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Les choses
empirent semble-t-il : presque tout est indécidable ! par Jean-Paul Delahaye
Préambule basé sur
une remarque de Jorion
Ce qui
n’est pas attendu est interdit « Agir de soi-même » par Alain Ehrenberg
Les
hommes peuvent-ils se passer de toute religion ?
La
main invisible dans la culotte d’un zouave par Jean Dellemotte
L’entité atlantique
par Diana Johnstone
Les
horreurs de Husserl dévoilées Anonyme (Lycée français de New-York)
Gaza : un
mensonge convenu par Karen English
Israël ... est un
état maffieux par
Christophe Oberlin
Esplendido
par Dominique Muselet
Une stupidité
des plus prégnantes par Youssef Boussoumah
La présence à
soi
par Vincent
Descombes
Le pouvoir
d’être soi par
Vincent Descombes
Un splendide
article antisémite de Laurent Guyénot
La Zone Euro après
Chypre par
Jacques Sapir
Le vide, ce n’est pas rien par Roland Lehouc
Regime change needed in Palestine
Le Mouvement
de Solidarité avec la Palestine est-il un territoire occupé ?
par Gilad Atzmon
Fumiers de
nouveaux cons par Laurent Guyénot
Une perle par René Naba
Nos pensées ne sont pas dans notre tête par Thomas
Lepeltier
Préambule
basé sur une remarque de
Jorion
|
♦Paul
Jorion Marx a utilisé une traduction allemande de Bekker de 1831 de la Politique
d’Aristote – c’est là qu’a été interpolé « valeur » là où le grec
dit « usage » ( I, iii, 11-12) et non dans l’Éthique à
Nicomaque où se trouve sa théorie de la formation du prix. La
traduction allemande de Bekker faisait autorité de son temps, les Français
et les Anglais s’y réfèrent aussi. Marx n’est manifestement pas allé lire
le grec sans quoi il aurait noté la substitution. C’est parce que
j’utilisais moi-même la
traduction anglaise de Rackham où la confusion n’est pas faite
que j’ai eu l’attention attirée sur l’absence d’un équivalent de
« valeur » dans le texte d’Aristote (voir Le prix
: 46-47). |
Définition
de l’esprit : l’esprit est l’usage général, l’esprit est l’utilité générale.
Définition
de la communication : la communication est l’usage général, la
communication est l’utilité générale.
Les choses deviennent très
claires : aux pauvres, l’usage propre (moyennant enculage, vous ne
voudriez pas qu’ils soient nourris à ne rien faire, comme l’est le bétail stricto
sensu et comme l’était la vile multitude à Rome) ; aux
riches, l’usage général. Ainsi, les vaches sont bien gardées. Pour les
pauvres, l’usage général n’est qu’un moyen de l’usage propre ; pour les
riches, au contraire, c’est l’usage propre qui n’est qu’un moyen de l’usage
général. Comparez avec cette imbécillité de Debord qui dit que « la
valeur d’usage » s’est mise au service de « la valeur
d’échange ». Dans les sociétés non marchandes, l’usage propre est
toujours au service de l’usage général. C’est le sens du bénédicité chez les
chrétiens et des nombreux sacrifices de Xénophon, c’est le sens de la magie chez
les sauvages. Dans les sociétés marchandes, c’est seulement pour les riches
que l’usage propre est au service de l’usage général tandis que chez les
pauvres, l’usage général est au service du misérable usage propre qu’est la
subsistance du pauvre.
L’argent est toute
marchandise en puissance. L’argent commande aux pauvres. La richesse est
puissance dans les deux sens du terme. La richesse ne peut pas être un énorme
tas de pommes de terre à cochons, ces pommes de terre qui ont tant manqué au
Irlandais affamés il y a deux siècles. Pour l’instant, la puissance a émigré
dans l’argent (aliénation de la richesse, l’argent est un alien).
L’utilitarisme n’est
qu’une doctrine. Ce monde n’est donc pas utilitariste, il est utilitaire…
seulement pour les pauvres qui n’ont que l’usage propre des marchandises,
c’est la fameuse « consommation », tandis que les riches ont
l’usage propre de l’argent. C’est beaucoup plus intéressant puisque l’usage
propre de l’argent est l’usage général. Dans l’argent l’usage propre et l’usage
général sont une seule et même chose (c’est la sainte communion). Ce prétendu
« homme, imaginé tout orienté vers lui-même, et pour qui le monde n’est
qu’un instrument de la satisfaction de ses seuls intérêts particuliers »
(Dzimira, Décroissance et anti-utilitarisme) c’est le pauvre !
Les riches, eux, ne traitent que de l’utilité générale. C’est d’ailleurs leur
alibi : que feriez vous sans nous, bandes de nazes. Comme d’habitude,
l’idéologie présente le monde renversé. Seuls les pauvres se soucient de leurs
seuls intérêts particuliers, très particuliers, très misérablement
particuliers. L’hilare Messier s’exhibait sur la muraille de Chine ainsi que
la pétasse Royale. Comme le dit si bien Fourquet, le commerce international
est toujours politique. Les riches ont donc tout. Les pauvres n’ont rien.
Bien fait !
Définition
de la magie :
les choses deviennent de plus en plus claires : chez les sauvages,
l’usage propre et l’usage général sont confondus dans tout objet. Voici
donc une définition de la magie. Le rôle et le but de la magie est de
maintenir confondus l’usage propre et l’usage général dans tout objet.
Lévy-Strauss remarque qu’un sauvage fabrique une pointe de flèche avec toutes
les ressources de l’état de l’art et que pourtant il y adjoint de la magie
comme si la technique ne suffisait pas. Et que non, la technique ne suffit
pas, elle est vouée à l’usage propre. De même le jardinier des Trobriands qui
a construit des haies d’épineux autour de son jardin jette par dessus un
caillou pour éloigner les porcs, ce qui, par la même occasion, lui permet
d’insulter ses voisins qui, ces cochons, laisseraient divaguer leurs porcs.
Il n’y a pas de petits plaisirs. Déjà dans les religions, l’usage général
s’est spécialisé et se cantonne à part du profane quoique les Grecs vécussent
encore parmi les dieux. Ce n’était plus des trous de magie, mais des nymphes.
Xénophon ne pouvait faire un pas sans sacrifier. Dieu est un alien. Enfin
dans notre merveilleux monde moderne, il n’est plus qu’un seul objet où
l’usage propre et l’usage général demeurent confondus, c’est l’argent ;
c’est ce qui explique sa magie dans ce monde prétendument désenchanté. En
lui, la magie est intacte : l’usage propre et l’usage général demeurent
étroitement confondus. Vous comprenez la magie de l’argent désormais.
Voilà un facteur
quantifiable auquel n’avait pas pensé Durkheim et qui permet de classer les
sociétés.
Définition
de l’humanité : ainsi donc, le premier fait historique (c’est à dire humain) n’est
pas comme l’écrit scandaleusement Marx en 1846, la production des moyens
d’existence mais l’usage général. Là où il y a usage général, il y a
humanité, là où il n’y a pas usage général, il n’y a pas humanité. L’humanité
naît avec l’usage général. L’invention de l’humanité est l’invention de
l’usage général. L’autre nom de l’usage général est… communication. Il y a
humanité là où il y a communication. Les grrand singes communiquent,
manifestement et ils ne sont pas les seuls. Et alors ? Qu’avez-vous contre
les singes ?
● Les
choses empirent semble-t-il : presque tout est indécidable ! par Jean-Paul Delahaye
Autrement dit, les savants mathématiciens ont prouvé mathématiquement qu’ils étaient, essentiellement et contre leur gré, des… ignorants. Voilà qui est consolant pour les cancres. C’est avec un plaisir certain que j’ai appris que René Thom était nul en analyse. À part ça, René Thom avait une sympathique tête de parachutiste. ● La chute de la maison Hilbert Jean-Yves Girard « Ce qui restera l’acquis principal du travail de Gödel, c’est la distinction entre vérité et prouvabilité. Qu’il y ait une différence a priori entre les deux va de soi : ce n’est parce qu’il est vivant que le colonel Chabert peut le prouver. » Vérité ≠ Prouvabilité. |
Physique quantique et réalisme scientifique par Quentin Ruyant (at Jorion's) →
Révision, feignants [1] Mais en quoi la découverte de
l’inexistence de l’économie est-elle si importante? [2] Si tous les faits économiques
ne forment pas "l’économie" mais autre chose — qui n’est pas un
mensonge, une idéologie — alors quoi ? [3] D’autre part, la portée de
cette découverte me semble devoir être relativisée. Car quand bien même
l’économie n’existerait pas, cela n’empêche pas les faits économiques, eux,
d’exister durement. Comment Voyer baptise-t-il une délocalisation, par
exemple ? Est-ce que la baisse du pouvoir d’achat constitue un fait
économique ? La marchandise est-elle oui ou non du temps de travail
social moyen cristallisé dans un objet, et dont la valeur se sert de la valeur
d’usage pour être valorisée ? [4] Autre question : quel
est le sens d’une science de l’humanité, qui reste à fonder si j’ai
bien lu Voyer ? Miss Kalhydre sur le Debordel le 7 février 2005 [J’avais déjà répondu par avance ici
aux points 1 et 2] 1. La découverte de l’inexistence de l’économie
est une découverte négative. Elle ne dit pas ce qui est, elle dit ce qui
n’est pas. C’est là son seul mérite et c’est déjà beaucoup dans un monde
virtualiste qui nous accable d’inexistences, dans cette merveilleuse
civilisation qui chie partout. Rien n’a jamais empêché personne de le faire à
ma place, mais rien est le pire ennemi qui soit. Il est insaisissable
[Bolzano dit que la représentation « rien » est la plus étonnante
qui soit car elle n’a aucun objet : la représentation rien ne représente
rien (2013)]. L’ambition de cette découverte est justement d’aider à la
découverte de ce qui a lieu, parce que manifestement quelque chose a lieu
(quoique Berkeley soutînt que non et, ce qui mettait Leibniz en
rage, il avait réponse à tout, on ne pouvait jamais le prendre en défaut, et
Leibniz
n’était pas n’importe qui). Si ce n’est pas l’économie c’est donc autre
chose, effectivement. Là est la question. Rien ne vous empêche de vous y
atteler. J’ai oublié la phrase célèbre de Marx qui dit en substance que les
idées sur le monde ne sauraient aller au-delà du monde mais seulement au-delà
des idées sur le monde. L’ambition de cette découverte est de susciter et de
permettre de nouvelles idées. Elle n’a rien des rodomontades à la Debord qui
plaisent tant aux virtualistes. 2. Erreur : tous les faits économiques forment bien l’économie. Selon des dictionnaires : l’économie est l’ensemble des faits… bla bla bla, en fait l’ensemble des faits dits économiques. Simplement, de même que l’ensemble des arbres d’une forêt n’est pas une partie de la forêt (Descombes, Les Individus collectifs, 1992. Frege : ne pas confondre l’ensemble des arbres d’une forêt et la forêt), l’ensemble des faits économiques n’est pas une partie de la société. Un ensemble de ce que vous voudrez ne peut être partie que d’un autre ensemble. [un ensemble de fait n’est pas un fait tandis qu’un système de faits est un fait ; mais un système que l’on ne peut décrire n’est aucun système (2013)] Point final. De même, la population française est soit le nombre, soit l’ensemble des Français, le nombre étant le cardinal de l’ensemble. Ainsi, la population française n’est pas une partie de la France, ce que je disais déjà dans ma Critique de la raison impure commencée en septembre 2000 et ce que Marx tente de dire dans Grundrisse. Voilà une proposition plus forte, parce que beaucoup plus précise, que : « L’économie n’existe pas ». La moindre branche du moindre arbre, à titre de partie de cet arbre, lui-même partie de la forêt, cette branche donc, est une partie de la forêt. L’ensemble des arbres de la forêt n’est pas une partie de la forêt. Le moindre franchouillard, le moindre village, sont des parties de la France, mais la population de la France n’est pas une partie de la France. Étonnant, non ? Vous n’aviez jamais pensé à ça ? Moi non plus. Il est formidable ce Descombes. Voilà de l’idéologie délirante, diraient les petits cons et avortons situ-gauchistes qui ont la science infuse (comme les petits cons maoïstes de l’ENS en 1968). C’est seulement de la logique. Mais il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Voici maintenant la différence entre une nation et une forêt : les hommes d’une nation peuvent vivre ensemble, les arbres d’une forêt ne le peuvent pas (Descombes, encore, à moins que ce ne soit Lewis ou Barwise). L’ensemble des Français n’est pas une partie de la France, mais les Français vivent ensemble, ce que ne peuvent faire les arbres d’une forêt. En 1963, je fus choqué que Marx, malgré ses principes hégéliens affichés (le tout est le vrai, seul le tout a lieu), prétendît qu’une partie de la société pouvait être le fondement de la société. Cela me conduisit, treize ans plus tard, à la proposition radicale que l’économie n’était aucune partie de la société (je ne formulais pas cela en ces termes à l’époque, évidemment). Je fonde ma preuve de l’inexistence de l’économie (sa non existence à titre de partie de la société, partie de la vie en société) sur Frege et Descombes. Si vous voulez contester ma preuve il vous faudra donc contester Frege et Descombes. Cela répond aussi à la question : que doit être une science de l’humanité, que doit être une science de ce qui a lieu ? Une science de l’humanité doit être une science des parties (honteuses), une science de la société dit Mauss. 3. Les faits sont des état des choses. Les faits sont un résultat. Un fait est ce qui a eu lieu, ce qui est le cas, ce qui est arrivé. Tout fait est un fait accompli. « Fait accompli » est un pléonasme. Les juristes disent « voie de fait » et non pas « voie de fait accompli ». Selon Frege, un fait est une pensée vraie. Pour ces deux raisons, les faits ne font rien. A fortiori donc l’ensemble des faits. Exemple de fait : « La Lune est tombée sur la Terre ». Fort heureusement, le sens de cette phrase (une pensée selon Frege) est fausse, la phrase dénote le faux. Ouf ! Mais si c’était le cas, ce n’est pas le fait qui serait dur, mais la Lune et la gravitation. C’est la Lune la fautive. Le fait ne fait rien. C’est un fait que Napoléon a gagné la bataille d’Austerlitz. Mais ce n’est pas le fait qui a gagné, c’est Napoléon et sa vaillante armée fanatisée. Autre exemple de fait : « La Lune s’éloigne de la terre de quelques centimètres par an ». Ce fait est un résultat. Ce qui est important c’est de savoir pourquoi la Lune s’éloigne de la Terre. Pour le savoir, lisez le Dr Petit, il sait tout. De même, ce qui importe pour les faits classés « économiques » par les économistes, c’est de savoir ce qui les provoque et les permet et qui n’est ni l’économie, ni la gravitation. Ce qui est dur, ce n’est pas les faits économiques mais ce qui les provoque et les permet. Ce qui les provoque et les permet n’est ni économique, ni gravitationnel et demeure strictement inconnu à ce jour. Il faut appeler une délocalisation une délocalisation et ce qui est cause de dureté dans ce cas est parfaitement connu et empalable. Dire qu’elle est un fait économique n’ajoute absolument rien au fait, ni à sa connaissance. Autant ajouter Inch Allah. Je l’ai déjà dit : vous pouvez enlever l’adjectif économique partout où il paraît, le sens de la phrase ne change pas ou bien vous pouvez, grâce à une modification mineure de la phrase, éliminer l’adjectif économique, partout. Écrire l’adjectif économique est seulement un acte de prosélytisme, souvent inconscient, simple signe de soumission, la trace du collier de la fable Le Chien et le loup. Viens dans ma chapelle que je t’encule. Regarde mon beau virtualisme tout neuf. D’ailleurs, une délocalisation n’est pas un fait avant qu’elle ne soit accomplie, mais un acte qui requiert un motif (encore Descombes, c’est là la différence avec la Lune qui n’aurait, si elle tombait sur la Terre, aucun motif de le faire). Elle devient un fait quand elle est accomplie. Ensuite de donner au fait ou à l’acte le sobriquet « économique » n’ajoute rien, ni aux faits, ni aux actes. Comme le dit très bien Fourquet : c’est un classement, c’est tout. Comme le dit encore Fourquet (le surintendant Fourquet), pour s’en scandaliser, les faits économiques sont dits économiques parce que la prétendue science économique prétend les étudier. La science économique ne fait que peindre du gris sur des faits gris dirait Hegel. De même le classement des animaux n’ajoute rien aux animaux qui ne deviennent pas pour autant « zoologiques » et le classement des cartes à jouer ne fait ni froid ni chaud aux cartes qui ne deviennent pas pour autant « taxinomiques ». Tandis que la qualification de certains faits de « météorologiques » indique que ces faits ont lieu dans le ciel, la qualification d’ « économiques » n’indique pas que des faits ont lieu « dans l’économie » comme le prétendent les virtualistes mais seulement qu’ils sont étudiés par la « science économique ». L’économie n’étant pas une partie du monde, aucun fait, fut-il qualifié d’« économique », ne peut avoir lieu dans l’économie. Les faits ont lieu dans le monde, ils sont parties du monde. La prétendue science économique ne fait, pour des raisons qui lui sont propres et dont je ne parlerai pas ici, que mettre son estampille (comme Bernard Lévy, la mouche du coche des charniers de Sarajevo) sur des faits du monde. Les faits économiques sont des faits du monde avant que d’être estampillés « faits économiques ». Si les faits avaient lieu dans l’économie, ils n’auraient plus lieu dans le monde puisque l’économie n’est pas une partie du monde. De même, quand une forêt brûle totalement, ce n’est pas l’ensemble des arbres qui brûle car un ensemble de peut pas brûler. C’est aussi simple que cela. Ajouter le sobriquet « économique » c’est faire ce que faisait Eschyle aux enfers ajoutant « et il perdit une petite fiole » aux vers d’Euripide afin de jeter la confusion. Dans ce monde virtualiste, on vit il y a peu un nègre américaniste agiter une petite fiole à la tribune de l’ONU dans le but de jeter le trouble, opération parfaitement réussie (le but des américanistes est la confusion, donc quand ils ratent, ils réussissent. C’est la théorie de la perfect storm). C’est un procédé vieux comme le monde. La « science économique » est l’idéologie chérie des virtualistes qui causent dans le poste d’un ton péremptoire. La réalité est le principal adversaire des virtualistes. Le but d’une science de l’humanité est de connaître ce qui se meut en lui-même, pour parler comme Hegel, dont la profondeur est infinie (comme dans la monadologie, tous les éléments se manifestent dans chaque élément sans exception, c’est une sorte d’application interne — la totalité se supprime comme apparence en direction de l’immédiateté de l’individu — qui constitue le tout en tout concret), et qui permet les états des choses (choses sociales dans ce cas). Dans quoi ont lieu les faits ? De quoi sont les faits ? Ces questions sont encore sans réponse. Résumé : celui ou celle qui dit « fait économique » ne fait que dire « fait ». Celui ou celle qui dit « Il y a des faits économiques » ne fait que dire « Il y a des faits ». Quelle surprise ! Il y a des faits. Oui et alors ? Il n’y a de faits que sociaux. Qualifier certains d’entre eux d’« économiques » n’ajoute rien à ces faits mais retranche, cela dans un but, souvent atteint, que je ne traiterai pas ici. Comme dit si bien le surintendant Fourquet, ce n’est qu’un classement. Les individus collectifs concrets ne sont pas, comme les individus collectifs pensés, telle l’économie, des ensembles. Que sont-ils ? Là est la question. Toute suggestion sera la bienvenue. Pour ma part, je n’ai réussi qu’à dire ce qu’il ne sont pas. Je suis heureux de constater que je ne suis plus seul à le faire. * * * La valeur, l’argent, sont des institutions. Il ne sert à rien de qualifier ces institutions d’« économiques », leur connaissance demeure toujours notable quantité d’importance nulle. Autant les qualifier de petites fioles. Sainte-Hélène, petite fiole ! Cependant, cette qualification n’est pas innocente, mais je ne traiterai pas ce problème ici. Les institutions ne sont pas des ensembles de faits et jamais un ensemble de faits ne fit une institution. L’économie n’est aucune institution, l’économie est seulement une classe de faits. Une classe de faits n’est aucune partie de la société, aucune partie de la vie en société. Il n’y a pas de vie économique, mais présentement, esclavage, prostitution et domesticité réciproque des prostitués, ce que Hegel, toujours bien inspiré nomma système des besoins, ou société bourgeoise (« Bürger als bourgeois » § 190, Philosophie du droit et non pas als citoyens. Chez les bourgeois — y compris les idem-mondialistes — on ne tire la chasse d’eau que pour les gros besoins. Quelle élévation d’esprit) Pour la première fois dans l’histoire, la présente société est un système des besoins. Avant 1800, il n’y eut jamais dans le monde de système des besoins : en 1800, l’idée des besoins (pluriel, apparition dans ce sens : 1665) était une idée neuve en Europe. « Avoir des besoins » est une caractéristique de l’esclave, prostitué et domestique réciproque moderne et de lui seul. Ni le serf, ni le seigneur, ni le sauvage n’avaient de besoins ; pourtant ils mangeaient, buvaient, chiaient et pissaient comme tout le monde. Cela donne envie de bombarder. Les jeunes gens nègres et bougnoules des banlieues à qui cette société ne donna pas l’immense chance d’être un esclave prostitué domestique réciproque sont donc… libres, liberté brute, évidemment, raw freedom, liberté à l’état naissant, désordre créatif. La liberté brute est brutale, que voulez-vous. Allo, maman bobo ! Je suis persuadé qu’ils apprécient leur chance. J’ai dû lutter âprement pour être libre. J’ai dû refuser toutes les merveilleuses chances qui me furent offertes (aujourd’hui, je regrette seulement de ne pas lire le grec et l’allemand. Je trouve absolument scandaleux que l’on fasse des études pour croûter. C’est insulter la sainteté de l’esprit. Il n’est pire salaud que le si vil innocent). Eux se sont seulement donné la peine de naître nègre ou bougnoule en banlieue. Après cela, vous vous étonnez qu’ils tapent la multitude des petits cons de lycéens Jospin vagissants, nés soumis, qui vivront soumis et mourront soumis, esclaves, prostitués et domestiques réciproques [ Turgot : « besoins réciproques » ] et qui vont bientôt veauter pantalon, caleçon ou culotte. La tentative qui eut lieu dans la Russie dite soviétique ne fut rien moins qu’une tentative pour prendre en main la prétendue institution « économie ». La suite a démontré parfaitement que l’on ne peut pas prendre en main l’économie parce que l’économie n’est pas une institution. On peut prendre en main une institution, on ne peut pas prendre en main les faits d’une classe de faits qui sont, fondamentalement, sans rapport entre eux, sans rapport autre que le classement qui leur a été infligé par les virtualistes. Leurs rapports effectifs sont ailleurs, dans le reste du tout qui a été négligé. Si l’on classe des faits interdépendants (dans un but que je ne traiterai pas ici), ils demeurent interdépendants, mais ils ne sont pas interdépendants parce qu’on les classe mais parce qu’ils étaient déjà interdépendants avant le classement. Ce faisant, on perd de vue la raison de leur interdépendance. C’est le virtualisme. Les Russkofs ont appris à leurs dépens que l’on ne peut pas organiser les faits d’une classe de faits. Marx a poussé à son extrême la stupidité du crétin complet Say (ce n’est même pas lui l’inventeur du sucre de betterave pendant le blocus continental, c’est Vauquelin propriétaire du magnifique château des Giberville, 1609, rue Cateline — Catherine, scarlet empress —). Le marxiste radical Lénine a fait le reste (notez cependant qu’il s’apprêtait à faire le Chinois d’aujourd’hui (la NEP) avant que de mourir. La mort de Lénine fut certainement un malheur pour l’humanité, lui seul était capable, alors, de réparer le mal qu’il avait fait. Pas de chance, n’est-ce pas ? La réalité se venge toujours cruellement. La réalité réside dans le tout. La réalité est l’ennemie des virtualistes, qu’ils soient russes hier ou américains aujourd’hui ; chacun son tour. La colonel Poutine est un véritable real politiker, les Russes ont bien de la chance, et peut-être le monde aussi. L’élégant président Armani Nedjad sourit dans sa barbe. |
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Non ! Adam Smith
n’est pas le précurseur du néo-libéralisme par Jean Dellemotte →
La main invisible
dans la culotte d’un zouave. Enfin !
L’entité atlantique…
|
Alain
Supiot. Grandeur et misère de l’État social par Bernard Gensane →
Dans ce fort ouvrage, l’auteur expliquait en quoi le nouvel ordre économique mondial avait quelque chose de fasciste. Il citait Hitler, pour qui « Les richesses, par la vertu d’une loi immanente, appartiennent à celui qui les conquiert. Ceci est conforme aux lois de la nature. » Mais, dans le même temps, il rappelait que les démocraties parlementaires ne pouvaient être dédouanées. L’Exposition universelle de Chicago en 1933 s’ouvrait sous l’égide du slogan : « La science trouve, l’industrie applique, l’homme s’adapte. » Si l’individu ne s’adaptait pas, il était dégraissé, purgé, considéré comme une maladie parasitaire. Supiot terminait son ouvrage par une analyse de cette plaie du XXIe siècle, le nouvel individualisme identitaire : « Ceux qui sentent le sol institutionnel se dérober sous leurs pieds cherchent appui ailleurs : dans l’affirmation ostentatoire de leur religion, de la couleur de leur peau, de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Cette montée des revendications identitaires éclipse les causes socio-économiques de l’injustice sociale. La question de l’injustice est ainsi déplacée du terrain de l’avoir vers celui de l’être, du terrain du savoir vers celui du paraître. [page 100] » Selon une formule frappante de l’auteur, la « loi pour soi » est devenue le « soi pour loi ». (…) Une des thèses de Supiot est que, lorsque le droit
social disparaît, la solidarité s’évanouit. Alors, les travailleurs ont tôt fait de se tromper
d’adversaires : « Les massacres déments de la première moitié du
XXe siècle ont montré ce qu’il advient lorsqu’une
paupérisation massive est imputé à des boucs émissaires, et nourrit la haine
de l’autre : haine nationale ou raciale, haine de classe ou haine
religieuse. »
On comprend que la déclaration de Philadelphie de 1944 ait stipulé qu’« il
n’est pas de paix durable sans justice sociale ». |
Les horreurs de Husserl dévoilées (C’est un pandémonium) →
|
Christophe
Oberlin : Israël ... est un état maffieux Le 28 mai 2013 a eu lieu à Paris à l’Institut du
Monde Arabe une commémoration du 65ème anniversaire de la Nakba. Ont été
invités à s’exprimer notamment Hael Al Fahoum, ambassadeur de Palestine en
France, et Christophe Oberlin (*), chirurgien français qui s’est rendu plus
d’une trentaine de fois à Gaza. Voici le texte de son excellente intervention
qui se démarque des propos convenus habituels. La cause palestinienne est une cause universelle, et à ce titre tout citoyen du monde a le droit de faire connaître son avis. Je m’inscris dans cette démarche. Mes voyages réguliers en Palestine, et notamment à Gaza, ont fait l’objet de conférences et de quelques livres, qui ont naturellement la subjectivité et la fragilité du témoignage, j’en suis conscient. Mais ils ont aussi l’avantage de constituer un point de vue « de l’intérieur », de rapporter peut-être ce qui se passe réellement dans l’esprit des Palestiniens du terrain, de ceux qui y vivent et résistent au quotidien. Mais je voudrais ici évoquer des questions qui, bien que d’ordre général, ne sont que rarement abordées ou approfondies dans nos médias et par nos élus en Occident. La première question est
celle du droit. Je ne reviendrai pas sur la trentaine de résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU négligées par Israël, où sur le droit International Humanitaire bafoué. Je voudrais insister sur d’autres aspects juridiques. Au plan international, le conflit israélien « bénéficie » d’un traitement exorbitant. Alors que depuis la fin de la 2ème guerre mondiale l’Organisation des Nations Unies est censée arbitrer les conflits internationaux, voilà que pour le cas unique du conflit israélo-palestinien on a confié la résolution du problème aux Russes, aux Américains, à l’Europe de l’OTAN…. Et enfin à l’ONU qui n’a plus qu’un strapontin à la table de négociation. On mesure ici le succès de l’entreprise de dé-légitimation de l’ONU effectué par Israël. Certains pseudo professeurs de Droit international s’y emploient à temps plein ! Un deuxième pan du droit qui mériterait sans doute aussi d’être respecté est celui… du Droit palestinien lui-même. Sans cela, son propre gouvernement prêterait le flanc à la même critique que ces nombreux gouvernements arabes issus de la décolonisation, et qui sont ébranlés aujourd’hui par les révolutions. Il faut le dire et le répéter : les lois fondamentales palestiniennes qui font office de Constitution nous disent que, lorsque le président de l’Autorité Palestinienne a terminé son mandat et que de nouvelles élections ne peuvent être tenues, c’est le président du parlement qui lui succède : Aziz Duweik devrait être aujourd’hui le président de l’Autorité Palestinienne. Les élections législatives de 2006, et les élections municipales qui les ont précédées, ont désigné un vainqueur qui a souhaité intégrer au gouvernement le parti minoritaire. C’est le parti minoritaire qui a refusé, et qui a essayé de refaire les élections dans la rue, de faire un coup d’État, j’en ai été le témoin. Cette tentative a été un échec : le peuple n’en voulait pas. Il faut le reconnaître ! La deuxième notion que je voudrais discuter est la notion d’État. Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, il n’y a pas de définition précise, réglementaire, juridique de la notion d’État. En particulier il n’entre pas dans les prérogatives de l’ONU de faire ou de défaire les États. Un État, c’est une population animée par un sentiment d’appartenance, sur un territoire donné, sous une loi commune, une force unique chargée de faire respecter la loi, etc. Un État, nous disent les meilleurs juristes, c’est comme un enfant : il est né, il est sous nos yeux : son existence ne dépend ni de sa reconnaissance par ses parents, ni de son enregistrement à l’état civil : un État, c’est un fait ! La Palestine, Philistia, avec ses cinq villes historiques, Gaza (mentionnée sur les temples égyptiens), Ashquelon, Ashdot, Ekron et Gath, existe depuis trois mille ans ! Et elle figure sur toutes les cartes du Proche-Orient sans interruption depuis la plus ancienne carte du monde gravée sur le temple de Karnak en Égypte ! A l’époque moderne, en 1922, la Société des Nations issue de la première guerre mondiale, a reconnu l’État de Palestine, même si elle en a confié le mandat aux Britanniques. Et jusqu’en 1948 les Palestiniens ont bénéficié d’un passeport portant sur sa couverture la mention : « État de Palestine ». Un État est un fait, même s’il est sous mandat, ou sous occupation. Et il n’est pas nécessaire d’être enregistré à l’ONU pour constituer un État : les iles COOK, État indépendant, ne sont pas membres des Nations Unies. Elles ont préféré confier leur sécurité et leur politique étrangère à la Nouvelle Zélande toute proche. Mais ceci n’empêche pas les Iles Cook, le cas échéant, de saisir la Cour Pénale Internationale. Alors bien entendu on ne peut que se réjouir de l’entrée progressive de la Palestine dans les organisations internationales. Mais ceci appelle aussi des commentaires. Par exemple l’intégration de la Palestine à l’UNESCO est une excellente chose. Elle a eu une conséquence imprévue, je dis bien imprévue : la suspension du versement de la cotisation américaine. Mais il faut savoir que la réglementation de l’UNESCO prévoit qu’un État, s’il souhaite se retirer, dépose un préavis de trois ans. Actuellement les États-Unis devraient continuer à payer, ce qu’ils ne font pas. Et des programmes entiers de l’agence ont dû être amputés. Logiquement une action juridique de l’UNESCO à l’encontre des États-Unis devrait être engagée pour non-paiement illégal de leur contribution ; action juridique que la direction actuelle de l’UNESCO n’a pas souhaitée. Concernant l’intégration de la Palestine à L’ONU, on nous a fait croire que cette intégration était nécessaire pour pouvoir saisir la juridiction internationale pour les crimes de guerre commis par Israël notamment à Gaza en 2009. C’est faux : les mouvements de libération nationale, comme le Fatah, peuvent parfaitement saisir la Cour Pénale Internationale. L’Autorité Palestinienne a d’ailleurs ébauché une demande en ce sens au printemps 2009, avant de faire marche arrière, alors que cette démarche avait été jugée recevable par la CPI. En face du désormais État palestinien, quelle est la nature de l’État d’Israël ? Nombreux sont ceux qui parlent d’un « État colonial ». Certes en Cisjordanie il existe des colonies. Mais le terme de « colonies » implique une métropole : est-ce le territoire situé à l’intérieur des frontières de 1967 ? Ce serait rayer d’un trait les millions de Palestiniens qui vivent dans des conditions de discrimination inacceptables notamment au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Israël même. Non Israël n’est pas un « État colonial » : Israël se dit un « État juif ». Un État réservé à un groupe constitué à titres divers sur les bases d’une religion, d’une philosophie, d’un sentiment d’appartenance. Je refuse pour ma part la constitution d’un groupe sur une base matri-linéaire, génétique. Les races humaines n’existent pas. La race juive n’existe pas. L’ethnie, version actualisée de la race, n’existe pas non plus. Alors l’État d’Israël est le produit d’un Lobby. Et un lobby, par définition, on ne le convainc pas. La « négociation », ça ne sert à rien. On n’oppose pas une diplomatie honnête au mensonge diplomatique. Israël n’est donc pas, stricto sensu, un État colonial, c’est un État tribal, qui utilise des moyens illégaux, c’est un État maffieux. Alors dans ce contexte, dans ce conflit dont je viens de rappeler les protagonistes, se pose inévitablement la question de donner la parole au peuple, de rentrer dans le Droit, de reconnaître la victoire du parti qui a gagné les élections. La diplomatie occidentale s’est tiré une balle dans le pied en plaçant un mouvement de libération nationale, le Hamas, sur la liste des organisations terroristes. Dix ans plus tard, la position de notre diplomatie est intenable : le Hamas est le parti majoritaire en Palestine, jusqu’à preuve du contraire, et les pays arabes font massivement leur révolution et désignent démocratiquement des dirigeants politiquement proches du Hamas. Quelle cohérence y-a-t-il à reconnaître la victoire d’Enahda en Tunisie, du PJD au Maroc, de Morsi en Égypte, sans reconnaitre le Hamas ? Le crime originel du Hamas est de ne pas avoir accepté les accords d’Oslo. Mais aujourd’hui qui peut contester que le Hamas avait raison ? Même l’Autorité palestinienne le reconnaît ! Leila Chahid le dit : « 20 ans de négociations n’ont servi à rien » ! Alors, bien entendu, l’idéal serait un retour aux urnes. Et le Fatah, s’il était éventuellement battu aux élections, et le reconnaissait, retrouverait incontestablement sa légitimité politique. Mais c’est justement parce que cette défaite est hautement probable qu’Israël ne laissera pas avant longtemps des élections libres se tenir en Cisjordanie. On parle beaucoup d’une soi-disant réconciliation qui serait nécessaire entre Palestiniens. Mais je peux témoigner qu’il n’y a pas eu divorce entre les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie, sympathisants du Fatah ou du Hamas, des camps de réfugiés, des prisons, des Palestiniens israéliens. Ils souhaitent tous s’exprimer, dans le calme et la fraternité. Alors si Israël ne veut pas d’élections, peut-on au moins avancer vers la réunion des forces palestiniennes ? Mais qui empêche le Hamas d’intégrer l’OLP ? Combien de représentations diplomatiques à l’étranger ont-elles été confiées au parti qui a gagné les élections ? Quand sera levée cette mesure de Ramallah qui consiste à ne payer les fonctionnaires de Gaza qu’à la condition expresse qu’ils ne travaillent pas ? Quand l’Autorité Palestinienne va-t-elle entreprendre une action devant la juridiction internationale pour les crimes de guerre commis par Israël à Gaza ? « Nous ne le ferons pas, dit-on, ce serait une déclaration de guerre à Israël ». Parce que la Palestine n’est donc pas en guerre ? Les massacres, le siège, la torture, ce n’est pas la guerre ? Si, c’est la guerre, et dans cette logique l’Autorité Palestinienne pourrait aussi démissionner, replaçant alors la Cisjordanie dans sa situation réelle qui est celle de la guerre et de l’occupation, replaçant Gaza dans sa situation réelle qui est celle de la guerre et du siège, replaçant Israël devant ses propres responsabilités. Alors quelles conclusions
peut-on tirer aujourd’hui ? Il est inutile de se limiter à brandir face à Israël l’argument du droit international. Non seulement c’est inefficace, mais la politique de conquête et d’annexion, alors que le droit est bafoué, contribue peut-être même à renforcer les faits accomplis israéliens. Aux yeux des sionistes se trouve accréditée l’idée de la relativité du droit. Une sorte de jurisprudence du « Non-Droit ». En substance : « Vous vous rendez-compte, si on avait appliqué les résolutions de l’ONU, Israël n’existerait pas, ou si peu ! » [Où est le problème ? Le monde ne se porterait pas plus mal, notamment les Juifs du monde entier, si l’État d’Israël n’existait pas. Entre 1882 et 1910 deux millions et demi de Juifs fuyant les pogromes, émigrèrent d’Europe orientale vers la Mérique. Il me semble que leurs descendants sont parfaitement contents de leur sort, sauf quelques crétins de Brooklyn qui tiennent absolument à couper les oliviers des Palestiniens. Cet État juif n’a sauvé aucune vie juive (mais a permis à quelques escrocs juifs d’échapper à la Justice), il ne sert donc à rien, sinon martyriser les Palestiniens. Au contraire, il contribue à propager la haine des Juifs, en général. Le comble est qu’il se réclame de l’extermination des Juifs par les Nazis pour justifier des crimes qu’il commet chaque jour depuis soixante cinq ans. Tout ce qui est israélien est coupable, sans excuses.] Mais ce n’est pas parce qu’Israël ne respecte pas le droit que les autres parties ne doivent pas le faire : l’ébauche d’un droit de nature démocratique en Palestine, même imparfait, doit être respectée : respect des lois fondamentales palestiniennes, respect du résultats des élections, respect de l’alternance politique, consultation des citoyens sur les questions fondamentales. Les révolutions arabes ont commencé en Palestine, et la bande de Gaza, même si elle ne s’étend que sur 1% du territoire de la Palestine historique, constitue la tête de pont de la libération de la Palestine : une population, des frontières, une administration, une force de protection unifiée : l’État palestinien est là, en attendant plus. Alors la seule manière de résoudre équitablement les conflits est de recourir au Droit, à la Justice, en utilisant les outils que les hommes ont construits. L’Organisation des Nations Unies en fait partie. Sa charte en constitue le socle fondamental. Mais certaines règles doivent évoluer, en particulier le fonctionnement du Conseil de Sécurité, ne serait-ce que le droit de véto qui doit être réformé. Alors, les milliards de la guerre ne pourraient-ils pas être investis dans une paix élaborée par la représentation des nations ? Basée sur une consultation de toutes les populations concernées par le conflit, y compris les réfugiés palestiniens ? Les peuples, comme les espèces, sont en permanente évolution. L’État de guerre perpétuel n’existe pas. Au bout de la guerre, ou de la négociation pacifique, il y a l’égalité des droits. L’État juif, c’est fini. La libération de la Palestine est inéluctable Christophe Oberlin 28 mai 2013 _____________________________ (*) Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, Christophe Oberlin enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige régulièrement des missions chirurgicales en Palestine, particulièrement dans la bande de Gaza où il a effectué près d’une trentaine de séjours. Christophe Oberlin a écrit de nombreux ouvrages. ● Il est notamment coauteur avec Jacques-Marie Bourget de Survivre à Gaza, (éditions Koutoubia, 2009) la biographie de Mohamed al-Rantissi, le chirurgien palestinien frère du dirigeant historique du HAMAS assassiné par l’État d’Israël. ● Auteur de Chroniques de Gaza, 2001-2011, (éditions Demi-Lune, 2011) ● Coauteur avec Acacia Condes de Bienvenue en palestine, destination interdite. (éditions Encre d’Orient, 2012) http://www.encredorient.com ● Il est également le traducteur de Gaza, au carrefour de l’histoire du journaliste anglais Gerald Butt, (éditions Encre d’Orient, 2011). URL de cet article : http://www.silviacattori.net/article4492.html Source : Christophe Oberlin. |
Éloge, et triomphe, du complotisme (deDefensa) →
Ne serait-ce que pour le très fort mépris que le complotisme dénote vis-à-vis des narratives du système. Le système a les soupçons qu’il mérite. Le complotisme a contraint le système à lui répondre par autre chose qu’un mépris dédaigneux. Ce faisant, le système fait la pub du complotisme (Alex Jones, cent mille visiteurs par minute en cas de crise !) Ce faisant, le complotisme fait la pub du reste de la presse alternative à laquelle il appartient. Merci complotistes, ne mollissez pas. Je déplore seulement que votre narrative soit parfois encore plus stupide que celle de l’Occhident.
(deDefensa)
– traduction des passages en anglais : Dominique Muselet, Info Palestine. 22 mai 2013 – La politique israélienne vis-à-vis de la Syrie représente un cas remarquable des erreurs des pays du bloc BAO, puisque effectivement nous incluons Israël dans le bloc BAO. On devrait alors même préciser que c’est le cas le plus remarquable, le plus significatif du bloc BAO parce que ce pays est directement au contact de la Syrie et qu’il souffre (le verbe est à prendre dans son sens propre) d’une réputation d’une des meilleures capacités de renseignement au monde. Le problème d’Israël vient d’être illustré par un tournant stratégique qu’il semble avoir effectué la semaine dernière en passant brusquement d’une politique de contribution de plus en plus appuyée à la tentative de faire chuter le régime syrien, à l’affirmation d’une politique de désengagement, avec la précision semi-officielle (dans le Times du 18 mai) que le maintien au pouvoir d’Assad était préférable à la victoire des rebelles. Tout cela repose sur cette réputation d’excellence proche de la perfection de ses services de renseignement, qui fait plutôt figure, à la lumière de diverses péripéties, de mythe fabriqué selon une tendance irrépressible à l’autosatisfaction. Comme le résumait en d’autres temps l’ancien Premier ministre et ministre de la défense Ehud Barak après la cinglante défaite israélienne de l’été 2006 face au Hezbollah, « Bien que nous ayons les meilleurs services secrets et les meilleures capacités d’anticipation du monde, il nous faut toujours un dreidel (toupie de Hanouka, ndt) pour comprendre comment le Hezbollah nous a eus ». Il apparaît donc, à côté de leur réputation d’exceptionnalité, que les services de renseignement et de sécurité israéliens montrent une constance remarquable dans l’erreur. Cette caractéristique fut notamment illustrée de façon spectaculaire et très dangereuse, qui amena Israël au bord de la défaite dans les trois premiers jours de la bataille, lors de la guerre du Yom Kippour d’octobre 1973. Le renseignement israélien avait catégoriquement annoncé que cette guerre n’aurait pas lieu, que ni l’Égypte ni la Syrie n’oseraient attaquer, ce qui donna naissance à une plaisanterie courante en Israël « Chaque fois que les services secrets disent qu’aucune guerre n’est en vue, les vétérans de la guerre de Yom Kippur se précipitent à couvert. » Mohamed Bdeir, dans Al-Akhbar English du 20 mai 2013, fait un historique des erreurs sans nombre du renseignement israélien, essentiellement des erreurs stratégiques que semblent dissimuler des victoires tactiques auxquelles il est fait une grande publicité. Il termine par la description de la situation actuelle en Syrie où, par son intervention armée du début du mois, Israël semble avoir provoqué une riposte inattendue et extrêmement préoccupante, qui est la réouverture du front du Golan après un apaisement de près de quatre décennies. Une telle perspective promet pour Israël une “guerre d’attrition” particulièrement épuisante... « Mais Israël s’est retrouvé nez à nez avec une autre de ses erreurs de jugement quand la riposte du bloc Syrie-Iran-Hezbollah a été différente de ce à quoi il attendait. Israël a semblé l’emporter sur le plan tactique, mais a perdu sur le plan stratégique. Le problème en effet n’est pas simplement la menace extraordinaire d’Assad de fournir des armes à la Résistance syrienne, mais la décision stratégique d’ouvrir un front sur le Golan, ce qui ne signifie pas moins qu’une guerre d’attrition où Israël n’aura pas l’avantage. » Confronté à ce défi, Israël a joué à son jeu favori, la fuite en avant, en menaçant officiellement d’appliquer la politique des “lignes rouges”, et de renverser le régime syrien s’il osait mettre en œuvre sa décision d’armer la Résistance, d’ouvrir un front sur le Golan et de riposter militairement si Israël l’attaquait à nouveau. » Que faut il en penser par rapport à la situation de fracture régionale ? Eh bien que nous allons assister à un nouvel épisode du syndrome israélien de mauvais calcul. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que les alliés stratégiques de la Syrie (Russie, Iran et Hezbollah), qui ont interdit et empêché l’intervention armée directe souhaitée par le Conseil de Sécurité de l’ONU, l’OTAN, la Turquie et d’autres pays, ne resteront pas inactifs pendant qu’Israël tentera de mettre son projet à exécution. » Un autre article virulent contre les erreurs israéliennes est publié par le journaliste israélien Shlomi Eldar, fameux en Israël où il travaille pour la télévision et qui a été couronné en 2007 par la plus haute distinction journalistique, le Prix Sokolov. Eldar décrit, le 19 mai 2013, pour Al-Monitor Israel Pulse, les errements israéliens vis-à-vis de la Syrie, couronnés par le tournant stratégique radical décrit plus haut, effectué la semaine dernière selon des sources officieuses. Nous donnons ci-dessous des extraits substantiels de cet intéressant article, qui permet d’avoir, d’une plume israélienne expérimentée, une bonne idée de la posture stratégique israélienne actuelle. « Au cours des deux dernières années, il y a eu un certain nombre d’assomptions largement partagées en Israël sur ce qui allait finalement arriver en Syrie. A la fin de la semaine dernière ces assomptions se sont effondrées avec la violence d’un tremblement de terre. Nous voulons parler des opinions qui étaient considérées comme de pur bon sens par le public israélien et qui ont eu un impact considérable tant sur les décideurs politiques que sur les stratèges militaires pendant deux ans. Les voilà : » 1. L’intervention internationale en Syrie est inévitable. Tôt ou tard, le monde libre sera obligé d’agir pour arracher la population civile du pays aux griffes du président Bashar al-Assad et de son armée. » 2. Une attaque israélienne contre Assad le terrorisera et l’empêchera de transférer des armes au Hezbollah ou de contre-attaquer. » 3. L’aide que le Qatar et la Turquie fournissent aux rebelles devrait en fin de compte changer l’équilibre des forces. » 4. La pomme (Bashar) est tombée loin de l’arbre (l’ancien président syrien Hafez al-Assad). Selon cette assomption, Bashar a peur de son ombre et même la plus petite brise peut l’abattre et le déséquilibrer (c’est comme ça, d’ailleurs, qu’il est représenté dans la populaire série satirique télévisée “Eretz Nehederet,” mais on y reviendra). » 5. Les services secrets israéliens brossent un tableau fidèle de la situation et leurs données doivent être à la base de toute décision sur la manière de répondre à la situation en Syrie. » 6. “Le régime d’Assad sera renversé en quelques semaines” (l’ancien ministre de la Défense Ehud Barak le 11 déc. 2011). » Et tout à coup, en l’espace d’une semaine, tout le monde a réalisé que le paramètre le plus important n’avait pas été pris en compte dans les dernières analyses de la situation au Moyen-Orient en général et en Syrie en particulier... [...] » À la fin de la semaine dernière, [le 17 mai], 12 navires de guerre russes ont été envoyés en patrouille au large de la base navale russe de Syrie pour faire œuvre de présence dans la région. Le message était clair. Il avait la taille d’un porte avion russe. Ce que les Russes voulaient dire, c’est que personne ne devait envisager une seule seconde de décider de l’avenir de la Syrie et par extension d’Assad, sans prendre en considération les intérêts stratégiques de Moscou. Les États-Unis et Israël ont compris le message. » L’Union Soviétique a des intérêts stratégiques en Syrie depuis le milieu des années 1960. Il en est de même pour la Russie d’aujourd’hui. Sa base syrienne est la base la plus avancée que la Russie ait encore au Moyen-Orient et une personnalité telle que le président Poutine n’y renoncera jamais, en tous cas certainement pas pour des “raisons humanitaires”, d’autant plus que les Russes trouvent la situation assez équilibrée du fait qu’ils considèrent Israël comme la plus importante base stratégique étasunienne de la région. » Oui, la Russie a des intérêts stratégiques personnels en Syrie ce qui rend la démarche du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu auprès de Moscou la semaine dernière encore plus ridicule. Le premier ministre a essayé de dissuader Poutine de vendre des missiles S-300 [anti-aériens] à Assad, au motif que cela pourrait avoir de graves répercussions sur l’armée de l’air israélienne. Netanyahou s’est-il vraiment imaginé qu’un entretien à cœur ouvert avec le leader russe le ferait renoncer à soutenir Assad ? » A la fin de la semaine dernière, la réalité semblait indiquer que l’affirmation des services secrets israéliens selon laquelle Assad était sur le point de tomber, était pour le moins prématurée. De plus, selon une source israélienne citée par le London Times (18 mai 2013), dans les circonstances actuels, Assad est en fait une bonne chose pour Israël : “ Mieux vaut un démon que nous connaissons que les diables auxquels il faut s’attendre si la Syrie sombre dans le chaos et que les extrémistes de tout le monde arabe s’y installent.” La vraie question est : “Où étaient-ils avant ?” Par « ils » je veux parler de ces “décideurs israéliens” et ces “officiels de haut rang” que la presse mentionne. » Quand un correspondant politique, diplomatique ou militaire se trompe, il fait surtout du tort à sa propre réputation ou à la réputation du média qu’il représente. Les commentateurs et les journalistes s’appuient sur des informations publiques et souvent sur des fuites intentionnelles des partis en présence. » Le changement du tout au tout de l’attitude d’Israël envers Assad de la semaine dernière soulève de sérieuses questions sur les gens qui décident de notre stratégie de défense. Aucun d’entre eux ne savait-il donc avant la semaine dernière ce qu’Assad répète depuis longtemps, à savoir que son pays est devenu le repaire d’organisations terroristes ? » Au lieu de s’en assurer, d’analyser la situation et de se préparer pour le pire scénario, Israël a préféré se moquer d’Assad. Les parodies d’Assad (comme celles mentionnées plus haut dans “Eretz Nehederet”) le présentent comme un lâche et un peureux, une “lopette” pour parler familièrement, incapable de résister à la pression. On l’assimile à d’autres leaders arabes autrefois respectés comme l’ancien président d’Égypte, Hosni Mubarak, l’ancien leader de la Libye, Mouammar Kadhafi. Mais c’est peut-être ça le problème. Les gens vont trop vite en le comparant aux anciens dirigeants de l’Égypte et de la Libye qui ont été renversés assez rapidement. Je ne veux pas croire que les leader israéliens soient influencés par les satires de la télévision. » Comme nous l’avons déjà noté, c’est dans la déclaration d’Ehud Barak en 2011 qu’on trouve la raison principale de l’échec d’Israël à comprendre ce qui se passe en Syrie. A l’époque, Barak a donné à Assad quelques semaines avant d’être renversé. Il y a de cela un an et demi. Depuis, Barak a été “renversé” tandis qu’Assad est toujours au pouvoir. La personne qui a le mieux exprimé cela est l’ancien chef des services secrets israéliens, Uri Sagi, dont la voix s’est élevée avec la force d’un prophète qui crie dans le désert, pour demander : “Qui sommes-nous pour décider ? Quels moyens avons-nous de déterminer qui dirigera la Syrie voisine et comment ?” » Nous proposons d’ajouter à cette bordée de critiques contre le renseignement et la stratégie israéliennes plusieurs faits qui se détachent de ces deux seules questions. Cela permet d’élargir le tableau et d’introduire une appréciation générale de la posture actuelle d’Israël. • Il y a d’abord le fait symbolique de la concentration en cours d’un flotille russe de Méditerranée, avec 5-6 navires initialement, qui devrait passer à huit unités en déploiement constant. Les USA, eux, ont entamé le mouvement inverse avec le retrait d’un porte-avions de la zone. Ce mouvement de décroissement de la présence militaire US devrait se poursuivre avec le retrait de forces aériennes d’Europe, tout cela étant dû aux contraintes de la séquestration qui coupent les budgets de fonctionnement. Parallèlement, la rumeur de la présence de SS-26 Iskander en Syrie est à nouveau identifiée dans divers textes (par exemple, voir sur PressTV.com, Gordon Duff le 22 mai 2013 [« Syria has surprised everyone »]). L’ensemble fait peser encore plus le poids stratégique de la Russie sur la crise dans ses ramifications géographiques autant que sur la psychologie de sa perception, – et l’on sait que cette présence n’est pas favorable aux écarts et aux foucades israéliennes, et passe par une ferme protection de la légitimité et de la souveraineté en Syrie. • On peut suivre, sur DEBKAFiles, une chronique féroce des déboires israéliens. Ce site, qui est connu comme une des voix des services de sécurité israéliens, a pris une posture suivie de mise en cause radicale de la politique du gouvernement Netanyahou, – si tant est qu’on puisse parler de “politique”. DEBKAFiles ne cesse de tresser des couronnes aux performances des Syriens avec le Hezbollah, s’ouvrant une voie vers le Golan pour établir leur “front” et, d’une façon générale, sur le comportement de l’armée syrienne. Voyez par exemple ce rapport du 22 mai 2013 : « L’armée syrienne en plus de deux ans de guerre civile a prouvé qu’elle avait un haut niveau de professionnalisme, de résistance à la pression et surtout de discipline. Pas une seule fois, au cours de ce conflit brutal, il n’y a eu d’initiative personnelle d’une unité locale ou d’un commandant. Tous les mouvements ont été dirigés depuis le palais présidentiel à Damas par le général d’état major. Même quand les troupes syriennes ont essuyé des revers, elles se sont repliées en ordre. Depuis plusieurs mois on n’entend plus parler de désertions de masse dont les chiffres avaient d’ailleurs été grandement exagérés par l’opposition. » Par conséquent, la prise de position d’Israël, communiquée à des correspondants de l’armée mercredi 22 mai par des membres anonymes de la Défense israélienne, selon laquelle il fallait attendre de savoir si l’attaque syrienne sur la Golan avait été ordonnée par Assad ou si c’était une initiative locale, n’était pas seulement hors de propos mais dangereuse : elle a donné l’impression que les décideurs israéliens ne savaient pas comment réagir à la ferme résolution du leader syrien soutenu par l’Iran et le Hizballah de faire du Golan divisé le prochain “front de résistance” contre Israël... » ... Le paradoxe de cette situation, avec ces événements qui se précipitent, et avec cette activité intense de la communication, est certainement le rôle qu’y a joué Israël, notamment avec son attaque du début mai qui semble désormais ne devoir plus être perçue que comme une sorte de deus ex machina déclenchant une dégradation inutile de la situation à un des pires moments, opérationnellement et diplomatiquement, pour le bloc BAO, et donc pour Israël. Il y a un mois et demi, le 18 avril 2013, nous pouvions reprendre ce commentaire d’un analyste israélien, qui est sans aucun doute le contraire d’un libéral et d’un peacenik, Guy Bechor, consultant pour l’armée et la police israéliennes, et pour le ministère des affaires étrangères, classé parmi les nationalistes intransigeants... Bechor protestait contre le rapprochement avec la Turquie, elle-même engagée dans le guêpier syrien, et développait une conception naturelle et impérative en faveur du maintien d’Israël dans une position neutre et attentiste : « Nous avons réussi à échapper aux troubles qui s’aggravent depuis deux ans en Syrie. Les liens que nous avons renoués avec la Turquie pourraient nous entraîner dans une guerre mondiale entre les Sunnites et les Shiites, et entre la Russie et les États-Unis. [...] Pourquoi nous mettons-nous dans un tel pétrin ? Nous ferions mieux de rester à l’écart. Nous n’avons aucune raison de nous mêler de cette guerre qui ne finira jamais. Pour la première fois de notre histoire, nous ne sommes pas en ligne de mire, nous sommes spectateurs. Pourquoi nous impliquer ? » Cette sensation d’incertitude de l’orientation stratégique, voire d’affrontements de tendances qu’on ressent au sein de l’appareil de sécurité nationale israélien, nous rappelle d’une façon assez significative la confusion et les nombreuses querelles qui déchirèrent ce même appareil en Israël durant et après la catastrophique campagne de l’été 2006, après qu’il fût apparu que le Hezbollah se battait bien et que les forces israéliennes se battaient de moins en moins bien face à cet adversaire. (Voir divers échos de querelles, d’incompréhensions, de divergences, etc., au sein de l’appareil israélien le 28 juillet 2006, le 2 août 2006, etc.) Cette confusion et ces querelles impliquent évidemment des accusations implicites croisées sur la responsabilité d’une situation de moins en moins satisfaisante... Disons que, cette fois, on s’y prendrait un peu à l’avance par rapport à 2006, avant même qu’un conflit réel ait commencé, ou bien est-ce que, depuis 2006, le malaise n’a jamais vraiment cessé au sein de l’appareil de sécurité nationale israélien. L’ombre de l’été 2006 Revenons un peu en arrière... Le mythe de la puissance paradoxale d’Israël illustré par l’image biblique de David contre Goliath a été construit sur de solides réalités initiales, essentiellement sur la période de la guerre d’indépendance à la Guerre des Six Jours, avec les deux foudroyantes victoires de 1956 et 1967, et jusqu’au rétablissement in extremis d’octobre 1973. Comme on le comprend, ce mythe n’en était alors pas un, illustrant une réelle puissance d’Israël malgré un volume de capacités extrêmement réduites. Nous avons déjà décrit, dans plusieurs analyses, le tournant entamé en 1967-1973 et réalisé immédiatement après 1973, lorsqu’Israël fut intégré dans l’ensemble américaniste et mis complètement sous influence des méthodes et de l’esprit américanistes, essentiellement par le biais des liens avec le Pentagone qui furent alors établis. On peut se référer à ce propos à des textes d’analyses de l’époque de la défaite israélienne de 2006 face au Hezbollah, notamment les analyses du 17 juillet 2006 et, surtout, du 7 septembre 2006. Dans cette dernière analyse, nous concluions, faisant allusion aux fameux neocons à Washington non comme à des inspirateurs et à des manipulateurs, mais comme à des outils, éventuellement à des “idiots utiles” de cette puissance anthropotechnologique qu’on pourrait juger comme quasiment autonome et douée d’une stratégie spécifique qu’est le Pentagone... (Et le Pentagone, certes, comme une des représentations les plus puissantes et le “bras armé” par excellence du Système.) « Dès les années Reagan, ce groupe d’idéologues extrémistes était déjà dans les rouages de l’administration. (On y trouvait notamment Perle et Wolfowitz, tandis que Powell occupait des fonctions politico-militaires. Rumsfeld avait été secrétaire à la défense entre 1975 et 1977.) C’est eux, et avec eux le nouveau courant de pression qu’ils exprimaient, qui instrumentèrent la complète “annexion” d’Israël à ce complexe bureaucratique de puissance qu’est le Pentagone. Ce n’était pas un “complot” dans le sens humain du terme. Ils ne faisaient qu’exprimer la puissance extraordinaire du Pentagone et de sa culture, qui avaient définitivement mis la haute main sur la politique de sécurité nationale des Etats-Unis. En ce sens, c’est bien le Pentagone en tant que tel, en tant que puissance autonome et incontrôlée, qui imposa à Israël, dès les années 1980, une main-mise qui bouleversa complètement les conceptions et les structures de Tsahal, et qui réduisit d’autant, jusqu’à l’inexistence totale, la souveraineté nationale d’Israël. » Le conflit avec le Hezbollah de juillet-août 2006 a confirmé de façon éclatante un état des choses où les capacités guerrières, les équipements, les tactiques, mais aussi la culture fondamentale des forces armées israéliennes se sont révélés comme complètement transformés, — transmutés, sans aucun doute, — par rapport aux conditions originelles de l’Etat d’Israël... » Bien entendu, cette “transmutation” culturelle et psychologique, dans le sens de l’américanisation disions-nous à l’époque, dans le sens-Système disons-nous aujourd’hui, s’est réalisée dans le sens du pire. On constate, à la lecture des appréciations recueillies plus haut, que rien n’a changé depuis 2006, et que les choses se sont même aggravées. On retrouve paradoxalement dans les services de renseignement ce même travers que les anciens chef du Shin Bet dénonçait récemment dans le chef des directions politiques israéliennes, que nous mentionnions dans notre texte du 23 mars 2013 : « Alors aux commandes, Yaakov Peri estime
n’avoir reçu durant les six ans de son mandat aucune consigne des
gouvernements successifs. Ou bien il a cette formule, dont les termes sont
partagés par ses collègues : Israël remporte la plupart des batailles, sans
gagner la guerre. “Nous ne savions pas dans quelle direction aller, résume
Peri. C’était toujours de la tactique, jamais de vision stratégique.” »
Dans ce texte cité du 23 mars 2013 et basé sur le précédent fondamental de la bataille de la Marne avec l’échec allemand du plan Schlieffen représentant l’“idéal de puissance” (retrouvé aujourd’hui dans son stade terminal dans le chef du bloc BAO), nous observions : «Le schéma de la bataille de la Marne est symboliquement intéressant parce qu’il restitue ce moment où la dynamique de surpuissance est à son maximum et passe en dynamique d’autodestruction dès lors que la clef stratégique s’effrite, que la direction des forces centrales disparaît.» La “clef stratégique” était une circonstance somme toute anodine, – l’effondrement psychologique du grand chef de l’armée allemande, von Moltke, – mais cette “circonstance anodine” ne représentait que le moyen effectivement de circonstance d’une destinée écrite dans le concept de l’“idéal de puissance” représentant une théorisation du Système dans sa fureur de surpuissance se transmutant en autodestruction... La destinée, elle, est l’essence même du phénomène, et elle est retrouvée aujourd’hui, intacte dans sa fatalité qui est comme une inversion de la Providence, dans des conditions moins assourdissantes, moins dramatiquement claires que la Grande Guerre, mais beaucoup plus spécifiques à la crise générale que nous connaissons. « Ce qu’on observe, à partir de notre analogie,
c’est que le Système pullule aujourd’hui de Moltke divers et de différentes
factures, plus ou moins bien fardés en grands chefs réduits à la volubilité
de communication. Obama est un Moltke, comme le sont les différents Premiers
ministres israéliens. Comme l’enjeu national et la pression d’une situation
de guerre massive n’existent pas en vérité, les exécuteurs des tactiques
nécessaires sont beaucoup plus libres et mesurent de plus en plus l’absence
(au propre et au figuré) de leurs Moltke, et ils s’interrogent de plus en
plus furieusement sur cette situation où des développements tactiques sans
fin ne sont nulle part chapeautés, orientés, inspirés par le moindre but
stratégique. Ils en viennent donc au soupçon central qui est de se demander :
la stratégie existe-t-elle encore ? Puis, rapidement : a-t-elle été
complètement détournée par le Système à son profit, ce qui entraîne tout le
monde dans une folie autodestructrice ? » Ces dernières questions nous ramènent à l’Israël d’aujourd’hui, dans le cadre des erreurs décrites à propos de la Syrie. Ce que nous montrent les textes cités comme le cheminement de la “pensée stratégique” de la direction israélienne réduite à des à-coups tactiques peinturlurés du triomphalisme de la communication, c’est une situation pathétique où l’Israël si souvent décrit comme habile, décidé, voire machiavélique par ses partisans comme par ses adversaires, se révèle au même degré zéro d’imagination, de liberté de jugement, et chargé du même épuisement psychologique à force de s’abîmer dans ses narrative que ses compères du bloc BAO. Certes, nous disent les commentateurs cités, les erreurs d’aujourd’hui confirment celles d’hier, mais elles sont bien plus désolantes, bien plus basses encore. Il n’y a même pas eu de conflit, d’affrontement, de cette sorte d’urgence qui peut expliquer les faux-pas, pour Israël dans ce cas ; il y a eu simplement la croyance dans sa propre narrative de suffisance et d’irréalité, sa croyance aux jugements du niveau des satiristes et des people de talk shows (du type “Assad le méchant” ou “Assad la brute”, qu’on retrouve aussi dans les cénacles intellectuels parisiens), avec confirmation des services de renseignement eux-mêmes influencés par les exigences de cette communication complètement grotesque. Le système de la communication utilisé pour le renforcement de l’inversion des jugements et la dissolution des psychologies, jusqu’à une pensée aussi ferme “qu’un éclair au chocolat” (comme la colonne vertébrale du président McKinley, selon son vice-président Teddy Roosevelt), triomphe en alimentant l’arrogance et la suffisance, en confirmant les aveuglements qui font prendre les victoires tactiques de communication pour une stratégie décisive. Combien de fois l’Israël des Netanyahou, Barak & Cie s’est-il cru triomphant et prêt à frapper décisivement l’Iran, et nous attendons depuis huit ans cette attaque annoncée chaque jour et fleurie d’innombrables descriptions de manigances et manœuvres complotistes diverses. Cette fois, il y a de l’action : le fracas des bombes israéliennes autour de Damas fait croire, communication et narrative à l’œuvre, à une irrésistible puissance stratégique. La visite piteuse de Netanyahou à Poutine, à Sotchi, enchaîne sur la révélation (?) qu’il ne s’agissait que d’une péripétie tactique enluminée par la communication, donnant des effets pervers bien préoccupants, et que la stratégie, elle, se règle face au président russe, et l’on sait bien dans quel sens. Effectivement, il s’agit bien d’une défaite stratégique à partir d’impulsions tactiques magnifiées par leurs effets de communication, et interprétées faussement comme des actes stratégiques. Comme le bloc BAO dans son ensemble, Israël est complètement prisonnier du système de la communication, de ses narrative et de ses illusions, de ses obsessions et de son étrange affectivité, transformant les erreurs courantes depuis l’américanisation de ses forces armées qui portaient essentiellement sur le contexte et les conditions de l’engagement, en des dérives catastrophiques qui portent désormais, en plus, sur l’exécution et l’opérationnalisation. Cette évolution, qui a été engagée avec la catastrophe de l’été 2006 est désormais la marque de l’activité de cet Israël américanisé, devenu depuis un Israël-Système, qui semble n’avoir même plus besoin de s’engager vraiment dans un conflit pour le perdre, – comme il semble pouvoir envisager de le faire avec la Syrie. Recette aussi parfaite après tout que celle des prévisions erronées des meilleurs services de renseignement du monde : Israël n’a plus besoin de faire une guerre pour la perdre. La spécificité d’Israël a complètement disparu dans la phase finale de la constitution du bloc BAO depuis l’automne 2008, avec sa psychologie réduite à une opérationnalisation faussaire et trompeuse. Le résultat concret, pour ce pays, est une situation où l’on pourrait dire que la défaite de l’été 2006 contre le Hezbollah suivant l’américanisation de ses capacités et de ses conceptions militaires ressemblerait, pour les structures financières, économiques et bureaucratiques du bloc BAO, à la crise financière d’effondrement de l’automne 2008. L’analogie s’énoncerait alors de cette façon : puisque le Système, – l’américanisation militaire pour Israël, les structures bancaires ultra-libérales pour l’appareil financier du bloc BAO, – ne marche pas, c’est donc qu’il faut plus que jamais poursuivre sur cette voie et l’appliquer plus que jamais. Des deux côtés, la consigne est suivie et appliquée à la lettre. |
la
création de l’État d’Israël demeure parfaitement illégale ! Youssef Boussoumah Samedi 18 Mai 2013 « La Création d’Israël est légale car c’est une décision de l’ONU » est une des stupidités les plus prégnantes en même temps qu’une escroquerie manifeste justifiant la mise à mort de la Palestine arabe en 1948. En effet si la création d’Israël est une réalité, avant tout militaire d’ailleurs, pour les peuples qui la subissent, palestinien, syrien, libanais etc. elle n’est ni légale ni légitime. L’ONU le 29 novembre 1947 puis le 15 mai 1948 a entériné un acte de brigandage international comparable à la conquête de l’Algérie en 1830. Cette création est une entreprise violente qui a anéanti la société d’un peuple pacifique et hospitalier, trop peut être. Elle n’est pas légale car : 1) Israël ne peut pas avoir été créé par une décision de l’ONU car contrairement à ce que pensent beaucoup l’ONU n’a jamais eu dans ses prérogatives de créer ou de défaire un quelconque État. Israël a été créé par la violence des sionistes, mais reconnue et encouragée par l’organisation internationale. De façon cynique, dans le texte de la résolution 181 du 29 novembre 1947 portant partage de la Palestine, elle déclare exactement : « l’ONU invite les habitants de la Palestine à prendre toutes les mesures qui pourraient être nécessaires de leur part, en vue d’assurer l’application de ce plan ». Il s’agit tout simplement d’un appel du pied à la guerre contre les indigènes palestiniens. Étant donné la supériorité militaire sioniste avérée mise en place par Churchill lui-même en tant que ministre des colonies dés 1921 et encouragée pendant tout le mandat, il s’agissait ni plus ni moins que d’une invitation pour les milices sionistes à passer à l’acte. Ce fut un message codé à destination de la Haganah de Ben Gourion, de l’Irgoun de Begin et des autres groupes Stern de Shamir pour qu’ils réalisent sur le terrain leur projet de nettoyage ethnique dans la mesure où l’ONU n’avait pas la possibilité légale de bafouer aussi ouvertement sa propre charte. 2) L’ONU a participé au démembrement d’un État reconnu en droit international, la Palestine mandataire. Un État mandataire sous tutelle donc mais État tout de même, possédant sa monnaie, la livre palestinienne, sa police, ses administrations, ses équipes sportives reconnues internationalement. Les Britanniques devaient se retirer de Palestine dés 1940,conformément au texte de règlement des mandats ce qui fut impossible pour cause de seconde guerre mondiale. Dés lors la Palestine était appelée à vivre sa vie en toute indépendance au moins dés la fin de la guerre en 1945. Il était parfaitement illégal de détruire cet État sans l’accord de sa population majoritaire. 3) L’ONU peut seulement faire des propositions aux États qui en sont déjà membres. C’est pourquoi la « décision » de partage de la Palestine en novembre 1947 est intitulée « proposition » de partage. D’autre part, elle est partiale donc illégale. En effet, elle n’aurait engagé les Palestiniens que dans la mesure où ils auraient été consultés sur la question et que leur décision aurait été prise en compte. Un référendum d’autodétermination aurait dû être organisé à la fin de la guerre, ce qui bien sûr fut constamment rejeté par les sionistes et les puissances européennes par crainte de voir l’application de la démocratie valider la position arabe. À la différence des populations majoritaires de Tchécoslovaquie et de Yougoslavie, qui en phase avec la SDN furent consultées lorsque ces pays furent créés, après la première guerre mondiale. 4) L’ONU, un organisme qui normalement a dans ses prérogatives de préserver la paix, par sa décision cynique de novembre 47, a plongé toute la région dans une guerre de mille ans. En favorisant le militarisme israélien il a favorisé en retour la naissance de castes militaires au Moyen-Orient justifiées par la nécessité de se défendre « contre l’ennemi sioniste ». Une militarisation qui en fait n’a que très peu contribué à libérer la Palestine mais a surtout permis de confisquer les libertés démocratiques. Cette menace contre la paix est pourtant sévèrement condamnée par les propres règlements de...l’ONU, et justifie même habituellement une intervention du comité militaire des Nations unies. 5) Enfin, comment comprendre que le plan de partage de l’ONU décidé par une assemblée générale de 50 membres en novembre 1947 ait une valeur contraignante alors que tout le monde sait que ce n’est le cas que des seules décisions du Conseil de sécurité. L’ONU est une organisation à adhésion volontaire qui d’ailleurs a repris de façon abusive les décisions de la SDN sur la question de Palestine (les accords Sykes Picot de 1916, la déclaration Balfour de 1917, tout en ignorant l’accord Hussein Mac Mahon de 1915 sur la création d’un vaste État arabe sous égide du Shérif hachémite de la Mecque) mais nul pays n’est tenu d’y entrer. Les Palestiniens dont personne ne peut contester qu’ils furent en continu les habitants de ce pays depuis des temps immémoriaux, sont les seuls à détenir la souveraineté sur cette terre ; ce sont les seuls qui peuvent à condition de renoncer à cette souveraineté, accorder la légitimité d’exister à une quelconque entité étatique. Or à juste titre ils ne l’ont jamais fait pour Israël. C’est pourquoi la création d’Israël est illégale et le demeure depuis 65 ans. Aucun fait de violence ne peut entériner légalement cette dépossession, quel que soit le temps écoulé, l’État d’Israël est illégal. Les Palestiniens n’ont qu’une patrie, la Palestine. Youssef Boussoumah, membre du PIR http://www.indigenes-republique.fr/article.php3?id_article=1833 |
Quine, Le mot et la chose. « Chapitre premier – Langage et vérité. 1. Commençons par les choses ordinaires. Le pupitre, cet objet familier, manifeste sa présence en résistant à mes pressions et en renvoyant la lumière à mes yeux. » Non, le pupitre ne se manifeste pas en renvoyant la lumière à mes yeux mais en apparaissant. Ce n’est pas parce que l’apparition n’apparaît pas qu’il faut la négliger étant donné que le pupitre apparaît. Certes, s’il n’y a pas de lumière, le voyeur devra palper le pupitre comme le ferait un aveugle, afin de l’identifier. Mais dans tous les cas, le pupitre se manifeste en résistant ou en apparaissant. Pourquoi l’auteur se croit-il obligé de nous parler de la lumière mais pas du bois dont est fait le pupitre, des fibres de cellulose, d’hémicellulose et de lignine dont il est composé et qui expliquent sa dureté ? Notons que l’auteur choisit la voix active pour le pupitre qui semble débordant d’activité : il résiste, il apparaît, il renvoie la lumière, etc. Il aurait pu aussi bien conférer l’activité au voyeur : il perçoit, il voit et ce qui apparaissait est désormais passivement « perçu » ou « vu ». Cela prouve que la grammaire ne peut rendre compte de ce qui a lieu réellement : qui ou quoi est actif, qui ou quoi est passif, puisque les deux voix concernent un seul et même évènement. Il y a d’ailleurs une voix moyenne qui réconcilie l’apparition et la vision : « il y a apparition », « il y a vision ». Cette voix moyenne roule indifféremment pour l’apparition ou pour la vision qui sont ainsi réconciliées. |
La présence à soi par Vincent Descombes →
Le pouvoir d’être soi par Vincent Descombes →
(et les WC étaient
fermés de l’intérieur) Quand j’entends Siegfried forger son épée, non seulement j’entends Siegfried, mais Siegfried avec la voix de Lauritz Melchior, et d’un certain enregistrement très cuivré de 1939 (tant d’autres enregistrements étant téléphoniqués : absence des harmoniques hautes et basses), mais Siegfried, non avec le physique un peu enveloppé de Lauritz, mais avec celui de Manfred Jung lors de la représentation de Chéreau à Bayreuth que j’avais vue et entendue à la télévision en 1982. Cependant, le son est coupé. J’entends, mais le son est coupé. Je suppose que c’est la compréhension qui a lieu. Je n’entends pas, mais je comprends. Règle : si sans audition, il n’y a pas de son, sans son (et Dalila) il n’y a pas audition ; cependant il y a des ondes de matière selon le modèle courant. Mais le son, le bruit, ne sont pas des ondes de matières mais des objets. Sans audition, il n’y a pas audition. La stupide question : « Lorsqu’un arbre tombe fait-il du bruit s’il n’y a personne pour l’entendre » est en fait la question : « Y a-t-il audition lorsqu’il n’y a pas audition ? » La réponse est « non » évidemment. De même la question stupide : « La table existe-t-elle lorsque je ne la regarde pas ? » se résume à la question « La table apparaît-elle quand je ne la regarde pas ? » car l’apparition confère l’existence (et non pas l’être). La réponse est alors « peut-être » car il se peut que quelqu’un regarde la table pendant que je ne la regarde pas. Pour les sourds de naissance, « bruit » et « son » n’ont pas de sens, mais « ondes de matière » oui. « Ondes de matière » est une vue de l’esprit ; « bruit » et « son » non. Pour les aveugles de naissance, « couleur » n’a pas de sens, mais « ondes électromagnétiques » en a. Une couleur n’est pas un rayonnement électromagnétique et réciproquement. Quand je pense, c’est la même chose. Je parle à un auditoire indéterminé mais le son est coupé. Il s’agit alors du son émis et non du son reçu (l’expression de son émis est impropre. Selon le modèle courant c’est une onde de matière qui est émise. S’il ne se trouve pas d’auditeurs sur son passage, cette onde se propagera dans le plus grand silence, même si elle est capable de briser les vitres ou de bouger les tuiles sur les toits). J’aimerai bien avoir des renseignements sur les sons que Schuman entendait. Étaient-ce de simples acouphènes ou de la musique ? La malheureux ne pouvait pas couper le son parce qu’il n’y avait aucune onde de matière correspondant à ce son. |
Un splendide article antisémite par Laurent Guyénot →
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La Zone Euro après Chypre par Jacques Sapir →
La grosse TINA est crevée
La
grosse TINA est crevée, elle est morte la Poison par Allain Jules. J’attendais ce moment
depuis longtemps. Rira bien qui pourrira le dernier. Un nuisible de moins,
un. Je
n’étais pas seul à attendre. Je n’ai même pas pensé à déboucher le
champagne. C’eut été trop d’honneur pour une merde pareille. J’ai donc
continué au gros rouge qui s’améliore de jour en jour. Autant les grands crus
s’amoindrissent devant l’offensive biochimique anglo-saxonne de merde, autant
le gros rouge progresse. Aujourd’hui, en France, le gros rouge est aussi bon
que le gros rouge espagnol en litres étoilés d’il y a quarante ans. Que
demande le peuple ?
Le colonel Poutine a sauvé son pays des griffes de ces salopes, de ces petites merdes de Chicago. Vive le colonel Poutine. |
Le vide, ce n’est pas rien
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Regime
change needed in Palestine
Piqûre de rappel
Tout ce qui est israélien est coupable
● « Israël n’est pas une démocratie » par Ilan Pappé, 2011.
En fait, il faudrait dire : Israël n’est même pas une démocrachie car de
démocratie, il n’y en a nulle part dans ce monde. Il n’y a que des
démocrachies où la démocratie s’arrête à la porte des usines et des bureaux.
C’est dans les usines et les bureaux que l’on encule. Aux USA il y a trois
cent millions d’enculés (un million d’enculés rien que pour Wall Macht),
beaucoup d’entre eux étant mariés. Ce n’est donc pas d’hier que les enculés
sont mariés, c’est une vieille tradition. L’esclavage, c’est maintenant.
La question juive en Palestine – il ne peut y avoir de question palestinienne en Palestine – est simplissime : ce n’est pas les Palestiniens qui ont envahi la Palestine mais les Juifs. Par conséquent, tout ce qui est israélien est coupable et, comme le disait Gandhi, selon les critères reconnus du bien et du mal, on ne peut rien reprocher – malgré leurs petites fusées, simples piqûres de rappel : pourquoi des criminels devraient-ils dormir en paix ? – à la résistance arabe face à une adversité écrasante. Comment un État criminel pourrait-il être une démocratie ? À ce train, autant soutenir que l’Allemagne de Hitler était une démocratie. Comme l’a si bien dit Armani Nedjad, un changement de régime s’impose en Palestine. Plus colonialiste que les Israéliens, tu meurs. Moins colonialiste, tu meurs encore, c’est tout dire. ● Les champs de mort de Gaza (génocide à Gaza) par Ilan Pappé, 2004-2009
● L’État du déni par Ilan Pappé, 2008.
● Projet pour un État unique par Ilan a Pappé, 2010.
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Gracias presidente
●
L’hommage de Lurel à Chavez illustre l’influence du Vénézuélien sur les
Caraïbles
(Le Point)
Cliquez sur l’image
● Victorin
met une grosse cacarotte à Cocopette par Allain Jules (et
aussi une autre encore plus grosse à Tétésson qui bave) « L’hommage
incongru rendu par notre pays sur les épaules de Blum et de De Gaulle à
Chávez cautionne la politique que celui-ci a menée, inspiré par une finalité
sociale au mépris de la
réalité économique » Oui, Chavez poursuivait une finalité
sociale, mais a chié sur la « réalité économique », sur toi et sur
le con
sans suce de washing Stone. La prétendue réalité économique
n’est qu’un pot de chambre. Arrogantes salopes occhidentales qui ne vous
sentez plus pisser, de l’au-delà Chavez vous encule par l’entremise de son
incongru messager vaudou. Tempête dans un pot de chambre, c’est délectable.
Quoi de plus triste qu’un con sans suce, sinon une bouteille vide ?
Des journaputes du Point : « Visiblement peu au fait de la thanatopraxie et pas encore rompu aux devoirs de la diplomatie…. » Là est la question : Victorin n’était pas diplomate et ne connaissait donc pas la langue diplomatique. Il a donc parlé avec son cœur de socialiste dans une langue créole qui n’était pas de bois. Le métis Lurel parlait avec simplicité du métis Chavez. Entre Caribéens on se comprend. Ainsi, tel est pris qui croyait prendre. Le sinistre gouvernement, afin de marquer sa correctness et son mépris de Chavez, envoya un non-diplomate au lieu d’envoyer, au minimum, le fameux ministre de la queue d’Orsay. Ils ont envoyé Fabrice à Caracas. Et c’est la catastrophe. Quelle rigolade. Ce n’est pas Lurel qui commet une bévue, mais le sinistre gouvernement. Les faux-culs sinistres sont touchés en plein cœur par l’épieux vaudou. Qu’ils crèvent. Honnête article de l’Express Victorin savait très bien ce qu’il faisait et que cela lui serait reproché : « Moi je dis, et ça pourra m’être reproché, (...) que le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chavez puisqu’on prétend que c’est un dictateur. Il a pendant ces 14 ans respecté les droits de l’Homme”, a encore déclaré le ministre. » Bravo Victorin. Tu sauves l’honneur de la France, cette grosse salope atlantiste. Tu as chié sur la démocrachie atlantiste, c’est très bien. Chavez, comme de Gaulle (ou Poutine) étaient tous deux anti-atlantistes. Il faut chier dessus sans relâche. Chieurs de tous les pays, unissez vous. Arrêt sur images. Intéressant. Le gouvernement refuse de désavouer Lurel. Grâce à Victorin, Chavez gagne post mortem. Le sinistre gouvernement est obligé d’avaler la couleuvre. Ils vont manger du Chavez tous les jours. Bon appétit salauds ! ô ministres sinistres. Olivier Duhamel : le populo ne peut pas comprendre l’ironie. Il faut lui parler comme à un enfant. Si Lurel avait suivi les « sages » conseils de Duhamel, il n’y aurait pas eu de scandale, ce qui eut été dommage, car ce n’est pas tous les jours que l’on peut rigoler. La provocation est d’autant plus puissante qu’elle n’émane pas d’un provocateur mais d’un ♫ hombre sincero. C’est Jésus qui chasse les marchands du temple ou Parsifal qui tue le cygne. Mélanchon est le plus con : il reproche à Lurel un ton de blague pour parler d’un défunt ! Vous trouverez un document sonore sur l’Express, vous pourrez juger sur pièce. C’est un caribéen qui se recueille sur la dépouille d’un autre caribéen. Je lis beaucoup de « atmosphère surréaliste… ». Tout simplement, l’ombre d’Aimé Césaire planait sur l’entrevue du vivant et du mort. Un commentateur du bloc-note de Tétésson
De toute façon, il est injuste de dire que Lurel a « dérapé » [un terme prout-prout], qu’il n’a pas exprimé le point de vue du gouvernement, etc. puisque le point de vue du gouvernement – et non seulement du gouvernement mais de cette grosse salope d’Europe – est de vomir sur Chavez. Ce fut donc un vrai diplomate : il a dissimulé le point de vue infâme du gouvernement – et de cette grosse salope d’Europe – et rendit justice à Chavez, protégeant ainsi la France de nouvelles haines et mépris de par le vaste monde. Grâce à Lurel, la France est censée ne pas avoir craché sur Chavez mort et j’en suis fort aise. Ce faisant, le créole Lurel a bien baisé le sinistre gouvernement de pseudo socialistes. Hourrah pour Victorin. Le secret de Chavez, c’est qu’il y a beaucoup de pauvres au Vénézuela et très peu de riches, et ces pauvres votent pour lui. Ce n’est pas le colonel Chavez qui a fabriqué tous ces pauvres qui votent pour lui, ce n’est pas lui qui a détruit l’industrie de son pays, ce sont les mêmes qui ont détruit celle de la France ou des USA : con sans suce de washing Stone et FMI. Connards, ça vous apprendra, il ne fallait pas fabriquer tant de pauvres. Voilà le secret de Chavez. Tant va la cruche néo-libérale à l’eau, qu’à la fin elle se casse. Bientôt, beaucoup de pauvres en Europe et donc beaucoup de colonels Chavez. Il y en a déjà un en Russie et lui investit à tour de bras et il réarme. Hurrah ! Chavez, comme de Gaulle a chassé les amères Loques, mais il a fait beaucoup plus que Blum (« constant avocat de la cause sioniste ») qui n’a rien fait (congés payés et réduction du temps de travail et autres broutilles). Blum est surtout connu pour avoir refusé tout secours aux républicains espagnols. On ne peut comparer les pauvres de Blum (ouvriers, employés) et les pauvres de Chavez : des indigents vivant dans la fange de par l’action de ces messieurs compradores et amères Loques ingérantes action aggravée par le con sans suce de washing Stone. Il n’est pas du tout question de congés payés, ici. Et comment réduire un temps de travail qui n’existe pas. De plus, Chavez, contrairement à Blum, s’est toujours soucié du sort des Palestiniens et de Gaulle a purgé la Défense française des Israéliens qui s’y étaient incrustés. ● Les
impudentes salopes béni oui oui, gauche et droite réunies, étouffent de rage
Mme
Parisot fait encore pipi aux culottes. Qui déshonore la
France ? D’outre tombe Chavez vous dit merde. Victorin, pisse leur à la
raie. Enfin un vrai socialiste. Flanby ne doit pas en mener large. Il
serre ses flasques fesses. « La socialiste Anne Hidalgo, candidate à
la mairie de Paris a également estimé dans l’émission “Le Grand Rendez-vous”
sur Europe 1, i>télé et Le Parisien que cette comparaison était “un
peu rapide, un peu abusi(ve)”… “Je pense que tout ça va être corrigé certainement dans la journée”,
a-t-elle ajouté.. » [mercredi 13 mars 2013 :
ce n’est toujours pas corrigé,
idiote !] Ouh mama que j’ai peur ! Un gros mot a été
prononcé : Chavez socialiste. Nos sociaprouts ont la chiasse. Mme
Parisot fait pipi aux culottes. Une vérité sort de… sa bouche
cependant : la déclaration du ministre est très choquante. Hourra !
enfin une déclaration très choquante, d’autant plus choquante et
admirable qu’elle sort de la bouche d’un ministre du gouvernement sinistre.
Quelle délectation de voir le grouillement précipité de tous ces crabes dans
leur panier. Un coup de pied de ministre dans le panier de crabe. Le ministre
des Outres-Merde fout la queue d’Orsay dans le fion du ministre des Affaires
Étranges qui n’a pas daigné se déplacer tant il a en horreur les dictateurs,
le saint homme.
● Le Venezuela avant et après Hugo Chávez par François Asselineau DOC 2013-03-12-3 |
Le Mouvement de Solidarité avec la Palestine
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Le
Mouvement de Solidarité avec la Palestine est-il un territoire occupé? Gilad Atzmon Lundi 11 Mars 2013 Pour militer dans le
Mouvement de Solidarité avec la Palestine, il faut reconnaître que les
Juifs sont spéciaux ainsi que leur souffrance. Les Juifs sont différents
des autres, leur Holocauste est différent des autres génocides et
l’antisémitisme est la pire forme de racisme que le monde ait jamais
connue, et ainsi de suite. Mais en ce qui concerne les
Palestiniens, c’est exactement l’inverse. Là on doit penser que les
Palestiniens ne sont pas du tout spéciaux -ils sont comme tout le monde.
Les Palestiniens ne sont pas les victimes d’un mouvement juif nationaliste,
expansionniste et raciste, unique en son genre, au contraire, on doit
convenir que, exactement comme les Amérindiens et les Africains, les
souffrances des Palestiniens sont la conséquence du colonialisme ordinaire
du 19ième siècle -et la suite du même apartheid sans intérêt. Donc, les Juifs, les
Sionistes et les Israéliens sont exceptionnels, différents de tout le
monde, mais les Palestiniens sont toujours considérés comme faisant partie,
en quelque sorte, d’une histoire politique plus vaste comme tout un chacun.
Leurs souffrances ne sont jamais dues à la particularité du nationalisme juif
et du racisme juif ni même au fait que l’AIPAC domine la politique
étrangères des États-Unis, non, les Palestiniens sont les victimes d’une
dynamique banale, sans intérêt - une dynamique générale, abstraite et qui
manque totalement de traits distinctifs. Cela soulève quelques
sérieuses questions. Y a-t-il un autre mouvement
de libération ou de solidarité qui se targue d’être banal, ordinaire et
sans intérêt? Y a-t-il un autre mouvement de solidarité qui réduise
sa cause à une simple pièce de musée dans un musée rassemblant des
événement historiques concrets? Je ne le crois pas! Les Sud-Africains se
considéraient-ils comme n’importe qui d’autre? Martin Luther King
pensait-il que ses frères et soeurs n’avaient, au fond, rien de
particulier? Je ne le pense pas. Alors comment le Mouvement de Solidarité
avec la Palestine a-t-il pu tomber si bas que ses porte-paroles et ses
supporters se sentent obligés de rivaliser entre eux à qui pourra le mieux
éliminer la spécificité de la lutte palestinienne et en faire une simple
composante de mouvements historiques tels que le colonialisme ou
l’Apartheid? La réponse est simple. Le
Mouvement de Solidarité avec la Palestine est un territoire occupé et comme
tous les territoires occupés, il doit se consacrer au combat contre
« l’antisémitisme ». Tout le monde y est consciencieusement uni
contre le racisme et engagé de toutes ses forces aux cotés des LGBT
(lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) en Palestine et dans le
mouvement lui-même, mais le mouvement dans son ensemble se montre à peu
près indifférent au sort des Palestiniens vivant dans des camps de réfugiés
et à leur Droit de Retour dans leur patrie. Mais tout cela pourrait
changer. Les Palestiniens et leurs supporters pourraient se mettre à voir
leur cause pour ce qu’elle est, unique et spécifique. Cela ne devrait pas
être trop difficile. Après
tous si le nationalisme juif est intrinsèquement exceptionnel, il est
normal que les victimes d’une entreprise raciste aussi unique soit
elles-mêmes au moins aussi uniques [CQFD]. Jusqu’ici le Mouvement de
Solidarité avec la Palestine n’a pas réussi à libérer la Palestine mais il
a réussi à créer une Industrie de la Solidarité avec la Palestine qui
surpasse ses rêves les plus fous et qui est, de plus, largement financée par
les Sionistes libéraux. Nous sommes parvenus à galvaniser des militants qui
promeuvent dans le monde entier le « boycott » et les
« sanctions » alors même que le commerce entre Israël et
l’Angleterre est en plein expansion et que le Hoummous Tzabar est en vente
dans tous les supermarchés. Tous ces efforts pour
réduire le calvaire palestinien à un évènement historique ordinaire,
dépassé et sans intérêt doivent être dénoncés pour ce qu’ils sont -des
efforts pour amadouer les Sionistes libéraux. La souffrance palestinienne
est en réalité unique dans l’histoire, au moins aussi unique que le projet
sioniste. Hier je suis tombé sur ces
paroles du ministre sud-africain Ronnie Kasrils à propos de l’Apartheid
israélien : « C’est bien pire que l’Apartheid... A côté des mesures
israéliennes, de leur brutalité, l’Apartheid était une partie de plaisir.
Nous n’avons jamais attaqué nos propres villes avec des avions de guerre;
nous ne les avons jamais assiégées pendant des mois. Nous n’avons jamais
détruit des maisons avec des tanks. » Kasrils a tout à fait
raison. C’est bien pire que l’Apartheid et bien plus raffiné que le
colonialisme. Pourquoi ? Parce que ce que les Sionistes ont fait et
continuent à faire n’est ni de l’Apartheid ni du colonialisme. L’Apartheid
avait pour but d’exploiter les Africains. Israël veut se débarrasser des Palestiniens ♦ [un détail dirait Le Pen]. Le colonialisme est un échange entre un état-mère et
un état colonial. Israël n’a jamais eu d’état-mère, bien qu’il ait
peut-être eu quelques « mères porteuses ». Le temps est venu de voir
le caractère spécifique du calvaire palestinien. Il est temps aussi de voir
le crime sioniste à la lumière de la culture et des politiques identitaires
juives. Le Mouvement de Solidarité
en est-il capable ? Sans doute, mais il a d’abord besoin d’être
libéré, comme la Palestine. ‘ Gilad Atzmon, CounterPunch |
♦ Les Israéliens pratiquent un négationnisme radical à l’encontre des Palestiniens. Golda Mémère n’a-t-elle pas déclaré que les Palestiniens n’existaient pas ? Et puis : « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre. » Ils nient leurs crimes interminables. Ils nient les droits des Palestiniens. Ils nient le droit international. Ils nient physiquement les Palestiniens, c’est à dire ils les assassinent. Les Israéliens sont ainsi les plus négationnistes de tous les négationnistes du monde. L’État d’Israël est fondé sur la négation d’un peuple autochtone. Les Palestiniens avaient rejeté, à juste titre, la proposition de partage non contraignante et injuste de la toute nouvelle ONU. Les futurs Israéliens ont nié ce rejet en fondant l’État d’Israël. La fondation de l’État d’Israël est donc un crime contre l’humanité. ♫ C’est pas moi, c’est ma sœur, qu’a cassé la machine à vapeur…
Fumiers de nouveaux cons, racaille par Laurent Guyénot (Réseau Voltaire) →
Une perle
par René Naba.
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Descartes ne dit pas
qu’il doute, il met au défi de douter. Descartes cherche donc quelque chose dont
on ne puisse nier l’existence (il lutte contre le scepticisme). Si je vois
une chimère, je peux douter qu’il existe des chimères mais je ne peux douter
que je voie. Si ayant la fièvre typhoïde, je vois un serpent autour du cou de
l’infirmière, 1) je vois un serpent, 2) je sais qu’il n’y a pas de serpent.
Cependant, voir n’est pas être, mais voir implique l’être ou l’existence. En
fait Descartes ne fait que dire : si je pense me promener je puis
fort bien inférer que je pense, en toute certitude et peut importe que je me
promène ou non. Et penser implique l’existence. Cette manière de parler
élimine la question du doute et réfute les arguments de Pierce. Douter c’est
comme bander, il ne suffit pas de vouloir bander pour bander. Ne doute pas
qui veut. Il faut un puissant motif pour douter (nous sommes pétris de
certitudes). Avec cette formulation, Descartes vous met au défi de bander.
« Penser » est un terme ambigu. Tout ce que Descartes tient pour
« pensées » (et Locke à sa suite) est récusé par Frege et donc par
moi-même (une pensée est le sens d’une expression ; une pensée est ce
qui peut être vrai ou faux ; les pensées sont saisies dans le monde et,
de ce fait, gangrénées de monde : le solipsisme est impossible). D’autre
part, l’esprit déborde la pensée, même si la pensée est une manifestation
éminente de l’esprit. Voir n’est pas penser. Cependant « Voir »
convenait parfaitement pour exposer ce cas : que ce que je vois soit
véridique ou fallacieux, je n’en vois pas moins pour autant (et dans le cas
de la typhoïde, je sais que j’hallucine mais je n’en vois pas moins). Le furieux
Husserl : « C’est en elles [ces cogitationes] que se déroule toute
ma vie mondaine, en elles aussi qu’a lieu ma vie de recherche et de
justification scientifiques. » (Méditations… § 8) Le monde
est savant, mais il l’ignore. Husserl est ignorant, mais il l’ignore aussi. Que les pensées soient saisies dans le monde ne signifie pas qu’il y ait dans le monde des pensées. Tout au plus y aura-t-il des expressions déjà formées, dans les livres (ou sur des étiquettes) par exemple, et qu’il suffira de lire pour saisir la pensée. Par contre, le monde grouille, littéralement, de saisisseurs de pensée. De même, bien que le monde n’ait aucun but, il grouille cependant de buts. Ces buts ont lieu dans un savoir. |
Nos pensées ne sont pas dans notre tête par Thomas Lepeltier → Selon Bolzano, l’extérieur est ce qui a lieu dans l’espace. J’en déduis : l’intérieur est ce qui n’a pas lieu dans l’espace. Le corps ayant lieu dans l’espace, l’intérieur du corps (cerveau ou trou du cul) a lieu dans l’espace. L’intérieur du corps n’est donc pas l’intérieur mais seulement l’intérieur du corps. « Intérieur » est un mot mal choisi car seul ce qui a lieu dans l’espace est localisable. Ce qui n’a pas lieu dans l’espace n’est donc pas localisable. La question « où est donc l’intérieur » est un non sens. Plutôt qu’intérieur, il serait préférable de dire « non-extérieur ». Hegel : avec le phénomène, l’intérieur nait (Phénoménologie). Si l’esprit est dans le cerveau, il est localisé, il est dans l’espace, il est extérieur. S’il est localisable, il est une chose étendue et non une chose pensante. Leibniz a bien compris la leçon. D’où son expérience du moulin : dans une chose étendue (le moulin) vous ne pourrez jamais voir la perception mais seulement des choses étendues. Les monades n’ont pas d’étendue. Autrement dit : si la chose pensante est quelque part dans la chose étendue alors cette prétendue chose pensante est localisable. Elle est donc une chose étendue. Antinomie. |
7 janvier 2013
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