
douaniers préférentiels pour exporter de nombreux produits exemptés de taxes.
Un bon tiers des exportations de l’Équateur (10 milliards de dollars en
2011) vont vers les États-Unis, fournissant quelques 40.000 emplois dans un
pays de 14 millions d’habitants. Ces tarifs préférentiels seront de nouveau
soumis au Congrès au début de l’année prochaine. Si M. Correa cherche à
s’autoproclamer l’ennemi en chef des États-Unis en Amérique latine et
protecteur de Julian Assange d’ici là, il n’est pas difficile d’imaginer les
conséquences. » A plusieurs reprises le Président Obama, pressé d’ouvrir des enquêtes pour crimes de guerre contre Bush et Cheney, a déclaré : « je préfère regarder vers l’avenir plutôt que vers le passé ». Imaginez un accusé devant un juge qui se défendrait en ces termes. Plus rien n’aurait de sens, ni la loi, ni la police, ni le crime, ni la justice. Imaginez Julian Assange devant un tribunal militaire en Virginie en train d’utiliser un tel argument. Imaginez la réaction de Barack Obama, qui est devenu le plus grand persécuteur de lanceurs d’alerte de toute l’histoire des États-Unis. Depuis que l’Affaire Assange fait la Une des médias dans le monde, les États-Unis, ainsi que le Royaume-Uni, ont à plusieurs reprises fait des déclarations sur les obligations incontournables des nations à respecter les demandes d’extradition. Cependant, les États-Unis ont l’habitude d’ignorer de telles demandes, formelles ou informelles, lorsqu’elles concernent ses alliés idéologiques réfugiés sur son territoire. Voici un échantillon de ces dernières années :
Le parti-pris occulte, évident, spécifique, mortel et omniprésent des médias américains en ce qui concerne la politique étrangère des États-Unis.Il existe plus de 1.400 quotidiens aux États-Unis. Qui peut citer un seul journal, ou une seule chaine de télévision, clairement opposé aux guerres américaines contre la Libye, l’Irak, l’Afghanistan, la Yougoslavie, le Panama, Grenade, et le Vietnam ? Ou même opposé à deux de ces guerres ? Et contre une seule ? (Ca fait des années que je pose cette question et jusqu’à présent je n’ai reçu qu’une seule réponse – quelqu’un m’a dit que le Seattle Post-Intelligencer a clairement pris position contre l’invasion de l’Irak. Est-ce que quelqu’un peut le confirmer ou me donner un autre exemple ?) En 1968, six ans après le début de la guerre au Vietnam, le Boston Globe a étudié les lignes éditoriales de 39 grands journaux US sur la guerre et a trouvé qu’ « aucun n’était favorable à un retrait ». (7) Pourriez-vous me citer un seul quotidien US ou chaîne de télévision qui soutiendrait peu ou prou un seul EOD (Ennemi Officiellement Désigné) du gouvernement US ? Comme Hugo Chavez au Venezuela, Fidel ou Raul Castro à Cuba, Bashar Al-Assad en Syrie, Mahmoud Ahmadinejad en Iran, Rafael Correa en Equateur (même avant l’affaire Assange), ou Evo Morales en Bolivie ? Je veux dire un quotidien ou une chaîne qui présenterait le point de vue de l’EOD avec un minimum objectivité ? Ou de n’importe quel EOD d’un passé récent comme Slobodan Milosevic de Serbie, Moammar Gaddafi de la Libye, Robert Mugabe de Zimbabwe, ou Jean-Bertrand Aristide de Haïti ? Quel grand média soutient le Hamas à Gaza ? Ou le Hezbollah au Liban ? Qui dans les grands médias peut critiquer ouvertement la politique intérieure et extérieure d’Israël ? Et garder son emploi ? Qui dans les grands médias traite Assange ou Bradley Manning comme les héros qu’ils sont ? Et ce sont ces mêmes médias qui nous racontent que Cuba, le Venezuela, l’Équateur, etc, n’ont pas de presse d’opposition. L’idéologie des grands médias US est qu’ils croient qu’ils n’en ont pas ; qu’ils sont au contraire ce qu’on appelle « objectifs ». On sait qu’en ce qui concerne la politique étrangère, l’éventail politique au sien des médias US fait l’épaisseur d’une feuille de cigarette. Bien avant l’effondrement de l’Union Soviétique, un groupe d’écrivains russes qui visitaient les États-Unis s’étaient étonnés de constater, après avoir lu les journaux et regardé la télévision, que pratiquement toutes les opinions sur tous les enjeux importants étaient les mêmes. « Dans notre pays » a dit l’un d’entre eux, « pour obtenir un tel résultat nous avons une dictature. Nous emprisonnons les gens. Nous leurs arrachons les ongles. Ici, il n’y a rien de tout ça. Comment faites-vous ? Quel est le secret ? » (8) Le 8 octobre 2001, au cours de la deuxième journée de bombardements de l’Afghanistan par les États-Unis, les émetteurs de Radio Shari du gouvernement Taliban furent détruits, et peu après les États-Unis bombardèrent quelques 20 stations de radios régionales. Le secrétaire à la Défense des États-Unis, Donald Rumsfed, a défendu le choix des cibles en déclarant : « Naturellement, on ne peut pas les considérer comme des médias indépendants. Ce sont des porte-paroles des Taliban et de ceux qui hébergent les terroristes. » (9) _________________________________ http://killinghope.org/bblum6/aer108.html Traduction « allez, et un petit coup de pouce supplémentaire... » par VD pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles. NOTES (1)
Sam Smith, editor of the Progressive Review (2)
Craig Murray, "America’s Vassal Acts Decisively
and Illegally : Former UK Ambassador", Information Clearing House,
August 16, 2012 (3) Bitter
Fruit : The Untold Story of the American Coup in Guatemala (1982),
pp.222-3 (4) Associated
Press, "France Confirms It Denied U.S. Jets Air Space, Says Embassy
Damaged", April 15, 1986 (5)
William Blum, Rogue State : A Guide to the World’s Only Superpower,
pp.308-9 (6)
Josh Rogin, "State Department : The U.S.
does not recognize the concept of ’diplomatic asylum’", Foreign Policy,
August 17, 2012 (7) Boston
Globe, February 18, 1968, p.2-A (8)
John Pilger, New Statesman (London), February 19, 2001 (9) Index on Censorship (London), October 18, 2001 http://www.legrandsoir.info/que-faudra-t-il-a-l-empire-us-pour-s-effondrer.html |
vendredi 31 août 2012 Pussy
Riot et Amnesty International : Le déclin de la protestation politique
(Counterpunch) Diana JOHNSTONE Il était une fois une organisation appelée Amnesty International qui
se consacrait à la défense des prisonniers de conscience partout dans le
monde. Son action était guidée par deux principes qui ont contribué à son
succès : la neutralité et la discrétion. Dans le contexte de la Guerre
Froide, Amnesty International à ses débuts prenait soin d’équilibrer ses
campagnes en faveur des prisonniers entre les trois régions
idéologiques : l’Occident capitaliste, l’Est communiste et les pays en
voie de développement du Sud. Les campagnes étaient discrètes, évitant les
polémiques idéologiques et se concentrant sur les conditions physiques et
juridiques des prisonniers. Leur objectif n’était pas de se servir des
prisonniers comme d’une excuse pour s’épancher contre un gouvernement
« ennemi », mais de convaincre les gouvernements de cesser toute
persécution contre des dissidents non-violents. L’organisation réussit à
exercer une influence civilisatrice universelle. Depuis la fin de la Guerre Froide, le travail d’Amnesty International
est devenue plus compliquée et plus difficile. A ses débuts, la plupart des
« prisonniers de conscience » étaient détenus dans le bloc
soviétique ou les dictatures satellites des États-Unis en Amérique latine, ce
qui facilitait la symétrie sans contrarier indûment la superpuissance US.
Mais particulièrement depuis la réaction de l’administration Bush aux attentats
du 11 septembre 2001, les États-Unis sont de plus en plus devenus le
principal geôlier du monde. Ce qui a eu pour effet de soumettre
l’organisation, d’essence anglo-américaine, à des pressions contradictoires.
Tout en protestant contre des violations flagrantes telles que Guantanamo et
la détention abusive de Bradley Manning, elle semble être sous la pression de
devoir « équilibrer » ces critiques ponctuelles par une avalanche
de critiques envers des gouvernements destinés à subir un changement de régime
par les États-Unis. Dans le cas de « révolutions colorées »
appuyées par les États-Unis, des organisations de droits de l’homme telles
que Amnesty International et Human Rights Watch sont enrôlées non pas pour
défendre des prisonniers politiques précis mais plutôt pour dénoncer les
violations en général qui seront plus ou moins bien fondées. Les États-Unis
ont réussi de prendre de plus en plus le contrôle d’Amnesty International
pour servir leurs propres campagnes de politique internationale. Une étape important de cette prise de contrôle s’est produite en
janvier dernier, lorsque la fonctionnaire talentueuse du Département d’État
Suzanne Nossel fut nommée directrice exécutive d’Amnesty International USA.
Comme ancienne Assistante Adjointe au Secrétaire d’Etat pour les
Organisations Internationales, Mme Nossel a participé à la rédaction de
la résolution du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU sur la Libye. Cette
résolution, basée sur des rapports exagérément alarmistes, avait servi de
justification à la résolution de l’ONU menant à la une campagne de
bombardements de l’OTAN qui renversa le régime de Khadafi. Créditée d’avoir inventée
l’expression « pouvoir intelligent » (smart power(*)),
reprise par Hillary Clinton comme devise de sa politique, Mme Nelson
s’est acquise une notoriété internationale dans la défense des droits des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et
transsexuels, positionnant ainsi les États-Unis comme avant-garde des droits
humains [du con, du
cul, des poulets et du prout-prout] contre les nombreuses sociétés
traditionnelles dans le monde, particulièrement celles dotées d’un régime que
le « pouvoir intelligent » des États-Unis cherche à gêner, isoler
ou même renverser. Dans sa nouvelle période,
Amnesty International, à l’instar de Human Rights Watch et d’autres
organisations « humanitaires » occidentales, ne fait plus la
distinction entre une répression authentique de pensées dissidentes et la
répression déclenchée par une provocation délibérée, c’est-à-dire des actions
dont le seul objectif est de provoquer une répression afin d’accuser le
régime visé d’être un régime répressif. Le groupe serbe
« Otpor » fut à l’origine de ce genre d’actions, selon les
enseignements de Gene Sharp. Des actions qui seraient considérées partout
dans le monde comme des troubles à l’ordre public sont élevées au rang d’un
Victor Hugo défiant Napoléon III. Ni la qualité de la dissidence
ni son contexte ne semblent importer. Et personne ne se demande un instant
comment réagir devant des provocateurs qui violent délibérément la loi dans
le but de se faire arrêter. Que faut-il faire ? Suspendre la loi,
spécialement pour eux ? Les arrêter se transforme en piège, et ne pas
les arrêter provoque l’indignation des citoyens qui n’apprécient pas de tels
exhibitionnismes. C’est un vrai dilemme. Amnesty International a accordé une attention extraordinaire au cas
de Pussy Riot, tout en ignorant totalement, par exemple, la menace de
poursuites par les États-Unis qui a poussé Julian Assange à demander l’asile
politique. Le plus remarquable dans cette attention, et dans l’attention des
médias occidentaux en général, est le ton employé. Celui-ci n’a rien d’un
plaidoyer diplomatique destiné à convaincre les autorités de libérer les
femmes en question. Le ton est plutôt celui de la provocation. Par exemple : « Masha, Nadia et Maria, qui sont détenues
pour leur performance pacifique d’une chanson de protestation dans une
cathédrale, pourraient être emmenées vers un camp de travail en Sibérie où
elles risquent le viol et autres mauvais traitements. » (toutes
les parties en gras le sont dans les textes originaux que j’ai reçus des
organisations citées. NdA) « Le crime de Pussy Riot ? Avoir chanté
une chanson de protestation dans une église. « Amnesty International est en train de
lancer une forte riposte internationale pour maintenir toute l’attention sur
cette affaire. Aidez-nous à envoyer un camion de masques de ski colorés au
Président Poutine en guise de protestation. Le verdict prononcé aujourd’hui est emblématique
des efforts accrus déployés par le Président Poutine et ses partisans pour
étouffer la liberté d’expression en Russie. C’est pour cela que nous allons
envoyer au Président Poutine autant de masques colorés, appelés balaclavas,
que possible. Donnez $20 ou plus pour envoyer un masque à Poutine. Il
est clair que les autorités russes tentent de faire taire ces femmes et
d’intimider d’autres militants – il faut les en empêcher. » (traduction
à partir de la version anglaise - NdT) Il s’agit là d’un ton qui ne peut que compliquer les choses, au lieu
de les faciliter, sur le plan politique pour le Président Poutine pour
accorder une amnistie et une libération anticipée à ces jeunes femmes. Amnesty International, tout comme les médias occidentaux, ont
constamment simplifié l’affaire en termes destinés à laisser entendre que la
Russie retrouve le stalinisme des années 30. Le tabloïd français Libération a
étalé en première page une photo des trois femmes, « Au Goulag pour une
chanson ». Payer le prix Avaaz [L’enculé
enculeur (c’est à dire l’enculiste) Ricken Patel financé, entre autres, par
la crapule Soros], l’organisation de protestation en ligne, est allé
plus loin : « La Russie tombe progressivement sous l’emprise
d’une nouvelle autocratie …Notre meilleure chance de prouver à Poutine qu’il
y a un prix à payer pour cette répression repose désormais dans les mains de
l’Union européenne. « Le Parlement européen a demandé le gel
des avoirs et une interdiction de séjour pour les puissantes relations de
Poutine, accusées de multiples crimes. … si nous convainquons l’Union
européenne d’agir, cela affectera les amis politiciens de Poutine, beaucoup
d’entre eux ayant un compte bancaire ou une résidence en Europe. En montrant
que le monde entier est prêt à se battre pour une Russie libre » (traduction
officielle du site – NdT) Le monde entier ? Est-ce réellement une préoccupation majeure
pour le monde entier ? Avaaz poursuit : « Ce qui se passe en Russie nous concerne
tous. La Russie a bloqué la coordination internationale sur la Syrie et sur
d’autres questions internationales urgentes, et une autocratie russe menace le monde que nous voulons tous
[non merci ! Un poulet
dans le con et le monde que tu veux dans ton cul, crevure], où que
nous soyons. » (traduction à partir de la version anglaise. La
traduction française sur le site ne contient pas cette phrase – NdT) Le monde que nous voulons tous ? Ou le monde voulu par Hillary
Clinton ? A la soi-disant réunion des « Amis de le Syrie »
(c’est-à-dire les soutiens des rebelles syriens) à Genève le 6 juillet
dernier, Hillary Clinton s’en est pris à la Russie et la Chine pour leur
opposition aux initiatives appuyées par les États-Unis aux Nations Unies et
visant à provoquer un changement de régime en Syrie. « Je ne crois
pas que le Russie et la Chine payent un prix quelconque – rien du tout – pour
leur soutien au régime d’Assad. La seule manière pour que cela change est que
chaque nation représentée ici fasse directement et clairement savoir à la
Russie et la Chine qu’ils auront un prix à payer, » a prévenu
Clinton. Ce que Hillary veut, Hillary obtient – du moins dans le monde étroit
de la « communauté internationale » composée des États-Unis, ses
satellites de l’OTAN et des médias et ONG totalement serviles. Avaaz conclut : « Rassemblons-nous dés maintenant pour
montrer à Poutine que le monde le tiendra responsable et pour pousser en
faveur du changement jusqu’à ce que la Russie soit libérée [de quoi ? et par qui ? Par les pédés et les
gouines émancipés ? Comme c’est intéressant. On ne peut pas s’enculer ou
se gouiner en paix en Russie ? Quel malheur !]. »
(traduction à partir de la version anglaise. La traduction française sur
le site ne contient pas cette phrase – NdT) Réfléchissons un instant. « Nous », les signataires
de la pétition d’Avaaz, veulent « montrer à Poutine » que
bien qu’étant le président légalement élu de la Russie, le monde extérieur va
« pousser en faveur du changement jusqu’à ce que la Russie soit
libérée. » Libérée par qui ? Pussy Riot ? Quand ont-elles
remporté, ou se seraient présentées à, une élection ? Alors comment la
Russie sera-t-elle « libérée » ? Par une zone d’exclusion
aérienne ? Par des drones US ? La Russie doit « payer
un prix » pour avoir contrecarré les plans US pour la Syrie [La Russie vous dit merde, salopes nibnib pétro-atlantistes].
Pussy Riot fait-il partie de ce prix à payer ? Les médias occidentaux, pop stars et autres humanitaires
auto-proclamés ont tous relayé en choeur cette idée que les femmes de Pussy
Riot auraient été emprisonnées « par Poutine » à cause d’une
chanson innocente qu’elles avaient chantée contre lui dans une église. Mais
quels sont les éléments pour dire qu’elles ont été arrêtées sur ordre de
Poutine ? Il semblerait qu’elles aient été arrêtées par la police à la
suite d’une plainte de l’église Orthodoxe qui n’a pas apprécié leurs
pitreries devant le grand autel. Les églises ont tendance à considérer que
cet espace est réservé aux rites et cérémonies. La cathédrale catholique de
Cologne a appelé la police pour faire arrêter un groupe imitateur de Pussy
Riot. Ce n’était pas la première fois que Pussy Riot envahissait une église
orthodoxe, et cette fois-ci les ecclésiastiques en ont eu assez. Le groupe
avit déjà manifesté plusieurs fois « contre Poutine » sans être
inquiété. Alors pourquoi affirmer qu’il a été « emprisonné par
Poutine » dans le cadre d’une « répression contre la
dissidence » ? Poutine a été enregistré, et filmé, en train de dire qu’il pensait
que les femmes ne devaient pas être sévèrement punies pour leur numéro. Mais
qu’est-ce que vous voulez, la Russie a un système juridique. La loi est la
loi. Après leur arrestation sur plainte d’une église, l’affaire a suivi son
cours, un procès a eu lieu, et elles ont été condamnées par un juge suite à
des plaintes par des chrétiens qui se sont sentis offensés. Un détail
intéressant à souligner est que les témoins n’ont pas entendu le nom de
Poutine – qu’ils étaient simplement outrés par les gesticulations et les gros
mots proférés par les exécutants masqués. Il semblerait que la « chanson »,
si on peut le qualifier ainsi, et les paroles « anti-Poutine », ont
été rajoutées par la suite sur la vidéo mise en ligne par le groupe. Alors pourquoi parler d’une « répression par
Poutine » ? Parce qu’une fois que l’Occhident a qualifié un
dirigeant indocile d’un pays étranger de « dictateur », cela
signifie que le pays n’a plus de système judiciaire, plus d’élections libres,
plus de médias indépendants, plus de liberté d’expression, plus de citoyens
satisfaits – non, plus rien, parce que dans la pensée collective de
l’Occident, chaque « dictateur » est à la fois un Hitler et un
Staline, et tout le mal qui se produit dans son pays est forcément le
résultat de sa propre volonté maléfique. Et de conclure, évidemment, que son
seul rêve est probablement « d’assassiner son propre peuple ». Mais Avaaz, Amnesty
International et Libération veillent au grain... Bien sûr, il serait absurde d’imaginer que les citoyens de Russie, ou
de tout autre pays, seraient tous satisfaits de leurs dirigeants, même
lorsqu’ils ont été élus à une grande majorité. Même les pays démocratiques
n’offrent qu’un choix limité de candidats présidentiels à leurs électeurs.
Mais après des siècles d’autocratie Tsariste, d’invasion des Mongols, de
Napoléon, et de Hitler ; de révolution bolchevique et de dictature
communiste à parti unique, et ensuite l’effondrement économique et sociale
des années Yelstine, la Russie a néanmoins largement adopté sa propre version
d’une démocratie capitaliste occidentale, accompagnée d’une liberté de culte. Et voici la partie
étrange : l’Occident, qui pointant ses missiles balistiques
intercontinentaux vers « le communisme athée », ne semble pas du
tout satisfait de voir l’Église Chrétienne Orthodoxe redevenue un composant
respecté de la société russe [Les super bigotes amères
Loques, mormones ou non, devraient se réjouir pourtant]. Le critère
occidental d’une société libre a changé. Ce n’est plus la liberté de culte,
mais la liberté [du cul, fort
dilaté au demeurant] de pratiquer une forme de sexualité condamnée par
le culte. C’est peut-être un progrès important, mais puisqu’il a fallu à
l’Occident chrétien deux mille ans pour arriver à ce niveau de sagesse, il
pourrait faire preuve d’un peu de patience à l’égard de toutes ces autres
sociétés qui sont encore à la traîne de quelques décennies. Il y a cette constante notoire dans toute l’histoire russe que ses
dirigeants sont déchirés entre une imitation de l’Occident [déjà du temps de Dostoïevski et de
Tourgueniev. Les duchesses ne parlaient que le français] et la
réaffirmation de leurs propres traditions – qu’on appelle la Slavophilie.
Après une période d’occidentalisation, ce sont généralement les Slavophiles
qui triomphent parce que l’Occident rejette sans ménagement les ouvertures
des pro-occidentaux. Ce qui fournit aux dirigeants occidentaux les plus
agressifs l’excuse parfaite pour recourir à la force et à la coercition
contre les Russes « attardés » [mais néanmoins fort bien armés]. Cela semble être
encore le cas, mais cette fois-ci avec une étrange tournure post-moderne. De nombreux commentateurs informés ont souligné que Pussy Riot n’est
pas un « groupe de rock » composé de chanteurs et de musiciens. Le
groupe ne compose rien, n’enregistre rien, ne chante pas et ne danse pas à
des concerts devant des fans. Au mieux, on pourrait le décrire comme un
groupe de « performance artistique » dans la lignée du personnage
loufoque « J.J. » de la bande-dessinée Doonesbury. Leur art
consiste à attirer l’attention par, entre autres, des exhibitions de nudité
et de copulation dans un musée ou de scènes de masturbation dans un
supermarché à l’aide d’un poulet mort. (Le tout est visible en ligne.) On appelle ça de l’art performance. De la provocation. Qui provoque
quoi ? Selon les pratiquants de ce genre d’activité, qui ont tendance à
se croire nettement plus intelligents que le commun des mortels, il s’agit de
réveiller les masses apathiques, de leur montrer par l’exemple comment être
libre, briser les tabous, défier l’autorité. Une performance artistique peut transmettre un message politique que
les gens peuvent comprendre. Mais quel est le message contenu dans le sexe en
public avec un poulet mort ? L’Occident, ou du moins les médias, politiciens et humanitaires
occidentaux, semblent avoir compris le message. Ils interprètent Pussy Riot
comme un acte de résistance significatif contre Vladimir Poutine. Un petit pourcentage de la population russe, particulièrement ceux
qui rendent régulièrement visite à l’ambassadeur US Michael McFaul dans son
ambassade à Moscou pour un soutien moral et matériel, peuvent éventuellement
avoir la même interprétation. Mais il y a de fortes chances que la plupart des Russes voient dans
les exploits de Pussy Riot l’expression
de la « décadence occidentale » [pas seulement les Russes heureusement, votre serviteur
notamment ; mais aussi les féroces djihadistes]. Surtout
lorsqu’ils voient tout l’Occident saluer et même imiter leurs actions. Et de fait, dans son
enthousiasme à recourir à tout et à n’importe quoi pour gêner le gouvernement
qui s’oppose aux objectifs géopolitiques des États-Unis, la politique
étrangère de Hillary Clinton est en train de favoriser un retour de bâton
général contre ce qui est perçu comme la décadence et la corruption
occidentale. Quelles que soient leurs intentions, les Pussy Riot sont
un cadeau pour les Slavophiles. Et la nouvelle Amnesty International et ses partisans, au lieu de
prendre la peine d’écrire des lettres réfléchies au nom de dissidents
persécutés, sont simplement priés d’acheter pour $20 (ou plus) un chiffon
troué. Fun ! Diana Johnstone Source : http://www.counterpunch.org/2012/08/28/the-decline-of-politi... Traduction "hum... je me demande ce que ça donnerait avec un poulet rôti" par VD pour le Grand Soir avec probablement les fautes (de goût) et coquilles habituelles (*) Smart Power : Honduras : la victoire du « Smart Power » http://www.legrandsoir.info/Honduras-la-victoire-du-Smart-Po... Barack Obama, prix Nobel de la Paix, part en guerre contre l’ALBA http://www.legrandsoir.info/Barack-Obama-prix-Nobel-de-la-Pa... La guerre cybernétique : mercenariat sur Internet http://www.legrandsoir.info/La-guerre-cybernetique-mercenari... |
Je n’ai jamais eu de problème lorsque je m’adresse à
des personnes qui ont peu d’éducation formelle, ou qui parfois n’ont aucune
éducation formelle ; mais
il est vrai que plus les gens sont éduqués plus il est plus difficile de se
faire comprendre, parce que l’endoctrinement est beaucoup plus profond, et la
sélection par l’obéissance a fait son œuvre – l’élite éduquée est en
gros le résultat de cela. |
Premier journaliste occidental à l’avoir visité après le drame, il rapporte une version des faits qui n’a rien à voir avec ce que les agences et les medias occidentaux internationaux. A la foi d’un habitant de la localité proche de Damas, qu’il a rencontré à l’écart des militaires, des habitants avaient été pris en otages par des miliciens de l’ASL qui contrôlaient cette ville avant l’entrée de l’armée régulière. Et toutes les victimes sont des civils proches de soldats recrutés dans l’armée régulière ou de soldats hors de service. Des négociations avaient eu lieu pour les échanger contre des miliciens de l’ASL détenus chez les autorités. Après avoir « utilisé tous les choix possibles pour parvenir à un accord », les responsables syriens disent avoir pris la décision de reprendre ce quartier. Une femme a raconté a Fisk qui l’a rencontré aussi à l’écart des militaires syriens qu’elle avait vu de ses propres yeux pas moins de dix cadavres jetés au bord d’une rue, bien avant l’entrée des forces gouvernementales. Parmi les victimes figure aussi un employé de la poste « tué parce qu’il est un employé du secteur public », explique un habitant à Fisk. (…) La diplomate tchèque a assuré que ce qui se passe en Syrie n’a rien d’une guerre civile, mais d’un conflit entre le gouvernement et des miliciens. « Il faut mettre le terme l’Armée syrienne libre entre guillemets parce que tous ceux qui portent des armes se déclarent être de l’ASL », a-t-elle conseillé. |
En effet, a) comment l’armée syrienne peut-elle massacrer des civils dans une ville tenue par les insurgés et b) comment les insurgés pourraient-t-ils constater le massacre de civils par l’armée alors qu’ils ne sont plus dans la ville, puisqu’il en on été chassé par l’armée ? Élémentaire mon cher Watson.
● Déraya : comment un échange de prisonniers raté s'est transformé en massacre — par Robert Fisk (Questions critiques)
« Entre 1981 et 2002, c’est chez les ouvriers que le recul du vote à gauche est le plus important : ‑23 points (de 66 % à 43 %, contre ‑8 points en moyenne pour l’ensemble de l’électorat (de 51 % à 43 %). » Ce qui prouve que les ouvriers sont moins cons que les autres. Qu’a fait la gauche pour le peuple ? A-t-elle, depuis 2002, déféré en justice les banquiers faillis comme ont fait les Islandais, la plus ancienne démocratie du monde actuellement ? Les a-telle mis en prison ? Pour la merde de gauche, c’est la mondialisation et personne n’y peut rien : il faut s’y faire. Crevez salopes ! Ordures ! La droite a une excuse : ce monde est son monde, il lui appartient. ils ne prétendent pas, eux, apporter quoi que ce soit au peuple.
Mercredi, 27/06/2012 - 08:45 Les banquiers détestent l’Islande par Woodward et Newton A force d'enquêtes judiciaires, l'île aux volcans a fait drastiquement diminuer ses dettes. Étonnant non ? La crise financière mondiale, attisée localement par la cupidité aussi surprenante que hors norme des banquiers islandais, a bien failli rayer l’île de la carte en 2008. Aujourd’hui c’est du côté de Reykjavik - que l’agence de notation Fitch a d’ailleurs relevé d’un cran à la mi-février - et qui a renoué avec la croissance en 2011 jusqu’à tabler sur un taux de 2,7% pour 2013 avec une balance commerciale redevenue excédentaire, que se déroule une véritable révolution dans l’indifférence quasi générale des médias européens. Petit rappel d’islandais pour les nuls : C’est en 2008 que le phénomène a pris naissance. A l’époque, la Couronne Islandaise était sur le point de rejoindre l’épave du Titanic. Les Polonais employés en masse dans la pêche et la construction, allaient se résoudre à abandonner leur petit paradis d’immigration et à remettre le cap sur Varsovie. La bourse décidait de se mettre en sommeil après une chute de 76% en quelques jours, et le gouvernement nationalisait les banques Glitnir, Landsbanki et Kaupthing, dont la clientèle était – cherchez l’erreur - principalement anglaise et américaine pour leur éviter la faillite. Les dettes du pays frôlant alors 9 fois son PIB… Entrée en scène fin octobre 2008, du FMI et des pays frères scandinaves auxquels s’est joint la Pologne reconnaissante, qui contribuent respectivement à hauteur de 2,1 et 2,5 milliards de dollars à la réparation des dégâts. Les pécheurs au harpon islandais qui se méfiaient comme de la peste d’une combine institutionnelle pour leur passer la corde au cou à la grecque, descendent dans la rue et chassent le gouvernement Conservateur de Geir Haarde en exigeant des élections anticipées. En avril 2009
une nouvelle coalition de socialistes et d’écologistes prend les choses en
mains sous la conduite de Johanna Siguroardottir, nouvelle Premier Ministre.
Johanna, ex-hôtesse de l’air ayant bossé en usine pour fabriquer du carton
d’emballage à poisson, a su garder les pieds sur terre. Première chef de
gouvernement au monde à s’être mariée civilement avec sa copine Jonina
Leosdottir, la dame n’a peur de rien et n’est pas prête à s’en laisser conter
par les vautours de la finance. Un échéancier de remboursement de 3,5 milliards d’Euros sur 15 ans à 5,5% d’intérêt est donc négocié avec les principaux créanciers du pays et ceux des banques nationalisées. Las, l’islandais de base a fait ses comptes. Il redescend dans la rue pour demander que le projet de loi soit soumis à référendum. Le président lui donne raison en janvier 2010 et la consultation populaire organisée en avril donne 93% de refus de casquer à ce prix là. Johanna fait donc savoir aux créanciers qu’ils vont devoir revoir leur copie. Afin de les convaincre que les Islandais sont têtus, le Parlement insulaire vote la nomination d’un Procureur Spécial, chargé d’enquêter sur les raisons du naufrage financier et d’en déférer les responsables présumés devant la justice. Le job est confié à Olafur Thor Hauksson qui n’a aucune compétence en criminalité financière et a été le patron de la très débonnaire police locale au cours des 10 dernières années. C’est le ministre de la Justice qui l’a encouragé à faire acte de candidature car personne d’autre ne s’est présenté pour ce sale travail. Eva Joly qui traquait la débauche financière avant de prendre une veste à l'élection présidentielle - la nôtre - va d’ailleurs payer de sa personne comme consultante pour mettre Olafur au parfum. Les leçons d’Eva
sont profitables : dès le 11 mai 2010, le procureur lance un mandat
d’arrêt international contre Sigurdur Einarsson, l’ancien patron de la banque
Kaupthing. Sans doute
bouleversé de découvrir sa tronche dans la rubrique des « wanted »
du site d’Interpol, Einarsson rentre « volontairement » au pays dès
le mois d’Août. Pour y répondre d’accusations de manipulation de marché,
fraudes et escroqueries. En septembre,
c’est au tour de l’ancien Premier Ministre Geir Haarde de répondre
d’accusations de négligence dans la gestion de la crise financière. Le 20 janvier
2011, le procureur Spécial qui commence à bien maîtriser son sujet, décide de
se faire une petite perquise’ à la Banque Centrale Islandaise pour recouper
des infos obtenues sur deux seconds couteaux, les MP Bank et Straumur Bank. En
sortant, Olafur le justicier rend visite à Jon Thorsteinn Oddleifsson,
l’ancien trésorier de la banque Landsbanki et lui passe…les bracelets. Des enquêtes judiciaires font plier les créanciers
Etrangement, et sans qu’on puisse y lire une quelconque relation de cause à effet, les créanciers reviennent avec une nouvelle proposition d’apurement de la dette islandaise : on passe de 15 à 37 ans et le taux d'intérêt demandé tombe à 3% ! « Non et non ! » persistent à répondre les natifs consultés en Avril 2011 après que le président local, Olafur Ragnar Grimsson ait refusé de ratifier la loi précédente ayant pris en compte la dernière proposition des créanciers. Comme en écho à l’entêtement de ses compatriotes, le Procureur Hauksson fait arrêter en décembre 2011, Làrus Welding, l’ancien directeur général de la banque Glitnir. En avril 2012, c’est au Luxembourg qu’on retrouvera Hauksson et se petite équipe, supervisant une perquisition effectuée par la police du Grand Duché à sa demande, à la suite d’écoutes téléphoniques d’une petite centaine d’Islandais « ayant exercé par le passé des responsabilités dans le secteur financier islandais ». Il n’en faudra pas plus pour convaincre ceux qui n’ont pas encore quitté le pays de le faire brutalement en renonçant aux indemnités dodues qu’ils exigeaient jusque là à la suite de la nationalisation des banques et de leur licenciement un brin brutal il est vrai… La démocratie des volcans Moins connue que sa grande-sœur athénienne, la démocratie à la sauce islandaise fonctionne tout de même depuis l’an 930. Ayant tiré les leçons de la crise, la convocation d’une assemblée constituante en décembre 2010 était donc une formalité. Dès février 2011, les 25 élus (10 femmes et 15 hommes) issus de toutes les couches de la société, se mettent au travail. Un mois plus tard, ils deviennent officiellement le « Conseil Constitutionnel ». Lequel adopte à l’unanimité un projet de nouvelle constitution remis au Parlement le 27 juillet 2011. Le projet devrait être soumis à référendum à la fin du mois- pendant que d’autres s’étriperont sans doute au sommet de Bruxelles - avant son adoption par le parlement ; à sa lecture, on en bave d’envie : le droit effectif de communication au public de toute la documentation détenue par les pouvoirs publics devrait être garantie par la loi ; de même que l’indépendance absolue des tribunaux ; et les sources de revenus des collectivités locales ; tout autant que la possibilité de lancer des commissions d’enquêtes sur les pratiques gouvernementales à la seule demande d’un tiers des membres du parlement ; sans parler des protections constitutionnelles prodiguées au journalisme d’investigation nées de l’Initiative Islandaise pour des Médias Modernes, déjà évoquée par Bakchich, pour lesquelles Wikileaks s’était fortement impliquée. Les médias qui veulent poursuivre la traque mondiale des banksters nous ayant mis dans ce pétrin, savent donc maintenant où s’installer. De même que Jérôme Kerviel, s’il lui venait un jour l’idée de se lancer dans le consulting en organisation de back-offices dignes de ce nom… |
Vendredi 24 août 2012 Il y a quelques jours, plusieurs jeunes colons « israéliens », âgés entre 13 et 19 ans, se sont rués dans la ville occupée d’al-Qods, sur trois jeunes Palestiniens, qui furent soumis à un lynchage collectif. L’un de ces trois Palestiniens, Jamal Joulani, perdit connaissance avant d’être transporté plus tard à l’hôpital, dans un état semi-comatique. Quelques jours plus tôt, des colons lancent un cocktail molotov sur une voiture palestinienne dans la région de Bethlehem. Dans la ville d’al-Qods et sur les routes de la Cisjordanie, les conducteurs « israéliens » foncent sur les passants palestiniens et les écrasent. En crise, la société coloniale se déchaîne. Il est vrai que le chef du gouvernement et le président de l’entité sioniste ont dénoncé le lynchage et qu’ils se sont excusés auprès de l’Autorité palestinienne. Il est vrai que les jeunes apprentis terroristes furent convoqués au tribunal, mais cela ne veut pas dire qu’ils seront condamnés à la mesure de leur acte barbare, puisque des criminels comme eux ou même plus endurcis, ceux qui ont assassiné de sang-froid des Palestiniens, à al-Qods ou à Yafa, ou ceux qui ont tiré de sang-froid sur les familles à Gaza, ou ceux qui achèvent les résistants, lors de leur arrestation, sont souvent relâchés ou même remerciés. Dans l’entité coloniale, le Palestinien est la cible, depuis plus de soixante ans, et même avant, si l’on compte la parfaite collaboration anglo-sioniste contre le peuple palestinien, en révolte contre la colonisation du pays. Les jeunes, une cinquantaine, d’après les enquêteurs sionistes, ne sont pas des « voyous » au sens propre du terme, c’est-à-dire des « marginaux », mais font bien partie de l’establishment. Ce sont, pour la plupart, des élèves des écoles religieuses qui ont foisonné ces derniers temps, dans la société sioniste en crise. Ils ont pour valeur suprême la haine de l’Arabe et du Palestinien. D’après les enquêteurs, ils sont passés du sionisme religieux au sionisme laïque, c’est-à-dire porteurs avant tout d’une idéologie raciste et coloniale. C’est un pur produit « made in Israël ». Alors que la presse sioniste a essayé de cacher ou de noyer le méfait, en le faisant passer pour un acte juvénile, sans sa dimension raciste, et que la police sioniste a d’abord parlé de « querelles de rues entre jeunes, dues à l’alcool », il a bien fallu qu’elles admettent finalement que leur société est malade, et que le ver installé par Ben Gourion [« Les vieux mourront, les jeunes oublierons »] et ses partenaires sionistes, a finalement rongé le « fruit » jusqu’à la moëlle. On ne peut voler le pays, le coloniser et chasser sa population, sans que cela n’ait des retombées sur les colons eux-mêmes, tout libéraux ou socialistes qu’ils semblaient être, parce que le peuple palestinien a résisté et qu’il a refusé le principe d’être dépossédé. Les jeunes sionistes, à l’école de Ben Gourion, le père de l’entité coloniale, celui que la république française a honoré en inaugurant une place à son nom à Paris, disent clairement, à propos du Palestinien : « il est arabe, il mérite la mort ». L’Arabe, en Palestine, n’est pas l’immigré que la colonisation et les rapports coloniaux ont obligé à se rendre en métropole. L’Arabe en Palestine est le fils du pays, l’autochtone, celui qui est menacé d’expulsion et de mort, par les colons de Ben Gourion, qui se sont emparés du pays, avec l’aide de l’impérialisme britannique. L’Arabe, en Palestine, c’est le fils du pays qui a refusé, depuis le début du siècle dernier, que son pays soit livré aux colons juifs, par une communauté internationale hypocrite et criminelle, qui a voulu réparer une injustice (envers les juifs européens) au détriment du peuple arabe de Palestine et des peuples arabes de la région, espérant du même coup pouvoir régler « leur question juive ». La violence raciste de plus en plus manifeste dans la société coloniale qui a occupé la Palestine témoigne de la crise de cette société : crise d’identité d’abord, car le fait d’être juif et d’être entre juifs ne fonde pas un peuple, surtout sur un territoire volé. Crise d’appartenance ensuite, car l’entité coloniale, refusée par son environnement arabe, est restée une colonie occidentale servant les intérêts des impérialismes, contre les peuples arabes de la région. Crise quant à son avenir et sa survie, car l’entité sioniste et sa jeunesse ne peuvent espérer poursuivre leur aventure criminelle dans la région, surtout après les défaites militaires subies en 2006 et 2008, au Liban et dans la bande de Gaza. C’est ainsi que l’on peut comprendre la frénésie criminelle qui agite l’establishment sioniste depuis sa première défaite décisive, face à la résistance islamique au Liban, en 2000. Il menace par la guerre mais comptabilise auparavant ses futurs morts, car il ne peut plus espérer lancer ses troupes et ses fusées, sans riposte, que ce soit de l’Iran ou de la résistance, au Liban et en Palestine, et très probablement de l’Égypte. C’est le nouvel « équilibre de la terreur » instauré par la résistance et les résistants, ceux qui ont considéré et qui considèrent toujours que la lutte contre l’entité coloniale sioniste est en mesure d’unifier la nation, pour son indépendance, son développement et sa place dans l’histoire. |
Je [Volkov]
ne reviens sur rien de tout cela, mais il est vrai qu’il a fallu que je sois
témoin de grandes opérations de désinformation occidentales, comme sur la
Bosnie ou le Kosovo — j’ai dit ailleurs et sous diverses formes ce qu’à mon
sens il convenait d’en penser —, pour prendre conscience que la guerre de
manipulation des opinions n’était pas à sens unique. Qu’on me traite de naïf ; jusqu’en 1990, l’expression “impérialisme américain” me semblait sortir directement des bureaux de propagande soviétiques. Paradoxalement, c’est la chute de l’empire soviétique qui nous permet aujourd’hui de prendre conscience que la formule, pour sortie qu’elle soit peut-être de ses bureaux, n’en exprime pas moins une indéniable réalité... |
(…) C’est ce point, sans savoir ni même chercher à savoir
qui a tort ou raison dans les querelles en cours, qui représente un événement
complètement atypique, absolument incompréhensible du point de vue de la
rationalité stratégique. (On sait, à certains signes, que la bureaucratie du
département d’État n’est pas capable de contrôler les moyens opérationnels de
l’“agression douce”, ce qui implique une irresponsabilité opérationnelle
également.) Un expert
russe posait la question de savoir si “les manipulateurs US” avaient plus le
sens des responsabilités que “les Pussy Riot qu’ils ont contribuées à lancer
sur la voie des provocations sacrilèges”. Le constat est que
l’“offensive” type “agression douce” n’a aucune chance d’aboutir à rien de
décisif du point de vue de la maîtrise de la puissance stratégique dans un
pays comme la Russie, qui reste solidement structuré, et que, par conséquent,
elle ne peut aboutir au bout du compte qu’à déstabiliser les rapports
stratégiques des deux superpuissances nucléaires avec le risque réel d’un
affrontement, à tous les niveaux sans que l’accès au plus haut niveau soit
barré ou contrôlé par quoi que ce soit. Cette situation, par exemple, dément complètement ceux qui estiment que la disposition de l’armement nucléaire met les divers pays susceptibles d’être “agressés” (comme la Libye et la Syrie) à l’abri de toute agression. Rien n’arrête la poussée déstructurante et dissolvante, qui sort évidemment du cadre de la raison politique et stratégique, pour apparaître comme un acte absolument nihiliste, dépendant d’autres conceptions que les projets humains rationnels, fût-ce ceux d’un conquérant si même les USA/le bloc BAO étaient capables de concevoir le projet complexe d’une conquête (l’état de la Libye témoigne de la chose d’une façon éloquente). C’est en ce sens qu’il s’agit d’une situation extraordinaire et inédite, qui demande une explication extraordinaire et inédite, – que nous irons chercher, nous, dans la psychologie bien plus que dans la stratégie. Le constat de cette évolution est bien, en effet, celui de la déstructuration et de la dissolution accélérées, en quelques mois, de la capacité dissuasive de la puissance stratégique nucléaire de destruction mutuelle assurée, par l'activisme d'une psychologie déchaînée... |
lun, 27/08/2012 - 00:30 Le
FMI félicite l’Islande pour son bras d’honneur aux banquiers
Toute honte bue, l’économiste en charge de l’Islande
au FMI admet que les insulaires ont fait le bon choix en refusant d’appliquer
les cures d’austérité habituellement prescrites par les équipes de Christine
Lagarde… Décodé, le style télégraphique du titre de l’article du 13 août de businessweek.com est éloquent : « Le FMI déclare que le plan de sauvetage à la manière Islandaise fournit des leçons pour les temps de crise ». L’article fait référence à l’interview récemment accordée à Bloomberg par la charmante Daria Zakharova, chef de la mission économique en charge de l’Islande au sein du FMI, qui tire les enseignements du « surprenant et puissant rétablissement » de sa « protégée ». Maniant une langue de bois bien compréhensible compte tenu du contexte déjà évoqué par Bakchich à 2 reprises, Zakharova a bien sûr omis de rappeler à son interlocuteur, le sort un brin expéditif réservé par les autorités locales, aux banksters locaux à l’origine du naufrage du pays. Au lieu d’évoquer explicitement le refus islandais de protéger les créanciers de ses banques, sujet forcément touchy pour un fonctionnaire international, elle s’est bornée à souligner « que l’Islande a fait des progrès considérables depuis la crise. Nous avons des perspectives très positives en matière de croissance, particulièrement pour cette année et l’année prochaine puisqu’elle nous paraît reposer sur une base large et solide ». C’est vrai qu’avec un taux de croissance de 2,4 % attendu cette année, le pays va faire des jaloux au sein de la zone Euro où l’on espère, en serrant les fesses, que la décroissance n’excédera pas 0,3% pour la même période. De notre côté on compte beaucoup sur la prime de rentrée scolaire et ses effets forcément multiplicateurs sur la croissance tricolore… L'Europe attendra D’ailleurs, aux dernières nouvelles, 39 des 63 députés locaux souhaitent suspendre jusqu’aux élections de l’année prochaine, les discussions engagées en 2010 dans le but de rejoindre l’Union Européenne. On les comprend. La principale raison du miracle économique islandais, qui distingue le pays de tous ceux qui appliquent au pied de la lettre, les remèdes de cheval à base de cure d’austérité habituellement prescrits par Docteur Lagarde et son équipe d’apprentis sorciers, a ensuite été abordée de biais : « Le fait que l’Islande soit parvenue à préserver le bien être social des ménages face à une consolidation fiscale de grande ampleur est l’une des plus grandes réussites du programme et du gouvernement islandais » a-t-elle concédé sans honte apparente. Puis, tentant indirectement de justifier la pléthorique bureaucratie du FMI, elle a ajouté que le programme « a été puissamment mis en œuvre, reflétant une parfaite maîtrise de la part des autorités… ». Tu parles… L’économiste distinguée s’est aussi bien gardée de rappeler qu’en 2008 au plus dure de la crise, la Couronne Islandaise s’était dépréciée de 80% par rapport à l’Euro, un désastre apparent qui n’avait pas impressionné plus que cela les descendants de viking habitués au gros temps. Ils en avaient profité pour combler leur déficit commercial et dégager un excédent avant même que l’année se termine. D’ailleurs cette année, la monnaie locale a encore gagné 15% par rapport à l’Euro depuis le mois de mars. Daria n’a pas cru bon non plus d’entrer dans des détails aussi triviaux que le taux de chômage ; multiplié par 9 entre 2007 et 2010, il est revenu à 4,8 % en juin, à la satisfaction des travailleurs immigrés qui sont de nouveau les bienvenus dans le secteur de la pêche. S’abandonnant néanmoins à l’enthousiasme ambiant elle a souligné de bonne grâce « que la croissance islandaise est tirée par la consommation privée ; l’investissement repart fortement et bien que, lorsque vous examinez le solde de la balance commerciale, elles aient un impact négatif sur la croissance, les importations ont été fortes, conséquence d’une consommation soutenue et d’une progression du revenu des ménages dont le moral est au beau fixe. Les exportations ont également beaucoup progressé. L’année passée a été un record pour le tourisme. Tout cela constituent des nouvelles très positives… ».
Le FMI sur 1000 volcans Bref, tout baigne dans l’île aux 1 000 volcans. La seule inconnue un peu inquiétante tout de même réside dans la levée du contrôle des capitaux prévu au plus tard pour fin 2015 que l’économiste du FMI a évoquée forcément avec la gravité qui sied à sa fonction : « la levée du contrôle des capitaux est un défi majeur pour l’Islande et ce n’est pas une tâche facile. Le gouvernement a de nouveau accès aux marchés internationaux de capitaux ; le nettoyage des bilans des banques a été réalisé à une bonne vitesse ( !). Il est donc important que les gains obtenus soient consolidés… ». On peut faire confiance aux Islandais qui témoignent d’une pugnacité et d’un réalisme à toute épreuve, dont nos gouvernants, déjà taxés « d’immobilisme estival » par l’opposition qui n’a pas encore digéré sa défaite, seraient bien venus de s’inspirer… Quant aux nouveaux associés de la SCOP ex-SEAFRANCE,
à la reconquête de parts de marché hexagonal, on ne saurait trop
leur suggérer l’ouverture d’une ligne régulière Boulogne-Reykjavik. Avec les douceurs économiques que l’on nous prépare de ce côté ci de la Manche et de la Mer du Nord, nul doute que les deux vaisseaux de la compagnie afficheraient rapidement complet… |
Syrie : Le crépuscule sans fin des déserteurs du
régime de Bachar al-Assad 22 août 2012 C’est la Bérézina. Personnellement, j’adore les calembours de tous ceux qui ont fait défection. Sans mauvais jeu de mots, ils ont toujours décrypté les maux qui mineraient le régime Assad par des mots extrêmement violents. Finalement, ils auraient reçu une onction divine, une crise de conscience venu des cieux, pour s’absoudre de la dictature comme ils disent, de ces crimes etc. Alors que sur le terrain, c’est de mal en pis, avec les terroristes qui meurent par centaines, ceux qui veulent être calife à la place du calife les pieds joints, commencent à se disputer les postes mais, entre félons, il est difficile de se faire confiance. Alors que les États-Unis et la France, la peur au ventre de voir le régime syrien s’effondrer, avec à la clé le renforcement de leur allié Al Qaïda, ils pensent tous, à un régime de transition mené par le général Manaf Tlass, ami d’enfance de Bachar al-Assad acheté à prix d’or par le Qatar. Mais, de l’ancien premier ministre Riyad Hijab qui a raté son coup d’état, en passant par certains anonymes qui se sont réfugiés en Turquie, pour le CNS, Tlass et Hidjab n’ont pas leur place dans un futur gouvernement de transition. “Dure sera la chute de ces gens” avait indiqué un proche de Bachar al-Assad, conscient que la Russie et la Chine ne se laisseront pas conter fleurette sur le dossier syrien après la falsification survenue sur le dossier libyen, avec la trituration et la violation flagrante de la résolution 1973. Les “opposants” au régime du président Bachar al-Assad, malgré les espèces sonnantes et trébuchantes du Qatar refusent d’entendre parler d’eux dans le Gouvernement en exil qu’ils sont entrain de préparer. Tartous : Les terroristes qui ont perpétré des actes de violences à Tartous et dans les localités avoisinantes sont en majorité originaires du Liban et plus précisément de Trablouz (Tripoli), Nord Liban ! Un peu plus de 70 ont trouvé la mort et une trentaine de blessés. Les terroristes libanais entrés en Syrie pour en découdre avec l’honorable Armée Arabe syrienne sont entrés illégalement en Syrie sous influence du prédicateur fou de Trablouz. Merci à Zéphora pour la traduction de la vidéo. Sur le terrain, ça devient catastrophique. Que vont dire ces terroristes du terrain à ceux des salons feutrés, qui sont reçus partout dans le monde, même dans les ors de la République à l’Élysée ? De les entendre aboyer, est même de l’ordre psychiatrique. Ah, “Je me voyais déjà, en haut de l’affiche” comme le chante Aznavour ? Depuis que Moscou a cogné du poing sur la table, on peut désormais dire que le régime de Bachar al-Assad traversera des tourmentes comme en ce moment mais, résistera. C’est tout le mal que nous pouvons souhaiter aux Syriens amoureux de leur patrie. Jéricho : Le terroriste Abdel Muti Baaj chef de l’un des groupes armé dans la ville, a été tué au cours d’une embuscade de l’armée syrienne et ses hommes arrêtés. Alep: La purification de la ville se poursuit. la preuve, vous n’avez plus entendu dire que les terroristes ont tenté de faire ci ou ça. La surprise du chef du jour: mort d’au moins 50 terroristes, dont un Tchétchène, arrestation d’une centaine aussi. L’armée se donne encore dix jours, pour entièrement nettoyer la ville. Nous leur souhaitons bonne chance, d’autant plus que, il n’y a eu que 15% de ses effectifs déployés. Ils ne vous le diront pas dans nos “mainstream”… Idlib : Échec d’une tentative d’infiltration dans la ville, par des groupes armés. Repoussés, suite à des escarmouches, nous ne pouvons pas vous dire actuellement, si l’opération a abouti à leur arrestation. Homs : Fin de règne d’un groupe de terroristes ultraviolent. L’armée syrienne a éliminé hier, dans la banlieue d’al-Qseir, les terroristes et cerveaux de la terreur suivant: Mustafa al-Zqeirat, Mohammad Mustafa Elwane al-Zqeirat, Salah Noureddine Matar et Hamoud Amoun. |
LA PAIX EN SYRIE EST UNE AFFAIRE INTERNE Le sacerdoce de Brahimi Par Pr Chems Eddine CHITOUR – Mardi 21 Aout 2012 - Lu 524 fois « Pour faire la paix avec un ennemi, on
doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé. »
Nelson Mandela Une dépêche de Reuter nous apprend que le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a succédé à Kofi Annan au poste de médiateur international pour la Syrie. Lakhdar Brahimi portera le titre de représentant spécial conjoint pour la Syrie. « Le secrétaire général (Ban Ki-moon) apprécie la volonté de M.Brahimi d’apporter son talent et son expérience extraordinaires à cette mission cruciale et s’attend à un soutien fort, net et uni de la communauté internationale, notamment du Conseil de sécurité. » On remarquera au passage que les attributions de Lakhdar Brahimi sont restreintes et que la Ligue arabe ne se sent pas partie prenante comme dans le cas de Kofi Annan. La preuve ? Téhéran a nnoncé avoir accepté une proposition du président égyptien Mohamed Morsi pour la création d’un groupe de contact sur la Syrie avec l’Égypte, l’Iran, mais aussi l’Arabie Saoudite et la Turquie, deux pays qui soutiennent les insurgés. Qui est Lakhdar Brahimi ? Lakhdar Brahimi est un diplomate et politicien algérien. Il fut également représentant de la Ligue arabe et de l’Organisation des Nations unies. Ministre des Affaires étrangères de 1991 à 1992, il contribua à l’accord de Taef avec l’arrêt de la guerre civile au Liban. Ce traité inter-libanais, signé le 22 octobre 1989, a mis fin à la guerre civile libanaise qui a duré de 1975 à 1990. Travaillant pour l’ONU en Haïti et en Afrique du Sud, Lakhdar Brahimi fut nommé représentant spécial pour l’Afghanistan et l’Irak en 2001. Lakhdar Brahimi a reçu, le 5 novembre 2010, le Prix spécial du Jury de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits. Jean Daniel nous en parle: « (...) Parce que Lakhdar est mon ami, je suis aussi heureux de l’honneur qui lui est fait que j’ai conscience des risques immenses qu’il prend dans une entreprise où personne n’a réussi jusqu’ici. Notre amitié date depuis plus de 40 ans et nous n’avons cessé de nous rendre l’un à l’autre de très précieux témoignages de fidélité. Comment Lakhdar va-t-il réagir ? Il a de bons souvenirs des succès de la diplomatie algérienne, surtout quand un conflit a opposé les Iraniens aux Américains du temps de Jimmy Carter. La paix conclue à Alger a été l’un des sujets de fierté de jeunes diplomates qui sont allés jusqu’à penser qu’ils auraient pu éviter la guerre du Golfe ! Lakhdar Brahimi n’a pas cette vanité. Dans l’affaire de la Syrie, il sait qu’il va lui falloir convaincre et les Iraniens et les Russes ».(1) En fait, nous pensons qu’il faut surtout convaincre les Occidentaux de laisser tranquilles les Syriens s’autodéterminer, loin de toutes ingérences et en toute démocratie [au moins les Syriens veulent d’autodéterminer chez eux ; ils ne font pas comme les coucous et les Juifs qui vont s’autodéterminer dans le nid des autres oiseaux]. Le temps de Bachar El Assad est révolu, mais il est de la plus haute importance que la Syrie ne devienne pas une zone grise. Que reste-t-il de la Syrie ? Justement, depuis 17 mois la situation s’est considérablement détériorée. Des milliers de morts, des dizaines de milliers de blessés, des milliers de réfugiés qui quittent le pays. Des milliards de dollars de dégâts et par-dessus tout un traumatisme à la fois corporel et psychologique qui fait que des plaies béantes de tensions interconfessionnelles sont en train de structurer – il faut l’espérer pour un certain temps - le système ethnique et confessionnel syrien. L’histoire bégaie. Elle nous rappelle celle qui a eu lieu il y a près de cent cinquante ans du fait des ingérences du couple infernal anglo-français qui, – pour protéger les minorités chrétiennes- ont ourdi des complots dans lequel l’Empire ottoman décadent « l’homme malade de l’Europe » - est tombé. Pour avoir attisé les rivalités ethniques et surtout islamo-chrétienne, il y eut des centaines de morts à Damas. Il a fallu pour cela l’intervention décisive de l’Emir Abdelkader qui, à la tête des Algériens de sa « maison » qui l’ont accompagné dans l’exil, sorte et, sabre au clair, ramène dans son domaine plusieurs milliers de Chrétiens qu’il a protégés d’une mort certaine, nourris pendant plusieurs semaines jusqu’à la fin des émeutes. Un Moutassarif chrétien -administrateur - a été imposé à l’Empire pour gérer les affaires des chrétiens. La France se devait de protéger les Maronites au nom d’une promesse faite par Saint-Louis à l’évêque Maroun vers 1260. C’est dire si la fidélité à la promesse est tenace. Cette même promesse qui a vu encore, à la fin de la Première Guerre mondiale, le dépeçage avant la fin de l’hostilité, encore une fois, de l’Empire ottoman qui était dans le camp des vaincus. Résultat des courses, la Grande Syrie fut détachée de l’Empire, et morcelée pour créer artificiellement le Liban. Le Moutassarif deviendra président d’un Etat multiconfessionnel, le Premier ministre étant musulman sunnite. C’est à cette époque que le général français, Gouraud, rentrant à cheval dans la mosquée des Ommeyades où est enterré Salah Eddine El Ayyoubi, se serait écrié: « Saladin, le petit-fils de Godeffroy de Bouillon est devant toi, où sont tes troupes ? » Le Général Allenby se contenta d’annoncer seulement la victoire de la croix sur le croissant. Une vingtaine d’années plus tard, la Syrie fut encore occupée et fut l’objet de dures rivalités anglo-françaises, car les politiques syriens étaient tantôt tiraillés par les Français et par les Anglais, jusqu’à l’indépendance de la Syrie. La marge de manoeuvre du médiateur des Nations unies Alors que la Syrie a donné son accord pour sa nomination, le diplomate algérien, Lakhdar Brahimi, demande le soutien formel du Conseil de sécurité de l’ONU. Le diplomate algérien rompu aux missions diplomatiques délicates, déclare: « Je ne sais pas encore quelle marge de manoeuvre je vais avoir. Je viens d’être nommé. Je ne suis même pas encore à New York », a-t-il confié sur l’antenne de France 24, « quand on accepte une mission comme celle-ci, ou bien on réussit ou bien on échoue [...] Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a reçu aussi, le soutien de la Chine, des Etats-Unis et de l’Union européenne. Au lendemain de cette nomination, la Russie, alliée de Damas, a dit compter sur M.Brahimi pour s’appuyer sur le plan de paix de M.Annan et l’Accord de Genève sur les principes d’une transition politique. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a en outre appelé à un nouveau cessez-le-feu, mais cette fois « sous la responsabilité des acteurs étrangers qui ont une influence aussi bien sur le gouvernement que sur les détachements armés de l’opposition », dans un entretien à Sky News Arabia. C’est dans cette atmosphère de guerre civile qu’à Damas, le général Babacar Gaye, chef de la mission d’observation de l’ONU, dont le mandat s’achève dimanche à minuit, a accusé l’armée et les rebelles de ne pas respecter leurs obligations en matière de protection des civils, qui meurent chaque jour par dizaines dans les bombardements et les combats. Au Liban, c’est la menace d’une contagion des violences en Syrie, qui ont fait plus de 20.000 morts en 17 mois. Le diplomate connu pour son parler-vrai a déjà énoncé ses convictions: « Ils me demandent de faire ce travail. S’ils ne me soutiennent pas, il n’y aura pas de travail », assure le nouveau médiateur international pour la Syrie. « Quand je me rendrai à New York, je demanderai une quantité de choses: comment nous organisons-nous, avec qui allons-nous discuter, (...) de quel soutien bénéficierai-je et de quel type de soutien aurai-je besoin pour m’atteler à la tâche et faire ce travail », a-t-il déclaré à Reuters. « Je ne pouvais pas refuser d’apporter mon aide, aussi difficile que soit la situation, alors que des centaines, des milliers, peut-être des millions de personnes souffrent. » Lakhdar Brahimi a cependant refusé de prendre position sur la nécessité d’un départ de Bachar el-Assad, contrairement à Kofi Annan qui avait déclaré que le président syrien devait « quitter le pouvoir ». « Il est bien trop tôt pour que je puisse prendre position sur ce sujet. Je n’en sais pas assez sur ce qui se passe. » « Ce sont les Syriens qui feront la guerre ou la paix, personne d’autre. Et nous serons là pour tenter de les aider autant qu’ils accepteront notre aide ».(2) Pourquoi il n’y aura pas intervention militaire Depuis une semaine, le chœur de ceux qui appellent à une intervention militaire en Syrie, ou tout au moins à une zone de protection aérienne, est devenu de plus en plus bruyant. Après Nicolas Sarkozy et François Fillon en France, c’est au tour de Bernard-Henri Lévy de se manifester pour dénoncer l’inaction française et appeler à une réponse plus musclée pour déloger Bachar el-Assad. Aux États-Unis, après le clan des néoconservateurs qui réclame depuis plusieurs mois l’armement et le soutien des rebelles, ce sont deux anciens poids lourds de l’administration Clinton, Madeleine Albright et William Perry, qui plaident pour une intervention militaire américaine - tout en excluant d’envoyer des soldats au sol. (...) l’intervention de l’Otan au Kosovo en 1999, qualifiée a posteriori « d’illégale mais légitime », est désormais brandie comme modèle visant à contourner les veto russes et chinois. « Il est une donnée, poursuit Thomas Cantaloube, qui n’a toujours pas changé depuis le début de la guerre civile syrienne: le manque d’enthousiasme des principaux gouvernements susceptibles de mettre en place une éventuelle zone de protection aérienne. Le Qatar et l’Arabie Saoudite, en dépit de leur rôle en pointe dans la dénonciation du régime Assad, n’envisagent pas sérieusement d’envoyer leurs avions dans les cieux syriens sans mandat onusien. La Turquie, membre de l’Otan s’est, pour l’instant, contentée de déclarer qu’elle « étudiait la question d’une zone d’exclusion aérienne ». « Quant au trio États-Unis/France/Grande-Bretagne, qui s’est chargé de l’intervention en Libye, les gouvernements actuels ne semblent pas décidés à en découdre militairement cette fois-ci. (... Le Premier ministre britannique, David Cameron, tout en appelant au départ d’Assad, demeure discret sur le dossier, davantage préoccupé par les retombées de Jeux olympiques, la crise économique ou l’extradition de Julian Assange. La Maison-Blanche, enfin, en pleine campagne électorale, n’exprime aucun désir de se lancer dans une opération hasardeuse susceptible de dilapider les bons points gagnés par Obama en matière militaire (...) Ces réticences des trois gouvernements occidentaux, membres permanents du Conseil de sécurité, s’expliquent par un mélange de considérations diplomatiques, militaires, géopolitiques (la mosaïque confessionnelle syrienne, la crainte des islamistes et le rôle de l’Iran sont des variables explosives), et prosaïquement économiques (ces trois pays ne sont pas au mieux de leur santé financière et l’humeur politique du moment penche vers « la Corrèze plutôt que le Zambèze »).(3) Cependant les va-t-en-guerre ne désarment pas. les BHL, Sarkozy et tant d’autres, dans la plus pure tradition coloniale avec en prime de nouveaux acteurs qui, en définitive, veulent un nouvel ordre au Moyen-Orient avec de nouveaux seigneurs et pourrait-on dire aussi « saigneurs ». La complexité de la Question d’Orient version XXIe siècle En France, seul Jean-Pierre Chevènement s’est insurgé contre la volonté des BHL d’attaquer la Syrie. « La politique de la France repose sur des principes et aucune campagne d’opinion ne doit l’en faire dévier », affirme-t-il. Le « nouvel ordre » doit, défensivement, mettre à genoux pour encore un siècle toute velléité des Arabes et plus largement des musulmans de relever la tête, de participer scientifiquement à l’aventure scientifique. Il faut qu’il n’y ait qu’un seul représentant de l’Empire. Ce sera Israël. Theodore Herzl disait déjà à l’ époque, au début du XXe siècle,: « Nous bâtirons là-bas [au Moyen-Orient, ndR] un rempart de la civilisation contre la barbarie ». Il ne faut pas s’étonner, alors, d’observer à titre d’exemple, les menaces d’Israël à l’endroit de l’Iran comme on peut le voir comme publicité récente sur les bus à San Francisco: « Dans toute guerre entre un civilisé et un sauvage, soutenez le civilisé. Soutenez Israël, faites échec au Djihad. » A l’évidence, l’Occident mesure les limites de sa tentation d’empire avec des vassaux; la Syrie et surtout l’Iran ne se laisseront pas faire. La Syrie, « une lutte Iran-USA pour décider du sort du Moyen-Orient », selon un haut responsable iranien. Les Etats-Unis et l’Iran se livrent une bataille en Syrie dont le vainqueur décidera si le Moyen-Orient doit tomber dans la mouvance islamique ou sous l’influence américaine, a déclaré samedi un haut responsable iranien, selon l’agence Mehr. « Aujourd’hui, nous sommes en match final en Syrie », a déclaré Mohsen Rezaïe, ancien chef des Gardiens de la révolution, cité par Mehr. « Car si ce pays tombe aux mains des Américains, le mouvement de réveil islamique deviendra un mouvement sous influence américaine », a déclaré M. Rezaïe. Selon lui, « la Syrie, l’Irak, l’Iran et l’Afghanistan forment une ceinture d’or au Proche-Orient et les États-Unis veulent par tous les moyens décider pour les pays de cette ceinture d’or ». De son côté, le général Hassan Firouzabadi, chef d’état-major des forces armées iraniennes, a mis en garde les Occidentaux contre un renforcement d’Al-Qaîda en Syrie. « Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les sionistes utilisent el-Qaëda et les groupes takfiris pour mener la guerre civile en Syrie (...) mais ils doivent savoir qu’un jour, ces mêmes groupes s’en prendront à eux », a déclaré le général, selon le site Sepahnews des Gardiens de la révolution. Les chiites désignent par le terme de « takfiris » les intégristes sunnites extrémistes. (4) Les médias occidentaux ne s’arrêtent pas de nous informer que le régime syrien s’effrite, que c’est le dernier quart d’heure. Et pourtant, malgré les défections, le régime ne tombe pas. Dernier scoop, celui de l’Armée syrienne libre (ASL), qui affirme qu’il y avait eu « une tentative de défection » du vice-président syrien Farouk el-Chareh qui s’était « soldée par un échec ». Déchiré entre sa loyauté envers le régime et son attachement à sa région natale, Deraa, il a proposé, dès le début de la crise, de servir de médiateur. Sa réticence à soutenir la guerre totale contre les contestataires a poussé la Ligue arabe à le qualifier « d’homme de consensus » et à proposer en janvier 2012 qu’il dirige la période de transition en Syrie vers un État démocratique, à la place du chef de l’État. Le sacerdoce de Brahimi ne sera pas facile. Malgré ses succès dans toutes les négociations difficiles comme la guerre du Liban, l’Afghanistan, l’Irak, cette fois-ci c’est une bataille décisive menée par l’empire pour asseoir, le croit-il, sa suprématie planétaire. Il l’a fait jusqu’à présent, mais la bataille de la Syrie est « la Mère des batailles » ou bien nous irons vers un coup d’arrêt de l’hégémonie de l’hyperpuissance - selon le mot d’Hubert Védrine - Un nouvel ordre basé sur le respect des peuples contribuera à la paix dans le monde. 1. Jean Daniel:
Lakhdar Brahimi, l’homme de la dernière chance 13-08-2012 2. « Ce sont
les Syriens qui feront la guerre ou la paix, personne d’autre » Reuters
19/08/2012 3.T Cantaloube http://forumdesdemocrates.over-blog.com/categorie-11776299.html 16 08 2012 4. http://www.lorientlejour.com/category/%C3%80+La+Une/article/774046/%22Aujourdhui%2C_nous_sommes_en_match_final_en_Syrie%22.html
OLJ-Agences| 18/08/2012 5.Farouk el-Chareh: La caution sunnite du régime syrien AFP 18/08/2012 |
Mon cœur est compatissant avec les trois jeunes femmes russes du groupe de rock Pussy Riot. Elles ont été sévèrement trompées et utilisées par les ONG financées par Washington qui ont infiltrées la Russie. Pussy Riot a été envoyé en mission, mission qui était clairement illégale de par la loi. Nous devons admirer et apprécier l’aplomb de ces jeunes femmes, mais nous devons ruminer sur leur naïveté. Washington avait besoin d’un cas de figure populaire avec lequel diaboliser le gouvernement russe pour avoir osé s’opposer à l’intention de Washington de détruire la Syrie, de la même manière qu’elle a détruit l’Irak, l’Afghanistan et la Libye, tout comme elle a l’intention de détruire le Liban et l’Iran. Mais en offensant intentionnellement les pratiquants religieux, ce qui serait un crime haineux aux Etats-Unis et dans ses pays vassaux européens et du Royaune-Uni, les talentueuses jeunes femmes ont violé la loi statutaire russe. Avant le procès des jeunes femmes, le président russe Poutine avait exprimé son opinion à savoir que les femmes ne devraient pas être sévèrement punies. Prenant l’occasion au vol depuis Poutine, le juge a condamné les jeunes femmes trahies par les ONG financées par l’Amérike [NdT: Ici Roberts écrit l’adjectif de son pays “amerikan” afin de germaniser le nom à dessein…], à deux ans au lieu des sept prévus par la loi. On me dit depuis, que Poutine fera libérer les jeunes femmes après six mois, mais cela bien sûr ne servirait pas la propagande de l’empire amérikain. Les instructions données à la cinquième colonne financée par Washington étant de rendre impossible toute clémence du gouvernements russe à l’égard de Pussy Riot. Les manifestations organisées par Washington, les émeutes, les dommages à la propriété publique et privée, les assauts contre les images représentatives de l’État et de la religion par les dupes russes de Washington vont rendre impossible à Poutine d’outrepasser l’opinion nationaliste et de faire commuer la peine des femmes de Pussy Riot. C’est ce que veut Washington. Alors que Washington continue de massacrer un vaste nombre de gens autour de la planète, il va montrer du doigt ce qui arrive à Pussy Riot. Les medias de la pressetituée vendus et achetés de l’occident vont focaliser sur le diable russe et non pas sur le diable Washington, Londres et leurs états marionnettes européens qui massacrent les musulmans par containers entiers. La disparité entre les droits de l’Homme entre l’Occident et l’Orient est incroyable. Quand un trublion chinois demanda la protection de Washington, le gouvernement “autoritaire” chinois autorisa la personne à quitter la Chine pour l’Amérique. Mais quand Julian Assange, qui, à l’encontre de la pressetituée occidentale, donne lui, des informations véritables sur l’Occident, obtint l’asile politique de l’Équateur, La Grande (sic)-Bretagne, courbant l’échine devant le maître amérikain, refusa le laissez-passer obligatoire depuis le Royaume-Uni vers son pays d’asile. Le gouvernement britannique, à l’encontre du gouvernement chinois, ne vit pas d’un mauvais œil de violer le droit international, simplement parce qu’il sera payé en retour de seaux de fric par Washington afin d’être un état paria. Comme le disait Karl Marx, l’argent tourne toute chose en une marchandise qui peut-être achetée et vendue : le gouvernement, l’honneur, la moralité, l’écriture de l’histoire, la légalité, rien n’est à l’abri de l’achat. Ce développement du capitalisme a atteint son plus haut degré aux États-Unis et dans ses états satellites marionnettes, dont les gouvernements vendent les intérêts de leurs peuples afin de faire plaisir à Washington et de devenir riches, comme Tony Blair et ses 35 millions de dollars. Envoyer leurs citoyens combattre comme chair à canon pour l’empire de Washington dans de distants endroits du monde est le service pour lequel les politiciens européens au paroxysme de la corruption sont payés à faire. Malgré cette entité connue sous le nom de démocratie européenne, les peuples européens et britannique sont incapables de faire quoi que ce soit contre leur mauvaise utilisation par les intérêts de Washington. Ceci est une nouvelle forme d’esclavage. Si une nation est alliée de Washington, son peuple est un esclave de l’empire amérikain. url de l’article original : http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=32415 ~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~ |
Dès hier soir je connaissais la supercherie grâce à une modeste feuille de chou :
NATIONS PRESS.INFO Syrie :
le danger, c’est l’ingérence étrangère Posté par François Dereims le 21 août 2012 L’ingérence étrangère empêche le règlement de la situation en Syrie, a déclaré mardi le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil lors d’une rencontre à Moscou avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. « Nous avons beaucoup de difficultés. La première, c’est l’ingérence étrangère dans nos affaires qui empêche le règlement de la situation par les Syriens », a insisté M. Jamil. Selon le vice-Premier ministre syrien, Damas cherche à résoudre la situation actuelle : « Le gouvernement travaille sous le slogan de la réconciliation nationale. Toutes les parties doivent apprendre à accepter un compromis ». |
La substance de la
fatwa Fabius Voici une citation extraite de L’Arabe et le Juif, Dialogue de guerre, paru chez Plon en 2004. Guy Sitbon, le Juif d’origine tunisienne face à l’Arabe Hamid Berrada, marocain, évoque et caractérise la résistance irakienne à l’occupation de son pays par la coalition menée par les US(a) : « Reste à savoir pourquoi s’est produite cette résistance et à quoi elle mène. Que veulent les sunnites qui résistent par les armes, avec une capacité infinie d’armement, de financement et de recrutement ? Vaincre et chasser l’armée américaine. A quel prix ? La destruction totale de ce qui reste de leur pays. La joie qu’il y a aujourd’hui à être l’ennemi numéro un des Américains, à les tuer systématiquement, me paraît d’autant plus douteuse qu’elle reflète un choix arabe que j’appelle le ’tout-violence’. … [D]epuis cinquante ans, on ne connaît d’autre procédé dans le monde arabe que la violence, le poing à la gueule, le coup de feu, la bombe. » [crapule ou imbécile ? Les deux mon capitaine] Après avoir été communiste, baassiste, socialiste, éditeur pornographique, il a assuré des chroniques sur le monde arabe depuis 1998. Nous avons là le type de sophismes tenus par des experts qui ne sont pas gênés d’inverser les séquences historiques et substituent l’effet à la cause. Reprocher la violence et ne la voir que chez le peuple qui tente de se défendre d’une agression qui lui a été imposée est un premier terme. La psychologiser et en faire un attribut essentiel à une fraction de tout un peuple (la résistance est et a été aussi le fait d’autres communautés irakiennes) le deuxième. Présenter la résistance comme la destruction absurde d’un résidu de pays, sans évoquer le mécanisme sociocidaire qui a conduit à cette forme résiduelle, première guerre du Golfe, embargo de dix ans, premier génocide froid de cette ampleur de l’histoire récente, le troisième. Refuser une occupation étrangère est transformée en une simple joie perverse de s’opposer à l’occupant, les bénéficiaires de l’arrosage de l’uranium à Falloujah apprécieront, le quatrième. Enfin, la violence est la seule forme d’existence de l’Arabe depuis cinquante ans, le cinquième terme de ce raisonnement limpide. Quant à la capacité infinie d’armement et de financement, l’expert journaliste à Marianne après l’avoir été au Nouvel Observateur, l’européen modestement informé sait que la guérilla asymétrique qui a mis à genoux l’armée d’occupation usait surtout d’engins explosifs fabriqués artisanalement. Les mêmes que Guy Sitbon, ses frères ou cousins germains ou encore certainement quelques- uns des siens, sans talent mais répondant à une ligne politique précise, travaillent dans la désinformation pour la nouvelle aventure de l’OTAN en Syrie. Tous les jours, cinq cents nouveaux mercenaires payés par les Wahhabites rentrent par l’ancienne province syrienne détachée en 1939 par la France et octroyée à la Turquie, le Sanjak d'Alexandrette devenue le Hatay quand deux à trois cents effluent de la Syrie. Les camps accueillant les Syriens réfugiés étaient fonctionnels plus de deux mois avant l’exode, ils sont constitués exclusivement de femmes et d’enfants. Les hommes valides semblent être entraînés militairement ailleurs. De cette même province ont pénétré des camions comportant un bloc chirurgical de très bon niveau pour le prélèvement d’organes sur les agonisants ou les ‘ennemis’ capturés. Aucune statistique libanaise ni turque ni jordanienne (ni israélienne) ne fera état d’une inflation subite actuelle de greffes de rein ou de cornée, les cliniques de transplantation peuvent être privées. Cette activité de charognes très lucrative a été pratiquée dans l’Orient arabe dès les années de guerre civile au Liban. Le kidnapping crapuleux est aussi un produit dérivé de ces conflits, il majore l’insécurité et l’exode. Combien de faux djihadistes traversent quotidiennement la frontière poreuse libanaise depuis le Nord ? Les milices Fateh al Islam like qui ont si bien œuvré à Nahr El Bared en 2007 ont dû reprendre du service. Et depuis la Jordanie, maintenant que l’armée française y a pris officiellement position pour y exercer sa mission humanitaire, combien sont-ils ? Les besoins primordiaux de ce type de réfugiés sont rarement médicaux. Il ne s’agit ni d’un séisme ni d’une inondation. Les Syriens qui ont choisi de fuir anticipent le traumatisme du conflit et vivent celui de l’exil volontaire et sa précarisation. Ils sont loin à peine une centaine de milliers, très loin de représenter les millions d’Afghans accueillis par l’Iran et le Pakistan et les millions d‘Irakiens absorbés généreusement et sans ostentation pornographique par la Syrie en particulier. Danny Ayalon, de père algérien et de mère polonaise, membre du parti Israël Beytenou fondé par des émigrés d’URSS dont le programme est le pogrom des Arabes, en fidèle assistant de son maître ès chaos reconstructeur du monde arabe Lieberman Avidgor le moldave, s’érige en prophète en restituant sur les ondes de Radio Israël la doctrine élaborée dans les années 80 par Oded Yinon. Il ‘voit’ la décomposition de la Syrie en petits cantons confessionnels, alaouite, druze, sunnite et kurde très proche suivie de près par celle du Liban, ce à quoi Israël travaille d’arrache-pied depuis les années soixante avec ses frères d’armes phalangistes. Il prédit même que sous peu les petites principautés ethnicisées qui résulteraient de cet émiettement souhaiteront coopérer avec Israël. L’une des conditions requises pour l’accomplissement du plan est remplie, la fragmentation de l’Irak mais dans une perspective qui va à l’encontre des objectifs sionistes puisque l’Irak est actuellement le meilleur allié de l’Iran. Trente ans après, la cartographie imaginaire du temps du rêve sioniste va attendre encore un peu dans les cartons de la revue Kivunim. Sous les coups de bélier des amis de la Syrie, le régime baassiste n’a pas cédé en 17 mois d’acharnement. Même si peu démocratique selon les normes occidentales, son idéologie socialiste (éducation généralisée et santé gratuites), laïque et panarabiste pour l’un des berceaux de la civilisation arabo-musulmane est un ciment cohésif stabilisateur. Il cédera d’autant moins que nous assistons en direct à l’expression de l’impuissance occidentale dont le pendant est que deux pays émergents, l’un d’un chaos secondaire à l’effondrement de son empire, l’autre de sa longue stagnation économique, lésés par l’aventure libyenne, s’y opposent nettement. La perte du marché libyen pour l’économie chinoise est un enjeu de politique nationale à la veille du renouvellement de l’équipe dirigeante lors du prochain congrès du PCC. La Russie affermie dans son bon droit depuis son intervention en Ossétie est décidée à conserver son point de déploiement en Méditerranée. La Chine qui n’a pas d’enjeu réel en Syrie et même si elle se fait courtiser par les Séoud, fournisseurs majeurs de pétrole et demandeurs de son savoir-faire nucléaire appuie solidairement et pragmatiquement son partenaire de l’Organisation de coopération de Shanghai. La diplomatie française quand elle énonce des fatwas qui encouragent l’homicide reprend pour son compte les homélies délirantes et terroristes d’un Qardaoui sur al Jazeera. Elle s’inspire sûrement pour étayer ses déclarations des piètres travaux d’experts divers en propagande comme Guy Sitbon. Elle serait plus avisée de s’apercevoir que son penchant à marcher sur les brisées de l’Émir qatari parricide symbolique et dispensateur très libéral de prébendes produit quelque effet dans les ‘banlieues inassimilables’ de la République. Des voyageurs de commerce industrieux embauchent. Ils proposent des mensualités de 5000 euros, salaire jugé acceptable pour ne pas être minable par le maire de Meaux Copé(lovici), pour aller libérer la Syrie. De quoi en revenir garnis de quelques kalachnikov, voire de mortiers antichars et bien aguerris par un service militaire fourni à l’extérieur. La Syrie a un tropisme attracteur pour les réfugiés des pays de la région. Les Arméniens ont établi leurs quartiers à Alep quand ils ont voulu échapper aux massacres des Jeunes Turcs. La France s’est targuée de vouloir défendre la mémoire de ce génocide sous la pression d’un lobby qui a édicté sa loi à l’Assemblée Nationale. Soit. Mais ouït-on quelques mois plus tard les piaillements de ces mêmes belles âmes lorsque que les mercenaires des Wahhabites font irruption dans les quartiers alépins à majorité arménienne et exécutent les descendants des rescapés de ce génocide ? L’incohérence est devenue une vertu. Le choix de présenter un effet comme la cause le nouveau cartésianisme. Prôner le meurtre, fût-il d’un ennemi ou d’un adversaire, une qualité diplomatique. Puiser ses sources chez des écrivaillons très approximatifs et à l’occasion fortunés grâce à leurs publications pornographiques une garantie scientifique. Ériger la paranoïa comme un principe de sagesse. L’élite française, celle qui dirige le pays, sans distinction de l’armoirie vieillotte arborée sur son plastron sortie pour la chasse aux électeurs, est bien outillée et les mots pesés de son diplomate en chef soupesés et bien mal emballés. Badia
Benjelloun |
(…) C’est le même scénario qui s’est déroulé maintes
fois : combien de fois encore allons-nous gober cela avant de nous
rendre compte que nous nous faisons berner et que nous donnons notre aval à
des massacres et des pillages de pays souverains ? Cette guerre-là, c’est celle qui est livrée aux pays rebelles qui refusent de s’aligner Le prochain sur la liste à être démantelé et redécoupé en territoires rivaux, ce sera l’Iran, qui subit depuis longtemps la diabolisation des pays occidentaux. Et, une fois cette mission terminée, la Palestine, sans alliés, livrée pieds et poings à Israël et ses alliés, sera définitivement rayée de la carte. Puis viendra le moment de s’attaquer aux pays insoumis d’Amérique latine, qui, pour l’instant s’émancipent bien trop pour la tranquillité de l’Empire. Et, enfin, sommes-nous, dans les pays occidentaux – et en particulier en Europe - à l’abri ? Pas du tout. Bien au contraire. C’est une guerre sans merci, également. Mais c’est une guerre sans victimes visibles (ou peu), sans bruits de bottes (pour l’instant), où les militaires cèdent la place aux banquiers et autres requins de la finance et à leurs mercenaires. Cette guerre est actuellement menée de façon ostensible en Grèce, en Irlande, en Espagne, au Portugal, etc. Et bientôt ici même. Elle s’attaque d’abord aux peuples les plus affaiblis par les mesures prises par les gouvernements successifs, prescrites par les directives qui leur sont imposées par Bruxelles et les lobbys internationaux qui y font la pluie et le beau temps, les peuples de l’UE ayant été dépossédés de tout pouvoir de décision, même dérisoire. Les chefs d’État, petits gouverneurs de province, chefs de gouvernements fantoches, sont chargés d’exécuter les basses besognes: liquider les services publics, réduire les aides sociales, réduire les impôts, creuser des déficits en favorisant les grandes entreprises, tout cela pour faire monter en flèche la dette, ce qui les amènera à prendre des mesures d’austérité dont seuls les peuples pâtiront. Leur autre mission, c’est de parvenir à ne conserver que les pouvoirs régaliens (police, justice, armée) qui leur permettront d’intimider les insoumis, de mater les révoltes et d’asservir les populations. C’est la raison pour laquelle nous votons systématiquement depuis des décennies « pour le changement » et que droite dure et droite molle se succèdent aux manettes. Mais de changement, il n’y en a point. Tout est verrouillé. Tout est joué. [la Russie est le seul rempart. Notre sort est dans les mains de la Sainte Russie. Pan-pan cul-cul pour les trois pisseuses occidentalistes] Et, aujourd’hui, nous avons atteint un nouveau palier. Les chefs d’état, jusqu’ici élus « démocratiquement », de pays déclarés « en faillite » sont désormais carrément renversés et remplacés par des gestionnaires de la finance internationale, comme Papandréou et Berlusconi. Ce qui veut bien dire que, là encore, comme au Proche-Orient ou en Afrique, nous ne maîtrisons rien. Cela n’a pas ému grand monde, hélas, les limogés sont partis sagement, sans faire d’histoire, il n’y a pas eu besoin de les assassiner, comme Saddam ou Kadhafi. Sans doute parce qu’ils ont été bien récompensés pour leurs bons et loyaux services et, également, parce que personne ne se serait battu pour les garder, et donc, cette violation de la souveraineté des États n’a fait l’objet d’aucune protestation. Comme quand il s’agit de "dictateurs". Ils sont très forts et nous sommes anesthésiés, empreints que nous sommes de nos certitudes et de notre supériorité. Accepter que les Saddam, Kadhafi, Assad, Berlusconi, Papandreou, et autres, soient contraints par des entités extérieures, de façon plus ou moins radicale, de quitter leurs fonctions à la tête d’un Etat, c’est renoncer, à longue ou brève échéance, à nos droits de citoyen-ne-s et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Message personnel à tous les « anti-impérialistes » / « anticapitalistes » autoproclamés: cautionner des guerres, quelles qu’elles soient, quel que soit le nom qu’on leur donne, quel que soit le motif invoqué, c’est approuver la mainmise de l’Empire sur des États souverains. Il s’agit donc, soit de changer d’avis, soit de changer d’étiquette. |
Les
défenseurs des droits humains [et du Palestinien ?],
guerriers de l’Empire. Par emcee le mardi 20 mars 2012 Voici
un texte « Human Rights Warriors for Empire », paru le 15/02/ 2012
(il y a un petit moment, donc, mais encore d’actualité, hélas) dans Black Agenda Report. Écrit par Glen Ford,
rédacteur en chef. « Amnesty
International et Human Rights Watch ont choisi
leur camp dans les conflits armés soutenus par Washington – le camp de
l’Empire.” La Syrie n’a pas d’autre
choix que de sécuriser chaque mètre carré de son territoire. La plus grande offensive
impériale depuis l’invasion de l’Irak de mars 2003, bat son plein sous
couvert d’« intervention humanitaire » – version d’une habileté
diabolique des « guerres stupides » de George Bush, revue et
corrigée par Barack Obama. N’ayant pas réussi à obtenir
une pseudo-résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU du style de celle
adoptée pour la Libye pour lancer une offensive militaire « humanitaire »
contre la Syrie, les États-Unis passent tranquillement à une campagne
mondiale « en dehors du système de l’ONU »‘ pour étendre la
coalition OTAN/ monarques du Golfe Persique / djihadistes. Prochain arrêt: la
Tunisie, où les alliés de Washington se réuniront le 24 février pour affûter
leurs lames en tant qu’« Amis de la Syrie. » Le Département d’état
US s’est activé pour dresser la liste des membres des « amis » et
déterminer quel serait leur « mandat » – terme qui, en jargon des
seigneurs de guerre, signifie peaufiner une alliance de circonstance en vue
de réaliser l’acte de piraterie contre la souveraineté de la Syrie. Amnesty International et
Human Rights Watch sirotent leur bière avec leurs collègues pirates. Ces
guerriers des « droits humains », installés dans les entrailles des
empires passés et présents, leurs poitrines scintillantes des médailles
récoltées pour bons et loyaux services de propagande lors de l’agression
commise par les grandes puissances en Libye, apportent une légitimité
« de gauche » aux desseins impériaux. Amnesty International, dont
le siège est à Londres, a organisé une « journée d’action mondiale pour
s’insurger contre les “crimes contre l’humanité” commis en Syrie et accuser
la Russie et la Chine d’avoir utilisé leur véto au Conseil de Sécurité pour
“trahir” le peuple syrien » – se faisant l’écho de l’hystérie guerrière
qui émanait de Washington, Paris, Londres et des porcheries royales de Riyad
et de Doha. Human Rights Watch, dont le
siège est à New-York, accusait Moscou et Beijing de commettre des actes
« incendiaires » – comme si ce n’était pas l’empire et ses alliés
qui mettaient le feu au Moyen-Orient et à l’Afrique, en armant et en
finançant les djihadistes – parmi lesquels des centaines d’anciens salafistes
libyens actuellement sur le terrain en Syrie. « Amnesty
International et Human Rights Watch apportent une légitimité “de gauche” aux
desseins impériaux »’ Sous
la tutelle impériale « intelligent » [smart. Je t’en foutrais du smart,
salope] (par
opposition à « stupide ») d’Obama, les génocidaires
coloniaux comme la France proposent actuellement la création de
« couloirs humanitaires »’ en Syrie pour « permettre aux ONG
d’atteindre les zones où ont lieu des massacres scandaleux ». L’OTAN
avait refusé catégoriquement la création de ces couloirs en Libye quand les
Africains subsahariens et les Noirs libyens se faisaient massacrer par des
milices armées et financées par ces mêmes « Amis »’ qui assiègent
actuellement la Syrie. La Turquie prétend qu’elle a
rejeté, pour l’instant, l’idée de créer des zones tampons humanitaires le
long de sa frontière avec la Syrie – côté syrien – tout en procurant des
armes, des entrainements et un sanctuaire aux déserteurs de l’armée syrienne.
En réalité, ce sont les concentrations de troupes et de blindés de l’armée
syrienne le long de la frontière qui ont empêché la création de ces zones
tampons – simple euphémisme pour la création d’une « zone libérée” qui
doit être « protégée » par l’OTAN ou quelque autre regroupement de
forces soutenues par les États-Unis. L’OTAN, qui a bombardé la
Libye non-stop pendant six mois, faisant des dizaines de milliers de victimes
tout en refusant de compter un seul corps, veut à tout prix se trouver
un coin de champ de pétrole syrien où planter le drapeau “humanitaire” de
l’intervention. Ils se cherchent de toute
évidence un Benghazi, pour justifier d’un remake de l’opération en Libye– une
évidence qui a incité les Russes et les Chinois à opposer leurs vétos. Face à la certitude d’une
offensive soutenue par les grandes puissances sous couvert de « protéger
les civils sur un territoire “libéré”, la Syrie ne peut se permettre de céder à des rebelles
armés et des djihadistes étrangers ne serait-ce qu’un quartier dans une seule
ville – même pas un pâté d’immeubles – ou une enclave rurale ou frontalière
[Cela signifie que tout
porteur d’armes contre l’intégrité de la Syrie devra être exterminé. J’espère
que cette prouesse aura lieu. Ce serait une grande victoire, prometteuse,
contre la barbarie (la plouquerie) hamériquène, bourgeoise et
petite-bourgeoise. Je l’ai déjà dit ailleurs, l’intégrité de la Syrie – l’intégrité
et non le régime de la Syrie. Mais si, pour sauver l’intégrité, il faut
sauver le régime, alors sauvons le régime. C’est ce que font Russes et
Chinois – est le rempart contre le déferlement de la
barbarie hamériquène. Le sort du monde se joue là]. Cette voie mène directement à la perte de souveraineté
et l’éventuel charcutage de la Syrie – que les experts occidentaux qualifient
déjà d’État « ramassis » [l’État ramassis te dit merde], et qui pourrait devenir « État en
déliquescence ». Il est certain que les Français et les Britanniques,
qui ont tracé les frontières de la région après la Première Guerre Mondiale,
sont experts en matière de découpage de territoire d’autres peuples. Et c’est
une litote que de dire qu’Israël serait aux anges. “C’est
la recette qui a été appliquée en Libye, et elle aurait aussi bien pu être
sortie de la bouche de Barack Obama”. Avec
les succès apparents de l’armée syrienne pour sécuriser la plus grande partie
de Homs et d’autres foyers de rébellion, l’opposition armée a accéléré ses
méthodes terroristes – une campagne qui avait profondément inquiété la propre
mission d’observation de la Ligue Arabe en Syrie, et qui avait conduit
l’Arabie Saoudite et le Qatar à escamoter le rapport de la Mission. Les pays
du Golfe, au lieu de cela, poussent ouvertement la Ligue Arabe à « fournir
toutes sortes d’aides politiques et matérielles » à l’opposition, ce qui
veut dire des armes et, sans doute, davantage de combattants salafistes.
Alep, la principale ville commerciale et industrielle de Syrie, qui n’avait
connu pratiquement pas de rébellion, a été frappée par deux attentats mortels
à la voiture piégée la semaine dernière - attentats qui portent la signature
des membres d’Al-Qaïda de l’Irak voisin. Les divers « Amis de la
Syrie », tous blottis dans le cocon des U.S./OTAN/Arabie Saoudite/Qatar
parlent maintenant ouvertement d’une guerre civile totale en Syrie – ce qui
signifie un conflit armé intensifié financé et dirigé par eux – comme étant
la meilleure alternative à cette lutte interminable que semble gagner le
régime actuellement. Il y a un interdit, cependant: « pas de bottes
occidentales au sol sous quelque forme que ce soit », comme
l’avait exprimé William Hague, le Ministre des Affaires Étrangères
britannique. C’est la recette qui a été appliquée en Libye, elle aurait aussi
bien pu être sortie de la bouche de Barack Obama. La Syrie se bat pour exister
en tant que nation contre toutes sortes de forces mobilisées par les
États-Unis et l’OTAN. Sur les 6000 personnes environ qui ont trouvé la mort
au cours des 11 derniers mois, environ un tiers sont des soldats et des
policiers syriens – preuve par les chiffres qu’il s’agit bien d’une agression
armée contre l’État. Il ne fait aucun doute qu’il y a un engagement étranger
massif, ou que le but de la politique US vise le changement de régime, comme
l’a répété à plusieurs reprises la secrétaire d’État, Hillary Clinton
(« Assad doit partir », a-t-elle déclaré aux journalistes en
Bulgarie). Organisations le plus souvent
associées à (ce qui passe pour être) la gauche dans les pays où Amnesty
International et Human Rights Watch ont leurs sièges, elles sont des alliées
précieuses de l’actuelle offensive de l’empire. Elles ont beaucoup de
compagnons de route dans (à nouveau, ce qui passe pour être) les milieux
pacifistes dans les pays colonisateurs et néo-colonisateurs. La « gauche »
française n’a guère levé le petit doigt quand des millions d’Algériens
mouraient au cours de la guerre d’Indépendance, et ne s’est pas avérée être
une alliée effective des populations anciennement colonisées au cours des 50
années qui ont suivi. Parmi les puissances
impériales européennes, seule la prétendue Révolution des Œillets de 1974, un
putsch réalisé par de jeunes officiers, s’est soldée par une aide
substantielle pour les sujets de l’empire: le retrait des troupes des
anciennes colonies africaines du Portugal. « Sur
les quelque 6000 personnes qui sont mortes ces 11 derniers mois, environ un
tiers sont des militaires ou des policiers syriens– des chiffres qui
indiquent clairement qu’il s’agit d’une offensive armée contre l’état”. Le
mouvement de protestation contre la guerre aux Etats-Unis avait perdu de son
ampleur quand la menace de conscription avait été levée, au début des années
70, alors que les bombardements se poursuivaient au Vietnam (où les
États-Unis testaient des armes nouvelles et exotiques contre son peuple)
jusqu’à la chute de Saïgon, en 1975. En 2008, tout ce que beaucoup
des gauchistes USaméricains semblaient vouloir, c’était d’envoyer au diable
les Républicains, et peu importait le reste du monde. Le démocrate Barack
Obama a fait passer la machine de guerre impériale à la vitesse supérieure
sans que la « gauche » ne pipe mot pratiquement. Il y a eu une grande
ambiguïté – le terme le plus poli qui me vienne à l’esprit – chez les
soi-disant gauchistes aux Etats-Unis et en Europe concernant les
bombardements par l’OTAN et la mise sous tutelle de la Libye. Et nous
revoilà, confrontés aux menaces existentielles de l’empire contre la Syrie et
l’Iran, alors que les gauchistes ergotent sur les droits humains [et du Palestinien ?] tandis que « le plus grand pourvoyeur de violence
dans le monde » s’active à baliser de nouveaux sentiers de la guerre. Un militant pacifiste qui
n’est pas également anti-impérialiste, cela n’existe pas. Et la seule tâche
qui incombe à un anti-impérialiste qui se trouve dans les entrailles de la
bête, c’est de désarmer la bête. Sinon, il est inutile à l’humanité. Comme on disait à une époque:
soit vous contribuez à apporter une solution, soit vous faites partie
intégrante du problème. Amnesty International et Human Rights Watch font
partie intégrante du problème. Glen Ford Note perso Je
reçois régulièrement la lettre d’Amnesty par mail. Le 14 mars, je recevais cela
(désolée, je n’ai pas de lien) : (Extraits:)
Quand
la Russie se conduira-t-elle correctement à l’égard du peuple syrien ? Au cours des six semaines
écoulées depuis le véto qu’ont opposé la Russie et la China à la résolution
du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui condamnait la répression sanglante en
Syrie, 1.179 Syriens ont été tués. Amnesty International a reçu les noms de
bien plus de 6.500 personnes qui ont été tuées depuis mars 2011. Il est temps
que la Russie cesse de s’opposer à des actions énergiques de la part du
Conseil de Sécurité de l’ONU pour faire cesser la violence en Syrie [salope, la
Russie te dit merde]. La Russie a promis de
continuer à faire entrer massivement des armes dans le pays – des armes
utilisées pour massacrer des civils. La Russie prétend que le président
syrien, Bashar al-Assad, en a besoin pour les protéger des combattants de
l’opposition. Ce
qui se passe en réalité, c’est que l’immense majorité des violations des
droits humains [et du
Palestinien ?] sont été commises par
les forces de sécurité de l’État. Amnesty a recensé [comment cette salope a-t-elle
recensé sans mettre les pieds sur place, contrairement à Piccinni qui n’a
peut-être pas beaucoup de caractère mais qui a des couilles. Les
couilles ne remplacent pas le
caractère cependant] un ensemble de tortures
et d’humiliations extrêmement pénibles (quasi-médiévales) qui ont été
infligées à pratiquement tous ceux qui étaient, ne serait-ce que, soupçonnés
de s’opposer au gouvernement (…). Alors que la Russie ignore
les appels internationaux à la coopération [elle ne les ignore pas, elle chie dessus et elle te dit
merde, salope], il y a de plus en plus de
preuves que des crimes contre l’humanité ont été commis par les forces de
sécurité. D’anciens détenu-e-s ont
déclaré à Amnesty qu’ils avaient soit subi soit constaté 31 méthodes de
torture et autres mauvais traitements. Suivent des témoignages sur
les atrocités commises à leur égard comme : « J’ai été battu
sauvagement, ils ont utilisé des tenailles pour arracher la peau de mes
jambes ». « Nous avons été
accrochés sur du bois – crucifiés – les yeux bandés et les mains attachées,
puis battus impitoyablement pendant des heures ». La Russie peut faire changer
les choses en Syrie. Et elle doit le faire. [elle peut le faire, elle l’a déjà fait : elle a fait obstacle à vous,
salopes. Grâce à la Russie, cette fois, c’est raté pour vous, salopes] « signez notre pétition
pour demander à la Russie de se servir de son pouvoir pour mettre fin aux
graves violations des droits humains [et du Palestinien ?]
qui sont commises en Syrie actuellement. » (Voir également sur le site). C’est
beau comme un discours d’Obama ou de Clinton, ou d’un de leurs sous-fifres
occidentaux, Sarkozy en tête. C’est clair et net,
donc : la Russie, par son intransigeance laisse se commettre des
atrocités (pas moins de 31 tortures différentes ont été
recensées !) qui sont le fait quasi-exclusivement des forces d’Al Assad,
et où, depuis que la Russie a opposé son véto, ont été tués 1.179 Syriens.
D’autre part, Amnesty détient les noms de bien plus de 6.500 personnes (et
les adresses ? admirons la précision, dans un pays où les journalistes
occidentaux sont, par ailleurs, censés être persona non grata). En revanche, AI ne semble
toujours pas avoir de chiffres bien précis sur le nombre de morts, blessés,
torturés, et autres victimes des bombardements des « Amis de la
Libye » depuis que les pays défenseurs des droits de l’homme [et du Palestinien ?] ont « libéré » le pays. Il ne doit rien s’y
passer d’atroce, probablement, et la vie a sans doute repris son cours
normal. Dans
le mail reçu le 19 mars, AI se demande que pouvait bien faire l’acteur George
Clooney en prison, alors que le président du Soudan, Omar
al-Bashir, soupçonné d’avoir commis des crimes contre l’humanité, est, lui,
en liberté. On se demande bien, en effet,
pourquoi l’acteur, ainsi que des élus du Congrès et d’autres personnalités de
la société civile, ont pu être arrêtés lors d’une manifestation à Washington,
à laquelle participaient Amnesty et d’autres ONG, pour demander que cessent
les « terribles » violations des droits humains [et du Palestinien ?] au Soudan et qu’al-Bashir soit enfin arrêté et traduit
devant la cour pénale internationale. En effet, une telle
manifestation ne devrait pas constituer une menace pour l’empire, qui a
largement participé au démantèlement du Soudan et qui a armé les
factions indépendantistes pour s’emparer de la partie sud où se trouve
80 % du pétrole. Al-Bashir: encore un dans le
collimateur de l’empire. Un « dictateur » chasse l’autre.
Décidément, il vaut mieux diriger une « démocratie » par les temps
qui courent. Ou une
monarchie, d’ailleurs. Quand donc verra-t-on des
manifestations massives, avec à leur tête les Clooney de la terre, dans tous
les pays occidentaux pour demander que leurs dirigeants, coupables de crimes
de guerre et de crimes contre l’humanité permanents, soient enfin arrêtés et
traduits en justice? Pourquoi les Obama, les Bush,
les Sarkozy, les Cameron, les Blair [et les Netanyahou]
courent-ils toujours, alors qu’ils sont responsables de centaines de milliers
de morts, et que se poursuivent les atrocités quotidiennes qu’ils commettent
sur toute la planète ? Mais leurs victimes, apparemment, ne se comptent
jamais. Traduction et commentaire: emcee |
Les ONG, le financement par les entreprises et
l’impérialisme. Si Nossel [une gonzesse, il y a de plus en plus de gonzesses dans l’administration hamériquène] a joué un rôle décisif dans la dégradation d’Amnesty USA, les racines de sa collusion avec l’impérialisme s’inscrivent dans un cadre plus général au sein des organisations humanitaires traditionnelles. Beaucoup d’entre elles, parmi les plus importantes, ont établi des liens plus étroits avec les pouvoirs alors qu’elles sont perçues comme étant contestataires. Dans son livre, The Thin Blue Line, Conor Foley explique comment les ONG comme Médecins Sans Frontières ont abandonné leur position traditionnelle de neutralité dans les conflits et ont même appelé à des interventions de l’empire pour « sauver des vies ». Ainsi, dit-il, les organisations dont la vocation était de « soulager les souffrances humaines pouvaient, à l’occasion, se voir confier la tâche de fabriquer un casus belli ». Il y a deux raisons importantes à cette transformation. D’abord, les ONG dépendent de dons pour fonctionner, et une grande partie d’entre eux provient d’institutions liées aux entreprises, telles que la Fondation Ford ou les Fondations pour des Sociétés Ouvertes♦ de George Soros. Les ONG sont ainsi pied et poings liés avec des menottes en or au système et à ses priorités. En conséquence, les organisations humanitaires sont de plus en plus intégrées dans l’establishment libéral. Au mieux, elles parlent des abus et des difficultés, non pas pour donner le pouvoir aux exploités et aux opprimés de transformer le système, mais pour tenter d’inciter moralement la classe dirigeante et son gouvernement à adopter de meilleures politiques. Et c’est ainsi que les ONG dominantes se sont retrouvées étroitement liées aux dirigeants de l’empire et à leurs états. La manifestation la plus évidente de cette relation tranquille, c’est le jeu de chaises musicales qui a lieu entre les administrations des groupes privés, l’état et les dirigeants des ONG. La transformation de Nossel qui est passée de cadre d’entreprise à bureaucrate du Département d’Etat, puis directrice d’une ONG humanitaire est de plus en plus la norme, pas l’exception. Cette évolution coïncide avec l’utilisation de l’« humanitarisme » pour justifier la projection de la force militaire US dans le monde d’après la guerre froide. Aucun autre que l’ancien directeur du Comité des chefs d’États-majors interarmées, le général Colin Powell lui-même, n’a mieux exposé la relation incestueuse entre les ONG dominantes et le militarisme US quand il a déclaré que les ONG étaient « un multiplicateur de forces pour nous, une importante partie de notre équipe de combat ». C’est pour cette raison que le récent passage d’Amnesty USA à une politique partisane en faveur de l’empire américain n’est pas venu de nulle part. Francis Boyle, qui a été membre du Conseil d’administration d’Amnesty USA dans les années 1980 et au début des années 1990 a déclaré à Covert Action Quarterly que l’association est depuis longtemps plus zélée quand il s’agit de dénoncer les violations des droits humains [et du Palestinien ?] dans les pays qui sont dans le collimateur de l’impérialisme US. Si, d’autre part, il s’agit de : « parler des violations des droits humains [et du Palestinien ?] des États-Unis, de la Grande Bretagne, d’Israël, alors, c’est la croix et la bannière pour arriver à les obliger à faire véritablement quelque chose sur la situation. Ce n’est pas impossible, mais c’est fait vraiment à contrecœur et à la suite d’un maximum de luttes internes et de pressions, etc. Mais, vous savez, ce n’est pas comme la liste des ennemis officiels. » Boyle affirme également qu’Amnesty USA a joué un rôle en poussant Amnesty International, qui reçoit environ 20 % de ses fonds de sa section US, à prendre le parti de l’empire. Le pire exemple en est la collusion d’Amnesty avec les US pour justifier la première guerre du Golfe en 1991. Amnesty a joué un rôle-clé en se faisant l’écho de l’histoire qui disait que les soldats irakiens enlevaient les bébés koweitiens, les laissaient mourir et renvoyaient les machines à Bagdad. L’administration Bush Sr. avait claironné cela comme prétexte à une guerre qui était, de toute évidence, destinée à protéger la domination US sur le Moyen-Orient et ses réserves de pétrole stratégiques. Mais l’affaire des couveuses était un canular – rien de cela ne s’était produit. Et quand la vérité a éclaté, Amnesty avait refusé de se rétracter. « Il n’y a absolument rien eu », dit Boyle. « il n’y a jamais eu d’enquête, il y a eu un blackout total de la part du siège de Londres. Ils ont toujours refusé d’admettre qu’ils s’étaient mal comportés. Il n’y a jamais eu d’explication, jamais eu d’excuses. » (…) Après le fiasco du sommet parallèle de Chicago et dans le mécontentement croissant des membres du personnel d’Amnesty USA, Code Pink a lancé une campagne de pétitions dont les premiers signataires sont, entre autres, la colonel Ann Wright et Medea Benjamin. Elles encouragent les membres du CA d’Amnesty USA « à demander la démission de Suzanne Nossel, son allégeance aux acteurs gouvernementaux puissants ne pouvant qu’être un obstacle à la véritable activité et à la mission d’Amnesty ». Ceux qui s’opposent à la guerre et aux injustices doivent soutenir cette démarche. Mais en même temps, la gauche doit constater la compromission du modèle d’organisation des ONG. Il arrive que les ONG participent à diverses actions, comme l’a fait Amnesty USA. Mais à cause de leur intégration à l’establishment libéral, elles ne peuvent pas contester le système et ses priorités. Le soutien désastreux d’Amnesty à l’occupation de l’Afghanistan est la meilleure preuve que la nouvelle gauche qu’il nous faut construire doit rompre avec le modèle des ONG et créer des organisations démocratiques de simples citoyens capables de mener une lutte contre le système. |
♦ Ce qu’il y a d’ouvert dans les « société ouvertes » c’est surtout le trou du cul des enculés. Les sociétés ouvertes sont des sociétés d’enculés car il y a une énorme majorité d’enculés et un petite minorité d’enculeurs. Parmi les enculés, il y a beaucoup d’enculistes, c’est à dire d’enculés qui voudraient aussi enculer. Sociétés ouvertes mon cul ! Il ne faut pas confondre footballeur et footbaliste (Yves Le Manach)
À propos, la mouche des charniers Lévy auquel avait été confié une mission d’expertise sur l’Afghanistan, avait conclu que la chose la plus urgente était de doter l’Afghanistan d’un École Nationale d’Enculage (vous aviez oublié, moi pas). Où en est le projet ? A-t-on jamais vu pareil crétin. C’est un maître du culot. C’est le seul domaine où il soit doué.
Évidemment, en-lui même, un pareil imbécile, une telle nullité, n’a aucune importance. Il n’en a que parce que des « hommes d’État » (un Fabius par exemple), des « chefs d’État » (un Sarkozizi talonnettes par exemple) l’entendent, l’écoutent, tiennent compte de ses avis au lieu de le faire jeter dehors à coups de pieds dans le cul….
— comme le fait en ce moment
le colonel Poutine – un homme dont dépend le sort du monde après celui de la
Russie – avec les trois pisseuses occidentalistes. Il leur fait pan-pan cul-cul
le grand homme, ce qui agite toute la racaille bobo – nibnib en fait – de
l’Occhident. En attaquant un des seuls hommes d’État capables, dans le monde –
le colonel est le principal rempart du monde contre la barbarie hamériquène,
bourgeoise et petite-bourgeoise –, ces pétasses s’avèrent, à leur insu je
l’espère – sinon, ce ne sont pas seulement des sottes, mais des salopes –,
comme des agents de la grosse merde occhidentale et de l’amer Ike. Le colonel
Poutine leur met le marché en main : il veut bien leur accorder une grâce,
mais il faut pour cela qu’elles la sollicitent, comme c’est le cas en France.
Ainsi, cela permettra de voir si ces donzelles sont aussi couillues qu’elles le
prétendent. J’ai bien ri d’ailleurs : une autre pisseuse de la même bande se met un poulet dans le con – oui vous
avez bien lu, on trouve de tout dans un
con aujourd’hui : il est loin le vase de cristal. Je sais pourquoi
la place favorite de Breton au Café de Flore était juste en bas de l’escalier –
dans un supermarché et le « régurgite » – faut-il parler
d’accouchement – en gros plan, dans la rue. Elle fait, sans tambour ni
trompette, ce que Cravan avait promis de faire et ne fit pas vers 1920 :
exposer ses parties génitales sur scène puis se suicider. Mais cela date. ¡Joder
con Putin! ¡Que es un hombre! Cela dit, chier dans une église n’est pas un
acte « pacifique », mais une agression et une profanation. Donc,
application de la loi. Se mettre un poulet dans le con en public n’est pas une
agression. C’est un mode d’expression comme un autre. À ce titre, l’enconnage
de poulets mérite toute la protection due à la
liberté d’expression.
Je ferais remarquer à ces
apprenties démocrates que les démocraties (y compris les antiques) sont
caractérisées par la liberté du culte (et non du cul), liberté qui était
interdite en URSS. Or, chier dans une église, c’est nier la liberté du culte.
Les bailleurs de fonds hamériquins des donzelles, champions de la liberté du
culte, se tirent donc une balle dans le pied. La sentence est donc parfaitement
justifiée.
Enfin, la Russie est
présentement en état de guerre larvée du fait des innombrables ONG
occidentalistes (olus d’un millier) recevant des fonds de l’étranger afin d’y
propager la sédition. Attaquer le chef de l’État sur fonds étranger dans ces
conditions est une haute trahison, intelligence avec l’ennemi, qui méritent le
poteau d’exécution (Agent X27 de Stenberg avec Marlène en espionne qui est
fusillée à la fin et aussi où elle fait « miaou » perchée sur un
poële en faïence. J’ai pleuré en voyant cette séquence
car je viens de perdre mon chat préféré. Il ne souriait jamais, c’était le plus
sérieux des chats). Dans ce cas, le jugement est très clément. Cela va mettre
un peu de plomb dans la tête de ces écervelées, au sens figuré, évidemment. Du
temps de la Loubianka, c’eût été stricto sensu.
De toute façon, le colonel Poutine mène le jeu. —
… Cela indique à quel point de dégénérescence sont tombées les « élytres » de l’Occhident, ce qu’exprime parfaitement un enconnage de poulet. C’est tant mieux d’ailleurs.
Emmanuel Todd :
« Annulons la dette du Vieux Monde ! » [Autrement dit, ruinons
les gros rentiers et indemnisons les autres. Que je sache, c’est nous,
Popu, qui payons en dernier ressort. Donc choisissons ceux que nous paierons
et ceux que nous ruinerons.] Le Point –
Publié le 13/12/2011 L’État est au service d’une oligarchie liée aux
marchés, assure Todd, le « prophète certifié ». Emmanuel Todd est démographe, anthropologue,
historien, politologue. Il vient de publier le tome I de « L’origine des
systèmes familiaux » (Gallimard, coll. « NRF Essais »,
768 p., 29 euros) © Éric Garault, pour « Le Point » Le
Point : Les États sont-ils en guerre contre « les
marchés » ? Emmanuel Todd : Ne soyons pas dupes de ces concepts
mystificateurs, Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation
américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à
l’échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l’argent
des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches
jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se
battent pour les contrôler encore mieux (voir « L’État prédateur »,
de James Galbraith). Il suffit d’observer les parcours de certains individus
entre la haute administration, les firmes américaines, Bruxelles et,
désormais, les gouvernements pour comprendre qu’ils y parviennent. Si une
même caste contrôle les marchés et les États, l’opposition entre les uns et
les autres n’a plus aucun sens. Vous êtes
bien léger avec l’argent des petits épargnants ! Je refuse de
céder au chantage. Lorsqu’ils partaient à la conquête de villes, les Mongols
utilisaient des otages comme boucliers humains. Le groupe des plus riches
fait exactement la même chose : ses otages, ce sont les petits
épargnants. « La
faute aux riches ! »: n’est-ce pas sommaire ? Que cela vous
plaise ou non, l’accumulation excessive d’argent dans les strates supérieures
de la société est l’une des caractéristiques de la période. La baisse, ou la stagnation,
des revenus des gens ordinaires est allée de pair avec la hausse des revenus
des 1 % les plus riches et, à l’intérieur de ce petit groupe, des 0,01 % les
plus riches. Quant à l’État, il faut reconnaître son ambivalence et s’appuyer
sur la partie raisonnable du marxisme pour comprendre ce qui se passe. L’État
est à la fois l’incarnation de l’intérêt général et l’expression de la classe
dominante. L’État social d’après-guerre, l’État gaulliste, et quoi qu’en ait
dit le Parti communiste, agissait
surtout au nom de l’intérêt général, il gérait une croissance pour tous.
Aujourd’hui, l’État est prioritairement un État de classe. Le capitalisme
financier contrôle à nouveau les États. La situation
serait-elle meilleure si les riches étaient moins riches ? Autrement
dit, le problème est-il moral ou économique ? Mon analyse n’a
aucune visée morale. Depuis 1990, l’ouverture des échanges et la
libéralisation des flux financiers ont effectivement provoqué un fantastique
accroissement des inégalités. À ce sujet, je rends hommage à l’école Piketty,
dont il semble que les travaux comparatifs à l’échelle mondiale aient été
décisifs dans l’émergence actuelle de la thématique des 1 % aux
États-Unis et au Royaume-Uni. Aussi opaque que puisse paraître le système, on
peut approcher sa réalité en analysant la façon dont un groupe social
contrôle une partie importante des ressources. Dans ces conditions, la
question essentielle n’est pas celle des marchés en tant que tels, mais celle
de l’oligarchie et de son rapport à l’État. Il faut donc identifier cette
oligarchie et analyser sa structure, son mode de vie, sa composition. S’agit-il
d’un groupe hors sol, d’ »élites mondialisées », expression qui
faisait bondir tout le monde il y a dix ans ? Encore une
fantasmagorie de l’époque ! On croit que le libre-échange globalisé a
engendré une oligarchie transnationale. Parce qu’on fait abstraction des
facteurs culturels, on ne voit pas qu’il existe plusieurs oligarchies dont
les relations sont structurées par d’implacables rapports de forces. La
spécificité de l’oligarchie française,
c’est sa proximité avec la haute administration. Ses membres ont souvent
étudié dans de grandes écoles - sans forcément être des héritiers -, parlent
en général très mal l’anglais, sont incroyablement français dans leurs mœurs
et n’en finissent pas de se faire rouler par les vrais patrons, l’oligarchie
américaine. La soumission à Standard & Poor’s et Moody’s est une
soumission à l’oligarchie américaine. Quant à l’oligarchie allemande,
nouvelle venue dans le système de domination, elle s’habitue ces jours-ci à
traiter les Français comme de simples vassaux. Le charme singulier de
l’oligarchie chinoise est son étroite intrication avec le Parti communiste.
La plupart des analystes passent à côté de cette hétérogénéité. La gauche
nourrit l’illusion d’une égalité au sommet, alors que l’inégalité caractérise
autant le haut que le bas de la structure sociale mondiale. Si les États
ne s’endettaient pas, ils ne s’appauvriraient pas et n’enrichiraient personne
en remboursant leur dette. Cette idée est
complètement à côté de la plaque parce qu’elle méconnaît le mécanisme réel de
l’endettement. On analyse la dette publique à partir du point de vue d’un
emprunteur qui serait coupable d’avoir dépensé sans compter. Les peuples
doivent payer parce qu’ils ont vécu à crédit. Or ce ne sont pas les
emprunteurs qui sont, fondamentalement, à l’origine de la dette, mais les
prêteurs, qui veulent placer leurs excédents financiers. Marx l’avait très
bien vu dans « Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte », les riches
adorent la dette publique ! Un État qui s’endette est un État qui, grâce au
monopole de la contrainte légale, permet aux riches d’obtenir une sécurité
maximale pour leur argent. Donc, ce
n’est pas la faute des gouvernements, puisqu’on les a poussés à
emprunter ? Sauf que ce sont
leurs choix fiscaux qui les ont conduits à se mettre dans la main des plus
riches. Dans « Les dettes illégitimes », François Chesnais montre
bien comment, en France,
les ultrariches ont bénéficié d’une baisse de leurs impôts qui leur permet de
prêter à l’État les ressources dont il s’est lui-même privé.
Sans oublier l’auto-interdiction pour l’État de fabriquer de la monnaie,
établie par la loi Pompidou dès 1973, mais rendue idéologiquement formidable
par le mythe supplémentaire d’une Banque centrale européenne à Francfort,
supposée être hors de portée de l’État français. Chaque année, les Français se voient ainsi
ponctionner, à travers la TVA et les impôts directs, 250 milliards
d’euros, dont près de 50 milliards d’intérêts, qui vont à des
gens qui ont déjà trop d’argent.
Les deux tiers sont d’ailleurs étrangers, parce que la fête est mondiale, les
riches Français pouvant en contrepartie se gaver de la soumission des États
et des peuples. Voilà ce que cache le discours alarmiste et moralisateur sur l’endettement
abyssal, la faillite du pays et la nécessité de sauver le triple A. Derrière l’apparente logique
libérale du système, l’État devient une machine à rançonner les populations
au bénéfice des plus riches. L’impôt est
aussi le fondement de la démocratie. Quand ils rechignent à s’en acquitter,
comme en Grèce, les citoyens sont-ils des victimes ? Je ne peux que
me répéter : on a poussé les Grecs à s’endetter afin de pouvoir mieux
les étrangler. Regardez votre téléviseur : sans cesse des publicités
nous incitent à emprunter. Les banques, pardon, les riches, aiment prêter. Et
les usuriers aiment saisir les biens si l’on ne peut rembourser. Privatiser
les biens de l’État grec, par exemple. Ne
seriez-vous pas un peu complotiste ? Même si « on » les a
poussés, le dealer est-il le seul coupable de la dépendance du drogué ? Le monde de
l’oligarchie est un monde de pouvoir et de complots. En aidant l’État grec à
trafiquer ses comptes, Goldman Sachs s’est comporté en usurier. Maintenant,
ce qu’on appelle « aider » les Grecs, c’est les maintenir en état
d’être rançonnés [ce sont les
puissances financières qui sont sauvées. Tout l’argent va à elle, à charge,
pour Popu grec de rembourser la somme]. La crise de la zone euro n’a pas été fondamentalement
créée par la nonchalance des débiteurs, mais par l’agressivité des prêteurs. Cette
oligarchie, la définiriez-vous comme une classe sociale et, en ce cas,
est-elle dotée d’une conscience de classe ? L’oligarchie se
comporte comme une classe sociale, mais en même temps on sent en elle de
l’irrationalité et même un vent de folie collective. Du coup, je me demande
s’il faut recourir à l’analyse marxiste de l’idéologie ou à la psychiatrie.
Pourtant, un groupe social privilégié n’est pas nécessairement décadent et
irresponsable. À la différence des nobles français du XVIIIe siècle, attachés
à l’exemption fiscale, les classes supérieures anglaises acceptaient une
pression fiscale élevée. Elles ont conquis le monde. L’oligarchie actuelle
est à mille lieues de cet exemple. Il serait préférable, si ce terme ne
renvoyait aux slogans antisémites, de parler de ploutocratie. Gardons en tout
cas à l’esprit que l’oligarchie, pouvoir d’un petit nombre, diffère de
l’aristocratie, qui est celui des meilleurs. Ces
oligarques ont plus à perdre que les autres catégories. L’irrationalité
explique-t-elle tout ? La conduite des
acteurs hésite entre rationnel et irrationnel. Le point de départ de la crise
de 2008, c’est l’accaparement par la Chine et d’autres, grâce à leurs
bas salaires, d’une part croissante de la production mondiale, qui entraîne,
dans les pays riches, une compression des revenus, donc une insuffisance de
la demande. Le résultat, c’est que les salaires évoluent à la baisse, alors
que le volume de la production mondiale augmente. C’est dans ce contexte que
les États-Unis, puissance monétairement dominante, découvrent le mécanisme
fou du crédit hypothécaire. Les ménages américains ne s’endettent pas
seulement pour acheter une plus grande maison, mais pour continuer à
consommer des produits chinois. Et à la veille de la crise de 2008, le
déficit commercial américain s’élève à 800 milliards de dollars. Le système
est étonnant : les États-Unis, forts de leur statut impérial, font de ce
déficit un régulateur keynésien à l’échelle mondiale. Ainsi, l’endettement
est appelé à compenser l’insuffisance de la demande. Bien entendu, le mécanisme
du crédit finit par imploser et les revenus comme les importations par
s’effondrer. Dans ce contexte, les plans de relance concoctés par le G7,
le G8 et le G20 sont une réaction rationnelle. On célèbre le
triomphe de Keynes et le retour de l’État. Voilà qui
n’aurait pas dû vous déplaire ! Le problème, c’est qu’il s’agit d’un keynésianisme
des riches. La relance n’est pas financée
par la création monétaire – la planche à billets –, qui ne coûterait rien à
l’État [mais qui
ruinerait les rentiers petits ou gros], mais par l’endettement, qui permet de sécuriser
l’argent des nantis [ma
cassette, ma cassete] sans apporter la moindre réponse de fond à l’insuffisance de la
demande. Ce pseudo-keynésianisme encourage la croissance chinoise,
booste le CAC 40 et accélère les délocalisations en Europe. À l’arrivée, le fameux
« retour de l’État » n’est rien d’autre que l’instauration d’un
socialisme des riches. L’État doit sauver les riches, nom de code : « les
banques », parce que les banques, qui contrôlent aussi les moyens de
paiement des citoyens, comme l’a très bien dit Frédéric Lordon, ont pris
l’État en otage pour le compte de leurs riches actionnaires. Si on
avait opté pour leur nationalisation, on aurait pu garantir les économies des
gens ordinaires, indemniser les petits actionnaires et sanctionner les coupables[noble tâche]. La vérité de cette période
n’est pas que l’État est impuissant, mais qu’il est au service de
l’oligarchie. Si la relance
profite aux riches - les prêteurs -, l’austérité bénéficiera-t-elle aux
pauvres ? Ce qui est
certain, c’est que le discours antirigueur, incarné par exemple par Martine
Aubry, est complètement archaïque. Les gouvernements ont fini par comprendre
que les politiques de relance ne relançaient que l’économie de la Chine et
des pays émergents. Mais ils refusent toujours la moindre mesure de
protectionnisme national, sectoriel ou européen. Dans ces conditions, la
rigueur peut apparaître comme un refus passif de contribuer à la croissance
de la Chine, une
troisième voie que je qualifierai de « protectionnisme des
imbéciles ». Voilà
la triste vérité, nous sommes gouvernés par des imbéciles [non seulement imbéciles mais
salauds]. Les gens qui sont aux commandes doivent être tenus pour
responsables de leurs actes. Cela dit, je ne suis pas mélenchoniste : je
crois qu’il faut des élites pour gouverner. Il ne s’agit pas de les pendre,
mais de les ramener à la raison. Baroin et Pécresse, l’incompétence au
sommet, sont sans doute sincèrement convaincus que le retour à l’équilibre
budgétaire donne la solution de tous nos problèmes. Toutefois, il n’est pas
exclu que les gouvernements aient inconsciemment fait un autre choix :
si la relance est impossible et le protectionnisme impensable, la réduction
des dépenses budgétaires dans les pays déficitaires est le seul moyen de mettre à
genoux les pays [mercantillistes] exportateurs excédentaires,
en gros l’Allemagne et la Chine, pour les obliger à entrer dans un processus
de négociation. La
fascination française pour le modèle allemand va de pair avec la montée de la
germanophobie... De même que
l’antisémitisme et le philosémitisme constituent deux versions d’un excès
d’intérêt, pathologique, pour la question juive, la germanophobie et la
germanolâtrie sont deux façons de prendre l’Allemagne trop au sérieux, ce qui
contribue à aggraver le problème. Au début de son quinquennat, Nicolas
Sarkozy avait une position assez antiallemande et faisait preuve d’une
certaine souplesse doctrinale en économie. Le maintien de François Fillon à
Matignon et la nomination d’Alain Juppé au Quai d’Orsay ont consacré le
retour de la droite orthodoxe et de ses vieilles lunes économiques et
moralisatrices. C’est alors que le gouvernement et une bonne partie des
élites françaises ont adopté un discours germanolâtre, dangereux pour les
Allemands eux-mêmes. Privés d’un partenaire sympathique mais critique, ils se
sont enfermés dans l’admiration de leur propre modèle. L’urgence aujourd’hui
n’est pas de les flatter, mais de les arrêter. Vous n’allez
pas entonner l’air de la bête immonde ? Cela fait cinquante ans que la
puissance allemande va de pair avec une démocratie solide. Je ne
qualifierai pas forcément de démocratique un pays qui pratique l’union
nationale plus volontiers que l’alternance et où, grâce à une prédisposition
anthropologique à la discipline, les sociaux-démocrates ont pu mener une
politique de compression acceptée des salaires. L’Allemagne a mené une stratégie parfaitement égoïste
[mercantiliste] d’adaptation au libre-échange,
en délocalisant hors de la zone euro une partie de la fabrication de ses
composants industriels, en pratiquant contre la France, l’Italie et l’Espagne
la désinflation compétitive, puis en utilisant la zone euro comme un marché
captif où elle a pu dégager ses excédents commerciaux. Cette stratégie
commerciale est la poursuite d’une tradition autoritaire et inégalitaire par
d’autres moyens. Vous jouez à
nous faire peur ? Je ne joue pas, mais vous devriez avoir peur. Les pays passés sous le contrôle des
technocrates ou menacés sont la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal,
pays de démocratie récente. D’ailleurs, c’est pour les sécuriser dans un
espace démocratique qu’on les a intégrés à l’Europe et à la zone euro. Or,
aujourd’hui, loin de stabiliser ces démocraties fragiles, les mécanismes
bureaucratico-monétaires les renvoient en accéléré aux pires moments de leur
instabilité passée. Oui, l’heure est grave. Le risque de voir resurgir
l’Italie du fascisme, la Grèce des colonels, l’Espagne de Franco, le Portugal
de Salazar est bien réel. Vous voulez que je vous fasse peur ? En
démographe, je vois réapparaître l’opposition des années 1930 entre l’Europe
nord-occidentale des démocraties libérales, où la fécondité tend vers 1,9 ou
2 enfants par femme, et l’Europe autoritaire, fasciste ou communiste
continentale, où la fécondité est ultrabasse, avec 1,3 à
1,5 enfant. Mais que faire si les Allemands sont réfractaires à toute
négociation sur la capacité d’intervention de la BCE ? Devrons-nous
mourir pour l’euro ? N’exagérons pas ! S’il est angoissant de voir
l’Allemagne mettre à genoux ses partenaires tout en s’enivrant de
l’admiration que lui vouent les droites européennes, il ne s’agit pas de
tomber dans la psychose. Souvenez-vous que les Allemands ne voulaient pas
entendre parler de l’euro et qu’ils n’ont cessé, après sa création, de
menacer de sortir de la zone euro. Aujourd’hui, le gouvernement et le
patronat ont compris que la fin de l’euro mettrait l’Allemagne au tapis,
puisqu’elle seule serait dans l’impossibilité de dévaluer. En réalité, les
Allemands sont plus souples qu’on ne l’imagine. Mais ils ne comprennent que la négociation franche et
brutale [sales Boches]. Au fait,
pourquoi tenez-vous tant à l’euro ? Je ne tiens pas
particulièrement à l’euro. Je dis qu’en régime de libre-échange l’euro est
condamné. Je ne prédis pas l’avenir ici, je décris le présent. De toute
façon, l’enjeu immédiat n’est pas l’euro, mais la crise de la dette. Soyons
clair : les dettes
souveraines ne seront jamais remboursées. Même les emprunts allemands
commencent à être suspects. Nous avons deux possibilités : la planche à
billets et le défaut sur la dette, qui serait selon moi préférable, ayant la
netteté d’une opération chirurgicale. Le défaut sur la dette marquera le
début de la reconquête de l’État par l’idéal démocratique, un État
aujourd’hui pillé et rançonné par l’oligarchie financière. Oui, mais,
pour les « otages », petits épargnants français, retraités
américains, ce défaut négocié ressemblerait fort à une spoliation assumée. Mais ce sont les
prêteurs qui nous spolient ! Pourquoi laisserait-on les prédateurs engloutir
ce qui reste du patrimoine national ? Quant aux otages, les petits
épargnants, en France, c’est pour les protéger que la nationalisation des
banques est indispensable. Et cessons de pleurnicher sur le petit retraité
américain, l’Amérique vit à crédit sur le dos du monde depuis des années. Et
ce ne sont pas de petits retraités qui détiennent les deux tiers de la dette
publique française. De plus, un défaut sur la dette de la France entraînerait
des défauts en cascade des autres nations. Dans cette redistribution
générale, les défauts s’annuleraient pour l’essentiel les uns les autres.
Quelques nations seraient perdantes. À l’arrivée, je vous garantis que les plus coupables –
nations ou individus – seront le plus sévèrement punis [je l’espère bien]. On peut
comprendre que nos dirigeants aient la trouille, non ? Plus le naufrage
idéologique et intellectuel de la société est évident, plus les gens d’en
haut s’enivrent de leur discours de domination, plus ils exigent la mise en
vente des biens publics et la baisse des salaires. Et le pouvoir se réfugie
dans une sorte de déni munichois : non contents d’avoir mis en place un système stupide,
des gens supposés être modérés et compétents nous laissent en état
d’impréparation pour gérer son effondrement. Ne nous laissons pas
intimider, une société développée, dotée d’un haut niveau éducatif et
technologique, est parfaitement capable de s’adapter après un effondrement
systémique de cet ordre [ainsi
que le fit exemplairement la Russie après son saccage par ces salopes d’amers
Hiquins en 1991]. Nous traverserons une année très difficile, mais
très vite la libération des énergies et des ressources permettra un nouvel
avenir. La
délégitimation d’élites médiocres et corrompues sera une nouvelle jeunesse
pour notre pays, un coup de balai moins douloureux que celui de 1940, un coup
de balai sans la Wehrmacht ! Propos
recueillis par Elisabeth Lévy Emmanuel Todd (né en 1951) est démographe,
anthropologue, historien, politologue. Il vient de publier le tome I de
« L’origine des systèmes familiaux » (Gallimard, coll. « NRF
Essais », 768 p., 29 E) |
Comme d’habitude, sommaire (comme les exécutions du même nom), c’est à dire bref, droit au but, sans paroles ni développements inutiles. Miss Lévy égale à elle-même.
[SALAUDS] Syrie
: La performance honteuse des médias occidentaux Par As’ad AbuKhalil 11 août 2012 La performance des médias occidentaux (américains, britanniques, français et autres) sur le conflit syrien est tout à fait honteuse. On n’attend pas grand chose des médias américains. Des éditorialistes et des correspondants étrangers mal informés et la lâcheté politique en ont fait des outils de la politique étrangère des États-Unis. C’est particulièrement vrai quand il s’agit de la couverture du Moyen Orient, où un supplément de courage politique et un niveau singulier de connaissance et d’expertise sont plutôt rares, bien que ce soit des éléments essentiels pour contester la politique étrangère US. Mais au sujet de la Syrie, les médias britanniques – y compris le libéral Guardian qui a souvent courageusement dénoncé les politiques étrangères et les guerres de l’occident – sont sur la même ligne que les médias américains. Ces médias ont floué leurs lecteurs à maints niveaux. Leurs manquements peuvent être résumés comme suit : 1. Avoir recours à des méthodes de documentation qui ne sont jamais acceptées pour la couverture du « conflit arabo-isaélien », comme s’appuyer sur des témoignages, par Skype et par email, de gens dont les noms ne sont pas obtenus par un processus aléatoire, et la dépendance aux agences de presse saoudiennes et quataris. 2. Se cacher derrière le cliché que « le gouvernement syrien n’autorise pas les journalistes à entrer » pour justifier les florilèges variés d’erreurs contenues dans les articles. De nombreux journalistes ont soit été autorisés à entrer ou se sont arrangés pour entrer en douce ; l’exonération générale de responsabilité utilisée quotidiennement dans le New York Times est donc inexacte et induit les lecteurs en erreur. Une telle exonération n’est jamais utilisée contre Israël, qui impose des formes strictes de censure aux reportages sur Israël, en particulier quand il perpètre ses crimes de guerre et massacres habituels. 3. Le recours aux comptes-rendus de l’opposition syrienne en exil sans aucun examen ni scepticisme sain. 4. L’hypothèse que les organes médiatiques financés par les Saoudiens ou par les Qataris ne véhiculent pas les programmes de ces gouvernements. 5. Obscurcir exprès le rôle lourd des Frères musulmans dans l’opposition syrienne en exil dans le but de projeter l’image trompeuse d’une opposition laïque. 6. Le rôle que la plupart des journalistes et correspondants occidentaux ont joué sur Twitter pour mener la claque de l’Armée syrienne libre et l’opposition syrienne en exil. La prétention à l’objectivité est abandonnée. 7. Le recours constant (en particulier dans la presse états-unienne) à des « experts » de l’Institut sioniste de Washington pour la politique du Proche-Orient comme s’il n’avait pas de programme de lobby idéologique. La référence à cet Institut n’informe les lecteurs que sur son orientation politique – et c’est un euphémisme. 8. La distorsion délibérée et la fausse représentation d’un camp dans le conflit. 9. L’insistance à affirmer que Bashar al-Assad n’a pas de base de pouvoir en Syrie – en dehors de la communauté alaouite – quand l’endurance montrée par le régime requiert davantage que le recours à la force brutale, pour laquelle le régime est bien connu. 10. L’écart entre la couverture passée de la Syrie, qui a négligé les violations des droits de l’homme par le régime Assad pendant ses années d’entente avec les gouvernements occidentaux et la soudaine découverte de la brutalité du régime. 11. L’obsession des préoccupations israéliennes : les médias couvrent effrontément l’histoire de provenance israélienne sur des armes chimiques syriennes sans jamais mentionner l’énorme arsenal israélien d’armes de destruction massive. 12. Le manque de vérification des informations publiées. 13. Brouiller les lignes entre la politique éditoriale et les articles – ceci a été vrai même dans The Economist – un des meilleurs échantillons du journaliste moderne. 14. Couvrir l’histoire de la Syrie depuis d’autres capitales, à commencer par Beyrouth, où les journalistes sont largement dépendants des services, suggestions et même instructions du bureau de presse Hariri (l’ancien chef du bureau de CNN travaille maintenant pour la famille Hariri). 15. La peur de s’inscrire en faux vis-à-vis des hypothèses et orientations de la politique occidentale. 16. L’absence d’ironie dans les articles sur le soutien qatari et saoudien à la lutte démocratique en Syrie. 17. Couvrir les crimes de guerre et autres méfaits de l’Armée syrienne libre. 18. La réticence à écrire sur les combattants jihadistes étrangers en Syrie jusqu’à ce que le gouvernement US admettent leur présence. 19. La tendance à reprendre les mêmes informations. 20. L’absence d’hésitation à rapporter les mensonges et les fabrications tant qu’ils servent la cause des gouvernements occidentaux et tant qu’ils nuisent à la cause du régime syrien ennemi. 21. Le mépris pour le contexte politique de certains des opposants de dernière minute au régime syrien. Les médias occidentaux n’ont toujours pas écrit sur ces personnalités qui furent des partisans du régime syrien et qui ont prétendu qu’ils étaient des opposants au régime lorsque c’est devenu politiquement et financièrement opportun. 22. Le recours à des journalistes qui ne connaissent pas l’arabe et ne connaissent pas la région continue (sic, c’est le recours qui continue : anglais “continues”). Le New York Times continue d’envoyer des reporters qui ont couvert la politique américaine ou les rondes de la police à NYC pour couvrir la région du Moyen Orient. Personne n’a à rendre compte et il est peu vraisemblable qu’un livre sorte sur les manquements et les échecs des médias occidentaux, qui ont également commercialisé l’histoire de la Libye et qui n’ont jamais eu à rendre compte des mensonges qu’ils ont colportés à son sujet. Source : Al Akhbar Traduction : MR pour ISM |
Néoconservateurs versus « Printemps
arabe » : retour sur le sentier de la guerre dimanche
12 août 2012 – Ramzy Baroud Les
néocons sont de retour avec leurs sales recettes pour un conflit perpétuel Les néoconservateurs
sont de retour avec une vengeance. Tandis que des soulèvements populaires en
Tunisie, en Égypte, au Yémen et dans d’autres pays arabes les ont brièvement
mis hors piste dans la région, l’intervention occidentale en Libye a marqué une nouvelle
opportunité. Maintenant la Syrie promet d’ouvrir la voie à un retour
total des néoconservateurs sur le champ de bataille du Moyen-Orient. « Washington
doit cesser de sous-contracter la politique syrienne aux Turcs, aux Saoudiens
et aux Qataris. Ils participent clairement à l’effort anti-Assad mais les
États-Unis ne peuvent tolérer que la Syrie devienne un État mandataire pour
une autre puissance régionale » écrivait Danielle Pletka, vice
presidente des Études de politiques étrangères et de défense à l’Institut de
l’Entreprise américaine (Washington Post, 20 juillet 2012). Comme
beaucoup de ses pairs néoconservateurs des think-tanks pro-israéliens, Pletka
devrait être un nom familier aux journalistes arabes, qui sont bien
conscients du niveau de destruction provoqué au Moyen-Orient grâce à la
sagesse et des politiques néoconservatrices. Mais ces noms tristement
célèbres sont pourtant rarement évoqués dans les comptes-rendus sur la
situation en Syrie – comme si les principales puissances responsables de la redéfinition
des cartes géopolitiques de la région étaient subitement insignifiantes. Pletka
était la principale partisane d’Ahmad Chalabi, l’Irakien ex-exilé qu’elle
décrivit un jour comme « un associé fidèle de la CIA, acteur-clé dans un
coup malchanceux pour renverser Saddam Hussein » dans les
années ’90 (L.A.Times, 4 juin 2004). Chalabi a dirigé le Congrès
National irakien, qui fut faussement désigné comme une authentique initiative
nationale irakienne. Finalement les membres du Conseil, composé surtout
d’Irakiens en exil ayant des liens avec la CIA et d’autres services de
renseignement occidentaux, réussirent à balancer le pendule dans leur sens,
et l’Irak fut détruit. Bien
que la destruction d’un pays arabe ne soit pas une question morale pour
autant que les néoconservateurs sont concernés, le chaos et la violence
ultérieure qui ont suivi la guerre lancée par les États-Unis en 2003 ont
interdit aux « intellectuels » pro-guerre de promouvoir leurs idées
avec le même langage que naguère. Il fallait réinventer. Des organisations
discréditées furent fermées et de nouvelles créées à la hâte. L’une de ces
plate-formes était l’Initiative de Politique Etrangère, fondée par des
néoconservateurs qui reformulèrent habilement les vieux slogans. Matt Duss,
écrivait dans ThinkProgress.org au sujet de la conférence inaugurale
de l’Initiative de Politique Etrangère sur l’Afghanistan en mars 2009 :
« J’ai été frappé par le peu de sujets de controverse abordés »
écrit-il. « Et c’est vraiment ça, l’idée – dans le sillage de la débâcle
irakienne dont les néoconserateurs sont à juste titre tenus pour
responsables, il ne serait tout simplement pas rentable de battre les
tambours de guerre pour le maximalisme militaire américain. Il faut être un
peu plus astucieux que ça. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ces gars
sont astucieux ». Astucieux,
en effet, puisque les néoconservateurs tentent maintenant de louvoyer dans
leur version du jeu final en Syrie. Leurs efforts sont extrêmement ciblés et
bien coordonnés, faisant un usage impressionnant de leurs liens directs avec
le lobby israélien, les principaux médias US et les dirigeants syriens en
exil. Ils sont présentés comme des « experts en politique
étrangère », alors que leur expertise se limite simplement à leur capacité
à détruire et refaire des pays selon leur convenance – et même celle-ci est
un échec complet. Dans CNN online Elise Labott rend
compte d’une offensive néoconservatrice pour augmenter l’engagement américain
en Syrie : « Mercredi 1er août, des experts en politique étrangère
ont pressé l’administration Obama d’accroître son soutien à l’opposition
armée ». Ces « experts » incluaient : Andrew Tabler du
Washington Institute for Near East Policy (WINEP), un autre canal
pro-israélien à Washington. Il a été fondé en 1985 comme département de
recherche pour l’influent groupe de lobbying israélien AIPAC, mais depuis il
a réussi à se rebaptiser comme organisation américaine intéressée à faire
progresser « une compréhension équilibrée et réaliste des intérêts
américains au Moyen-Orient ». Obama
sous la pression des « experts » néoconservateurs Obama,
contraint bien sûr sous la pression des « experts ». Selon CNN, a signé un ordre
secret « mentionné comme une « découverte » du Renseignement
permettant un soutien clandestin par la CIA et d’autres agences ». Mais
les néoconservateurs en veulent davantage. Le bain de sang en Syrie a dévasté
non seulement la société syrienne il a aussi marqué l’arrêt, dans les sociétés arabes, des campagnes en
faveur d’une démocratie selon leurs propres conditions. Le
conflit prolongé en Syrie et l’implication de différents acteurs régionaux
font qu’il est impossible aux néoconservateurs de rester cachés derrière
leurs nouvelles appellations et qu’ils préparent doucement leur retour. Pour
eux, c’est maintenant ou jamais. Le
31 juillet, l’AIPAC
écrivait à tous les membres du Congrès, les pressant de signer un projet de
loi présenté par Ileana Ros-Lehtinen et Howard Berman. Intitulé « La
réduction de la menace iranienne et l’Acte pour les droits humains en Syrie
(HR.1905), ce projet, s’il passe, « établira un état de guerre virtuel
avec l’Iran », selon le Conseil pour l’intérêt national. La sagesse des
vieux néoconservateurs arguant d’un lien inéluctable entre la Syrie, l’Iran
et leurs alliés dans la région est maintenant exploitée au maximum. Quelques jours plus tôt, le
27 juillet, 56 éminents « experts conservateurs en politique
étrangère » avaient pressé Obama d’intervenir directement en Syrie. « Si les États-Unis
n’agissent pas les premiers, soit individuellement, soit de concert avec des
nations de même inspiration, des milliers d’autres civils syriens vont sans
doute mourir, et la guerre civile émergeante en Syrie attisera probablement
d’autres instabilités au Moyen-Orient ». Le
timing de la lettre organisé en partie par l’Initiative de Politique
Etrangère, ne devait rien au hasard. Elle a été publiée la veille de la
première réunion du groupe de contact « Amis de la Syrie » en
Tunisie, ce qui suggère qu’elle visait à aider à définir l’ordre du jour
américain relatif à la Syrie. Parmi les signatures des noms familiers
associés à l’histoire de la guerre irakienne : Paul Bremer, Elizabeth
Cheney, Eric Edelman, William Kristol, et bien sûr Danielle Pletka. En l’absence d’une stratégie claire
concernant la Syrie, les néoconservateurs toujours organisés semblent être
les seuls à avoir un projet clair, quoique désastreux. Dans son écrit du
Washington Post, Pletka argumente en faveur d’une intervention, enjambant
pays, peuples, sectes et groupes de tous types comme si le Moyen-Orient
n’était qu’un échiquier gouverné par des ambitions délirantes mais
persistantes. Dans un seul paragraphe, elle mentionne l’Iran, le Hezbollah,
les Gardiens de la Révolution iranienne, des terroristes cherchant à
déstabiliser l’Irak, « le gouvernement fantoche à Beyrouth » et
« les groupes terroristes palestiniens voués à a destruction
d’Israël ». Ce
n’en est pas moins cette sorte d’expertise politique » qui a gouverné la
politique étrangère US au Moyen-Orient pendant près de deux décennies. A
présent que le bref répit s’achève, les néoconservateurs sont de retour avec
leurs cartes géographiques bizarres, leurs visions sinistres et une recette
infaillible de conflit perpétuel [Guerre perpétuelle pour la paix ! La
guerre, c’est la paix ! Salopards ! Ordures infectes]. *Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est un journaliste international et le directeur du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Mon père était un combattant de la liberté : L’histoire vraie de Gaza (Pluto Press, London), peut être acheté sur Amazon.com. Son livre, La deuxième Intifada (version française) est disponible sur Fnac.com – 11 février 2012 8 août 2012 – The Palestine Chronicle – Vous
pouvez consulter cet article à : Traduction : Info-Palestine.net – Marie Meert |
Michel Garroté – La secrétaire d’ État américaine Hillary Clinton s’engage aujourd’hui samedi, à Istanbul, à « accélérer la fin » de l’effusion de sang ainsi qu’à « accélérer la fin » du régime Assad en Syrie. Hillary Clinton évoque également des « plans opérationnels avec la Turquie ». Hillary Clinton rappelle en outre qu’il existe des liens entre le Hezbollah, l’Iran et la Syrie et que ces liens prolongent la vie du régime Assad. Hillary Clinton confirme que les États-Unis continuent d’accroître la pression de l’extérieur et qu’ils prennent de nouvelles sanctions destinées à casser les liens entre l’Iran, le Hezbollah et la Syrie. |
Ispisse di counasse qui prend les gens pour des cons : « la fin de l’effusion de sang » et « la fin du régime al Assad » sont contradictoires. La chute brutale du régime Assad signifie le passage immédiat de 20.000 morts à 500.000 morts, comme d’hab. Les amères Loques ont fait leurs preuves depuis vingt ans avec des scores variant de 160.000 à un million et demi. Ce scénario s’est répété au moins cinq fois.
Enfin, ne voilà-t-il pas que la prolongation des combats est la faute aux liens de la Syrie avec l’Iran et le Hezbollah. Salope, salope, salope, trois fois salope. Je vous l’avais déjà dit : les femmes qui arrivent à ce genre de poste dans un monde d’hommes sont deux fois plus salopes que les mâles car elles ont dû faire deux fois plus de saloperies pour y parvenir. Qu’attend-elle pour agiter sa petite fiole (Les Grenouilles, Aristophane). Ça, c’est un coup des nouveaux cons : Cf. ci-dessus : Les nouveaux cons sont de retour.
Le seul moyen de mettre fin à l’effusion de sang serait une victoire totale et rapide de Bachar al Assad (Cf. Hillary Clinton à Ankara : jactance & dures réalités, INFOSyrie).
Nasr a poursuivi : « Les Saoudiens disposent
de moyens financiers considérables et entretiennent des relations profondes
avec les Frères musulmans et les Salafistes » – ces extrémistes sunnites
qui considèrent les Chiites comme des apostats. « La dernière fois que
l’Iran a été une menace, les Saoudiens sont parvenus à mobiliser les Islamistes
radicaux de la pire espèce. Une fois que vous les avez fait sortir de la
boîte, vous ne pouvez plus les y faire ré-entrer. » La famille royale saoudienne a été, alternativement, un sponsor des extrémistes sunnites et leur cible. Ceux-ci condamnent la corruption et la décadence qui règne au sein de la myriade de princes de la famille. Les princes font le pari qu’ils ne seront pas renversés tant qu’ils continuent de soutenir les écoles religieuses et les œuvres caritatives liées aux extrémistes. La nouvelle stratégie de l’Administration repose lourdement sur ce marché. Nasr a comparé la situation actuelle avec la période durant laquelle al-Qaïda a émergé pour la première fois. Dans les années 80 et au début des années 90, le gouvernement saoudien a proposé de subventionner la guerre secrète américaine livrée par procuration en Afghanistan par la CIA contre l’Union soviétique. Des centaines de jeunes Saoudiens furent envoyées dans les zones frontalières du Pakistan, où ils ont établi des écoles religieuses, des bases d’entraînement et des installations de recrutement. Ensuite, comme aujourd’hui, nombre d’agents qui étaient payés avec de l’argent saoudien étaient des Salafistes. Parmi eux, bien sûr, se trouvaient Oussama ben Laden et ses associés, qui fondèrent al-Qaïda en 1988. Cette fois-ci, m’a raconté le conseiller auprès du gouvernement étasunien, Bandar et d’autres Saoudiens ont assuré à la Maison blanche qu’« ils surveillent de très près les fondamentalistes religieux. Leur message était le suivant : « Nous avons créé ce mouvement, et nous pouvons le contrôler » [facile à dire, plus difficile à faire. Ainsi, certains de ces missiles contrôlables ont-ils atteint leur vitesse de libération]. Ce n’est pas tant que nous ne voulons pas que les salafistes lancent des bombes, ce qui nous importe sur qui ils les lancent – le Hezbollah, Moqtada al-Sadr, l’Iran et les Syriens, si ces derniers continuent de travailler avec le Hezbollah et l’Iran. » Le Saoudien a dit qu’aux yeux de son pays, c’était prendre un risque politique que de se joindre aux États-Unis dans la confrontation avec l’Iran : Bandar est déjà perçu dans le monde arabe comme étant trop proche de l’Administration Bush. « Nous avons deux cauchemars, » m’a dit cet ancien diplomate : « Que l’Iran acquière la bombe et que les États-Unis attaquent l’Iran. Je préférerais que les Israéliens bombardent les Iraniens, comme ça nous pourrions rejeter la faute sur eux. Si c’est l’Amérique qui s’en charge, nous serons condamnés. » L’année dernière, les Saoudiens, les Israéliens et l’Administration Bush ont réalisé une série d’ententes officieuses sur leur nouvelle orientation stratégique. Au moins quatre éléments principaux étaient impliqués, m’a dit le conseiller du gouvernement étasunien. D’abord, Israël serait assuré que sa sécurité est primordiale et que Washington, l’Arabie Saoudite et d’autres États sunnites partageaient sa préoccupation concernant l’Iran. Deuxièmement, les Saoudiens conseilleraient vivement au Hamas, le parti palestinien islamiste qui a reçu le soutien de l’Iran, de réduire ses agressions anti-israéliennes et de commencer à discuter sérieusement sur le partage du pouvoir avec le Fatah, le groupe palestinien plus laïc. (En février, les Saoudiens ont agit en médiateurs pour finaliser un accord à la Mecque entre les deux factions. Cependant, Israël et les États-Unis ont exprimé leur insatisfaction sur ses termes.) Le troisième élément était que l’Administration Bush travaillerait directement avec les nations sunnites pour contrer l’ascendance chiite dans la région. Quatrièmement, le gouvernement saoudien, avec l’approbation de Washington, apporterait les fonds et l’aide logistique pour affaiblir le gouvernement du Président syrien Bashar Assad. Les Israéliens croient qu’en mettant une telle pression sur le gouvernement d’Assad cela le rendra plus conciliant et plus ouvert à des négociations. La Syrie est un point de passage majeur pour les armes du Hezbollah. Le gouvernement saoudien est aussi en conflit avec les Syriens sur l’assassinat de Rafik Hariri, l’ancien Premier ministre libanais, à Beyrouth en 2005, pour lequel ils tiennent les Syriens pour responsables. Hariri, un milliardaire sunnite, était étroitement lié au régime saoudien et au prince Bandar. (Une enquête de l’ONU a fortement suggéré que les Syriens étaient impliqués, mais sans apporter de preuve directe. Une autre enquête est prévue, conduite par un tribunal international.) Patrick Clawson, du Washington Institute for Near East Policy, a décrit la coopération des Saoudiens avec la Maison blanche comme étant une avancée importante. « Les Saoudiens comprennent que s’ils veulent que l’administration fasse une offre politique plus généreuse aux Palestiniens, ils doivent persuader les États arabes de faire une offre plus généreuse aux Israéliens », m’a dit Clawson. La nouvelle approche diplomatique, a-t-il ajouté, « montre un réel degré d’effort et de sophistication, ainsi qu’une touche de dextérité à laquelle l’Administration ne nous a pas toujours habitués. Qui prend le plus grand risque – nous ou les Saoudiens ? À un moment où l’image de l’Amérique au Proche-Orient est extrêmement mauvaise, les Saoudiens nous soutiennent vraiment. Nous devrions nous estimer heureux ! » Le conseiller du Pentagone, lui, avait un point de vue différent. Il a dit que l’Administration s’était tourné vers Bandar en « repli », parce qu’elle avait réalisé que la guerre en Irak qui avait échoué pourrait laisser le Proche-Orient comme « une proie facile ». |
Syrie : la guerre
des mensonges et de l’hypocrisie par Robert Fisk, dans The Independent, le 29 juillet 2012 Robert Fisk est le correspondant à Beyrouth du journal britannique The Independent. Il est considéré, à juste titre, par le Financial Times, comme « l’un des plus remarquables reporters de sa génération ». Ouvrages récents : La Grande Guerre pour la civilisation : l’Occident à la conquête du Moyen-Orient (1979-2005), La Découverte, 2005 et Liban, nation martyre, Editions A&R et du Panama, 2007 Traduit de l’anglais par GV pour ReOpenNews A-t-on déjà vu une guerre aussi hypocrite au Moyen-Orient ? Une guerre aussi lâche et dépourvue de morale, avec autant de fausses rhétoriques et d’humiliations publiques ? Et je ne parle pas des victimes physiques de la tragédie syrienne. Je me réfère aux immondes mensonges et à la fausseté de ceux qui nous gouvernent, et à notre opinion publique – à l’Est comme à l’Ouest. La réponse au massacre fut une vaste pantomime plus digne de Jonathan Swift que de Tolstoï ou Shakespeare. Pendant que le Qatar et l’Arabie Saoudite arment et financent les rebelles en Syrie pour renverser la dictature alaouito-chiito-baasiste de Bachar el-Assad [très bien documenté par Der Spiegel le 26 juillet – NdT], Washington n’émet pas une seule critique vis-à-vis d’eux. Le Président Obama et son secrétaire d’État, Hillary Clinton, disent vouloir la démocratie en Syrie, mais le Qatar est une autocratie et l’Arabie Saoudite est parmi les pires exemples de califats autoritaires de tout le monde arabe. Les dirigeants de ces deux États héritent du pouvoir à travers leurs liens familiaux – tout comme Bachar –, et l’Arabie Saoudite est un allié des rebelles salafistes wahhabites en Syrie, exactement comme ils furent les plus fervents supporters du régime médiéval des talibans pendant les années les plus noires en Afghanistan. De fait, 15 des 19 pirates de l’air criminels du 11 Septembre 2001 venaient d’Arabie Saoudite – [et pourtant] nous sommes allés bombarder l’Afghanistan. Les Saoudiens répriment leur propre minorité chiite tout comme ils veulent maintenant anéantir la minorité chiite alaouite en Syrie. Et nous croyons vraiment que l’Arabie Saoudite veut instaurer la démocratie en Syrie ? Et au Liban, se trouve le parti milicien chiite du Hezbollah, qui n’est autre que la main de l’Iran chiite, fidèle allié du régime d’Assad. Depuis 30 ans, le Hezbollah a défendu les chiites du Sud-Liban opprimés par l’agression israélienne. Ils se sont présentés comme les défenseurs des droits des Palestiniens notamment à Gaza. Mais face au lent effondrement de leur impitoyable allié en Syrie, ils ont perdu leur langue. Pas un mot – pas même de leur chef Sayed Hassan Nasrallah [depuis, Nasrallah a retrouvé sa langue : les armes qui ont vaincu les criminels juifs de Palestine en 2006 étaient Syriennes] – sur l’enlèvement et le massacre de civils syriens par les soldats de Bachar et les milices « Shabiha ». Et puis nous avons les héros de l’Amérique, Hillary Clinton, le secrétaire à la Défense Leon Panetta, et Obama lui-même. Clinton a lancé un « véritable avertissement » à Assad. Panetta, celui-là même qui a répété aux dernières troupes US en Irak ce gros mensonge sur les liens entre Saddam Hussein et le 11/9, annonce aujourd’hui qu’en Syrie « la situation échappe à tout contrôle. » Cela fait six mois que ça dure ! Et il vient tout juste de le réaliser ? Quant à Obama, il déclarait la semaine dernière qu’ « étant donné la montagne d’armes nucléaires qu’il possède, nous continuerions à montrer clairement à Assad que le monde entier le surveille. » Cela dit, n’était-ce pas le journal irlandais Skibbereen Eagle qui, inquiet des projets russes vis-à-vis de la Chine, déclarait qu’il « tenait à l’œil… le tsar de Russie » ? C’est maintenant le tour d’Obama de montrer le peu d’influence qu’il a sur les principaux conflits dans le monde. Bachar doit vraiment trembler de peur ! Mais est-on bien certain que l’administration veuille exposer au monde entier les archives sur les tortures atroces pratiquées par le régime de Bachar el-Assad ? Rappelons qu’il y a quelques années, l’administration Bush envoyait des musulmans à Damas pour que les tortionnaires d’Assad leur retournent les ongles et leur extorquent quelques renseignements, des hommes qui étaient capturés sur demande du gouvernement US et emprisonnés dans l’antichambre de l’enfer que les rebelles ont réduit en miettes la semaine dernière. Les ambassades occidentales ont consciencieusement fourni aux tortionnaires des listes de questions à poser aux prisonniers. Voyez-vous, Bachar était notre créature. Et puis, il y a aussi ce pays voisin qui doit nous être tellement reconnaissant : l’Irak. La semaine dernière, ce pays a subi 29 attentats à la bombe dans la même journée, touchant 19 villes, tuant 111 civils et en blessant 235 autres. Le même jour, le bain de sang en Syrie faisait à peu près le même nombre de victimes. Mais l’Irak passe loin derrière la Syrie aujourd’hui, et ne fait plus la une, comme on dit ; car bien sûr, nous avons apporté la liberté en Irak, la démocratie de Jefferson, etc., etc., n’est-ce pas ? Et donc, ce massacre à l’est de la Syrie n’a pas vraiment eu le même impact. Rien de ce que nous avons fait en 2003 n’a amené à ce que l’Irak endure aujourd’hui. Est-ce que c’est clair ? Et, parlant de journalisme, qui donc à BBC World News a décidé que même les préparatifs des Jeux olympiques avaient la priorité sur les massacres de ces derniers jours en Syrie ? Les journaux britanniques et la BBC vont traiter les Jeux olympiques comme une actualité locale, et c’est bien normal. Mais ce qui est lamentable, c’est cette décision prise par la BBC – la “broadcasting ‘world’ news to the world’” – de donner priorité au passage de la flamme olympique par rapport aux enfants syriens qui meurent, même lorsque les courageux reporters de la chaine(*) envoient leurs reportages directement depuis Alep. Et enfin, il y a nous, citoyens libéraux progressistes, si prompts à descendre dans les rues pour protester contre les massacres de Palestiniens par Israël. Chose tout à fait légitime par ailleurs. Quand nos dirigeants politiques sont si rapides à condamner les Arabes pour leur sauvagerie, mais n’osent pas émettre la moindre critique envers l’armée israélienne lorsqu’elle commet des crimes contre l’humanité – ou regarde ses alliés le faire au Liban – des gens ordinaires doivent rappeler au monde qu’ils ne sont pas aussi timides que leurs dirigeants. Mais quand le nombre de victimes en Syrie se monte à 15.000 voire 19.000 – c’est-à-dire presque 14 fois celui de l’incursion d’Israël à Gaza en 2009 – pas même un manifestant, excepté les expatriés syriens, ne descend dans la rue pour condamner ces crimes contre l’humanité. Les crimes d’Israël n’ont pas atteint ce degré de violence depuis 1948 [Le pire des crimes de l’État juif est que ces crimes de moindre intensité durent depuis 65 ans et que les Juifs palestiniens ont manifestement l’intention qu’ils durent infiniment]. Qu’on le veuille ou non, le message qui ressort de tout cela est le suivant : nous demandons la justice et le droit à la vie pour les Arabes s’ils sont opprimés par l’Occident ou ses Alliés israéliens, mais pas lorsqu’ils le sont par d’autres Arabes [effectivement parce que les va-t-en guerre Obama, Clinton, Sarkozy, Flanby, la mouche des charniers Lévy, etc. nous l’interdisent par leur intervention même Cf. Le crime d’Obama]. Ce faisant, nous oublions la « grande vérité ». Nous voulons renverser la dictature syrienne, non pas parce que nous aimons les Syriens ou détestons notre ex-ami Bachar el-Assad, ou parce que nous voulons nous en prendre à la Russie [Bien sûr que si, gros malin puisque le colonel Poutine l’a dit : attaquer l’Iran serait attaquer la Russie. Or attaquer la Syrie, c’est attaquer l’Iran dis-tu ci-dessous. Le veto de Poutine vient de loin, il l’avait annoncé il y a belle lurette : puisque attaquer la Syrie c’est attaquer l’Iran, le veto de Soutine suit automatiquement. On a pu admirrer la cohorte des TDC occhidentaux espérant stupidement faire fléchir le colonel Poutine. Bandes de crétins, pauvres merdeux ! Poutine, ça c’est un homme !] qui a d’ailleurs toutes les cartes en main pour occuper la première place au Panthéon de l’hypocrisie, mais beaucoup plus prosaïquement pour donner une leçon à l’Iran et peut-être contrer ses plans d’armement nucléaire, si toutefois ils existent. Autrement dit, tout cela n’a rien à voir avec les droits de l’homme, le droit à la vie, ou le massacre d’enfants syriens. Quelle horreur ! [En français dans le texte – Ndt] Robert Fisk |
En droit, on peut envisager une résolution pour la Syrie fondée sur le devoir de protéger. Mais, outre le fait qu’elle serait très difficile à mettre en œuvre car la géographie et la puissance de l’armée syrienne n’ont rien à voir la Libye, une telle résolution serait bloquée par la Russie et la Chine qui ont particulièrement mal apprécié de se faire truander par le forçage de la résolution 1793. Sur le fond, ces puissances sont excédées par l’interventionnisme US qui sème la terreur dans le monde du Vietnam au Chili, de l’Irak à l’Afghanistan. Ce petit peuple de 300 millions de personnes s’est organisé, car c’est un vrai dictateur, pour dominer les six milliards d’habitants de la planète. Il s’est pour cela doté de 45 % des dépenses militaires dans le monde et décide, au nom de ses intérêts, des régimes à renverser. Eh bien la Russie et la Chine lui disent que c’est too much. L’affaire de Syrie est un tournant dans les relations internationales. |
La responsabilité de
l’occident en Syrie avec la France qui passe à l’offensive Quand on évoque les victimes, notamment civiles, d’un conflit comme celui qui est en cours en Syrie, certains disent qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs. Passons sur le fait que ces gens là pleurent quand même les victimes quand elles sont causées par le camp auquel ils sont hostiles, et indifférents aux victimes du camp qui a leurs faveurs. On peut donner l’exemple de Bassam Mohieddine ce cinéaste Syrien âgé de 57 ans qui vient d’être assassiné près de chez lui à Damas.. Figurez-vous que dans l’annonce de sa mort, Le Nouvel Observateur a déjà pris acte du fait que la Syrie n’existait plus : Un cinéaste alaouite assassiné près de Damas Eh oui, c’était un cinéaste alaouite, pas Syrien. Demain, le nouvel Observateur nous parlera de tel cinéaste en nous disant qu’il est catholique, de tel autre qu’il est musulman , bouddhiste ou encore juif. Il y a quelque chose de décidément pourri dans la presse française. Notre ministre de la culture (kicédéja) n’a pas eu un mot sur l’assassinat de ce confrère (elle prétend être cinéaste) . Pour en revenir aux omelettes, il y a omelette et omelette et celle que concoctent les prétendus rebelles en Syrie est déjà avariée tant elle regorge d’ingrédients apportés par les monarchies du Golfe et les puissances occidentales emmenées par les Etats Unis. Je vous propose un article de Seumas Milne qui explique bien tout ça et notamment les manœuvres occidentales pour faire en sorte que les Syriens s’entretuent. Tous ces gens là,ces monarques et même le premier ministre Turc, dépourvus finalement de vision historique, ne semblent pas comprendre que la destruction de la Syrie ne pourra pas être sans graves conséquences pour leurs pays respectifs. Les Etats Unis s’en contrefichent, tant que l’exploitation et la commercialisation du pétrole et du gaz restent assurées. Ils sauront très bien gérer des micro-Etats qui passeront leur temps à s’entre déchirer entre deux trêves obtenues par la médiation de l’Oncle Sam. Pour comprendre ce qui se passe en Syrie je ne peux que recommander la lecture d’un papier de Seymour Hersh paru dans le New Yorker en 2007 et disponible en français ici [DOC 2012-08-11]. Il y a là de quoi rendre la vue à bien des aveugles. Sur le terrain, la situation semble évoluer en faveur des troupes gouvernementale sans qu’on puisse dire qu’il s’agit là d’un pas décisif vers un retour au calme en Syrie. Car comme le dit Seumas Milne, la paix dépend pour beaucoup de l’attitude des gouvernements occidentaux et des monarchies arabes. Il n’est pas du tout acquis que ces derniers vont jeter l’éponge, au contraire. J’espère me tromper, mais je pense qu’il faut s’attendre à plus d’ingérence de la part de l’Occident. Avec des prétextes humanitaires, comme d’habitude. Tenez, la France va dépêcher des équipes médicales en Jordanie auprès des réfugiés Syriens. Louable attention, il est vrai. Mais pourquoi envoyer des médecins militaires et ne pas s’appuyer d’abord sur des organisations bien connues, comme la Croix Rouge, Médecins du Monde ou Médecins Sans frontières ? Mon petit doigt me dit que c’est le subterfuge choisi par Laurent Fabius et le gouvernement français pour se livrer à des activités d’espionnage et d’encadrement des combattants antigouvernementaux sur le flanc sud de la Syrie. Finalement, ce n’est peut-être pas anodin si Le Point titre ainsi son papier sur cette mission médicale : Syrie : la France passe à l’offensive * * * L’intervention est désormais le moteur de la
descente aux enfers de la Syrie Le soutien des régimes occidentaux et du Golfe aux combattants rebelles n’apporte pas la libération aux Syriens mais une escalade des conflits sectaires et de la guerre. Par Seumas Milne, The Guardian (UK) 7 août 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri La destruction de la Syrie bat maintenant son plein. Ce qui avait commencé comme un soulèvement populaire il y a 17 mois est maintenant une guerre civile totale alimentée par des puissances régionales et mondiales et qui menace d’engloutir l’ensemble du Moyen Orient. Alors que la bataille pour l’antique cité d’Alep continue à détruire et que les atrocités se multiplient des deux côtés, le danger que le conflit déborde par delà les frontières de la Syrie s’accroît. La défection du premier ministre Syrien est le coup le plus spectaculaire marqué pour l’instant par un programme bien financé même s’il est peu probable qu’il signale un effondrement imminent du régime. Mais la capture de quarante-huit pèlerins Iraniens – ou Gardiens de la révolution sous cette couverture selon qui vous croyez – ainsi que le risque de plus en plus élevé d’une attaque turque dans les régions kurdes de Syrie et un afflux de combattants djihadistes donnent une idée de ce qui est en jeu aujourd’hui. L’interventionnisme régional et occidental est à la base de l’escalade du conflit. Ce n’est pas l’Irak, bien sûr, avec des centaines de milliers de soldats au sol, ou la Libye avec des bombardements aériens dévastateurs. Mais la forte augmentation des livraisons d’armes, des financements et du soutien technique fournis pas les États-Unis, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie et d’autres ces derniers mois a donné un coup de fouet considérable aux moyens d’action des rebelles, ainsi qu’au bilan des victimes. Barack Obama a jusqu’ici résisté aux demandes des faucons néo-conservateurs et libéraux pour une intervention militaire directe. Au lieu de cela, il a autorisé des formes plus traditionnelles de soutien militaire clandestin, dans le style du Nicaragua, apporté par la CIA aux rebelles syriens. Les États-Unis, qui avaient soutenu le premier coup d’Etat en Syrie en 1949 , financent depuis longtemps des organisations d’opposition. Mais il y a quelques mois, Obama a donné un ordre secret autorisant (ainsi qu’un soutien ouvert, financier et diplomatique) un soutien clandestin à l’opposition armée. Ce qui comprend les paramilitaires de la CIA sur le terrain, le «commandement et le contrôle»ainsi que l’assistance en matière de télécommunications, et l’acheminement des livraisons d’armes du Golfe via la Turquie pour des groupes de combattants syriens partenaires. Après le blocage le mois dernier par la Russie et la Chine de sa dernière tentative pour obtenir l’appui des Nations Unies pour un changement de régime par la force, l’administration américaine a fait savoir qu’elle allait maintenant intensifier le soutien aux rebelles et coordonner avec Israël et la Turquie des plans de «transition» pour la Syrie. “Vous remarquerez que ces deux derniers mois, l’opposition a été renforcée,” a déclaré un haut fonctionnaire américain au New York Times vendredi dernier. “Maintenant nous sommes prêts à accélérer.” Ne voulant pas être en reste, William Hague, se vantait que la Grande-Bretagne était aussi en train d’accroître sont soutien “non-létal” pour les rebelles. Les États autocratiques d’Arabie Saoudite et du Qatar apportent l’argent et des armes , comme l’a reconnu cette semaine le Conseil National Syrien (CNS) soutenu par l’Occident, tandis que la Turquie, membre de l’OTAN, a mis en place la logistique et la formation de base pour l’Armée Syrienne Libre (ASL) dans ou près de la base aérienne américaine d’Incirlik. Pour les Syriens qui veulent la dignité et la démocratie dans un pays libre, la dépendance rapide et multiforme de leur soulèvement vis-à-vis de l’aide étrangère est un désastre – plus encore que ce ne fut le cas en Libye. Après tout ce sont désormais des officiels du régime dictatorial et sectaire d’Arabie Saoudite qui choisissent quels groupes armés obtiendront de l’argent, et non pas des Syriens. Et ce sont des agents secrets des États-Unis, le pays qui parraine l’occupation israélienne du territoire syrien et des dictatures dans la région, qui décident quelles unités rebelles auront des armes. Les militants de l’opposition insistent pour affirmer qu’ils vont préserver leur autonomie, fondée sur un soutien populaire profondément enraciné. Mais il est clair que la dynamique du soutien externe risque de transformer les organisations qui en dépendent en instruments de leurs commanditaires, plutôt que les personnes qu’ils cherchent à représenter. Les financements du Golfe ont déjà aiguisé le sectarisme religieux dans le camp des rebelles, tandis que les informations de cette semaine sur la désaffection de l’opinion vis-à-vis des combattants rebelles à Alep illustrent les dangers de groupes armés étrangers qui s’appuient sur des gens d’ailleurs plutôt que sur leurs propres communautés. Le régime syrien est bien entendu soutenu par l’Iran et la Russie, comme il l’est depuis des dizaines d’années. Mais une meilleure analogie pour comprendre l’implication des pays occidentaux et du Golfe dans l’insurrection syrienne serait si l’Iran et la Russie sponsorisaient une révolte armée, disons, en Arabie Saoudite. Pour les médias occidentaux, qui ont largement traité du soulèvement syrien comme d’une lutte unidimensionnelle pour la liberté [la liberté mon cul], les preuves aujourd’hui inévitables de tortures et d’exécutions de prisonniers par les rebelles – ainsi que de kidnappings par des organisations du genre al Qaïda, qui une fois de plus se retrouvent dans une alliance avec les États-Unis – semblent avoir été comme un choc. En réalité, la crise syrienne a toujours eu plusieurs dimensions correspondant aux lignes de faille les plus sensibles de la région. C’était au début un authentique soulèvement contre un régime autoritaire. Mais il a évolué de plus en plus vers un conflit sectaire dans lequel le régime Assad dominé par les Alaouites a pu se présenter lui-même comme le protecteur des minorités – alaouite, chrétienne et kurde – contre une marée d’opposition dominée par les sunnites. L’intervention de l’Arabie saoudite et d’autres autocraties du Golfe, qui ont essayé de se protéger d’un bouleversement arabe plus large en jouant la carte anti-chiite, a pour objectif transparent une société sectaire, pas une société démocratique. Mais c’est la troisième dimension – alliance de la Syrie avec Téhéran et le mouvement résistance chiite libanais, le Hezbollah – qui a transformé la lutte en Syrie en guerre par procuration contre l’Iran et en un conflit global. Beaucoup d’opposants Syriens opposeront qu’ils n’avaient d’autre choix que d’accepter le soutien de l’étranger s’ils devaient se défendre eux-mêmes contre la brutalité du régime. Mais comme le soutient le leader de l’opposition indépendante Haytham Manna, la militarisation du soulèvement a réduit sa base populaire et démocratique – tout en aggravant considérablement le bilan des victimes. Il y a toutes les chances que la guerre puisse se répandre hors de Syrie. La Turquie, qui a une importante population alaouite chez elle ainsi qu’une minorité kurde réprimée depuis longtemps, a revendiqué le droit d’intervenir contre les rebelles Kurdes en Syrie après le retrait par Damas de ses troupes dans les villes kurdes. Des affrontements provoqués par la guerre en Syrie se sont intensifiés au Liban. Si la Syrie devait de fragmenter, tout le système post-ottoman des frontières et des États du Moyen Orient pourrait être remis en question avec elle. Cela pourrait se produire aujourd’hui indépendamment de la durée de survie d’Assad et de son régime. Mais l’intervention en Syrie revient à prolonger le conflit, plutôt que de donner un coup fatal au pouvoir [Le nuisible nain hongrois ne se satisfait pas de ses 160.000 morts en Lybie. Il aimerait bien faire un carton de 500.000 morts en Syrie]. Seule la pression pour un règlement négocié, que l’Occident et ses amis ont si vigoureusement bloqué, peut maintenant donner aux Syriens la possibilité de déterminer leur propre destin – et de stopper la descente du pays aux enfers. |
Un revirement fascinant s’est opéré dans les médias-systèmes étasuniens : Au bout d’un an de propagande anti-syrienne et de mensonges, des bribes de la vérité commencent à être révélées au public. Il se peut que ce soit trop peu et trop tard : le pays se débat dans un cauchemar de nettoyage ethnique religieux et de massacres. Après avoir incité à la guerre sans discontinuer, le New York Times s’est donné une seconde pour essuyer le sang de ses mains avant de se mettre à décrire le véritable état des choses en Syrie. Apparemment, les reportages précédents affirmant que l’armée syrienne massacrait sans discrimination les citoyens de Homs n’étaient qu’un mensonge qui tournait en boucle dans les médias. (…) Voilà. il a fallu plus d’un an, mais tout à coup, tout n’est plus blanc ou noir dans la guerre syrienne, ce n’est plus les bons contre les méchants. Il n’est pas question de porter le gouvernement syrien aux nues, mais la dévastation infligée au pays l’a été sur de fausses prémices à l’instigation de puissances étrangères – l’Arabie Saoudite et les États-Unis qui voulaient à tous prix annihiler le pays pour isoler l’Iran et faciliter le renversement de ce dernier. Prétendre que cette entreprise meurtrière est une avancée de la démocratie – comme l’ont fait les politiciens et les médias étasuniens – n’est pas seulement un sommet d’hypocrisie ; cela rentre dans la catégorie réservée à ceux qu’on appelle des criminels de guerre. Shamus
Cooke, Countercurrents,
05 August, 2012 |
Au contraire de ce que raconte la presse atlantiste de France, de Navarre et de Monaco, ce vote qui visait à isoler, bien avant la Syrie, la Russie et la Chine, ce vote a démontré que ces derniers avaient bien pris la tête d’un bloc plus ou moins cohérent, mais émergent et d’un poids croissant, d’une sorte de nouveau « mouvement des non lignés » (sur Washington et ses oukases). Bref, une minorité de résistance à l’Empire qui, avec la crise en cours et les crises à venir, ne pourra que gagner en influence. Et c’est la Syrie qui aura déclenché – bien malgré elle, mais grâce quand même à sa résistance – cette intéressante évolution géopolitique… |
Publié le : lundi 3 oct 2011 Loin de moi toute polémique, mais gardons nous d’une lecture occidentaliste des soulèvements populaires dans le Monde arabe. Si la critique est nécessaire pour le bon fonctionnement de la démocratie, une pédagogie politique des peuples commande que la critique porte sur tous les aspects du problème, dont une lecture fractale pointera immanquablement les tortuosités du discours dominant occidental. Primo : Au delà des vives critiques fondées sur les tares du pouvoir syrien, la déstabilisation de la Syrie vise à compenser le basculement de l’Égypte dans le camp de la contestation arabe et à rompre la continuité stratégique entre les diverses composantes de l’axe de la résistance à l’hégémonie israélo-américaine en coupant les voies de ravitaillement du Hezbollah au sud Liban. L’effet secondaire est de détourner l’attention sur la phagocytose de la Palestine par Israël avec la complicité des états occidentaux. Israël et la Syrie ne partagent pas le même intérêt. L’Etat hébreu cherche à constituer une ceinture d’états vassaux sur son pourtour, la Syrie à se dégager du nœud coulant glissé autour de son cou pour la forcer à la reddition. Deuxio : La Syrie et l’Irak constituaient les deux seuls états du Monde arabe animés d’une idéologie laïque. L’Irak a été démantelé par les Américains avec pour conséquence la constitution ‘une enclave autonome pro israélienne dans le Kurdistan irakien, le schéma qui a préludé au démembrement du Soudan avec la constitution d’une enclave pro israélienne au sud soudan, sur le parcours du Nil. Il sera par la suite plus aisé de dénoncer l’intolérance des pays arabes du fait de leur intégrisme présumé. Tertio : La libre détermination des peuples est un droit sacré inaliénable. Cela doit s’appliquer en Syrie, comme en Palestine. Cautionner, en juillet à Paris, avec Bernard Henri Lévy, le fer de lance de la campagne médiatique pro israélienne en Europe, une conférence de l’opposition syrienne, discrédite les participants et jette un voile de suspicion sur leurs objectifs, au même titre que l’alliance du parti islamiste « Al-Tharir » au nord Liban avec le chef de file des milices chrétiennes libanaises Samir Geagea, le plus solide allié des Israéliens au Liban . Quarto : La succession dynastique doit être prohibée. Mais ce principe doit s’appliquer sans exception à Bachar Al-Assad, certes, mais aussi à Saad Hariri, qui a succédé à son père Rafic Hariri, sans la moindre préparation, à la tête d’un pays situé à l’épicentre du Moyen orient. A Ali Bongo dont la France a truqué les élections pour favoriser sa propulsion à la tête de l’État gabonais. A Amine Gemayel, élu à l’ombre des blindés israéliens en remplacement de son frère assassiné Bachir, lui même élu à l’ombre des blindés israéliens. A Nicolas Sarkozy qui a veillé à propulser son fils Jean à la tête de l’EPAD (Hauts de Seine). A Hosni Moubarak qui se préparait à passer la main à son fils Jamal, avec la bénédiction des occidentaux dont Sarkozy saluera le courage de son départ, sans le moindre mot pour la courageuse lutte du peuple palestinien. Cinquo : Faire le procès de la perte du Golan au régime syrien est un argument d’une indigence pitoyable, un procès de mauvaise foi. La disproportion des forces est patente entre Israël, première puissance nucléaire du tiers monde, de surcroît inconditionnellement soutenue par les Etats-Unis, la première puissance militaire de l’époque contemporaine, face à un pays, la Syrie, qui fait l’objet de tentatives répétitives de déstabilisation particulièrement de la part de ses frères arabes (le coup d’état du colonel Salim Hatoum, en Syrie, financé par l’Arabie saoudite, est intervenu en 1966, en pleine phase de détournement des eaux du Jourdain par Israël et la révolte de Hamas en 1982 est intervenue en 1982, à cinq mois de l’invasion israélienne du Liban, une opération destinée à propulser les frères Gemayel à la magistrature suprême libanaise. Sexto : Se placer sous l’égide la Turquie relève d’une tragique méconnaissance des réalités régionales lorsque l’on sait que la Turquie a été le principal allié stratégique d’Israël pendant un demi siècle, tétanisant le monde arabe par une alliance de revers avec l’état hébreu. In fine, le dignitaire religieux syrien qui s’étonne des infiltrations d’armes devrait lire un peu plus assidument la presse libanaise pour recenser le démantèlement, en deux mois, de quatre réseaux de contrebande d’armes du Liban via la Syrie, par mer ou par terre, par des réseaux des milice chrétiennes, ou des partisans du parti Al Mostaqbal, le parti de Saad Hariri. Gageons que si la Syrie souscrivait à un règlement de paix avec Israël, dans des conditions avilissantes pour elle, elle retrouverait grâce aux yeux des occidentaux, particulièrement de Nicolas Sarkozy en voie de carbonisation et de Barack Obama, en voie de pantinisation. |
Commentaire du Jazaïri : « Le journal anglais The Guardian est peut-être en train de tourner casaque sur la Syrie. Alors que depuis le début des troubles dans ce pays, il a été vigoureusement anti-gouvernement syrien, voilà qu’il demande en quelque sorte comment on en est arrivé là en Syrie, avec un pays au bord de la ruine totale, des milliers de morts et de nombreux réfugiés, entre les déplacés de l’intérieur et ceux qui sont à l’étranger.. The Guardian parle clairement de la responsabilité de Barack Obama et de ses suiveurs habituels (en France Nicolas Sarkozy, puis François Hollande). Effectivement, ainsi que le reconnaît l’éditorial, en fixant comme préalable le départ du chef de l’État syrien, les États-Unis et leurs amis ont bloqué toute possibilité d’avancer de manière négociée vers une solution de la crise. »
Pendant ce temps, assoiffée de gloire, la mouche des charniers Lévy s’impatiente.
La responsabilité des USA et de leurs caniches est totale car l’attitude des Russes et des Chinois est irréprochable : ils ont toujours milité pour une solution négociée, c’est à dire civilisée. Les amères Loques sont des ploucs et des barbares décivilisateurs.
dimanche 29 juillet 2012 LE DÉBUT DE LA FIN "Seymour
Hersh : – Les acteurs clef sont les saoudiens. Ce dont j’ai parlé est la
réalisation d’une sorte d’accord privé entre la Maison Blanche, c’est-à-dire Richard
(Dick) Cheney et Elliott Abrams, un conseiller clef de la Maison Blanche,
avec Bandar. L’idée était d’amener les Saoudiens à soutenir sous couvert
certains djihadistes durs, des groupes sunnites, particulièrement au Liban,
qui seraient perçus en cas de confrontation avec le Hezbollah (le groupe
shiite du sud Liban) comme des alliés. C’est aussi simple que cela." Interview
pour CNN, 22 mai 2007. J’apprends
l’assassinat du prince saoudien Bandar ben Sultan lors d’un attentat le
26 juillet. Le Réseau Voltaire explique qu’il s’agirait d’une vengeance
syrienne suite à l’attentat de Damas du 18 juillet. Le prince était
surnommé "Bandar Bush" du fait de sa proximité avec G.H. Bush. Il
était impliqué dans un vaste contrat de corruption Al Yamamah entre l’Arabie
saoudite et la Grande-Bretagne, via la société BAE System. Alors que les
observateurs mentionnent les collusions entre les États saoudiens, israéliens
et américains, ils oublient de préciser que l’alliance fondamentale se
situent entre les cercles financiers britanniques et les Etats qu’ils
contrôlent, notamment leur allié saoudien. L’oligarchie
s’articule autour de factions financières et de familles, comme c’est le cas
de l’Arabie saoudite, propriété de la famille Seoud. Après les attentats
du 911, le prince Bandar quitta son poste d’ambassadeur à Washington et
fut nommé deux ans à Londres. Les liens qui l’impliquent directement aux
attentats du 911 sont pesants. Il fait partie des notables saoudiens qui
auraient dû être visés par une enquête fédérale américaine, ainsi que l’a
mentionné le sénateur Graham (comme je l’expliquais dans la note précédente,
ironiquement consacrée, indirectement, à l’action néfaste de Bandar). Après
2005, il avait occupé les fonctions de directeur du Conseil national de sécurité
saoudien, sur le modèle américain du NSC. Il venait d’être promu chef des
services de renseignement saoudiens. Si son surnom était Bandar Bush, il
était connu ces dernières années pour avoir supervisé le recrutement de
dizaines de milliers de djihadistes, que l’Occident a recyclés sous la
bannière trouble et lâche d’al Quaeda dans les opérations du Printemps arabe,
à tel point que certains insinuent que le prince constituait une des
éminences grises de cette stratégie, beaucoup plus sûrement que son compatriote
déchu Oussama. En
Libye, notamment lors de la guerre humanitaire abjecte qui aurait fait selon
les dernières estimations environ 160 000 morts, la stratégie de Bandar avait
fonctionné : après la chute du satrape Kadhafi, le peuple libyen endure le
chaos intertribal. En Syrie, la stratégie a échoué, malgré la campagne de
désinformation qui sévit dans les médias d’Occident et qui nous présente la
guerre impérialiste comme l’aspiration du peuple syrien à la démocratie
réprimée dans le sang depuis plusieurs mois par son régime dictatorial. Sans
rentrer dans les détails, l’assassinat de Bandar intervient comme un possible
règlement de comptes avec le camp syrien, qui n’a pu s’effectuer sans le
soutien de l’Iran, de la Russie, voire de la Chine. Cette vengeance rappelle
l’affaiblissement de la famille Seoud, en particulier du camp des Sudeiris.
Bandar passait pour une intelligence de coups tordus au service des factions
financières bien plus que de l’Etat américain. Tant que ses soutiens
anglo-saxons avaient la main pour imposer leur loi, il était protégé. Depuis
qu’ils ont commencé à décliner, il a été liquidé. Il
ne paye pas l’attentat de Damas, mais l’ensemble de son action au service du
terrorisme international. Peut-être même a-t-il été la victime de certains
cercles anglo-saxons, qui lui font payer l’échec patent de cette politique,
dont il était le plus fidèle représentant en Arabie saoudite. Sans doute
n’était-il plus envisageable qu’un puissant soutien au terrorisme sous fausse
bannière, imputé aux islamistes sanguinaires, continue à sévir. Quand on
fomente des attentats en Syrie, on se crée des ennemis en Syrie, en ira ou en
Russie. Et quand on collabores à des attentats aux États-Unis ou en
Grande-Bretagne, les ennemis qu’on s’y crée se révèlent pour l’heure plus
influents. L’Arabie saoudite se fragilise, c’est une bonne nouvelle. Son
allié dans la région, Israël, perd en soutiens internationaux. On
déplorera que l’on continue à analyser les relations stratégiques
internationales en termes d’États-nations, de peuples et de volonté générale,
alors que l’action vénéneuse de Bandar se trouvait placée aux services
d’intérêts privés, de factions, de familles, comme les Seoud, comme les Bush,
comme surtout les cercles financiers dont il était devenu une sorte de
représentants dans le terrorisme. Sa liquidation ne rappelle pas seulement
que l’on meurt souvent comme l’on a vécu : dans son cas, d’un attentat. La
fin violente de Bandar exprime l’effondrement du système anglo-saxon, qu’il a
promu sans vergogne depuis qu’il sévit en tant qu’homme de main clé du
contrat Al Yamamah : dans la région, les Israéliens auront à subir le prix de
leur politique d’asservissement au système impérialiste atlantiste. Si la
politique du chaos perdure pour le pire, nous assisterons à des vengeances au
sein des institutions anglo-saxonnes, là où les politiques de guerres
humanitaires sont intentées. L’assassinat de Bandar va de pair avec la crise
systémique qui a détruit le libéralisme et son système de domination
financière centré à la City de Londres. En
perdant un de ses hommes dans une région stratégique en plein remodelage, les
factions de la City et de Wall Street témoignent de leur perte de pouvoir
face aux protagonistes russes et chinois. La suite sera de plus en plus chaotique
pour eux, mais ce n’est pas grave. L’inquiétant est que les peuples
d’Occident, qui ignorent leurs manigances et qui les couvrent, sous prétexte
de dépolitisation, trop souvent médiocre, en paieront le prix, comme un
retour de feu : le chaos qui sévit en Irak, en Libye, en Syrie, en
Afghanistan, dans de nombreux pays d’Afrique (comme le Soudan) a été soutenu
et financé par les factions financières britanniques et leurs alliés
étatiques, en Occident et dans la région du Moyen-Orient. La
montée en puissance des pays émergents rappelle que cette époque est révolue
et que nous allons non pas vers l’harmonisation, mais vers la perpétuation de
la loi du plus fort. Avec un notable bouleversement : le pouvoir est en train
de changer de mains. Les Occidentaux paieront les pots cassés de la politique
désastreuse de chaos, dont ils sont les complices irresponsables, et qui a
conduit à des millions de morts depuis dix ans. Plus que jamais il est temps
de lui opposer des projets de construction et de paix. Plus que jamais il est
impératif de promouvoir des hommes d’État contre ces hommes-liges, qui ont
dévalorisé la politique au service d’intérêts financiers – et dont
l’émergence a coïncidé avec les revendications de dépolitisation, chez
ceux-là même qui devraient s’engager au nom de leurs intérêts. Espérons qu’il
ne soit pas trop tard pour les peuples. Pour Bandar, la fin ne fait que
commencer. PubliÉ par Koffi Cadjehoun |
Syrie : Quoi d’autre après la volée de flèches
empoisonnées US contre la citadelle damascène ? Suite au troisième double véto opposé par la Russie
et la Chine à l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution ouvrant
la voie à une intervention militaire prétendument humanitaire en Syrie, les
USA et la Grande Bretagne ont annoncé leur intention de désormais agir « en
dehors » du cadre des Nations Unis ; ce qui n’a surpris ni les initiés, ni
les dupes. Les premiers ayant tiré les leçons du passé ; les seconds restant
convaincus du bien fondé de la fameuse « Responsabilité de Protéger » qui,
curieusement, incomberait à ceux qui déclarent sans vergogne vouloir agir
hors de la légalité internationale !? Tous les autres sont bombardés par la
logorrhée de politiciens et de journalistes inféodés qui ne savent plus quoi
inventer pour donner l’illusion de la victoire d’une opposition extérieure
dite syrienne, mais qui n’est rien d’autre qu’une force armée et hétéroclite
destinée à faire plier un peuple qui a décidé de rester debout malgré le prix
exorbitant qu’il continue à payer, jour après jour, et depuis bientôt dix
sept mois . Où va ce peuple et qu’est-ce qui l’attend qu’il ne sait déjà. Dr Amin Hoteit Mercredi 25 Juillet 2012 Au bout de 16 mois d’une agression en plusieurs étapes qui se sont toutes soldées par l’échec, les USA se sont tournés vers un énième plan censé être l’ultime flèche empoisonnée et la solution radicale qui compenserait leurs pertes en Syrie ; un plan qui, selon Mme Clinton, serait une « catastrophe » qui détruirait ce pays avant de s’étendre à toute sa région ; un plan qui nous paraît clairement basé sur les éléments suivants : 1. Distiller un « catastrophisme ambiant » qui prépare l’opinion publique syrienne et internationale à une opération qui vise et veut la chute du Président syrien. Ce qui explique la campagne médiatique sans précédent faite d’élucubrations et de mensonges pour faire croire que la Syrie est au bord du gouffre et que son effondrement sera comparable à celui « d’un volcan ou d’un tremblement de terre », de telle sorte que tous ses défenseurs s’effondrent à leur tour, perdent espoir, et abandonnent l’idée même d’une confrontation défensive. 2. Frapper la cellule de gestion de crise pour créer un vide hiérarchique qui puisse perturber toute l’organisation du commandement et installer la confusion parmi les forces militaires et les forces de sécurité, privant l’Etat syrien de son bras armé et ouvrant la voie aux terroristes qui pourraient se propager et faire main basse sur les installations étatiques sensibles, aussi bien aux frontières qu’à l’intérieur du pays. 3. Mettre à exécution une attaque foudroyante sur Damas par des milliers de rebelles armés qui se dirigeraient au même moment dans toutes les directions, les rues et les quartiers, paralysant la vie et terrorisant les civils qui ont bien mérité d’être punis pour avoir refusé de participer à l’agression US contre leur pays ! Ce qui signifierait que l’État syrien aurait perdu le contrôle de sa capitale et « obligerait son Président à quitter Damas »… 4. Réaliser un scénario de défaite « virtuelle » des autorités syriennes par une opération médiatique de grande envergure affirmant la « chute de la capitale et la fuite du gouvernement », sur la foi de montages montrant les rues et places du pays bondées par des citoyens syriens sortis acclamer « le succès de La Révolution et la victoire de l’Opposition » ; montages finalisés dans une officine qatari reproduisant les places, les bâtiments publics, centres gouvernementaux… D’ailleurs, une chaîne de télévision utilisant indûment le logo d’une chaine syrienne est déjà lancée et prête à diffuser ces prétendus succès selon une mise en scène semblable à ce qui s’est passé à Tripoli en Libye, où des photos et des films trafiqués du centre de commandement de feu kadhafi ont envahis les écrans 3 jours avant sa chute réelle… Le tout couplé à une censure jusqu’à étouffement des médias syriens au moment où le virtuel prendra le pas sur le réel ! C’est pour ces raisons que la chaîne syrienne privée Addounia.tv a été condamnée au silence par l’intermédiaire des satellites arabes [Arabsat et Nilesat], et que des journalistes et présentateurs de la Télévision syrienne ont été enlevés ; le moment venu, ils auraient crédibilisé la fraude après avoir été forcés de travailler pour des chaines d’identité usurpée. 5. Faire adopter par le Conseil de sécurité une résolution du Chapitre VII [de la Charte des Nations Unies] qui ouvrirait la voie à un déploiement de militaires étrangers sur le sol syrien sous prétexte de prévenir le risque de diffusion « d’armes chimiques » dans la région, alors qu’en réalité leur mission consisterait à achever la destruction de la structure étatique et à dissoudre l’armée comme ce fut le cas en Irak ! Tel est donc le plan des «flèches empoisonnées US » sur lequel les États-Unis ont misé pour abattre « la catastrophe » sur la Syrie et la détruire comme ils ont détruit la Libye, l’Irak et L’OLP [autrement dit les pays du front de refus des accords de Camp David], et comme ils ont essayé de détruire la Résistance au Liban et l’État en Iran, mais sans succès… Alors, les voilà arrivés au troisième round de leur agression programmée contre l’Axe de La Résistance : la Syrie ! Mais, là aussi, il semble bien qu’ils aient mal calculé leur coup, malgré quelques percées efficaces. En effet, nous constatons : 1. L’échec du « catastrophisme ambiant » en raison de plusieurs facteurs dont les plus importants sont le haut niveau de résistance psychologique des syriens en général et des damascènes en particulier, et l’effort considérable des médias des secteurs officiel et privé associé à la mise en défaut des médias US et dérivés et à la certitude que les médias ennemis ne faisaient que diffuser leurs rêves et désirs sans jamais parler des faits réels. 2. La capacité de l’État à absorber le choc de l’«assassinat groupé de personnalités essentielles à la cellule de gestion de crise ». Bien que le coup ait été dur et d’une extrême dangerosité – avec le décès du ministre de la Défense et de son vice-président plus celui du chef de la Sécurité nationale et de l’adjoint du vice-président de la République – les institutions étatiques ont vite fait de dominer la situation et de nommer des successeurs de la même trempe que les disparus. 3. La capacité de l’Armée à contenir l’attaque menée par des milliers de mercenaires armés sur plus de neuf quartiers de Damas, suivie d’une contre-offensive magnifiquement adaptée aux exigences de la situation ; ce qui lui a permis d’écraser les attaquants, de nettoyer les quartiers l’un après l’autre, et de garder la capitale sous contrôle de l’Etat sans laisser à l’agresseur le temps de tirer les bénéfices attendus de ses opérations terroristes, d’autant plus que les images diffusées de terroristes syriens ou étrangers abattus lui ont signifié un message très clair : « l’attaque a échoué » ... malgré le prix exorbitant qu’il a fallu payer ! 4. L’échec de la « chute virtuelle de l’État » imaginée par les médias et leurs donneurs d’ordre parce que, le plan ayant été découvert, des précautions avaient été prises avant même qu’il ne soit mis en œuvre, ce qui implique que les maquettes, les vedettes et les décors fabriqués au Qatar sont jusqu’ici restés dans leurs entrepôts ! 5. L’échec réitéré des tentatives d’adoption de la résolution souhaitée en vertu du Chapitre VII, et donc le rejet d’une intervention militaire en Syrie couverte par le Conseil de sécurité ; ce qui a fait que les USA ont publiquement menacé d’agir en dehors de ce conseil et de poursuivre leur agression. C’est donc en toute logique que nous pouvons dire que la volée de flèches US s’est fracassée sur le rocher de la citadelle damascène, et à partir de là imaginer quelle sera la politique des USA dans les mois à venir. En résumé, nous devons nous attendre à ce qui suit : 1. Ils persisteront dans leur refus de toute solution politique et empêcheront le succès du plan Annan ainsi que l’application sur le terrain des décisions de la Conférence de Genève, au moins jusqu’aux élections américaines de Novembre 2012. 2. Ils essaieront d’élargir la confrontation à la frontière Nord de la Syrie pour accroître la pression et augmenter le flux d’entrée de terroristes non syriens pour compenser les lourdes pertes subies par ces derniers. 3. Ils continueront à agiter la menace de se passer du Conseil de sécurité, menace qui suggère qu’ils se préparent à travailler sur plusieurs plans à la fois : 3.1. Sur les plans politique et économique à travers encore plus de pressions du type expulsion des ambassadeurs ou autre… et plus de sanctions, qui viendront s’ajouter aux soixante paquets de sanctions actuellement en vigueur. 3.2. Sur le plan militaire non conventionnel à travers l’escalade, le soutien et la propagation des opérations terroristes vers toutes les régions du pays dans le but d’accréditer la rumeur d’un gouvernement qui ne contrôlerait plus le terrain. 3.3. Sur le plan du renseignement et de la sécurité à travers le ciblage du plus grand nombre de cibles humaines comme ils l’ont déjà fait ; la nomination de Bandar ben Sultan au poste de directeur du Renseignement saoudien est un message clair en ce sens. 3.4. Sur le plan militaire conventionnel à travers les préparatifs d’une intervention militaire le moment venu, bien qu’une telle éventualité demeure peu probable. Mais… quoi qu’il en soit… nous pensons que le front syrien continuera ses opérations défensives à tous les niveaux. Il s’est préparé à toute éventualité et reste confiant en ses possibilités de déjouer les plans du futur comme ce fut le cas pour les plans du passé, d’autant plus que l’agresseur est coincé par le temps malgré tous les moyens et capacités dont il dispose ! Le Docteur Amin Hoteit est libanais, analyste politique, expert en stratégie militaire, et Général de brigade à la retraite. Article original : Al-thawra http://thawra.alwehda.gov.sy/_kuttab.asp?FileName=40772296120120723005059 Article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca Mercredi 25 Juillet 2012 Source : |
2 août 2012